Opéra de Bordeaux saison 2014/2015

La saison vient de paraître ...

Quelle déception !!! C'est vraiment pitoyable.

Puccini : La Bohème
Glanert : La journal de Nijinsky
Rameau : Dardanus
"Novart" (et oui c'est un grand compositeur ...) : Pierrot lunaire cabaret 30 ... Le Pierrot de Schoenberg ... mais dont j'ai l'impression qu'ils ont fait n'importe quoi.
Wagner : Tristan und Isolde
Bellini : Norma

En version concert : Berlioz : La Damnation de Faust

Mais quel scandale ... 6 "opéras" scéniques seulement quand on en a normalement 7 ou 8 ! Et encore 6 opéras c'est gentil car ils incluent Pierrot lunaire qui n'est évidemment pas un opéra (mais quel traitement vont ils lui faire subir ... je crains le pire). Donc 5 opéras seulement ... En version concert on avait 2 opéras normalement ce n'est plus que un ...
C'est déprimant ...
Il faut voir le bon côté ... je vais faire de grosses économies !

Une saison de quatuor réduite à se plus simple expression : 2 concerts !!!!!!! Mais pourquoi pas les supprimer directement ça serait encore mieux non ?

Quant aux concerts symphoniques ... rien d'excitant franchement ...
A noter qu'il y aura une création de Connesson. Qu'il y aura Correspondance et le Temps l'horloge de Dutilleux.
L'ouverture aux orchestres invités ... c'est terminé !!

Bon franchement            

Ahhh j'oubliais les ballets !!!!

Casse-noisette et ... le Lac des cygnes !   

Avec une telle saison, je serais maire de Bordeaux je ferais fermer cette institution pour "manquement à sa mission de service public".

1 seul concert pour sauver la saison :

Gens chantant Fauré  / Debussy / Hahn / Poulenc

http://www.opera-bordeaux.com/detail-spectacle/concert-3/gens-manoff-876.html

Il y aura également la Grande Messe de Mozart ... mais c'est Pichon à l'auditorium, donc je passe mon tour comme on dit.

Pour Tristan, distribution sympa? Quelle mise en scène? Chef?

Col, si j'en crois ton titre, on fait un bis repetita de la saison en cours    

Bonjour,
personnellement le programme 2014- 2015 me va plutôt mieux que celui de l'actuelle saison.
Certes, pour la musique de chambre c'est un peu léger et on aurait sans doute apprécié deux ou trois opéras de plus. Néanmoins pouvoir assister à la représentation de Norma, Tristan, Dardanus et la bohême en un même lieu sur une saison, il y a pire...
Côté solistes et récitals, Gastinel, Grimaud, Dessay, Gens , Repin, Berezovski, Kissin, Lupu, Mullova, Carmignola … Là aussi il y a pire sans doute.
Pour les concerts symphoniques il y aura également quelques belles soirées auxquelles je ne manquerai pas d'assister. Beethoven est bien représenté, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Enfin pour les ballets, je conçois que l'on ne fait pas preuve d'une grande originalité mais après avoir apprécié "Romeo et Juliette" en décembre dernier, ma fille (14 ans) rêvait de voir un jour « le lac des cygnes » (une reminiscence de "Barbie lac des cygnes" sans doute ). La programmation fait donc bien les choses.
Bref, tout cela pour dire que ce n'est quand même pas tout à fait la Berézina.   

charles33 a écrit:

