Autour de la musique classique

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 Georges Migot

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gluckhand
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MessageSujet: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 11 Sep 2013 - 6:14

Georges Migot fait souvent partie de ces compositeurs un peu oubliés comme Jean Cras , Maurice Emmanuel ou Raoul Lappara, pourtant une musique raffinée , ses études ou signes du Zodiaque sont pour moi un chef-d'oeuvre, faut dire que la méconnaissance de certains compositeurs vient souvent aussi du manque d'enregistrements, alors voyons ce que nous trouvons sur Wikipedia!

***********

Georges Migot est un compositeur français, né le 27 février 1891 à Paris 11e et mort le 5 janvier 1976 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Biographie
Fils de médecin, issu d'une famille protestante, sa mère lui prodigue les premiers enseignements du piano dès l'âge de 7 ans. Très rapidement, il commence à composer et à 15 ans produit sa première œuvre éditée : Noël a cappella pour quatre voix.

En 1909, il entre au Conservatoire de Paris et étudie avec Jules Bonval (harmonie), André Gedalge (fugue), Charles-Marie Widor (composition), Gailmont et Louis Vierne (orgue), Vincent d'Indy (orchestration), Maurice Emmanuel (histoire de la musique). Il se passionne pour les luthistes et les maîtres de la Renaissance : Couperin et Rameau sont ses maîtres.

Mobilisé lors de la première guerre mondiale, il est grièvement blessé à Longuyon (Meurthe et Moselle) en 1914 et se traîne sur deux béquilles pendant plus d'une année. Pour ses œuvres, il reçoit le Prix Lili Boulanger (1917), le Prix Lépaulle (1919), Le Prix Halphen (1920) et le Prix Blumenthal (1921).

Il échoue à deux reprises au Prix de Rome (1919 et 1922) et ne se représente plus. Aussi, il étudie sérieusement la peinture et il a du talent comme peintre : exposition dans des grandes galeries parisiennes en 1917 – 1919 – 1923. Il est également poète : presque toutes ses œuvres vocales sont écrites sur ses propres textes.

À partir de 1937, il enseigne à la Schola Cantorum et produit des émissions musicales pour Radio-Cité (1937-1939). De 1949 à 1961, il devient le conservateur du musée instrumental du Conservatoire de Paris. La SACEM lui décerne le Grand-Prix de la musique française en 1958.
Le compositeur

Il n'est pas facile de juger l'œuvre si abondante. Pourtant, il a le mérite d'avoir choisi des voies difficiles et rejeté les solutions banales. Florent Schmitt écrit à propos des Agrestides : « Dans tout ceci, rien de bas, de banal, ni même de facile. On y sent au contraire des intentions pures, nobles, généreuses, un intense sentiment poétique. Mais autodidacte impénitent, il semble qu'il ait abordé son art par où il aurait dû l'achever ». Feuilleton musical du Temps – 23 mai 1931.

Certains lui reprochent d'être venu à la musique par la peinture. Musicien, il a su traduire à l'aide des sons les jeux subtils des couleurs.
Ses œuvres
Dramatique

Hugoromo, symphonie lyrique et chorégraphique pour baryton, chœur et orchestre sur un texte de Migot et Louis Laloy (Monte-Carlo, 9 mai 1922)
Le Rossignol en amour, opéra de chambre sur un livret de Migot (1926-1928 ; Genève, 2 mars 1937)
Cantate d'Amour, opéra de concert sur un livret de Migot (1949-1950)
La Sulamite, opéra de concert sur un livret de Migot (1969-1970)
l'Arche, polyphonie spatiale pour soprano, chœur de femmes et orchestre sur un poème de Migot (1971 ; Marseille, 3 mai 1974)

Musique pour orchestre : symphonies

no 1 Les Agrestides (1919-1920 ; Paris, 29 avril 1922)
no 2 (1927 ; Festival de Besançon, 7 septembre 1961)
no 3 (1943-1949)
no 4 (1946-1947)
Sinfonia da chiesa pour instruments à vent (1955 ; Roubaix, 4 décembre 1955)
no 6 pour cordes (1944-1951 ; Strasbourg, 12 juin 1960)
no 7 pour orchestre de chambre (1948-1952)
no 8 pour 15 instrument à vent et 2 contrebasses
no 9 pour cordes (incomplète)
no 10 (1962)
no 11 pour instrument à vent (1963)
no 12 (1954-1964 ; Lille, 29 mai 1972)
no 13 (1967)
Petite symphonie en trois mouvements enchaînés pour orchestre à cordes (1970 ; Béziers, 23 juillet 1971)

Autres partitions pour orchestre

Le Paravent de laque aux cinq images (1920 ; Paris, 21 janvier 1923)
Trois ciné-ambiances (1922)
La Fête de la bergère (1921 ; théâtre Bériza à Paris le 21 novembre 1925)
Prélude pour un poète (Paris, 7 juin 1929)
Le Livre des danceries, suite orchestrale (Paris, 12 décembre 1931)
Le Zodiaque (1931-1939)
Phonic sous-marine (1962)
Dialogue pour piano et orchestre (1922-1925 ; Paris, 25 mars 1924)
Dialogue pour violoncelle et orchestre (1922-1926 ; Paris, 7 février 1927)
Suite pour violon et orchestre (1924 ; Paris, 14 novembre 1925)
Suite pour piano et orchestre (paris, 12 mars 1927)
Suite en concert pour harpe et orchestre (Paris, 15 janvier 1928)
La Jungle, polyphonie pour orgue et orchestre (1928 ; Paris, 9 janvier 1932)
Concerto pour piano (1962 ; Paris, 26 juin 1964)
Concerto pour clavecin et orchestre de chambre (Paris, 12 décembre 1967)

