Vos derniers CDs écoutés: critiques (Avril 2006)

DavidLeMarrec a écrit:

sofro a écrit:

Oublié le manque de pertinence total de l'horrible pochette, c'est une belle version, admirablement dirigée par le grand J Horenstein.

Première nouvelle. Tu as des disques à recommander ? Ses Wagner et ses Mahler sont assez rigides, voire indifférents.

Friedmund a écrit:

Je pense qu'en 25 (50 c'est vraiment beaucoup... on verra plus tard) cela donnerait quelque chose comme ca:
(...)
10 - Mahler: Symphonie n°3, Horenstein
(...)

(Fil sur: votre discothèque idéale)

Il y en a qui devraient voir ce qui ce passe sur leur forum avant d'aller faire la police sur celui des autres...

sofro a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

sofro a écrit:

Oublié le manque de pertinence total de l'horrible pochette, c'est une belle version, admirablement dirigée par le grand J Horenstein.

Première nouvelle. Tu as des disques à recommander ? Ses Wagner et ses Mahler sont assez rigides, voire indifférents.

Friedmund a écrit:

Je pense qu'en 25 (50 c'est vraiment beaucoup... on verra plus tard) cela donnerait quelque chose comme ca:
(...)
10 - Mahler: Symphonie n°3, Horenstein
(...)

(Fil sur: votre discothèque idéale)

Il y en a qui devraient voir ce qui ce passe sur leur forum avant d'aller faire la police sur celui des autres...

J'espère que tu a une autorisation des ayant-droits, sinon tu risques gros...

Je maintiens que du Mahler indéfectiblement sérieux, ça n'est pas l'idéal. Ou son Parsifal très mesuré de Covent Garden, il y a tellement mieux.

C'est toujours un rien rigide, et peu imaginatif dans des répertoires très concurrentiels. Pas mauvais du tout au demeurant.


Monsieur le Délateur, vous ne m'avez toujours rien décrit de précis de l'art de ce cher J.H., sauf erreur.

DavidLeMarrec a écrit:

Monsieur le Délateur, vous ne m'avez toujours rien décrit de précis de l'art de ce cher J.H., sauf erreur.

Trop tard! je suis fâché...

Après la 3è de Prokofiev dirigée par Neeme Järvi, je suis à nouveau époustouflé par la qualité des prises de son Chandos (enregistrements pourtant pas tout récents: 1977) et celle de l'Orchestre National d'Ecosse.

Ce double CD offre les principaux poèmes symphoniques de Sibelius (mais pas les musiques de scène ni la suite de Lemminkaïnen), mais également certains beaucoup moins connus comme le Chant du Printemps, le Barde et la Dryade.
Ce dernier notamment retient l'attention par sa proximité avec la 4è symphonie; à cette époque Sibelius venait d'apprendre qu'il était atteint d'un cancer de la gorge et sa musique s'est mise à avoir des couleurs étranges, moins lumineuses, notamment dans cette 4è symphonie surprenante de modernité et d'aridité (en comparaison avec la 5è par exemple...) ou dans la Dryade.
Luonnotar est sublimement chanté par Bryn-Julson, et Gibson détaille au maximum l'orchestration dans ces poèmes symphoniques.
Tapiola est pris dans un tempo inhabituellement rapide (du moins au début), mais Gibson fait montre d'un sens des couleurs étonnant.
Je recommande chaudement.

Oeuvres: 9/10
Interprétation: 9/10
Technique: 9,5/10

Bruckner: symphonie n°8 Furtwangler orch phil de Vienne 1944. On retrouve les caractéristiques de certains des enregistrements de Furt de ces années là: volcaniques, sombres, gigantesques, courses à l'abîme avec accélérations et effets de terreur, fluctuations de tempo, machinerie orchestrale principalement calée sur le discours des violons avec l'effacement relatif de certains pupitres. Ici les tempi sont rapides, le débit est précipité, la tension est extrême, l'inspiration puissante, le détail écrabouillé par la force des éléments déchaînés...
Je ne trouve pas que cette option artistique (du reste fascinante) que l'on peut qualifier d'éruptive et tellurique, épuise tout le génie de la musique de Bruckner, qu'on peut également trouver ailleurs avec plus de respiration, plus d'hédonisme instrumental et plus de spiritualité...

sofro a écrit:

machinerie orchestrale principalement calée sur le discours des violons avec l'effacement relatif de certains pupitres.

