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| PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte | |
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Auteur | Message |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 27 Oct 2019 - 17:16 | |
| - lulu a écrit:
...en me bornant à la musique contemporaine
- Spoiler:
Pierre Boulez : Deuxième sonate / Claude Helffer L’évidence, la maitrise absolue, l’expression sans-en-avoir-l’air.
Jean Barraqué : Sonate / Roger Woodward Tout l’inverse en fait. L’expression et la folie parfois aux dépens de l’exactitude rythmique. Maintient tout le long une tension qui semble prête à exploser ou à se disloquer à chaque instant. Je renvoie au commentaire de Benedictus.
Karlheinz Stockhausen : Klavierstück I–IV / David Tudor On en a également parlé récemment avec Benedictus. Contrastes exacerbés, sonorité riche.
Karlheinz Stockhausen : Klavierstück X / Frederic Rzewski Ici aussi quelque chose qui exalte la force de cette musique, mais aussi sa discursivité.
Boris Tichtchenko : Sonate nº3 / Vladimir Polyakov Je crois la seule œuvre de la sélection dont je n’aie pas entendu d’autres interprétations. Mais c’est tellement fabuleux pour moi que...
Helmut Lachenmann : Guero / Helmut Lachenmann Jamais trouvé d’interprétations aussi touchantes que celles du compositeur...
Frederic Rzewski : The People United Will Never Be Defeated! / Yuji Takahashi Une des rares interprétations qui ne renient pas ses influences non classiques pour faire de cette œuvre de jolies variations de concert ou de salon, sans en sacrifier les subtilités ni la richesse sonore, et surtout la vision d’ensemble. Sans équivalent pour moi.
Michael Finnissy : English Country-Tunes / Michael Finnissy Interprétation tout aussi hors-style de la tradition pianistique classique ou contemporaine que l’œuvre l’est de l’histoire de la musique. D’un naturel presque indécent.
Philippe Boesmans : Cadenza / Chantal Bohets Sans doute pas une œuvre majeure du piano contemporain, mais je l’aime beaucoup, et cette interprétation éclatante est tout ce que je veux entendre chez Boesmans.
Elliott Carter : Night Fantasies / Charles Rosen Indépassable pour moi, d’autant que j’ai une intimité très forte avec cet enregistrement (et avec cette œuvre).
Fichtre, je possède déjà deux enregistrements dans ce palmarès, c'est totalement inespéré ! Les bluettes de Finnissy, je connais pas mais ça fait envie. Et cette fois j'ai cité ta liste, ça évitera que tes éventuels remords nous en privent, comme celle du 04 juillet 2013 |
| | | / Mélomane chevronné
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| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 27 Oct 2019 - 18:14 | |
| - lulu a écrit:
boarf, Yudina, Sofronitsky, peut-être un Ogdon ou un Petri, rien de franchement très croustillant.
L'intérêt de cette liste d'y a 6 ans résidait surtout dans le choix des œuvres qu'après repentir tu as dû juger compromettantes au regard de ton évolution (ou involution) esthétique
Dernière édition par Mélomaniac le Dim 27 Oct 2019 - 18:43, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 27 Oct 2019 - 18:31 | |
| Tes goûts ont beaucoup évolué à toi Mélo ces 6 dernières années ? C'est bien aussi de se remettre en question et de découvrir de nouvelles choses |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 27 Oct 2019 - 19:24 | |
| Il faut pas bouder Mélo ... - lulu a écrit:
- Helmut Lachenmann : Guero / Helmut Lachenmann
Jamais trouvé d’interprétations aussi touchantes que celles du compositeur... C'est coul de mentionner ça ... Pour ma part, je me suis rendu compte que la sélection de mes enregistrements de récitals favoris de piano était assez vite faite. Il y a plein de choses qui me tiennent à coeur, mais quelques-uns sont plus particulièrement fondamentaux pour moi et je serais malheureux de ne plus les avoir à disposition. BEETHOVEN : les sonates par Annie Fischer (Hungaroton) Je pourrais en fait arrêter la liste là Mais tout de même : CHOPIN : un peu tout par François-René Duchâble (Erato) Pas le Chopin le plus aimable … Mais aujourd'hui je constate que c'est toujours vers ces enregistrements que je reviens. DEBUSSY : le disque des Préludes par Zoltan Kocsis (Decca, 1998) LISZT : la Sonate en si mineur et une sélection d'oeuvres plus tardives par Dezsö Ranki (Harmonia Mundi, 1991) RACHMANINOV : l'intégrale des oeuvres pour piano solo par Ruth Laredo (Columbia, 1970's) SCRIABINE : les sonates par Ruth Laredo (Connoisseur Society, 1970) https://classik.forumactif.com/t8798-ruth-laredo-1937-2005-pianisteJe ne suis pas un grand schumanien. J'hésite à mentionner des disques par Tamas Vasary et Sviatoslav Richter … Et il n'y a pas de contemporain
Dernière édition par docteur mabuse le Dim 27 Oct 2019 - 19:34, édité 1 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 27 Oct 2019 - 19:32 | |
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| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Lun 28 Oct 2019 - 10:42 | |
| Ce fil m'avait échappé.
* Beethoven - Intégrale de sonates Gulda (Amadeo-Decca)
* Bach - Le Clavier bien Tempéré Richter (RCA)
* Prokofiev, Scriabine, Debussy - Sonate n°8, sonate n°5, Estampes Richter (Deutsche Grammophon)
* Chopin - Nocturnes Arrau (Philips)
* Debussy - Préludes, Images Arrau (Philips)
* Brahms - Intégrale de la musique pour piano Rösel (Berlin Classics)
* Scriabine - Sonates Ashkenazy (Decca)
* Schmitt - Crépuscules Wagschal (Timpani)
* Mossolov - Sonates Günther (Cybele)
* Prokofiev - Intégrale des sonates pour piano Ovchinnikov (Warner Classics) |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25950 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Lun 28 Oct 2019 - 15:31 | |
| Bon, il risque d'y avoir pas mal d'Arrau...
Bach : Le Clavier bien Tempéré (Richter) Bach : Les Variations Goldberg (Gould 81) Beethoven : Les Variations Diabelli (Pollini) Brahms : Sonates/Ballades/Variations (Arrau) Liszt : 12 Etudes d'Exécution Transcendante (Arrau) Liszt : Sonate en si mineur (Arrau) Debussy : Préludes/Images/Estampes (Arrau) Scriabine : Sonates (Glemser) Messiaen : 20 Regards sur l'Enfant Jésus (Muraro) Rzewski : The People United Will Never Be Defeated! (Hamelin)
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| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mar 29 Oct 2019 - 21:20 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- L'intérêt de cette liste d'y a 6 ans résidait surtout dans le choix des œuvres qu'après repentir tu as dû juger compromettantes au regard de ton évolution (ou involution) esthétique
Le truc c’est que cette liste n’avait déjà plus de sens au moment où je l’ai établie, et qu’elle est devenue suffisamment pesante pour que je la supprime six mois après l’avoir postée. Mais grâce aux miracles d’internet, je l’ai retrouvée, donc si tu insistes (ou pas), la voici : * L’opus 111 par Grinberg * Le premier impromptu par Grinberg. Euh je sais pas j’avais du mettre ça pour le fun ?? * La fantaisie en fa par Britten et Richter * Bénédiction du Dieu dans la solitude par Ernst Lévy. Euh, pourquoi pas sa démentielle sonate ?? * Erlkönig, Sofronitsky. Mouais admettons. * Bach/Liszt, le diptyque en la par Yudina. Un truc que j’écoutais énormément à l’époque, j’avais dû hésiter avec les variations sur WKSZ. * Évidemment, la Fantasia contrappuntistica par Ogdon. * La neuvième sonate de Scriabine par Sofronitsky. Pourquoi pas mais je crois me souvenir que je l’avais choisie un peu au hasard... * Bartók, Danse roumaine op.8a nº1 par lui-même. Certes (remarquez que j’avais déjà le gout des interprétations les plus proches du compositeur...). Choix un peu curieux cela dit, autant pour la pièce que pour l’interprétation. * Les Préludes-poèmes de Tournemire par Delvallée, desquels j’avais même sélectionné une pièce où son jeu me fascinait particulièrement. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 30 Oct 2019 - 0:04 | |
| - lulu, désormais aux yeux de la postérité, a écrit:
* L’opus 111 par Grinberg * Le premier impromptu par Grinberg. Euh je sais pas j’avais du mettre ça pour le fun ?? * La fantaisie en fa par Britten et Richter * Bénédiction du Dieu dans la solitude par Ernst Lévy. Euh, pourquoi pas sa démentielle sonate ?? * Erlkönig, Sofronitsky. Mouais admettons. * Bach/Liszt, le diptyque en la par Yudina. Un truc que j’écoutais énormément à l’époque, j’avais dû hésiter avec les variations sur WKSZ. * Évidemment, la Fantasia contrappuntistica par Ogdon. * La neuvième sonate de Scriabine par Sofronitsky. Pourquoi pas mais je crois me souvenir que je l’avais choisie un peu au hasard... * Bartók, Danse roumaine op.8a nº1 par lui-même. Certes (remarquez que j’avais déjà le gout des interprétations les plus proches du compositeur...). Choix un peu curieux cela dit, autant pour la pièce que pour l’interprétation. * Les Préludes-poèmes de Tournemire par Delvallée, desquels j’avais même sélectionné une pièce où son jeu me fascinait particulièrement.
