bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Rafael Frühbeck de Burgos Mer 11 Juin 2014 - 10:48 | |
| On en a parlé dans le sujet sur Carmen : - Mélomaniac a écrit:
- Découverte ce soir de cette version qu'on m'avait signalée avec prudence en raison des dialogues dits par des comédiens.
Mais dans le feu de l'action, cet expédient ne m'a pas vraiment indisposé. Et puis au moins on se croit au théâtre : superbe Lilas Pastia de Régis Outin.
J'ai été séduit par la Carmen de Bumbry : énergique, fière, avec un clair filet de voix. Le Don José de Vickers m'a d'abord déçu dans son duo Parle-moi de ma mère, assez impossible à cause de la diction, et d'un ton déplacé. Hormis l'accent douteux, il m'a conquis par l'ampleur de la voix, et sa prestation vibrante, volontiers grandiose (splendide dans la scène finale). Bof pour la Micaëla de Freni. Je commence à être d'accord avec Polyeucte : au fond la rosière campée par Janine Micheau incarne certainement l'idéal du personnage. Bof pour un Moralès aux intonations pelucheuses, pour un Escamillo où je m'aperçois que Blanc reste un modèle. Très bons seconds rôles féminins, aussi bien à l'auberge que dans la scène des cartes.
Excellents choeurs de l'Opéra de Paris, à fond dans le drame, parfaitement idiomatiques. En revanche, les gamins sont un peu trop angéliques.
Excellente prestation dirigée par Frühbeck de Burgos : assez neutre pour la couleur, mais précise, incisive, volontariste, brillante et spectaculaire.
Bref, dans l'ensemble, et comme j'écoute aussi cet opéra pour le plaisir de l'orchestre, j'y reviendrai avec plaisir.
- Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Georges Bizet (1838-1875) :
Carmen, opéra en quatre actes
Carmen : Grace Bumbry Micaëla : Mirella Freni Frasquita : Eliane Lublin Mercédès : Viorica Cortez Don José : Jon Vickers Escamillo : Kostas Paskalis Dancaïre : Michel Trempont Remendado : Albert Voli Moralès : Claude Meloni Zuniga : Bernard Gontcharenko
Choeurs du Théâtre National de l'Opéra de Paris, dir. Jean Laforge Petits Chanteurs à la croix de bois, dir. Abbé Delsinne
Rafael Frühbeck de Burgos, Orchestre du Théâtre National de l'Opéra de Paris
(Emi, 1971)
Rafael Frühbeck de Burgos est décédé à l'âge de 80 ans : http://cultura.elpais.com/cultura/2014/06/11/actualidad/1402472653_220782.html . Une rapide biographie ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rafael_Fr%C3%BChbeck_de_Burgos . A compléter si vous le souhaitez. N'hésitez pas, non plus, à développer ce qui a trait aux cactéristiques de sa direction d'orchestre. Chef d'estrade et de fosse qui s'est particulièrement illustré dans le musique d'un XXe siècle postromantique (Rachmaninov), moderniste (Katchaturian), coloriste (Denussy, ravel) et/ou bigarré (Albeniz, Falla dont il parle la langue avec un naturel félin, cf. son Amour sorcier). Pour moi, ça reste donc le chef de cette Carmen "Opéra-Comique" chez EMI, d'un Elias de Mendelssohn très concentré (EMI avec Fischer-Dieskau/Jones) ; mais sans doute faute de bien connaître sa dicsographie. Quelles pistes, selon vous pour l'approcher au mieux ? |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Rafael Frühbeck de Burgos Jeu 12 Juin 2014 - 1:52 | |
| Un des concerts les plus marquants auxquels j'ai assisté: Fruhbeck dirigeant Wagner: des extraits du 3ème acte de Walküre et du 1er acte de Parsifal.
Je me rappelle aussi très bien El Retable de Maeso Pedro (Lés tréteaux de Maître Pierre) et El Amor Brujo. Il avait fait venir d'Espagne des chanteurs spécialistes de ce répertoire (dont Alicia Nafé) et d'authentiques danseurs de flamenco espagnol.
Frühbeck était allemand (de par ses parents), mais né en Espagne. Le suffixe 'de Burgos' fut ajouté par son agent lorsqu'il débuta sa carrière de musicien. Frühbeck (comme on l'appelait ici, à Montréal) était un musicien raffiné, esthète dans l'âme. Absolument pas démonstratif sur le podium, on ne le 'voyait' pas diriger.
À la tête de l'OSM il avait succédé à Franz-Paul Decker qui, coïncidence, est décédé il y a à peine deux semaines. Personnellement j'ai été plus marqué par Decker dont le répertoire de prédilection était plus flamboyant (Bruckner-Mahler-Strauss-Sibelius). Mais malgré les trois courtes années (75-77) qu'il passa à Montréal, je me souviens encore très bien de ces concerts. Plusieurs de ses nombreux enregistrements se retrouvent sur le défunt label Collins.
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bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Rafael Frühbeck de Burgos Jeu 12 Juin 2014 - 7:46 | |
| - André a écrit:
- Frühbeck (comme on l'appelait ici, à Montréal) était un musicien raffiné, esthète dans l'âme.
Ce qui est amusant (si on peut dire), c'est que c'est exactement tout le contraire qu'on lui a reproché au sujet de sa Carmen (je me souviens d'une "Tribune" des critiques sur France Musique qui avait été rediffusée il y une dizaine d'années et qui était très cruelle, de ce point de vue). Merci pour les nuances que tu apportes aux contours un peu génériques du portrait communément admis. |
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| Sujet: Re: Rafael Frühbeck de Burgos | |
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