Saison 2011/2012 : l'heure du bilan

Comme je vois le sujet apparaître sur OdB et que je préfère poster ici, lançons lançons!

Ce fut encore une saison très dense pour moi (63 soirées musique hors pop notées dans mon agenda, et il y manque toutes celles qui furent improvisées), certes avec parfois une exigence supérieure (on vieillit, ma bonne dame, on vieillit) mais encore un grand nombre de moments fabuleux.

Mes maisons : 13 Cité de la musique, 11 Bastille, 10 Pleyel, 8 TCE
Autres salles : 6 Comique, 4 Eglise des Billettes, 3 Garnier, 3 Gaveau, 2 Châtelet, 1 Théâtre de Caen, 1 Chapelle du Lycée Montaigne, 1 Eglise Saint-Roch, 1 Opéra Royal de Versailles

Interprète féminine : Sophie Koch, Venus incandescente dans Tannhauser à la Bastille

Baroqueuse de l'année : Claire Lefilliâtre (à la photo finish devant Romina Basso), qui traverse les programmes et les pays sans rien perdre de sa magie

Interprète masculin : Ludovic Tézier, de l'italien au russe, toujours souverain

Coups de coeur lyriques : Olga Peretyatko, pour avoir confirmé dans son concert "scènes de folies" tous les espoirs qui reposaient sur elle, et Joseph Calleja, aussi pour sa confirmation en récital (Pleyel) de ce que j'avais entendu au MET en Edgardo

Coups de coeur musiciens : Michele Pasotti (Théorbe), Béatrice Martin (clavecin)

Meilleur récital : Tézier et Calleja à Pleyel

Meilleur opéra en VC : L'oraccolo in Messina (Théâtre de Caen), Biondi : dreamcast et partition très bien construite

Meilleure production scénique : Don Pasquale (TCE), Mazzola : d'immenses qualités et très peu de déchet (L'Egisto du Comique n'était pas loin)


Mais aussi les radis d'or les pieuvres de platines les diapasons émiétés :

Pire souffrance vocale : Edita Gruberova massacre Norma à la tronçonneuse (Pleyel)

Pire souffrance scénique : La Dame de Pique par Dodin (Bastille)

Prix spécial de l'ennui : JD Florez au TCE

Sans compter ce que j'ai vu au cinéma ou à la TV, 5 productions et un concert

mon coup de coeur de la saison : Les Huguenots à Strasbourg

mon chouchou de la saison : Cencic vu dans deux productions et entendu dans un concert

ma révélation de la saison : Kolosova dans le rôle de Selinda dans Farnace à Strasbourg

mes artistes féminines préférées : Lemieux dans L'Italiana in Algeri à Nancy, Delunsch en Valentine pour l'incarnation plus que pour la voix, Genaux en Gilade dans Farnace

le pire spectacle : Die Fledermaus à Nancy à cause de la mise en scène de Philipp Himmelmann

Cette année, j’ai surtout assisté à des concerts symphoniques, en majorité à la salle Pleyel, mais également au TCE et au Châtelet.

Je commencerais par ce qui est pour moi le concert de l’année :
Orchestre du festival de Budapest dirigé par Fisher et Ranki au piano.
Un miracle ce concert, à commencer par le remplacement de l’insipide Schiff par Ranki !
Un deuxième de Bartok immense et la plus belle symphonie de Schubert que j’ai jamais entendue en concert.
Quel orchestre tout de même ! Et ça se confirme, c’est pour moi le plus grand actuellement !

Ensuite la grande satisfaction est la saison de l’orchestre philharmonique de Radio-France.
Le Philhar continue sa progression, avec maintenant un pupitre de cuivres d’une grande homogénéité.!
Avec cet orchestre on est certain que les musiciens vont donner le meilleur, et il y aura toujours quelque chose à retenir de chaque concert, ce qui est loin d’être le cas avec l’ONF et l’OP.
Cet orchestre a une capacité d’adaptation incroyable, et se métamorphose d’un concert à l’autre.
Parmi les concerts marquants :
Petrouchka avec le chef estonien Arvo Volmer. Quelle découverte ce chef ! Le Philhar transformé en orchestre russe ! Incroyable concert !
La 5e de Prokofiev dirigée par Mikko Franck. Dommage que ce chef ait des si grands problèmes de santé, car c’est pour moi le plus grand chef de la planète.
Les Illuminations de Britten et la 8e de Chosta avec Saraste. Décidément vive la Finlande !
La 6e de Bruckner par Chung, avec un solo de hautbois d’Hélène Devilleneuve dans le II que je ne suis pas près d’oublier.
La symphonie italienne de Mendelssohn par Chung.
La Faust-symphonie de Liszt par Inbal.
Le chant de forêts de Chosta et Roméo et Juliette de Proko avec Vassily Petrenko. Un chef qui monte…
Etc…

Parmi les orchestres invités à Pleyel, j’ai eu quelques satisfactions mais également quelques déceptions.
Confirmation donc avec l’orchestre du Festival de Budapest que je ne manquerais pour rien au monde, mais aussi avec l’orchestre national de Russie. La visite de l’orchestre de Cleveland fut une bonne surprise.
Par contre je suis déçu par Chicago et le Amsterdam : c’est brillant mais hors sujet ! Egalement comme la saison précédente, je trouve le LSO très irrégulier.

Au TCE, je retiens le concert du LPO en fin de saison. Le cycle Bartok du Philharmonia et Salonen fut très inégal.

La saison d’avant, une 5e de Nielsen m’avait incité à retourner écouter l’OP. Après deux concerts en début de saison, j’ai laissé tomber, et le peu que j’ai regardé sur Arte Live Web ne m’incite vraiment pas à y retourner.

Autre déception : l’ONF. Le cycle Mahler s’est terminé avec une 10e si calamiteuse que j’ai attendu un certain temps avant d’y retourner. Et encore c’est parce que j’ai gagné des places de concerts ! Un concert en mars et un en avril m’incitaient à être optimiste. Du coup j’ai décidé d’aller au concert de Davis… hélas !