Voilà, ça ne sauvera plus... - lulu a écrit:
grâce aux miracles d’internet, je l’ai retrouvée
Comment internet peut-il retrouver un message effacé il y a six ans ?! |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 30 Oct 2019 - 9:47 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Comment internet peut-il retrouver un message effacé il y a six ans ?!
https://web.archive.org/ |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97941 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Sam 2 Nov 2019 - 2:58 | |
| - DLM, en janvier 2013 a écrit:
- Bach - Suites Anglaises - Murray Perahia (CBS)
=> Lecture à la fois méditative et sensible aux inégalités et à la danse, une gravure légendaire à juste titre.
Rameau - Suite en sol et Suites en la - Alexandre Tharaud (HM) => Tharaud réinvente le toucher du clavecin sur un piano : de vrais trilles progressifs et organiques, une inégalité subtile, de la danse et de l'espièglerie partout. Absolument fascinant - ce qu'il fait est en principe techniquement impossible sur un piano.
Bruckner - Adagio en ut dièse mineur - Fumiko Shiraga (BIS) => La réduction du mouvement lent de la ''Septième Symphonie'', par Bruckner lui-même. Shiraga obtient des colorations incroyables, recréant l'orchestre de façon crédible au piano - là aussi, c'est en théorie inaccessible.
Debussy - Intégrale - François-Joël Thiollier (Naxos) => Parmi l'immensité de versions remarquables de Debussy, Thiollier se dégage à la fois comme l'une des plus inspirées et des plus singulières. Beaucoup de pédale, mais avec un grand niveau de détail et de phrasé dans ce brouillard assumé.
Koechlin - Les Heures Persanes - Herbert Henck (Wergo) => A oeuvre poétique, lecture poétique. La prise de son assure en outre une très grande profondeur des graves, remarquablement enveloppante.
Tournemire - Préludes-Poèmes - Georges Delvallée (Accord) => Parmi les oeuvres les plus virtuoses jamais écrites pour piano, mais avec un pouvoir d'évocation exceptionnel. Delvallée, plus célèbre comme organiste, émerveille par sa maîtrise olympienne, avec un son très dense.
Decaux - Clairs de lune - Hamelin (Hyperion) => Ascétiques (avant la dernière pièce), explorant l'atonalité dès 1900, ces Clairs de lune mystérieux constituent un des corpus les plus fascinants pour l'instrument. Hamelin y ajoute son éloquence propre.
Hahn - Le Rossignol Eperdu - Earl Wild (Ivory Classics) => Long ensemble de plus de deux heures, aux atmosphères et aux techniques extrêmement diverses, une sorte de résumé de l'art du piano, dans l'interprétation d'un grand virtuose célèbre dans le "grand répertoire".
Roslavets - 5 Préludes - Tatyana Lazareva (Chandos) => Singularité et étrangeté de cette musique rendues évidentes - ce n'est pas une musique qui fonctionne "seule", et Lazareva la sert remarquablement.
Takemitsu - Oeuvres hors reniées - Paul Crossley (CRD) => Crossley constitue le sommet de la maîtrise du discours et des textures dans les pièces pourtant invertébrées de Takemitsu. Grand moment de poésie. Pour les pièces de prime jeunesse, il faut se tourner vers le disque de Fukuma, le second plus intéressant
Boulez - Notations - David Fray (Virgin) => L'une des oeuvres les plus immédiatement belles et intelligibles de Boulez (avec lesquelles il a d'ailleurs signalé sa prise de distance). Les strates de cette musique sont exceptionnellement rendues ici, avec un résultat aussi éloquent et coloré que la version orchestrale.
Je n'ai pas pu ajouter ceux-ci, parce que même s'il s'agit d'excellentes versions d'oeuvres fantastiques, le critère de l'interprétation exceptionnelle n'est pas complètement rempli - en tout cas avec moins de singularité que dans les cas précédents. Exactement le problème décrit par Xavier.
Sibelius - Op.58 et autres - Gimes (Naxos) Schmitt - Crépuscules et Ombres - Wagschal (Saphir) Barber - Sonate - Pollack (Naxos) Album The Ocean that has no West and no East : Webern, Wolpe, Messiaen, Takemitsu, Knussen, Lieberson et Wuorinen - Peter Serkin (Koch) (J'aurais volontiers mentionné les Etudes de Ligeti, mais je n'ai écouté qu'Idil Biret en intégralité... Confused )
Et puis s'il faut compléter par d'autres grands disques de piano sur des répertoires moins essentiels :
Beethoven - Dernières Sonates - P. Serkin (Musical Concepts) Chopin - Nocturnes - Ohlsson (EMI) Chopin - Ballades - Vásáry (DG) Brahms - Pièces tardives - Katchen (Decca) Pierné - Variations, Passacaille - Wagschal (Timpani) Ravel - Miroirs - Bavouzet (MDG)
Enfin, quelques disques où le piano n'est pas seul, mais où le pianiste a volé la vedette :
Schubert - Die Schöne Müllerin - Gothóni (Ondine, pas BIS) Schubert - Die Schöne Müllerin - Deutsch (Decca) Schubert - Die Winterreise - Richter (Philips) Chopin - Concertos pour piano - Zimerman (DG) Liszt - Via Crucis - De Leeuw (Philips) Reger-Mendelssohn - Lieder en duo - Deutsch (Capriccio) F.Mendelssohn-Wieck-Schindler - Pöntinen (BIS)
Je profite du temps qui a passé pour proposer une nouvelle liste où, de la même façon, je tricherai en proposant onze disques – et quelques compléments. Non pas que je renie l'ancienne : il n'y a guère que pour le Rossignol Éperdu qu'ont paru deux versions que je trouve plus adéquates, Ariagno et Eidi. Ces disques me demeurent indispensables, en particulier Decaux, Takemitsu et Boulez. C'est simplement manière, au fil de nouvelles découvertes et de nouvelles parutions, de proposer un autre paysage. (Je pressens qu'on y perçoit un peu ma dilection pianistique prioritaire pour les Français tournant-de-siècle et les Soviétiques…) Les disques sont présentés par âge des compositeurs, du plus vieux au plus jeune (mais seul Rzewski est encore vivant).
¶ Beethoven – Sonates 27 à 32 – Peter Serkin, sur piano Graf (Musical Concepts, 2007) Parmi les étranges aphorismes (n°27 de 12 minutes) et les monuments démiurgiquement architecturés de ces dernières sonates, on croule sous les versions les plus robustes et abouties. Mais pour moi, la lecture la plus aboutie (à laquelle j'ai déjà consacré une notule) est celle-ci. Peter Serkin (le fils du Rudolf qui jouait tout staccato et avec une seule nuance) n'est pourtant pas le pianiste le plus fulgurant de sa génération, malgré son répertoire par ailleurs passionnant (j'ai déjà mentionné son album The Ocean that has no West and no East) – ses Beethoven sur piano moderne sont d'ailleurs particulièrement lisses, blancs, mortifères. Mais en jouant sur ce piano Conrad Graf (les plus beaux de l'époque, qui ont une certaine profondeur, de très belles couleurs, pas du tout les casseroles infâmes de la génération précédente), il touche soudain à l'essentiel – et au sublime. D'abord, on y gagne beaucoup de lisibilité (on ne peut pas tout écraser sous la pédale, et chaque registre dispose d'un timbre très distinct). Ensuite, les couleurs obtenues sont extraordinaires, d'une diversité qu'on ne peut pas imaginer sur les instruments modernes, tellement chaleureuses et variées, qui sentent à la fois le bois, le salon, la rêverie, la création. Et par-dessus tout, leurs limites donnent le grand frisson de l'authenticité, de l'œuvre qui excède l'instrument. P. Serkin joue le plus fort qu'il peut sur ce pauvre piano limité dont la table d'harmonie semble vaciller dans la fugue de la Hammerklavier, les cordes crient, on croirait entendre la mécanique ployer et le bois craquer, la rage de la création s'est emparée du pianiste qui, sans rogner sur l'exactitude (l'exécution en est réellement parfaite), pousse l'instrument jusqu'au point de rupture. En plus de la beauté du résultat, de la facilité d'approche grâce à l'étagement naturel des timbres, la démesure de ces œuvres n'a jamais été aussi palpables, jusque dans la chair de l'instrument. Même si l'on n'aime pas le piano ancien, c'est à tout le moins une expérience quasiment spirituelle à vivre aux côtés de Beethoven. ¶ Röntgen – Sonate en ut# mineur, Variations & Fugue d'après J.P.E. Hartmann, Ballades… (vol.4) – Mark Anderson (Nimbus, 2019) Assez mal connu mais de mieux en mieux documenté au