Tchaikovsky & Chostakovitch : Julia Fischer, V. Petrenko

Je ne sais si certains d'entre vous sont à Pleyel, où regardent le live sur le site de la Cité de la musique en ce moment (ce qui est mon cas),

mais Julia Fischer et le Philhar' viennent, à mon sens, de donner une véritable démonstration dans le concerto de Tchaikovsky. Un orchestre précis et rutilant sous la baguette de Petrenko, et Fischer à peu près fantastique du début à la fin, en combinant rigueur et chaleur. Sans parler de sa technique incroyable et son impressionnante facilité - mais ce n'est pas une découverte.
Franchement, pour un live : c'est la quasi-perfection. Je suis estomaqué.
Le bis donné à l'instant est du même accabit.
Sans doute la plus grande violiniste à l'heure actuelle.

(et voici un 2e bis, une Sarabande de Bach pour finir et calmer un peu le public dont l'ovation, pour une fois, me parait on ne peut plus justifiée après une telle prestation).

La symphonie n°4 de Chosta promet pour la 2e partie, avec un Philhar des grands soirs.

tomseche89 a écrit:

Sans doute la plus grande violiniste à l'heure actuelle.

C'est un peu téméraire comme supposition, non, vu le nombre de violonistes en activité ? Tu parles uniquement parmi les concertistes (sinon c'est Hevia le meilleur) ? Et du niveau technique ? Est-ce vraiment supérieur à Hahn, Kavakos ou Suwanai de façon mesurable ?

J'aime beaucoup Fischer évidemment, mais je lui trouve un son un peu droit (j'aime bien les tissus un peu plus moirés, les timbres plus boisés ou fruités), et elle a quelque chose dans ses "relectures" pas trop emphatiques qui sonne toujours "à la mode" pour moi, peut-être parce qu'elle est à chaque fois précédée de sa réputation.


Je dis ça sans avoir écouté le concert, c'est juste manière de te faire la conversation, hein.

Tu as évidemment raison, il est difficile d'établir une hiérarchie objective, elle ne peut être que personnelle. D'ailleurs j'aime beaucoup Hilary Hahn également qui est formidable. Kavakos me laisse un peu indifférent. 

Je n'arriverai pas à trouver les mots pour expliquer les raisons qui font que j'ai adoré son Tchaikosvky ; je m'attendais a quelque chose de beaucoup plus froid, de plus impersonnel (son enregistrement avec Kreizberg ne m'a jamais emballé outre mesure), or là j'ai ressenti une grande chaleur dans le son, sans pour autant qu'elle ne se départisse de sa rigueur. Et puis l'accompagnement du Philhar et de Petrenko était vraiment somptueux (petite harmonie !).

Tu pourras écouter le concert sur le site de la Cité de la musique a partir de demain je pense, si cela t'intéresse !

Très beau concert. Mon meilleur cette année à Pleyel, avec l'orchestre du Festival de Budapest.
C'est la première fois que j'entendais Julia Fischer en concert, et elle est effectivement très impressionnante (ma plus forte impression pour un violoniste en concert avec Tetzlaff et Repin).
Elle arrive même à me faire aimer Hindemith.
Mais j'ai aussi été soufflé par la qualité de l'orchestre. Je ne l'ai pas beaucoup entendu ces dernières années, et un concert Mozart l'année dernière à l'Opera comique m'avait un peu ennuyé.
C'est la qualité des cordes qui m'a le plus soufflé.
Très belle entente entre Petrenko et Julia Fischer d'une part (qui est allée sagement écouter le Chostakovitch de la 2e partie) et l'orchestre d'autre part, qui a applaudi le chef à la fin, ce qui était largement mérité.
Pas mal de bon jeunes chefs en ce moment (en dehors de Petrenko): Andris Nelsons,  François Xavier Roth, Mikko Franck et je dois en oublier .

D'emblée Julia Fischer impose son violon avec une sonorité généreuse et énergique. Je crois que cette musicienne nous a beaucoup donné ce soir avec ses deux bis en supplément. Sa technique est superlative bien sur mais elle reste au service de l'œuvre et évite de faire un numéro de soliste. C'était très impressionnant.

J'ai apprécié combien Petrenko a poussé l'orchestre dans Chosta avec une très grande confiance mutuelle. C'était très virtuose dans toutes les parties.

L'œuvre est passionnante et comporte une vraie prise de risque de la part du compositeur parce que sous Staline composer une telle musique équivalait à signer son arrêt de mort.

