Les résultats :
1ers ex-æquo : Alifie et Google avec 128,05 pts ;
2ème : Adriatico avec 77 points (mention spéciale non-googleur fou) ;
3ème Mariefran avec 51 pts (mention spéciale "les paroles sont un bon moyen de faire des recherches google") ;
4ème Killgore avec 24 pts (mention spéciale "je peux pas j'ai piscine")
5 ème Picrotal avec 2 pts (mention spéciale "attention l'interprète de la 3 apparait")
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Les réponses :
1) Arlie 'Dean Carter' Neaville,
Jailhouse rock (IO : Elvis Presley), in
Call of the wild, ace records ;
Arlie Miller et Arlie Neaville, deux chanteurs country et rockabilly du fin fond de l'Illinois décident, au début des années 60, faute de ne pouvoir enregistrer sans faire des centaines de Km, de monter leurs propres label, Milkay Way, et studio. Pour cela ils récupèrent du vieux matos à la station radio du coin et installent un studio de fortune dans la maison de l'un des deux Arlie — le DIY punk avant l'heure ! —.
Milieu des années 60, la mode musicale — et vestimentaire ! — a changée ; les jeunes groupes qui viennent enregistrer dans leur studio sont pro-beatles et garage rock ; ni une ni deux Arlie Neaville se débaptise en Dean Carter, Arlie Miller, guitariste du groupe alors, se consacre exclusivement à la prod et ingénierie du son et ils décidèrent de mélanger leur rockabilly au garage punk, histoire de faire qq hits. Raté ! Ils n'ont pas compris que ce qui faisait vendre n'était pas la fuzz, et encore moins sur du Elvis Presley — alors ringard de chez ringard même chez les plus beaufs des banlieusards et les ploucs du trou du cul le plus profond du monde —, mais le look beatles/ rollin' stones ; Dean carter et sa banane fifties et sa veste en imitation zèbre en était loin
Bref, le voilà, en 1967, avec cette improbable reprise de Jailhouse rock. L'orchestre se compose d'une guitare rythmique, d'une guitare fuzz, d'une dobro au jeu slide, d'un piano, d'une contrebasse, d'un ukulélé, d'un accordéon et d'une clarinette jouée par la fille des voisins, alors âgée de 12 ans ; et on n'entend rien de tout ça ! : juste un furieux et bruitiste magma sonore — et un des plus excitant solo de slide guitar ! — ; punk rock ! psychobilly, noise rock voire proto-Kraut ! Ringard en 67 mais en avance de 20/ 30 ans.
Ce jailhouse rock est de loin la meilleure (et définitive) version du morceau de Presley ; les deux Arlie emmènent le r'n'r commercial et gentillet d'Elvis vers des territoires insoupçonnés, en particulier au niveau de la texture et du timbre.
2) Charlie Feathers,
Folsom prison blues (IO : Johnny Cash), in
Honky tonk kind, vol II, norton ;
Ma version préférée de celles enregistrées par Charlie Feathers ; et peut-être la meilleure version (avec les autres de Feathers, en particulier celle gravée par lui en 1980 et qui se trouve sur le volume III) tout court de la chanson de Johnny Cash.
La dynamique est incroyable ; version très sculpturale, toute en surfaces courbes. Et avec des parties blues modales à la Junior Kimbrough !!
3) Lightnin' Hopkins,
wine spodee-o-dee (IO : Stick McGhee), in
Blues in my bottle, prestige bluesville ;
Album acoustique d'un grand monsieur du blues électrique ; étonnant.
4) R'n'R trio (Johnny Burnette),
the train kept-a-rollin (IO : Tiny Bradshaw), in
Johnny Burnette and the Rock'n'Roll trio, Coral ;
Ou comment un morceau moyen et lent de R'n'B donne un des plus sauvages et meilleurs morceaux de rockabilly. Incroyable guitare de Gradie Martin — Paul Burlinson, guitariste officiel, fait de la figuration
5) Kinks,
Beautiful Delilah (IO : Chuck Berry), in
Kinks, Pye records ;
6) Captain Beefheart and the magic band
Tarotplane blues (basé sur Teraplane Blues de Robert Johnson et d'autres vieux blues ruraux de divers bluesmen), in
Mirror Man ;
Pas le meilleur capitaine cœur de bœuf mais sympathique blues psyché d'un peu plus d'un quart d'heure.