Bonjour,
personnellement le programme 2014- 2015 me va plutôt mieux que celui de l'actuelle saison.
Certes, pour la musique de chambre c'est un peu léger et on aurait sans doute apprécié deux ou trois opéras de plus. Néanmoins pouvoir assister à la représentation de Norma, Tristan, Dardanus et la bohême en un même lieu sur une saison, il y a pire...
Côté solistes et récitals, Gastinel, Grimaud, Dessay, Gens , Repin, Berezovski, Kissin, Lupu, Mullova, Carmignola … Là aussi il y a pire sans doute.
Pour les concerts symphoniques il y aura également quelques belles soirées auxquelles je ne manquerai pas d'assister. Beethoven est bien représenté, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Enfin pour les ballets, je conçois que l'on ne fait pas preuve d'une grande originalité mais après avoir apprécié "Romeo et Juliette" en décembre dernier, ma fille (14 ans) rêvait de voir un jour « le lac des cygnes » (une reminiscence de "Barbie lac des cygnes" sans doute ). La programmation fait donc bien les choses.
Bref, tout cela pour dire que ce n'est quand même pas tout à fait la Berézina.   

Quand même ... Le lac des cygnes c'est quasiment tous les ans ...   

A quand Pierné, Poulenc, Gaubert (entre autres ... je en suis pas du tout connaisseur du répertoire de ballet) ? A quand les ballets de Proko (en dehors de Roméo) ? A quand les tonnes tous les ballets russes non connus (en dehors des 3 grands Stravinski) ?? Et tous ceux que j'oublie ... Villa-Lobos ou Milhaud ? Bref à quand une véritable exploration du répertoire ?

Pour ma part les interprètes viennent derrière les œuvres.

Et puis franchement comment expliquer cette diminution du nombre d'opéra ? (scéniques comme version concert) Faire toujours plus d'économies ... Les tarifs augmentent, les impôts aussi (eux).

Pourquoi avoir arrêté la politique encore très débutante des orchestres invités ?

Bonjour,

J'ai entamé la nouvelle saison à l'Opéra National de Bordeaux avec plaisir en allant voir La Bohème hier soir (vendredi).

Direction, Paul Daniel
Mise en scène, Laurent Laffargue, reprise par Clovis Bonnaud et Sophie Petit
Décors, Philippe Casaban et Eric Charbeau
Costumes, Hervé Poeydomenge
Lumières, Patrice Trottier

Rodolfo, Sébastien Guèze
Mimi, Nathalie Manfrino
Marcello, David Bizic
Musetta, Georgia Jarman
Colline, Nahuel di Pierro
Schaunard, Riccardo Novaro
Alcindoro, Jean-Philippe Marlière
Benoit, David Ortega
Parpignol, Alexis Defranchi

Tous les ingrédients ont été réunis pour faire une soirée exceptionnelle. La mise en scène de L. Laffargue est claire et dynamique, le jeu des personnages très réaliste, le tout en adéquation parfaite avec la musique de Puccini. Dans ces conditions, l'histoire touche directement et immédiatement le spectateur. D'autant plus que la musique est bien servie grâce à la direction dynamique et délicate de Paul Daniel. Sébastien Guèze et Nathalie Manfrino forment un couple d'acteurs--chanteurs crédible physiquement et sur le plan du jeu, tout autant que vocalement. La diction de S. Guèze est admirable.

En résumé, j'ai passé une excellente soirée. J'ai (enfin) ressenti le frisson de La Bohème !

(À noter que la première (vendredi 26.09) avait été retransmise en direct dans les cinémas CGR.)

Après un concert d'ouverture au programme bien cliché (on se croirait presque chez radio classique dans le genre on enchaîne les tubes du classique...)
mais malgré tout très bien joué, la saison symphonique commence vraiment avec le concert Greenwood/Mahler.

Comme l'année précédente, Paul Daniel au podium nous fait une introduction à la 5ème symphonie avec une création française d'après la BO du film There will be Blood.
Un pastiche sympathique qui 1- perd beaucoup de son intérêt sans l'image 2- dont l'arrangement est plutôt faible dramatiquement et structurellement et 3- dont on aurait tout à fait pu se passer dans ce concert. Soit dit en passant, je n'ai rien contre la musique de film ans les salles de concert, encore moins contre la musique de ce film que j'aurais du voir depuis très longtemps, mais quitte à proposer une ouverture à la 5ème de Mahler, autant proposer quelque chose de plus consistant et plus directement lié à l'univers de Mahler non?

