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| Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE | |
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+21Mélomaniac DavidLeMarrec eleanore-clo A Saegel Xavier Schmürz gilles78 / Cololi Polyeucte aurele Resigned warren 60 Pipus Cosi bel do kegue Asinius Pollion Horatio draffin Siegmund 25 participants | |
Auteur | Message |
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Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| | | | Saegel Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 04/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 10:34 | |
| Je me lance à mon tour. - X1:
Entrée en matière assez réussie : la voix, comme les cordes de l’orchestre, semblent vraiment émerger du silence. Est-ce d’ailleurs un effet involontaire de la prise de son ? mais la fanfare (fort belle) donne pour le coup la sensation d’ouvrir une perspective sur un ailleurs lointain. Ton très recueilli de la mezzo, malgré une diction pas toujours compréhensible (« Je lieber möcht ich »). Magnifique intervention du hautbois pour introduire la seconde partie. Étrangement, le solo de clarinette et celui du violon solo ne cherchent pas à solliciter d’émotion particulière. L’apparition de l’ange, elle non plus, ne suscite aucun effet dramaturgique, jusqu’à ce que la mezzo tente de réveiller le tout avec un « Ach nein ! » assez prenant. Problème : l’orchestre donne cette fois l’impression de rester en retrait pour se contenter de ponctuer la déclamation de la mezzo. En conséquence, le mouvement arrive à son terme sans trop d’élan vers le grand final. En somme, une version un peu frustrante, avec une soliste, un (très bel) orchestre et un chef (ici simple accompagnateur) qu’on aimerait voir sortir de leur réserve.
- X2:
Plus de présence, tant chez la soliste que chez l’orchestre qui attaque la fanfare avec une solennité plus affirmée : le monde céleste, c’est du sérieux. Certes, la prise de son permet de repérer les (minimes) défauts de mise en place des cuivres mais elle nous donne la chance d’apprécier le magnifique solo de hautbois (mon préféré de la sélection). Finalement, c’est la voix de la soliste qui me désoriente le plus – avec ce vibrato très serré et ces aigus qui semblent souvent la mettre en difficulté. Pourtant, le timbre en lui-même est fort beau et la chanteuse bien présente. Grâce à elle, la seconde partie est fort réussie : le climat d’incertitude installé au détour du « breiten Weg » crée un contraste bienvenu avec l’irruption de l’« Engelein » (quoiqu’un peu moins d’effets de la part du violon solo ne m’aurait pas déplu). Progression tendue à partir de « Ach nein ! », belle montée en intensité pendant « Ich bin von Gott » : nous voilà prêt à la Résurrection. J’avoue ne pas avoir tout de suite accroché à cette version, mais plusieurs réécoutes ont achevé de me convaincre !
- X3:
Pas facile d’être parfaitement en place avec un tempo pareil ! Soliste, cuivres, hautbois : les principaux intervenants de la première partie du mouvement suivent tant bien que mal les phrasés du chef (pas banal, ces longues pauses dans la fanfare !). Sur la longueur (j’allais écrire : « la langueur »), ce n’est pas toujours entièrement réussi, malgré quelques beaux moments : la chanteuse peine à se caler sur le tempo et dérape par endroits, le hautbois s’essouffle… Extrême, oui, mais on me dira que ça se mérite, la Résurrection ! Et pourtant, on sent manifestement là un chef concerné par cette musique. Ça s’entend tout particulièrement dans la deuxième partie : les détails qu’on entend viennent apporter un éclairage sur le texte. J’ai pour ma part dressé l’oreille à l’intervention de la petite harmonie avant le « Da kam ein Engelein » et plus encore à l’arpège de harpe sur le mot « leuchten » (voilà la lumière !). Certes, le ralentissement du tempo après l’apparition de l’ange est quelque peu artificiel, mais après tout, l’Urlicht est un pivot de la partition, un moment de translation entre le monde terrestre et le monde céleste, alors pourquoi pas ? Je serais bien incapable de lancer des pronostics sur l’identité des interprètes mais n’aurait-on pas affaire à une chanteuse de langue anglaise, vu sa façon de prononcer le mot « breiten » ? Quoi qu’il en soit, je vais donner à cette version ma préférence mais si elle n’a pas l’honneur d’être retenue parmi les prétendantes à la victoire finale, j’irai très certainement y jeter une oreille !
- Vote final:
N°1 = X3 N°2 = X2 N°3 = X1
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 18:20 | |
| Fin ce soir, 20h, sauf demande de prolongation expresse pour la soirée. Les groupes sont déjà prêts pour le second tour, à l’exception de l'inconnu de ce groupe X qui rejoindra la poule 2 : https://docs.google.com/spreadsheets/d/148agfsv19V52wsIzY0JXazXVQniIrSFGKzK5cii5TTo/edit?usp=sharing Vous êtes bien sûr tous encouragé à participer à plusieurs poules, ce qui ne sera pas du luxe étant donné notre nombre modeste face à l'ampleur de la tâche --- Ce soir la méthode http://en.wikipedia.org/wiki/Schulze_method sera appliquée pour déterminer le vainqueur et unique qualifié du groupe X. Cette méthode garantie un gagnant naturel de Condorcet, ou à défaut de son existence la résolution de la plupart des conflits. Cette méthode mathématique permet aussi la détermination d'un classement complet fiable, ce que ne permet pas une méthode de Condorcet simple. Le calcul sera effectué par la V0.3 (en cours de finalisation à cette heure) de ce script PHP (expérimental) écrit par moi-même pour l'occasion : https://github.com/julien-boudry/Condorcet_Schulze-PHP_Class Et vérifié par ce script JS fiable : http://www.artisanat-furieux.net/schulze/ ( https://github.com/bgotink/Schulze ) A défaut de vainqueur unique via Schulze, ce qui est rare, nous aviserons ; mais le déroulé actuel n'y ressemble pas. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 19:22 | |
| Moui, enfin bon, là, pas besoin de mathématiques pour déterminer le gagnant : ça se voit à l'œil nu ! |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 19:53 | |
| Je demande un petit délai. Je suis en train d'écouter. |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 19:54 | |
| Aucun problème, pour le délai. |
| | | Asinius Pollion Mélomaniaque
Nombre de messages : 953 Age : 29 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 03/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 20:00 | |
| - Groupe X:
X1 : un choc, version touchée par la grâce mais pas beaucoup de vie dedans ! La soliste à une voix quasi idéale pour cet Urlicht. d'une simplicité à vous faire tomber à genoux. Peut être trop doux et plat et peu approfondie, mais pour ce groupe, c'est la plus belle des version à mon avis. X2: Moins inspirée que X1 mais non sans qualités ! belle direction qui hélas pour elle est tout de même devancée par X1. La soliste est elle aussi moins bonne... X3 : Bof pas très convaincu ni par la chanteuse ni par la direction qui ont tout deux des hauts et des bas... Beurk le hautbois sans vibrato X1>X2>X3
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| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 20:03 | |
| - Spoiler:
X1 : Un chef que j'ai trouvé plutôt plat, une soliste qui me touche par son timbre et que j'ai cru reconnaître. X2 : Un chef qui m'a davantage touché, une soliste intéressante par son implication vis-à-vis du texte mais dont je n'aime pas trop le vibrato X3 : Une vieille version visiblement, trop lent à mon goût, soliste qui est mise en difficulté par cette extrême lenteur et qui n'exprime rien à mon sens.
Verdict :
1. X2 2. X1 3. X3
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 20:13 | |
| Merci à vous, nous allons pouvoir procéder ! |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 20:16 | |
| Je m'excuse d'avoir mis autant de temps d'ailleurs et je suis soulagé de m'y être attelé à temps. |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 20:28 | |
| Un délai est accordé pour les derniers votants. Les résultats seront mis au plutard demain. |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 20:49 | |
| En attendant les derniers votants, nous vous proposons de continuer cette écoute. Seul les jurys du groupe 2 devront attendre le résultat du groupe X 2e tour I. Allegro maestoso Il reste 25 versions, car entre temps B3 a été identifié . Pour cette raison nous allons faire 5 poules de 5. Les trois premières seront qualifiées, et les deux dernières éliminées. Les versions n'ont pas été mélangées, pour vous permettre d'avoir Allegro maestoso et Urlicht pour chacune des versions. Le classement doit tenir compte de ces deux mouvements, vous êtes seul juge de l'importance du mouvement. Les versions n'ont pas été placées aux hasards dans les poules, nous avons utilisé la méthode dite du 'serpent', et nous avons éviter d'avoir deux versions ayant été dans la même poule, de nouveau en concurrence. Bonne écoute Composition des jurysPoule 1 : Olivier - Pipus - Saegel Poule 2 : Asinius Pollion - Schmürz - Warren 60 Poule 3 : Draffin - Eleanore-Clo Poule 4 : Aurele - Siegmund Poule 5 : Horatio - Resigned |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 21:28 | |
| C'est parti ! Suite à simulation, X2 est largement en tête et ne peut plus perde quoi qu'il arrive lors du dernier vote. En revanche, X1 et X3 sont au coude a coude, au point que Schulze n'arrive pas à les départager (ainsi que certaines autres méthodes). Là dessus, le vote de Horatio se crucial pour en établir le classement honorifique. Les résultats complets avec levé du mystère X1/X3 arriveront donc dès demain lundi, suite au vote d'Horatio. Et il y a du beau monde là dedans ! Je crois donc que l'on va aussi pouvoir lancer la poule 2 Gilles |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 21:35 | |
| Le score de X2 est impressionnant, puisqu'il pourrait résister sans problème à 3 nouveaux votes le plaçant dernier. Au quatrième, je crois qu'il gagnerait encore (à vérifier).
