Opéra de Bordeaux saison 2013/2014

Podcast dispo.
C'est en effet excellent, dans la lignée Boulez 1 / Troyanos.
L'orchestre est superbe... et se débarrasser un peu de la réverb' de Boulez 1, c'est pas de refus.
Rice fait presque clone de Troyanos, sans en avoir tout à fait le charme vocal singulier je trouve, mais c'est du très costaud.
L'inconvénient, du coup, c'est peut-être un léger air de "déjà entendu" (pour le premier tiers, du moins).

jerome a écrit:

Podcast dispo.

Sur France-Musique?

Oui : http://www.francemusique.fr/emission/le-concert-du-soir/2013-2014/le-chateau-de-barbe-bleue-de-bela-bartok-joue-par-l-orchestre-national-bordeaux-aquitaine

Merci!

jerome a écrit:

Podcast dispo.
C'est en effet excellent, dans la lignée Boulez 1 / Troyanos.
L'orchestre est superbe... et se débarrasser un peu de la réverb' de Boulez 1, c'est pas de refus.
Rice fait presque clone de Troyanos, sans en avoir tout à fait le charme vocal singulier je trouve, mais c'est du très costaud.
L'inconvénient, du coup, c'est peut-être un léger air de "déjà entendu" (pour le premier tiers, du moins).

Je n'en suis pas encore à la 1ère porte, m'enfin la comparaison me paraît quand même osée. (en plus, la réverb de Boulez, je vois mal de quoi tu parles)
J'aime assez Rice pour l'instant également.

Waouh le contre-ut!   

Xavier a écrit:

Waouh le contre-ut!   

Quand on est dans la salle à ce moment, ça fait un de ces effets   ça m'avait fait hérisser tout les poils de mon corps   
C'est génial  

Je ne sais pas si tu étais à la dernière, je crois que c'est celle-ci qui est retransmise (je dis ça parce qu'une telle note n'est pas toujours faite pareil d'une soirée à une autre), mais en plus, la note n'est pas tout à fait parfaite et stable, elle est extrêmement vivante et vibrante, c'est ça que je trouve génial, ça se rapproche du cri voulu par Bartok, on se demande jusqu'où ça va aller et quand elle va s'arrêter.  

Bon sinon, c'est vraiment une belle représentation, l'orchestre est très bien en dehors de quelques passages de cuivres un peu vulgaires je trouve, et c'est très bien dirigé.
Je ne suis pas hyper convaincu par Paul Gay, mais il ne gâche rien.

Mais vraiment la compression de France Musique est abominable.   

Les Indes Galantes (Rousset)

Mise en scène : divertissant. Le prologue c'est l'Eden. Donc tout le monde à poil    et dans la plus parfaite innocence ! (comment les hommes dans une telle tenue n'ont pas trahi leur état émotionnel - vu les positions avec les danseuses elles aussi dans la même tenue ... ça reste mystérieux   )
Les entrées sont autant de voyages sur notre planète ... où on nous y montre les travers. Culture du pavot, pollution, traitement de la femme chez les musulmans ...
De loin donc une mise en scène pour bobo ... mais en fait c'est plus fin que ça, car c'est plutôt humoristique de véritablement donneur de leçon ...

J'aurai préféré qu'ils eussent récréé un décor du 18°, c'est à dire de la façon totalement fantasmatique dans les hommes du 18° s'imaginaient les contrées lointaines ... mais bon ...

Côté musical et vocal c'est brillant !

Le vrai pb de cette mise en scène est que trop souvent on en arrive (certes sur le ton léger), à des poncifs du type : la guerre c'est mal, le viol c'est mal, le fanatisme religieux c'est mal, la drogue c'est mal ... Merci on était pas au courant   

Ravel : Concerto pour la main gauche (Daniel / Chamayou)
Messiaen : Turangalila Symphonie (Daniel / Chamayou)

   C'était génial   
Je continue à beaucoup aimer ce nouveau chef à Bordeaux. Vraiment il tire l'orchestre vers le haut.

Cololi a écrit:

Je continue à beaucoup aimer ce nouveau chef à Bordeaux. Vraiment il tire l'orchestre vers le haut.

Déjà, c'est un bon chef dans l'absolu.

Ensuite, après Ryan, succédant à personne, succédant à Graf... il n'y avait pas vraiment de place pour faire moins discipliné.

