Je vous confiais il y a peu que j'avais perdu ma sensibilité à Buxtehude, mais voici qu'elle m'est revenue grâce à ce disque :

Ensemble Jacques Moderne, Joël Suhubiette.
C'est l'occasion d'ouvrir un sujet sur la discographie des œuvres vocales de ce musicien d'Allemagne du Nord.
Buxtehude, mon dieu musical de l'hiver et du printemps derniers !
Comment décrire sa musique vocale ? On peut un petit peu en discographie, pour commencer.
Elle fait la part belle aux parties de soprano souvent, chorales beaucoup, et de violons. La basse continue est souvent composée, dans la plupart des disques que j'ai écoutés, d'un orgue et d'une viole de gambe, violoncelle, ou d'un basson. Bon, un continuo, quoi.

Mais je le trouve assez remarquable, par sa discrétion.

Vous me direz que c'est largement laissé à l'appréciation des musiciens baroques ? C'est possible et Buxtehude n'est pas très très enregistré, la question interprétative se pose donc d'autant plus facilement.

Dietrich Buxtehude
Des constantes que j'ai remarquées : les violons (et cordes) sont très importants, ils lient entre elles les parties vocales de façon très nette. Le tout, voix, cordes et continuo, ensemble et successivement, forment un tissu sonore habilement noué. Buxtehude était un musicien-peintre, ses cantates sont des toiles où l'on peut imaginer les musiciens baroques des Abendmusik de Lübeck qu'il anima, les paysages de la mer Baltique, des natures mortes, pieuses ou en vie, etc. Je vous abandonne à la rêverie.
- Spoiler:
Sur les textes des cantates généralement. N'étant ni germanophone ni très ami des chiffres de catalogue, je m'y perds. J'écoute Buxtehude entouré souvent d'un halo de brume, où je suis bien tranquille. S'il m'arrive de lire les paroles, j'en rêve ou j'en frémis, c'est tout. Ne comptez pas non plus sur moi pour différencier une cantate d'un concert spirituel.
Mes écoutes.
Membra Jesu Nostri BuxWV 75 : sorte de poème chrétien. Le texte est loin d'être ce qu'il y a de plus difficile chez Buxtehude.
La version du Bach Collegium Japan est mon premier Buxtehude.

J'ai écouté aussi Ton Koopman 2 (intégrale en cours chez Challenge Classics), j'ai moins aimé.
Cette œuvre est l'une des plus enregistrées de Buxtehude. Jacobs et Junghänel sont sur mes playlists à venir.
Sur la version de Katschner qui semble introuvable, j'ai lu des avis divergents. Avis aux connaisseurs, s'il y en a.
Il y a un triple album CD Koopman des années 80.

Le son en est aujourd'hui dépassé, tant techniquement que pour les couleurs instrumentales. C'est un monochrome pas assez varié qui finit par lasser, mais il y a de quoi passer de bons et même de grands moments, en moyenne une cantate sur deux est très bien, donc jetez-vous dessus si vous n'avez que celui-là.
Buxtehude a composé un oratorio : Das jüngste Gericht (Le jugement dernier). Je ne l'ai pas écouté.
Il y a quelques merveilles sur ce disque, comme BuxWV 13 et BuxWV 4. Le son n'est pas fantastique mais le jeune chœur danois atteint sa cible avec beaucoup de douceur, comme c'est souvent le cas dans Buxtehude.

Buxtehude Vocal music vol. 2
Johan Reuter, bass
Copenhagen Royal Chapel Choir
The Dufay Collective
Ebbe Munk
J'en ai écouté pas mal d'autres. La suite viendra plus tard.
Pour un aperçu d'une heure de la musique de Buxtehude, le podcast Horizons chimériques de Marc Dumont sur France Musique :
http://www.francemusique.fr/player/resource/17862-21793
Et en téléchargement : https://itunes.apple.com/fr/podcast/dietrich-buxtehude-style-fantastique/id514943301?i=244022784&mt=2