7) Link Wray,
Batman theme (IO : Neal Hefti), trouvable sur divers compilations de Link Wray ;
Link Wray, la seule personne dont un morceau instrumental, Rumble, a été censuré à la radio ; il [Rumble] provoquait des émeutes lorsqu'il passait à la radio
Réputé pour être un des inventeurs de la fuzz guitar (en 1958) avec Gradie Martin/ Paul Burlinson dans le R'n'R trio ; officiellement c'est Gradie Martin en 1960 pour un morceau de country !
Grosse influence sur le rock anglais, notamment sur Jimmy Page.
Alex Chilton,
can't seem to make you mine (IO : the seeds), in
Lost decade, New Rose/ last call ;
Alex Chilton quoi !!!
9) Mickey Lee Lane,
Tutti frutti (IO : Little Richard), in
rockin on… and beyond ;
Un des types les plus sous-estimés des 60's.
Il a commencé, avec sa sœur, à la fin des années 50, à chanter ses propres textes sur les parties instrumentales des morceaux de r'n'r de l'époque, qu'il prenait soin d'enregistrer sur son magnétophone. Il a l'air d'avoir continuer dans les sixties en prenant ici ou là (sur des morceaux de musique ou enregistré spécialement) une guitare, une batterie ou un chœur, de les bidouiller et de les mélanger sur bande et d'y associer ses propres textes chantés par lui (comparez ce tutti frutti avec Zoo ou shaggy dog : vous y reconnaîtrez des bouts semblables
). Bref, l'inventeur, ou un des inventeurs, du sample dans les 50's/60's.
10) Vince Taylor,
Baby, let's play house, (IO : Arthur Gunter) ;
J'ai accepté Elvis mais le véritable créateur de Baby, let's play house est le bluesman Arthur Gunter : /watch?v=xUxru2Hrrjo. Enfin, pas vraiment si l'on tient compte d'une rumeur, lancée, je crois, apparemment, par Paul Burlinson, qui ferait de Johnny Burnette le véritable auteur de Baby, let's play sound ; il se la serait fait volé par Arthur Gunter et Elvis Presley (enfin… il est plus probable que Burnette soit le passeur entre Gunter et Presley). Le R'n'R — sans gradie martin, donc avec paul burlinson à la gratte — a gravé sa propre version de Baby, let's play house (enfin… un plagiat) :
oh baby babe : /watch?v=sHvvtcB_6Ng
11) Hasil 'the Haze' Adkins and his Happy Guitar,
High school confidential (IO : Jerry Lee Lewis), in
the Hunch, Norton ;
One man band white trash de country et de R'n'R deviant, proto-punk et psychobilly, qui aimait bien écrire des chansons parlant de poulet.
Dans high school confidential, le jeu de guitare très pianistique — il martèle sa guitare comme JLL son piano — est assez étonnant.
À écouter :
she said, r'n'r sans mélodie, sans harmonie, juste avec avec des ostinatos de deux notes entrecoupés de rythme de boogie déglingé à la batterie ; l'avant-garde plouc en somme
Pour voir à quoi ressemblait le personnage : /watch?v=mnkaFNLhM68
12) The cramps,
what's behind the mask, (basé sur
Tornado de Dale Hawkins), in
Songs Lord thaught us, illegal records ;
Produit par Alex Chilton !!!
bonus : Arlie 'Dean Carter' Neaville,
Fever (IO : Little Willie John), in
Call of the wild, ace records ;
Selon Julian Cope, sur son blog, la meilleure version de Fever ; je crois qu'il a raison. La musique d'Otis Blackwell est largement inspiré par
Sixteen tons de Merle travis, dont Dean Carter signa une excellente version.
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J'ai encore du matos pour faire un second bt du même genre, à voir mais le prochain sera un spécial reprises, plagiats de bo diddley et autres bo diddley beat.