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Le deuxième souffle : Corneau vs Melville

Je suis tombé par hasard sur le câble sur la version Corneau de ce film : en fait je l'ai pris en cours de route, au moment de la fameuse "tirade du commissaire Blot" - c'est tout à fait fidèle au roman, très bien filmé, avec d'excellents acteurs : Daniel Auteuil, Michel Blanc, Eric Cantona.
Du coup j'ai eu envie de  revoir la version de Melville : si Corneau fait du beau travail, et il ne peut prétendre à égaler le génie de Melville  - le film est porté par deux acteurs formidables, dont c'est probablement leur meilleur role : Lino Ventura en Gu, et Paul Meurisse en commissaire Blot...

  Montfort

Montfort a écrit:

le film est porté par deux acteurs formidables, dont c'est probablement leur meilleur role : Lino Ventura en Gu, et Paul Meurisse en commissaire Blot...

Ah non, le meilleur film de Meurisse, c'est le deuxième des Dromard.

Viens de voir "Le loup de wall street" (en vost);

Je suis fan de Scorcese mais je trouve que là il tourne un peu -voire beaucoup- en rond :

Money, sexe and drogue (a lot) and violence (a bit) / the rise (l'ascension), the fall (la chute).

Heureusement l'ultime séquence  - dans le subway - rachète tout puisqu'on dirait qu'il a lui même compris.

Le film reprend effectivement très exactement la structure de Casino (et aussi des affranchis mais je n'ai pas encore vu ce dernier), ce qui m'a intéressé c'est a quel point cette fois-ci les personnage dépeint était absolument dépourvu de toute forme de grandeur tragique, là ou les truands de Casino pour affreux et vulgaire qu'il soit pouvait malgré tout émouvoir et suscité l'empathie a la manière des monstres shakespearien, c'est totalement impossible dans le loup de wall street ou les trader sont dépeint comme de sinistre pantin complétement abrutie par la drogue et le sexe et ayant toute notion de dignité, et il n'y a rien qui puisse les sauver et l'empathie est impossible (elle l'a été pour moi en tout cas). Le regard de Scorsese est sans pitié sur ses anti-héros, le film est souvent drôle mais il laisse un malaise. La tragédie de Casino est devenus une sombre farce (et ça n'a rien de péjoratif dans ma bouche)

Aprés oui Scorsese se répète pas mal depuis quelques temps et depuis Gangs of New York (qui malgré ses imperfections patentes est quand même sacrément impressionnant) ses films n'ont plus l'originalité qu'ils pouvaient avoir dans les années 70-80-90, mais je trouve qu'il arrive a garder un niveau tout a fait honorable.

Parsifal a écrit:

je trouve qu'il arrive a garder un niveau tout a fait honorable.

On est bien d'accord.

Sur les personnages aussi et leur comparaison avec ceux des précédents metrages.

Mais pourquoi un maître s'interesse-t-il à des personnages sans cesse plus falots ?

(Sauf encore une fois à considérer la dernière scène comme la clé de lecture)

malko a écrit:

(Sauf encore une fois à considérer la dernière scène comme la clé de lecture)

tu en fait quel interprétation toi?

Que ce qu'il fait c'est bien du cinéma et que cela ;

Puisque c'est fait pour égayer -un peu- le peuple des transports en commun;

L'égayer en lui dépeignant la vie dorée - et  l'immanquable chute comme de bien entendu- de celui qui ne s'est pas contenté de se laissé transporter en metro mais a entendu, lui, chevaucher des Ferrari.

C'est une heureuse distanciation finale de Scorsese avec son propre discours CINEMATOGRAPHIQUE.

En contrebande -un mot qu'il déclare adorer- il semble nous dire d'oser être des loups nous mêmes -d'ou le morne regard de l'agent pourtant censé triompher...

Autrement dit, Scorsese finit par nous dire de ne pas croire au propos dénonciateur de son film : C'est du cinéma.