Venons au colosse mahlerien. Je tient à dire que j'ai toujours trouvé cette symphonie un peu surestimée, et je la place volontiers parmi les symphonies de Mahler que j'apprécie moins.
Cependant, je reste ouvert et heureusement car Paul Daniel (comme l'année dernière avec la 2ème) y fait des merveilles.
Dès l'entrée, je suis bluffé par la tenue orchestrale : l'ONBA vibre et rayonne comme jamais. Mais (car il y toujours un mais) je suis un peu sceptique face à la gestion des dynamiques et surtout des climax fff : ils sont un peu tous identiques et sur le même niveau, sans réelle progression dramatique entre eux. Ceci dit, je n'ai noté ce défaut que lors des deux premiers mouvements. (je précise également que j'ai toujours trouvé le deuxième mouvement quelque peut redondant et moins inspiré que le premier. au final je pourrais tout à fait me passer du deuxième mouvement, quoique... Bref, il s'agit là par contre d'un avis sur la composition en elle même et pas de l’interprétation).
Sinon, l'orchestre possède de réelles couleurs, et tient bien le choc face à cette partition redoutable.
Le scherzo est excellent, très vivant et l'air de rien très sarcastique.
Vient ensuite l'adagietto qui ronronne mais les cordes manquent un peu de chaleurs et les violons surtout sont un peu frêles par moments (même à 30 violons à l'unisson)
Le final et proche de l'idéal. L'entendre en salle change absolument tout et je vibre avec l'orchestre. (ce mouvement est pourtant bien redoutable)
Une réalisation très soignée, et au final je suis convaincu que c'st loin loin d'être ma symphonie préférée mais qu'il faudrait que je l'écoute plus souvent.

Voilà un premier vrai concert symphonique bien enthousiasmant et qui prouve que l'ONBA et Paul Daniel sont loin d'être à l'ouest dans le paysage musical.
(à noter que ce concert à été enregistré et sortira en disque en 2015)

Ça fait plaisir de lire ça !

C'était à l'Auditorium, je suppose ?

Ouaip!

En plus j'était super bien placé!
Dernier rang du parterre impair, on est un peu surélevé, donc on voit parfaitement l'orchestre,
suffisamment loin pour que le son soit coloré par l'acoustique de la salle et suffisamment près pour avoir une ouverture de son très très large et ample!

Concert : Musique américaine

Au programme : Bernstein, Barber, Copland, Kay, Gershwin et Prima.

Concert frustrant, une première partie inintéressante au possible et un américain à Paris exceptionnel...
Pourquoi cette frustration ? Elle est du à un choix de programme zigzagant entre tubes pompiers hyper connus et œuvres beaucoup moins connues mais complètement vides.
La frustration est aussi due à la direction de la cheffe Karen Kamensek qui est loin d'être inspirée dans l'ouverture de Candide de Bernstein qui sonne à vide et terriblement vulgaire et sans fougue.
Il suffit de la voire diriger pour comprendre que l'orchestre est alors en pilote automatique. Paul Daniel qui a une classe doublée d'un sens de la communication avec l'orchestre arrive à tirer 10 fois plus des mêmes musiciens. En comparaison, la chef invitée me fait penser à ces chef en uniformes qui dirigent leurs fanfare municipale lors du jour de l'armistice ou autre... Du coup, il ne faut pas s'étonner que l'orchestre sonne comme tel!

Arrive ensuite l'adagio de Barber qui sonne nettement mieux mais manque d'intensité. Pour l'occasion, Kamensek pose la baguette et dirige avec ses mains histoire de faire de se faire genre je suis plus expressive comme ça. Si lors de ce concert cette pièce sonne mieux que l'ouverture de Candide, c'est qu'il n'y a pas de cuivres. Il n’empêche que ça tourne une fois de plus à vide.