Ce qui en fait un nouveau favoris pour cette écoute ! |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| | | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 22:41 | |
| Le groupe X (et pardonnez mon retard) : - Spoiler:
Version X1 : La plus convaincante : beaucoup de fluidité dans le discours, une soliste qui en fait un peu trop mais qui habite néanmoins son rôle, un orchestre très attentif et des couleurs magnifiques.
Version X2 : son grand atout, c'est un magnifique orchestre - précis, chantant, coloré, et bien capté. Sa faiblesse, c'est une soliste au timbre trop ouvert, comme émis trop à l'avant de la bouche, qui chante en plein sur le micro alors qu'elle manque cruellement de finesse. Une version bien candide à cause d'elle.
Version X3 : Un drôle de patchwork ! La soliste, aux deux extrémités du mouvement, semble chanter pour elle-même, extrêmement en retrait et de manière très retenue, comme dans un rêve, avec ses longues phrases qui planent et ne touchent jamais terre. Et soudain, au début de la seconde partie, ça s'anime : la soliste s'avance de dix mètres depuis le fond de la salle, le tempo s'anime… pour s'étioler déjà quelques mesures plus tard, et l'on revient avec force ralentis expressifs au ton surréaliste du début. L'orchestre n'est pas sans défauts, notamment dans la seconde partie, et tire davantage vers la somnolence que vers l'expression.
Classement : 1. X1 2. X2 3. X3
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 22:45 | |
| Superbe, merci à tous les participants de cet intermède ; les choses sérieuses reprennent ! (direction vos MP) |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 16 Mar 2014 - 23:33 | |
| Classement groupe X Classement1 X2 : qualifiée2 X1 : éliminée 3 X3 : éliminéeMerci à Siegmund pour le classement des versions. Méthode Condorcet/Schulze Liens du http://gilles78.artisanat-furieux.net/Groupe%20X/GroupeX.html - Siegmund a écrit:
X2 a dominé sans partage cette manche : aucun de vous ne l'ayant jamais classé dernière, X2 se paie le luxe de 5 première place sur 11 votes. X3 et X1 se déchirent alternant selon les votes entre la 1ère et dernière place. La différence en faveur de X1 se résout avec ... un seul vote d'avance sur son concurrent. Manche sans ambiguïtés : Un gagnant et un perdant tous deux naturels de Condorcet, sans paradoxe.
Versions X1 Riccardo CHAILLY, RCO 11/2001 Petra LANG (mezzo-soprano) / Decca Version que vous avez trouvé dans l'ensemble nuancée et bien réalisée, bel orchestre, belle voix, mais un peu froide. Vos avis - warren 60 a écrit:
voix et nuances très douces, un peu comme dans un rêve (pourquoi pas ?), hautbois délicat, à peine vibré sans excès, 1ère partie du lied bien convaincante, mais 2ème partie plus froide : beau violon, mais sans balancement, peu d'émerveillement autour de "Engelein", donc de contrastes entre les sections, sans que le tempo semble discutable en lui-même. Bel ensemble, mais on a entendu plus creusé.... - draffin a écrit:
- Prise de son un peu lointaine avec une réverbération très longue. L'atmosphère générale est très éthérée, très désincarnée. Les nuances sont respectées mais les tempi sont vraiment lents. Le parti-pris général ne me convient pas mais il faut avouer que c'est bien réalisé. La soliste est très belle, très retenue.
- Pipus a écrit:
Belle sonorité de l'orchestre et de la fanfare, c'est très suave à l'écoute. La chanteuse est modeste mais manque de présence. Une version douce et légère, qui pâtit peut-être d'un tempo un peu lent et qui n'accroche pas suffisamment l'auditeur. J'ai néanmoins envie d'entendre ce que donne l'orchestre sur le reste.
- Resigned a écrit:
C'est plutôt bien fait, mais globalement pas très intense, je ne sens pas d'alchimie entre la voix et l'orchestre (les deux au demeurant très beaux), je reste extérieur.
- Siegmund a écrit:
Bel orchestre, ton recueilli mais manquant justement un peu d’affirmation. Oui, on cherche une singularité.
- Schmürz a écrit:
belle voix de mezzo qui habite le chant mais qui ne m'émeut pas. Il manque le je ne sais quoi qui fait que j'aurais des frissons. orchestre très beau avec un hautbois qui vous fend le cœur (« Himmel sein »). Belle unité. Sans doute version ancienne car vibrato nettement marqué. Le tempo est bien, pas de lenteur, ni de langueur. Belle version mais pas top.
- Saegel a écrit:
Entrée en matière assez réussie : la voix, comme les cordes de l’orchestre, semblent vraiment émerger du silence. Est-ce d’ailleurs un effet involontaire de la prise de son ? mais la fanfare (fort belle) donne pour le coup la sensation d’ouvrir une perspective sur un ailleurs lointain. Ton très recueilli de la mezzo, malgré une diction pas toujours compréhensible (« Je lieber möcht ich »). Magnifique intervention du hautbois pour introduire la seconde partie. Étrangement, le solo de clarinette et celui du violon solo ne cherchent pas à solliciter d’émotion particulière. L’apparition de l’ange, elle non plus, ne suscite aucun effet dramaturgique, jusqu’à ce que la mezzo tente de réveiller le tout avec un « Ach nein ! » assez prenant. Problème : l’orchestre donne cette fois l’impression de rester en retrait pour se contenter de ponctuer la déclamation de la mezzo. En conséquence, le mouvement arrive à son terme sans trop d’élan vers le grand final. En somme, une version un peu frustrante, avec une soliste, un (très bel) orchestre et un chef (ici simple accompagnateur) qu’on aimerait voir sortir de leur réserve
- Asinius Pollion a écrit:
un choc, version touchée par la grâce (apparemment je suis le seul à le trouver. La soliste à une voix quasi idéale pour cet Urlicht. d'une simplicité à vous faire tomber à genoux. Peut être trop doux mais pour ce groupe, c'est la plus belle à mon avis
- aurele a écrit:
Un chef que j'ai trouvé plutôt plat, une soliste qui me touche par son timbre et que j'ai cru reconnaître.
- Horatio a écrit:
La plus convaincante : beaucoup de fluidité dans le discours, une soliste qui en fait un peu trop mais qui habite néanmoins son rôle, un orchestre très attentif et des couleurs magnifiques.
Versions X3 Hermann SCHERCHEN Orchestre de l'Opéra de Vienne 06/1958 Lucretia WEST (mezzo-soprano)/Millennium Classics Version atypique comme souvent avec Scherchen. Celui ci pratiqué des coupures dans les symphonies de Mahler comme la 5eme et la 6eme. Les tempos sont souvent extrêmes, ici lentissime. Une approche différente des autres chefs, qui laisse rarement indifférent. Vous avez trouvé le tempo trop lent, malgré tout une version intense. Vos avis - warren 60 a écrit:
voix posée, choral plus ou moins fluide, peut-être à cause d'un tempo LENTISSIME...mais pourtant prenant, timbre qui semble émerger du silence et qui s'accommode au mieux dudit tempo, arrivée fondue du hautbois qui, lui, a un peu de mal à une telle lenteur....Violons de la 2ème partie + ou - plats, mais bois expressifs (autour de 5'35), chanteuse qui fait étonnamment corps avec l'oeuvre. Ensemble atypique, qui, en grande partie, persuade contre toute attente.
- draffin a écrit:
Un peu de souffle et on entend un peu de bruit numérique (je mettrai ma main à couper qu'il y a eu une compression genre MP3 dans la vie de ce fichier...). La prise de son est plus globale que précédemment, moins définie. Là encore, on a une soliste très émue qui peine à contrôler son vibrato et sa justesse. Il faut dire que c'est aussi beaucoup plus lent et que le chef semble visiblement exiger des nuances très très pianissimi. C'est à peu près la même optique que X1, en moins propre mais plus incarné. Pour moi, c'est vraiment trop lent et je reste sur ma faim.
- Pipus a écrit:
C'est terriblement lent, et d'autant plus que le tempo qui s'accélère en seconde partie pour retomber ensuite rend l'ensemble artificiel et peu homogène. L'orchestre ne me paraît pas excellent, le début de la seconde partie n'est pas en place et quelque notes manques de justesse. J'en oublie la chanteuse dans l'écoute... je n'aime pas cette version.
- Resigned a écrit:
La première partie est un petit miracle, on se demande comment cela tient debout avec une telle lenteur, les poils hérissés. Malheureusement, c'est pour laisser place à des tempi vraiment étranges, ça accélère puis ralentit de nouveau. Puis, on est lâché, c'est vraiment trop lent... Dommage car il y a par moments une profondeur, une intensité que je n'entends nulle part ailleurs... J'ai envie de parier sur cette version tout de même.
- Siegmund a écrit:
C’est très lent ! Mais pas la lenteur débile, inconstante, grossière et schizophrène d’un Benrstein/DG. Non, c’est quelque chose d’assez mystique, toujours cohérent, très beau. Mais trop de lenteur a ses limites, ici dépassée au point qu’on y perd le tranchant nécessaire par endroit. La réalisation n’est pas aussi irréprochable que dans d’autres versions extrêmes plus aboutie. Mais une version qui a de la personnalité !
- Schmürz a écrit:
voix de mezzo. interprétation délicate avec un début tout en finesse. Tempo beaucoup trop lent. Orchestre : inégal chez les cuivres, dès leur entrée. Tempo lent pour moi. Après « Himmel sein », hautbois pas gracieux qui en plus découpe sa phrase. Version ennuyeuse et ennuyante dans la première partie. Dans la deuxième partie on se réveille un peu mais le tempo reste lent et l'orchestre en profite pour être faux sur « abweisen ». Globalement, ça se traîne, c'est trop laborieux. Ça ne me plaît pas.