Musique de chambre

Les Parques pour 2 violons, alto et piano (1909)
3 quatuors à cordes (1921-1957-1962)
Quatuor pour flûte, violon, violoncelle et piano (1960)
Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano (1961)
Quatuor pour 2 clarinettes, cor de basset et clarinette basse (1925)
Quatuor de saxophones (1955)
Quatuor pour 2 violons et 2 violoncelles (1955)
Quintette pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basse (1954)
Introduction pour un concert de chambre pour 5 instruments à vent (1964)
Trio pour hautbois, violon et piano (1906)
Trio pour violon, alto et piano (1918)
Livre des Danceries, trio pour flûte, violon et piano (1929)
Trio avec piano (1935)
Trio pour hautbois, clarinette et basson (1944)
Trio à cordes (1944-1945)
Trio pour flûte, violoncelle et harpe (1965)
Sonate pour guitare et piano (1960)
Sonate luthée pour harpe seule (1949)
2 sonates pour violon seul (1951-1959))
Sonate pour violon et piano (1911)
Dialogue no 1 pour violon et piano (1923)
Dialogue no 2 pour violon et piano (1925)
Sonate pour alto seul (1958)
Sonate pour violoncelle seul (1954)
Dialogue no 1 pour violoncelle et piano (1922)
Dialogue no 2 pour violoncelle et piano (1929)
Sonate pour violoncelle et piano (1958)
Sonate pour 2 violoncelles (1962)
Suite pour flûte seule (1931)
Sonate pour flûte et piano (1945)
Pastorale pour 2 flûtes (1950)
Suite pour cor anglais et piano (1963)
Sonate pour clarinette seule (1953)
Sonate pour basson seul (1953)
Sonatine no 1 pour flûte à bec soprano et piano (1957)
Sonatine no 2 pour flûte à bec soprano et piano (1959)

Musique vocale

Cortège d'Amphitrite pour 4 voix et 4 archets sur un texte d'Albert Samain
6 Tétraphones pour baryton, flûte, violon et violoncelle sur un texte de Migot (1945)
7 Petites Images du Japon pour voix et piano (1917)
Vini vinoque amor (l'amour du vin et par le vin) pour 2 voix, flûte, violoncelle et piano (1937)
Liturgie œcuménique pour 3 voix et orgue (1958)
Chansons de Margot poèmes de Philéas Lebesque
Psaume XIX pour chœur et orchestre
Nombreux trios et quatuors vocaux sans accompagnement, des chœurs sacrés a cappella, des doubles et des triples chœurs a cappella
La Mise au Tombeau, oratorio sur un texte de Migot (1948-1949) pour petit chœur et quintette à vent
La Nativité de Notre Seigneur, mystère lyrique pour solistes, chœur et instruments sur un texte de Migot (1954)
La Passion, oratorio en douze épisodes (1939-1946 ; Paris, 25 juillet 1957). On peut l'entendre aujourd'hui sur CD ARION ARN268468 orchestre et grand chœur de la radio hollandaise.
Saint Germain d'Auxerre
L'Annonciation, oratorio (1943-1946)
Mystère orphique, pour voix et orchestre (1951 ; Strasbourg, 18 mars 1964)
Cantate d'amour, opéra de concert sur des textes de Migot (1949-1950)
La Résurrection, oratorio (1953 ; Strasbourg, 28 mars 1969)
Du ciel et de la terre, symphonie spatiale pour un film (1957)
Le Zodiaque chorégraphie lyrique sur un livret de Migot (1958-1960)
La plate, vaste savane pour soprano et instruments (1967)
3 chansons de joie et de souci pour voix et guitare (1969)
3 dialogues pour voix et violoncelle (1972)
5 chants initiatiques pour voix et piano (1973)
Également beaucoup de musique liturgique, un groupe d'albums de pièces caractéristiques pour piano et de nombreuses œuvres pour orgue (on peut écouter l'enregistrement sur CD ARION ARN55435 Yvonne Monceau à l'orgue)

Ses écrits

Essais pour une esthétique générale (Paris, 1920 – 2e éd. 1937)
Appoggiatures résolues et non résolues (Paris, 1922-1931)
Jean-Philippe Rameau et le génie de la musique française (Paris, 1930)
Lexique de quelques termes utilisés en musique (Paris, 1947)
2 volumes de poèmes (Paris, 1950-14951)
Matériaux et inscriptions (Toulouse, 1970)
Kaléidoscope et Miroirs ou les images multipliées et contraires autobiographie (Toulouse, 1970)
Les écrits de Georges Migot, un recueil d'articles (4 volumes, Paris 1932)

Bibliographie

Léon Vallas : Georges Migot (Paris, 1923)
Pierre Wolff : La route d'un musicien : Georges Migot, étude générale (Paris, Leduc 1933)
Maurice Henrion : La musique vocale de Georges Migot in Revue Musicale (novembre 1946)
Marc Honegger : Georges Migot in Revue Musicale Suisse (1954)- éd. Catalogue des œuvres musicales de Georges Migot (Strasbourg, 1977)
Max Pinchard : Connaissance de Georges Migot musicien français (Les éditions ouvrières, 1959)
Alain Pâris : Georges Migot in Universalis (1977)
C. Lathan : éd. Et trad. Georges Migot : the man and his work (Strasbourg, 1982)
René Aigrin : Le Psaume de Georges Migot (La Vie Catholique, 30 avril 1932)
Clarendon : La Passion de Migot (Le Figaro, 18 décembre 1946)
Paul Le Flem : La Jungle (Comœdia, 11 octobre 1932) et Le Livre des Danceries (14 décembre 1931)




