TCE, 15/03 : Grimaud, Nelsons & CBSO dans Brahms/Stravinsky

City of Birmingham Symphony Orchestra
Andris Nelsons direction
Hélène Grimaud piano

Brahms Concerto pour piano n° 1
Stravinsky Petrouchka (version de 1947)


C'était samedi soir au TCE. J'aime toujours autant le Brahms mais beaucoup moins l'interprétation d'Hélène Grimaud, qui compte pourtant parmi les références au disque comme chacun le sait. Certes mon impression est peut-être en partie faussée par mon placement (place à 5€ dans une loge du 4e étage quasiment située au-dessus du piano) mais j'ai l'impression que la mayonnaise n'a jamais pris.
L'une des explications était peut-être le tempo, assez lent (pas loin de 53 minutes me semble-t-il). Mais surtout, j'ai trouvé que Grimaud ne savait pas trop où elle allait (pas mal de ralentis qui à la fin deviennent vraiment pénibles), que même techniquement il y avait quelques accros et des traits pas très clairs, et qu'elle et le chef jouaient chacun de leur côté (alors qu'ils viennent d'enregistrer ensemble ce même morceau). Résultat, un manque de relief assez patent ce qui est un comble pour un tel concerto !
Et puis j'ai trouvé que Grimaud était très souvent couverte par un orchestre de Birmingham malheureusement plus sec que violent, notamment dans l'introduction, assez ratée à mon goût (mais tellement difficile à réussir). Pourtant Nelsons possède un tempérament et une fougue qui me laissaient espérer autre chose.
Mais de beaux moments tout de même (le morceau en lui-même, déjà !) : la sérénité du II et la coda du III avec une pianiste et un chef qui lâchent enfin la bride. Le public venu en nombre (TCE comble) a très applaudi Hélène Grimaud, habillée toute en blanc, sans obtenir de bis.

En revanche, aucune réserve sur Petrouchka que j'entendais seulement pour la deuxième fois. Je m'étais replacé au balcon, plein axe, et n'ai donc perdu aucune miette de la leçon de direction de Nelsons. Quelle présence incroyable ! Il donne tous les départs et accompagne ses musiciens du début à la fin ! Un vrai spectacle qui ne donnait pas l'impression d'être gratuit mais bien au service de l'orchestre. Et galvanisé de la sorte, le CBSO a livré, à mon goût, une interprétation de tout premier ordre. Mise en place impeccable et belle sonorité dans 3 premiers tableaux somptueux, et un quatrième où je me suis fais avoir par cette fin qui arrive très vite...

Mon seul souvenir de Petrouchka remontait à 3 ou 4 ans avec l'Orchestre de l'Opéra de Bavière dirigé par Kent Nagano à Besançon : j'avais trouvé ça très analytique, dépourvu de toute passion, y compris dans les danses et les valses. Je m'étais un peu ennuyé en fait. Impression tout à fait différence laissée par Andris Nelsons, que je voyais pour la première fois en concert et dont je comprends les louanges qui lui sont dressés.

A noter que le lendemain, le même chef et le même orchestre jouaient un autre concerto de Brahms, en l'occurrence celui pour violon avec Anne-Sophie Mutter, précédé de Don Juan de Strauss et suivi de Roméo et Juliette de Prokofiev.

J'ai adoré le concerto sous Grimaud et Nézet-Séguin en 2014. Pour être franc, la mayonnaise a pris dans le mouvement lent, hypnotique. Pour le premier mouv. c'était effectivement un peu lent, mais très senti. Ce mouvement avec toutes ses sections est presque une symphonie concertante. Très difficile à l'intégrer avec ce qui suit. Le finale était sublime.

En rappel, ils ont redonné le finale du concerto.