Les bras m'en tombent. Je surnomme affectueusement Furtwängler "l'homme des bois", personne ne sait les faire respirer comme lui (voir l'ouverture de Fidelio de 1950). Les cordes me semblent au contraire largement brouillonnes.
Moins, c'est vrai, dans cette huitième assez renversante, dont la personnalité est telle qu'elle peut aussi tout à fait convenir à qui n'aimerait pas Bruckner !

DavidLeMarrec a écrit:

sofro a écrit:

machinerie orchestrale principalement calée sur le discours des violons avec l'effacement relatif de certains pupitres

Les bras m'en tombent. Je surnomme affectueusement Furtwängler "l'homme des bois", personne ne sait les faire respirer comme lui (voir l'ouverture de Fidelio de 1950). Les cordes me semblent au contraire largement brouillonnes.

Mais tout est brouillon! Furtwangler ne soignait pas la précision, même au contraire: il laissait parfois même le flou s'installer pour obtenir des effets esthétiques: il me semble que dans une symphonie (de Brahms ou de Schumann), il organise un flottement avant de reprendre brusquement la main pour l'assaut final.
De toute façon, impression subjective que d'autres partagent peut-être: je trouve que les violons mènent la danse, qu'ils soient précis ou non. Kna dans Bruckner c'est exactement pareil. Il me semble que les chefs actuels ou récents respectent plus le spectre instrumental (encore que Karajan, pas toujours...) Peut-être les prises de son de l'époque sont-elles en cause également...

DavidLeMarrec a écrit:

Moins, c'est vrai, dans cette huitième assez renversante, dont la personnalité est telle qu'elle peut aussi tout à fait convenir à qui n'aimerait pas Bruckner !

Tout à fait d'accord: le dramatisme, le climat sulfureux et la rapidité des tempi gomment totalement les longueurs. A l'opposé, il ne faudrait pas mettre Celibidache dans les mains d'un débutant (Mon Dieu le jour où Jorge va tomber sur Célibidache, qu'est-ce qu'on ne va pas entendre sur Bruckner!!!!).
Pour un brucknérien, les exigences risquent d'être différentes: plus de mise en valeur de la partition, plus de respiration, plus de régularité dans les tempi, plus de précision, plus d'instruments, plus de finesse, plus de volupté sonore, plus de spiritualité!
...sans pour autant forcément renoncer par ailleurs à prendre du plaisir avec la direction d'un "homme des bois"!

sofro a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

sofro a écrit:

machinerie orchestrale principalement calée sur le discours des violons avec l'effacement relatif de certains pupitres

Les bras m'en tombent. Je surnomme affectueusement Furtwängler "l'homme des bois", personne ne sait les faire respirer comme lui (voir l'ouverture de Fidelio de 1950). Les cordes me semblent au contraire largement brouillonnes.

Mais tout est brouillon! Furtwangler ne soignait pas la précision, même au contraire: il laissait parfois même le flou s'installer pour obtenir des effets esthétiques: il me semble que dans une symphonie (de Brahms ou de Schumann), il organise un flottement avant de reprendre brusquement la main pour l'assaut final.

Les bois ne sont pas si imprécis que ça, selon les enregistrements. Mais ce que je voulais dire est justement que ses cordes ne me semblent pas avoir une force directrice majeure - sauf dans de rares cas comme cette Huitième, c'est vrai. En tout cas, si je suis les cordes, je suis perdu !

Citation :

De toute façon, impression subjective que d'autres partagent peut-être: je trouve que les violons mènent la danse, qu'ils soient précis ou non. Kna dans Bruckner c'est exactement pareil. Il me semble que les chefs actuels ou récents respectent plus le spectre instrumental (encore que Karajan, pas toujours...) Peut-être les prises de son de l'époque sont-elles en cause également...

Non, il est vrai qu'aujourd'hui on prend plus garde à la transparence, et c'est heureux.

