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| Ecoute comparée : Debussy, Jeux | |
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[Présélection] Ces versions me paraissent particulièrement intéressantes : | Ansermet (Suisse Romande) 1958 | | 6% | [ 5 ] | Baudo (Czech PO) 1966 | | 2% | [ 2 ] | Baudo (LPO) 1986 | | 3% | [ 3 ] | Bernstein (NYPO) | | 5% | [ 4 ] | Boulez (CO) 1993 | | 6% | [ 5 ] | Boulez (Philharmonia) 1966 | | 7% | [ 6 ] | Cambreling (SWR Baden-Baden) | | 2% | [ 2 ] | Celibidache (BPO) 1948 | | 3% | [ 3 ] | Cluytens (Orchestre de la société des concerts du Conservatoire) 1963 | | 5% | [ 4 ] | Denève (Royal Scottish National Orchestra) 2012 | | 3% | [ 3 ] | Dutoit (Montréal SO) 1989 | | 3% | [ 3 ] | Gergiev (LSO) 2009 | | 1% | [ 1 ] | Haitink (RCO) 1968 | | 5% | [ 4 ] | Haitink (RCO) 1979 | | 2% | [ 2 ] | Jun Märkl (Orchestre National de Lyon) 2007 | | 1% | [ 1 ] | Louis de Froment (Radio Luxembourg) | | 1% | [ 1 ] | Maazel (WPO) | | 1% | [ 1 ] | Martinon (O.R.T.F) 1973 | | 3% | [ 3 ] | Monteux (Boston SO) 1951 | | 3% | [ 3 ] | Monteux (ONF) 1955 | | 3% | [ 3 ] | Munch (Boston SO) | | 3% | [ 3 ] | Rattle (City of Birmingham) 1989 | | 5% | [ 4 ] | Rosbaud (Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester) 1954 | | 2% | [ 2 ] | Rosenthal (ONP) 1957 | | 3% | [ 3 ] | Saraste (Rotterdam Philharmonic Orchestra) | | 2% | [ 2 ] | Scherchen (Nordwestdeutsche Philharmonie Herford) 1960 | | 2% | [ 2 ] | Tortelier (Ulster Orchestra) | | 0% | [ 0 ] | Zender (Saarbrucken Radio Symphony Orchestra) 1984 | | 1% | [ 1 ] | Tilson Thomas (LSO) | | 12% | [ 10 ] |
| Total des votes : 86 | | |
| Auteur | Message |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 17 Oct 2015 - 14:50 | |
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| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 22 Oct 2015 - 13:04 | |
| Je me lance... Groupe 211 versions, c'est vraiment beaucoup ! Du coup, j'ai commencé à les regrouper par groupes de 3 ou 4 (par ordre alphabétique). J'ai rapidement abandonné les noms de schtroumpf (trop longs à écrire) au profit de lettres (A, B, C, etc.). Une fois tout écouté une première fois, j'ai tenté une classification en trois nouveaux groupes : les versions de têtes (excellentes), les versions de queue (pas forcément mauvaises, mais que je n'ai pas follement envie de réécouter) et les autres. Ensuite, j'ai classé les versions à l'intérieur des groupes, ce qui a été extrêmement dur, notamment pour le groupe de tête. - La schtroumfette (A):
Enregistrement public de très bonne facture (pas forcément très récent). Tout est très clair et les timbres sont savoureux (magnifiques hautbois, clarinettes, cordes, etc.). Les tempi sont fluides, ça danse et ça chante naturellement. Note : 10/10
- Le grand schtroumpf (B):
Prise de son magnifique et orchestre superlatif. C'est très construit, très maîtrisé, on sent que rien n'a été laissé au hasard. Mais qu'est-ce que c'est beau ! Un seul léger reproche : je préférerai parfois que la pulsation soit un peu plus libre. Note : 9/10
- Le schtroumpf bricoleur (C):
Bel enregistrement, bien défini. L'orchestre est très très beau. Avec un remarquable travail sur les nuances et l'articulation. Les choix de tempi plutôt lents donnent à la pièce un climat un peu rêveur et fantastique. On est plus proche de La Mer que d'une partie de ping-pong. Note : 7/10
- Le schtroumpf colérique (D):
Prise de son un peu lointaine. D'accord, il y a une belle fusion des timbres, mais ça manque un peu de netteté. D'autant plus que le chef opte pour des tempi un peu mous. L'ensemble n'est pas désagréable à l'oreille mais laisse indifférent. Les passages rapides et les tutti intéressent. Note : 6/10
- Le schtroumpf costaud (E):
Enregistrement visiblement un peu daté (mais stéréo) avec des timbres un peu acides. L'orchestre jouit d'une énorme profondeur et d'une spatialisation latérale généreuse. C'est très immersif. Côté musical, le chef joue la carte de l'expressivité : il y a un vrai mystère qui traverse cette lecture ! C'est fluide (avec des tempi bien contrastés) et délicat (avec une belle échelle de nuances) mais c'est aussi souvent assez sombre. Les parties les plus rapides font entendre une vraie danse infernale ! Un seul regret : je n'aime pas beaucoup ces vibratos serrés qu'on entend parfois dans les pupitres de bois. Note : 9/10
- Le schtroumpf cuisinier (F):
Bonne prise de son. La réverbération est courte, ce qui permet d'obtenir une bonne clarté d'ensemble malgré l'éloignement général. La lecture est un peu lente, mais sensuelle, voire lascive. C'est très poétique, très élégant et on entend un vrai climat. Même avec cette pulsation un peu traînante, c'est expressif jusqu'au bout. Note : 8/10
- Le schtroumpf maladroit (G):
Son mono de mauvaise qualité, très médium, très étouffé (et en plus, ça crachouille). Debussy passe-t-il le mur du son ? Réponse : oui. Mais partiellement. Je m'explique. D'abord, on est obligé de reconnaître que la mise en place et la justesse sont impeccables. Évidemment, les timbres sont très typés (pour ne pas dire que c'est parfois franchement laid). Les tempi sont très contrastés, le chef n'hésitant pas à jouer la carte de la frénésie. On y entend une fièvre, une excitation sacrément contagieuse. Bien sûr, avec un son ne permet pas de saisir tous les détails de l'orchestration et toute la subtilité des nuances. Mais le plaisir est là. Note : 7/10
- Le schtroumpf meunier (H):
Prise de son honnête, bien qu'un peu vaporeuse. En particulier, je n'aime pas le placement des bois, qui disparaissent dans la masse orchestrale. Les cordes, par contre, bénéficient d'un traitement privilégié : elles forment un premier plan très net et très étalé spatialement. L'orchestre n'est pas vilain mais n'a pas une personnalité folle. Le tempi sont justes mais il manque un peu d'exaltation et un peu de folie pour en ressortir satisfait. Pas de faute de goût, juste un léger manque de caractère. Note : 6/10
- Le schtroumpf nature (I):
Prise de son mono de mauvaise qualité : médium dominant, aigu agressif, impression de capharnaüm sonore. Il faut un certain temps pour s'habituer à l'ambiance avant de rentrer dedans. On a une lecture un peu fragmentée, avec une pulsation qui fait parfois le grand écart. Chaque épisode est fortement caractérisé, traité de façon plus narrative que poétique. L'échelle des nuances est assez réduite par ailleurs. D'accord, c'est dramatique, mais c'est aussi un peu bruyant par moment. Pas forcément comme ça que j'aime Debussy... Note : 5/10