- Saegel a écrit:
Pas facile d’être parfaitement en place avec un tempo pareil ! Soliste, cuivres, hautbois : les principaux intervenants de la première partie du mouvement suivent tant bien que mal les phrasés du chef (pas banal, ces longues pauses dans la fanfare !). Sur la longueur (j’allais écrire : « la langueur »), ce n’est pas toujours entièrement réussi, malgré quelques beaux moments : la chanteuse peine à se caler sur le tempo et dérape par endroits, le hautbois s’essouffle… Extrême, oui, mais on me dira que ça se mérite, la Résurrection ! Et pourtant, on sent manifestement là un chef concerné par cette musique. Ça s’entend tout particulièrement dans la deuxième partie : les détails qu’on entend viennent apporter un éclairage sur le texte. J’ai pour ma part dressé l’oreille à l’intervention de la petite harmonie avant le « Da kam ein Engelein » et plus encore à l’arpège de harpe sur le mot « leuchten » (voilà la lumière !). Certes, le ralentissement du tempo après l’apparition de l’ange est quelque peu artificiel, mais après tout, l’Urlicht est un pivot de la partition, un moment de translation entre le monde terrestre et le monde céleste, alors pourquoi pas ? Je serais bien incapable de lancer des pronostics sur l’identité des interprètes mais n’aurait-on pas affaire à une chanteuse de langue anglaise, vu sa façon de prononcer le mot « breiten » ? Quoi qu’il en soit, je vais donner à cette version ma préférence mais si elle n’a pas l’honneur d’être retenue parmi les prétendantes à la victoire finale, j’irai très certainement y jeter une oreille !
- Asinius Pollion a écrit:
Bof pas très convaincu ni par la chanteuse ni par la direction qui ont tout deux des hauts et des bas... Beurk le hautbois sans vibrato
- aurele a écrit:
Une vieille version visiblement, trop lent à mon goût, soliste qui est mise en difficulté par cette extrême lenteur et qui n'exprime rien à mon sens.
- Horatio a écrit:
Un drôle de patchwork ! La soliste, aux deux extrémités du mouvement, semble chanter pour elle-même, extrêmement en retrait et de manière très retenue, comme dans un rêve, avec ses longues phrases qui planent et ne touchent jamais terre. Et soudain, au début de la seconde partie, ça s'anime : la soliste s'avance de dix mètres depuis le fond de la salle, le tempo s'anime… pour s'étioler déjà quelques mesures plus tard, et l'on revient avec force ralentis expressifs au ton surréaliste du début. L'orchestre n'est pas sans défauts, notamment dans la seconde partie, et tire davantage vers la somnolence que vers l'expression.
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| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 17 Mar 2014 - 21:42 | |
| Je ne participe pas à cette écoute comparée pour une raison technique toute simple: je n'ai pas accès aux facilités techniques minimales adéquates pour cet exercice (mon accès à internet est via une tablette, pas un PC). Ceci dit j'ai, au début de l'ancien fil, exprimé une réserve sur le choix des modalités d'écoute, en particulier le fait de commencer par l'Urlicht (le soi-disant 'noeud' de l'oeuvre, une "analyse" que je conteste vigoureusement). On se retrouve maintenant avec une élimination majeure, celle de de la version Scherchen, sur la base de ce mouvement de 5 minutes . Voici une vision totalement et fièrement unique, aussi éloignée du 'mainstream' que possible, éjectée d'emblée suite à cet "exercice critique" (sic). Le reste de ce présumément fort long fil sera de couronner à l'arrivée la version la moins idiosyncratique du lot. L'originalité et l'individualité seront malheureusement rabotées par les votes négatifs. Je continuerai de suivre le fil avec intérêt, mais je me doute d'avance du résultat: au fil des éliminations on risque d'aboutir au choix d'une version solide, superbement jouée et enregistrée, douée d'un minimum de personnalité . PS: j'écoute en ce moment la version d'Abravanel, une exécution très 'verte', vive, voire primesautière, mais qui ne manque pas d'incisivité et de grandeur lorsque le contexte le demande. Superbe exécution par un orchestre relativement léger, et dont la prise de son demeure excellente malgré le passage des années (1967). Dans mon top 10 (sur une quarantaine de versions) mais je n'ai aucun doute qu'elle aurait été éliminée après écoute de l'Urlicht. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 17 Mar 2014 - 21:58 | |
| - André a écrit:
- On se retrouve maintenant avec une élimination majeure, celle de de la version Scherchen, sur la base de ce mouvement de 5 minutes . Voici une vision totalement et fièrement unique, aussi éloignée du 'mainstream' que possible, éjectée d'emblée suite à cet "exercice critique" (sic).
Le choix du 4ème mouvement pour commencer est catastrophique de ce point de vue-là. À tel point que l'initiateur de cette écoute comparée a dû sauver d'autorité une version du groupe A qui était promise à l'élimination mais qu'il estimait indispensable. Tu parles de la version gagnante, qui risque d'être consensuelle (ce que je ne conteste pas). Mais pour moi il y a un autre intérêt à participer à cette écoute : découvrir (beaucoup) d'autres versions que celles que j'ai déjà dans ma collection et trouver ma (ou mes) version(s) idéale(s). De ce point de vue-là, le jeu prend un autre sens. |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 17 Mar 2014 - 22:18 | |
| Bien d'accord Draffin . Mais il faudrait ramener tout ça à des proportions qui s'accordent avec ta (très juste) conclusion. Par exemple, cette version Abravanel que j'écoute (j'en suis au milieu du finale) me fait entendre plus clairement les innombrables pizzicati de cette symphonie que toute autre que j'ai entendue. Et le fait d'avoir un orchestre un peu plus léger dans une grande salle (le Mormon Tabernacle) permet une expansion dynamique lors des climaxes qui est sidérante. Jamais eu le poil au garde-à-vous à la fin du III comme ici . Bref on s'entend: c'est un jeu qui permettra de belles découvertes parcellaires (le meilleur premier mouvement, le meilleur Urlicht, le moins ennuyeux II, etc) , mais qui ne saurait faire découvrir une version de référence d'une oeuvre phare du répertoire symphonique - loin s'en faut, j'en conviens (ça n'existe pas et ce serait mettre bêtement fin à une quête extraordinaire). |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 17 Mar 2014 - 22:41 | |
| J'ouvre le bal pour ce deuxième tour d'écoute ! Poule nº3- A2:
Bon, j'ai le privilège de commencer avec la version que Cosi Bel Do a refusé de supprimer au tour précédent... On entend une prise de son datée, en concert. Beaucoup de vibrato dans les pupitres de bois et de cuivre. Néanmoins, on est en stéréo et ça ne sonne pas trop mal, compte-tenu des conditions techniques. Tant qu'on en est dans les défauts, notons les problèmes de mise en place (ach, les premières mesures...) et de justesse. Passons. On a un climat d'une grande sécheresse, noir et épais, ce qui se prête bien à ce mouvement. Ça avance bien (sans être très rapide) et on ne s'ennuie pas. Évidemment, par rapport à une version moderne, ça manque un peu de nuances et de contrastes. Partition en main, on constate qu'il y a beaucoup de détails inaudibles (et pas seulement à cause de la prise de son). Urlicht : Ah oui ! C'est vrai ! C'est la version très rapide. J'avais déjà trouvé lors du premier tour que ça manquait de nuances ; ça se confirme. J'avais aussi trouvé que la voix était magnifique mais l'orchestre mal dégrossi. Le fait est que dans le premier mouvement, ce ne sont pas des défauts rédhibitoires. Donc, pour résumer, c'est une bonne version dans l'ensemble, mais dont les défauts sont parfois frustrants.
- C3:
Version récente avec tout le confort moderne : une prise de son détaillée mais qui respire, une belle justesse et une mise en place impeccable. On entend des petits bruits de temps en temps : concert ? Bonne entrée en matière ! L'orchestre est lancé à bonne allure, avec des accents nets et bien marqués. Les tutti sont superbes et les soli ne déméritent pas. On a l'impression d'entendre un orchestre habitué à ce genre de répertoire. On a enfin des passages lents joués très lentement et des pianissimi à la frontière de l'audible. Tout ça s'écoute avec beaucoup de plaisir ! Urlicht : J'avais modérément aimé cette version au premier tour : soliste nasale avec un fort vibrato et orchestre trop en retrait. Détail amusant : la justesse n'est plus parfaite (solo de violon, piccolo, etc.), ce qui plaide pour un enregistrement de concert. Conclusion : j'achète (même en dépit de l'Urlicht) pour l'attention immense portée à chaque détail.
- D3:
Version assez récente avec une prise de son un peu bizarroïde (pas très naturelle, un peu métallique). Pourquoi les bois donnent-ils l'impression d'être placés derrière les cuivres ?... À noter : coupure à 3'20''. L'orchestre est nettement moins beau que celui de C3. Le chef a une main très lourde et donne l'impression de traîner. J'avoue m'ennuyer... On se raccroche à ce qu'on peut : magnifique pupitre de cors, belle flûte, quelques tutti réussis, etc. Et là encore, partition en main, on découvre que toutes les nuances ne sont pas respectées... Bon, allez, ce n'est pas une version ridicule, loin de là. Mais après C3, elle fait pâle figure. Urlicht : Ça y est, ça me revient : j'avais adoré cette version au premier tour !!! Ça coule tout seul et la soliste est somptueuse. Que dire ? Que le 1er mouvement n'est peut-être pas le point fort de cette version et qu'on a envie d'en entendre plus.