disque, Julius Röntgen (1855-1932) a laissé d'assez nombreuses symphonies (25) d'un romantisme assez naïf, presque néo- (la Troisième n'est pas mal, mais beaucoup sont assez dispensables), 7 concertos pour piano (assez brahmsiens et réussis, en particulier le n°3 !), 13 trios avec piano (dont un avec clarinette) très persuasifs (et brahmsiens également !), 3 concertos pour violoncelle dans un esprit proch de Dvořák, et bien évidemment un assez grands fonds pour piano, dont ce volume n°4 réunit à mon sens, les meilleures œuvres, en particulier l'atypique Sonate en ut# mineur de 9 minutes et ces Varations & Fugue sur un thème de l'emblématique compositeur danois J.P.E. Hartmann (avec une citation de l' Agnus Dei en exergue), de 17 minutes, très diverses et élancées, de la tendresse à l'héroïsme. La fermeté du style évoque un second XIXe siècle qui se souvent encore avec vivacité du dernier Beethoven. Outre la qualité du corpus, donc, cl'exécution remarquablement aboutie de Mark Anderson force l'admiration : limpide et précis, élancé et sobre, fougueux et profond, du très grand piano (et un très beau son). ¶ Ropartz – Un Prélude dominical & Six pièces à danser pour chaque jour de la semaine, Dans l'ombre de la montagne… – Stephanie McCallum (Toccata Classics, 2015) Une merveille de simplicité et de grâce. Sobriété absolue, mais puissance évocatrice de ces miniatures. Une révélation pour moi. ¶ Koechlin – Paysages et Marines (piano vol.1) – Michael Korstick (Hänssler, 2008) J'ai déjà cité, dans la précédente série, d'un tout autre genre (plutôt dans l'entrelac et le mystère oriental), Les Heures persanes par Herbert Henck. Dans la grande entreprise de Michael Korstick d'immortaliser le legs pour piano de Koechlin, et qui bénéficie à la fois d'une grande maîtrise technique, d'un beau toucher, d'un sens de la suspension poétique (malgré, semble-t-il, quelques fautes éparses de lecture), j'aime tout particulièrement L'Ancienne Maison de Campagne (vol.3), dont les archaïsmes sont rendus à nus… et ces Paysages et Marines, qui existent par ailleurs dans une version ultérieure développée pour sextuor (violon, alto, violoncelle, flûte, clarinette et piano), sommet de l'écriture harmonique et contemplative, aux couleurs sans cesse changeantes comme depuis un promontoire à la fin du jour. ¶ Mariotte – Impressions urbaines & Kakémonos – Daniel Blumenthal (Timpani, 2015) Deux des cycles les plus intéressants de toute la littérature française, à l'égal des grands Dupont ou Koechlin, dans des genres aussi contrastés qu'il est possible. Les Impressions urbaines (1914-1919) font entendre les bruits de la ville (« Usines », « Faubourgs », « Guinguettes », « Décombres », « Gares » ; bien que le son se rapproche des pièces mécanistes de Meisel ou Mossolov, le programme écrit par le compositeur insiste plutôt sur la misère humaine, dans une veine naturaliste) restructurés en musique – très impressionnant et fascinant. Kakémonos (1924), c'est au contraire l'orient sino-japonais rêvé, abîmé dans une contemplation dépouillée aux harmonies surprenantes et profondes. Et la souplesse de Blumenthal, grand chef de chant et accompagnateur, laisse aussi percevoir d'autres qualités plus purement instrumentales et musicales. La grand parution discographique de piano français de la dernière décennie. (Possiblement mon disque de piano de l'île déserte.) ¶ Feinberg – Sonates 7 à 12 – Christophe Sirodeau & Nikolaos Samaltanos (BIS, 2204) Scriabine nouveau, Feinberg s'enfonce dans un langage dont la logique romantique repousse les limites des cadres de tonalité et de forme. Très riche et profusif, particulièrement passionnant dans les 3, 7 et 12, des univers entiers à parcourir au milieu des abîmes suggérés par une virtuosité totalement intégrée au langage. La limpidité de Sirodeau (mélodies très timbrées, élan palpable malgré la pédale généreuse) fait merveille. ¶ Mossolov – Intégrale pour piano – Olga Andryushchenko (Grand Piano, 2016) Parmi les œuvres les plus paradoxalement poétiques du répertoire pour piano, ces 2 Nocturnes à la construction minérale – écrits en strates, lents mais agités par des ramifications intérieures très riches –, les 3 Petites pièces, les Sonates sont servis ici avec une souplesse plastique qui permet à la fois l'expansion temporelle et la beauté des timbres. (Pour situer, on est encore assez au delà de la maîtrise de Henck, qui en a gravé la moitié.) ¶ Messiaen – Catalogue d'oiseaux – Håkon Austbø (Naxos, 1997) Pour moi le sommet de toute la production de Messiaen, avec L'Ascension pour orgue et les 24 Regards – contrairement à sa mauvaise réputation, on y sent particulièrement bien l'articulation d'un discours musical assez traditionnel, reposant sur des progressions harmoniques, des tensions-détente, coulé dans le moule de modes nouveaux. Sous cette apparente dissonance sourd au contraire une logique très harmonieuse et familière, habillé en sus par l'inventivité fantasque des chants d'oiseaux transcrits. Muraro est à juste titre cité en référence, très incisif, aux respirations et fluctuations agogiques travaillées, mais la prise de son chez Accord, dure, lasse vite. Austbø, avec une conduite un peu plus molle, permet davantage de se couler dans la longue durée, avec beaucoup d'élégance et de présence. ¶ Ligeti – Études (livres I & II) – Idil Biret (Naxos, 2003) Un des corpus les plus originaux et divertissants du répertoire : au lieu de partir de figures techniques, comme le font en général les Études, Ligeti prend une idée proprement musicale (souvent fondée sur la superposition, le décalage…) et en écrit la réalisation inconfortable à destination du pianiste, comme un jeu. Avec pour résultats de véritables œuvres musicales très abouties, typées et amusantes, loin des purs exercices de virtuosité (certaines ne sont d'ailleurs pas inaccessibles du tout techniquement). Le choix est difficile au disque : seul Kei Takumi (Sheva Collection), je crois, en a gravé les trois cahiers (il s'agit par ailleurs d'une des meilleures versions disponibles, mais l'attitude reste un peu bûcheronnante, quoique ne manquant pas d'électricité). Par ailleurs l'interprétation ne leur rend pas toujours justice : noyée dans la pédale (Thomas Hell chez Wergo), très lyrique et fondue au détriment du détail des plans (Fredrik Ullen chez BIS, Laurent Aimard chez Sony), détachée quitte à perdre au contraire les qualités mélodiques (Jeremy Denk chez Nonesuch). Idil Biret, qui n'est pas parfaite (un peu prudente par rapport aux plus échevelés), a l'avantage de présenter avec beaucoup de clarté les logiques internes de chaque pièce, de façon presque pédagogique. ¶ Rzewski – 36 Variations sur « El Pueblo unido » – Christopher Hinterhuber (Paladino Music, 2012) Le classique ultime des Variations du second XXe. Hinterhuber a le grand avantage, en plus de sa netteté, de proposer une lecture qui rend aussi bien justice aux poussées de lyrisme qu'à la logique de l'écriture plus défragmentées de certaines variations, contrairement à d'autres qui exaltent plutôt l'une (Hamelin) ou l'autre (Rzewski lui-même). Je crois les avoir à peu près toutes essayées, celle-ci est vraiment celle dont l'aisance, la variété et l'évidence me frappe le plus. Hinterhuber est par ailleurs un très grand interprète, il n'y en a pas beaucoup, de la musique pour piano du XVIIIe siècle (ses C.P.E. Bach sont à découvrir !). ¶ Tichtchenko – Sonate n°10 & Variations Op.1 (vol.2) – Dinara Mazitova (Northern Flowers, 2013) Témoignage d'un Tichtchenko aux extrêmes de sa vie (1956 pour les Variations, 2008 pour la Onzième Sonate). Les Variations Op.1 et la Sonate n°10 (« Eurêka » : chaque mouvement illustrant une étape de la démarche scientifique, de l'hypothèse jusqu'à la réfutation) marquent par leur style limpide (quoique déjà complexe), une expression directe (et élégante) rare sous cette forme dans le patrimoine soviétique, dont on retrouve cependant les types mécanistes, les mélodies simples qui se cabossent ou qui modulent brutalement sans crier gare.