- Le schtroumpf peintre (J):
Belle prise de son, très claire, très précise. L'orchestre sonne très bien, avec un zeste d'acidité dans les violons, qui n'est pas forcément désagréable. J'aime la façon dont le discours est constamment relancé, mené par une main à la fois autoritaire et souple. Ça vit et ça s'amuse, ce qui n'est pas idiot, compte tenu du titre de l'œuvre. Les tempi sont contrastés, souvent fluides, mais curieusement jamais complètement débridés. Du coup, le discours garde une grande clarté et rend partout justice à l'orchestration debussiste, même dans les dernières minutes, où la tentation de «lâcher la bride» est forte... Note : 10/10
- Le schtroumpf rêveur (K):
Prise de son ancienne, mono, très étouffée, avec un grave surdimensionné et un souffle impressionnant. Je l'avoue franchement, je ne passe pas le mur du son. Ça me demande une telle concentration pour essayer de distinguer quelque chose dans cette mélasse sonore que je n'y prends aucun plaisir. Ce qui est dommage, parce les tempi sont justement ceux que j'aime entendre dans cette œuvre : fluides et joyeux. Note : 3/10
- Classement:
Sur 11 versions, il y en a 7 que je juge d'un très haut niveau (A, B, C, E, F, G et J), 2 qui me laissent sceptiques (D et H) et 2 que j'ai du mal à écouter, à cause du son très dégradé (I et K). Bref, c'est déjà un excellent tirage. Sur les autres groupes sont de ce niveau, ça veut dire que la discographie de cette œuvre est franchement bien servie !
Groupe de tête : A > B > E > J
Groupe central : C > F > G
Groupe de queue : H > D > I > K
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 22 Oct 2015 - 22:29 | |
| Bravo pour cet excellent premier travail Draffin ! - Juste pour être sûr :
Dans certains cas, ton classement est dans le sens inverse de tes notes. Exemple : C et F, E et J. On conserve tel quel ?
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| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 24 Oct 2015 - 0:41 | |
| Voici mon avis sur le groupe 3, très dense ! Le bébé Sch. (A)- Spoiler:
Version mystérieuse, assez rapide au début, avec des cordes tantôt inquiétantes, tantôt suggestives (vers 5'50), ensemble qui joue vraiment le jeu chorégraphique - au détriment du jeu d'ensemble des cordes... - cors hélas souvent couverts et couleurs peu diversifiées. J'aime l'allant général, mais je regrette un léger manque de féerie lorsqu'on serait en droit de l'attendre. Le CosmoSch. (B)- Spoiler:
Tempo vif, orchestre plutôt "joueur" (on se renvoie bien la balle ici !), contrastes assez marqués (cuivres) et sonorités d'orchestre riches, motif "refrain" de la clarinette très réussi ainsi que le violon solo (vers 10'47), pas très beau mais étonnamment implorant. L'ensemble est très équilibré et, s'il y a quelques imprécisions et un petit déficit en mystère, tout cela se réécoute très bien. Le Sch. amoureux (C)- Spoiler:
Du souffle.... Bois très présents, contrastes TRES saillants (2'25 !), mise en relief remarquable du motif orientalisant (4'10), version qui met en valeur de nombreux détails sans amoindrir le flux orchestral (harpe, basson à 12'40). Le son est un peu écrasé, mais cela ne gêne en rien pour rentrer dans ce beau kaléidoscope d'atmosphères. Le Sch. coquet (D)- Spoiler:
Sonorités typées, un peu anciennes et vibrées, attaques franches mais souvent brusques et fouillis gênant dans certains tutti (début), un vrai sens narratif ici, parfois "ravelien, mais les cordes ne sont pas toujours bien belles. Version qui demeure en deçà des autres, dommage.... Le Sch. farceur (E)- Spoiler:
Mystérieux et lent, sonorités à la limite du capiteux, dosages subtils mais l'élan manque un peu tout de même... Cela dit, le chef dénoue très bien l'enchevêtrement des lignes et propose, paradoxalement, une version plus lumineuse que d'autres avec un orchestre plutôt sombre, surtout au fur et à mesure que l'on s'approche de la fin, très bien amenée ! Le Sch. frileux (F)- Spoiler:
Bel orchestre ! Tempo un peu lent, volonté nette de ciseler les détails sans oublier une certaine sensualité, mais au détriment de l'aspect chorégraphique ; animation interne permanente, passages très fouillés, mais il y a parfois des cafouillages et des fragilités, notamment pour les violons lorsqu'ils doivent jouer doucement. J'aimerais bien voir ce Schtroumf-là aller plus loin ! Le Sch. grognon (G)- Spoiler:
Lent, graves prédominants, phrasés droits et nettement dessinés, allure toujours vive même à l'intérieur d'un tempo de base modéré, étonnantes couleurs nostalgiques par endroits (vers 7'), ensemble très prenant (c'est davantage "Ma Mère l'Oye" que "Jeux", mais pourquoi pas ?) et final qui tient en haleine, bravo ! Le Sch. infirmier (H)- Spoiler:
Début plutôt allant, 1ers phrasés un peu rigides, contrastes saillants mais moins que chez le Schtroumpf amoureux, motif orientalisant un peu précipité et mouvement général qui ralentit trop (1er tiers de l'oeuvre), orchestre de bonne tenue, plus ou moins fluide, mais les cuivres semblent souvent écrasés (prise de son ?). Pas mal, mais il y a bien mieux.... Le Sch. mollasson (I)- Spoiler:
Début lent, avec une belle anicroche de cymbale (!), mais la fluidité du discours est remarquable, même si certains motifs trainent la patte (vers 4'30) et si bien des attaques sont imprécises ; dernière section puissante, presque trop, et impression globale d'une caractérisation pas assez marquée malgré de belles interventions (bois). Le Sch. noir (J)- Spoiler:
Cordes graves au 1er plan (ce choix perdure pendant toute l'oeuvre), menaçantes, parfois dures , très intéressant jeu de flux et de reflux dans les phrases de bois et les parties de percussions, flûte qui mène la danse dès qu'elle prend la parole, autres bois parfois "verts" mais très joueurs, très bons climax ultimes. Version qui joue sur des alternances de mises en relief, à la limite du zoom par moments, mais cela marche ! Le Sch. tambour (K)- Spoiler:
Vif, dramatisé d'emblée, groupes instrumentaux qui se heurtent plus qu'ils ne se fondent, mais un incroyable esprit chorégraphique se fait jour ici ! Aspect narquois pas remarqué dans les autres versions (7'30), orchestre qui tient le choc dans les tempi les plus rapides, cuivres vibrés mais à la couleur très singulière, très belles transitions dès qu'il s'agit de revenir au calme. Très bien... malgré le raté des accords finaux. Le Sch. volant (L)- Spoiler:
Vif, orchestre frémissant et souvent réactif, malgré des cordes un peu moches, tempo qui ne faiblit pas et relances permanentes de la part du chef. Je déplore en revanche une palette de couleurs très restreintes, ce qui nuit à l'interprétation sur la longueur. Classement :- Spoiler:
Trois versions superbes (et différentes) se détachent : - C : 9/10 - K : 9/10 - G : 9/10
Suivent trois autres, très intéressantes : - E : 8,5/10 - J : 8, 5/10 - F : 8/10
Ensuite viennent quatre interprétations avec des "bémols" un peu plus marqués : - B : 8/10 (je lui préfère F de justesse car il propose plus de choses) - A : 7/10 - L : 7-/10 - I : 7-/10
Enfin, les deux derniers ne tiennent tout simplement pas le choc face à la concurrence : - H : 6/10 - D : 6/10 (une des rares fois où les scories dans la "lettre" de l'oeuvre oblitèrent trop son "esprit")
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 24 Oct 2015 - 9:17 | |
| Bravo et merci Warren60 pour ce travail. Je compile les résultats Vos commentaires donnent envie de réécouter certaines versions ! |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91647 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 29 Oct 2015 - 3:07 | |
| Je ne suis qu'à la moitié de mes 12 versions, mais enfin c'est vraiment passionnant! Et je découvre à coup sûr des versions que je n'avais jamais entendues, avec des qualités très différentes les unes des autres. Ca va être dur dur de départager tout ça! Est-il possible de mettre deux versions à égalité ou pas? |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 29 Oct 2015 - 7:31 | |
| Merci pour ce retour Xavier. Le travail est important sur ce tour, pour les prochains il y aura moins de versions... mais les meilleures ! Et le départage n'en deviendra que plus difficile - Xavier a écrit:
- Est-il possible de mettre deux versions à égalité ou pas?
Ca ne me semble pas poser de problème L'important est à la fin de ne conserver que 6 versions par groupe. |
| | | DBL Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 64 Age : 54 Date d'inscription : 12/07/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 31 Oct 2015 - 16:38 | |
| voici mes notes pour le Groupe 2 ainsi qu'un bref commentaire - Notes:
La schtroumfette (A): Une très belle version, très expressive et dynamique, avec de belles ruptures d'ambiances. (10/10)
Le grand schtroumpf (B): Un son rond qui va dans le détail. Prise de son très proche qui me plaît un peu moins. (7/10)
Le schtroumpf bricoleur (C): Une version plus lente dont le tempo me semble moins adapté au sujet de l'oeuvre. Impression de lourdeur. Belle clarté dans les solos, bel orchestre. (5/10)
Le schtroumpf colérique (D): Assez lent également, manque de dynamisme. L'ambiance met du temps à se construire mais finalement c'est pas trop mal. (7/10)
Le schtroumpf costaud (E): Richesse des timbres avec une bonne profondeur de la scène. Belles cordes. Tempo qui avance bien, cela me plaît, avec des ambances bien nuancées. (9/10)
Le schtroumpf cuisinier (F): Bonne prise de son mais un peu lent à mon goût. Manque de dynamisme et de contraste (6/10)
Le schtroumpf maladroit (G): Beaucoup de bruit de fond, timbres parfois très laids. Manque de matière, de présence et de conviction. (4/10)
Le schtroumpf meunier (H): version assez prenante et plaisante mais on pourrait lui reprocher un peu trop de réserve dans certains passages (7/10)
Le schtroumpf nature (I): version mono avec prise de son très lointaine et un spectre peu étendu. L'ensemble manque de relief mais n'est pas non plus sans intérêt. Plutôt moyen. (6/10)
Le schtroumpf peintre (J): une belle version avec une ambiance bien décrite, une image sonore homogène, des instruments qui jouent dans le détail, des transitions marquées. Vraiment pas mal (8/10)
Le schtroumpf rêveur (K): trop lent à mon goût, image sonore encaissée, spectre déséquilibré. Impression de lourdeur. Sans grabd intérêt (2/10)
- Classement:
A>E>J>B=D=H>F>I>C>G>K
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 31 Oct 2015 - 19:25 | |
| Super, je mets tout cela dans mon tableau Excel. Merci DBL ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Lun 2 Nov 2015 - 0:09 | |
| Ci-dessous ma contribution pour le Groupe 1 : Les douze versions se succèdent par ordre de préférence croissante. - Commentaires, notes et classement :
Poète m'apparaît comme Paresseux mais en plus exsangue. Je ne suis pas enclin à sortir mon microscope ni à autopsier cet impressionnisme entomologique dont (contrairement à ce que suggère son pseudo) la poésie semble s’être évaporée en s’asséchant. Dommage mais le pointillisme d’un tel ouvrage me laisse de marbre. [4/10]
Paresseux. Non. Trop ténu, les timbres fusionnent (à mon avis un contresens pour une telle écriture) et s’éventent dans l’acoustique trop ample. Diction étriquée, malgré une célérité qui trahit un orchestre et un chef à haut degré de virtuosité et de connivence. Mais le résultat hyperdistillé ressemble à une dixième pression à froid. [4,5/10]
Dans la même famille que Poète et Paresseux, ce Prétentieux nous sort peu d’arguments, et se voit comme eux fossoyé par une prise de son aseptisée et ténue. Un chouïa d’efforts pour nuancer les phrasés, un surcroît de souplesse et de chatoiement (belles cordes nacrées) lui valent un demi-point supplémentaire par rapport à ses deux précédents frangins. [5/10]
Sculpteur profite d'une belle acoustique de salle (on croirait la reconnaître) mais trop vaste, les instruments s’y volatilisent, faute aux micros. Lecture tout en irisations et en finesse (même les cuivres s’intègrent à ces reflets qui semblent nimber une même masse onctueuse) mais l’oreille parvient mal à s’accrocher à ces bribes étiolées. Dommage que le legato satiné, le rythme léché, et la temporalité osmotique de cette subtile prestation oublient totalement que des danseurs officient. Un charme préraphaélite s’en exhale. Traîtrise que ces horizons poétiques, mais on peut succomber aux milles nuances de ce dessin si on oublie ses fallacieux desseins. [5,5/10]
Paysan s'apparente à la même famille que Chétif et Musicien, mais un peu moins achevé. Malgré une maîtrise toute relative de la partition, les péripéties s’incarnent et prennent vie, mais un peu prosaïquement, dans ce qui semble une prestation de concert symphonique plutôt qu’un support à l’action scénique. Malgré la présence du public (car on entend les caractéristiques du live), l’éloquence de l’œuvre ne sort pas transcendée. Dommage car j’aime beaucoup les saveurs vintage de l’orchestre. [6/10]