J'ai trouvé son concerto pour la main gauche un peu décevant, j'attendait tellement de la part de ce chef sur ce concerto.
Je n'ai pas eu l'impression de le voir décoller... (le concerto pas le chef   )
J'ai trouvé Chamayou peu inspiré et semblait avoir la tête dans les doigts plus que dans la musique de Ravel.
Pour Messiean, c'était une lecture exemplaire, ensuite, il faut savoir digérer ce pavé.

Asinius Pollion a écrit:

J'ai trouvé son concerto pour la main gauche un peu décevant, j'attendait tellement de la part de ce chef sur ce concerto.
Je n'ai pas eu l'impression de le voir décoller... (le concerto pas le chef   )
J'ai trouvé Chamayou peu inspiré et semblait avoir la tête dans les doigts plus que dans la musique de Ravel.
Pour Messiean, c'était une lecture exemplaire, ensuite, il faut savoir digérer ce pavé.

Je parlais de Messiaen en fait ... car le Ravel j'avoue ne pas l'aimer (pour le moment en tout cas) - au moins en partie lié à mon peu d'appétence pour le genre concerto - donc je serais bien incapable d'en juger.

Je me suis mis à la place de celui qui découvrait l'œuvre ... je reconnais que ça fait énormément d'infos !
C'est sommet de mauvais goût mais qu'est ce que c'est génial   

Il y avait quelqu'un à côté de moi qui comptait les pages à voix haute...   
Visiblement, il trouvait le temps un peu long   
Le jeu de timbre à clavier tout à gauche me claquait un peu à la figure...

Pour Ravel, ce concerto est simplement un chef d'oeuvre avec l'une ds orchestration les plus fascinantes (le passage scherzo-jazzifié avec le piano dans l'extrème aigu avec ces glissandos d'harmoniques naturelles aux violoncelles... c'est magique  ) Il ne faut absolument pas passer à côté de ce monument du concerto et de la musique tout court

Asinius Pollion a écrit:

Il y avait quelqu'un à côté de moi qui comptait les pages à voix haute...   
Visiblement, il trouvait le temps un peu long   
Le jeu de timbre à clavier tout à gauche me claquait un peu à la figure...

Ah oui ? Les ondes moi au contraire je les ai trouvé très très discrètes (par rapport à ce qu'on attend dans l'œuvre). Tu étais placé où ?
(tu parles bien des ondes ?)

Citation :

Pour Ravel, ce concerto est simplement un chef d'oeuvre avec l'une ds orchestration les plus fascinantes (le passage scherzo-jazzifié avec le piano dans l'extrème aigu avec ces glissandos d'harmoniques naturelles aux violoncelles... c'est magique  ) Il ne faut absolument pas passer à côté de ce monument du concerto et de la musique tout court

Oui tout le monde le dit, donc ça doit être vrai, mais j'avoue que je ne comprend rien à cette œuvre   

Non les ondes Martenot, on les entendait pas ou presque (je connaissait déjà la turangalila)
Je parle de l'espèce de petit celesta tout a gauche, derrière le celesta.
J'étais relativement loin, placé en corbeille pair.

Rameau : Castor et Pollux, version concert

Direction : Pichon, ensemble Pygmalion
Pollux : Florian Sempey
Castor : Bernard Richter
Michèle Losier, Phébé
Judith van Wanroij, Télaïre
Katia Velletaz, Cléone

Beau concert. Dommage que ce soit la version 1754 ...
Je ne connaissais pas Bernard Richter ... Wow que c'est beau et maîtrisé ... j'aurais 10% de sa technique et de son timbre je serais aux anges   
Florian Sempey a certainement une voix plus ronde que le chanteur baroque moyen ... c'est entendu ... mais me concernant ce n'est pas un inconvénient du tout, bien au contraire. Je dis oui aux grandes voix dans le baroque, sous réserve d'un minimum de maîtrise de respect de style. Il lui manque quand même un brin de grave pour ce rôle qui est clairement plutôt pour baryton-basse. Dommage car c'est assuré avec panache.

Bernard Richter a chanté le rôle d'Athys en 2011...     