Arrive la suite du ballet Rodeo de Copland. On retombe du coup dans les problèmes de Candide. Pire, on a la malheureuse sensation que cette suite fait doublon avec le reste du programme.
Car mis à part Barber, on tourne souvent autour du même type d'orchestration : beaucoup de cuivres, beaucoup de percu, beaucoup trop de percu, et en prime des chapeux de cow boy...
Le programme n'est à la base pas très fin (RAVEL, REVIENT, S'IL TE PLAIT !!!) mais comme on a droit à ce culte du son américain rythmé, plein de cuivres et de gammes rapides aux bois pendant 1 heure, on finis par s’ennuyer ferme.

Pour la suite du ballet Cakewalk, il suffit de se référer à ce qui à été dit plus tôt.

Arrive ensuite l'américain à Paris. Pièce archi connue et étrangement d'inspiration plus poétique que le reste du programme.
Aussitôt, on ne fait même plus attention à la chef, l'orchestre se métamorphose et nous offre un Gershwin très coloré, qui avance tout le temps sans baisse de tension.
Personnellement, cette oeuvre ne me parle pas beaucoup, mais j'ai tout de même frissonné dans la salle. Autant vous dire qu'il en faut d'habitude pour me faire aimer du Gershwin.

Puis cerise sur le gâteau, reprise orchestrale du célébrissime sing sing sing de Louis Prima.
Autant vous dire que ce fut un grand succès : les musiciens se sont littéralement lâchés, ils dansaient, et en plus, le style brassband sonnait terriblement bien avec l'ONBA. Le public à été invité à danser, puis standing ovation. Hélas cela ne me fait que regretter qu'il n'y ait pas un tel accueil de la part du public pour une symphonie de Mahler...


En conclusion, pour un concert de presque de 2 heures, seules la dernière demi heure fut marquante.



** Petite anecdote, la chef Karen Kamensek, debout, est aussi grande qu'un violoniste assis, en conséquence, le régisseur de l'orchestre a fait empiler deux podiums pour que l'on puisse la voire depuis les percussions.   **

Récital de mélodies françaises interprétées par Véronique Gens.

Elle a chanté Duparc, Chausson, Hahn (2 Poulenc en bis).

Duparc
Invitation au voyage
Romance de Mignon
Au pays où se fait la guerre
Phydilé
Chanson triste

Chausson
Nanny
Le charme
Les papillons
La dernière feuille
Sérénade italienne

Chausson
Le temps des lilas
Le colibri
Hébé

Hahn
Le rossignol des lilas
Qd je fus pris au pavillon
3 jours de vendange
A Chloris
Lydé
Pholoé
Tyndaris
Le printemps

(Bis) : Poulenc
Les petites soeurs
Les chemins de l'amour

C'était très bien  C'était au grand théâtre (tant mieux !!!)
Autant je connaissais les Duparc (sauf la 2°) ... autant je ne connaissais pas Chausson ... sauf "Le temps des lilas", que j'avais dans la tête ... mais je ne sais pas d'où ! Hahn j'en connaissais 2/3. Et puis j'avoue que je ne connaissais pas "les petites soeurs", qui sont assez géniales.
Il en ressort l'envie d'écouter un peu plus Hahn ... et aussi Chausson.
Mais je ne sais pas ce qu'il y a en disque ...

Je rajoute que le public était un peu clairsemé ... Vu la réputation de Gens tous répertoires confondus ... et particulièrement dans la mélodie ... et que ce n'était qu'une soirée ... ça fait bizarre.

Les récitals font rarement salle comble. A Poitiers Druet a rempli seulement à 1/5e de la capacité de l'auditorium (1021 places); Pour Dunford c'était plus rempli grâce à la présence d'Agnew mais pas plein non plus.

Cololi a écrit:

Autant je connaissais les Duparc (sauf la 2°) ... autant je ne connaissais pas Chausson ... sauf "Le temps des lilas", que j'avais dans la tête ... mais je ne sais pas d'où !

Tu ne connais pas le Poème de l'amour et de la mer? Ca en fait partie.