Musicien. D’emblée des langueurs faunesques qui s’éveillent paresseusement. Et du souffle, -ça doit dater. Les évocations caméléonesques sont au rendez-vous mais les timbres sont trop épais, et l’enviable discipline (compte tenu de la corpulence de l’orchestre, la diction s’avère très précise) se trouve hélas discréditée par la concurrence. Ca ressemble à Chétif mais en moins habile. On devine un chef très aguerri et autoritaire, en proie à des pupitres en-deçà de ses exigences, et englué dans une prise de son trop replète. [6,5/10]
Bêta me semble assez similaire au Centième, mais en plus asphyxié et mécanique, et les vents sont moins virtuoses. La prise de son s'entend toutefois plus consistante. [7/10]
A Lunettes : comparé au référentiel Centième, voilà davantage de souplesse et d’aération dans le tempo, mais moins d’exactitude dans la dynamique et les phrasés. Plus spontané et vivant. Prise de son assez grossière, toutefois charnue comme j'aime. [7,5/10]
Captation très proche pour ce Gourmand où tous les pupitres semblent sur le même plan. Contact très sensualiste par ce qu’on dirait une exécution de chambre. Dans ce velu bouquet de timbres, on entend distinctement des bois de type français. Une esthétique sonore assez datée, pourtant l’enregistrement s’avère très propre. Très plaisant à l’oreille, mais ces saveurs se suffisent au point de nous faire oublier la vocation chorégraphique. Et l’œuvre me semble appeler davantage de recul, tant dans le traitement acoustique que dans l’approche narrative. Bilan : une version dangereusement voluptueuse. [8/10]
Chétif : la moins scrupuleuse des quatre premières entendues (Centième, A lunettes, Bêta), mais les ambiances sont plus palpables, l’orchestre prend chair et s’implique dans la représentation. Au début, les percussions trouvent des sonorités inquiétantes, et l’on sent que le chef privilégie la dimension évocatrice. Mais cet univers est-il celui de Jeux ? Une vision assez épaisse et plutôt post-romantique, qui nous transporte dans les ambiances moites de La Nuit Transfigurée. En tout cas, je m’y sens à l’aise, et mon intérêt se maintient jusqu'à la fin. Preuve que cette interprétation sait capter l’attention. [8,5/10]
Centième : j'ai failli accorder la première place à cette direction experte, très serrée. On admire une dynamique réglée au millimètre à tout l’orchestre qui réagit au moindre frémissement de baguette, mais cet extrême contrôle se rigidifie dans des tempi trop impatients et un discours trop sec, où la poésie se brûle les ailes. D’autant que la prise de son reste froide. Suprême maitrise technique du texte. Si seulement cette contention se montrait un peu plus charismatique et conviviale... [9/10]
Pêcheur s'enorgueillit d'une vision du genre hautaine et glaçante, malgré une indéniable chaleur des pupitres (d’ailleurs grossis par les micros) que je préfère au Centième et lui adjoint un surcroît d'humanité. Au fil des péripéties, la réalisation révèle son autorité et sa virtuosité (le paramètre sonore me semble aussi finement disséqué que le Centième), mais le rapport et la portée me semblent très différents : la sonorité enveloppante s’avère menaçante envers la vocation chorégraphique, qu’on tend malencontreusement à oublier face à cette troublante orgie de timbres. La trame kaléidoscopique de l'œuvre semble déchiffrée à travers des lunettes de myope. Version délétère et sybaritique, mais impérieuse. Son décisif avantage qui lui vaut les lauriers au sein de toute cette série : un parfait compromis entre une approche analytique et une narration pulpeuse. [9,5/10]
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Lun 2 Nov 2015 - 5:52 | |
| Parfait, merci Melo pour toutes ces impressions Avis a tous, fin du tour ce mercredi soir ! A vos casques et stylos |
| | | Resigned Mélomaniaque
Nombre de messages : 1401 Age : 41 Localisation : Chemin des Errancis Date d'inscription : 27/08/2008
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mar 3 Nov 2015 - 7:50 | |
| Bonjour à tous, voici ma modeste contribution pour le groupe 2. - Spoiler:
Exercice très difficile pour qui connaît mal l'œuvre et ne sait pas trop quoi en attendre. Au fil des écoutes, j'ai privilégié la précision, le tranchant et surtout la sensation d'écouter un orchestre qui s'amuse, ce qui m'a peut être amené à sanctionner les prises de son un peu trop distantes... J'ai d'abord écouté chacune en les notant de 6 à 8 selon que l'impression est mauvaise, neutre ou bonne. Puis j'ai affiné par des écoutes aléatoires...
Schtroumpfette: tres précis, mais manquant de légèreté dans certains endroits. Un peu trop sérieux pour le propos. Cependant, au fil des écoutes, c'est la version qui m'a paru la plus équilibrée et aboutie, avec de magnifiques nuances. 8
Grand: une version rutilante, débridée comme j'aime, avec une belle gestion des tempi. 8
Bricoleur: c'est lent mais jouissif. On a vraiment l'impression de se faire raconter une histoire, comme un opéra pour orchestre. Orchestre somptueux. 9
Colérique: loin d'être indigent mais un peu soporifique et pas toujours précis. 5
Costaud: parfois un peu cochonne dans les passages délicats mais d'une grande sensualité... 7
Cuisinier: prise de son ou interprétation trop distante? Probablement un peu des deux. Très noble mais plutot mou du genou. Hors sujet. 6
Maladroit: un live un peu daté, c'est rapide, désuet, et c'est charmant. 6
Meunier: je reste extérieur et il y a des passages qui font vraiment tâches. 4
Nature: pas de nuances, c'est dur d'y rentrer. Je ne reste pas insensible à ce côté très lascif mais a trop s'y vautrer...parfois un peu lourdingue... 5
Peintre: techniquement, c'est difficile de trouver un défaut, il manque un brin de fantaisie...du coup je m'ennuie un peu. Cette version joue trop la carte du mystère. 7
Rêveur: le son pourri est éliminatoire pour moi car tout se joue dans les détails, les tempi sont en plus assez étranges... 4
Classement. Bricoleur > Schtroumpfette > Grand > Peintre > Costaud > Cuisinier > Maladroit > Nature > Colérique > Meunier > Rêveur
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mar 3 Nov 2015 - 9:04 | |
| Merci pour ton retour Resigned, c'est noté - A propos du groupe 2:
Le classement commence à prendre forme dans le groupe 2, et une version se détache en particulier !