Critique du spectacle identique, mais à Paris :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=6331&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Sans chercher à mettre dans une case chaque type de spectacle auquel j'assiste, il m'est rarement arrivé de me demander en quittant une salle : "qu'est ce que j'ai vu ??" ... Ce Duello Amoroso un réel Objet Lyrique Non Identifié ...qui m'a une fois de plus laissé sans voix ce qui est un comble dans une temple de l'art lyrique !! mais avec néanmoins beaucoup à dire
1- l'idée de départ est bonne et séduisante : qui mieux que Haendel (du moins pour les sympathisants baroqueux) a su exprimer le plus finement les différents affects que peut traverser un coeur amoureux , le rendu est bateau : on s'aime, on se trompe, on se fâche, on veut mourir, on se pardonne ... pour mieux se re-tromper surement. Le dédoublement des personnages chanteur/danseur permet de former le carré nécessaire : mari, femme adultère (pourquoi la femme d'ailleurs?! .. surement parce que le mari est à ce moment trop occupé à diriger son orchestre .. si seulement il avait pu continuer à le faire!!), amant et femme trompée. Si ce mélange des genres apporte par moment un peu de poésie il fait souvent perdre de la force à ce qu'exprime le chanteur en introduisant un effet de diversion du sujet principal (le chant) : prima l'opera doppo il balletto
on en vient alors à se poser la question de l'intérêt de cette curiosité ... personnellement je ne l'ai pas trouvé et suis sorti en me disant que ce que j'avais vu n'avais aucun intérêt ... ou si peut être un ... celui de montrer que le chef d'orchestre ne sert pas qu'à agiter ses bras et marquer le temps d'un geste pompeux et majestueux tel un Lully frappant plein de superbe le sol de sa lourde canne
En effet N. Stutzmann s'agite à diriger par moment, chanter à d'autre, jouer la comédie parfois (et l'on parle bien ici de comédie tant son sur-jeu prête parfois à rire - notamment ses pleurs affectés, ses "je me roule par terre de désespoir" ...) dans une succession de courses grottesques et visuellement indigeste ... à vouloir trop en faire on fait souvent mal les choses : l'orchestre est en déroute jouant sur des tempi invariables , souvent en décalage par rapports aux chanteurs un Haendel vide d'âme, ambiance ascenceur de palace sicilien ... Le Scherza infida et le Credete al mio dolore semblent durer un siècle et sonnent complètement à côté de la plaque

2-les voix : E. Barath a une belle voix mais peine dans le Tornami a vagheggiar, ses aigus sont tirés par les cheveux et fragiles et son timbre ne possède pas une palette assez large pour tenir le spectateur en éveil durant tout ce spectacle qui peine à s'installer et dans lequel je le redis je ne suis pas rentré du tout à cause des agitations intempestives et stériles de l"homme orchestre" // N. Stutzmann m' a déçu dans ce registre où je gardais d'elle le souvenir d'un Jules Cesar particulièrement réussi en début de mandat de M Fouquet ...elle feule, barytonne, surjoue en poussant des soupirs, prenant de grandes respirations là où la musique dit tout sans que l'interprète n'ait besoin de rajouter de superflus effets de manche .. c'est un peu le reproche que je ferai aux deux chanteuses : ca minaude beaucoup trop, le but avoué de cette curiosité est de parler de l'Amour .. pourquoi faire dans la facilité et nous montrer un amour de théâtre amplifié, singé parfois ... ? .... rien donc au niveau vocal de susceptible de me sortir d'une certaine torpeur ...

3- le visuel : un mot suffit : horrible !! même le club théatre de Périgueux les Bains doit jouir de décors et costumes plus acceptables sur une scène nationale il faut le rappeler ! un rideau rouge (théatre renversé) avec des dossiers de sièges peintes au pistolet et de vieux chandeliers poussiéreux ... des costumes hideux ... et tellement peut flatteurs notamment pour Mme Stutzman qui court toute la soirée engoncée dans une culotte écarlate rendant son personnage d'amoureux totalement ridicule et incredible

4- l'orchestre : je n'y reviens pas : sans âme, souvent livré à lui même tel le navire dans la tempête (autre référence baroque surement)