Xavier a écrit:

Cololi a écrit:

Autant je connaissais les Duparc (sauf la 2°) ... autant je ne connaissais pas Chausson ... sauf "Le temps des lilas", que j'avais dans la tête ... mais je ne sais pas d'où !

Tu ne connais pas le Poème de l'amour et de la mer? Ca en fait partie.

Si j'ai déjà écouté qq fois, mais ça ne m'avait pas plus marqué que ça. Et là par contre j'ai accroché. (la mélodie suivante aussi)

Cololi, est-ce que tu as prévu d'aller voir tristan à l'auditorium ?
Rien que pour l'orchestre c'était génial (merci merci, l'ONBA, merci Paul Daniel)
Vocalement, ça tient très bien la route.
Et c'est pas moche à voir!

Asinius Pollion a écrit:

Cololi, est-ce que tu as prévu d'aller voir tristan à l'auditorium ?
Rien que pour l'orchestre c'était génial (merci merci, l'ONBA, merci Paul Daniel)
Vocalement, ça tient très bien la route.
Et c'est pas moche à voir!

Oui j'y vais samedi soir

Seule réserve concernant l'orchestre,
la fosse favorise beaucoup les cordes et les bois et cuivres ont du mal à percer la masse (du moins de là où j'étais)
par contre le cor anglais solo sur le deuxième balcon sonne magnifiquement!

Asinius Pollion a écrit:

Seule réserve concernant l'orchestre,
la fosse favorise beaucoup les cordes et les bois et cuivres ont du mal à percer la masse (du moins de là où j'étais)
par contre le cor anglais solo sur le deuxième balcon sonne magnifiquement!

Le solo du cor anglais c'est le principal

Et Courjal il a donné quoi ?

Un peux déçu de sa prestation par contre,
un peu le mouton noir de la distribution comme s'il manquait de noblesse.

Asinius Pollion a écrit:

Un peux déçu de sa prestation par contre,
un peu le mouton noir de la distribution comme s'il manquait de noblesse.

Ah

Après c'est très subjectif, moi il m'a pas convaincu.
Mais il avait un très chouette costume

Cololi a écrit:

C'était très bien  C'était au grand théâtre (tant mieux !!!)

Chanceux!!

Citation :

Autant je connaissais les Duparc (sauf la 2°) ... autant je ne connaissais pas Chausson ... sauf "Le temps des lilas", que j'avais dans la tête ... mais je ne sais pas d'où ! Hahn j'en connaissais 2/3. Et puis j'avoue que je ne connaissais pas "les petites soeurs", qui sont assez géniales.
Il en ressort l'envie d'écouter un peu plus Hahn ... et aussi Chausson.
Mais je ne sais pas ce qu'il y a en disque ...

Xavier t'as répondu pour Chausson... Il faut que tu te replonges dans les Poèmes de l'Amour et de la Mer...
Il y a un sujet dessus pour la discographie!
Pour les autres mélodies, tu as un disque Timpani qui les regroupe toutes : http://www.timpani-records.com/2c2028.php

Pour Hahn, je te recommande chaudement le disque enregistré par Susan Graham... parfaite!

Citation :

Je rajoute que le public était un peu clairsemé ... Vu la réputation de Gens tous répertoires confondus ... et particulièrement dans la mélodie ... et que ce n'était qu'une soirée ... ça fait bizarre.

Habituel malheureusement... et même pour les plus grands dans le domaine

Tristan und Isolde

Direction musicale, Paul Daniel
Mise en scène, scénographie, lumières, Giuseppe Frigeni  
Costumes, Lili Kendaka
Tristan, Erin Caves
Isolde, Alwyn Mellor
Brangäne, Janina Baechle
Kurwenal, Brett Polegato
König Marke, Nicolas Courjal
Melot, Guillaume Antoine  
Ein Hirt et Ein junger Seeman, Simon Bode
Ein Steuermann, Jean-Marc Bonicel


Oui l'auditorium est bien fait pour ce genre d'œuvre ! Et du coup par pitié qu'on arrête le baroque et le quatuor dans cette salle ... et qu'on les déplace au grand théâtre !
Je précise que j'étais très excentré, au dessus de la fosse.