- E2:
Version très impressionnante, extrêmement contrôlée, à tous les niveaux. Je m'explique. Vu le son que ça a, je dirai que ça date des années 60-70. Et je pense que c'est une prise de son en studio comme on en faisait à l'époque, genre multipiste analogique, montage aux ciseaux et mixage pendant de longues journées. Bref, un tel résultat pour l'époque, ça sent la sueur. D'ailleurs, on entend plein de points de montage (surtout au casque). Le mixage est d'ailleurs très analytique, chaque pupitre est appointé (c'est à dire qu'il a un micro pour lui) et on entend les vents comme jamais ! Du coup, ça sonne très artificiel. Je n'ose pas imaginer le nombres de prise que les musiciens ont du effectuer pour une telle mise en place. On a affaire à un chef (et/ou un directeur artistique) complètement maniaque(s). Qu'on ne s'attende pas à du lâcher-prise dans cette version, tout est millimétré, tout est construit, rien n'est laissé au hasard. Les premières secondes sont d'ailleurs stupéfiantes. Le climat est planté : ça va être violent et sombre. Et de ce point de vue, on en a pour son argent. Urlicht : du coup, on comprend mieux les choix esthétiques opérés dans Urlicht. C'est très lent et très calme, sans doute par contraste avec la noirceur exacerbée des premiers mouvements. Étrange solo de hautbois qui se termine sans vibrato, complètement halluciné. Bilan : on est encore là à un très haut niveau d'exigence. Mais, contrairement à la C3, qui jouait la carte de l'élégance, on a là une version violente et tourmentée, qui sidère par sa virtuosité. Pourquoi pas !
- H1:
Belle prise de son, assez naturelle, avec des plans sonores et une belle réverbération. On entend quelques toux discrètes : c'est visiblement un concert. Pourtant la mise en place et la justesse sont au rendez-vous. L'orchestre est beau et on sent un certain allègement des textures. Du coup, les passages les plus violents restent un peu trop sages et nous laissent sur notre faim. Mais les passages lents et calmes sont vraiment très beaux, très envoûtants. Il y a aussi quelques soli instrumentaux de toute beauté. À mi-parcours, on a l'impression que chef et orchestre ont fini de s'échauffer et commencent à donner le meilleur d'eux-mêmes. Les 5 dernières minutes sont même très bonnes. Les tempi sont rapides, ce qui est plutôt un bon point. Jusqu'au bout, ça restera une version très proche de la partition (encore un bon point). Urlicht : J'ai bien fait de réécouter ce mouvement. C'est vraiment très bon. La soliste marche sur des œufs et l'émotion monte progressivement. C'est simple et élégant. Bilan : Encore une bonne version dans l'ensemble, un poil sage, certes, mais très respectueuse du texte et pleine d'élégance.
- Classement:
C'est un exercice extrêmement délicat ! Je n'ai pas entendu de mauvaise version dans cette poule. Quelle que soit la version éliminée, ce sera une perte pour la suite de l'écoute. C3=E2>A2>D3=H1
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| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mar 18 Mar 2014 - 21:13 | |
| Poule nº2- A3:
Prise de son correcte (mais vraisemblablement pas très récente). Sans doute en concert (quelques toux + quelques défauts de mise en place). L'orchestre sonne bien mais de façon un peu anonyme. On a tout de même un chef attentif, qui soigne le moindre petit détail de la partition (grand respect des nuances et des durées) et ça, c'est un bon point. Au final, c'est une lecture honnête mais sans grande surprise. Parfois même un peu lente. Urlicht : Je n'avais pas aimé cette version au premier tour. Soliste ingrate, impression de lenteur. Conclusion : une version pas vraiment indispensable (mais pas ridicule non plus).
- B2:
Magnifique prise de son avec un grave d'une belle profondeur ! L'orchestre est globalement capté d'assez loin mais la salle sonne plutôt bien. Du coup, les passages un peu doux sont un peu trop «vaporeux» à mon goût. Les cordes sont superbes, les vents un peu moins. On sent une lecture un peu «moderne» de l'œuvre, avec des effets savamment préparés (par exemple l'entrée du hautbois sans vibrato) et un grand respect du texte. C'est une version plus ouvertement hédoniste et moins dramatique que d'autres. Le chef n'hésite pas à prendre des tempi assez rapides (genre mes. 179 et suiv.) et ça marche assez bien. Les tutti fortissimo sont bien menés mais un peu trop propres pour être convainquants. Et au final, on a quand même envie de dire «même pas peur». Urlicht : J'avais adoré cet Urlich au 1er tour, et je continue à l'apprécier beaucoup. Il est clair que la soliste apporte une touche très chaleureuse à une lecture qui se veut assez objective. Conclusion : Une bonne version, proche du texte, mais un peu froide.
- F3:
Wow ! Impressionnante entrée en matière ! Très sec et ciselé avec un son extrêmement bien défini. D'ailleurs la prise de son est très bonne ! Peut-être un poil artificielle (très analytique) avec un défaut : les trompettes pourraient être mieux intégrées. Et quel orchestre incroyable ! Curieusement la mise en place n'est pas toujours impeccable. Pourtant, ça ne sonne pas comme un concert. Les tempi sont bien contrastés. Ça commence très lentement (de façon très solennelle) mais très vite, ça décolle. Et le chef n'a pas peur de faire du bruit. Il ménage ses effets et plaque l'auditeur sur son siège dans les tutti fortissimo. L'ambiance est franchement déprimée. C'est la première version de cette poule qui exprime enfin quelque chose. C'est morbide et violent. On ressort de cette écoute complètement épuisé. Bravo ! Urlicht : Encore un Urlicht que j'avais adoré. L'ambiance est superbe et l'orchestre se paye le luxe de faire un peu d'humour dans la deuxième partie (acidité, sur-articulation). La soliste a un vibrato démesuré qu'elle a de la peine à contenir, c'est le seul point faible de cette version. Conclusion : j'achète !
- G1:
Il faut faire une pause entre F3 et G1 sinon le choc est rude. D'un point de vue sonore, on fait un bond de quelques dizaines d'années en arrière avec un timbre très médium et du souffle (mais ça n'est pas inécoutable). D'un point de vue des tempi, on a ici une version qui prend le parti d'avancer, coûte que coûte (le sehr langsam de la mesure 254 n'est pas vraiment langsam...). Du point de vue du climat, c'est beaucoup plus modeste et beaucoup moins impressionnant. La mise en place est très rigoureuse et tout est articulé avec précision. Avouons-le, il faut un certain temps d'écoute pour entrer dans cette version, qui a le mérite d'une très grande cohérence sur la durée. Et puis, ce tempo rapide et implacable finit par créer un sentiment d'urgence vraiment convaincant. Même si le tempo est du coup trop rapide pour donner une sensation de marche funèbre à la fin. Urlicht : Ah oui, je me souviens de cet Urlicht ! On entend beaucoup de retenu et aussi un peu de prudence. J'aime beaucoup. Conclusion : il y a un grand geste, très unitaire, qui semble traverser ces deux mouvements. Il y a un parti pris de rapidité, parfois frustrant, parfois très prenant. On sent que la symphonie est propulsée vers le final d'une main de fer.
- X2:
Retour à une prise de son plus récente avec une esthétique proche de F3 (beaucoup de définition). Et c'est aussi un orchestre magnifique. Les premières mesures sont traitées avec beaucoup d'agressivité. On retrouvera cette agressivité à différents endroits dans le mouvement. On a ici une version qui oscille entre colère et abattement. À nouveau, comme dans F3, le chef joue la carte des contrastes et quand ça doit aller vite, ça fuse ! Je dois dire que je suis assez emballé par cette d'ébauche d'énergie. Je suis emporté vers l'abîme dans une espèce de course désespérée et instable. Pas mal ! Urlicht : Forcément, je l'ai encore bien en mémoire. La mezzo n'est vraiment pas extraordinaire. Mais tous les interprètes jouent la carte de la simplicité et ça coule très naturellement.
- Classement:
F3>G1=X2=B2>A3 Bon d'accord, c'est un peu lâche puisqu'il y a trois versions que je ne départage pas... Je reviendrai peut-être jeter une oreille sur cette poule plus tard.
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mar 18 Mar 2014 - 21:21 | |
| Merci pour ces votes, je commence moi-même l'écoute ce soir Si tu devais éditer, signal le nous au passage, que ne le rate pas Au mieux, tu peux même rajouter un commentaire sur la feuille de score Google Drive |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mar 18 Mar 2014 - 22:49 | |
| Me suis bien planté pour la version Chailly. Je pensais à une autre chanteuse et donc à une autre version forcément. |
| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mer 19 Mar 2014 - 15:00 | |
| Bonjour à tous Ci-joint une (très - très) modeste contribution. Un classement très difficile car les enregistrements sont différents (on s’y fait à la longue !) mais surtout parce que les positionnements sur Urlicht ne sont pas les mêmes que sur Totenfeier. Puis-je avancer que la cantatrice a pesé de toute sa sensibilité sur l’exécution et donc que le chef n’a pas exactement suivi la même intuition ? - 2ème tour:
Un classement très difficile car les enregistrements sont différents (on s’y fait à la longue !) mais surtout parce que les positionnements sur Urlicht ne sont pas les mêmes que sur Totenfeier. Puis-je avancer que la cantatrice a pesé de toute sa sensibilité sur l’exécution et donc que le chef n’a pas exactement suivi la même intuition ? Malgré toutes les précautions prises et les nombreuses écoutes, j'ai parfois eu du mal à classer. Suivant les heures d'écoute, l'humeur du moment, les positions ont varié.