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| | | Michel Croz Mélomane averti
Nombre de messages : 119 Age : 31 Date d'inscription : 29/10/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 0:15 | |
| Groupe 3: - Commentaires:
Pipus, il faut m'excuser, je suis en plein dans la rédaction de mon mémoire en ce moment, heureusement qu'il y a eu ton message, j'avais complètement oublié. J'y ai donc consacré ma soirée pour finir dans les temps(j'avais fait les six premières versions il y a deux semaines, j'ai divisé en deux groupes de 6). Merci de ne pas faire attention donc à la banalité des commentaires, souvent rédigés a posteriori à partir des quelques mots que j'avais jeté sur une page word pour chaque version avec une note.
Le bébé sch. : ambiance assez crépusculaire, très inquiétante au début. Le reste manque de fantaisie, et d'originalité.
Cosmo Sch : étonnamment une version plus rapide que la précédente mais que je trouve pourtant moins nerveuse, ce qui n'est pas rédhibitoire. L'orchestre est riche, la féerie présente. C'est une bonne version
Amoureux : pour moi la meilleure version du corpus. Prise de son impeccable, tous les contrastes sont marqués, l'orchestre est énergique, tous les pupitres sont mis en valeur.
Coquet : version très grinçante, les cordes sont originales mais désagréables sur la longueur de l'écoute. Cette version est même par moment assez affreuse, et reste probablement une des moins intéressantes du corpus.
Farceur : version live, on s'ennuie parfois fermement. Mais c'est une version honnête au niveau de la forme, on entend bien tous les pupitres, mais au niveau du style, de la vision du chef, il faut repasser. Ma réécoute me rend beaucoup moins sévère avec cette version: le final réussie relève très largement la note quand même vu qu'il est un des plus réussi.
Frileux : ah ici, rien à dire, il y a la vrai vision d'un chef bien que celle-ci ne m'enthousiasme pas toujours. Mention quand même à certains passages féeriques merveilleux qui compensent d'autres beaucoup plus oubliables.
Grognon : un peu fade au début mais la montée progressive vers le final est lumineuse.
Infirmier : prise de son odieuse, version dispensable, où sont les cuivres?
Mollasson : final très réussie, un véritable acmé au sens littéral du terme. Le reste est beaucoup moins épatant pour tout dire.
Noir : une de mes versions préférées. Les cordes, la flûte solo, sont délicieuses, tout est joué à la perfection ici. Clarté des pupitres, vision d'ensemble originale(beaucoup de ruptures très marquées entre les thèmes) mais cohérente. RAS.
Tambour : version très poétique, beaucoup plus lyrique que les autres. La prise de son est bonne contrairement à ce que laisse présager le début de l'interprétation.
Volant : une version très claire, moins ténébreuse que les précédentes. Les cordes font des prouesses, l'atmosphère est prenante. Beaucoup de contrastes, à défaut d'expressivité.
- Classement:
1 : Amoureux 9,5/10 Noir(9/10)
2 : Cosmo (8,5/10) Grognon(8,5/10) Tambour(8,5/10) Farceur(8/10)=>longtemps hésité avec Volant mais son final emporte vraiment mon adhésion.
3 : Volant(7,5/10) Bébé(7/10) Frileux(7/10) Mollasson(7/10)
4 : Version vraiment en dessous du niveau général Infirmier (4/10) coquet(4/10)
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91647 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 5:03 | |
| Groupe 1: - Spoiler:
Le 100è Schtroumpf
C'est beau, très ouaté, pas hyper détaillé mais rien ne manque. Tempi très bien pour le début. J'entends un peu le chef grommeler, ça m'embête. La prise de son est quand même un peu trop réverbérée et manque de détail, de précision. (les notes rapides de trompette brouillées par exemple à 5'47) Même le célesta est un peu opaque. A 5'58, on n'entend pas la tierce des 2 premiers accords. A 7'46, ça me paraît beaucoup trop rapide, du coup ça manque de précision et le chef ne peut pas "animer peu à peu" comme c'est demandé par la suite. A 9'06 je trouve que c'est trop rapide, ça manque d'alanguissement. D'une manière générale je trouve que c'est une version qui n'est pas assez aérée, aérienne, ça concerne autant la prise de son que les tempi. Tout s'enchaîne un peu trop rapidement à mon goût. Bref, pas du tout une mauvaise version, mais cela manque pour moi d'abandon, de légèreté, et de détail dans la prise de son. 6,5/10
Le Schtroumpf à lunettes
C'est déjà plus ma came. Là c'est aéré, souple, clair dans la prise de son. Par contre il y a parfois de petites imprécisions dans l'intonation des vents, et surtout ce percussionniste qui fait n'importe quoi au tambour de basque. (et c'est à cause de lui que je reconnais hélas immédiatement cette version) Malheureusement ce n'est pas qu'un détail car ce n'est pas une petite erreur de ci de là, il n'est vraiment pas en rythme... C'est une version que j'aime beaucoup, on entend tout (parfois trop, la harpe est presque surexposée), c'est parfaitement en style, très français, sensuel, les bois sont verts mais pas trop. Globalement ce n'est pas une version tout à fait parfaite d'un point de vue instrumental, ce n'est pas le meilleur orchestre au monde, et il y a surtout ce problème de percussionniste qui gâche quand même pas mal de choses à mon goût. (en plus on entend tout le temps ce tambour de basque mf alors qu'il est indiqué pp la plupart du temps) Le meilleur exemple c'est à 14'26, le duo tambour de basque-cymbale est surexposé et pas du tout en place. A 14'56 c'est encore pire, les percussionnistes jouent carrément sur un autre tempo que le reste de l'orchestre! Par contre si on excepte ces (assez nombreux) détails, d'un point de vue interprétatif c'est bien mené par le chef dans l'ensemble, à part un ou deux moments où ça se traîne un tout peu vers la fin. 7/10
Schtroumpf bêta
Version plus récente, mieux exécutée dans le détail, à part des trompettes parfois un peu disgracieuses. C'est très vif et contrasté, j'aime bien. A partir de 3'35, le hautbois plante 3 fois de suite des ré# au lieu de ré bécarre dans sa guirlande de triple croches, ce qui détruit évidemment l'harmonie malheureusement. Presque trop de contrastes de tempi finalement, ça devient un peu trop séquentiel. Une belle version toutefois, mais je ne suis pas complètement emporté. 7,5/10
Schtroumpf chétif