Sur le plan orchestral ... non l'ONBA ne peut pas faire concurrence aux grands orchestre internationaux. J'ai noté un départ déclaré dans les cuivres et d'une façon plus générale ça pouvait parfois manquer de tranchant à certains moments clé. Globalement une belle prestation avec un Paul Daniel convaincu, et souvent convainquant.
Tristan est quand même impressionnant de moyens. Je ne sais pas où ils ont été le pécher celui-là, mais franchement il y a des chances que des salles autrement prestigieuses fassent appel à ses services. Il parvient à finir sans faiblir, et en s'étant même permis des nuances à pas mal de reprises. C'est quand même là où j'ai pris conscience que le 3° acte était pas loin de l'inhumain pour Tristan.
Hélas, c'est Isolde (une fois n'est pas coutume) qui sera le point faible de cette soirée. La deuxième moitié de la tessiture est pratiquement inaudible ! La partie haute est loin d'être faible ... du coup on ressent une coupure totalement incompréhensible.
Brangäne extrêmement solide, Kurwenal sans grand relief mais faisant correctement son job ... et un Mark de Nicolas Courjal véritablement impérial. Mais quelle voix ! Elle a tout pour elle : elle n'est pas sombrée dans le gorge, c'est une vraie voix de basse, les aigus ne sont pas difficiles ... Bref les graves sont tous là et d'une facilité extrême, les aigus ... tout autant ... le timbre est magnifique, extrêmement riche en harmoniques graves mais la voix haut placée et rayonnante de santé. Aucun pb de puissance, au contraire, c'est plutôt lui qui mange l'orchestre. Son seul défaut c'est bien de ne pas avoir l'âge du rôle.
Le marin et le pâtre s'en sortent très bien. De très jolies voix, extrêmement maîtrisées, qui font penser à des ténors mozartiens par le timbre, l'ampleur limitée (par rapport à Tristan), et l'élégance extrême (c'est pas souvent ça qu'on entend dans ces rôles !).

Les décors son plutôt pas mal ... l'espace limité assez bien utilisé, en particulier l'utilisation des gradins arrière en hauteur pour les interventions de Brangäne ou de Mark à la fin. En revanche que de froideur dans la direction d'acteur ! Tristan qui meurt à 20m d'Isolde ... Isolde qui meut sans bouger, sans montrer la moindre expression ... c'est bien dommage car cela vient ternir une soirée plutôt convaincante.

Cololi a écrit:

Tristan est quand même impressionnant de moyens. Je ne sais pas où ils ont été le pécher celui-là, mais franchement il y a des chances que des salles autrement prestigieuses fassent appel à ses services. Il parvient à finir sans faiblir, et en s'étant même permis des nuances à pas mal de reprises. C'est quand même là où j'ai pris conscience que le 3° acte était pas loin de l'inhumain pour Tristan.

Parmi ses derniers engagements, Caves a chanté Tristan et Bacchus à Stuttgart, donc pas tout à fait un perdreau de l'année. Mais à part une intervention en concert à Pleyel, il a très peu dû chanter en France, peut-être même rien de scénique.

Bordeaux a une assez longue tradition de promotion des talents wagnériens avant que leur notoriété n'explose : Schwanewilms en Marie de Wozzeck en 1999 ; Nina Stemme et Hans-Peter König (dans la même production !) en 2002 dans le Hollandais ; Antonenko, Storey et Opolais en alternance dans la Dame de Pique ! Plus des talents déjà établis (Charbonnet pour Fénelon et les Wesendonck, Connell et West dans Tristan)…


Sinon, bien sûr d'accord sur Courjal sans même l'avoir entendu… mais je suis surpris que tu n'aies pas été convaincu par la mise en scène de Frigeni, en général c'est excellent, et s'il y a bien quelqu'un de capable de s'inscrire dans un opéra de la durée comme Tristan !