Monuments men de et avec George Clooney. Pour une fois le monsieur n'en fait pas des tonnes; beau film belles images et beaux décors

The Conjuring — James Wan fait un petit peu tout le temps le même film, mais quand il réussit son coup ça vaut tous les torture porn du monde, sachant qu'il fut l'initiateur du genre lui-même avec Saw... Un bon film, bien flippant et très bien réalisé, dont je parle un petit plus longuement ici pour qui cela intéresse.

J'ai beaucoup aimé l'actrice chilienne Paulina García dans Gloria

calbo a écrit:

Monuments men de et avec George Clooney. Pour une fois le monsieur n'en fait pas des tonnes; beau film belles images et beaux décors

La critique a été très sévère pour ce film, taxé souvent de "monument d'ennui".
Sur le fond, il est reproché au film une déformation des événements, avec une survalorisation du role des USA au détriment des autres protagonistes - c'est vrai notamment pour Rose Valland, dont le role - interprété par la superbe Cate Blanchett - n'est pas reconnu à sa juste valeur.

  Montfort

The Canyons - Paul Schrader

Ce film a été très largement descendu par la critique - pourtant je n'ai pas regretté de l'avoir vu.

Paul Schrader est un personnage controversé à Hollywood.
Il a été scénariste de films marquants : Obsession de Brian de Palma ou Taxi Driver.
Il a réalisé de nombreux films - je suis allé voir celui là parce qu'il semble renouer avec une des obsessions de Schrader : la dénonciation puritaine de la perversion de la société américaine - c'est un thème central de films comme Hardcore, American gigolo voire Blue collar.

Et de fait The Canyons - dont le scénario est signé Bret Easton Ellis - peut s'inscrire dans cette veine.
Film à petit budget, financé en partie par le crowdfunding, il fait le portrait de personnages manipulés par un pervers dangereux, Christian - joué par l'acteur porno James Deen, vraiment inquiétant - il est lui-même prisonnier d'un système où il doit faire semblant de s'amender pour continuer à recevoir l'argent de sa famille qui lui permet de maintenir un train de vie somptuaire, et une vie corrompue.
Les autres acteurs - des inconnus - Amanda Brooks, Tenille Houston, Nolan Gerard Funk sont excellents.
Une mention particulière pour Lindsay Lohan : cette actrice est davantage connue pour ses frasques et ses démêlées avec la justice - elle joue un role essentiel, à la fois comme co-productrice et compagne de Christian. On peut difficilement dire qu'elle s'attribue un beau role, tant son personnage dégage une aura de sexualité malsaine et aussi d'une forme de masochisme : il faut la voir implorer Christian au moment où elle va le quitter, alors qu'elle a compris qu'il est un criminel...

J'encourage donc ceux qui ont vu les Schrader des années 80, notamment American Gigolo à voir ce film.

 Montfort

Les Amours d'Astrée et Céladon : pas grand-chose à en dire, si ce n'est que c'est assez gracieux et qu'on y voit de jolies jeunes filles souvent dévêtues et un encore plus beau jeune homme... et que j'en ai fini après ce visionnage avec mon intégrale Rohmer *, entamée en salle il y maintenant, gaaargle, comme le temps file vite, 45 ans avec Ma nuit chez Maud.

* Parsifal !

Pasolini : L'évangile selon saint Mathieu

Très beau film.
J'ai beaucoup aimé les images : le noir et blanc, les lieues de tournages (dont l'endroit utilisé pour le Second Temple), les visages surtout (tous très très bien trouvés) très marquants.
Il y a clairement le parti pris de ne surtout pas rajouter de l'emphase, du lyrisme, du mysticisme ... Alors c'est plutôt une bonne chose, mais p être est il allé un peu trop loin sur ce plan.
La musique : du Bach essentiellement plutôt bien placé, et un peu de gospel qui tranche un peu niveau ambiance, mais qui en fait sont très bien insérés, et c'est plutôt une bonne idée.

Merci Cololi de venir parler du chef d'oeuvre de Pasolini pour ratrapper le message d'Alifie le chef des adorateur de Satan!  