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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 11 Sep 2013 - 7:02

Apparemment aucun enregistrement de la moindre de ses symphonies, est-ce par manque de curiosité , ou simplement parce qu'elles ne valent pas le coup, ou bien encore est-ce trop difficile à monter ? Par contre sa musique de chambre semble avoir été enregistré par des membres passionnés de la fondation Georges Migot?
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 11 Sep 2013 - 10:51

gluckhand a écrit:
Apparemment aucun enregistrement de la moindre de ses symphonies, est-ce par manque de curiosité , ou simplement parce qu'elles ne valent pas le coup, ou bien encore est-ce trop difficile à monter ? Par contre sa musique de chambre semble avoir été enregistré par des membres passionnés  de la fondation Georges Migot?
Pas seulement ! Atma a sorti deux disques assez récemment, l'un consacré à la musique de chambre (avec l'excellent Trio Hochelaga), l'autre à la musique pour piano, sur deux disques, par le spécialiste Stéphane Lemelin. Vraiment une musique personnelle, effectivement la comparaison avec les compositeurs que tu cites est éloquente : le langage n'est pas neuf, mais il se situe à l'avant-garde et conserve une couleur propre.

Le Zodiaque (long cycle pour piano) est assez étonnant : l'harmonie paraît assez limpide, mais troublée de mille micro-événements de surcharge. Et les climats varient beaucoup. Ce n'est pas un chef-d'œuvre absolu comme le Rossignol Éperdu ou les cycles de Schmitt, mais c'est assez intéressant, un parent (un peu plus froid) des cycles de Dupont.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyJeu 12 Sep 2013 - 2:22

J'ai sa Passion, sur Arion, mais ne l'ai écoutée qu'une seule fois, il y a environ deux ans. Aucun souvenir Embarassed Je vais ressortir ça de l'étagère et y consacrer une soirée. Parue en 1999, cette production provient de la Radio nééerlandaise, qui l'a enregistrée en ... 1959 Shocked  . Le livret est très bien fait, avec un texte de Odile Charles, le texte de la Passion et tout plein d'exemples musicaux (quand même passablement rare).

Effectivement, quelle surprise d'apprendre qu'il était en réalité un symphoniste ! J'espère qu'après Gouvy, le  label CPO va s'intéresser à Migot  !
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptySam 14 Sep 2013 - 7:59

J'ai commandé sa Passion et reçu sa Passion, elle a été primée par Télérama, ce qui n'est déjà pas mal ils ont bon goût en général , on verra bien ce que ça donne en effet, pour les enregistrements ,André ,en France il y a un retard énorme avec le patrimoine musical français si l'on voit que Magnard a été enregistré très tardivement par exemple?
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyDim 15 Sep 2013 - 2:18

En fait le patrimoine français a été très vien défendu dans les années entre les deux Guerres. Si tu tombes sur la liste des concerts Lamoureux, Pasdeloup, Colonne, du Conservatoire etc tu seras surpris d'y découvrir un très grand nombre d'auditions de compositeurs aujourd'hui fort peu enreistrés - sinon pas du tout. C'est avec les années cinquante qu'il y a eu un 'streamlining' - une standardisation du répertoire. Les dommages collatéraux - énormes - furent la disparition des compositeurs peu connus des programmes de concert.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyDim 15 Sep 2013 - 6:03

André tu as raison, mais moi je parlais d'enregistrements et surtout de maintenant bien que certaines petites maisons de disques se penchent sur certains compositeurs en particulier, c'est vrai qu'avant guerre et même  peu après, les programmes étaient bien plus ouverts, d'ailleurs certains chefs étaient même plus  connus en tant que compositeurs que chefs d'orchestre à part entière , je pense à Markévitch ou Pierro Coppola et d'autres.Naxos a une politique de découvertes assez importante mais plus à l'échelle anglo-saxonne ou européenne que française.Un des mérites ( peut être le seul ) de l'ancienne Allemagne de l'est c'est d'avoir privilègié ses compositeurs anciens et modernes, enfin ceux qui surtout étaient dans le moule et pas trop avant-gardistes ?
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyDim 15 Sep 2013 - 6:37

1 ére partie de la Passion, on est pas loin de Debussy ou d'un mélange d'Elgar et de Debussy, bon ça c'est le jugement de l'amateur peu éclairé qui cherche toujours à se référer à quelque chose , sinon ça a la lenteur d'une passion,la gravité d'une passion en 12 étapes , le tout en un français parfait très compréhensible vu la lenteur,une oeuvre qui aurait sans doute été déjà enregistrée dix fois outre-manche , mais qui doit faire un peu peur pour la publication à public français pas très porté sur les oratorios mais sûrement une très belle oeuvre à découvrir en détail!Laughing
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyDim 15 Sep 2013 - 14:36

J'ai écouté le premier disque il y a quelques jours. L'oeuvre est sombre et aussi intéressante qu'un jour de pluie. Ceci dit il y a là un style, un langage forts. Mais cette force est au service d'une conceptio assez déprimante de la Passion. Comme le dit Gluckhand, c'est lent, uniformément lent...