Sinon j’ai passé deux semaines à Prague et c’est vraiment le paradis ! Non seulement la Philharmonie tchèque mais également l’orchestre symphonique de Prague et le radio-symphonique de Prague vous apporte du bonheur à chaque concert ! Le théâtre national offre des spectacles de premier ordre (je retiens en particulier Gloriana de Britten). Et puis on peut également assister à d’excellents concerts de musique de chambre. Et tout cela sans se ruiner. Et puis quelle belle ville tout de même !

J'avoue avoir la flemme de détailler ma saison même si j'ai vu moins de concerts (40 "seulement") que certains mordus du forum. Pour l'essentiel :

Les révélations :

Saintes : Tetzlaff, Stern et Moccia

La Rochelle : De Maistre

Ile de Ré : Lezhneva, Minkowski

Les excellents moments

TCE : Oberto

ONP: Il barbiere di Siviglia

Les déceptions

T.A de Poitiers : Ars Nova dans un immonde programme consacré au tango

Saintes : Sirjaq. Excellent pianiste il a cependant tendance à confondre salle de concert et studio d'enregistrement. C'est dommage car il y a un vrai potentiel.

Sinon, en ce qui concerne les retransmissions à Poitiers nous n'avons plus celles du Met; par contre le cinéma du centre ville "Le Castille" retransmet 5 directs du ROH; les ballets sont certes remarquables mais même si j'ai pris beaucoup de plaisir à y aller je reconnais que 3 ballets ca fait beaucoup pour un néophyte dans ce domaine. Par contre je me suis éclatée avec Faust et Rigoletto (dans deux mises en scène de McVicar . Désolée Montfort)

Meilleur spectacle de la saison : les Huguenots - Strasbourg. Parfait, sublime, le meilleur spectacle de ma vie avec Atys.


Meilleur compositeur : Richard Strauss, pour Salome et Arabella (ONP)

Découverte 2011-2012 : Pelléas et Mélisande de Debussy (ONP)

Meilleure chanteuse : Sonya Yoncheva dans les Pêcheurs de Perles à l'OC ; Mireille Delunsch en Valentine à l'ONR ; Malena Ernman en Dido à l'OC

Révélation de l'année : Elena Tsallagova, Mélisande à l'ONP

Accessit catégorie "Révélation" : Hibla Gerzmava, Vitellia à l'ONP

Prix d'honneur pour sa carrière : Doris Soffel, Hérodiade et Adélaïde à l'ONP

Prix de la meilleure chanteuse du moment : Stéphanie d'Oustrac - comme l'année dernière. (Sesto à l'ONP)

Meilleur chanteur : Gregory Kunde en Raoul ; puis Bernard Richter, Dardanus à Versailles. Pour les tessitures plus basses, je distinguerais Michael Volle en Mandryka.

Révélation - homme - de l'année : André Heyboer en Zurga à l'OC


Meilleur metteur en scène : Olivier Py (les Huguenots)
Accessit à Marco Arturo Marelli (Arabella)

Meilleur décorateur : Pierre-André Weitz (les Huguenots)

Prix du choeur 2011-2012 : choeur de l'opéra du Rhin


Meilleurs chefs d'orchestre et orchestres : William Christie (Dido à l'OC) - les Arts Florissants
Saluons le travail remarquable de Philippe Jordan et de l'Orchestre de l'ONP.


Ce qui fait, rapporté à chaque spectacle, un essai de palmarès :
1. les Huguenots : 6
2. Arabella : 4

3. Dido : 2
Pécheurs de perles : 2
Clemenza : 2
Pelléas : 2

4. Dardanus : 1
Salomé : 1

5. Amadis des Gaules : 0 - même si le spectacle était bon, peut-être une défaillance de la tension.
La Muette de Portici : 0 - idem mais l'oeuvre était un peu faible

---

Meilleure acoustique, salle: l'Opéra du Rhin


Je ne préfère pas recenser les couacs, déceptions de la saison - il y en a eu, certes, mais tout a été racheté par les excellents moments, ceux passés notamment à Strasbourg.

Ino a écrit:

Pire souffrance scénique : La Dame de Pique par Dodin (Bastille)

Depuis le temps que cette production atroce sévit, ce n'est pas faute d'avoir été prévenu !

Hippolyte a écrit:

Ino a écrit:

Pire souffrance scénique : La Dame de Pique par Dodin (Bastille)

Depuis le temps que cette production atroce sévit, ce n'est pas faute d'avoir été prévenu !

Ah oui , l'horreur ! Rendez-nous la mes de Konchalovsky !

Moi je la trouve assez géniale cette mise en scène de la Dame de Pique!!

Hippolyte a écrit:

Ino a écrit:

Pire souffrance scénique : La Dame de Pique par Dodin (Bastille)

Depuis le temps que cette production atroce sévit, ce n'est pas faute d'avoir été prévenu !

Déjà (cf polyeucte) les avis divergent sur cette production (qui n'est pas stupide, certes, mais qui à mon sens gâche le spectacle), et puis Galouzine et Tézier justifiaient très largement le déplacement.

Je me limite a des spectacles sceniques montes a Paris en 2011-2012.


OPERA NATIONAL DE PARIS


VRAIES NOUVELLES PRODUCTIONS: Une pire que l'autre

Il y en avait eu 4 au total. On a commence par une catastrophique production de Faust [on n'oubliera jamais l'anti-climax dans la salle quand la tete de Marguerite a jailli 30 metres de la guillotine et qqn qui s'est jette comme un vrai baseballeur pour l'attraper dans un panier -- et le fou rire qui a ensuit dans le public ; ou le Roberto qui sort du "closet" en maillot d'ore -- une horreur absolu !], pour continuer avec une moins catastrophique, mais tout de meme atroce, Manon [mal chantee en plus ; on n'oubliera pas la scene a Saint Sulpice avec les choristes en patins roulettes -- une reference a Holiday on Ice a l'ONP], La force du destin [chante mediocrement ce spectacle a offert tout ce que justifie pourquoi cet opera est si rarement monte en version scenique de nos jours (obsolet et idiot) : version concert -- OUI, version scenique -- pas la peine]. On finit par La Cerisaie [j'ai lu qqpart que c'etait la pire production montee a Paris depuis 10 ans. Meme si je prefere toujours des nouveaux operas a la ringardise remachee, je trouvais tres difficile d'argumenter pour m'opposer a une telle affirmation (que c'est la pire prod montee depuis 10 ans)]


