Radio bavaroise / Jansons (TCE, 12/01/13)

C'est sans doute à peu près vide. A noter une promotion sur concertclassic, 50 % de réduction sur les trois premières catégories
Concert Classic

Vu la qualité de l'orchestre et du chef, j'ai pris ma place, même si je ne suis pas un grand fan de l'oeuvre (la Turangalila).

C'est pas mon Messiaen favoris, mais je vais essayé d'y aller. Faut voir ça au moins une fois en Live !

On peut peut-être mettre au moins le nom du compositeur dans le titre.

Je suis dégoûté de rater la Turangalîla annuelle mais je ne peux pas ce samedi soir...

Ok, je viens d'avoir deux places de catégorie 1, les deux dernières ; pour 10 € par tête

Mais du coup, c'est raté pour mes amis

Xavier a écrit:

On peut peut-être mettre au moins le nom du compositeur dans le titre.

Je suis dégoûté de rater la Turangalîla annuelle mais je ne peux pas ce samedi soir...

C'est vrai, tu vas au théâtre de l'Athénée voir Offenbach.

Non, je joue dimanche matin, il faut que je sois un minimum frais.
Une Turangalîla, c'est éprouvant mine de rien! (dans le bon sens du terme certes, mais tout de même)

Siegmund a écrit:

Mais du coup, c'est raté pour mes amis

Ils sont peut-être très rusés, auront des places à 5€ et n'auront pas à côtoyer les rombières de la 1ère catégorie.

alexandre. a écrit:

Ils sont peut-être très rusés, auront des places à 5€ et n'auront pas à côtoyer les rombières de la 1ère catégorie.

Chic, ça me fera des amies ; n'étant pas non plus toujours le parfait spectateur discret (sur les commentaires) ou timide.

C'était comment alors, ce concert de Jansons?

J'ai quasiment découvert l'oeuvre dont je ne connaissais que des extraits. Ce Messiaen-là semble tout à fait accessible, je ne me suis pas du tout ennuyé en tout cas.

Difficile de commenter l’interprétation pour ma part, à part l'évidence que c'était d'un très haut niveau. L'orchestre dispose en outre d'une puissance contenue, assez impressionnante.

Concert très impressionnant !

Je ne ferai pas de commentaire analytique, parce que j'ai entendu l'oeuvre trop peu souvent pour me risquer à ça, mais aussi parce que sa construction défie d'une certaine manière la logique.
Je me suis donc laissé immerger dans le flux de cette musique luxuriante - elle est longue : 10 mouvements, 1h20 - mais je n'ai pas senti le temps passer.
Et puis c'est une oeuvre d'une écriture assez traditionnelle, donc je crois accessible à beaucoup.

Je n'avais jamais entendu Jansons dans une oeuvre du répertoire français : il a été plus qu'à la hauteur des attentes : superlatif !
Mais il est impossible de distinguer la performance du chef de celle des solistes : Jean-Yves Thibaudet et Stella Miller et surtout de l'orchestre : des pupitres d'une virtuosité confondante : petite harmonie, cuivres, percussion et un collectif d'une plasticité et d'une réactivité sans faille, capables des plus infimes nuances dans les pianos, mais aussi dans le forte - j'ai rarement entendu une telle dynamique dans les attaques....

Au delà, je ne me livrerais pas aux comparaisons puisque je n'ai entendu cette oeuvre que rarement - je regrette de ne pas avoir entendu Chung avec le Philhar - mais même si le Pilhar est devenu un orchestre de haut niveau, je ne sais pas si ils ont été capables de faire ce que les Bavarois ont atteint hier soir.

Montfort

P S : ce concert a été enregistré et sera diffusé en février sur France Mu - pour ceux qui ont raté le concert une occasion de se rattraper, même si je doute que les ingénieurs du son puissent restituer pleinement l'exceptionnelle dynamique sonore de l'orchestre.

Un orchestre impressionnant et sans faille, une direction précise, énergique et puissante (mais une puissance toujours maîtrisée).

Mais j'ai trouvé Jansons à plusieurs reprise assez raide, manquant de souplesse et de lyrisme, notamment les 5e et 10e mouvements. En revanche superbe 6e mouvement, avec un tapis de corde accompagnant le piano assez prodigieux.