Plus sérieusement je trouve le Pasolini magnifique, justement c'est le film d'un vrai mystique (bien qu'athée) le choix du réalisme et de la secheresse loin d'empécher le sacré de s'épanouir l'incarne véritablement. C'était d'ailleurs son credo, quand il filme les prostitué et les voyous dans Accotone et Mama Roma les plans sont composé de maniére a faire référence a des oeuvres sacrés, au contraire ici et aussi dans ses films mythologique (Médée, Oedipe roi) on a droit a un style réaliste, sec, avec caméra tremblé et a priori sans esthétisme.

Spoiler:

Superbe montage, Parsifal !

Ce film sublime est sorti un an après l'iconoclaste et réjouissant court métrage La Ricotta, un petit chef d'oeuvre du genre qui a valu pas mal d'ennuis à Pasolini (interdiction de sortie par la censure, peine de prison avec sursis) avant que tout ne soit annulé à la sortie de L'Evangile selon Saint Mathieu, qui avait forcément beaucoup plus plu à l'Eglise (cf. wikipédia par exemple).

Parsifal a écrit:

au contraire ici et aussi dans ses films mythologique (Médée, Oedipe roi) on a droit a un style réaliste, sec, avec caméra tremblé et a priori sans esthétisme.

(pour de vrai cette fois) à propos de Médée, une des films plastiquement les plus bouleversants que j'ai pu voir (avec ceux d'Antonioni, il est vrai, ceci explique peut-être cela, vu nos habituels écarts).

Ceci dit, si tu en as vu une copie vidéo, oublie-là et débrouille-toi pour voir à la première occasion en salle la copie magnifiquement restaurée il y a quelques années.

j'ai dit a priori sans esthétisme, pas que c'était moche. Ce que je veux dire c'est que Médée n'est pas vraiment ce que j'appelle un film lécher, en dépit de l'extravagance des costumes et de certains décors, on dans quelques chose de plus sec, ça hérite en partie du néoréalisme. (et j'ai vu justement vu le film au cinéma en version restauré au dernier cinémed, avec Mama Roma et Salo) et la caméra tremble dans Médée c'est pas Théoréme.
Ca n'empéche pas le film d'être plastiquement trés beau

Sur les à priori esthétiques, on ne sera probablement que très rarement d'accord (comme sur certains cinéastes que nous fréquentons de façon antagoniste), mais ça n'est évidemment pas plus grave que ça.

Par contre, pour

Citation :

j'ai vu justement vu le film au cinéma en version restaurée

... il y a une papardelle de films qui doivent impérativement être vus en salle, et celui-ci en fait partie.

Tout ce que je veux dire c'est que le film est évidemment très recherché plastiquement, mais que ça ne correspond a l'idée classique de l'esthétisme (on n'est pas chez Visconti quand même)

Vu deux films d'un cinéaste qui fut il y a quelques qualifié par un membre éminent de ce forum (dont je ne citerais pas le nom afin de lui épargner l'humiliation que devrait légitimement lui valoir ces propos   ) de "nain cinématographique" dont "la direction d'acteur n'est pas le fort"

I remember mamma de Georges Stevens
Un film magnifique, la vie d'une famille d’immigrés norvégiens aux États Unis. C'est une chronique du quotidien, qui prend son temps qui oscille constamment entre rire et larme et dresse finalement pas mal de subtilité (grâce a la mise en scène génial de Stevens) une galerie de caractère tout a fait attachante. Et il y a probablement une des plus belle scènes de mort de l'histoire du cinéma loin de toutes forme de pathos, elle est paradoxalement lumineuse et se déroule dans la sérénité. Un vrai beau film humaniste qui ne correspond pas forcément aux clichés que l'on assimile a Hollywood. Porté par des acteurs aux sommet a commencer par Irenne Dunne et Oscar Homolka dont les prestations suffisent a montrer que Stevens était un très bon directeur d'acteur.