Je vais écouter le deuxième disque plus tard cette semaine.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyLun 16 Sep 2013 - 6:01

2ème écoute du premier Cd, depuis hier les choses se sont mises en place du moins pour moi, les voix et les chanteurs sont plus différenciés , l'orchestre bien plus important et plus présent, ça se décante peu à peu ,les chanteurs et les choeurs tiennent très bien la route et c'est assez beau , ça me paraît bien plus vivant, je commence à mieux comprendre les TTTTT de télérama, une oeuvre qu'il faut absorber doucement et lentement pour qu'elle livre peu à peu ses secrets comme toutes les belles oeuvres d'ailleurs , je m'inquiète toujours quand je comprends du premier coup?Laughing
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMar 17 Sep 2013 - 6:29

Plus j'écoute cette oeuvre, plus je trouve qu'elle a une beauté envoûtante,plus elle nous livre ses secrets intimes et sa maturation, vraiment une oeuvre qui a une beauté particulière et je ne trouve pas sa lenteur particulière au contraire les choses se mettent peu à peu en place tranquillement et avec justesse vers l'acte final et l'oeuvre prend vie , les chanteurs sont particulièrement excellents, deuxième chef-d'oeuvre  pour moi avec les Signes du Zodiaque de Georges Migot que je connais avec le Livre de Danceries que j'ai en 33 tours, un compositeur qui mériterait sûrement mieux que sa discographie actuelle et j'oserais  bien un rapprochement avec le Martyre de St-Sébastien  de Debussy.........une oeuvre de la même trempe.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 2:54

Mon écoute du deuxième disque: toujours lent et sombre, d'une 'sombreté' nihiliste. L'issue finale étant préprogrammée, le déroulement de l'action est plombé par cette certitude, cette connaissance préalable du drame final. C'est la Passion d'un agnostique, dépourvue de toute espérance en une 'himmlische leben'.

Ayant écrit cela, je me suis dit 'tiens, tiens!' et ai recompulsé le livret. Migot, un protestant, a écrit de nombreuses oeuvres religieuses, dont sept oratorios 'christiques' : L'Annonciation, La Nativité de Notre Seigneur, Le Sermon sur la montagne (c-à-d les Béatitudes), La Passion, La Mise au tombeau, Nuit pascale et Résurrection.

On voit donc le penchant du bonhomme Georges Migot 664254464

Et lorsque j'aurai ajouté que l'oratorio fut commencé en 1941 et achevé en 1943, on aura compris que l'atmosphère n'était pas à la fête. Migot conçut cette Passion comme une synopse des quatre évangiles (donc neutralité du point de vue théologique), mais avec Marc comme trame de fond narrative. Or, Marc est l'évangile le plus concis, le plus elliptique du groupe, qualité qui se trouve fortement à l'avant-plan dans la trame du texte (composé par Migot).

Ce qui revient à dire qu'il n'y a ni sauce, ni épices, ni mise en place des ingrédients dans ce repas de Carême. Et bien entendu, ni vin ni dessert, pas même un espresso pour tasser le tout. Cette recette quasi calviniste dans son austérité représente un voyage dans l'Esprit aussi exigeant qu'un voyage dans le temps quand il s'agit d'apprécier Hildegarde de Bingen.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 2:57

André a écrit:
On voit donc le penchant du bonhomme
Ce n'est pas du tout évident dans sa musique de chambre. Smile

Et puis Telemann a bien écrit quelques dizaines de Passions sans être pour autant un musiqueux sinistre. (Ah, ce n'est pas pareil ?)
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 4:05

Tu as entendu cette Passion, ou bien c'est juste pour contredire...?
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 4:26

André a écrit:
Mon écoute du deuxième disque: toujours lent et sombre, d'une 'sombreté' nihiliste. L'issue finale étant préprogrammée, le déroulement de l'action est plombé par cette certitude, cette connaissance préalable du drame final. C'est la Passion d'un agnostique, dépourvue de toute espérance en une 'himmlische leben'.

Ayant écrit cela, je me suis dit 'tiens, tiens!' et ai recompulsé le livret. Migot, un protestant, a écrit de nombreuses oeuvres religieuses, dont sept oratorios 'christiques' : L'Annonciation, La Nativité de Notre Seigneur, Le Sermon sur la montagne (c-à-d les Béatitudes), La Passion, La Mise au tombeau, Nuit pascale et Résurrection.

On voit donc le penchant du bonhomme Georges Migot 664254464

Et lorsque j'aurai ajouté que l'oratorio fut commencé en 1941 et achevé en 1943, on aura compris que l'atmosphère n'était pas à la fête. Migot conçut cette Passion comme une synopse des quatre évangiles (donc neutralité du point de vue théologique), mais avec Marc comme trame de fond narrative. Or, Marc est l'évangile le plus concis, le plus elliptique du groupe, qualité qui se trouve fortement à l'avant-plan dans la trame du texte (composé par Migot).

Ce qui revient à dire qu'il n'y a ni sauce, ni épices, ni mise en place des ingrédients dans ce repas de Carême. Et bien entendu, ni vin ni dessert, pas même un espresso pour tasser le tout. Cette recette quasi calviniste dans son austérité représente un voyage dans l'Esprit aussi exigeant qu'un voyage dans le temps quand il s'agit d'apprécier Hildegarde de Bingen.
André je me demande à quoi tu t'attendais d'autre pour un oratorio , dès le titre on est renseigné,moi je trouve ça très beau musicalement, , la lenteur pour certains est une qualité comme pour d'autres un défaut c'est une question personnelle, les Passions de Schutz bien que plus courtes ont la même lenteur si ce n'est plus lentes ?Pour en revenir à Hildegarde, je trouve qu'elle a été un peu arrangé à toutes les sauces?Laughing 
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 5:58