Mais j'aurais aussi pu mentionner : ¶ Chopin – intégrale pour piano solo – Nikita Magaloff (Philips, 1997) Évidemment, Chopin reste un massif où sourdent des couleurs incroyables (quelles surprises harmoniques, et encore davantage en regardant les dates !), et avec la souveraineté mélodique qu'on connaît. Cette intégrale a l'avantage de ne regrouper que des interprétations de première classe : Magaloff a à la fois pour lui l'agilité, l'emphase, le sens du coloris, la netteté du trait (la pédale étant utilisée pour des effets d'irisations, jamais pour donner du fondu à des fusées qui restent très pures) et même la poésie. Pour la plupart des œuvres, ce sont des interprétations qu'on peut déjà considérer comme assez ultimes, alors dans une intégrale, l'aubaine ! ¶ von Bülow – Ballade Op.11 – Mark Anderson (Nimbus, 2011) Dans une veine lisztienne, et à nouveau formidablement réalisée par Mark Anderson, un témoignage inattendu de l'art de ce chef d'orchestre emblamétique, et membre de la confrérie des cocus de Wagner. Passé ce presque quart d'heure, le reste est plus conventionnel, couplage avec l'aimable Carnaval de Milan (suite de danses au parfum de salon : polonaise, valse, polka, 6 quadrilles, mazurka, tarentelle, galop…). ¶ Pierné – Variations en ut mineur – Laurent Wagschal (Timpani, 2010) Monumentales et hautement virtuoses, elles sont l'œuvre d'un compositeur qui n'a pas écrit pour le piano depuis quinze années, tout en dirigeant les principales nouveautés de son temps : sans être avant-gardiste, la décantation de cette vie musicale riche est audible dans les atmosphères successives de ces 8 variations & final, pour un 25 minutes. connu (dans le même registre, il faut absolument remonter l'assez moderne Saint François d'Assise !), on s'inscrit ici dans l'héritage du piano romantique, mais avec une maîtrise de tous les paramètres d'écriture à un degré qui n'est permis que par le recul temporel. Wagschal y est, comme toujours, d'une aisance complète. ¶ Magnard – Promenades Op.7 – Philippe Guillhon-Herbert (WW1 Music, 2014) Premier volume de l'incroyable et indispensable documentation de fond du label Hortus à l'occasion du centenaire de la guerre de 14-18, celui-ci, autour de l'exemple célèbre du défi de Magnard (protégeant son manoir au pistolet, et manquant de peu de faire fusiller tout le village). Le disque propose notamment une claire version des Promenades, un délice dans le genre un peu naïf-archaïque qui a cours dans le Versailles de Reynaldo Hahn, dans la Suite dans le style ancien de d'Indy, dans la Nursery d'Inghelbercht, etc., et qui a sans doute encore plus de prix lorsqu'on a accoutumé de se promener dans les lieux pittoresques du Sud-Ouest de l'Île-de-France – Bois de Boulogne, Villebon, Saint-Cloud, Saint-Germain, Trianon et Rambouillet ! ¶ Dupont – La Maison dans les dunes – François Kerdoncuff (Timpani, 2003) ¶ Dupont – Les Heures dolentes – Émile Naoumoff (Saphir, 2009) Deux séries d'évocations à la française, constituant une arche très réussie, puissamment lumineuse pour la première, beaucoup plus tourmentée et contrastée pour la seconde. La netteté incisive de Kerdoncuff et les irisations sombres de Naoumoff sont des truchements assez fabuleux pour aborder ces corpus (assez bien servis au disque – Blumenthal, Girod, Eckardstein…). ¶ Zaderatski, Protopopov, Deshevov, Feinberg, Roslavets, Revutski – Sonates, Rails, Préludes, Poèmes, Pièces – Fikret Amirov, Nikita Mndoyants, Yuri Favorin, Tikhon Khrennikov Jr. (Melodiya, 2012) Anthologie qui a le mérite de regrouper un panorama de quelques-unes des meilleures pièces sociétiques, dont une sonate (n°3, « à la mémoire de Léonard de Vinci » !) de Protopopov, une (n°2) de Zaderatski, les Rails de Deshevov, et même le luxe des Préludes de Roslavets de la Sonate n°5 de Feinberg par Favorin (Amirov est clairement plus terne, mais comme il est le seul à jouer ces œuvres !). ¶ Protopopov, Mossolov, Roslavets, Feinberg, Stanchinski, Obukhov, Lourié – « Forgotten Russians » : Sonate n°2, 2 Nocturnes & 2 Danses, 5 Préludes, Berceuse, Formes en l'air… – Vladimir Feltsman (Nimbus Alliance, 2019) Un programme remarquablement dense et complet sur les grandes œuvres héritières du courant futuriste. En dehors de la Sonate de Protopopov, ce sont des œuvres sinon documentées par des personnalités plus saillantes, ou bien mineures, mais la cohérence du panorama invite à la découverte ! … Et sans doute les strates grisantes des Klavierstücke de Stockhausen et la poésie aphoristique des Játékok de Kurtág, mais j'ai écouté les premiers dans des versions séparées (pas forcément éditées au disque), et essentiellement joué les seconds… je n'ai donc pas de disque à proposer comme cela, sans quoi, oui, ce seraient des corpus à recommander. Parmi tant d'autres choix possibles. Évidemment. On peut notamment compléter par cette liste de grands cycles figuratifs de piano français de la première partie du XXe siècle, ou bien par cette sélection subjective des plus belles pièces pour piano solo.
À l'issue de ce petit parcours, je m'aperçois du caractère tout à fait déséquilibré de mes propositions, à rebours des listes que j'aime donner, parcourant diverses esthétiques. Mais je n'en suis pas mécontent : ceci témoigne d'un autre piano que celui qu'on joue et enregistre abondamment, le piano des épanchements romantiques, de la virtuosité formelle, des quelques compositeurs bien en cour. Ici, ce sont d'autres paysages qu'on parcourt, le piano atmosphérique français (qui cherche la couleur, l'évocation visuelle plus que la beauté formelle), le piano futuriste russe et soviétique (avec ses recherches de textures et d'harmonies assez radicales, sans renoncer aux formes anciennes ni à la tonalité). J'espère que ce sera l'occasion de quelques découvertes (Mariotte, impérativement !), voire de redonner confiance dans quelques corpus mal-aimés (le Catalogue d'oiseaux), d'éclairer différemment des tubes (Beethoven sur Graf)… puissiez-vous y trouver, çà ou là, et sans tout partager bien sûr, votre compte ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Sam 2 Nov 2019 - 21:40 | |
| David, sinon tu peux essayer de nous dire les dix disques que tu n'emmènerais pas sur l'île déserte. Ça sera peut-être plus simple |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Sam 2 Nov 2019 - 22:20 | |
| Je propose 11 disques, ça ne me paraît pas un écart particulièrement subversif… (De toute façon l'intérêt réside moins dans le respect de l'exercice que dans la source possible d'idées et de suggestions. La postérité retiendra-t-elle de moi que j'ai recommandé un album de trop ?)
Donc, la liste des 10 disques (11) de piano que je n'emmènerais pas sur l'île déserte :
¶ Bach – L'Art de la Fugue – Aimard ¶ Mozart – Variations – Haebler ¶ Beethoven – Sonates – Gilels ¶ Schubert – Wanderer-Fantasie – Kempff ¶ Mendelssohn – Romances sans paroles – Eschenbach ¶ Chopin – Mazurkas – Rubinstein ¶ Chopin – Ballades – S. François ¶ Liszt – Études – Cziffra ¶ Debussy – Préludes – Gieseking ¶ Rachmaninov – Études-tableaux – Angelich ¶ Ravel – Gaspard – Perlemuter ¶ Sorabji – Opus Clavicembalisticum – Madge |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Sam 2 Nov 2019 - 23:39 | |
| - David a écrit:
- Je propose 11 disques, ça ne me paraît pas un écart particulièrement subversif… (De toute façon l'intérêt réside moins dans le respect de l'exercice que dans la source possible d'idées et de suggestions. La postérité retiendra-t-elle de moi que j'ai recommandé un album de trop ?)
Je ne suis quand même pas aussi formaliste que tu l'imagines Seulement en suggérant un trop grand nombre de propositions d'écoutes, il y a aussi la possibilité que tu t'éparpilles et que tu en décourages certains ... Dans la liste de tes recommandations, de ce que j'avais déjà pu entendre, rien n'avait retenu particulièrement mon attention Ca ne me motive pas trop pour aller voir le reste. Après, bien sûr, j'ai conscience de ne clairement pas faire parti de ceux à qui tu t'adresses en priorité. - Citation :
- ¶ Mozart – Variations – Haebler
J'avais failli mettre les Mozart d'Ingrid Haebler dans ma liste d'enregistrements favoris Tu lui reproches quelque chose en particulier ? Pour le reste, côté interprètes, rien ne m'emballe non plus. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 3 Nov 2019 - 0:13 | |
| - docteur mabuse a écrit:
- Seulement en suggérant un trop grand nombre de propositions d'écoutes, il y a aussi la possibilité que tu t'éparpilles et que tu en décourages certains ...
J'en ai proposé 11 au lieu de 10… ça ne me paraît pas délirant. Quant à m'éparpiller, tout de même, que je cite d'autres prétendants en annexe parce que le répertoire pour piano est vaste, ça choque quelqu'un ? - Citation :
- Dans la liste de tes recommandations, de ce que j'avais déjà pu entendre, rien n'avait retenu particulièrement mon attention
Ca ne me motive pas trop pour aller voir le reste. Ma seconde liste est clairement orientée vers les corpus qui m'intéressent le plus, ceux qui sont davantage tournés vers la recherche de paysages, de coloris et de textures que vers la grande virtuosité traditionnelle. Si on n'aime pas particulier ces répertoires spécifiques, oui, forcément. La première en revanche me paraît assez large pour que tout le monde puisse y trouver un ou deux disques intéressants (mais c'est évidemment, comme toujours, une affaire de goût. - Citation :
- J'avais failli mettre les Mozart d'Ingrid Haebler dans ma liste d'enregistrements favoris
Tu lui reproches quelque chose en particulier ? Arriver sur un piano moderne à faire moins de nuances que sur un pianoforte de 1780, c'est un exploit en soi, mais pas très exaltant à l'écoute. Ce n'est pas horrible, mais que c'est lisse et terne… (ce fut ma première intégrale et ça ne m'a pas traumatisé, mais ça me paraît peu ou prou la moins marquante des versions disponibles) |
| | | Ben. Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 3 Nov 2019 - 1:37 | |
| C’est compliqué comme question. Je vais citer les 10 interprétations auxquelles je reviens toujours:
• Bach - Suites anglaises no.2 et 3 Pogorelich • Bach - Variations Goldberg Xiao-Mei
• Haydn - Sonates Gould
• Mozart - Sonates Zacharias
• Beethoven - Sonates Serkin
• Schumann - Humoreske; Kinderszenen; Kreisleriana Lupu • Schumann - Davidsbündlertänze Uchida
• Schubert - Sonates Richter
• Brahms - Ballades Michelangeli
• Scriabine - Sonates Ashkenazy
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 3 Nov 2019 - 4:04 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- docteur mabuse a écrit:
- J'avais failli mettre les Mozart d'Ingrid Haebler dans ma liste d'enregistrements favoris
Tu lui reproches quelque chose en particulier ? Arriver sur un piano moderne à faire moins de nuances que sur un pianoforte de 1780, c'est un exploit en soi, mais pas très exaltant à l'écoute. Ce n'est pas horrible, mais que c'est lisse et terne… (ce fut ma première intégrale et ça ne m'a pas traumatisé, mais ça me paraît peu ou prou la moins marquante des versions disponibles) Ingrid Haebler était justement une grande pionnière en matière d'interprétation mozartienne HIP ... Lui repprocher de ne pas avoir fait du grand piano moderne me semble hors de propos puisque sa démarche n'était justement pas celle-là. Je retiens personnellement un jeu spirituel d'une grande finesse, très éloigné des grands épanchements romantiques. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Dim 3 Nov 2019 - 20:45 | |
| Je ne juge ni la personne ni sa démarche. Je remarque jusque qu'elle joue sur un piano moderne sans en tirer le parti, et que le résultat m'ennuie, alors qu'avec Mozart, même si les Sonates ne sont pas le sommet de son corpus, l'auditeur peut en principe être un peu exalté çà et là.