et revue Géant
et je maintiens ce que j'avais déjà dit c'est l'un des films les plus enthousiasmant du Hollywood des années 50, un authentique chef d'oeuvre a la fois saga familiale avec certes tout ce que ça peut impliquer de convention qu'on peut juger mélodramatique (mais ce n'est pas un défaut), mais qui permet d'embrasser les évolutions de l'Amérique durant la première moitié du XX éme siècle, et formellement la mise en scène de Stevens est puissamment original et évocatrice faisant comme je l'ai déjà dit le pont entre le classicisme hollywoodien et la modernité naissante dans le cinéma américain, la mise en scène est toujours inspiré et a mille lieu de toutes forme d'académisme et on ne peut pas dire que Stevens n'avait pas un sacré sens de l'espace et du cadre (et y voir un cinéaste académique et lourdingue est un contresens qui confine a l'aveuglement  ).
Et on ne peut pas dire que les acteurs sont mauvais Stevens est probablement un des seuls avec Sirk a avoir su faire quelques chose de Rock Hudson, quand au reste du casting entre James Dean, Liz Taylor et le jeune Dennis Hopper je pense que ça se passe de commentaire.

en fait la derniére fois que tu l'as vu tu as confondu avec la série Dallas? c'est pas tout a fait le même JR tu sais   

J'ai beaucoup aimé Her. Je l'ai vu seul à la Défense. En sortant, dans l'escalator au milieu des tours illuminées, j'ai cru que le film continuait, c'est assez troublant...

L'Insoumise de William Wyler

Ce film me permet de continuer de découvrir la filmographie éditée de Bette Davis. Je l'ai regardé en VOST. Je n'ai pas vu Autant en emporte le vent qui était le film concurrent et intimement lié à cet autre film car Davis voulait incarner le rôle de Scarlett O'Hara. Je trouve sa présence toujours magnétique, son jeu d'une grande justesse (voir la scène entre l'épouse de Pres et Julie à la fin, une des plus belles du film à mon goût). Je la préfère néanmoins dans Eve. La musique de Steiner est superbe, les costumes sont somptueux, Henry Fonda est très séduisant et a de la prestance. C'est le deuxième film de Wyler que je voyais après Ben-Hur il y a déjà quelques années de cela. Le prochain film que je verrai avec Bette Davis sera La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre. Le coffret Bette Davis est malheureusement horriblement cher et on ne peut le trouver que d'occasion. Il comporte Victoire sur la nuit, autre film qui m'intéresserait énormément. Il est disponible à la médiathèque qui propose le plus de films mais visible uniquement sur place, je suppose que la qualité ne doit pas être exceptionnelle. Plusieurs autres films avec Bette Davis disponibles dans le coffret dont je parle ne sont pas disponibles en médiathèque à Montpellier.

Resigned a écrit:

J'ai beaucoup aimé Her. Je l'ai vu seul à la Défense. En sortant, dans l'escalator au milieu des tours illuminées, j'ai cru que le film continuait, c'est assez troublant...

Je confirme que Her est un excellent film qui part d'un postulat SF traité de façon assez intéressante, puisque son univers futuriste est construit a partir de vue (magnifiquement filmé) de ce que les villes actuel ont de plus contemporain (les grande tour de verre et de métal) mêlé a des éléments retros qui assure un léger dépaysement. Bien sur comme c'est très bien filmé avec une image a la texture lisse (mais pas artificiel) ça suffit a certains pour parler de superficialité et d'esthétique publicitaire sans voir que ça sert le propos et même la poésie du film. Ce n'est ni un mélodrame, ni une comédie romantique comme je l'ai entendu dire par certains imbécile, c'est un film sur l'amour qui flirte parfois avec la mièvrerie (les lettres qu'écris le personnages et devant lesquels tout le monde bave d'admiration, ça fait légérement Marc Levy aussi bien pour le contenus des lettre que pour les réactions qu'elles suscitent) mais n'y tombe jamais et reste toujours juste dans son portrait de la solitude urbaine contemporaine a l’ère des communications virtuelles. Spike Jonze trouve l'équilibre entre la froideur de ce monde ou le contact humain réel semble supplanter par les nouvelles technologies (mais la fin du film ne nous laisse pas sur une note pessimiste) et l'histoire d'amour lumineuse et totalement improbable entre Joachim Phoenix et son ordinateur (ou plutôt le logiciel doué de conscience qu'il a installer sur son ordinateur). C'est en tout cas un trés beau film, une sorte de poème sur l'amour et la solitude qu'on peut trouver un peu long mais qui ne manque pas de finesse.