Un peu l'inverse de la précédente, dans le sens où c'est assez statique, mais tout de même réussi dans le genre, très beau, très sensuel, très tranquille, sans ruptures. Parfois ça manque quand même franchement d'animation dans la première moitié de l'oeuvre; ensuite ça bouge plus et on trouve un peu plus de contrastes. Toute la fin est très bien menée sauf le climax "Très modéré" vraiment bâclé à mon sens, trop rapide. Encore un tambour de basque beaucoup trop fort! Mais célesta inaudible la plupart du temps, ce qui est quand même dommage. Trompettes inaudibles à 6'04. (pourtant indiquées forte) Cordes absolument magnifiques, tantôt transparentes, tantôt mordantes, tantôt très lyriques. Soli de bois superbes aussi. Encore une superbe version sur laquelle il y a tout de même pas mal à redire. 7,5/10
Schtroumpf gourmand
Prise de son très claire, voire métallique, version ancienne. (je dirais début années 60) Là c'est carrément autre chose: pas de triche, aucune réverbération, c'est hyper sec, on entend tout, même des choses pas toujours très belles: harpe très moche à 1'10 par exemple, intonation douteuse des bois ou des cordes à d'autres moments. (on peut même parler de déraillements de cordes à plusieurs reprises) Parfois tout s'enchaîne vraiment trop vite, quelque part ça rejoint le statisme de la version précédente, mais d'une autre façon: ici on ne respire pas, tout s'enchaîne avec des tempi qui semblent très peu varier. Je n'adhère pas au parti-pris très peu séduisant, froid, voire rêche, de cette version, mais elle a le mérite de proposer quelque chose de très analytique et d'une clarté sidérante d'un point de vue sonore. 6,5/10
Schtroumpf musicien
Presque un demi-ton trop bas... pourquoi? Problème de report, bande abîmée?... Bon c'est très ancien, et ça ne sonne vraiment pas super bien. Les percussions font un peu casseroles. Là je me permets de ne pas aller au bout car c'est quand même assez moche, et très loin des versions précédentes, même si ce n'est pas à proprement parler catastrophique. Il y a quand même des passages où il manque vraiment pas mal de notes. Manque de langueur et de sensualité aussi, c'est globalement trop rapide. 3,5/10
Schtroumpf paresseux
Très belle version, excellement exécutée, très équilibrée, bien menée, particulièrement dans le climax final, mais peut-être un peu lisse, avec un peu trop de réverbération et des cordes un peu trop omniprésentes. (les bois sont toujours audibles mais vraiment trop derrière par moments) Ca sent vraiment la version de studio récente très bien léchée, sur laquelle il n'y a pas grand chose à redire dans le détail. Juste le passage à 11'40 où je trouve que tout se bouscule un peu au lieu de respirer et de rêver comme je l'attends à ce moment. Et à 12'22 le célesta n'est pas en rythme. C'est une très belle réalisation, sans parti-pris marquants, mais ça n'est pas nécessairement un défaut pour moi. C'est sûr que ça sonne moins français que Schtroumpf à lunettes. Dommage pour cette prise de son un peu trop réverbérée et faisant trop la part belle aux cordes. 7,5/10
Schtroumpf paysan
Version live assez ancienne. Bon c'est pas le grand luxe, mais ça sonne quand même mieux que Schtroumpf musicien. Assez bonne lisibilité sonore. Bon pour moi ça ne peut pas rivaliser avec les versions plus récentes et plus confortables car la qualité sonore est très importante dans une telle oeuvre. Très bizarres les trilles de cors à 6'32, c'est trop en avant et on a carrément l'impression d'entendre un autre instrument, presque des Ondes Martenot. J'aime beaucoup l'animation de la fin. C'est un très bon chef debussyste ça, ça respire quand il faut et ça s'anime aussi remarquablement. Dommage pour l'âge de l'enregistrement, les bruits de public et l'orchestre pas irréprochable. (à partir de 14'09 ça sonne un peu fanfare municipale quand même) 5,5/10
Schtroumpf pêcheur
On dirait une version pas très très ancienne mais en vinyl. (craquements parasites) Sinon c'est assez chaleureux comme prise de son, un peu trop réverbéré à mon goût, et même légèrement opaque, ce qui m'embête un peu. Début excellent. Entre 1'55 et 2'00 les contrebasses oublient carrément de jouer, puis lâchent un pizz n'importe quand. Entre 3'17 et 3'27 on entend très bien la flûte répondant à la trompette, c'est assez rare pour être souligné. A 7'55 ça commence beaucoup trop vite, contrairement à ce qui est demandé sur la partition, du coup pas d'accélération possible, c'est déjà un tempo de dingue. Le hautbois solo est très beau à chaque intervention. Les flûtes également, mais elles sont presque trop surexposées. Gros couac de trompettes à 12'22. C'est une conception assez fiévreuse dans l'ensemble, pour moi c'est un peu trop précipité par moments, j'attends un peu plus de respiration et de langueur de ci de là. Le climax ("Violent" sur la partition) tombe un peu à plat je trouve, peut-être à cause de cette précipitation, mais aussi à cause des cymbales qui là aussi oublient de jouer. (et elles sont censées jouer forte!) On entend également très peu les cordes graves col legno, tout est un peu écrasé par les limites de la qualité sonore un peu moyenne. Une version qui aurait pu être excellente dans de meilleures conditions et sans 2-3 couacs assez importants. (notamment les contrebasses qui oublient de partir dans le début) 6/10
Schtroumpf poète
Gros problème pour commencer, gros défaut de montage, ça commence sur les harpes et on n'a pas le 1er temps de la partition où les cordes entrent pianissimo avant que les harpes n'arrivent au 2è temps. Là c'est vraiment de l'amateurisme, incroyable que personne n'ait rien remarqué avant la sortie du disque. Sinon je trouve que le début sonne un peu trop flou et vaporeux, avec comme un voile sur le son. (hormis les flûtes qui percent un peu) En fait c'est pareil ensuite, ça manque d'arêtes, d'accents, de contrastes. Tout est lissé, ça deviendrait presque ennuyeux. A partir de 10'00 on commence à entrevoir la lumière, ça s'anime, ça danse même un peu. L'orchestre est quand même assez beau. Climax ("Violent") pas trop mal réussi mais un peu timide. Le dernier climax au cordes un peu bâclé. Fin très belle, très mystérieuse. 6/10
Schtroumpf prétentieux