De toute façon ma liste n'avait pour objet que te répondre à ta provocation par une autre : sur l'île déserte, un disque, même qu'on n'aime pas trop, vaut toujours mieux que pas de disque ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mar 5 Nov 2019 - 21:50 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
Donc, la liste des 10 disques (11) de piano que je n'emmènerais pas sur l'île déserte :
- Spoiler:
¶ Bach – L'Art de la Fugue – Aimard ¶ Mozart – Variations – Haebler ¶ Beethoven – Sonates – Gilels ¶ Schubert – Wanderer-Fantasie – Kempff ¶ Mendelssohn – Romances sans paroles – Eschenbach ¶ Chopin – Mazurkas – Rubinstein ¶ Chopin – Ballades – S. François ¶ Liszt – Études – Cziffra ¶ Debussy – Préludes – Gieseking ¶ Rachmaninov – Études-tableaux – Angelich ¶ Ravel – Gaspard – Perlemuter ¶ Sorabji – Opus Clavicembalisticum – Madge
Pas sûr d'avoir compris le concept : ce sont des disques que tu détestes ? Je demande parce que certains d'entre-eux pourraient concourir à mon TOP20 des disques de piano préférés. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mar 5 Nov 2019 - 22:04 | |
| - Candide a écrit:
- Pas sûr d'avoir compris le concept : ce sont des disques que tu détestes ?
C'est une sorte d'anti-playlist idéale ... Ca change un peu - Citation :
- Je demande parce que certains d'entre-eux pourraient concourir à mon TOP20 des disques de piano préférés.
On peut soupçonner que cela soit délibéré de la part de David ...Tu prévois de nous le proposer quand ton TOP20 au fait ? |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mar 5 Nov 2019 - 22:09 | |
| - docteur mabuse a écrit:
Tu prévois de nous le proposer quand ton TOP20 au fait ?
Peut-être quand j'aurai trouvé autre chose que Beethoven, Chopin et Schumann à vous proposer En fait, depuis la création de ce topic j'ai envie de vous proposer mon TOP 50 (incluant donc le TOP 10) sous forme de Blind Test, c'est commencé mais la gestation est très lente. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 14:36 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
Donc, la liste des 10 disques (11) de piano que je n'emmènerais pas sur l'île déserte :
Pas sûr d'avoir compris le concept : ce sont des disques que tu détestes ? Je demande parce que certains d'entre-eux pourraient concourir à mon TOP20 des disques de piano préférés.
Non, c'était par provocation surtout : j'ai pris des enregistrements de pianistes célèbres que je n'aime pas beaucoup, dans des œuvres courantes du répertoire (donc plutôt des disques que je n'ai pas l'intention d'écouter que des disques réellement mauvais) : ¶ Bach – L'Art de la Fugue – Aimard Pas écouté. ¶ Mozart – Variations – Haebler Terne, ennuyeux, vraiment pas à recommander, mais pas désagréable ni honteux non plus. ¶ Beethoven – Sonates – Gilels Je trouve ça lisse et froid, vraiment surcoté par rapport à sa réputation, mais c'est, objectivement, du splendide piano qui sert très très bien ces œuvres. Je trouve que c'est un très bel ensemble de disques, juste que tant qu'à écouter des Sonates multi-enregistrées, je ne vois pas l'intérêt d'écouter cette version (incomplète de surcroît). ¶ Schubert – Wanderer-Fantasie – Kempff Une œuvre qui ne m'intéresse pas trop, et dans une interprétation où chaque note est égale, très verticale, peu de relief. Là encore, pas mauvais du tout, juste pas une priorité. ¶ Mendelssohn – Romances sans paroles – Eschenbach Le seul corpus qui me laisse tiède chez Mendelssohn (et je trouve en général le son d'Eschenbach désagréablement dur). Pas écouté. ¶ Chopin – Mazurkas – Rubinstein. Pas écouté (mais la raideur avare de couleurs de Rubinstein me rebute en général). ¶ Chopin – Ballades – S. François. Des pains partout, un spectre très sec. Jamais compris l'intérêt pour ses Chopin autrement que par une sorte d'engouement collectif pour l'artiste alcoolique maudit. Il y a du caractère, clairement, mais tellement de passages à vide et d'erreurs à côté des quelques fulgurances. ¶ Liszt – Études – Cziffra. Cziffra dans Liszt, c'est tout ce que je n'aime pas : du muscle et fort peu d'esprit. (Pas sûr d'avoir écouté ses Études d'ailleurs, plutôt le Grand Galop et quelques Rhapsodies, car je me suis arrêté assez vite d'essayer. ) ¶ Debussy – Préludes – Gieseking Très germanique, lourd, empesé. Pas mauvais, mais peu ou prou la moins bonne version disponible. ¶ Rachmaninov – Études-tableaux – Angelich En fait il n'y a que des versions qui font plutôt envie… J'écoute peu ces œuvres, et le tempérament plus contemplatif d'Angelich ne paraissait pas très adéquat. Mais je n'ai jamais écouté, et en fait il est fort possible que ce soit très bien. ¶ Ravel – Gaspard – Perlemuter Là aussi, très peu écouté. Pas propre, pas équilibré, c'était sans doute méritoire en son temps, mais l'intérêt d'écouter ça aujourd'hui m'échappe un peu. ¶ Sorabji – Opus Clavicembalisticum – Madge Madge est excellent, en revanche l'œuvre est un empilement de difficultés inutiles pour ne rien dire. Voilà : plutôt la liste des disques que je n'ai pas envie de (ré)écouter que des enregistrements que je déteste réellement. À part Cziffra et Rubinstein qui me hérissent un peu (et Sorabji qui me fait perdre mon temps), que des œuvres et des pianistes que je respecte, en fait. (Il y a des disques que je n'aime vraiment pas, mais il aurait fallu puiser chez les œuvres et pianistes moins célèbres, c'était peu drôle.) |
| | | Ben. Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 14:53 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Mélomaniac a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
Donc, la liste des 10 disques (11) de piano que je n'emmènerais pas sur l'île déserte :
Pas sûr d'avoir compris le concept : ce sont des disques que tu détestes ? Je demande parce que certains d'entre-eux pourraient concourir à mon TOP20 des disques de piano préférés.
Non, c'était par provocation surtout : j'ai pris des enregistrements de pianistes célèbres que je n'aime pas beaucoup, dans des œuvres courantes du répertoire (donc plutôt des disques que je n'ai pas l'intention d'écouter que des disques réellement mauvais) :
¶ Beethoven – Sonates – Gilels Je trouve ça lisse et froid, vraiment surcoté par rapport à sa réputation, mais c'est, objectivement, du splendide piano qui sert très très bien ces œuvres. Je trouve que c'est un très bel ensemble de disques, juste que tant qu'à écouter des Sonates multi-enregistrées, je ne vois pas l'intérêt d'écouter cette version (incomplète de surcroît). ¶ Schubert – Wanderer-Fantasie – Kempff Une œuvre qui ne m'intéresse pas trop, et dans une interprétation où chaque note est égale, très verticale, peu de relief. Là encore, pas mauvais du tout, juste pas une priorité. ¶ Chopin – Mazurkas – Rubinstein. Pas écouté (mais la raideur avare de couleurs de Rubinstein me rebute en général). ¶ Chopin – Ballades – S. François. Des pains partout, un spectre très sec. Jamais compris l'intérêt pour ses Chopin autrement que par une sorte d'engouement collectif pour l'artiste alcoolique maudit. Il y a du caractère, clairement, mais tellement de passages à vide et d'erreurs à côté des quelques fulgurances.