Pasolini : Médée

        

(et merci à Sud pour avoir sorti le nom d'un film dans le jeu des films à coucher dehors ... qui a éveillé ma curiosité ... et qui du coup m'a fait connaître ce réalisateur)

TCM continue à avoir une programmation intéressante, qui me permet de découvrir d'excellents films méconnus :

 M 15 demande protection - la traduction française du titre est débile - The deadly affair de Sidney Lumet, sur un scénario de John Le Carré, avec Simone Signoret, Charles Mason et Maximilian Schell - excellent film d'espionnage, dans l"atmosphère poisseuse du Londres de la fin des années 50.

Les quatre cavaliers de l'Apocalypse - un Minelli de 1961 avec Ingrid Thulin, Glenn Ford, Charles Boyer - fresque baroque et flamboyante, servie par une distribution exemplaire - Glenn Ford, acteur de second rang est ici fascinant en riche oisif qui finit par mourir en héros.

  Montfort

Le pont des arts, d'Eugène Green

pas trop dégueulasse.  

Montfort a écrit:

TCM continue à avoir une programmation intéressante, qui me permet de découvrir d'excellents films méconnus :

 M 15 demande protection - la traduction française du titre est débile - The deadly affair de Sidney Lumet, sur un scénario de John Le Carré, avec Simone Signoret, Charles Mason et Maximilian Schell - excellent film d'espionnage, dans l"atmosphère poisseuse du Londres de la fin des années 50.

Les quatre cavaliers de l'Apocalypse - un Minelli de 1961 avec Ingrid Thulin, Glenn Ford, Charles Boyer - fresque baroque et flamboyante, servie par une distribution exemplaire - Glenn Ford, acteur de second rang est ici fascinant en riche oisif qui finit par mourir en héros.

  Montfort

C'est douloureux, un peu, cette histoire de TCM depuis que les programmations ont changé. Autrefois c'était vraiment une chaine où on pouvait récupérer des raretés, maintenant le catalogue est devenu plus "convenu". Je sais bien qu'il y a des explications économiques et que la chaine n'a jamais aussi bien marché mais pour les "collectionneurs" compulsifs dans mon genre il n'y a plus rien à glaner.   

Parsifal a écrit:

Vu deux films d'un cinéaste qui fut il y a quelques qualifié par un membre éminent de ce forum (dont je ne citerais pas le nom afin de lui épargner l'humiliation que devrait légitimement lui valoir ces propos   ) de "nain cinématographique" dont "la direction d'acteur n'est pas le fort"

I remember mamma de Georges Stevens
Un film magnifique, la vie d'une famille d’immigrés norvégiens aux États Unis. C'est une chronique du quotidien, qui prend son temps qui oscille constamment entre rire et larme et dresse finalement pas mal de subtilité (grâce a la mise en scène génial de Stevens) une galerie de caractère tout a fait attachante. Et il y a probablement une des plus belle scènes de mort de l'histoire du cinéma loin de toutes forme de pathos, elle est paradoxalement lumineuse et se déroule dans la sérénité. Un vrai beau film humaniste qui ne correspond pas forcément aux clichés que l'on assimile a Hollywood. Porté par des acteurs aux sommet a commencer par Irenne Dunne et Oscar Homolka dont les prestations suffisent a montrer que Stevens était un très bon directeur d'acteur.

