Krystian Zimerman - 6 Juin - Pleyel

Un concert stratosphérique, un Zimerman en très grande forme. Je lisais par ci par là qu'il était malade mais en tout cas ce qu'il a produit à Pleyel est extraordinaire. J'avais dit précédemment que l'op 109 était taillé pour lui (je ne l'avais jamais entendu jouer) et il ne m'a pas fait mentir. Comme d'habitude, un toucher pianistique vraiment très beau. C'est curieux d'ailleurs, on dirait par moment qu'il effleure les notes. Une polyphonie parfaite, par moment j'avais l'impression d'entendre une autre partition. Ce type est un sorcier du son, il arrive à faire ressortir des aspects de la partition jusque là insoupçonnés. La fameuse variation du dernier mouvement tout en trilles était assez spectaculaire !!! Pas de surprise sur l'op 110, magnifiquement jouée, j'aime bien son tempo qui se situe entre Brendel et Pollini mais alors le sommet c'était l'op 111. J'étais allé le voir il y a pas mal d'années la jouer, ça m'avait un poil déçu à cause du tempo beaucoup trop long. Mais alors là, il était extrêmement déchainé ! Je ne l'ai jamais entendu à un tempo aussi rapide et ça me parait évident, il faut la jouer comme ça ! Techniquement c'était la folie, quel grand pianiste ! Bref, il faut que je digère encore ce concert. Je sais, c'est pas bien mais j'ai réalisé un enregistrement pirate, j'avais apporté un zoom h4n. Vu qu'il enregistre plus, je me console avec ça !

Qui était au concert ? J'aimerais avoir l'avis des uns et des autres.

Oui, un superbe concert, qui aura fortement marqué ceux qui, comme nous, ont eu la chance d'y être. Zimerman, lui-même, habituellement si sobre, était manifestement très content de sa prestation.
Comme vous, j'ai été impressionné par le tempo d'enfer, mais magnifiquement maîtrisé, qu'il a pris dans la troisième variation du thème de l'arietta de l'op111. C'est une option assez "radicale", qui lui permet de se démarquer des grands anciens ...
Plus globalement, j'ai beaucoup aimé l'op109, abordée avec une subtilité sonore assez magique mais, pour moi, le sommet du concert a été l'op110, tendue de bout en bout vers une extraordinaire fugue finale. Le 1er mt de l'op111 m'a surpris, presque un peu brouillon (pardon Zimerman) ou plutôt, erratique. C'était voulu, bien sûr, et l'option choisie dans l'arietta lui répondait. Fin magnifique, piano surnaturel.
L'évolution de Zimerman, dans l'interprétation de cette sonate, est-elle achevée ? Pas sûr.
Belle initiative d'avoir osé faire un enregistrement du concert. Mais ... êtes-vous partageux ? (ou prêt à échanger quelques trésors, j'en ai aussi ..)

pigelcoz a écrit:

Oui, un superbe concert, qui aura fortement marqué ceux qui, comme nous, ont eu la chance d'y être. Zimerman, lui-même, habituellement si sobre, était manifestement très content de sa prestation.
Comme vous, j'ai été impressionné par le tempo d'enfer, mais magnifiquement maîtrisé, qu'il a pris dans la troisième variation du thème de l'arietta de l'op111. C'est une option assez "radicale", qui lui permet de se démarquer des grands anciens ...
Plus globalement, j'ai beaucoup aimé l'op109, abordée avec une subtilité sonore assez magique mais, pour moi, le sommet du concert a été l'op110, tendue de bout en bout vers une extraordinaire fugue finale. Le 1er mt de l'op111 m'a surpris, presque un peu brouillon (pardon Zimerman) ou plutôt, erratique. C'était voulu, bien sûr, et l'option choisie dans l'arietta lui répondait. Fin magnifique, piano surnaturel.
L'évolution de Zimerman, dans l'interprétation de cette sonate, est-elle achevée ? Pas sûr.
Belle initiative d'avoir osé faire un enregistrement du concert. Mais ... êtes-vous partageux ? (ou prêt à échanger quelques trésors, j'en ai aussi ..)

Tubeuf sur Qobuz a dit que c'était "autre chose que de la musique" ce concert. Je suis à 200 % d'accord avec vous sur ce que vous avez dit, j'ai ressenti les mêmes choses. L'op 110 est pour ainsi dire ma sonate préférée de LVB. Zimerman dans les dernières mesures a commencé à accélérer (et pas une petite accélération !!) et on a ressenti le "torrent de lave dans un lit de granite" c'était absolument impressionnant. J'ai réécouté ce matin tout le concert. Je me demande par moment si Zimerman est humain. Dans l'op 111 il y avait des passages affolants. Il est possible qu'il n'est pas arrêté une interprétation de cette sonate, elle est tellement délicate, complexe. Puis Zim est un perfectionniste.