1) A2 : Totenfeier : majestueux, l’aspect marche est très présent, partie centrale très champêtre, très construit Urlicht : voix et orchestre en dedans, où est la prière ? un peu creux 2) C3 : Totenfeier : un peu sec et nerveux, précis, ciselé Urlicht : voix majestueuse, orchestre comme intimidé 3) D3 : Totenfeier : sombre, un peu poussif, le rythme moins rapide eu permis d’ouvrir l’imagination or ce n’est pas le cas Urlicht : voix un peu plate, mariage avec l’orchestre 4) E2 : Totenfeier : vivant au plein sens du terme, joue sur les différents plans, quelle dynamique Urlicht : très spirituel, une supplique auprès de Dieu, des instruments et la voix en parfaite harmonie 5) H1 : Totenfeier : une musique incisive, pénétrante, cuivres tout en subtilité, Urlicht : très émouvant, grande douceur, presque du fatalisme Classement sur Totenfeier : E2 > C3 - A2 > H1 > D3 Classement sur Urlricht : H1 > E2 > C3 > D3 > A2 Classement final : il ne faut pas y rechercher une savante formule mathématiques permettant de calculer une moyenne musical de Totenferier et d’Urlicht mais mon ressenti face à deux mouvements d’un tout, deux mouvements différents et complémentaires : E2 > H1 > C3 > A2 > D3
Je suis malheureusement quelque peu débordée en ce moment et ne peux, hélas, aider sur les autres poules. Mais cela permettra d'être plus fraiche pour écouter le(s) 2ème(s) mouvement(s) ! Merci en tout cas à Gilles78 et Siegmund pour leur travail. Cordialement Eléanore-clo |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mer 19 Mar 2014 - 20:28 | |
| - eleanore-clo a écrit:
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Je suis malheureusement quelque peu débordée en ce moment et ne peux, hélas, aider sur les autres poules. Mais cela permettra d'être plus fraiche pour écouter le(s) 2ème(s) mouvement(s) ! Merci en tout cas à Gilles78 et Siegmund pour leur travail.
Cordialement Eléanore-clo Merci pour ta participation, on te retrouve avec plaisir pour le prochain tour. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mer 19 Mar 2014 - 21:12 | |
| Oui, merci à toi Le delais devrai être d'un mois ; donc si tu le voulais, il y aurait peut-être le temps. Mais ne te stresse pas si tu ne le sens pas |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Jeu 20 Mar 2014 - 7:21 | |
| Poule nº4- C4:
Son très vilain mais écoutable. Enregistrement public. C'est visiblement mono mais je me demande si la réverb ne serait pas stéréo (auquel cas elle aurait été ajoutée après...). Forcément, avec de tel moyens techniques, il ne faut pas s'attendre à une échelle de nuances très étendue. Les tempi sont assez retenus et la mise en place est honorable. L'articulation est soignée et le chef impose une belle énergie à l'ensemble. Il se dégage une certaine noirceur, notamment au début. On apprécie aussi les rapports de tempo, qui donnent une impression de continuité à l'ensemble du mouvement. Au final, on entend une version valeureuse mais qui manque un peu de caractérisation. Urlicht : Je n'avais pas aimé cet Urlicht au premier tour et je continue à ne pas aimer ça. Mon dieu quelle fanfare horrible (au début) ! Il y a des problèmes de mise en place et ça traîne un peu dans la deuxième partie. Évidemment, la soliste est plutôt bien mais … elle ne chante pas piano. Conclusion : même si cette version a des qualités, elle fait un peu pâle figure dans cette comparaison. Et dans les versions anciennes, on en trouve des plus inspirées (G1, A2...).
- D2:
Prise de son assez naturelle avec des plans sonores (les cuivres et les percussions sont assez loin des micros). Du coup, on entend beaucoup la réverbération. Cela dit, l'orchestre est superbe et tout sonne très bien, les soli comme les tutti à un bémol près : je trouve les contrebasses un peu «grasses» au début. Je dois dire que c'est la première fois que j'entends les accents traités d'une manière aussi nette (presque coupante). Les 5 premières minutes sont admirables, de précision, de rigueur et de vitalité. Le passage plus lent (mes. 117 et suiv.) m'intéresse moins. Tiens, c'est étrange cet accent sur le 1er temps de la mesure 253... Les passages fortissimo sont de toute beauté, «sculptés» avec un soin impressionnant. La fin du mouvement est traitée de façon très sombre, lentement et de façon un peu mécanique. Ça marche très bien. Urlicht : Ach ! On a une alto magnifique mais visiblement un peu en fin de carrière. Du coup, c'est émouvant mais aussi parfois un peu disgracieux. Et puis, elle a une drôle de manière d'imposer son tempo (qui me semble plus juste que celui du chef, d'ailleurs). Pas vraiment convaincant. Conclusion : Un premier mouvement assez réussi et un 4ème assez moyen...
- F1:
Son un peu moche avec un grave surdimensionné et peu d’aigus. J'ai l'impression d'avoir la tête dans une contrebasse en permanence... Au bout de 5 minutes, je fatigue et je baisse les graves à l'égaliseur. Faut dire que ça a pas l'air jeune, tout ça. Détail marrant : on a un faux départ d'un basson au début (1 temps trop tôt). Bon, c'est excusable mais vue la concurrence, pas dit que ça passe. D'emblée, c'est très rapide (même parti pris que la version G1). La direction est ferme et autoritaire. Ça manque un peu de tendresse et de fragilité pour moi et je n'entre pas vraiment dedans. Reconnaissons qu'on entend ici et là une certaine acidité, plutôt intéressante. Urlicht : Ah oui, je me souviens de cette version, très rapide. C'est joué et chanté avec beaucoup de simplicité. J'aime beaucoup ça (sauf le son). Conclusion : Une version que j'ai du mal à écouter (surtout le 1er mouvement)...
- G3:
Retour à une prise de son plus écoutable. C'est vraisemblablement une prise de son moderne, qui sonne bien mais qui manque un peu de corps. Sans doute parce que les cordes sont un peu en retrait, ce qui est inhabituel. Quel début étrange : pourquoi une telle articulation dans le trait des cordes graves ? En tout cas, si le chef voulait nous dire «attention, écoutez», c'est gagné ! On dresse immédiatement l'oreille. D'ailleurs, les premières mesures sont bien conduites. Dans la suite, rien de révolutionnaire : c'est une belle version assez classique, qui prend son temps mais qui sait aussi relancer quand il le faut. Les tutti sont fracassants comme il se doit. Mais personnellement, je trouve que ça manque un peu de mystère et de noirceur. Question de goût. (Tiens ! La piste contient 5 minutes de silence à la fin ; pour le recueillement avec Urlicht ?) Urlicht : Je l'ai déjà dit, c'est absolument délicieux. Fragile, léger, délicat ! Conclusion : Un premier mouvement un peu léger et un 4ème mouvement magnifique. Je sens que cette version va être difficile à classer...
- H2:
Oh oh ! Ça commence avec la même articulation des cordes que G3 ! Même chef ? Du coup, on est tenté de comparer G3 et H2. D'abord, du point de vue sonore, je préfère H2, qui est un peu moins «vaporeux». Comme dans G3, les cordes sont un peu plus en retrait que de coutume, traités comme un pupitre parmi les autres. L'orchestre sonne toujours très très bien (dans les tutti et les soli). Comme G3, on a une version assez claire, élégante, mais qui manque un peu de noirceur. Il me semble que le parti pris hédoniste est encore plus marqué dans H2, qui, a de nombreux moments, sonne déjà comme un «pré-Urlicht». C'est très beau. Mais ça n'est pas exactement ce que j'attends de ce mouvement... Urlicht : Ah oui, je me souviens ! Je me souviens de cet affreux vibrato... Qu'est-ce que c'est lent ! Et cette réverbération immense. Ach nein ! Conclusion : une version clairement esthétisante, un peu hors de propos ici.
- Classement:
D2 > G3 > C4 = F1 > H2 Ça n'est pas vraiment ma poule préférée...
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| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Sam 22 Mar 2014 - 17:42 | |
| Poule nº1- A4:
Enregistrement récent, visiblement dans une grande salle vide (sans public), qu'on entend beaucoup (presque trop). Tiens, c'est lent ! Très lent même. C'est bien articulé, mais on se demande quand même quand ça va vraiment commencer. Réponse : mesure 64 ! Et encore, ça reste ample. On entend une grosse phalange qui ne se fatigue pas trop. C'est propre, rien à dire. Ça manque juste d'intérêt. (Note : à la réécoute, je suis nettement moins sévère avec ce début atypique : il se dégage quelque chose de très zen, et c'est plutôt intéressant) Et puis, mesure 117, le charme opère ! C'est fin, délicat, contemplatif, méditatif. Bref, j'entre dedans à ce moment-là. On a ensuite droit à quelques soli de premier ordre (magnifique cors anglais, splendide clarinette basse, etc.). Et puis, tout à coup, tout s'agite et une touche d'inquiétude vient animer l'orchestre. Même mesures 235 et suivantes, le climat reste préoccupant. Après 254, le climat a définitivement changé, la mélancolie prenant le dessus. Les tutti qui suivront seront traités avec beaucoup d'instabilité rythmique, jusqu'au Molto Pesante, qui n'aura jamais été aussi lent et inquiétant. Le mouvement se finit très lentement, le chef prenant le parti pris de créer une véritable marche funèbre, très calme et solennelle. Urlicht : Pourquoi la soliste est-elle aussi en avant ? Pourquoi semble-t-elle effrayée par ce qu'elle a à chanter ? Et puis quelle lenteur ! Ach ! Heureusement, la deuxième partie est bien menée. Conclusion : Enfin un chef qui prend des risques et qui crée des climats variés ! Bien sûr, tout n'est pas totalement réussi, mais au moins, c'est intéressant.
