Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006)

Golisande a écrit:

sauf pour Stravinsky

Et Penderecki aussi, non ?

Je réécoute la première actuellement, je trouve ça absolument génial, pas loin en terme de qualité que les 3 et 5, et peut-être même qu’avec un orchestre plus fourni et un chœur en plus, l’effet aurait pu être encore plus important que celui d’un Boris Tchaïkovski (même si cet effectif réduit peut donner un côté chambriste abrupte pas désagréable).

Golisande a écrit:

Je ne pense pas qu'elle ait plusieurs versants, sinon chronologiques (le Concerto pour piano date de 1946, c'est donc une œuvre de – relative – jeunesse)...

Bein, 'y a le versant officiel (suites, poèmes symphoniques) et le versant personnel (symphonies, sonates).

Songeur a écrit:

Je réécoute la première actuellement, je trouve ça absolument génial, pas loin en terme de qualité que les 3 et 5, et peut-être même qu’avec un orchestre plus fourni et un chœur en plus, l’effet aurait pu être encore plus important que celui d’un Boris Tchaïkovski (même si cet effectif réduit peut donner un côté chambriste abrupte pas désagréable).

Euh, un orchestre plus fourni ?

Et puis arrêtons de comparer avec BAT, 'faudrait plutôt jeter un coup d'oreille sur l'œuvre de Boris Tichtchenko pour se rendre compte de l'influence pregnante de son ancienne professeure en composition.

Les éléments de son style qui se rapprochent de l’influence de Tichtchenko sont précisément ce que j’aime le moins chez elle (en partie pour ça que j’ai du mal avec la deuxième symphonie).

Peut-être que Boris Tchaïkovski n’était pas le bon rapprochement… aurais-tu encore une autre suggestion ?

Citation :

Euh, un orchestre plus fourni ?

Peut-être que c’était juste qu’il manquait un deuxième partie d’euphonium à Gergiev…

C’était une simple remarque de ma part pour dire qu’avec les moyens qu’elle nous montre ici, elle aurait sûrement pu écrire une œuvre monumentale qui aurait eu un impact encore plus frappant avec un effectif semblable à celui de la troisième de Szymanowsky par exemple.
Après, le côté plus solitaire de l’œuvre vient de là, et j’imagine que ça faisait aussi partie de ce qu’elle voulait rendre (aucune idée de ce que le texte raconte).
Bon, j’arrête mes bêtises là…

Songeur a écrit:

Les éléments de son style qui se rapprochent de l’influence de Tichtchenko sont précisément ce que j’aime le moins chez elle (en partie pour ça que j’ai du mal avec la deuxième symphonie).

Peut-être que Boris Tchaïkovski n’était pas le bon rapprochement… aurais-tu encore une autre suggestion ?

Citation :

Euh, un orchestre plus fourni ?

Peut-être que c’était juste qu’il manquait un deuxième partie d’euphonium à Gergiev…

C’était une simple remarque de ma part pour dire qu’avec les moyens qu’elle nous montre ici, elle aurait sûrement pu écrire une œuvre monumentale qui aurait eu un impact encore plus frappant avec un effectif semblable à celui de la troisième de Szymanowsky par exemple.
Après, le côté plus solitaire de l’œuvre vient de là, et j’imagine que ça faisait aussi partie de ce qu’elle voulait rendre (aucune idée de ce que le texte raconte).
Bon, j’arrête mes bêtises là…

Bein justement, Galina était la professeure de Tichtchenko... CQFD. Une autre suggestion ? Mmmh... Chostakovitch ? (De toute façon, ces trois-là sont très liés.)

Ce sont des vers du poète italien Gianni Rodari dont la principale thématique est de dénoncer les injustices raciales, économiques aux États-Unis à travers le prisme de l'innocence juvénile (d'où la parcimonie des effets orchestraux, on n'est pas loin de l'atmosphère sonore de La Strada).

Okay mais l'effervescence et la luxuriance du Szymanowski intermédiaire étaient déjà dépassées dans les années 1950... C'est un peu hors-sujet.

Анастасия231 a écrit:

Golisande a écrit:

Je ne pense pas qu'elle ait plusieurs versants, sinon chronologiques (le Concerto pour piano date de 1946, c'est donc une œuvre de – relative – jeunesse)...

Bein, 'y a le versant officiel (suites, poèmes symphoniques) et le versant personnel (symphonies, sonates).  

C'est sûr que les poèmes symphoniques que j'ai écoutés hier soir sont très différents des Compositions et Symphonies (je ne connais pas encore les sonates), mais on y entend tout de même une patte tout à fait personnelle, il me semble qu'il y a quelque chose d'irréductible et d'assez unidirectionnel (ce n'est pas du tout un reproche) dans son langage — d'ailleurs incomparablement plus compact / monolithique que ceux de Chostakovitch et Tichtchenko malgré une certaine parenté, surtout avec le second me semble-t-il, et sans grand rapport avec celui de Gubaidulina (que j'adore pour ce que j'en connais) en dépit des rapprochements que j'ai lus plus haut ici.

Et en tout cas voilà une personnalité vraiment impressionnante et fascinante...

Spoiler:

J'étais hier à un concert de trois de ses sonates à Londres. J'ai apprécié la quatrième, pas la 5e, et je me suis demandé où diable le pianiste avait trouvé l'énergie nécessaire pour jouer la 6e!

Le pianiste était Siwan Rhys, le concert dans The Purcell Room.

Mandryka a écrit:

où diable le pianiste avait trouvé l'énergie nécessaire pour jouer la 6e!

Je me demande aussi, les 12 pages de la sonate ressemblent à ça :

Spoiler:

Il faut tout jouer Espressivissimo !

Je pense surtout aux nombre de cordes qu'il doit falloir changer après chaque concert (sans parler du risque de se retrouver privé de telle ou telle note grave en plein milieu d'une œuvre)...

Golisande a écrit:

Je pense surtout aux nombre de cordes qu'il doit falloir changer après chaque concert (sans parler du risque de se retrouver privé de telle ou telle note grave en plein milieu d'une œuvre)...

Le piano remercie le pianiste de jouer Bartok en seconde partie de programme après Ustvolskaya en première partie…

Mais je pense que ce doit être physiquement assez jubilatoire à jouer (sur un piano costaud, pas sur le mien), avec un effet de transe cathartique...

Golisande a écrit:

Mais je pense que ce doit être physiquement assez jubilatoire à jouer (sur un piano costaud, pas sur le mien), avec un effet de transe cathartique...

Il faudrait que j’essaye de voir si ça peut assouplir les touches du mien, mais je vais me retenir pour la santé des voisins.