Au total une très bonne soirée.

J'avais choisi ce concert au sein de mon abonnement en me disant : "soyons fous". En effet, je connais très mal Olivier Messiaen et des quelques bribes de notes entendues ça et là, à la radio ou au disque, je n'y avais strictement rien compris. C'est donc avec une certaine appréhension que je me suis présenté samedi soir au TCE...

Conclusion : emporté du début à la dernière note, j'ai explosé de joie à la fin du concert. Je ne m'attendais pas à une telle orgie sonore, où l'on parvient toujours à se rattraper à des éléments reconnaissables (qu'ils soient rythmiques ou mélodiques). Très difficile pour moi de qualifier la qualité de l'exécution, étant donné ma méconnaissance de l'oeuvre, mais j'ai eu le sentiment d'une extraordinaire maîtrise, à la fois côté orchestre et côté pianos, avec notamment des cuivres "formidables" (au sens premier du terme, "qui fait peur"). Seul bémol peut-être : ayant écouté le lendemain, sur Youtube, l'exécution qu'en avait donné Myung Whum Chung lors d'un concert à Pleyel, j'ai trouvé que les ondes Martinot y étaient beaucoup plus sonores que samedi dernier (et en effet, elles n'avaient samedi qu'un rôle mineur face à l'orchestre de la radio bavaroise, alors qu'elles sont très présentes dans l'exécution de Chung : résultat de la prise de son ?). Mais ceci n'atténue en rien le souvenir d'une soirée éblouissante.

Surprise ce matin cependant : http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=5085&DossierRef=4663

Si je comprends bien, c'était complétement nul

Laisse tomber: tu as été pris par l'oeuvre, extraordinaire, et c'est bien le principal!
Après, on peut toujours, quand on connaît la discographie assez abondante de l'oeuvre, faire la fine bouche pour tel ou tel élément, et c'est ce qui se passe dans cette critique.
Il ne faut pas trop y prêter attention.

mr.hutz a écrit:

J'ai quasiment découvert l'oeuvre dont je ne connaissais que des extraits. Ce Messiaen-là semble tout à fait accessible, je ne me suis pas du tout ennuyé en tout cas.

Difficile de commenter l’interprétation pour ma part, à part l'évidence que c'était d'un très haut niveau. L'orchestre dispose en outre d'une puissance contenue, assez impressionnante.

Doktor Faustus a écrit:

J'avais choisi ce concert au sein de mon abonnement en me disant : "soyons fous". En effet, je connais très mal Olivier Messiaen et des quelques bribes de notes entendues ça et là, à la radio ou au disque, je n'y avais strictement rien compris. C'est donc avec une certaine appréhension que je me suis présenté samedi soir au TCE...

Conclusion : emporté du début à la dernière note, j'ai explosé de joie à la fin du concert. Je ne m'attendais pas à une telle orgie sonore, où l'on parvient toujours à se rattraper à des éléments reconnaissables (qu'ils soient rythmiques ou mélodiques). Très difficile pour moi de qualifier la qualité de l'exécution, étant donné ma méconnaissance de l'oeuvre, mais j'ai eu le sentiment d'une extraordinaire maîtrise, à la fois côté orchestre et côté pianos, avec notamment des cuivres "formidables" (au sens premier du terme, "qui fait peur"). Seul bémol peut-être : ayant écouté le lendemain, sur Youtube, l'exécution qu'en avait donné Myung Whum Chung lors d'un concert à Pleyel, j'ai trouvé que les ondes Martinot y étaient beaucoup plus sonores que samedi dernier (et en effet, elles n'avaient samedi qu'un rôle mineur face à l'orchestre de la radio bavaroise, alors qu'elles sont très présentes dans l'exécution de Chung : résultat de la prise de son ?). Mais ceci n'atténue en rien le souvenir d'une soirée éblouissante.

Surprise ce matin cependant : http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=5085&DossierRef=4663

Si je comprends bien, c'était complétement nul

Ca fait plaisir à lire

Oui, c'est clairement une des oeuvres les plus abordables de Messiaen.
Et niveau orgie sonore ... sans équivalent chez lui.