Miracle, première fois que j'entends bien le célesta dans le début, magnifique! Début très mystérieux mais plus habité que dans la version précédente, il y a vraiment une ombre qui plane au-dessus. Bizarrement à 1'02 sur les trémolos les violons n'arrivent pas sur les notes de façon très juste, c'est attaqué légèrement par en-dessous. Ca sonne de façon claire, équilibrée, sans zoom sur tel ou tel instrument comme ça a été souvent le cas dans d'autres versions. Très bel enregistrement. Ici de beaux contrastes, des surprises, des tempi qui dansent mais aussi qui respirent. Orchestre à la sonorité "internationale", sans grande particularité, bois qui ne sonnent pas français, mais tout l'orchestre est magnifique, tout ressort de façon adéquate, tantôt les bois, tantôt les cuivres qui n'hésitent pas à être très brillants. Et le célesta est audible à chaque fois, ce qui n'est pas qu'un minuscule détail pour moi. Xylophone un peu discret par contre, un peu noyé. Les bois sont un peu anonymes, voilà ce que je peux reprocher à cette version, sinon assez proche de l'idéal pour moi. Un exemple de ce qui est précieux pour moi dans cette version: le temps pris pour bien poser chaque accord des cordes entre 11'51 et 11'54, alors que c'est le plus souvent brouillon dans les autres versions. A 13'48 la 1ère trompette plante deux ré bécarre au lieu de ré bémol... (là encore, personne n'a rien entendu pendant le montage?? Car c'est manifestement un enregistrement studio) Dommage pour cette gros imprécision et pour celle (moins audible) des violons à 1'02, en dehors de cela j'ai très peu de réserves sur cette version, vraiment magnifique. Climax idéalement mené, magistral même. 9/10
Schtroumpf sculpteur
Ca démarre magnifiquement, la mise en place est remarquable, excellente lisibilité, il faut pousser un peu le volume mais on entend des choses qu'on entend rarement ailleurs (les pizz de violons à 3'18 ou à 4'16 par exemple, le célesta qu'on entend trop peu dans la plupart des versions), tout avance de façon très fluide. Si on veut vraiment pinailler, il manque la première note du trait du 1er piccolo à 4'58. (le ré aigü) Les cordes sont moins chaudes, moins "romantiques" qu'ailleurs, j'aime beaucoup les accords à 5'15, vraiment "doux et caressants" comme demandé par Debussy. Du coup l'équilibre avec les vents est peut-être encore meilleur que dans la version précédente. On peut regretter les harpes vraiment trop faibles tout de même. A partir de 14'25 on n'entend pas du tout les double-croches de cymbales du coup ça donne un rythme beaucoup plus trivial entre triangle et tambour de basque. A part ces quelques détails je suis vraiment en admiration devant cette version, le chef a l'intelligence de mettre les cordes vraiment en sourdine quand il le faut, et ménage de beaux contrastes, et de superbes vagues sonores lors du point culminant final. 9,5/10
Mon classement suivra scrupuleusement mes notes, c'est-à-dire:
Schtroumpf sculpteur > Schtroumpf prétentieux > Schtroumpf bêta = schtroumpf chétif = schtroumpf paresseux > Schtroumpf à lunettes > 100è schtroumpf = Schtroumpf gourmand > Schtroumpf pêcheur = schtroumpf poète > Schtroumpf paysan > Schtroumpf musicien
Pour résumer, je trouve les 2 premières de mon classement vraiment exceptionnelles, les 3 suivantes très bonnes mais avec plein de petites réserves, la 6è très bonne dans l'esprit mais un peu moins bien réalisée, les autres plus inégales (mais certaines très originales comme le Schtroumpf gourmand) et seule la dernière vraiment mauvaise.
J'ai reconnu certaines versions immédiatement, notamment à cause de certaines de leurs imperfections.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 6:10 | |
| Pas de soucis Senthinel, chacun y met le temps qu'il peut y consacrer et c'est déjà super de participer, surtout que ce tour est assez touffu. Merci ! Et merci pour ton retour Xavier. On voit que tu connais bien l'oeuvre. Je compile tous les commentaires en prévision des résultats de chaque tour bien évidemment J'espère ne pas me planter dans mon gros fichier Excel, j'y mets toute mon attention |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 10:30 | |
| J'ai failli renoncer, vu l'ampleur de la tâche et le boulot que j'ai en ce moment. Eh bien je ne regrette pas de m'être accroché, même si j'ai bien conscience que tout cela aurait mérité une seconde écoute. - Spoiler:
Schtroumphette: version de découverte de l'oeuvre. C'est bien conduit, l'orchestre est chatoyant. Je suis particulièrement séduit par les pupitres de vents. Tout est bien dans cette version. 9/10
Grand Schtroumpf: un beau climat mystérieux. Très belle construction, avec le sens des contrastes. 8/10
Schtroumpf bricoleur: un peu plus mou (mais peut-être cette impression est-elle due au contraste avec la précédente version). Toutefois les cordes créent un climat nocturne dans lequel on se sent happé. Orchestre magnifique. 7/10
Schtroumpf colérique: un peu dans le même esprit que bricoleur, mais les moyens servent moins moins les intentions. La prise de son y est peut-être pour quelque chose: c'est lointain et un peu confus. C'est loin d'être sans qualités, mais d'autres font mieux. 6/10
Shtroumpf costaud: beaucoup de vivacité. J'aime beaucoup: non seulement on me raconte une histoire, mais je vois le mouvement des danseurs. 9/10
Schtroumpf cuisinier: moins articulé, plus terne aussi. J'adhère moins, malgré de réelles qualités de timbre de l'orchestre par moment. 5/10
Schtroumpf maladroit: je n'entre pas du tout dedans. La prise son étouffe quelque peu l'orchestre. Mais c'est fort bien dirigé. 4/ 10
Schtroumpf meunier: ce n'est pas mal, mais je ne vois pas de qualités particulières à cette interprétation. 5/10
Schtroumpf nature: prise de son ancienne et mono qui rebute d'emblée. Les cordes sont vraiment désagréables, les bois sont plus doux. J'ai du mal à suivre le fil. 3/10
Schtroumpf peintre: version très intéressante, que je caractériserais volontiers d'analytique. Il y a beaucoup de tensions, et un bel orchestre. Le climat nocturne est parfaitement évoqué, mais le mouvement dansant n'est pas négligé pour autant. J'aime beaucoup. 9/10
Schtroumpf rêveur: c'est étouffé, confus, plat. 2/10
Classement:
Peintre> schtroumpfette> costaud >Grand> bricoleur> colérique >cuisinier> meunier> maladroit> nature > rêveur
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 14:43 | |
| Parfait, merci Eusèbe |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 15:20 | |
| Pour le groupe 2, intéressant de voir à quel point les 4 premières versions font l'unanimité ! |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91647 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 15:22 | |
| J'espère que Golisande va participer, sinon on ne va être que deux sur le groupe 1 et vu que nous avons des préférences très différentes, ça ne permettra pas un classement clair... |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 15:37 | |
| Moi aussi Mais nous ne sommes pas encore à la fin du tour. Il nous reste 4 retours à intégrer (Golisande, Asinius Pollion, Siegmund et Abbado71), et nous pourrons commencer les révélations ! |
| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 23:34 | |
| - GROUPE 3:
Et voilà, travail fait (ricrac mais fait)