Jorge n'est pas pret d'écouter du Bruckner.

Se contente pour l'instant de saisir du Brahms.

En attendant il adore l'héroique de Beethoven. Ca c'est une symphonie comme je l'entends.

Pas une des mes symphonies préférées de Mahler jusqu'ici, eh bien cette version est en train de me la faire aimer!

Direction très nerveuse de Solti, tempi rapides sans excès (à mon goût en tout cas), même le 4è mouvement est nerveux, tendu à l'extrême.
L'orchestre de Chicago est en démonstration.

Oeuvre: 8,5/10
Interprétation: 8,5/10
Technique: 8,5/10

C'est un drôle de hasard: je viens d'acheter celui-ci (dans la même collection, du reste la pochette est identique)
Qui savait que Solti est un excellent pianiste?

sofro a écrit:

C'est un drôle de hasard: je viens d'acheter celui-ci (dans la même collection, du reste la pochette est identique)
Qui savait que Solti est un excellent pianiste?

La pochette est idiote. Ils ont enlevé la baguette, mais on la sent. [Edit : on voit même où ils ont gommé, ils n'ont pas remplacé la couleur, les amateurs !]

Sinon, qu'il jouait du piano à très bon niveau, peut-être, mais de là à enregistrer un disque ! [Edit 2 : Je n'ai trace de rien après un concours gagné en 42, pas sûr qu'il ait entretenu suffisamment le niveau ! ]

Tu nous diras ce que ça donne... (souvent les chefs sont un peu mécaniques)

Eh mais, attends... ce n'est pas possible.

Un pochette Decca retaillée à la va-vite, avec un disque qui n'existe pas, ce n'est pas possible, tu cherches à nous piéger !

Il me semble mais je n'en suis pas sûr, qu'il a enregistré la sonate pour deux pianos et percussions de Bartok avec Perahia...

DavidLeMarrec a écrit:

Eh mais, attends... ce n'est pas possible.

Un pochette Decca retaillée à la va-vite, avec un disque qui n'existe pas, ce n'est pas possible, tu cherches à nous piéger !

Noooon, je suis démasqué par Scoubidavidou, la poupée qui sait tout!

sofro a écrit:

Il me semble mais je n'en suis pas sûr, qu'il a enregistré la sonate pour deux pianos et percussions de Bartok avec Perahia...

Oui, tout ça fait, je viens de vérifier, chez Sony.

Ce qui n'est déjà pas l'Ermite de Paule !


P.S. : Tu cherchais quoi en nous montant ce gros poisson de mai ?

DavidLeMarrec a écrit:

P.S. : Tu cherchais quoi en nous montant ce gros poisson de mai ?

Peut-être que quelqu’un nous dise à quel point il détestait/adorait ce disque

Dans ce cas, on va faire plaisir à Tonton Sofro.

sofro a écrit:

C'est un drôle de hasard: je viens d'acheter celui-ci (dans la même collection, du reste la pochette est identique)
Qui savait que Solti est un excellent pianiste?

Tu aurais dû m'en parler avant, comme d'habitude tu ne sais pas choisir tes disques.
Solti n'est pas pianiste professionnel et ça se sent. Outre que le sens du rubato lui est parfaitement inconnu - en cela, on retrouve certains de ses travers de chef "propre"-, il y a là d'évidentes carences techniques pour des pages bien trop ambitieuses, eu égard au niveau pianistique qu'il a pu maintenir.

Dès la quarantaine de mesures, les traits sont savonnés à la main gauche, tandis que la main droite peine à rendre les miroitements quasi-impressionnistes que réclame la pièce. On entend nettement le passage des traits d'une main à l'autre, parfois proche de la rupture.

Apparemment, il y a eu plusieurs prises collées, puisque les signes de fatigue disparaissent au milieu de la pièce pour se réaffirmer ensuite. La prise de son est assez médiocre par ailleurs, très métallique. On sait bien que Decca n'a jamais été à la pointe pour le piano, mais c'est assez désagréable, surtout allié à une interprétation aussi raide.

Une grosse déception pour moi.


[Et on entend des pains aux cors si on écoute bien.]