Bonjour ! Voici mon petit commentaire tardif sur la représentation de Tristan du samedi 4 avril.

J'ai découvert cet opéra à cette occasion et je l'ai globalement apprécié. Malgré des passages dans lesquels je me suis ennuyé (notamment le milieu de l'acte I), la musique est vraiment très belle et j'y ai pris du plaisir.
Ma découverte a surtout bénéficié d'une interprétation très satisfaisante sur tous les points. D'une part une mise en scène sobre qui s'efface derrière le livret sans le trahir mais en le rendant plus transparent -- j'ai particulièrement aimé la gestuelle des personnages, qui m'a rappelé celle de la mise en scène de Pelléas & Mélisande par R. Wilson à Paris. D'autre part, une équipe homogène de chanteurs totalement investis, jusqu'au plus petit rôle (Simon Bode que j'ai trouvé excellent !). Les voix passent franchement l'orchestre. Personnellement j'ai énormément aimé la Brangäne de Janina Bächle. Enfin, quel plaisir d'entendre l'ONBA et Paul Daniel dans Wagner : on sent qu'ils aiment passionnément cette musique ! Même découvrant cette musique, j'ai pu déceler les leitmotive grâce à la grande clarté de la direction.
En bref, c'était une très belle façon de découvrir Tristan et Isolde : à présent il ne me reste plus qu'à le ré-entendre !

Un mot encore pour insister sur la qualité acoustique de l'Auditorium : on y est littéralement submergé par les sons et c'est d'autant plus plaisant que l'orchestre ici était bien fourni. (En plus, on y est bien assis, qu'est-ce qu'on veut de mieux ?)

Rémi. a écrit:

j'ai particulièrement aimé la gestuelle des personnages, qui m'a rappelé celle de la mise en scène de Pelléas & Mélisande par R. Wilson à Paris.

Giuseppe Frigeni a été l'assistant de Bob Wilson, dont il a retiré le meilleur (le sens du climat), tout en étant beaucoup plus versatile et mobile. La parenté n'est pas farfelue.

DavidLeMarrec a écrit:

Rémi. a écrit:

j'ai particulièrement aimé la gestuelle des personnages, qui m'a rappelé celle de la mise en scène de Pelléas & Mélisande par R. Wilson à Paris.

Giuseppe Frigeni a été l'assistant de Bob Wilson, dont il a retiré le meilleur (le sens du climat), tout en étant beaucoup plus versatile et mobile. La parenté n'est pas farfelue.

C'est certains que c'est du Bob Wilson.
Mais franchement ... on cherchera l'impact dramatique, surtout aux moment clés. Heureusement que je connais l'œuvre car sinon j'aurais pris ça pour quelque chose de totalement glacial.
Pour moi Chéreau reste la référence sur cette œuvre.

Moi je n'ai pas aimé Chéreau là-dedans (mais il faut dire que dans Tristan, je n'aime à peu près personne… une version de concert me convient très, très bien), mais je ne suis pas d'accord : Frigeni, c'est beaucoup mieux que Wilson. Il n'a pas de système, il part vraiment des œuvres ; il y a par moment des postures (et surtout des couleurs) qui lui sont empruntés, mais c'est tout. Pas de profils égypticonippons, de contrejours systématiques, pas de poses statiques… il a un goût de la suspension, mais pas de l'immobilité forcée.

Je n'ai pas vu son Tristan, mais à chaque production (Macbeth, Lohengrin, Fidelio), c'était un grand moment – en particulier Macbetto, une des mises en scène les plus fortes que j'aie jamais vues, et pourtant il n'y avait quasiment pas de décors et de costumes !