Une déception double donc : pour l'amoureux de Haendel que je suis ... de le voir ainsi maltraité par qqu'un qui dit l'aimer aussi , pour l'abonné que je suis depuis plus de 20 ans qui voit une nouvelle saison presque achevée et un bilan pas loin du néant ...
Lucio Silla : un jeune Mozart dans une mise en scène simpliste qui fait passer une soirée mais ne reviendra surement pas en deuxième saison
Othello : qui sauve la mise pour le moment
Le Chateau : sauvé par l'orchestre et les voix d'un affreux contresens fait par le metteur en scène et de décors et costumes d'une laideur risible
Les Indes Galantes : irrespectueusement détournée par la nouvelle coqueluche d'une direction qui semble ne fonctionner qu'au copinage (quand on pas Delunsch on a Scozzi !!)
Mais le spectateur est venu, il se doit donc d'applaudir et tant qu'il applaudit et qu'il vient on peut continuer à lui servir le même gruau et construire des saisons insipides et routinières ...est ce là le rôle d'un opera NATIONAL ?!! il suffit juste de comparer les artistes, les metteurs en scène et la qualité des productions au début de l'ére Fouquet à ce que l'on nous sert maintenant, ou sans aller bien loin le niveau et les casts des productions toulousaines ...
Bref hier soir je me suis un nouvelle fois fait chier

Avec un peu de retard, un excellent moment que cette soirée du 27 mars à l'auditorium.
Si l'"Inachevée" m'a laissé un peu sur ma faim, notamment dans l'introduction timide du premier mouvement, j'ai vraiment été emballé par l'interprétation de la 10° de Shostakovitch. Interprétation très maitrisé (en comparaison avec le "Sacre" de l'an dernier); dans le dernier mouvement c'était vraiment une explosion jubilatoire avec un chef (T. Fisher) complètement survolté. Une oeuvre que j'avais du mal à appréhender il y a encore peu mais dont cette soirée m'a donné quelques précieuses clés. Je l'écoute désormais avec plaisir (K. Ancerl/ 1953)

Oui.
La 10ème était vraiment maîtrisée et réellement impressionnante de conduite musicale. (tout le contraire de ce soir avec une 1ère brouillonne et soporifique au possible...)
L'inachevée m'a laissé un souvenir de manque de profondeur et de ligne directrice... en effet l'introduction m'a assez surpris très décousu et très superficiel... à l'image du reste de la symphonie ce soir là...

VIVE DUTILLEUX   

Parution d'un concert donné à Bordeaux autour de Wagner (prévu pour le 3 juin) :


Les concerts avaient lieu les 9 et 11 octobre avec le programme suivant :
Tannhäuser :
Ouverture et Bacchanale.
Air d'entrée d'Elisabeth, « Dich, teure Halle »
Tristan et Isolde :
Prélude et Mort d’Isolde, « Mild und Leise »
Le Crépuscule des dieux :
Aube et voyage de Siegfried sur le Rhin
Mort de Siegfried et marche funèbre
Immolation de Brünnhilde, « Starke Scheite schichtet mit dort »

Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Paul Daniel, direction
Heidi Melton, soprano

Melton est super en vrai, en tout cas. Je me demande si elle est phonogénique.

Pour l'avoir entendu dans le 3° acte de Siegfried ... sa puissance vocale est vraiment phénoménale.

Cololi a écrit:

Pour l'avoir entendu dans le 3° acte de Siegfried ... sa puissance vocale est vraiment phénoménale.

Glotto!
Elle fait des contre-notes en plus?  

Elle m'a un peu déçu ce jour là.
J'avais de meilleurs souvenir d'elle dans Ariane à Naxos ou dans Tannhaüser.
Je trouvait aussi ses aigus très tendus lors du troisième acte de Seegfried.
Phonogénique je sait pas.
Photogénique par contre, c'est une grosse patate   (ok je   )

Asinius Pollion a écrit:

Photogénique par contre, c'est une grosse patate   (ok je   )

Ben non, elle a un physique de dramatique, mais elle a une présence, un port, quelque chose qui cadre bien avec les rôles qu'elle sera amenée à servir. Je ne dis pas que ce soit une grande actrice très mobile, mais je ne la trouve pas médiocre non plus.

Bon de le cadre d'un opéra version concert, je m'attarde surtout sur le plan vocal plus que sur l'investissement scénique.
Vocalement, je pense que ce n'était pas parfait, c'était tendu voir un peu crispé (dans la voix) et dans les aigus, ça ne pardonne pas.
La fin de mon dernier post était juste une boutade...