Gilels : comme un peu partout, non? Il n'y a guère que dans les pièces de Grieg, paradoxalement, que je le trouve un peu émouvant. Schubert: essaye la version de Pollini pour DG, si tu ne la connais pas, qui était survendue comme le sommet discographique. On dirait du Prokofiev, tant c'est joué sans nuances... Chopin/Rubinstein : ça n'est pas du tout mon premier choix dans ce répertoire, je préfère les interprètes avec un peu de noblesse, ou complètement décadents. Mais certaines pièces, sur certains enregistrements, sont plutôt belles: il faut avoir de la chance. Chopin/François: idem, même si le côté échevelé me fatigue un peu vite également... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97941 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 14:59 | |
| J'ai dû écouter une ou deux autres versions seulement pour la Wanderer (de pianistes que j'aimais beaucoup), ça passe mieux. De là à ce que j'aille l'écouter par le Pollini de la mauvaise époque… |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 15:03 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
¶ Schubert – Wanderer-Fantasie – Kempff Une œuvre qui ne m'intéresse pas trop
Quant on écoute les sublimes mouvements lents des ultimes Sonates et Quatuors, on peine à croire que ce bruyant pensum a été écrit par Schubert. Aucun pianiste n'a réussi à me le faire apprécier (car oui j'ai persévéré) : c'est bien l'oeuvre qui s'avère inintéressante. C'est un peu le même problème que la Toccata de Schumann. |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 15:26 | |
| - Ben. a écrit:
- ...
Schubert: essaye la version de Pollini pour DG, si tu ne la connais pas, qui était survendue comme le sommet discographique. On dirait du Prokofiev, tant c'est joué sans nuances... ... - DavidLeMarrec a écrit:
- J'ai dû écouter une ou deux autres versions seulement pour la Wanderer (de pianistes que j'aimais beaucoup), ça passe mieux. De là à ce que j'aille l'écouter par le Pollini de la mauvaise époque…
Pour la Wanderer je ne sais pas, mais je le trouve remarquable dans ce disque que j'ai réécouté il y a quelques jours : Précis mais pas froid pour un sou, et même émouvant dans le mouvement lent de la sonate. |
| | | Ben. Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2075 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 02/10/2010
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 15:48 | |
| - Cello a écrit:
- Ben. a écrit:
- ...
Schubert: essaye la version de Pollini pour DG, si tu ne la connais pas, qui était survendue comme le sommet discographique. On dirait du Prokofiev, tant c'est joué sans nuances... ...
- DavidLeMarrec a écrit:
- J'ai dû écouter une ou deux autres versions seulement pour la Wanderer (de pianistes que j'aimais beaucoup), ça passe mieux. De là à ce que j'aille l'écouter par le Pollini de la mauvaise époque…
Pour la Wanderer je ne sais pas, mais je le trouve remarquable dans ce disque que j'ai réécouté il y a quelques jours :
Précis mais pas froid pour un sou, et même émouvant dans le mouvement lent de la sonate. Oui, mais c'est le Pollini reborn. La Wanderer date des années 70 je crois; période ultra-technique, percussive et sans nuance chez lui. Déjà que l'oeuvre... Ca aboutit à un rendu sonore extrêmement désagréable, très froid, sans nuance, avec des attaques ultra accentuées et des accords plaqués sans aucune élégance. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 16:07 | |
| - Ben. a écrit:
La Wanderer date des années 70 je crois; période ultra-technique, percussive et sans nuance Ca aboutit à un rendu sonore extrêmement désagréable, très froid, sans nuance, avec des attaques ultra accentuées et des accords plaqués sans aucune élégance.
Ça doit dater de l'enregistrement de la 7° Sonate de Prokofiev |
| | | Ben. Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2075 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 02/10/2010
| | | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2105 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 6 Nov 2019 - 17:31 | |
| Ah tiens, je suis bien content de voir qu'aucun d'entre vous n'apprécie la Wanderer-Fantasie, parce que moi qui aime énormément de choses chez Schubert, ça fait aussi partie des oeuvres que j'évite soigneusement . Et sinon, je suis totalement d'acord avec David concernant Sorabji, j'ai testé il n'y a pas si longtemps, c'est incroyable à quel point c'est de la musique qui n'a strictement aucun intérêt autre que purement technique ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 0:37 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
¶ Mendelssohn – Romances sans paroles – Eschenbach. Le seul corpus qui me laisse tiède chez Mendelssohn (et je trouve en général le son d'Eschenbach désagréablement dur). Pas écouté.
Écoute plutôt Daniel Barenboim (DG) Rena Kyriakou ou Maria Grinberg. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 1:19 | |
| • MARIOTTE: Impressions urbaines (1914-19) pour piano. Kakémonos (1924) pour pianoDaniel Blumenthal (piano) Vincennes, IX.2015 Timpani Bon, allez, je vais faire mon Golisande...
C’est effectivement un disque remarquablement abouti; la musique de Mariotte m’a paru d’un grand intérêt - mais, je dois l’avouer, pas au point de partager l’enthousiasme de David. Les Impressions urbaines sont vraiment d’une grande richesse, semblant embrasser beaucoup de langages du temps (surtout français et russes) et ouvrir de stimulantes perspectives; mais par contrecoup, je trouve qu’en tant que corpus, ça manque un peu d’unité tant dans le style que dans l’évocation - de ce point de vue, les grands cycles de Dupont ou de Koechlin m’ont paru plus immédiatement singuliers. (Et puis, autant j’ai adoré l’atmosphère raréfiée et sombre, un peu à la Vierne, de Décombres, autant Guinguettes et Gares, j’ai quand même trouvé ça franchement soûlant.) Kakémonos est plus typiquement français-orientalisant, qui poursuit une veine Debussy-Koechlin, mais comme épurée et radicalisée dans des climats suspendus aux harmonies étranges (en tout cas dans les deux pièces lentes.) C’est, paradoxalement, à la fois plus attendu mais aussi plus personnel que les Impressions. (Et, comme dans les Impressions, on dirait que Mariotte se croit à chaque fois obligé de faire des mouvements rapides motoriques un peu pénibles.) Daniel Blumenthal est décidément remarquable (c’est grâce à son disque que j’avais découvert, et adoré d’emblée, Les Heures dolentes il y a près de trente ans): le son sait être ample, avec des dynamiques et des strates très construites, mais aussi finement détaillé et coloré et remarquablement tenu dans les passages méditatifs. |
| | | greg skywalker Mélomaniaque
Nombre de messages : 1013 Date d'inscription : 06/08/2010
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 16:18 | |
| Pour l'ile deserte :
Beethoven Sonate n°32 claudio Arrau Schubert Fantasie D940 Maria joao Pires / Huseyin Sermet Brahms 3 Intermezzi op 117 Inger Södergen Brahms 4 Ballades op10 claudio Arrau Franck prélude,choral et fugue jorge bolet Janacek Sur un sentier broussailleux Kvapil Stravinsky Petrouchka maurizio pollini Ravel ma mère l'oye Heisser/pludernacher Scarlatti horowitz Haydn les 6 dernieres sonates Gould |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97941 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 16:23 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
¶ Mendelssohn – Romances sans paroles – Eschenbach. Le seul corpus qui me laisse tiède chez Mendelssohn (et je trouve en général le son d'Eschenbach désagréablement dur). Pas écouté.
