Du coup je réécoute tout de même la Première : si l'essentiel du propos me laisse décidément en rade, il y a tout de même d'heureuses exceptions (dans le I, une timide éclaircie à 2'35, mais surtout à partir de 5'17 et surtout 5'33', et plus tard à 10'48 et surtout 11'37, voilà je crois que j'ai fait le tour
— mais toujours parce que cela m'évoque des œuvres françaises ou anglaises bien antérieures...) ; plus généralement, ça me donne l'impression de raconter quelque chose d'intéressant dans une langue que je connais, mais dans un style rébarbatif utilisant un vocabulaire abscons (et sans les fulgurances sonores que l'on rencontre dans les œuvres du XXe au langage plus radical).
La coda du premier mouvement est, ma foi, fort pompeuse – et l'on se demande bien pourquoi (ce qui n'arrive pas avec Mahler)...
J'avais écrit un commentaire acerbe du scherzo avant-hier soir; je n'ai plus envie d'être méchant (ne serait-ce que parce que j'aimerais être capable de composer une seule symphonie comme celle-ci), mais il me me passionne toujours pas – malgré l'utilisation intéressante du chiffre 5 et un très sympathique
trio (avec son semis presque anarchique d'accords parfaits).
Le
Molto adagio sostenuto final se prend très nettement pour un mélange des finals de la 9e et de la 10e de Mahler — ce qui n'enlève rien à ses qualités propres, et d'ailleurs c'est sans doute le mouvement qui m'intéresse le plus dans ces deux premières symphonies (j'avais même exprimé une anti-réserve à son égard dans mon commentaire englouti de samedi)... Pour autant, c'est toujours extrêmement inféodé à Mahler – avec à peine quelques touches de Tchaïkovski (mouvement lent final oblige, peut-être) – jusqu'à la flûte solo rappelant explicitement celle du final de la 10e reconstitué par D. Cooke, et la coda évidemment issue de celle de la 9e (malgré le Do majeur).
Un beau morceau toutefois, sans grande originalité mais intrinsèquement réussi.
Bon : je reconnais que je ne trouve plus ça
nul — simplement (gobalement) assez ennuyeux.