- B4:
Encore un début étrange : la première attaque est un peu molle puis le trait aux cordes graves est bizarrement articulé. Heureusement, on est rapidement dans le vif du sujet. Côté sonore, on a encore affaire à une prise de son récente (en studio), plus claire et mieux définie que la précédente. L'orchestre sonne très bien ! C'est une version plus modeste que la précédente, qui avance bien et qui soigne sa mise en place. On entend une énergie presque juvénile par moment. C'est une lecture assez classique de cette partition mais bien menée et agréable à écouter. Urlicht : Là non plus, ça ne traîne pas : tant mieux ! La voix de la soliste est un peu trop grosse pour le rôle, dommage ! Conclusion : Deux mouvements réussis sans être révolutionnaires.
- D4:
Ouille ! On l'avait déjà dit au premier tour, cette version a un son franchement vilain : quasiment que du medium et des crachottis en plus. À 11'10'', on entend une étonnante rotation de phase, qui donne un côté futuriste à l'ensemble. S'ajoute à ça un orchestre un peu faux et pas toujours en place (c'est en public)... Bon, il va falloir prendre sur soi. D'abord, ce qui saute aux oreilles, c'est que ça va très très vite ! C'est fébrile, grinçant, un peu sale. Même les passages plus tranquilles sont traités avec beaucoup de sécheresse et de rigueur. On imagine un orchestre en sueur au bout de 15 minutes et on se demande comment ça va se terminer. Ne soyons pas trop dur : c'est vraiment une lecture formidable ! Avec un son un peu plus décent, c'est le genre de version qui aurait pu finir première de sa poule, tellement c'est incarné et volontaire. À noter, à la fin, la vitesse est telle qu'on perd presque le sentiment de pulsation et on a l'impression d'entendre une espèce de grouillement orchestrale. C'est tout simplement génial ! Urlicht : Ça aussi, c'est très rapide. Honnêtement, tant de laideur sonore, c'est un peu frustrant. Il semblerait que le mastering appliqué sur la version proposée au premier tour (par Cosi) soit beaucoup plus fort (on n'entend plus les gratouillis mais le son est un peu déformé). L'alto est énooorme mais bouleversante. Conclusion : une version dont j'ai envie d'entendre plus. La lecture est formidable, le résultat sonore est problématique.
- E1:
Stéréophonie un peu expérimentale avec un pupitre de violoncelles/contrebasses collé dans l'enceinte droite et les violons 1 dans l'enceinte gauche... La réverbération est très très longue (hall de gare ?) et ça manque un peu de grave à mon goût. Bref, une esthétique sonore un peu datée. Autre élément un peu kitch : le vibrato très prononcé dans tous les pupitres (les cuivres n'y échappent pas !). Le début est lent et magistral (quelles cymbales!). À partir de la mesure 117, le chef installe une ambiance calme et recueillie. C'est simple et beau. Les passages plus rapides (et plus forts) qui suivent sont menés avec une main autoritaire et ferme. Mesure 254, le chef n'hésite pas à commencer plus lent que la moyenne et ça marche assez bien. L’accélérando débouche sur une exaltation un peu anxieuse. Les fortissimi qui suivent sont fouettés de façon impressionnante. Les dernières minutes réinstallent l'ambiance recueillie du début et déboute sur un ostinato inquiétant et nerveux. Au final, on a une version continuellement intéressante, très expressive. Urlicht : C'est la seule version qui traite la fanfare initiale de façon aussi déprimée. Tout est un peu surjoué dans cet Urlicht mais l'ambiance est prenante. Il y a des choses très étranges dans la prise de son : le hautbois qui s'éloigne à la fin de son solo, la clarinette extrêmement lointaine... La soliste n'est pas toujours à l'aise mais ses pianos sont magnifiques. J'ai l'impression de connaître cette voix mais je n'arrive pas à mettre un nom dessus. Conclusion : Une version passionnante, un peu desservie par sa prise de son psychédélique. C'est souvent très lent mais aussi très investi. À suivre.
- G4:
Ah ! Ça c'est un bon début ! Pas de chichis, une mise en place au millimètre et un tempo rapide : on est lancé sur de bons rails. En plus, acoustiquement c'est très convenable (mais si ça n'a pas l'air tout jeune). L'entrée du hautbois et du cors anglais est un peu décevante : c'est pas très beau. Et puis, le premier tutti est très frustrant : on s'attend à ce que ce soit plus fort. Finalement, on comprend qu'il y a eu un traitement le master pour remonter les passages faibles (compression de dynamique). Du coup, on a des fortissimos très mous et des pianissimos pas très pianissimos... C'est dommage parce que c'est vraiment une excellente version ! Tout semble aller de soi : ça avance bien, l'orchestre est magnifique et l'ambiance est extatique. J'aime beaucoup ça ! Je ne saurais pas trop expliquer ce qui me plait dans le détail : je trouve juste ça très naturel. Urlicht : J'avais détesté cette version en première écoute. Je la trouvais prétentieuse avec une soliste qui fait des effets et qui sur-sollicite le texte. Après réécoute, je me trouve un peu sévère. Même si j'ai toujours du mal avec la soliste, je trouve que les tempi sont assez justes et l'orchestre plus qu'honorable. Conclusion : Encore une version de très haute tenue. Avec un bémol : un manque de contrastes dynamiques dû vraisemblablement à l'ingé-son.
- Classement:
C'est la poule extrêmement intéressante. Que des versions passionnantes, avec des choix intéressants mais aussi des faiblesses. Je mets la version B4 en dernier parce que c'est la plus classique mais honnêtement, elle s'écoute très bien ! A4>G4>E1=D4>B4
Dernière édition par draffin le Sam 22 Mar 2014 - 18:23, édité 1 fois |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Sam 22 Mar 2014 - 18:14 | |
| Tu veux dire G4, pas G1 ? |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Sam 22 Mar 2014 - 18:23 | |
| - Siegmund a écrit:
- Tu veux dire G4, pas G1 ?
C'est corrigé ! Ne t'inquiète pas : c'est bien G4 que j'ai écouté pour cette poule |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Sam 22 Mar 2014 - 22:36 | |
| - draffin a écrit:
- Poule nº1
- D4:
Urlicht : Ça aussi, c'est très rapide. Honnêtement, tant de laideur sonore, c'est un peu frustrant. Il semblerait que le mastering appliqué sur la version proposée au premier tour (par Cosi) soit beaucoup plus fort (on n'entend plus les gratouillis mais le son est un peu déformé). L'alto est énooorme mais bouleversante. Conclusion : une version dont j'ai envie d'entendre plus. La lecture est formidable, le résultat sonore est problématique.
Bien vue (ou écouté) . Ce n'est pas la même édition que celle de Cosi, en réalité ce n'est pas le même éditeur... mais c'est la même version avec un mastering différent. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Sam 22 Mar 2014 - 22:40 | |
| - gilles78 a écrit:
- draffin a écrit:
- Poule nº1
- D4:
Urlicht : Ça aussi, c'est très rapide. Honnêtement, tant de laideur sonore, c'est un peu frustrant. Il semblerait que le mastering appliqué sur la version proposée au premier tour (par Cosi) soit beaucoup plus fort (on n'entend plus les gratouillis mais le son est un peu déformé). L'alto est énooorme mais bouleversante. Conclusion : une version dont j'ai envie d'entendre plus. La lecture est formidable, le résultat sonore est problématique.
Bien vue (ou écouté) . Ce n'est pas la même édition que celle de Cosi, en réalité ce n'est pas le même éditeur... mais c'est la même version avec un mastering différent. À tout prendre, je préfère la version sans mastering : plus crade mais plus naturelle. |
| | | Saegel Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 04/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 23 Mar 2014 - 18:07 | |
| Compte rendu du groupe 1 : - A4:
Décidément, je n’ai pas accroché à cette version dès l’ouverture : l’attaque manque de tranchant et le son, pourtant fortissimo, paraît bien émoussé. Il y a certes de la solennité dans cette ouverture : les accents sont marqués mais les phrasés bien peu expressifs. Hautbois et clarinette se font distinctement entendre mais leur subito piano les empêche d’énoncer le thème de façon marquante. Résultat : le reste de la séquence s’enlise. Engluées dans leur legato, les cordes n’arrivent jamais à créer la tension nécessaire : les ralentissements du tempo finissent toujours par désamorcer ce qui venait d’être lancé. Bref, ça souligne, ça ponctue, sans plus. Certes, il y a bien de la part du chef plusieurs tentatives pour relancer le discours (comme avant le développement central), mais elles s’essoufflent. Les fluctuations agogiques me laissent d’ailleurs perplexe : outre l’absence de variation en début de mouvement, les micro-accélérations qui se font entendre préludent quasi systématiquement à des pauses très marquées. Le développement central se conclut sur un premier « écroulement » : le chef y fait volontairement « mal » jouer l’orchestre, mais cela paraît quelque peu artificiel. « Comment se relever après la chute ? » : tel semble être le projet sous-jacent de la réexposition. Hélas, la réalisation semble bien terne, plus grise que noire. La fin, quant à elle, est un véritable anti-climax : on entend un affaissement plus qu’un écroulement. Non, vraiment, je ne suis pas convaincu…
- B4:
À entendre l’entame retenue proposée par le chef (et ces phrasés originaux des basses), le ton général du mouvement semble être donné : voilà une version sans excès de férocité ni de démesure. L’apparition du second thème est remarquable, avec un decrescendo qui désamorce la tension sans dénerver l’ensemble. Tout au long de la présentation variée des thèmes, le maître de cérémonie propose des effets agogiques intéressants qui évitent l’ennui tout en relançant le discours. Pas de brutalité à déplorer : tout est gradué, pondéré, millimétré (et de façon assez réussie, si l’on s’en tient aux thèmes bucoliques). Les changements d’atmosphère sont bien amenés de manière à ce qu’une grande ligne courre d’un bout à l’autre du mouvement. Bref, la cérémonie funèbre se déroule selon les dispositions prévues par le protocole. En conséquence, le mouvement y trouve sa cohérence, son unité, mais ne souhaiterait-on pas voir le chef pousser son (très bel) orchestre dans ses retranchements ? À force d’attendre le grand climax, le doute s’installe. N’est-ce pas là une version trop sage, trop contrôlée ? Au final, celle-ci s’avère plaisante, bien menée et bien servie, mais se place en retrait par rapport aux autres prétendantes.