Georges Migot Georges-migot-1891-1976
Malgré les explications de Xavier, je n'arrive toujours pas à envoyer une image, j'aurais bien voulu mettre une photo de ce compositeur.l

II°) Le style :

Sans se rallier au langage ni au style debussystes, Migot poursuit à ses débuts les recherches de climat, d’architecture et de couleur des Images pour orchestre et de Jeux. La mobilité extrême de la pensée musicale, le côté mouvant des lignes, des rythmes et des couleurs caractérisent ses oeuvres écrites jusque vers 1927, ainsi que l’expression raffinée, parfois même précieuse, d’une réalité toujours intensément poétique (Préludes pour piano en deux cahiers, Quatuor pour flûte, violon, clarinette et harpe, Livre de divertissements français). La composition y est basée non plus sur des formes classiques mais sur les rapports d’eurythmie (voir Essais pour une esthétique générale) qui peuvent exister entre différentes idées musicales. N’étant pas astreintes à un travail thématique, elles s’expriment en des lignes amples, des harmonies fluctuantes et des rythmes sans insistance. La souplesse de cet art évoque le prélude libre des luthistes français du 17ème siècle auxquels Migot doit alors une écriture très ornée (2ème cahier des Préludes pour piano). Ses recherches restent cependant constamment basées sur l’idée de continuité mélodique. Dans les grandes oeuvres de cette période (Les Agrestides, Hagoromo, Le Rossignol en amour, les trois Suites, La Jungle), Migot semble réaliser une synthèse entre Debussy et Fauré avec une force expressive qui n’appartient qu’à lui.
Puis son écriture se dépouille d’une ornementation parfois exubérante, tend de plus en plus vers une polyphonie horizontale par laquelle il se rattache à la tradition humaniste : « chaque instrument chaque voix doit pouvoir chanter ce qui lui est confié ». Le sens architectural de la courbe, l’aspect plastique des lignes, leur cheminement mélodique toujours imprévisible, parce qu’en dehors de la notion d’accord et de l’idée de fonction, sont des éléments absolument personnels et neufs de sa polyphonie. Bien qu’elle n’attribue pas à la fugue ni au fugato un rôle prépondérant, elle n’ignore aucun des procédés de composition réputés les plus savants (Le Capricorne du Zodiaque pour piano, Le Sermon sur la montagne, Sonate fuguée pour orgue, Requiem, etc.). Vers 1930, Migot achève de se forger un langage d’une totale originalité et, se détournant de toute anecdote, atteint ses premiers sommets (Le Zodiaque, Les Poèmes du Brugnon, Trio pour violon, violoncelle et piano, Le Sermon sur la montagne et La Belle et la bête). Bien qu’usant de modes mélodiques librement construits, son langage reste basé sur le diatonisme avec de fréquentes tournures pentatoniques, le chromatisme n’étant pas accepté comme élément structurel. Dans le domaine de la couleur, le peintre et le musicien sont préoccupés d’une harmonie d’ensemble où rien ne vient détruire l’équilibre architectural des teintes. Sur le plan harmonique, ceci se traduit non par une recherche de tension mais par un style d’équilibre. Les accords dissonants y sont totalement assimilés et réalisent une ambiance qui, d’un point de vue esthétique, pourrait être mise en parallèle avec l’ambiance harmonieuse apaisée de la musique de la Renaissance.

Un compositeur méconnu : Georges Migot par Marc Honegger


Le cas de Georges Migot (1891-1976) est tout à fait singulier dans la musique française du XXème siècle. Compositeur doué d'une puissance créatrice exceptionnelle, doué par ailleurs pour la peinture et la poésie, il ne trouvera guère de temps dans sa vie bien remplie pour promouvoir ses oeuvres et préfèrera se consacrer à la création. Il en est résulté une oeuvre monumentale, englobant tous les genres, mais dont la connaissance reste encore confinée à un cercle d'admirateurs convaincus. Par sa qualité musicale, par la richesse de sa substance même, nourrie de toutes les curiosités de l'homme, de tout son savoir et de tous ses talents, elle compte parmi les plus hautes réalisations de l'esprit humain en musique.