FAUSSES NOUVELLES PRODUCTIONS: Fade, ringard, boff

4 fausses nouvelles productions: Arabella [c'etait mieux a Graz qu'a Paris, car cet opera (meme si ringard par son theme) passe bcp mieux dans les theatres de petite taille. A Bastille... c'est moyen... meme si ca reste le meilleur nouveau spectacle presente a l'ONP cet annee], Hippolyte et Aricie [ Quelle occasion manquee ! Malgre notre bienveillance pour le baroque francais et les opera de Rameau, la nullite de ce spectacle est telle qu'on verifie nos montres tous les 5 minutes avec un espoire que qqchose de surprenant se passe sur scene ou que ce machin enfin finisse malgre les magnifiques chanteurs]; Cav/Pag [que je ne commenterai pas car c'est un nouvel episode du trip veriste de Del Monaco -- copin de Joel -- qui ruine l'image d'elegance francaise. Que du mauvais gout + incompetence]; La Cenerentola [retour au passe qui symbolise la troulle d'embrasser le present et l'avenir; 40 ans ancienne production poubelisee ailleurs, a trouve son chemin vers Garnier. Le triste constat c'est que malgre cette demarche anti-artistique ce spectacle est meilleur de toutes les vraies nouvelles productions.]


REPRISES: Quelques etincelles de l'ancienne gloire

Je ne parlerais pas des tres mauvaises Salome et La Veuve Joyeuse... mais je dirais plutot que toutes les reprises ont ete bien ou tres bien chantees. Les productions qui nous ont rappelle que l'ONP savait monter des operas qui definissaient le chemin a suivre aux autres theatres lyriques europeens (le contraire de ce que l'ONP represente aujourd'hui) etaient des reprises.

La clemence de Titus [que j'ai vu 3 fois et si j'avais du temps/argent j'y serais alle encore plus; un spectacle elegant, intelligent, magnifiquement monte, avec une D'Oustrac inoubliable, Adam Fischer grandioso et l'orchestre meilleur que jamais ! Quel bonheur!]; Tannhauser [Carsen, a son meilleur, peaufine son deja magnifique spectacle premiere en 2007 avec un plateau des chanteurs fabuleux -- Nina Stemme et Sophie Koch magnifiques, Stephane Degout excellent, Chris Ventris surprenant et fantastique...]; Lulu [EXCELLENT dans tous ses aspects. La tension dramatique parfaitement construite pour faire l'impact sur le public dans une salle trop grande ; avec tous les chanteurs fabuleux, 100% investis dans la texture dramatique de la piece c'etait ma plus intense soiree parisienne a l'opera en 2011-2012], Don Giovanni [quel spectacle ! quelle intelligence ! avec des chanteurs fantastiques on avait le bonheur de retrouver Philippe Jordan a son bon jour], Pelleas et Melisande [c'est difficile a Bastille de faire fonctionner cet opera et pourtant ca a marche -- Tsallagova & Degout ma-gni-fiques]



OPERA COMIQUE

Malgre son image "vieillotte" Opera Comique a reussi une fois de plus de monter quelques nouveaux spectacles de grande qualite et montrer que meme avec un budget 30 fois plus petit que ce que l'ONP ramasse des contribuables, il sait faire mieux que la maison riche. Hormis Amadis de Gaule, tristement rate, aucun spectacle n'etait pas vraiment mauvais. Meme ce pauvre Egisto (une occasion manquee pour cet opera splendide !) n'etait pas vraiment rate.

2 productions resteront dans mes souvenirs : La Muette de Portici [superbe spectacle, tres bien chante et qui montre une fois de plus que parmi les grands operas francais on peut trouver de tres belles pieces -- largement superieures a La Juive. il faut savoir les monter correctement et c'est un bonheur -- de loin la meilleure nouvelle production a Paris, qui aurait ete encore meilleure si on avait plus de sous pour les decors]; Re d'Orso [voila l'exemple qu'en France il y a encore des regisseurs de tres grand talent et que l'opera n'est pas seulement "un truc pour des vieux" ; un spectacle passionnant avec la musique qui derange mais ouvre l'esprit]

Et bien sur la grandiose reprise etait Dido and Aeneas [les mots me manquent chaque fois pour exprimer mon admiration totale pour ce spectacle qui tourne dans la tete du spectateur des jours et des jours apres l'avoir vu -- et on le comprend mieux 4-5 jours apres l'avoir vu. Le revoir etait un immense plaisir!]



TCE

Le spectacle qui a probablement marque le plus la saison parisienne 2012-2012 est Die Zauberflote [7 ans apres La Monnaie, la plus intelligente production de cet opera arrive a Paris et avec un cast excellent (Sarastro !!!), qui passe parfaitement dans la salle du TCE], Don Pasquale [un spectacle correct, meme si on s'attendait a qqchose de mieux de Polydalides, un peu plus intelligent... mais au moins Desiree et Demuro etaient admirables], La Didone [un opera magnifiquement chante (oh comment!) mais completement boussille par son cote scenique chiant (c'est un peu comme Hippolyte) -- mais quels chanteurs!], Cosi fan tutte [j'avous ce spectacle avait tout ce que je n'aime pas, mais voila que meme des truc ultra-classiques peuvent etre magnifiques -- quand c'est guide par un regisseur competent et inspire. Si on ajoute un cast de reves voila une grandissime soiree passee au TCE en 2011-2012]



CHATELET


Meme si Chatelet continue a plonger dans la facilite des musicals et meme si j'esperais que l'idee de confier la mise en scene d'un opera a Kamel Ouali, Orlando Paladino au Chatelet etait un tres tres bon spectacle -- avec Spicer epoustouflant -- et avec un Nicolas Bouffe tout simplement genial !

fliegender a écrit:

OPERA NATIONAL DE PARIS

VRAIES NOUVELLES PRODUCTIONS: Une pire que l'autre

FAUSSES NOUVELLES PRODUCTIONS: Fade, ringard, boff

Combien d'orgasmes en postant ce message?