Je viens de lire la critique d'Altamusica : totalement incompréhensible, l'auteur nous parle d'une interprétation corsetée alors que j'ai entendu constamment un orchestre poussé aux limites du possible, et de l'audible !
Pas d'opinion sur la dimension ondes martenot.

On dirait une critique écrite avant le concert...

Montfort

Incompréhensible en effet...

Parmi les formules les plus étonnantes :

"le chef letton laisse une exécution où s’installe vite la routine"

ah bon ? et pourtant je ne me suis pas ennuyé une seconde, en une heure et demi sans entracte, qui plus est pour une oeuvre que je découvrais e

"dès un thème-statue initial trop policé"

Alors qu'au contraire, on retenait son souffle chaque fois que ce thème menaçant et monumental se faisant entendre...

Bref, toujours amusant de lire des critiques totalement à l'opposé de ce qu'on ressent (j'ai d'autres exemples de ce type, mais là, néanmoins, c'est un modèle du genre )

Mais comme le dit Xavier à juste titre, il est possible, compte tenu du nombre important de versions enregistrées de l'oeuvre - j'ignorais qu'il y en eût autant - que le critique chevronné et érudit ait en effet en tête toute une gamme de "critères" qui font selon lui une bonne interprétation...

(à noter que la critique de l'éxécution de Chung à Pleyel, rapportée dans ConcertoNet, est assassine elle aussi : il est peut-être de bon ton d'exprimer son mécontentement systématique vis-à-vis de toute interprétation de cette oeuvre, et ce, en effet, même avant le concert )

( Je dénombre au moins 11 enregistrements discographiques )

C'était un très beau concert, tout d'abord pour le programme.

Certes ça pouvait à l'orchestre manquer un peu de "couleurs" ou du moins d'extravagances dans la variation des timbres, mais la chose relève plus de la personnalité que d'un contournement du cahier des charges. En échange, on a une excellente cohésion orchestrale, des dynamiques très bien réglées s'accomplissant avec plus de sureté que dans certains studio, et des prestations tant individuelles que d'ensembles d'une fiabilité du plus haut niveau pour un live d'une partition si exigeante.

Jansons maitrise bien son sujet, et il sait où il va. Les carrures rythmiques peut-être un peu trop normale sont néanmoins tout à fait respectées ; on peut éventuellement lui reprocher de cadrer (sur la longueur) de façon un peu rigide cette œuvre orgiaque, d'où peut-être le reproche de "classicisme", mais c'est fait en bon professionnel, sachant mettre en valeur la place de chaque mouvement.

- La joie du sang des étoiles fonctionne dans l’essentiel, suscitant enthousiasme du public (mais comment la rater en Live ?) ; pour ce faire Jansons n'a pas peur de déchainer l'orchestre sous un tempo qui m'a paru vif. Cependant si le rythme et la puissance sonore fonctionne à plein, un peu plus de charpente et de structure dans ce mouvement aurait permit ici d'atteindre une dynamique encore plus redoutable.

- Le Jardin du sommeil d'amour m'a un peu déçu, il est assez symptomatique de Thibaudet qui montre un piano extrêmement percussif tout du long de cette soirée (ce qu'il convient la plupart du temps), mais un peu monotone, pas très subtile quand il le faudrait, et en occurrence c'est bien ce mouvement qui le demande.
A coté Jansons le prend assez vite, sans grande poésie (mais en accord avec un pianiste expéditif).

- La Turangalila III : C'est un mouvement qui fonctionne à plein, ce qui est déjà rare dans la discographie, peut-être à cause des difficultés qu'il peut poser à la prise de son (beaucoup de sonorités étranges et subtiles en arrière fond).
Janson le prend me semble-t-il lentement, explorant chaque nuance de l'orchestration ; Thibaudet trouve dans les (excellentes) sonorités de son jeu percutant peut-être ce qui lui a globalement manqué auparavant, et se montre tout à fait diabolique à reproduire l’entêtement sans fin de ce mouvement, qui semble ne jamais vouloir finir.
Le grand climax de ma soirée !