Georges Migot et le chant choral

Né en 1891, Georges Migot appartient à une génération de musiciens français - Darius Milhaud, Francis Poulenc...- pour qui le chant choral a beaucoup compté. C'est pourtant lui qui s'est consacré avec le plus de détermination et de bonheur à l'art du chant choral sous toutes ses formes. Si la musique vocale représente une moitié de sa très abondante production (1), le chant choral en est une partie essentielle, tant par le nombre des oeuvres, leur importance musicale que par leur qualité intrinsèque. L'ensemble est impressionnant : quelques 68 titres, beaucoup d'entre eux regroupant plusieurs pièces, partagés entre chœurs à voix égales avec ou sans instruments, quatuors vocaux, chœurs, double chœurs, triples chœurs a cappella, chœurs et instruments, chœurs et orchestre. Toutes les formations imaginables sont représentées par des oeuvres marquantes. Devant la difficulté d'appréhender ce corpus, une brève définition du style musical de Georges Migot s'impose. "J'affirme que la ligne, même dans sa plus petite fragmentation que constitue l'intervalle compris entre le passage d'une note à une autre, demeure le moyen le plus expressif de la musique." cette profession de foi est le point de départ de son oeuvre et représente une conception de l'écriture dont il ne se départira pas au cours de sa très longue vie créatrice. Elle l'entraînera vers la réalisation d'une polyphonie où "chaque voix, chaque instrument doit pouvoir chanter ce qui lui est confié". Atteinte dès avant les années 30, cette polyphonie n'est pas fondée sur un schéma harmonique préconçu - en cela réside sa véritable nouveauté- et sa fluidité inclut de nombreux contrastes et de fortes oppositions expressives. Les procédés traditionnels de l'écriture contrapuntique y sont certes utilisés, mais sans esprit de système : le fugato est, plutôt que la fugue, l'augmentation d'un thème et de son traitement "en choral", le renversement des intervalles ou miroir (Sanctus du Requiem a cappella), le récurrence ou écrevisse (Première béatitude du Sermon sur la Montagne, Noël du Petit Evangéliaire) etc., mais le plus souvent l'écriture est libre. Le texte n'y est pas toujours réparti comme à la voix supérieure, d'où un effet de fonds mouvants, diversement colorés au gré des rencontres vocaliques. À tout cela il convient d'ajouter le procédé de la modulation modale qui transforme les thèmes et leur expression en les faisant partir successivement de différents degrés d'une même échelle (Introït du Requiem a cappella, Le Ministère de Jésus du petit Evangéliaire).
Poète lui même, Migot se montre constamment attentif au rapport du texte et de la musique. Si le poème lui apporte une ambiance générale, il lui offre également des sonorités dont il sait profiter, des images, des symboles, une rhétorique. Mais chez Migot, l'illustration du texte se fait au second degré. On relève certes, ici et là, quelques figuralismes évidents, mais c'est le sens général, l'"au-delà des mots", qui importe au musicien plus que le détail anecdotique. Par ailleurs, il ne se contente jamais d'un simple récitatif où le texte serait déclamé avec justesse, mais lui adjoint des mélismes et des vocalises qui créent une ambiance et constituent le prolongement poétique, psychologique ou mystique du texte. Ecriture syllabique et mélismatique sont donc étroitement imbriquées chez Migot.
Dans l’œuvre de Georges Migot, les sujets poétiques et la musique profane dominent très largement jusqu'en 1936, puis à la suite de la composition du Sermon de la montagne, ce sont les thèmes religieux, philosophiques ou méditatifs qui vont progressivement l'emporter, sans toutefois occulter totalement l'expression d'une affectivité exceptionnellement riche. La grande oeuvre de Migot, c'est son cycle de six oratorios consacrés à la vie du Christ, un ensemble dont il n'existe pas d'équivalent dans l'histoire de la musique : l'Annonciation (1946), pour 2 soli, chœur à 3 voix de femmes et orchestre à cordes (durée : 15 minutes environ) ; La Nativité de Notre Seigneur (1954), pour 3 soli, petit chœur mixte, flûte, basson et quatuor à cordes (durée : 35 minutes environ) ; Le Sermon sur la Montagne (1936) pour 5 soli, chœur mixte, orchestre à cordes et orgue (durée : 1h20 environ) ; La Passion (1941-42), pour 2 soli (d'autres soli tirés des chœurs), chœur mixte et grand orchestre (durée : 1h45 environ) ; La Mise au tombeau (1949), pour petit chœur mixte et quintette à vent (durée : 18 minutes environ) ; La Résurrection (1953), pour 3 soli, chœur mixte et orchestre de chambre (durée : 35 minutes environ). Migot n'y a pas cherché à raconter une histoire, d'où son renoncement au personnage traditionnel du récitant dont ni Frank martin dans Golgothan, ni Krystzof Penderecki dans Passio et mors Domini...secundum Lucam n'ont cru pouvoir se passer. Migot s'est efforcé de placer l'auditeur en situation de témoin fervent des moments de la vie du Christ qu'il évoque. Uniques en leur genre, non tributaires de formes héritées du passé, non confessionnelles en ce qu'elles ne sont pas destinées à un office religieux, ces six oeuvres profondément impressionnantes s'attachent au Christ sans aucune glose et semblent directement issues du mouvement œcuménique du XXème siècle.
Ce cycle achevé, ou sur le point de l'être, Migot va le reprendre dans un style plus familier, sur des textes à lui, proches de l'esprit des Noëls des XVème et XVème siècles, dans 9 chœurs a cappella du Petit Evangéliaire (1952) : 1. L'Annonciation, 2. Noël, 3. La Fuite en Egypte, 4. Le Ministère de Jésus, 5. Les Rameaux, 6. La Crucifixion, 7. La mise au tombeau, 8. La Résurrection, 9. Cantique. L'écriture s'y fait plus ramassée, plus verticale aussi, sans toutefois renoncer à faire chanter les différentes voix. Guère de rhétorique musicale dans cette oeuvre, mais une émotion poignante, culminant dans le Ministère de Jésus et surtout dans la Crucifixion à propos de laquelle on ne peut s'empêcher d'évoquer le Christe du fameux retable d'Isenheim de Matthias Grünewald. Une dernière fois en 1972 le Christ sera le centre d'une oeuvre singulière : De Christo initiatique, pour baryton Martin solo, chœur mixte, flûte et orgue. Ici tout sentiment humain semble s'abolir dans la transparence cristalline d'un diatonisme strict, "sur les touches blanches", introduisant à un monde spirituel mystérieux auquel le compositeur se réfère en exergue : "Le Divin se révèle et se cache à la fois dans l'éblouissance de Sa Lumière".