Absolument d'accord sur tout, sauf que le fait qu'Irene Dunne soit excellente (voire extraordinaire) n'a pas grand chose à voir, à mon avis, avec Stevens : elle l'est partout et dans tout. C'est une des actrices les plus constamment bonne que je connaisse.

aurele a écrit:

L'Insoumise de William Wyler

Ce film me permet de continuer de découvrir la filmographie éditée de Bette Davis. Je l'ai regardé en VOST. Je n'ai pas vu Autant en emporte le vent qui était le film concurrent et intimement lié à cet autre film car Davis voulait incarner le rôle de Scarlett O'Hara. Je trouve sa présence toujours magnétique, son jeu d'une grande justesse (voir la scène entre l'épouse de Pres et Julie à la fin, une des plus belles du film à mon goût). Je la préfère néanmoins dans Eve. La musique de Steiner est superbe, les costumes sont somptueux, Henry Fonda est très séduisant et a de la prestance. C'est le deuxième film de Wyler que je voyais après Ben-Hur il y a déjà quelques années de cela. Le prochain film que je verrai avec Bette Davis sera La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre. Le coffret Bette Davis est malheureusement horriblement cher et on ne peut le trouver que d'occasion. Il comporte Victoire sur la nuit, autre film qui m'intéresserait énormément. Il est disponible à la médiathèque qui propose le plus de films mais visible uniquement sur place, je suppose que la qualité ne doit pas être exceptionnelle. Plusieurs autres films avec Bette Davis disponibles dans le coffret dont je parle ne sont pas disponibles en médiathèque à Montpellier.

Victoire sur la nuit est peut-être encore disponible à l'unité ? Dans ces cas là n'hésite pas : c'est un Warner donc une zone Zéro et il y a des sous-titres. Et surtout, effectivement, c'est peut-être le meilleur rôle de Davis.

"Davis voulait incarner le rôle de Scarlett O'Hara" ... c'est tellement le bordel cette histoire de Davis/Scarlett que je pense qu'aujourd'hui on ne peut être sûr de rien. Je ne pense qu'elle ait courru derrière le rôle ou réalisé les enjeux en fait.

Francesco a écrit:

Parsifal a écrit:

Vu deux films d'un cinéaste qui fut il y a quelques qualifié par un membre éminent de ce forum (dont je ne citerais pas le nom afin de lui épargner l'humiliation que devrait légitimement lui valoir ces propos   ) de "nain cinématographique" dont "la direction d'acteur n'est pas le fort"

I remember mamma de Georges Stevens
Un film magnifique, la vie d'une famille d’immigrés norvégiens aux États Unis. C'est une chronique du quotidien, qui prend son temps qui oscille constamment entre rire et larme et dresse finalement pas mal de subtilité (grâce a la mise en scène génial de Stevens) une galerie de caractère tout a fait attachante. Et il y a probablement une des plus belle scènes de mort de l'histoire du cinéma loin de toutes forme de pathos, elle est paradoxalement lumineuse et se déroule dans la sérénité. Un vrai beau film humaniste qui ne correspond pas forcément aux clichés que l'on assimile a Hollywood. Porté par des acteurs aux sommet a commencer par Irenne Dunne et Oscar Homolka dont les prestations suffisent a montrer que Stevens était un très bon directeur d'acteur.

Absolument d'accord sur tout, sauf que le fait qu'Irene Dunne soit excellente (voire extraordinaire) n'a pas grand chose à voir, à mon avis, avec Stevens : elle l'est partout et dans tout. C'est une des actrices les plus constamment bonne que je connaisse.

je ne disais pas ça pour réduire son talent, mais pour défendre Stevens qui fut ici l'objet de lâches attaques   

Je sais bien mais du coup l'argument est moins fort. Si ça avait été Zsa-Zsa Gabor ça aurait eu plus d'impact.

De toute manière seuls ceux qui cumulent plusieurs handicaps peuvent être sourds et aveugles au talent de Stevens, donc on s'en fiche.   

