Joyce di Donato : Stella di Napoli - TCE 27 septembre

J'y serai.
Quelqu'un l'a-t-il entendue à Lyon : j'ai lu sur un autre forum qu'elle avait eu un succès fracassant.

  Montfort

A Baden-Baden:

  http://www.forumopera.com/recital-joyce-didonato-baden-baden-lor-de-naples

  Montfort

Rossini : Elisabetta : ouverture
 
   Pacini : Stella di Napoli : Ove t'aggiri, o barbaro

   Bellini : Adelson e Salvini : Dopo l'oscuro nembo

   Rossini :  Le Siège de Corinthe : Ballabile III

   Carafa : Le Nozze di Lamermoor : L'amica ancor non torna

   Rossini : Zelmira : Riedi al soglio

   Bellini : Norma : ouverture

  Mercadante : La Vestale : Se fino al cielo ascende

 Verdi : Alzira : ouverture

  Donizetti : Elisabetta al castello :  Par che mi dica ancor

  Pacini : Saffo : L'ama ognor qual io l'amai

  Bis : No1 : Rossini : La Donna del Lago : Tanti affeti
          No2 : Non identifié

  Joyce di Donato
 Orchestre de l'opéra de Lyon - Riccardo Minasi

 Un grand moment : j'ai beau l'avoir entendue à pas d'occasions depuis une dizaine d'années, j'ai été absolument ébloui, de la première à la dernière note.
Le programme, dont le choix doit aussi beaucoup au chef, composé exclusivement d'oeuvre peu connues du belcanto romantique, est construit avec un sens consommé de la progression : beaucoup d'airs méditatifs, chaque partie se concluant avec un morceau beaucoup plus virtuose.
Dans ce programme J d D a eu la sagesse de ne pas chercher le spectaculaire à tout prix - j'ai envie de dire à la différence d'une de ses illustres consœurs - et a réservé les démonstrations de pyrotechnie qu'elle maîtrise admirablement aux seuls bis.
On ne sait trop qu'admirer, tant la démonstration est souveraine, chaque note, chaque effet étant parfaitement maîtrisé : l'ambitus de la voix est exceptionnel, passant du grave solide aux aigus stratosphériques, avec des montées et des descentes chromatiques époustouflantes - pour autant, on n'est jamais dans le cirque vocal, tout est mis au service de l'expression - d'ailleurs les moments les plus marquants auront été les plus méditatifs : l'air de Nelly dans Adelson, et la prière de Giunia de La Vestale.
Il faut aussi parler de  sa personnalité :  sa féminité, mais aussi de sa cordialité :  avant les bis, elle s'est exprimée en remerciant le public, en rappelant que sa carrière internationale a débuté avec sa Rosine à l'ONP, et en évoquant en termes chaleureux le chef et l'orchestre;
Autre trait frappant, sa fraîcheur vocale intacte, à l'issue du récital, pendant lequel, à de nombreux moment, elle semblait prendre du plaisir.

Elle a quarante cinq ans, et dire qu'elle au sommet de son art me semble à la fois vrai, et questionnable, tant elle semble encore en mesure d'explorer d'autres voies.
Elle va chanter en mars La Donna del lago au Met avec Florez : ça sera retransmis le 14.

 Montfort

Montfort a écrit:

Dans ce programme J d D a eu la sagesse de ne pas chercher le spectaculaire à tout prix - j'ai envie de dire à la différence d'une de ses illustres consœurs - et a réservé les démonstrations de pyrotechnie qu'elle maîtrise admirablement aux seuls bis.

la virtuosité est quand même bien présente tout au long de ce programme et l'aria finale de Zelmira est largement aussi virtuose que celle de la Donna del Lago.

Otello a écrit:

Montfort a écrit:

Dans ce programme J d D a eu la sagesse de ne pas chercher le spectaculaire à tout prix - j'ai envie de dire à la différence d'une de ses illustres consœurs - et a réservé les démonstrations de pyrotechnie qu'elle maîtrise admirablement aux seuls bis.

la virtuosité est quand même bien présente tout au long de ce programme et l'aria finale de Zelmira est largement aussi virtuose que celle de la Donna del Lago.