Bravo au Philar qui donne toujours de très beaux concerts. Détail : il m'a semblé reconnaître le hautboïste de l'orchestre Paris dans la petite harmonie.

kv a écrit:

Bravo au Philar qui donne toujours de très beaux concerts. Détail : il m'a semblé reconnaître le hautboïste de l'orchestre Paris dans la petite harmonie.

Ca m'a l'air exact ( d'autant plus que ça colle au niveau des emplois du temps).

La critique de Resmusica est dithyrambique : http://www.resmusica.com/2013/06/15/julia-fischer-et-vasily-petrenko-phenomenal/

J'y adhère complètement : derrière mon ordinateur, j'ai eu le sentiment d'assister à un très grand moment de musique.

Armand a écrit:

kv a écrit:

Bravo au Philar qui donne toujours de très beaux concerts. Détail : il m'a semblé reconnaître le hautboïste de l'orchestre Paris dans la petite harmonie.

Ca m'a l'air exact ( d'autant plus que ça colle au niveau des emplois du temps).

C'est qui déjà la petite brune au premier plan (une flûtiste je crois) ? Je la remarque à chaque diffusion d'un concert du Philhar' !

C'est Magali Mosnier.

Comme l'indique le critique de Resmusica, à un moment, on a bien senti que la petite harmonie "challengeait" Julia Fischer ; en toute amitié bien sur.

DavidLeMarrec a écrit:

tomseche89 a écrit:

Sans doute la plus grande violiniste à l'heure actuelle.

C'est un peu téméraire comme supposition, non, vu le nombre de violonistes en activité ?  

Je viens d'écouter le concert.

J'ai rien dit.

Je viens de voir le site Arte. C'est très impresionnant mais Julia Fischer n'est pas irréprochable. Une petite déconcentration, et le LA de la mesure 45 est un peu trop aigu (vers 2'3" apres le début). L'orchestre non plus, comme le décalage regrettable des timbales vers 9'9". Mais le reste est incroyable. Julia Fischer est pour moi le meilleur interprète de ce concerto sur le scène muscial actuel. Hilary Hahn n'a pas appris ce concerto pendant sa formation, et son interprétation n'est jamais transcendante. Celui qui peut rivaliser sur le plan technique avec Fischer est James Ehnes, mais il a une interprétation plus droite, plus au norme, un peu à la Grumiaux en quelque sorte.

Nous sommes allés écouter vendredi soir le concerto pour violon de Tchaïkovski avec Julia Fisher, ainsi que la symphonie n° 4 de Chostakovitch. La violoniste nous a fait l'honneur de dédicacer ces CD dans le hall de la salle.

Je ne connais pas la IV de Chostakovitch : je me suis dit que je trouverai des recommandations discographiques sur le forum - mais surprise, ce compositeur n'est pas répertorié.....!!!
 A moins que les oukases de Boulez ne prévalent ici, je trouve que cette lacune devrait  être comblée ; je suis prêt à y apporter ma très petite contribution.

  Montfort

https://classik.forumactif.com/t801-la-4e-de-chostakovitch

Super, merci.

Autrement ai-je bien vu : il n'y a pas d'entrée "Chostakovitch" dans l'index discographique ?

 Montfort

Elle existe mais est (malheureusement) orthographiée "Shostakovich".

Hippolyte a écrit:

C'est Magali Mosnier.

Merci ! J'avais déjà croisé son nom, mais là ça ne me revenait pas. En tout cas elle est très mimi avec sa frange. Et il me semble que ses interventions en soliste sont la plupart du temps remarquables. Un beau "produit" de l'école française.

alexandre. a écrit:

Elle existe mais est (malheureusement) orthographiée "Shostakovich".

Je viens de corriger cette incohérence.

Comme indiqué dans le titre, ici c'est un sujet pour parler de la programmation.

Il y a un sujet sur ce concert précis: https://classik.forumactif.com/t6794-tchaikovsky-chostakovitch-julia-fischer-v-petrenko

Xavier a écrit:

Comme indiqué dans le titre, ici c'est un sujet pour parler de la programmation.

Il y a un sujet sur ce concert précis: https://classik.forumactif.com/t6794-tchaikovsky-chostakovitch-julia-fischer-v-petrenko

C'est moi qui ai mis ici...
Le sujet était intitulé "Salle Pleyel" et je n'avais pas vu de sujet sur le concert... alors j'ai préféré le mettre là que le laisser tout seul