À côté de ces oeuvres clés, il faut en citer d'autres non moins réussies, telles que l'Arche (1971), pour soprano solo, chœur de femmes et orchestre, le Psaume 19 (1925), pour chœur mixte et orchestre, De L'Ecclésiastre (1963), pour baryton Martin solo, chœur mixte et orchestre, La Sulamité (1969), opéra de concert pour soli, chœur mixte et orchestre de chambre, Les Nativités (1951) pour chœur mixte et orchestre à cordes, et surtout l'extraordinaire Saint Germain d'Auxerre (1946), oratorio-chanson de geste pour 4 soli et 3 chœurs mixtes a cappella. Unique dans l'histoire de la musique par sa formation exclusivement vocale et ses proportions, cette oeuvre est cependant plus facile à monter qu'il n'y paraît. "Durant plus d'une heure et demie, Georges Migot sait, en tirant parti des moyens donnés, créer une oeuvre diverse - et une cependant - à laquelle pas un instant ne semblent faire défaut les possibilités instrumentales refusées. D'ailleurs, par les vocalises un climat orchestral fictif est crée, d'une richesse et d'une couleur surprenantes" (Dictionnaire des oeuvres de l'art vocal, Paris, Bordas, 1991-92). Parmi les oeuvres chorales de vastes proportions, il faut encore mentionner la Cantate d'Amour (1950), opéra de concert pour 2 soli, chœur mixte et orchestre, l'une et l'autre sur des textes du musicien. Il ne faudrait pas non plus négliger une oeuvre ancienne qui est un véritable sortilège sonore, Le Cortège d'Amphitrite (1923), pour 4 voix et 4 archets (ou chœur mixte et orchestre à cordes), remarquable de puissance évocatrice.
Mais pour établir un premier contact avec la musique chorale de Georges Migot, il semble préférable de se tourner vers des œuvres de dimension et de formation plus modestes, ce qui ne signifie nullement qu'il s'agisse d’œuvres secondaires.
On peut s'étonner que les Trois Chœurs, 2 voix de femmes et piano (1935), sur trois chansons de Margot de Philéas Labesgue ne tiennent pas une place plus importante dans la pratique chorale d'aujourd'hui. "Dans ces pages remplies d'un charme discret et délicat, où perce une ironie légère, tout respire la bonne humeur" (Dictionnaire des oeuvres de l'art vocal, Paris, Bordas, 1991-92).
Parmi les oeuvres pour chœur a capella, il faut citer, à coté du Petit Evangéliaire déjà mentionné, le Requiem a cappella (1953), une oeuvre maîtresse qui, dans son dépouillement de tout effet extérieur exprime une conception de la mort faite de confiance et de sérénité. Bien qu'aucun emprunt aux mélodies traditionnelles de l'Eglise ne s'y fasse jour, c'est -en dépit du paradoxe apparent- "du grégorien polyphonique avec autre chose qui est à moi", selon son auteur. Il faut également mentionner les Cinq Chœurs a cappella (1960) sur des poèmes du musicien et parmi eux Joueurs de cartes, Des ailes et tout particulièrement Encore imprégnée du mystère de la nuit, d'écriture plus verticale, prouvant qu'un maître de l'écriture linéaire peut être aussi un maître de l'harmonie. Les Sept Chœurs a cappella (1965), sur des poèmes de Pierre Moussarie, ne forment pas non plus une suite indissociable et offrent aux aussi quelques trésors rares (2).
Mais l’œuvre qui devait partout affirmer la maîtrise de Georges Migot dans le domaine choral, c'est la Suite pour piano et chœurs en vocalises (1947) véritable concerto pour piano accompagné par les voix au lieu de l'orchestre. Utilisant des moyens plus réduits que Saint Germain d'Auxerre, ses quatre mouvements n'en sont pas moins colorés, bien que l’œuvre ne comporte pas de texte littéraire. Ceci d'ailleurs la rend aisément accessible à des chorales non francophones. Des voyelles, des diphtongues et des syllabes constamment changeantes sont chargées de donner aux voix la couleur et la netteté d'articulation qui pourraient leur faire défaut. "Malgré les proportions relativement modestes de cette oeuvre, quelque 20 minutes de durée, Migot y a donné libre cours à sa puissante vitalité et à un lyrisme chaleureux qui en font l'une de ses créations les plus facilement accessibles en dépit du fait que c'est peut-être celle qui exige le plus de voix " (Dictionnaire des oeuvres de l'art vocal, Paris, Bordas, 1991-92).
Une toute dernière oeuvre pour chœur mixte a cappella, non encore exécutée à ce jour car demeurée manuscrite, mérite d'être signalée : Okéanos (1972), sur un texte du musicien, une évocation du mystère de l'océan primordial qui, tout comme le De Christo initiatique, se présente dans une écriture entièrement diatonique. D'une durée de quelques 20 minutes, ce pourrait bien être la plus longue pièce a cappella jamais écrite.
L'écriture à quatre voix sans aucune division de la plupart des oeuvres chorales de Migot fait que la plupart d'entre elles peuvent être chantées par un quatuor de solistes. On pourrait même envisager que Saint Germain d'Auxerre soit exécuté par trois quatuors vocaux auxquels s'ajouterait le quatuor de solistes, soit un total de 16 voix, à une condition toutefois que l’œuvre soit donnée dans un petit espace à l'acoustique favorable, moyennement réverbérante. L'inverse est également valable pour les Dix Quatuors vocaux (1949) qui peuvent parfaitement convenir à un chœur de chambre.
L'originalité du langage musical des dernières oeuvres de Migot nous amène à constater que, tout au long de sa carrière, sa pensée n'a pas cessé de s'exprimer hors des conformismes, des sentiers battus et du convenu, ce qui explique probablement l'ombre relative qui recouvre son oeuvre. Qu'il s'agisse de Saint Germain d'Auxere, de la Suite pour piano et chœurs en vocalises, du Requiem, d'Okéanos, du Petit Evangéliaire par son sujet, sans parler du cycle des oratorios "christiques", tout chez lui, déroute nos habitudes de pensée et d'expression.
L’œuvre de Georges Migot nous confronte à une pensée musicale profondément novatrice, tant sur le plan technique que spirituel, une oeuvre dont on est en droit de penser que sa pratique fera faire un bond considérable à l'art choral de notre temps.
(1). Voir Catalogue des oeuvres musicales de Georges Migot, édité par Marc Honegger, Strasbourg, Les amis de l’œuvre et de la pensée de G. Migot, UHS, Département de Musique, 14 rue Descartes, 67084 Strasbourg cedex, France.
(2). Ces Sept chœurs a cappella sont publiés aux Editions À Cœur Joie.