- D4:
Inutile d’en rajouter par rapport à ce qui a déjà été dit : on ne tient pas là le plus bel orchestre du groupe ! Les cordes ne sont pas spécialement habiles, les cuivres grasseyent en permanence mais la petite harmonie tient à peu près la route, encore qu’elle reste fragile. Quant à la discipline et au fondu des pupitres, disons qu’on repassera… De l’autre côté de la baguette, on ne sent pas de volonté particulière de creuser les phrasés dans les moments de détente : la partition est systématiquement jouée ohne schleppend. Résultat : c’est peu dire que la polyphonie manque de clarté et que la logique fait souvent défaut dans l’enchaînement des épisodes. C’est incroyablement fouillis à certains moments assez moche… Mais que c’est prenant et incarné ! On a tout à fait le droit de trouver prosaïque cette lecture mais que d’expressivité dans ce grand rituel païen auquel nous convie le chef ! Avec tout ce qu’il faut de crescendos vertigineux et de cataclysmes, voilà une version qui s’impose par sa seule sauvagerie.
- E1:
D’emblée, on note l’habileté et le tranchant des cordes, entre les tremolos des violons et la hargne des basses. À l’image de la variété du côté de la petite harmonie, on pressent une phalange capable de respecter les nuances de la partition tout en créant une multiplicité de climats toujours bien caractérisés, comme lorsqu’il s’agit de faire entendre les sourdes menaces des contrebasses dans le second thème. Mais ce n’est pas là l’apanage des cordes que d’alterner douceur et sécheresse : c’est tout l’orchestre qui se montre capable de créer de la tension et de la relâcher. Le tempo a beau être large, il est bien plus investi que celui d’A4. Sans compter que c’est un bonheur d’entendre des musiciens à l’écoute les uns des autres ! On pourrait certes regretter que les soli ne soient pas les plus émouvants ou les plus typés qui soient, mais ils restent efficaces. Que dire de plus, si ce n’est que la dramaturgie bien réglée par le chef ménage des contrastes et de la cohérence, de quoi illustrer la double nature terrestre et céleste de cette symphonie. Une grande réussite, à mon sens.
- G4:
Quelle entrée en matière ! Voilà des cordes tranchantes, hargneuses et extrêmement solides. Attention, orchestre méchant ! À l’image de la nervosité avec laquelle le hautbois et la clarinette énoncent le premier thème, on sent l’ensemble de la formation animée par un surcroît de tension. Pas question de laisser le discours mollir : ici et là, de petites accélérations viennent évacuer tout obstacle à cette progression lapidaire. Les climats bucoliques ne manquent pas d’ombres mais semblent tout de même un peu artificieux dans leur refus de la langueur. On admire à chaque instant le travail minutieux sur les phrasés des différents pupitres (en particulier des cordes) mais qui n’évitent pas certains maniérismes. De fait, il y a là un chef rigoureux, un architecte d’une précision maniaque dans la mise en place de sa phalange mais qui ne renonce pas à quelques effets de baguette dans le développement central (avec ses stop and go réussis mais quelque peu artificiels). À l’image du col legno outré dans cette même section, on a la sensation d’assister à une démonstration musclée quoiqu’un peu vaine d’un orchestre virtuose (ces staccatos chez tous les pupitres !) soumis à la férule d’un grand flamine des podiums doté d’une capacité de construction hors normes. Impressionnant, mais pas complètement convaincant pour moi.
Au final... - Spoiler:
À mon sens, E1 tient son rang de tête de série : après ce grand portique inaugural, j'ai hâte de savoir ce que réserve la suite de ce voyage vers l'au-delà. Derrière, G4 et D4, dans des optiques en partie convergentes, se partagent le podium.
N°1 : E1 N°2 : G4 N°3 : D4 N°4 : B4 N°5 : A4
Je vais peut-être reprendre la même chose, patron ! |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Dim 23 Mar 2014 - 18:17 | |
| |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 24 Mar 2014 - 0:27 | |
| - Saegel a écrit:
- Compte rendu du groupe 1
Bonjour Saegel et bienvenue sur ce forum ! Dans tes critiques (au demeurant fort intéressantes ! même si on ne tombe pas d'accord sur A4...), tu ne parles pas de Urlicht. Or, à ce stade, théoriquement le classement est censé tenir compte de ce mouvement (qui a déjà été comparé au premier tour). Est-ce volontaire de ta part ? |
| | | Saegel Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 04/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 24 Mar 2014 - 15:06 | |
| - draffin a écrit:
- Bonjour Saegel et bienvenue sur ce forum !
Dans tes critiques (au demeurant fort intéressantes ! même si on ne tombe pas d'accord sur A4...), tu ne parles pas de Urlicht. Or, à ce stade, théoriquement le classement est censé tenir compte de ce mouvement (qui a déjà été comparé au premier tour). Est-ce volontaire de ta part ? Merci beaucoup draffin ! Je suis très heureux d'avoir rejoint cette écoute en aveugle. C'est vrai, je n'ai pas évoqué mes impressions sur les différents Urlicht de cette poule, même si je les ai bien sûr tous écoutés pour éprouver mon classement (et au final, j'ai trouvé les options des 5 versions globalement cohérentes avec celles du Totenfeier). Mais si cela peut aider à mieux comprendre mes choix finaux, je ne manquerai pas d'écrire un petit quelque chose pour la prochaine poule que je vais tâcher de parcourir. - Et une petite considération pour finir...:
En consultant avec grand intérêt tes fines analyses, j'ai effectivement constaté que nous convergions sur G4, D4 et B4 mais que nous avions des opinions on ne plus différentes sur A4 ! Effectivement, on tient là une véritable interprétation au sens où le chef s'est fait une idée très personnelle du mouvement et (plus important) où il l'a transmise à l'orchestre. Il y a quelque chose de presque schumanno-dépressif dans ce Mahler-là. Mais au final, j'ai plus été convaincu par ta démonstration que par la réalisation du chef . Bonne continuation !
|
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mer 26 Mar 2014 - 7:32 | |
| Grâce à mon chat, j'ai démarré l'écoute de ma poule, avec E1. Ce gredin m'a réveillé à 5h30. Je me suis demandé pourquoi remettre Urlicht sur ce second tour. Cela m'est devenu évident dès que l'extrait a démarré. L'ensemble des deux mouvements donne une vision beaucoup plus large de l'oeuvre que ne l'aurait permis chacun d'eux isolé. Je suis très content de participer à cette écoute, je ne sais pas si j'aurais découvert Mahler avant longtemps, rien ne m'y poussait. Quelle richesse dans cette symphonie ! Mais je dois dire que pour ma première écoute, je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir commencé par l'oeuvre la plus facile |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| | | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Sam 29 Mar 2014 - 20:17 | |
| On a jusque quand pour écouter ? |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 31 Mar 2014 - 9:30 | |
| - aurele a écrit:
- On a jusque quand pour écouter ?
Je propose jusqu'au 12 avril, mais un délai est toujours possible. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Lun 31 Mar 2014 - 9:32 | |
| D'accord. Merci pour la réponse. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mar 1 Avr 2014 - 21:55 | |
| Poule 5- A1:
Prise de son un peu ancienne. L'acoustique est très sèche et les micros sont très près des cordes. On entend une balance ajustée au potentiomètre (par exemple, à la première entrée des hautbois, mes. 18, les cordes graves sont artificiellement éloignées). On entend aussi quelques points de montage et la stéréophonie bouge : pourquoi, à la mesure 97, les cordes graves sont-elles plaquées dans l'enceinte droite alors que ça n'était pas le cas au début ? Franchement, on a affaire à un ingénieur du son qui ne tient pas la route et ça me gâche mon plaisir ! C'est d'autant plus rageant qu'il s'agit là d'une lecture très intéressante. J'adore l'ambiance initiale, sèche et sans chichi. J'adore l'acidité des cuivres et le côté grinçant que peuvent prendre les cordes et les bois. Le trait n'est jamais forcé et les tempi semblent naturels. On sent aussi une certaine fragilité (quelques mesures bouleversantes après 262) et l'angoisse est palpable. Urlicht : Ça ne traîne pas ! À la réécoute, je trouve ça plutôt bien mené ! Finalement, la soliste me gêne moins qu'au premier tour même si je préfère les voix plus légères dans ce mouvement. C'est étrange tous ces petits bruits dans l'orchestre : ça n'a pas l'air d'être un concert (ou alors le public est particulièrement tranquille) mais c'est plein de défauts sonores. Y a-t-il un directeur artistique dans l'avion ? Conclusion : Deux mouvements plutôt réussis, emmenés avec une belle énergie.