Xavier a écrit:

Cololi a écrit:

Autant je connaissais les Duparc (sauf la 2°) ... autant je ne connaissais pas Chausson ... sauf "Le temps des lilas", que j'avais dans la tête ... mais je ne sais pas d'où !

Tu ne connais pas le Poème de l'amour et de la mer? Ca en fait partie.

Source : Wiki

Citation :

Chausson en a détaché par la suite les quatre dernières strophes du second poème, publiées sous le titre Le Temps des lilas.

Donc ça en fait pas vraiment partie en fait.

Bah si, il a tiré un extrait du Poème de l'amour et de la mer pour en faire une version piano sous le titre Le Temps des lilas...

Ah oui détaché dans le sens pour faire une autre œuvre en plus, mais pas supprimé du cycle original.

Ah bah oui, non, ça aurait été dommage.

Rameau : Dardanus

Direction musicale, Raphaël Pichon
Mise en scène, Michel Fau

Vénus, Karina Gauvin
Iphise, Gaëlle Arquez
Dardanus, Reinoud van Mechelen
Anténor, Florian Sempey
Teucer, Isménor, Nahuel di Pierro
Un songe, l'Amour, Bergère, Bellone Katherine Watson

Ensemble Pygmalion Chœur et Orchestre

Je suis ressorti ravi de la première de Dardanus hier soir ! Tout était réuni pour un spectacle baroque (au sens positif) de grande qualité.

La mise en scène de Michel Fau m'a particulièrement plu. On y retrouve les ingrédients du spectacle baroque, à la fois dans les décors (toiles tendues, nacelles...), les costumes (le costume d'Isménor est une merveille) mais aussi les gestuelles des acteurs. Mais sans jamais de ridicule ou de lourdeur. C'est vraiment un plaisir de voir ce délire esthétique.
Dans la fosse, j'ai été heureux de retrouver l'Ensemble Pygmalion, toujours très à l'aise dans Rameau. L'orchestration de Rameau est servie avec la palette d'effets nécessaires à accompagner l'action : délicatesse pour les Songes, légèreté pour les danses Pastorales, fougue tonitruante pour la scène du Monstre... Par ailleurs je suis enthousiasmé par la qualité du chœur : une diction impeccable doublé d'une expressivité rare chez un chœur ! Les passages chantés par le chœur dans la partition sont ainsi devenus les plus beaux.
Enfin, du côté des chanteurs, j'ai été également satisfait. On leur sent un plaisir particulier à jouer dans cette production. D'autant plus qu'ils peuvent se permettre des pianissimi sans être couverts par l'orchestre (je pense aux reprises de Florian Sempey... un rêve !). J'ai particulièrement aimé le magicien de Nahuel di Pierro : quel timbre riche en harmoniques, quelle présence !

Ce Dardanus sera diffusé à partir de la semaine prochaine sur CultureBox, medici.tv et en direct mercredi soir sur Mezzo.

En effet, ce chœur est miraculeux. Dans ce répertoire, il écrabouille complètement la concurrence (même si j'aime beaucoup le Chœur du Marais, tout de même). Même le Monteverdi Choir (ou, à nombre égal, Les Éléments) est assez nettement en deçà, je trouve.

Comme tu le dis, tu as en plus de la beauté une expressivité organique très directe et très rare pour un chœur, comme si c'était un soliste qui parlait.

DavidLeMarrec a écrit:

En effet, ce chœur est miraculeux. Dans ce répertoire, il écrabouille complètement la concurrence (même si j'aime beaucoup le Chœur du Marais, tout de même). Même le Monteverdi Choir (ou, à nombre égal, Les Éléments) est assez nettement en deçà, je trouve.

Comme tu le dis, tu as en plus de la beauté une expressivité organique très directe et très rare pour un chœur, comme si c'était un soliste qui parlait.

Pas touche à Joël

Je viens de dire qu'il était parmi les meilleurs.

Simplement il est supplanté, dans ce répertoire, par Pygmalion (mais il n'y a vraiment pas mieux).

Frère David, chez le père Samud en vitesse