Saison plutot chiche en satisfactions :

Aucun spectacle inoubliable,

Les bons moments :

Stimmung de Stockhausen, au Festival de La Grave - un spectacle réellement magique
Lulu à la Bastille : bonne reprise d'une excellente mise en scène
The Enchanted Island au Met
Pelléas à la Bastille
Petrouchka par le Philhar, dirigée par ce chef balte inconnu
Le Couronnement de Poppée à Lille
La Didone au TCE
Hippolyte & Aricie à Garnier

Et probablement, j'y vais ce soir, Arabella à la Bastille

Pas mal, mais en dessous des attentes : la Forza à Bastille et Faust
Découvertes vocales : Chen Reiss dans le Pâtre sur le rocher au TCE, la doublure de N2C dans Manon

Atrocité de l'année : Manon à la Bastille.

Montfort

Ouaip mais si tu mets la barre trop haut tu auras forçément plus de déceptions que de satisfactions

La saison n'est pas totalement terminée puisqu'il me reste Arabella et l'amour des trois oranges (et une nouvelle fois Hippolyte ) mais le classement est déjà établi. Comme Monfort, pas beaucoup de choses exceptionnelles cette année mais tout de même quelques spectacles d'une grande qualité.


- La descente d'Orphée aux enfers et Venus and Adonis à la cité de la musique par les Arts Florissants
- Armide à l'opéra royal de Versailles
- Hippolyte et Aricie à l'ONP)
- Cosi fan tutte au TCE


- Les chants et danses de la mort par Borodina à Pleyel
- Tanhauser à l'ONP
- La dame de pique à l'ONP


- Don Giovanni à l'ONP
- Faust à l'ONP


- La forza del destino, une belle mise en scène mais le tout gâché par Urmana
- Salomé à l'ONP


- Manon à l'ONP, pour l'ensemble : le chant, la mise en scène, les décors

Le chanteur de l'année : Bernard Richter pour Dardanus, Cosi et Don Giovanni

La chanteuse de l'année : Michèle Losier (Dorabella dans Cosi Fan Tutte)

Les productions scèniques de l'année : Cosi Fan Tutte, Hippolyte et Aricie, Armide à l'opéra de Versailles, La Didone et Egisto de Cavalli

Le concert de l'année : La descente d'Orphée aux enfers suivis de Venus & Adonis

Découverte de l'année : Lulu de Berg, vraiment une superbe découverte !

La mise en scène la pire : Don Giovanni à Bastille, même si l'idée était originale, la mise en scène reste vide et il ne se passe pas beaucoup de choses.

La meilleur salle : L'opéra royale, c'était la première fois que j'y allais pour un concert et c'est vraiment magnifique, et l'ambiance qu'il y a est juste magique

calbo a écrit:

Ouaip mais si tu mets la barre trop haut tu auras forçément plus de déceptions que de satisfactions

Le problème, c'est que je commence à avoir pas mal d'heures de vol, et beaucoup de spectacles vus ; si tu lis mes posts sur les spectacles vus, je m'efforce d'etre réaliste dans mes attentes, et pas imaginer que je devrais voir à chaque représentation Strehler à la mise en scène et des clones de Leontyne Price....

Mais enfin cette année, globalement ça n'a pas été exaltant, mais je crains que ça ne soit encore pire l'an prochain !
Pour le coup, je pense qu'il serait salutaire que N J dégage.

Montfort

Que Nicolas Joël se montre par trop timide soit; mais attendre un clone de Gérard Mortier ne changera pas grand AMHA.

GM était sans conteste discutable. Mais au moins avec ce genre de direction on avait de vrais sujets de discussions, de gueulantes, de débats. On ne savait jamais sur quoi on allait tomber, on ne savait pas de quoi la prochaine saison serait faite ... On pouvait le soutenir pour une chose, pas pour une autre ... Il avait cette façon un peu iconoclaste de gérer l'ONP et ses saisons. Les conflits qu'il semait sur sa route avait le mérite d'être clairs et instructifs.

Avec NJ on peux certes gueuler contre les choix faits, mais ce sont plus les gueulantes résiduelles entre clans constitués que des sujets brulants. Parce qu'on a jamais de surprises, et qu'on sait toujours à l'avance à quoi s'attendre. C'est vraiment une routine, et des conflits que je trouve assez négatifs et déprimés (un peu réchauffé), assez embourbés en somme.


Partisans de GM ou de NJ, tout le monde attend le prochain mandat pour réveiller ses passions. Là, on a fait le tour en début de mandat de tous ce qu'on avait à se dire.

calbo a écrit:

Que Nicolas Joël se montre par trop timide soit; mais attendre un clone de Gérard Mortier ne changera pas grand AMHA.

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J'admets que ce n'est pas évident :
G M m'aura profondément irrité, mais surtout par ses discours médiatiques ; pour ce qui est de son action à la tete de l'ONP, les choses sont beaucoup plus nuancées : certaines des productions qu'il considérait comme emblématiques auront été pour moi ses pires ratages : les Noces et la Traviata de Marthaler ou les Boccanegra ou Fidelio - mais à coté de ça sous sa direction l'ONP aura beaucoup travaillé et beaucoup monté de nouvelles productions dont un bon nombre se sont révélées intéressantes voire passionnantes comme Tristan.
En comparaison, quand on voit ce qui nous est proposé l'an prochain, N J est défaillant - son remplacement ne serait pas aisé : quand on regarde les théâtres qui fonctionnent bien en Europe, me viennent à l'esprit Munich : je ne sais pas qui dirige, et surtout Zurich, mais là Pereira vient de quitter ses fonctions pour Salzbourg, et une nouvelle page s'ouvre avec Homoki - on cite aussi souvent Lissner, mais j'avoue ne pas avoir d'opinion à son sujet.

Montfort

On tourne en rond la; le contrat de NJ arrive à terme en 2015 me semble-t-il et à moins d'une décision contraire du ministère il sera renouvelé jusqu'àce qu'il arrive à la limite d'âge, il faudra donc faire avec les défaillances que nous pointons tous du doigt à chaque nouvelle saison qui sort. Et même s'il n'est pas renouvelé en 2015, qui pour ramplacer Joël? Lissner? Ouaip sauf que pour l'instant il est sous contrat avec la scala. Et sinon, qui d'autre?