- B3:
Premier constat : ça manque de graves. Et dans ce mouvement, c'est un peu rédhibitoire ! Le son n'est pas tout jeune non plus. Visiblement, il s'agit d'un enregistrement en studio et la mise en place est impeccable. Les tempi sont vifs et une certaine âpreté se fait sentir dès le début. C'est plus rapide et plus «léger» que la version A1. Toute la première partie est traversée par une belle urgence. Ça reste un peu froid mais pourquoi pas. Le passage plus lent (mes. 117 et suiv.) fait entendre des bois au vibrato très prononcé. Et à ce moment-là, c'est un peu prosaïque. On se ressaisit après 164 ; on sent une grande baguette à l'œuvre, qui nous entraîne avec fermeté vers l'apocalypse. Les tutti font entendre une belle violence, très maîtrisée mais convaincante. Urlicht : Étonnante introduction avec trois accords un peu secs et une fanfare très molle. La soliste a un accent étrange et elle chante de façon très nasale. Beurk ! Toute la première partie est traitée note à note, c'est catastrophique ! Conclusion : Bon premier mouvement, avec une ambiance très prenante (malgré le déficit de graves). Par contre, le 4ème mouvement est très décevant...
- C1:
Retour à une prise de son plus récente (encore que pas toute jeune) et de bonne qualité (surtout pour un concert). On a visiblement affaire à un orchestre de premier plan (avec des cordes magnifiques). Début un peu plan-plan, qui prend son temps de façon un peu débonnaire. Mais le malaise s'installe assez vite. De fait, c'est une lecture plus contrastée que les deux versions précédentes, avec une belle variété de climats, pouvant passer de l'exaltation au désespoir en un tourne-main. On sent surtout une grande tendresse dans la direction de ce chef, qui, visiblement, aime cette musique. Du coup, tous les pupitres chantent éperdument, c'est magnifique ! Et puis, il y a cette manière de faire monter la tension et de libérer l'énergie qui est fascinante ! Du grand art ! Urlicht : Les 3 premiers accords sont impressionnants par leur retenue et la concentration qui s'en dégage ! Quel dommage que la soliste ait un timbre aussi acide ! L'orchestre semble en état de grâce... Conclusion : une version extrêmement prometteuse, d'une grande humanité. J'ai hâte d'entendre le final !
- F2:
Prise de son récente. On entend une réverbération de grande salle vide. Les cordes sont bien définies mais les bois sonnent vraiment très lointain et manquent un peu de corps. Du point de vu strictement sonore cela dit, c'est la version la plus luxueuse de la poule. Début intéressant qui ménage un peu de suspens entre deux interventions des cordes graves. Les tempi sont lents et le chef écoute son orchestre sonner (et il aurait tort de s'en priver). Plastiquement, c'est assez incroyable ! Encore mieux que C1. Mais aussi un peu plus distancié. Et puis, une fois qu'on s'est réjoui de ce luxe sonore, on aimerait que ça avance un peu plus. Les soli des bois tombent un peu à plat, noyés dans la réverbération. On sort de la brume à la mesure 164 : formidable accélération puis magnifiques tutti ensuite. En fin de compte, on a une version ronde et confortable mais qui peine à installer un climat. Dommage ! Urlicht : J'avais déjà avoué au premier tour que je prenais un plaisir coupable à écouter cet Urlicht. C'est un peu kitch mais ça donne bigrement bien ! Conclusion : version luxueuse, extrêmement bien réalisée et sans réel défaut. Mais aussi un peu univoque...
- H4:
Version ancienne avec un son un peu ingrat (mais stéréo), enregistrée en studio. C'est difficile à écouter fort : les tutti sont assez stridents. Sans violence ni agressivité, le chef construit un drame à dimension humaine. Ça n'est pas noir mais gris comme un jour de pluie (avec quelques éclaircies de temps en temps). Finalement, je trouve que le son participe de cette ambiance mélancolique. La mise en place est précise et si on se rend compte, partition en main, qu'il manque des choses (comme cette trompette parfois inaudible), on met ça bien volontiers sur le dos de la technique. Concrètement à la plupart des versions «anciennes», celle-ci prend son temps et adopte des tempi modérés. Et c'est bien là ce qui est génial : avec peu de choses, ce chef réussit à habiter chaque note et maintenir la tension jusqu'à la fin, sans artifice et sans effets superflus. Urlicht : J'avais adoré cet Urlicht au 1er tour et je continue à trouver cette version remarquable en tous points. Hormis le son bien sûr. Conclusion : Une version indispensable, sans excès mais d'un goût très sûr.
- Classement:
Encore un beau groupe, avec des versions toutes intéressantes. C1 est en tête pour moi : c'est comme ça que j'aime Mahler, humain, lyrique, contrasté. C1>H4=A1>B3=F2
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Mar 1 Avr 2014 - 22:22 | |
| Merci pour ce grand chelem !
Je vais tâcher d’accélérer moi-même. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Ven 4 Avr 2014 - 8:44 | |
| Poule 1C'est une comparaison assez difficile pour moi, qui manque de culture classique. Il m'est difficile d'apprécier toutes les subtilités, d'être stable dans mon analyse d'une écoute à l'autre, et de pouvoir retranscrire mes impressions. Tant pis, voilà quand même ce que j'en pense. - Commentaires:
A4 - Version très lente, du coup les effets de la composition ne m'atteignent pas. Ca s'envole par la suite, avec un bel orchestre, et on finit par entrer dans le morceau. Par contre quelle lourdeur dans les "PO PO PO POOOOM" à 16:00 (c'est le molto pesante dont parle Draffin ?), cette partie ne marche pas du tout pour moi. Et à la réexposition on a à nouveau une lenteur trop présente. Urlicht est très beau. La chanteuse a un très joli timbre et de belles intonations, l'orchestre est excellent, une belle fanfare qui donne de l'ampleur à l'espace sonore.
B4 -Tempo un peu rapide, avec une belle prise de son, bien définie. L'orchestre parait excellent, avec une sonorité très ronde. L'interprétation autant que le jeu instrumental paraissent très maîtrisé. Cette version me plait, c'est coloré et vivant. Et pourtant il me manque encore quelque chose de vraiment fort... c'est trop policé. Pour Urlicht, rien à dire concernant l'excellent orchestre, le vibrato de la chanteuse est quand même un peu trop présent et la voix assez uniforme. Ca me touche moins qu'au tour précédent.
D4 - Je n'étais pas né et ma mère devait être bien jeune à cette époque :lol:C'est émouvant d'entendre des toussotements qui datent de plus de 60 ans, non ? C'est délicat à écouter, il faut tendre l'oreille, la prise de son est lointaine et l'on perd pas mal de fréquences. Une version qui ne traine pas, ça entraîne dès le début ! Et pourtant ça ne me semble (presque) jamais précipité. C'est un document d'archive intéressant, et je trouve que l'interprétation et le jeu des instruments est assez moderne. Ca demande à l'habituer à une sonorité très restreinte, mais je pense que les spectateurs ont du avoir les cheuveux dressés sur la tête, c'est une interprétation très forte, très volontaire. Pour finir sur Urlicht, mon sentiment est le même que pour Totenfeier concernant l'interprétation, c'est encore très saillant et assez moderne à mon très humble avis, à part peut-être le chant.
E1 - Une stéréophonie très prononcée et assez artificielle. Le jeu de certains instruments (la flûte, les vibratos) semble d'une autre époque. Ca me semble un peu surjouée, avec des parties précipitées, et d'autres alourdies. Rupture dans l'écoute : variés mais manquant d'homogénéïté à mon sens. Concernant Urlicht, je l'avais classé premier de sa poule. La lenteur que je regrette un peu sur Totenfeier apporte sur ce mouvement une très belle musicalité, avec une chanteuse très en retenue ; modeste, elle retient pourtant toute l'attention.
G4 - Beaucoup de réverbération mais une sonorité très présente. Beaucoup de force, d'atmosphères, de variations, j'ai eu les poils au garde à vous dès le début. Quelles percussions ! J'aime beaucoup ! Ca manque peut être un peu de finesse, mais c'est pas grave moi j'ai emboîté le pas dès le début. Au propos d'Urlicht, l'orchestre me plait toujours, encore du voyage... par contre la mezzo à un timbre et un chant que je ne trouve pas très beaux.
- Classement:
G4 > D4 > B4 > A4 > E1
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| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Jeu 10 Avr 2014 - 11:38 | |
| On a jusqu'à quelle heure samedi pour participer ?
Peut-on avoir un délai jusque dimanche ? |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Jeu 10 Avr 2014 - 16:26 | |
| - aurele a écrit:
- On a jusqu'à quelle heure samedi pour participer ?
Peut-on avoir un délai jusque dimanche ? Oui aucun problème le délai peut être plus long. J'attends les avis de Siegmund, Horatio, Asinius Pollion, Warren60, Resigned, Olivier, Schmurz, et Saegel (pour son deuxième groupe). Je pense qu'il y auras un report plus important si certains n'ont pas fini. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Ven 11 Avr 2014 - 23:26 | |
| Je reviens du concert à Pleyel de cette symphonie. Difficile d'être totalement objectif tant ça prend aux tripes, c'est quand même autre chose que chez soi. Je n'ai aucunement envie de bouder mon plaisir en critiquant. J'ai vécu avec mon amie un beau moment musical. Un Urlicht que j'ai apprécié, un dernier mouvement terrible... et puis les cloches, les cuivres en coulisse, de belles sonorités... il y avait beaucoup de choses. J'ai eu le sentiment d'assister à une 2e symphonie respectée et totale. Et puis en tant que flûtiste amateur, j'ai un petit faible pour Magali Mosnier, tout respire la musicalité en elle. ... Le solo de téléphone portable dans le deuxième mouvement n'était pas très réussi par contre... |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE Sam 12 Avr 2014 - 8:40 | |
| Est-il possible de repousser le délai d'environ une semaine ? Mon emploi du temps ne me laissera l'occasion de participer qu'à partir de lundi prochain... |
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| Sujet: Re: Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE | |
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| | | | Écoute comparée: Mahler, 2e symphonie - LA SUITE | |
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