Retour sur ce concert.
Démarrage en demie teinte avec ce poème symphonique - première audition pour moi - une oeuvre d'une structure assez simple : un thème unique, qui circule entre les différents pupitres, avec des variations de tempi et d'intensité : agréable, donnée avec beaucoup de raffinement par l'orchestre mais aussi oubliable.
Le 4ème de Beethoven a été interprété - en cela je suis en désaccord avec les critiques - par Vogt avec beaucoup de sensibilité et de finesse : elle s'est notamment manifestée lors de la vaste cadence qui conclut le 1er mouvement - de nombreux interprètes ont écrit des cadences remarquables, en général d'une centaine de mesures - celle donnée par Vogt, je n'en suis pas absolument certain, pourrait etre celle de Rubinstein - on la retrouve dans l'enregistrement de Zimmerman avec Bernstein. Par contre j'ai retrouvé le défaut de Thielemann dans Beethoven : un excès de carrure, une interprétation davantage prussienne que viennoise - mais un final un très beau moment de musique, largement applaudi.
Changement d'ambiance après l'entracte.
Une vie de héros est une oeuvre, qui, il me semble, est un peu négligée par les orchestres français.
Créée en 1899, elle conclut et d'une certaine façon synthétise le cycle des grands poèmes symphoniques du compositeur. Oeuvre de vaste dimension, 45 minutes, elle comporte 7 mouvements enchaînés : elle se veut autobiographique.
Elle est pleine de dynamisme, d'humour et de verve - comme Don Quichotte, c'est aussi une oeuvre pour instrument soliste, ici le violon qui symbolise Pauline, l'épouse aimée et redoutée, interprétée par la "super soliste" de l'orchestre Yuki Manuela Janke.
Riche en contrastes, elle permet à l'orchestre - ici à un effectif maximal - de briller sous toutes ses facettes, et au chef de faire montre d'une maîtrise et d'une virtuosité sans faille.
Montfort
P S : le Philhar a Une vie de héros à son programme le 21 mars sous la direction de Chung : je serai curieux de savoir ce que ça donnera.