De toute façon, on en viendra toujours au même, à chaque bilan, il y aura toujours des mélomanes pour dire tout le mal qu'ils pensent de l'ONP en oubliant joyeusement que malgré tout il y a quelques satisfactions.

On va voir un peu les façons de faire de notre nouvelle ministre de la culture. Et Jack n'a pas l'air bien loin ...

Exact qui vivra verra. De toute façon, actuellement l'ONP ne présente pas de saison qui me donnent envie d'y aller et c'était à peu près pareil sous l'air Mortier, donc ca ne change pas grand chose en ce qui me concerne .

De toutes façon, je crois que tu as une exceptionnelle propension à ne pas être content ni de ce que l'on te propose, ni de l'avis des autres mécontents.
Je crois que tu aimes râler.

Tu parles de Fliegender la ? C'est lui le râleur pofessionnel du forum .

Heureusement pour moi je trouve mon compte ailleurs à commencer par ce qui se passe dans mon patelin et sa région et en élargissant un peu il y a Toulouse, Bordeaux, Tours et Nantes; donc en fin de compte même sans Paris l'offre ne manque pas et je ne monte à la capitale que parce qu'il y a des artistes qui m'intéressent qui y viennent et que je ne verrai pas forçément en province.

Edit : au cas ou tu ne l'aurais pas encore compris je suis une femme, même si mon pseudo peut laisser penser le contraire

Ha, bonjour mademoiselle.

J'avoue que pseudo masculin+avatar masculin c'est assez trompeur

Quand même, "pertusienne", c'est un fameux indice!

Oui, aussi , mais je ne suis pas certaine que Siegmund ait saisi la signification de mon ANC

Entre 140 et 150 concerts à Paris cette saison, et une grosse vingtaine à Londres incluant un concours quasi intégral (le Wigmore String Quartet).

Sommet absolu de la saison : le Quatuor Borodine à la Cité de la Musique, Beethoven op. 59/2 et 3 (Cité de la Musique, janvier).

Juste après, le premier des deux concerts de Pletnev avec le RNO : Pelléas de Sibelius, 3e de Rachmaninov avec Lugansky, Lac des Cygnes (suite "Pletnev", Pleyel, novembre)
et comme Frédéric, le concert Jurowski/Mork/LPO au TCE, Janacek-Dvorak-Bruckner (TCE, juin).

Puis, à peu près dans l'ordre d'émotions :
Gustav Leonhardt, pour le dernier récital de sa vie aux Bouffes du Nord (décembre) : Purcell, Ritter, Böhm, Bach, d'Anglebert, Duphly.
Dezso Ranki et Edit Klukon dans la Faust Symphonie (Orsay, novembre), même si c'était un peu moins grand et parfait qu'à La Roque l'été dernier.
Colin Davis/LSO, Missa Solemnis (Pleyel, septembre)
Temirkanov/Gutman/St Petersbourg au TCE (novembre), Chostakovitch-Dvorak.
Elisabeth Leonskaja en récital au TCE (janvier) : Beethoven op. 13, 14/1, 111.
Pieter Wispelwey, intégrale des suites de Bach au Louvre (novembre).
Dinara Klinton, récital Salle Cortot (mars), Mozart-Prokofiev-Liszt.
Dover Quartet au concours du Wigmore (mars), Beethoven op 132
Katia Skanavi à l'orangerie de Bagatelle (juin), Chopin-Schumann
reprise du Passion de Dusapin de Ollu et Sasha Waltz à l'Opéra de Lille (janvier)
Dezso Ranki/OF Budapest/I. Fischer, Bartok, Schubert (Pleyel, avril)
Gergiev/Berezovsky/Mariinsky, Stravinsky (TCE, mars)

Pas inoubliables mais tout de même de fort bons à excellents :
Concerts du Jerusalem Quartet à la Cité, du Meccorre Quartet à Londres.

récitals de Pollini à Pleyel (Beethoven-Stockhausen et Manzoni-Beethoven), Sokolov au TCE (Bach-Brahms), Lugansky au TCE (Brahms-Chopin-Liszt-Rachmaninov), d'Adès à Saint-Denis (Couperin, Prokofiev, Stravinsky, Janacek, Adès), d'Andsnes à Londres, de Buniatishvili à la Cité,

concert Saraste/OPRF (Britten/Chostakovitch), Parsifal de Gergiev Mariinsky à Londres, le Tanhauser de Elder/Ventris/Stemme/Koch à l'ONP.

Et des demis voire moins de concerts plus que remarquables : Concerto de Schumann de Lupu/Abbado, Faust Symphonie d'Inbal/OPRF, Concerto de Sibelius et Métaboles Gergiev/Kavakos/Concertgebouw, je dois en oublier.

Alors... 45 concerts cette saison...

Les grandes claques :
Les Huguenots (Strasbourg) : Forcément, encore une fois c'est un grand moment... Oeuvre, mise en scène et distribution...
La Dame de Pique (ONP) : Wahou! Je craignais la mise en scène, mais c'était un grand moment. Et Galouzine fantastique!
Don Giovanni (ONP) : Je craignais la mise en scène... mais en fait, c'est super. Et quelle réalisation musicale!
Arabella (ONP) : Quelle découverte! Et quelle réalisation...

Les très bonnes surprises :
Tannhäuser (ONP) : Très belle reprise malgré une direction molle
La Chartreuse de Parme (Marseille) : Une bien belle découverte... belle mise en scène...
Hippolyte et Aricie (ONP) : La encore une découverte... très beau spectacle

Les déceptions :
Faust (ONP) : Réalisation moyenne, distribution pas au top... dommage!
Les Pêcheurs de Perles (Opéra-Comique) : belle distribution, mais direction trop violente et mise en scène inexistante...

Les gros loupés :
Manon : rien à sauver ou presque...
La Muette de Portici : Même pas l'oeuvre à sauver... c'était bien long...