Cela dit plutôt qu'être un bon directeur d'acteurs, je pense qu'il avait un talent impressionnant de "casteur". Il n'y a qu'à voir ce qui se passe dans Shane ou Géant justement.

Oedipe roi de Pasolini :

Premier film du réalisateur italien vu hier soir.

Les premières scènes pour moi avec ce lien mère-fils sont belles même si cela peut dérouter de se retrouver au XXe siècle.

Pasolini suit scrupuleusement le mythe ensuite. Le moment où Oedipe marche et erre après avoir pris connaissance de la prophétie est un peu long et répétitif tout comme la scène du meurtre de Laïus.

Les décors naturels sont superbes tout comme la plupart des costumes.

Franco Citti, acteur fêtiche de Pasolini est un Oedipe très engagé sur le plan dramatique, avec énormément de présence.
La belle Silvana Mangano, même quand elle ne parle pas est une superbe Jocaste, actrice que je trouve fascinante et que je connaissais déjà dans trois autres films.
Alida Valli est une bonne Merope.
Excellents Carmelo Bene en Créon et Julian Beck en Tirésias. Les scènes entre le devin aveugle et Oedipe sont particulièrement marquantes.

La fin du film nous ramène au XXe siècle et je pense que Pasolini aurait dû s'arrêter à la fin du mythe, je trouve que cela n'apporte pas grand chose. Certes, cela se fait en écho du début du film.

La trilogie de la vie est souvent empruntée à la médiathèque donc le prochain film que je verrai sera Medea.

Je vais bientôt voir Œdipe   

En tout cas ce qui est sûr c'est que Médée est un chef d'œuvre de 1° plan   
Rien que pour la beauté des images il mérité déjà ce titre.

Francesco a écrit:

Victoire sur la nuit est peut-être encore disponible à l'unité ? Dans ces cas là n'hésite pas : c'est un Warner donc une zone Zéro et il y a des sous-titres. Et surtout, effectivement, c'est peut-être le meilleur rôle de Davis.

Amazon.fr indique zone 1 et c'est disponible en occasion uniquement, ce qui fait que je n'ai pas trop confiance.

Les Warner sont des faux zone 1 ... ils sont tous all zone en réalité. Même si tu n'achètes pas Dark Victory c'est toujours bon à savoir.   

Je n'ai pas confiance dans le fait que le DVD soit d'occasion. Dommage que ce coffret soit épuisé depuis longtemps car il y avait notamment La lettre si je ne me trompe pas. La vipère doit également être un film dans lequel il faut la voir.

Dans le coffret il y a des indispensables (La Lettre, l'Insoumise, Victoire sur la nuit, Femme aimée et toujours jolie, Une femme cherche son destin), Baby Jane (qui est culte mais pas pour moi), des choses moins frappantes aussi (Femmes marquées c'est du bon Warner Noir mais ce n'est pas génial non plus) ...

Il y avait aussi deux coffrets Warner américain avec ces mêmes films et d'autres plus rares (Jalousie, In This our life que j'adore) toujours all zone (en fait ça reprenait les DVDs disponibles aux USA). Je ne sais pas si ça existe hors occasion mais autrefois ça n'était pas cher du tout.

La Vipère était une production Goldwyn donc ça ne figure pas dans le même catalogue, mais oui c'est un des Davis à voir (mais en fait à leur manière ils sont tous à voir, en particulier ceux de la décade 38-49.)

Dommage que tout n'ait pas été publié en France ou dans des éditions au moins sous-titrées.

Certes, faut chercher ailleurs que sur amazon.fr, même pour les occasions.

Un petit détour en guise de cheveu sur la soupe... J'espère que tout le monde va bien !

La Guerre des Mondes — Celui de 1953, donc sans Tom Cruise, ce qui est une bonne chose, mais avec tellement d'emphase et de clichés que ça ne suffit pas. Comme on dit dans les services gériatriques : ce n'est pas parce que c'est vieux que c'est forcément bon. J'en parle un petit peu plus longuement ici pour qui cela intéresse.