Écoute plutôt Daniel Barenboim (DG) Rena Kyriakou ou Maria Grinberg. Ah, dans une version énervée du genre Grinberg, si ça existe, ça peut aider, oui. Parce que même la suprême élégance n'aidera pas trop, je crois (je m'ennuie un peu, ce sont juste de jolies mélodies lisses et aux procédés récurrents, pour la majorité). - Benedictus a écrit:
- • MARIOTTE: Impressions urbaines (1914-19) pour piano. Kakémonos (1924) pour piano
Daniel Blumenthal (piano) Content que ça t'ait plu. Je comprends un peu les réserves que tu dis, je crois, mais je ne les sens pas du tout. - greg skywalker a écrit:
- Pour l'ile deserte :
Beethoven Sonate n°32 claudio Arrau Schubert Fantasie D940 Maria joao Pires / Huseyin Sermet Brahms 3 Intermezzi op 117 Inger Södergen Brahms 4 Ballades op10 claudio Arrau Franck prélude,choral et fugue jorge bolet Janacek Sur un sentier broussailleux Kvapil Stravinsky Petrouchka maurizio pollini Ravel ma mère l'oye Heisser/pludernacher Scarlatti horowitz Haydn les 6 dernieres sonates Gould Oh, c'est étonnant, pour quelqu'un qui écoute autant des sentiers battus, tes chouchous sont vraiment tirés du Canon. (Ou bien est-ce juste pour citer de grands disques de piano, avec des pianistes choisis ?) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 17:06 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Benedictus a écrit:
- • MARIOTTE: Impressions urbaines (1914-19) pour piano. Kakémonos (1924) pour piano
Daniel Blumenthal (piano) Content que ça t'ait plu. Je comprends un peu les réserves que tu dis, je crois, mais je ne les sens pas du tout. Oh, si Mariotte s'était contenté de faire des diptyques avec ses mouvements lents ( Faubourgs- Décombres et Panorama- Temple au crépuscule), je crois que j'en aurais été hystériquement inconditionnel. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97941 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 17:32 | |
| Ah, moi j'aime beaucoup sa variété (et ses grelots motoriques qui m'évoquent Meisel). |
| | | greg skywalker Mélomaniaque
Nombre de messages : 1013 Date d'inscription : 06/08/2010
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 18:43 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- greg skywalker a écrit:
- Pour l'ile deserte :
Beethoven Sonate n°32 claudio Arrau Schubert Fantasie D940 Maria joao Pires / Huseyin Sermet Brahms 3 Intermezzi op 117 Inger Södergen Brahms 4 Ballades op10 claudio Arrau Franck prélude,choral et fugue jorge bolet Janacek Sur un sentier broussailleux Kvapil Stravinsky Petrouchka maurizio pollini Ravel ma mère l'oye Heisser/pludernacher Scarlatti horowitz Haydn les 6 dernieres sonates Gould Oh, c'est étonnant, pour quelqu'un qui écoute autant des sentiers battus, tes chouchous sont vraiment tirés du Canon. (Ou bien est-ce juste pour citer de grands disques de piano, avec des pianistes choisis ?) j'ai suivi la consigne : 10 interprétations pour l'île déserte . déjà , moi je ne triche pas en proposant 2 listes de 30 oeuvres ... Après Pires , Södergen ,Kvapil ,Heisser sont ils dans le panthéon des pianistes ? j'en doute . Oui Arrau , Pollini,horowitz et gould certes ... mais je reviens toujours Arrau pour Brahms ,Pollini pour Petroucka , ils me comblent , je vais pas chercher ailleurs. Peut-être un Top50 pourrait montrer des chouchous moins canonique . |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 18:58 | |
| En réfléchissant bien, je crois que pour moi la question peut se régler assez vite: l'intégrale des enregistrements de Marcelle Meyer me suffirait amplement sur l'île déserte Certes ça fait 17 CD, il faudrait faire un peu de tri. Me manqueraient tout de même les derniers opus de Brahms |
| | | Ben. Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2075 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 02/10/2010
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 7 Nov 2019 - 19:17 | |
| - greg skywalker a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- greg skywalker a écrit:
- Pour l'ile deserte :
Beethoven Sonate n°32 claudio Arrau Schubert Fantasie D940 Maria joao Pires / Huseyin Sermet Brahms 3 Intermezzi op 117 Inger Södergen Brahms 4 Ballades op10 claudio Arrau Franck prélude,choral et fugue jorge bolet Janacek Sur un sentier broussailleux Kvapil Stravinsky Petrouchka maurizio pollini Ravel ma mère l'oye Heisser/pludernacher Scarlatti horowitz Haydn les 6 dernieres sonates Gould Oh, c'est étonnant, pour quelqu'un qui écoute autant des sentiers battus, tes chouchous sont vraiment tirés du Canon. (Ou bien est-ce juste pour citer de grands disques de piano, avec des pianistes choisis ?) j'ai suivi la consigne : 10 interprétations pour l'île déserte . déjà , moi je ne triche pas en proposant 2 listes de 30 oeuvres ... Après Pires , Södergen ,Kvapil ,Heisser sont ils dans le panthéon des pianistes ? j'en doute . Oui Arrau , Pollini,horowitz et gould certes ... mais je reviens toujours Arrau pour Brahms ,Pollini pour Petroucka , ils me comblent , je vais pas chercher ailleurs. Peut-être un Top50 pourrait montrer des chouchous moins canonique .
Je crois qu’à part le Haydn miraculeux de Gould, je n’aime aucun des disques que tu cites |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| | | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Ven 8 Nov 2019 - 22:27 | |
| Toujours à la suite des recommandations de David... - DavidLeMarrec a écrit:
- ¶ Mossolov – Intégrale pour piano – Olga Andryushchenko (Grand Piano, 2016)
Parmi les œuvres les plus paradoxalement poétiques du répertoire pour piano, ces 2 Nocturnes à la construction minérale – écrits en strates, lents mais agités par des ramifications intérieures très riches –, les 3 Petites pièces, les Sonates sont servis ici avec une souplesse plastique qui permet à la fois l'expansion temporelle et la beauté des timbres. (Pour situer, on est encore assez au delà de la maîtrise de Henck, qui en a gravé la moitié.) • MOSSOLOV: 2 Nocturnes, op. 15. 3 Petites Pièces, op. 23a. Sonates pour piano nº2 en si mineur, op. 4 «De vieux cahiers» et nº5 en ré mineur, op. 12Olga Andryushchenko (piano) Moscou, II.2015 Grand PianoPour faciliter une éventuelle discussion dans ce fil, je remets ici sous spoiler ce que je viens de poster là-bas dans le fil sur les futuristes russes. - Spoiler:
C’est assez curieux: objectivement, et sur tous les paramètres, le jeu d’Olga Andryushchenko est très sensiblement supérieur à celui de Henck, avec lequel j’avais découvert ces œuvres (sauf les 3 Petites Pièces que j’entendais pour la première fois); et cependant, je crois préférer l’enregistrement pourtant beaucoup plus terne de Henck.
En fait, je crois que l’enregistrement de Henck, probablement du fait de limitations techniques (moindre virtuosité digitale du pianiste, prise de son ouatée à la ECM), peut-être aussi par choix de l’interprète, avait tendance à amoindrir les contrastes de rythmes et de dynamique, et surtout à réduire drastiquement le spectre des couleurs (assez uniment grises et sombres): ce qu’on entendait était donc essentiellement des strates compactes aux contours un peu ombrés qui se distinguaient par leurs textures et leurs pulsation, avec des courants internes labyrinthiques et assez indécidables.
Avec Olga Andryushchenko, c’est quasiment une autre musique: servie pour une prise de son très proche mais très détaillée, on y entend certes des textures encore plus distinctives que chez Henck (avec d’incroyables variétés d’attaques et de résonances) et les ramifications intérieures y apparaissent beaucoup plus nettement, et dans toute leur complexité, mais surtout, tout ce Henck occultait se trouve ici complètement exalté: les contrastes rythmiques et dynamiques se déploient sur un empan assez considérable (tantôt avec des traits de virtuosité assez impressionnants qui évoquent vraiment la filiation scriabinienne de cette musique, tantôt avec des effets «motoriques» puissants qui inscrivent plus nettement ces œuvres dans l’avant-gardisme soviétique) et surtout un miroitement coloriste prodigieux (comme une sorte de kaléïdoscope de timbres.)
Mais, bizarrement (ou pas, parce que finalement, ça rejoint un peu mes impressions mitigées sur Mariotte), je m’aperçois qu’en fait, le Mossolov «étouffé» et quasi spectralisant de Henk me parlait beaucoup plus directement que l’explosion de rythmes et de couleurs d’Olga Andryushchenko (qui pourtant, je le répète, rend mieux justice à l’écriture de Mossolov dans toute sa richesse et donne à entendre un pianisme absolument prodigieux.)
En écrivant cela, je me suis d’ailleurs rendu compte que c’est souvent le cas avec des enregistrements de Henck: ici comme dans la Música callada ou dans les Heures persanes (dans la Sonate de Barraqué, un peu moins depuis que j’ai découvert Woodward), j’ai beau entendre ensuite des interprétations d’un pianisme beaucoup plus accompli et coloré, c’est malgré tout à lui que je reviens le plus souvent. Il est possible que ce soit l’effet «première version», mais sans doute pas seulement. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91625 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Ven 8 Nov 2019 - 23:05 | |
| Idem que toi pour Henck, surtout pour Mompou et Koechlin. Pour Mossolov, il faudrait que je réécoute Andryushchenko, je n'en ai pas un souvenir précis. |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Lun 11 Nov 2019 - 15:08 | |
| - lulu a écrit :
...en me bornant à la musique contemporaine (ce qui exclut seulement l’une de mes œuvres pour piano préférées) :
Pierre Boulez : Deuxième sonate / Claude Helffer L’évidence, la maitrise absolue, l’expression sans-en-avoir-l’air.
Jean Barraqué : Sonate / Roger Woodward Tout l’inverse en fait. L’expression et la folie parfois aux dépens de l’exactitude rythmique. Maintient tout le long une tension qui semble prête à exploser ou à se disloquer à chaque instant. Je renvoie au commentaire de Benedictus.
Karlheinz Stockhausen : Klavierstück I–IV / David Tudor On en a également parlé récemment avec Benedictus. Contrastes exacerbés, sonorité riche.
Karlheinz Stockhausen : Klavierstück X / Frederic Rzewski Ici aussi quelque chose qui exalte la force de cette musique, mais aussi sa discursivité.
Boris Tichtchenko : Sonate nº3 / Vladimir Polyakov Je crois la seule œuvre de la sélection dont je n’aie pas entendu d’autres interprétations. Mais c’est tellement fabuleux pour moi que...
Helmut Lachenmann : Guero / Helmut Lachenmann Jamais trouvé d’interprétations aussi touchantes que celles du compositeur...
Frederic Rzewski : The People United Will Never Be Defeated! / Yuji Takahashi Une des rares interprétations qui ne renient pas ses influences non classiques pour faire de cette œuvre de jolies variations de concert ou de salon, sans en sacrifier les subtilités ni la richesse sonore, et surtout la vision d’ensemble. Sans équivalent pour moi.
Michael Finnissy : English Country-Tunes / Michael Finnissy Interprétation tout aussi hors-style de la tradition pianistique classique ou contemporaine que l’œuvre l’est de l’histoire de la musique. D’un naturel presque indécent.
Philippe Boesmans : Cadenza / Chantal Bohets Sans doute pas une œuvre majeure du piano contemporain, mais je l’aime beaucoup, et cette interprétation éclatante est tout ce que je veux entendre chez Boesmans.
Elliott Carter : Night Fantasies / Charles Rosen Indépassable pour moi, d’autant que j’ai une intimité très forte avec cet enregistrement (et avec cette œuvre).