 
 Non pas autant - je viens d'ailleurs de réentendre ce passage, dans l'enregistrement de Scimone, avec Gasdia - en comparaison, elle a des semelles de plomb là où J d D est aérienne -  le Tanti Affeti est beaucoup plus ornementé, alors que la cabalette de Zelmira est assez brève - je me demande d'ailleurs si elle n'a pas rajouté quelques vocalises de son cru.
Est-ce que tu as reconnu le second bis ?
Quelques mots sur le chef, qui a été pas mal critiqué : il a une gestuelle envahissante, mais je l'ai trouvé en harmonie avec la chanteuse - c'est plutot le choix de certains morceaux instrumentaux : l'ouverture d'Alzira par exemple, qui m'a semblé problématique.
Je serais curieux d'entendre un opéra belcantiste dirigé par lui.

  Montfort

Il me semble que le deuxième BIS était tout simplement la partie rapide de l'air de Zelmira non??
En tout cas très beau récital en effet... Et quelle générosité tout au long du concert!

Un torrent d'éloges, pleinement mérités :

  http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=5520&DossierRef=5070

   Montfort

Au fait, qui sont les "illustres consœurs" qui privilégient la virtuosité à tout prix?

Polyeucte a écrit:

Au fait, qui sont les "illustres consœurs" qui privilégient la virtuosité à tout prix?

Regarde du coté de Zurich....

  Montfort

Ce n'est pas le même programme sur ses derniers récital...
Et même, le dernier récital de Bartoli à Paris ( http://www.sallepleyel.fr/francais/concert/13310-cecilia-bartoli-kammerorchester-basel-muhai-tang ) ne donnait pas dans la démonstration gratuite...
ce qui n'est d'ailleurs jamais le cas dans ses récitals où s'alternent avec bonheur airs à effets (obligatoires vu le répertoire) et airs lents.

Polyeucte a écrit:

Il me semble que le deuxième BIS était tout simplement la partie rapide de l'air de Zelmira non??
En tout cas très beau récital en effet... Et quelle générosité tout au long du concert!

de toute façon la virtuosité de la cabalette finale de Zelmira est de même nature que celle des variations du rondo final de La Donna del Lago (c'est pas une question de quantité! c'est une question d'écriture!)

Otello a écrit:

Polyeucte a écrit:

Il me semble que le deuxième BIS était tout simplement la partie rapide de l'air de Zelmira non??
En tout cas très beau récital en effet... Et quelle générosité tout au long du concert!

de toute façon la virtuosité de la cabalette finale de Zelmira est de même nature que celle des variations du rondo final de La Donna del Lago (c'est pas une question de quantité! c'est une question d'écriture!)

 Il suffit d'écouter les deux successivement pour constater, qu'indépendamment de leur durée, le niveau de virtuosité est supérieur dans "Tanti", à fortiori de la manière dont J d D l'a interprété - mais comme très peu ont entendu Zelmira, tu peux toujours soutenir le contraire..
Pour en revenir aux "illustres consœurs" je trouve que Bartoli, que j'admire énormément à beaucoup d'égards, à tendance à privilégier les airs acrobatiques dans ses récitals - évidemment et heureusement, elle ne fait pas que ça, mais elle a régulièrement un coté "mitrailleuse à vocalises" qui  me donne le mal de mer !!
Bien entendu la championne dans ce domaine, qui est loin d'avoir le talent des deux artistes précitées, c'est Simone Kermes.

  Montfort

Montfort a écrit:

 Il suffit d'écouter les deux successivement pour constater, qu'indépendamment de leur durée, le niveau de virtuosité est supérieur dans "Tanti", à fortiori de la manière dont J d D l'a interprété - mais comme très peu ont entendu Zelmira, tu peux toujours soutenir le contraire...

Bien sûr que "Tanti affeti" est plu vocalisant, vu qu'il y a des reprises et que l'air n'a pas vraiment de vocation dramatique, là où Zelmira si.
Après, ça reste dans les deux cas des morceaux de bravoure. La grosse différence est peut-être tout simplement que la Donna del Lago, DiDonato le chante depuis des années... donc elle a fait évoluer ses variations... pas encore dans Zelmira (qu'il faut que je ré-écoute d'ailleurs! )

Citation :

Pour en revenir aux "illustres consœurs" je trouve que Bartoli, que j'admire énormément à beaucoup d'égards, à tendance à privilégier les airs acrobatiques dans ses récitals - évidemment et heureusement, elle ne fait pas que ça, mais elle a régulièrement un coté "mitrailleuse à vocalises" qui  me donne le mal de mer !!