Source : Chant Choral Magazine, avril/juin 1996





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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 6:04

J'allais oublier que l'on trouve en cd facilement et pour pas cher Le Tombeau de Nicolas de Grigny , très belle oeuvre pour orgue de Migot dans la grande et belle tradition française !Par curiosité j'aurais bien voulu savoir ce que disait Télérama au sujet de cette version de La Passion à laquelle ils ont mis plusieurs T mais j'ai pas réussi à trouver sur le net?
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 7:01

André a écrit:
Tu as entendu cette Passion, ou bien c'est juste pour contredire...?
Non pas du tout André, je le pense vraiment ,je ne fais que ça que de l'écouter , ça va bien faire 10 fois que je l'écoute même si ça m'emmerdait j'arrêterais je ne suis pas maso à ce point, peut on être en désaccord avec toi ou pas telle est la question? La lenteur  et le côté sombre je les entends bien mais plus je l'écoute moins j'y fais attention, chacun son point de vue il me semble non? Comme mon avatar est Allan Pettersson, et que j'adore ce compositeur , peut être une attirance personnelle de ma part pour les oeuvres tragiques et funèbres, d'ailleurs c'est vrai que je n'aime pas beaucoup la musique joyeuse en général ?Laughing
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyMer 18 Sep 2013 - 12:53

André a écrit:
Tu as entendu cette Passion, ou bien c'est juste pour contredire...?
Ni l'un ni l'autre. Comme je le disais précédemment, c'est sa musique de chambre que j'ai entendue. Donc lorsque tu dis qu'à la lecture des titres, on voit affleurer des tropismes sinistres chez lui, je signale simplement que toute sa production n'est pas sous ce signe-là.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyVen 20 Sep 2013 - 9:34

gluckhand a écrit:
Naxos a une politique de découvertes assez importante mais plus à l'échelle anglo-saxonne ou européenne que française.
Il y a quand même eu une vraie politique "organisée", avec la collection Patrimoine : http://www.naxos.com/naxos/France/patrimoine.asp !
Bien-sûr, elle s'est arrêtée (mais la musique française reste quand même servie, chez l'éditeur) et, surtout, a été plutôt blackboulée par la presse spécialisée (les phalanges, notamment ; quand ce n'était pas les compositeurs, cf. Augusta Holmès pale).
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptySam 30 Oct 2021 - 18:14

DavidLeMarrec a écrit:

Le Zodiaque (long cycle pour piano) est assez étonnant : l'harmonie paraît assez limpide, mais troublée de mille micro-événements de surcharge. Et les climats varient beaucoup. Ce n'est pas un chef-d'œuvre absolu comme le Rossignol Éperdu ou les cycles de Schmitt, mais c'est assez intéressant, un parent (un peu plus froid) des cycles de Dupont.

Froid, oui, bizarre.
Je trouve que ça n'exprime vraiment pas grand chose la plupart du temps. Ca ne me parle pas.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyLun 6 Déc 2021 - 5:07

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Pour moi Stéphane Lemelin n'a pas la même présence ,ni la même aura que la version de Jacqueline Eymar,mais c'est du très beau piano,et il fallait le courage de s'atteler à ce long cycle très difficile,  pour moi génial.C'est une oeuvre de continuité et qui ne se donne pas de suite, mais après des années d'écoute, je peux dire qu'elle mérite amplement sa conquête.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptySam 24 Fév 2024 - 12:33

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Georges Migot / Jacqueline Eymar – Le Zodiaque (12 Études De Concert Pour Le Piano)

Je dois être le seul à vraiment aimer ce cycle sur le forum, mais tant pis, je persiste et je signe.La version de Jacqueline Eymar, bien qu'ancienne reste encore écoutable, même si le piano est un peu sec  et même si la version de Stéphane Lemelin apporte quelque chose de différent et de plus moderne.Ces douze signes du Zodiaque, auquels Migot apportait un grand intèrêt restent toujours passionnants et toujours d'actualité.Les qualifier de chef-d'oeuvre ou pas, est une affaire personnelle et plus j'écoute de séries de préludes ou d'études, plus j'en trouve aussi ,vraiment des géniaux et pas vraiment reconnus comme tels, par la critique.
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MessageSujet: Re: Georges Migot   Georges Migot EmptyDim 25 Fév 2024 - 2:10

L'articulation est moins précise que Lemelin, mais effectivement, les attaques sont plus franches, moins ouatées (est-ce l'école québécoise, ou sont-ce les prises de son ATMA, c'est pareil pour Lise Boucher) ; Lemelin a un répertoire formidable, mais comme il a enregistré des cycles où l'on peut comparer, je ne suis jamais très convaincu par la proposition d'interprétation très lissée.

Je préfère nettement dans cette version, même si je ne comprends toujours pas vraiment le propos (il doit y avoir des logiques internes musicales ou des figuralismes symboliques que je ne saisis pas du tout).
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