Récital : De grands moments!
Calleja-Tézier : géniaux tous les deux et très généreux!
Netrebko dans des mélodies russes : Génial... Netrebko au sommet!
Véronique Gens, Tragédienne III : De superbes découvertes et une artiste passionnante!
Hvorostovsky dans des mélodies russes : Comme pour Netrebko... un immense plaisir!


Et puis le petit moment nostalgie : Grace Bumbry au Châtelet... dans des chansons de sa vie, avec micro... mais toujours la pâte de Bumbry...


Au final, une belle saison!

Bon, à mon tour, parmi une soixantaine de concerts ou de représentations d'opéra :

- Tristan et Isolde à Bayreuth (Schneider / Theorin / Dean Smith / Breedt / Rasilainen / ms. Marthaler)
- les trois cycles de Schubert par Goerne / Eschenbach à Pleyel
- la Cinquième de Bruckner (Abaddo / Lucerne) à Pleyel
- les Quatrième et Septième de Beethoven (Haitink / COE) à Pleyel
- la Septième de Bruckner (Haitink / LSO) à Pleyel
- la Walkyrie (Nagano / Opéra de Munich - Kampe / Ryan / Stemme / Mayer / Schuster) en version de concert au Théâtre des Champs-Elysées
- la reprise de Tannhaüser (Elder / Ventris / Stemme / Koch / Degout / ms. Carsen) à la Bastille
- Parsifal (Gatti / Ventris / Fujimura / Rydl / Roth) en version de concert au TCE
- la Didone de Cavalli (Christie / Arts Florissants - Bonitabus / Spicer / Debono / Sabata / ms. Hervieu-Léger) au TCE
- Platée de Rameau (Rousset / Talens lyriques - Gonzalez Toro / Auvity / Alexiev / Lis / Haller) en version de concert à la Cité de la Musique
- Tamerlano de Haendel (Minkowski / Musiciens du Louvre - Dumaux / Lezhneva / Christoyannis / Mead / Crebassa) en version de concert à l'opéra de Versailles

C'est déjà ça !

Théo B a écrit:

Et des demis voire moins de concerts plus que remarquables : Concerto de Schumann de Lupu/Abbado, Faust Symphonie d'Inbal/OPRF, Concerto de Sibelius et Métaboles Gergiev/Kavakos/Concertgebouw, je dois en oublier.

Et les concerts de Franck avec le Philhar ? Aucun souvenir ?

Je n'ai pas énormément de soirées inoubliables en tête, mais tout de même quelques grands concerts, dont certains peu ou pas cités encore:

-Musique japonaise pour percussion à Garnier (Takemitsu-Ishii)
-La Walkyrie de Nagano au TCE
-Lulu à Bastille
-L'Amour des 3 oranges à Bastille
-Récital Yann Beuron de mélodie française à Bastille

Juste un peu en-dessous, mais très bon quand même:

-Daphnis et Chloé + Shéhérazade Ravel/Antonacci-Nézet-Séguin au TCE
-Daphnis et Chloé/Chailly à Pleyel
-Schubert-Strauss/Goerne-Eschenbach à Pleyel
-Dutilleux-Sibelius-Prokofiev/Gergiev à Pleyel
-Salomé à Bastille malgré la méforme de Denoke
-Prokofiev-Scriabine/Berezovsky-Vedernikov à Pleyel
-Peer Gynt/Järvi à Pleyel
-Debussy-Szymanowski-Scriabine/Eötvös à Pleyel
-Debussy-Liszt-Berlioz/Sokhiev à Pleyel
-Tannhäuser à Bastille
-Le Miroir de Jésus de Caplet + Quatuor de Dutilleux à Bastille
-Pelléas et Mélisande à Bastille
-Concert Bartok (Prince de bois et Concerto pour orchestre) par Salonen au TCE
-Arabella à Bastille

Et quand même pas mal du tout:

-Récital Liszt-Wagner-Scriabine de Pierre-Laurent Aimard au TCE
-Tristan et Isolde/Nelsons au TCE

Je dois certainement en oublier...

Théo B a écrit:

Entre 140 et 150 concerts à Paris cette saison, et une grosse vingtaine à Londres incluant un concours quasi intégral (le Wigmore String Quartet).

Sommet absolu de la saison : le Quatuor Borodine à la Cité de la Musique, Beethoven op. 59/2 et 3 (Cité de la Musique, janvier).

Juste après, le premier des deux concerts de Pletnev avec le RNO : Pelléas de Sibelius, 3e de Rachmaninov avec Lugansky, Lac des Cygnes (suite "Pletnev", Pleyel, novembre)
et comme Frédéric, le concert Jurowski/Mork/LPO au TCE, Janacek-Dvorak-Bruckner (TCE, juin).

Puis, à peu près dans l'ordre d'émotions :
Gustav Leonhardt, pour le dernier récital de sa vie aux Bouffes du Nord (décembre) : Purcell, Ritter, Böhm, Bach, d'Anglebert, Duphly.
Dezso Ranki et Edit Klukon dans la Faust Symphonie (Orsay, novembre), même si c'était un peu moins grand et parfait qu'à La Roque l'été dernier.
Colin Davis/LSO, Missa Solemnis (Pleyel, septembre)
Temirkanov/Gutman/St Petersbourg au TCE (novembre), Chostakovitch-Dvorak.
Elisabeth Leonskaja en récital au TCE (janvier) : Beethoven op. 13, 14/1, 111.
Pieter Wispelwey, intégrale des suites de Bach au Louvre (novembre).
Dinara Klinton, récital Salle Cortot (mars), Mozart-Prokofiev-Liszt.
Dover Quartet au concours du Wigmore (mars), Beethoven op 132
Katia Skanavi à l'orangerie de Bagatelle (juin), Chopin-Schumann
reprise du Passion de Dusapin de Ollu et Sasha Waltz à l'Opéra de Lille (janvier)
Dezso Ranki/OF Budapest/I. Fischer, Bartok, Schubert (Pleyel, avril)
Gergiev/Berezovsky/Mariinsky, Stravinsky (TCE, mars)

Pas inoubliables mais tout de même de fort bons à excellents :
Concerts du Jerusalem Quartet à la Cité, du Meccorre Quartet à Londres.

récitals de Pollini à Pleyel (Beethoven-Stockhausen et Manzoni-Beethoven), Sokolov au TCE (Bach-Brahms), Lugansky au TCE (Brahms-Chopin-Liszt-Rachmaninov), d'Adès à Saint-Denis (Couperin, Prokofiev, Stravinsky, Janacek, Adès), d'Andsnes à Londres, de Buniatishvili à la Cité,

concert Saraste/OPRF (Britten/Chostakovitch), Parsifal de Gergiev Mariinsky à Londres, le Tanhauser de Elder/Ventris/Stemme/Koch à l'ONP.