Concernant l'onde, étant placé au rang C, presque dans l'axe des haut-parleurs, je ne me plains absolument pas d'une quelconque discrétion ! Au contraire, encaisser ses montés en puissance pu même être assez éprouvant (mais génial). Après, les enceintes ne pointaient absolument pas vers le public des balcons.

Bref, je suis très content de ma soirée, le Live permet de redécouvrir l’œuvre avec certains sons ou détails aléatoirement retranscrits dans les disques (ou étriqués) ; certaines sonorités font vraiment solaires, j'attends de voir si un éditeur ne veut pas nous sortir une parution en qualité "studio Master" ...

Siegmund a écrit:

( Je dénombre au moins 11 enregistrements discographiques )

Oui, il me semble que c'est même plus que ça.

Merci pour la critique fort complète de Siegmund : pour ma part, j'étais sur les balcons de côté - 2ème balcon à droite - ce qui peut expliquer pourquoi j'ai si peu entendu les ondes, qui étaient du même côté de la scène que moi. Assez incroyable de voir combien le placement peut, dans ces conditions, impacter l'écoute de l'oeuvre.

Une vingtaine d'enregistrements recensés dans la page anglaise de wikipédia...

Xavier a écrit:

Siegmund a écrit:

( Je dénombre au moins 11 enregistrements discographiques )

Oui, il me semble que c'est même plus que ça.

C'est plus (au moins 15, et ce doit être 16 ou 17)

À noter ce matin, sur ResMusica :

http://www.resmusica.com/2013/01/17/mariss-jansons-sapproprie-la-turangalila-symphonie/

Une critique plus...j'allais dire "objective"...en tout cas qui coïncide plus avec mon impression de spectateur parmi "ceux, sans doute nombreux dans l’assistance, qui découvraient l’œuvre".

Doktor Faustus a écrit:

À noter ce matin, sur ResMusica :

http://www.resmusica.com/2013/01/17/mariss-jansons-sapproprie-la-turangalila-symphonie/

Une critique plus...j'allais dire "objective"...en tout cas qui coïncide plus avec mon impression de spectateur parmi "ceux, sans doute nombreux dans l’assistance, qui découvraient l’œuvre"

Oui, cette critique restitue bien ce que j'ai ressenti pendant ce concert !

Montfort

Beau concert, avec un orchestre vraiment impressionnant. Je confirme le caractère presque complètement inaudible des ondes, alors que j'étais très bien placé (1er rang du 1er balcon 3/4). Jansons n'en a en effet pas trop fait, mais je trouve ça très bien. L'oeuvre est par moments très belle, mais je la trouve assez inégale (je trouve le 10e, et surtout le 5e mouvement, avec son thème de comédie musicale, vulgaires). Autant ne pas en rajouter.

@ Stolzing :

C'est intéressant car votre remarque m'a rappelé ce que dit Lucien Rebatet dans sa très subjective histoire de la musique (j'espère ne pas ouvrir un puits sans fond en évoquant ici cet ouvrage qui j'imagine ne fait pas l'unanimité). Voici ce qu'il écrit :

"Les travers de sa jeunesse [la jeunesse de Messiaen] n'ont fait que proliférer dans la partition capitale de son âge mûr, la Turangalîla-Symphonie, achevée à la fin de 1948, et dont le titre est emprunté à l'hindou. La confusion des idées règne plus que jamais dans les commentaires de l'auteur sur ce "poème de l'amour sacré et de l'amour profane". Mais sous l'entassement instrumental, l'écriture de l'oeuvre est assez simple. A cet égard, Messiaen est presque aussi éloigné que Berlioz de ses disciples sérialistes. Sa théologie et sa mystique contrastent de plus en plus cocassement avec l'épaisse sensualité de son orchestre pléthorique. Il assimile le bruit et la longueur - une heure et demi d'exécution - à la majesté, à la grandeur avec l'ingénuité d'un débutant. Il abonde en lieux communs, mais croit leur donner de la force en multipliant les majuscules. Il est absolument impossible de le suivre, dans ses intentions exhaustives. Pourtant, avec sa redondance, son verbiage, ses redites, son mauvais goût, ses gros moyens - Turangalîla s'achève par un fortissimo de dix minutes ! - son romantisme qui a beaucoup servi, cette musique tient debout, impose son "être". Elle a même des chances de survie."