...parce que j’adore respecter les règles, voici cinq interprétations supplémentaires, cette fois cantonnées au début du vingtième siècle (comme pour la liste précédente, l’ordre est chronologique des œuvres) : Feruccio Busoni : Fantasia contrappuntistica / John Ogdon, 1985Nikolaï Roslavets : Trois études / Irina Emeliantseva, 2008Charles Ives : Concord Sonata / Aloys Kontarsky, 1962Arnold Schönberg : Fünf Klavierstücke op. 23 / Otto M. Zykan, 1970Anton Webern : Variationen op. 27 / Glenn Gould, 1957non je n’aime pas la musique française, même si Koechlin (et aucun autre, franchement) a ses mérites. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Lun 11 Nov 2019 - 21:19 | |
| - lulu a écrit:
- Arnold Schönberg : Fünf Klavierstücke op. 23 / Otto M. Zykan, 1970
Jamais entendu parler. C'est édité où? - lulu a écrit:
- Anton Webern : Variationen op. 27 / Glenn Gould, 1957
C'est l'enregistrement studio officiel chez CBS? |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Lun 11 Nov 2019 - 21:56 | |
| - Benedictus a écrit:
- Jamais entendu parler. C'est édité où?
Amadeo et Erato (ça n’existe pas en cd). Je dis pas que c’est la meilleure interprétation du monde hein, mais actuellement elle me parle beaucoup. - Benedictus a écrit:
- C'est l'enregistrement studio officiel chez CBS?
Non, c’est le « fameux » concert de Moscou, publié par Melodiya et par Le Chant du Monde. C’est joué très rapidement, y a des erreurs, mais une énergie que je ne trouve nulle par ailleurs, et un petit quelque chose de l’évènement historique pris sur le vif qui me touche particulièrement. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Mer 20 Nov 2019 - 23:58 | |
| En poursuivant les recommandations de David: • MESSIAEN: Catalogue d’oiseaux (1956-58): 4ᵉ Livre: VII. La Rousserolle effarvatteHåkan Austbø (piano) East Woodhay, IV & VIII.1996 NaxosTrès belle version, mais un peu trop fade pour moi (et pour ma façon d’écouter cette œuvre.) Voir ici. • FEINBERG: Sonates pour piano nº7, op. 21 (1924-28)¹ et nº12, op. 48 (1962)²Christophe Sirodeau (piano) Paris, III.1999¹, III.2002² BISUne magnifique découverte (surtout la 7ᵉ) - une écriture d’une vraie singularité dans la façon dont elle organise formellement la virtuosité et des harmonies insaisissables et profuses. Voir ici. |
| | | Prosopopus Mélomaniaque
Nombre de messages : 901 Age : 41 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 21 Nov 2019 - 11:46 | |
| Benedictus fait rien qu'à découvrir les disques proposés par David plus vite que moi Vraiment de super propositions sortant des sentiers battus (surtout que si on comptabilise les deux listes plus les listes complémentaires on arrive à 34 propositions, je le sais j'ai compté, je suis comptable et infographiste spécialisé en discours Marrequien). - Spoiler:
Liste 1 : Bach - Suites Anglaises - Murray Perahia (CBS) Rameau - Suite en sol et Suites en la - Alexandre Tharaud (HM) Bruckner - Adagio en ut dièse mineur - Fumiko Shiraga (BIS) Debussy - Intégrale - François-Joël Thiollier (Naxos) Koechlin - Les Heures Persanes - Herbert Henck (Wergo) Tournemire - Préludes-Poèmes - Georges Delvallée (Accord) Decaux - Clairs de lune - Hamelin (Hyperion) Hahn - Le Rossignol Eperdu - Earl Wild (Ivory Classics) Roslavets - 5 Préludes - Tatyana Lazareva (Chandos) Takemitsu - Oeuvres hors reniées - Paul Crossley (CRD) Boulez - Notations - David Fray (Virgin)
Liste complémentaire 1 : Sibelius - Op.58 et autres - Gimes (Naxos) Schmitt - Crépuscules et Ombres - Wagschal (Saphir) Barber - Sonate - Pollack (Naxos) Album The Ocean that has no West and no East : Webern, Wolpe, Messiaen, Takemitsu, Knussen, Lieberson et Wuorinen - Peter Serkin
Liste 2 : Beethoven – Sonates 27 à 32 – Peter Serkin, sur piano Graf (Musical Concepts, 2007) Röntgen – Sonate en ut# mineur, Variations & Fugue d'après J.P.E. Hartmann, Ballades… (vol.4) – Mark Anderson (Nimbus, 2019) Ropartz – Un Prélude dominical & Six pièces à danser pour chaque jour de la semaine, Dans l'ombre de la montagne… – Stephanie McCallum (Toccata Classics, 2015) Koechlin – Paysages et Marines (piano vol.1) – Michael Korstick (Hänssler, 2008) Mariotte – Impressions urbaines & Kakémonos – Daniel Blumenthal (Timpani, 2015) Feinberg – Sonates 7 à 12 – Christophe Sirodeau & Nikolaos Samaltanos (BIS, 2204) Mossolov – Intégrale pour piano – Olga Andryushchenko (Grand Piano, 2016) Messiaen – Catalogue d'oiseaux – Håkon Austbø (Naxos, 1997) Ligeti – Études (livres I & II) – Idil Biret (Naxos, 2003) Rzewski – 36 Variations sur « El Pueblo unido » – Christopher Hinterhuber (Paladino Music, 2012) Tichtchenko – Sonate n°10 & Variations Op.1 (vol.2) – Dinara Mazitova (Northern Flowers, 2013)
Liste complémentaire 2 Chopin – intégrale pour piano solo – Nikita Magaloff (Philips, 1997) von Bülow – Ballade Op.11 – Mark Anderson (Nimbus, 2011) Pierné – Variations en ut mineur – Laurent Wagschal (Timpani, 2010) Magnard – Promenades Op.7 – Philippe Guillhon-Herbert (WW1 Music, 2014) Dupont – La Maison dans les dunes – François Kerdoncuff (Timpani, 2003) Dupont – Les Heures dolentes – Émile Naoumoff (Saphir, 2009) Zaderatski, Protopopov, Deshevov, Feinberg, Roslavets, Revutski – Sonates, Rails, Préludes, Poèmes, Pièces – Fikret Amirov, Nikita Mndoyants, Yuri Favorin, Tikhon Khrennikov Jr. (Melodiya, 2012) Protopopov, Mossolov, Roslavets, Feinberg, Stanchinski, Obukhov, Lourié – « Forgotten Russians » : Sonate n°2, 2 Nocturnes & 2 Danses, 5 Préludes, Berceuse, Formes en l'air… – Vladimir Feltsman (Nimbus Alliance, 2019)
David c’est un peu la tentation des chemins de traverses. On a l’impression d’être à nouveau étudiant, face au corpus obligé, face aux gravures « essentielles » du « grand piano », comme pour l’étudiant en droit, David c’est celui qui vous met sous les yeux un livre de Fernand Braudel en vous disant « oui les Grands arrêts de la jurisprudence administrative c’est bien mais tout de même, l’identité de la France, quel livre ! ». Et trois heures après on se rend compte qu’on est en train de comprendre le maillage urbain du territoire alors qu’on ne sait toujours pas pourquoi l’arrêt Petit est primordial et que le partiel est dans deux jours… Dans le lot je ne connaissais que le Tournemire de Delvallée que je mets assez haut aussi, le Decaux et le Ligeti que j'adore aussi. Et dans la deuxième liste tout me fait furieusement envie à part le Catalogue d'oiseaux que je connais déjà et que j'ai encore du mal à appréhender. Je pense me tourner un peu vers les propositions de lulu aussi, aimant bien certaines des choses présentées. Du coup j’ai essayé le Mariotte que j’ai beaucoup aimé, sans les réserves de Benedictus, vraiment de belle évocations, autant dans les impressions que dans les Kakemonos qui ne se résument d’ailleurs pas du tout à leur orientalisme, comme le dit Benedictus c’est une approche « épurée et radicalisée ». Très belle découverte qui sans la recension de David m’aurait probablement échappé. J’ai essayé aussi le disque Ropartz, très belle découverte là aussi et en plein dans mes goûts pianistiques. On est dans un terrain moins aventureux mais pour tout amoureux des miniatures et des évocations picturales ça me semble effectivement incontournable. Sans revenir sur l’importance de certaines de ses œuvres, Ropartz est vraiment un compositeur intéressant mais qui souffle (pour moi) un peu le chaud et le froid. Ces œuvres pour piano viennent rejoindre le haut de sa production là où par exemple ses quatuors m’avaient terrassé d’ennui. Les pièces sont très sobres et portées par un superbe son de piano, évidemment très intimiste mais sachant faire preuve d’amplitude quand il faut. Le jeu sur les dynamiques est parfait, tout est dans un même flot sonore en ménageant tout de même de superbes nuances. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97941 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 21 Nov 2019 - 17:35 | |
| Je suis enchanté d'avoir produit cette émulation. Merci pour ces retours (pas le temps de répondre ce soir) ! |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: PIANO : vos dix interprétations pour l'île déserte Jeu 21 Nov 2019 - 18:14 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Je suis enchanté d'avoir produit cette émulation. Merci pour ces retours !
- DavidLeMarrec a écrit:
- (pas le temps de répondre ce soir)
C'est que, depuis Raoul Barbe-Bleue de Grétry, les sollicitations de l'industrie discographique ne cessent de pleuvoir sur David: ce soir, il doit plancher sur la notice du Winterreise d'Ildar Abdrazakov et Yundi Li à paraître prochainement chez Deutsche Grammophon. |
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