Et des demis voire moins de concerts plus que remarquables : Concerto de Schumann de Lupu/Abbado, Faust Symphonie d'Inbal/OPRF, Concerto de Sibelius et Métaboles Gergiev/Kavakos/Concertgebouw, je dois en oublier.

Environ 170 concerts dans la saison ? J'ai l'impression d'être une enfant de choeur avec seulement 40 sorties dans l'année tous sites confondus

C'est dejà plus que moi

Et que moi. Je dois être à même pas 20.

20? c'est déjà pas mal pour une étudiante; sans certains privilèges je pense que c'est à peu prêt ce que j'aurais vu

Mais justement c'est quand on est étudiant qu'il faut se goinfrer, avec les super tarifs genre 9 euros à Pleyel.

Voilà. J'en ai bien profité des tarifs étudiants et ça m'a permis de découvrir plein de choses que je n'aurai pas forcément vu. Et ça permet aussi de se faire une idée.

calbo a écrit:

20? c'est déjà pas mal pour une étudiante; sans certains privilèges je pense que c'est à peu prêt ce que j'aurais vu

J'ai dit même pas 20 et ce sont majoritairement des places à 5 euros, sinon c'est des cadeaux.

Environ 70 représentations à Paris, une vingtaine à Vienne, quatre à Londres (et une quinzaine à venir à Salzbourg, plus peut-être La Chaise-Dieu).

Saison de musique de chambre faible. Ce n'était déjà pas terrible pour l'offre (je parle de Paris) et je me suis débrouillé pour presque tout rater, sauf deux concerts à la limite de l'amateurisme de la série "Prades aux Champs-Elysées", et la biennale de quatuor à cordes, finalement peu exaltante, hors les Arcanto et les Jérusalem (j'ai raté les Hagen et les Borodine ne m'ont pas plus emballé que ça). En piano solo, un joli récital de Perahia, Volodos a manqué me rendre sourd dans la sonate de Liszt (ce n'était pas si mal, mais je n'ai jamais pensé qu'on pouvait faire autant de boucan avec un piano) et j'ai raté à peu près tout le reste - sauf quand même Pollini, heureusement qu'il est là. Un récital pas mal de Schiff à Vienne.

Sur le plan symphonique, la grande affaire de ma saison a été ma première année en tant qu'abonné du philharmonique de Vienne. C'est étonnant de voir comment le même orchestre dans la même salle peut sonner différemment avecles chefs, certains retenant un peu le son (Jansons, FWM, Pappano), d'autres faisant un bruit pénible (un Don Juan de Strauss impossible par Dudamel, une 9e de Dvorak fracassante pour rien par Mehta). Quelques ratages (Eschenbach, ou encore le Don Juan précité), de beaux concerts aussi, spécialement FWM (variations Haydn et Schicksalslied de Brahms, 5e de Dvorak), Pappano (22e de Haydn, Teufel Amor de Widman, 4e de Brahms) ou Barenboïm (39, 40 et 41 de Mozart) ou même, à ma grande surprise, Maazel (5e et 7e de Sibelius, la 1ère, également donnée, étant moins bonne car trop démonstrative à mon goût). Un peu de tout venant aussi (Ecossaise par Dudamel, sans défaut mais sans qualité saillante hors la beauté du son, 1er concerto de Brahms un peu gentil par Jansons, pas aidé par un Buchbinder étrangement pâle, un programme russe par Gergiev). Un peu de répertoire contemporain (le Widman précité, pas mal, sans plus, à réécouter ; un concerto pour clarinette d'un certain Herbert Willi, gentiment jazzy, et un truc de Chtchedrine pas Gergiev), et, pour finir, je me serais bien passé des danses symphoniques de Rachmaninov (Jansons) : ça ne commence pas mal, mais Rachma envoie ensuite très vite la guimauve, beuh... Une jolie découverte, Martina Serafin dans les 4 derniers Lieder (Mehta) : on ne comprend pas trop ce qu'elle chante, mais le timbre est superbe et c'est la première fois que j'entends une chanteuse passer l'orchestre sans effort dans cette oeuvre, et sans hurler.

Mon abonnement étant pour les concerts du samedi à 15h30, j'ai profité aussi de deux concerts du Concentus Musicus avec Harnoncourt, habituellement programmés le samedi soir. Délectables symphonies de Haydn (6, 7, 8 et 100) et un programme Bach (BWV 146, 26, 243) dirigé de façon énergique, avec une distribution all stars (Kühmeier, Invernizzi, Fink, Streit, Goerne) qui n'a pas vraiment tenu ses promesses, surtout Goerne, à peu près inaudible, et Fink, froide. Beau concert Mozart avec Znajder, la Staatskapelle de Dresde et Davis (serenata notturna, concerto n° 4 et 40e symphonie).

Saisons symphonique à Paris avec de bons moments (Philadelphie et Dutoit, FWM et Cleveland, les Wiener avec Rattle et Thielemann, Saint-Petersbourg et Temirkanov, Budapest et Fischer, la Staatskapelle Berlin et Barenboïm) et une série de Beethoven désolants, que ce soit Leipzig/Chailly, tempo TGV et rien à dire, l'Eroica véritablement flasque de Harding avec Amsterdam, ou les 1 et 9 pépères et rasoir de Haitink avec le COE. Entre les deux, démonstration un peu vide de Dudamel avec Berlin, c'était beau, mais, même si ce chef n'est pas mauvais (ce n'est pas le Lang Lang de la baguette), je ne vois pas trop ce qui justifie qu'il dirige tous les grands orchestres mondiaux ou à peu près.