Mais tout dépend du répertoire!
Ecoute là dans Rossini, elle peut très bien alterner des vocalises les plus virtuoses et la plus grande souplesse (sa Desdemona est assez représentative non?)

Citation :

Bien entendu la championne dans ce domaine, qui est loin d'avoir le talent des deux artistes précitées, c'est Simone Kermes.

Là encore, elle ne fait pas que de la virtuosité. Son dernier disque en duo avec Genaux le prouve assez.

Mais là encore, comment comparer une chanteuse qui chante du baroque, à une chanteuse qui chante du bel-canto?
Si tu prends le "Furore" de DiDonato, tu trouveras aussi qu'elle ne fait que de la virtuosité...

Une autre critique ici, plus mesurée :

http://www.forumopera.com/recital-joyce-didonato-paris-tce-fatigue-passagere

Il se trouve que mon impression rejoint celle de cette critique, bien que pour des raisons différentes. Première fois que j'ai l'occasion d'entendre Joyce Di Donato, aussi bien en concert qu'au disque, éloges dont elle fait l'objet de manière générale, éloges de ce même récital donné dans d'autres villes européennes, éloges de son dernier disque, salle toute entière à elle, airs que je ne connaissais pas, compositeurs que je n'écoute que rarement, autant d'éléments qui m'ont laissé d'abord en retrait, comme une soirée d'anniversaire où l'on aurait été invité par erreur... Première partie un peu en deçà de mes attentes donc, malgré un deuxième air (Bellini) poignant et magnifiquement interprété (mais dont les applaudissements m'ont semblé insuffisamment nourris pour le coup). Entracte dans l'angoisse de savoir comment allait se passer la suite, si j'allais ressortir de là comme un marbre, insensible à ce qui visiblement mettait une salle comble en délire... Heureusement le miracle se produisit dès le premier morceau de la deuxième partie : contact établi, voix dont on épouse les inflexions, respirations où l'on reprend soi-même son souffle, vocalises qu'on suit à la trace, et on se prend à la fin à applaudir aussi fort que son voisin ; et l'on tombe sous le charme de ce petit discours en français, tout à fait adorable (et flattant si bien notre orgueil) et l'on sort en se disant qu'on a passé une soirée mémorable... Alors, y avait-il donc bien une "fatigue passagère" en cette première partie de soirée ? Chez le spectateur que j'étais, sûrement !

Pour juger sur pièce :

  Tanti affeti, par J d D :
/watch?v=w0RY78TTIqQ

 Riedi al soglio - Zelmira - par Cecilia Bartoli

/watch?v=PKmsq6ABgik




    Montfort

Et couper les liens?

Polyeucte a écrit:

Et couper les liens?

Je ne sais pas pas qui a fait ça : il suffit d'entrer sur Google Tanti Affeti et Riedi al soglio pour accéder aux vidéos....

 Montfort

C'est justement moi qui les ai coupés.
Les liens Youtube, à moins qu'ils ne soient légaux, ne doivent pas apparaitre complets.

Polyeucte a écrit:

C'est justement moi qui les ai coupés.
Les liens Youtube, à moins qu'ils ne soient légaux, ne doivent pas apparaitre complets.

Pour ma gouverne, comment repère-t-on un lien YouTube "légal" ?

Montfort

Montfort a écrit:

Pour ma gouverne, comment repère-t-on un lien YouTube "légal" ?

  Montfort

Ben si ça la partition n'est plus sous le coup du droit d'auteur, que c'est l'auteur qui l'a mise en ligne, que ce n'est pas édité... en bref 90% des choses ne sont normalement pas légales sur Youtube...

Et droits voisins. (interprètes)

Compris - pas question que le forum ait des problèmes juridiques...

  Je m'abstiens donc - un peu à regret - d'insérer la vidéo du second bis de J d D au TCE.
  Quand je revois ça - tellement jubilatoire - j'ai un peu de mal à voir où certains auraient pu déceler une fatigue passagère durant ce concert...

  Montfort

A propos de Joyce, une pétition circule pour qu'elle chante lors de la finale du championnat de Base - Ball qui se tiendra dans sa ville natale, Kansas City :

http://www.forumopera.com/breve/une-petition-pour-que-joyce-didonato-chante

Peu probable néanmoins qu'elle le puisse car elle est en tournée en Europe.

 Montfort