Le Dernier pub avant la fin du monde — Moui, aucun doute, Shaun of the dead et Hot fuzz étaient meilleurs. Celui-ci n'est pas mauvais, mais il surprend moins, et on ne marche dedans que parce qu'on accepte de le faire, en mettant de côté les éléments scénaristiques qui laissent tout de même un peu perplexes. J'en parle encore un petit peu plus longuement ici pour qui cela intéresse.

A la poursuite d'octobre rouge de John McTiernan

Certes le scénario tiré d'un roman de Clancy adopte un point de vue totalement américain sur la guerre froide, cela dit ça n'est pas caricaturale et surtout la mise en scène John McTiernan est exceptionnelle subtile et en même très efficace avec le montage alterné entre les bateaux et les différents sous marins la tension est maintenu en permanence, comme d'habitude chez McTiernan tout est une affaire d'organisation de l'espace et sa maitrise du cadre et du positionnement dans le cadre est une fois de plus bluffante. Ce qui est bluffant aussi c'est le traitement du son c'est absolument virtuose. En bref un film brillantissime et assez difficile a classifié ce n'est pas vraiment un film d'action comme on peut le dire des Die Hard ou de Predator, ça ressemble a un film de guerre mais ce n'en est pas vraiment un puisqu'il n'y a pas de guerre en tant que tel et ce n'est pas non plus un film d’espionnage, c'est un mélange de tout ça et on pourrait probablement le qualifier de film d'aventure.
et je veux être Sean Connery quand je serais grand!   

Eisenstein : Le cuirassé Potemkine

J'ai bien aimé. Des images fortes ... une musique de Meisel géniale (pendant toute la première partie on dirait un russe qui a mangé du Berg). Même si c'est loin de la force de Metropolis ou les Nibelungen.
La faute à quoi ? Film trop court à mon avis et trop découpé en petites scènes. Et puis ... c'est un film de propagande clairement ...

L'or se barre (The Italian Job) de Peter Collinson avec Michael Caine.
L'histoire d'un casse d'une réserve d'or de Fiat par des britanniques.
C'est le genre de film que j'adore, avec des courses poursuites invraisemblable (les voitures passent par les égouts, les toits).
Et Michael Caine doublé par Michel Roux !

My sweet pepper land : Le film se déroule au Kurdistan à la frontière de la Turquie de l'Iran et de l'Irak dans un petit village ou règne un caïd qui voit arriver un nouveau commandant de police et une jeune institutrice rebelle. L'affrontement est sévère mais il tourne à l'avantage des deux jeunes gens. Le couple de jeunes premiers est superbe et les décors somptueux     

ah j'ai vu ce film je crois, a un festival l'année derniére c'est assez drôle une espéce de variation sur le western au Kurdistan, avec cette magnifique réplique au début: "maintenant que nous sommes en démocratie nous allons pouvoir appliquer la peine de mort"   

Parsifal a écrit:

A la poursuite d'octobre rouge de John McTiernan

ça ressemble a un film de guerre mais ce n'en est pas vraiment un puisqu'il n'y a pas de guerre en tant que tel et ce n'est pas non plus un film d’espionnage, c'est un mélange de tout ça et on pourrait probablement le qualifier de film d'aventure.

Les films de sous-marins sont quasiment un genre en soi, la plupart du temps assez

la règle souffre quelques exceptions, comme :

Ah Steven un jour il seras reconnus comme l'artiste majeur et incompris qu'il est   

"Un bellissimo novembre" de Mauro Bolognini ; dans ma série classiques-italiens après "Rittrato di famiglia in un interno" de Visconti.
Sinon, il y a eu, récemment : "La Vérité " et "Les Diaboliques" de Clouzot.
Tout ça pour dire qu'en ce moment, j'évolue dans un environnement cinématographique qui travaille la profondeur de champ pour y chercher/déjouer les faux-semblants ; comme une subversion d'une certaine réalité diffractée en autant de feuilles de paravent (mais j'ai été formé/déformé par Chabrol).