Devant cette abondance, j'ai très peu entendu les orchestres parisiens, tant pis.

La saison lyrique a été assez médiocre à l'ONP. Je n'y suis jamais aussi peu allé (7 spectacles, contre une douzaine usuellement). Quelques bonnes distributions dans les reprises, spécialement Tannhäuser, vraiment bien, malgré la mise en scène aussi stupide que prétentieuse de Carsen. Une NP moyenne (Cav/Pag), une autre désolante (Forza), une fin de saison meilleure (Arabella et Hippolyte), mais enfin, ça ne fait pas rêver. Finalement, ma meilleure soirée a été la Walkyrie de concert venue de Munich (TCE), électrisante. Beau Dido and Aeneas à Favart, et j'ai eu du plaisir à voir deux Cavalli scéniques (TCE et Favart), même si les spectacles n'étaient pas parfaits.

Quelques belles soirées viennoises aussi (Rosenkavalier avec Stemme, Garanca, Persson et Rydl, dir. Tate, Tannhäuser avec Seiffert, Schnitzer, Tézier et Theorin, dir. de Billy et Frosch, avec Smith, Pieczonka, Herlitzius, Koch et Remmert, dir. FWM). Sortir d'une soirée complètement survolté, après avoir crié bravo à s'en péter les cordes vocales, ça fait du bien et ça m'a bien manqué à Paris (hors la Wakyrie et Dido). Pour montrer qu'on se plante partout, j'ai été très décu par les Troyens londoniens (et très satisfait d'un Billy Budd donné à l'ENO, dont on a bien moins parlé).

Ah oui cette saison symphonique Beethoven, quel désastre, entre l'intégrale Chailly, la 5e de Järvi/OP, la fin du cycle Haitink (à part le dernier concert, honnête dans les 1 et 9), l'Héroïque d'Harding... (mais bon le Concertgebouw, on pourrait ressusciter Furt et leur mettre en face dans Beethoven que ça serait toujours aussi plat, je parie).

L'année dernière il y avait eu certes l'intégrale Thielemann, la sieste du Concertgebouw (7e par Jansons) d'usage, et du pire Haitink/COE, mais quand même la 7e de Salonen, une Héroïque de Dohnanyi/OP et une 4e de Järvi/OP autrement plus réussies que la 5e, et surtout les Héroïque de Janowski, Jurowski et Barenboim, plus remarquables les unes que les autres. On est tombés de haut.

Ah mais j'oubliais Dudamel pour cette saison : eh bé, c'était loin d'être le pire, ce qui situe le niveau.

Sur plus de 130 productions/concerts lyriques vus cette saison, mon palmarès pour la France :

Les meilleurs opéras version de concert :
Roberto Devereux - Marseille

Les meilleurs productions/reprises :
Cendrillon - Lille
Les Huguenots - Strasbourg
Don Giovanni - Bastille
La Finta Giardiniera - Bobigny
L'amour des trois oranges - Bastille

Les meilleurs chefs :
Andriy Yurkevych, Andris Nelsons, Gustavo Dudamel, Claudio Abbado

Les plus belles révélations :
Gaëlle Arquez, Stanislas de Barbeyrac

Les meilleurs chanteurs :
Tassis Christoyannis, Piotr Beczala, Olga Peretyatko, Mariella Devia, Renata Pokupic, Anna Netrebko, Stéphane Degout, Vladimir Galouzine, Lianna Haroutounian

Pour moi, dans ma saison lyrique :

La chanteuse-qui-n'en-finit-pas-de-monter : Olga Peretyatko (Capuleti, cette saison)

Le personnage le plus poignant, en scène : l'Amenaide de Tancredi par Ciofi (Berlin Zedda/Pizzi)

La bonne surprise : Manfrino dans Marguerite de Faust à Avignon...
... qui est aussi la plus grosse déconvenue : Manfrino dans Micaëla de Carmen, à Lyon

Les productions "parfaites" : Carmen par Py, à Lyon et Rosenkavalier par Schenk, à Genève

La saison qui n'a pas tenu ses promesses : Grand Théâtre de Genève (un Comte Ory en-dessous de tout, vulgaire, bruyant, à peine racheté par quelques présences, cf. mon CR)

Champagne ! le Comte Ory à Marseille

Les essais transformés pour les prises de rôle : la Juliette de Ciofi, à Marseille et la Lady Macbeth de Larmore à Genève

L'éternel retour : Waltraud Meier en récital, à Genève...
... et le retour sur lequel (à tort) je n'aurais pas misé : Massis étincelante en Comtesse Adèle à Marseille !

Quant au reste, je ne m'y attache pas !

Du coup, beaucoup d'attentes pour 2012-2013 (mais Silja, le Fidelio et les Puritani lyonnais, Peretyatko dans Adina, Ciofi dans Lucia & Donna Anna, Violetta et Juliette encore, beaucoup de concerts, les Massenet de Saint-Etienne, etc. c'est plus que prometteur !)

Une seule mention de l'excellent Daphnis et Chloé à Pleyel et aucune mention du Don Quichotte de Truls Mork. Je suis un peu désappointé

Sambagnard a écrit:

Une seule mention de l'excellent Daphnis et Chloé à Pleyel

Celui de Chailly? (je me demande s'il n'y en a pas eu plusieurs)

C'était un chouette concert c'est vrai, mais peut-être pas un des meilleurs de la saison... et puis de mon côté la déception de voir Pires changer le programme en mettant un concerto de Beethoven au lieu de celui de Ravel.

.

[HS] Pour Sambagnard : juste pour te dire que j'ai répondu à ton message. [HS]

bAlexb a écrit:

Pour moi, dans ma saison lyrique :

La chanteuse-qui-n'en-finit-pas-de-monter : Olga Peretyatko (Capuleti, cette saison)

Euh ... Vous lui trouvez quoi au juste? . Bon c'est vrai la seule fois ou je l'ai vue elle n'était pas à son avantage, mais quand même y a mieux, non?

Pourquoi tu l'as entendue dans quoi?
Dans le Rossignol de Stravinsky je l'ai trouvée magnifique.