Bébé : Une belle version, équilibré, légère et mystérieuse. La suite est un peu plus compliqué, manque un peu de cohérence mais ne faisons pas la fine bouche 8,5/10
Cosmo : Le tempo de la 1ere version était à mon gout assez bien maitrisé, celle-ci est vraiment un peu trop presse et on perd le mystère et la pleine atmosphère Debussyste à mon gout. La plastique est belle il n’y a pas à en douté 7,5/10
Amoureux : C'est à souhait, contrasté, parfois grincent, toutes les atmosphères sont posées avec classe,belle plastique bravo 9.5/10
Coquet : Une version plutôt ancienne mais avec vraiment quelque chose à dire, avec une mise en relief que je trouve vraiment bien à propos. Les cordes cependant ne sont pas très agréable (est ce la raison du temps). 7,5/10
Farceur : Une tenue de main de maitre, un orchestre de grande qualité mais cela me fait penser aux vieux chefs (Abbado, Haitink, Maazel …) qui mettent de coté un certain esprit dynamique, une graine de folie et je trouve l’enregistrement superbe mais ennuyeux malheureusement. 7 /10
Frilleux : Le mystère est présent dès les premières notes ; absolument formidable. Cependant la suite oscille entre le bon est le moins bon. Je trouve que ça manque de relief et de nuances sonores.7/10
Grognon : Je pense avoir reconnu le chef et l’orchestre même si je trouve étonnant. Le début est plutôt plat mais cela s’ouvre comme un bon vin jeune. Le résultat est plutôt agréable 8/10
Infirmier : Je pense que l’on a placé les micro dans les escaliers de secours ; Pas inintéressant mais il vaut vraiment se concentrer . La prise de son est vraiment … je ne trouve pas de mot(ou alors elle fait partie d’un projet bien précis mais je ne le comprends pas). 5.5/10
Molasson : Pas vraiment d’enthousiasme 6 /10
Noir : C’est une vision ! Et pleinement assumé !! Toutes en rupture, en jeu justement. J’adhère totalement même si je reconnais qu’on peut la trouver excessive, pas chorégraphique (j’avoie un peu oublié cette aspect lorsqu’on parle cd). La plastique de l’orchestre n’est pas cependant pas la meilleur qu’on est eu. Mais quelle souffle, quelle énergie. 9,5/10
Tambour : Je ne trouve pas la plastique de l’orchestre agréable et j’avoue avoir un peu de mal avec tant de rudesse. Cependant c’est le projet du chef, ambitieux et parfaitement exécuté. 7/10
Volant : Version plutôt clair et dynamique mais la palette n’est pas aussi appuyé que les meilleurs versions entendus. 6,5/10
Mo Classement Amoureux >Noir>bébé >Grognon>coquet>cosmo>tambour>farceur>frilleuxVolant>Molasson>iNFIRMIER
Dernière édition par abbado71 le Jeu 5 Nov 2015 - 11:35, édité 1 fois |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 4 Nov 2015 - 23:42 | |
| Super, merci Abbado71 ! Je compile, puis dodo dans l'attente des derniers retours. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 5 Nov 2015 - 7:54 | |
| Ayant du temps pour finaliser les résultats demain, je propose de laisser jusqu'à ce soir pour obtenir les derniers résultats de Golisande, Asinius Pollion et Siegmund. A l'issue, et en l'absence de MP de la part de nos trois camarades (et ne sachant donc pas où ils en sont), je propose de révéler demain les versions éliminées du premier tour. Les groupes 2 et 3 sont relativement clairs au niveau de leur orientation. Le groupe 1 est plus délicat car les deux participants ont des appréciations assez dfférentes, aussi en l'absence d'un retour de Golisande, je propose d'éliminer dans ce groupe 1 les versions qui n'ont pas obtenu de suffrage fort, et de conserver le top 3 de chacun des deux participants, voire un top 4 si nécessaire. Pipus PS : si un participant pense pouvoir écouter les 12 versions du groupe 1 d'ici cette nuit et proposer un classement et quelques commentaires, qu'il n'hésite pas à me le dire, je me ferai un plaisir de lui transmettre les éléments |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 5 Nov 2015 - 8:09 | |
| Si tu m'envoies ça maintenant tout de suite, je peux tenter ma chance...
Edit : Et si je n'y arrive pas, je proposerai un classement partiel avec les versions que j'aurais écoutées. Y a-t-il des versions qu'il faut écouter en priorité ? |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 5 Nov 2015 - 20:30 | |
| Dernière soirée pour accueillir les derniers retours. Et premières révélations demain matin |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 8:09 | |
| Groupe 1Je n'ai écouté que partiellement ce groupe. Pipus m'a spécifié 7 versions «problématiques» à traiter en priorité. Auxquelles j'ai eu le temps d'ajouter une 8ème. Il y a donc 4 versions que je n'ai pas écoutées. Néanmoins, mon expérience avec le groupe B me donne déjà des points de repère qui me permettent de noter et critiquer avec plus d'assurance. - Le Centième Schtroumpf (A):
On ne peut pas dire que ce soit mal fait, ou laid, ou même raté, mais cette version me laisse indifférent. D'abord, j'ai l'impression d'avoir été placé tout au fond de la salle, à cause de l'imposante réverbération qui noie le tout. Du coup, ça manque d'attaque, de netteté, de spatialisation. Et puis, ça tasse le spectre vers le medium, qui laisse une impression peu chaleureuse de l'orchestre. La mise en place est propre, avec des tempi contrastés, parfois carrément précipités (mais pourquoi pas). Mais voilà, je reste extérieur à tout ça. Je voudrais plus de couleur, de caractère, de charme, de sensualité. Note : 6/10
- Le schtroumpf à lunettes (B):
Belle prise de son, assez naturelle, avec une belle profondeur. Dommage que les bois soient parfois un peu perdus dans la masse orchestrale. L'orchestre fait entendre de belles couleurs. Le problème avec cette version vient de l'impression qu'elle donne dès le début de ne pas avoir été travaillée. C'est un peu bancal, un peu flou, mal dégrossi, comme si on avait enregistré une répétition. Les percussions pas en place sont un symptôme d'une battue qui n'a pas encore été intégré par l'orchestre, par exemple. Il y a aussi quelques passages à vide, où aucun propos ni climat ne se dégage. Néanmoins, ça fonctionne ici et là et une certaine «fraîcheur» est perceptible. Je ne comprends pas qu'un éditeur publie un enregistrement dans un tel état. Note : 4/10
- Le schtroumpf béta (C):
La première chose qui saute aux oreilles, c'est la rapidité. Ça fuse, ça pétille ! Mais les passages lents sont aussi vraiment très lents, ce qui crée des contrastes de caractère très marqués tout au long de l'œuvre. Côté sonore, on a quelque chose d'honnête, bien enregistré, mais un peu «blanc» du point de vue des timbres. Ce n'est pas par sa sonorité que cette version va se distinguer, mais plutôt par son espièglerie permanente, son esprit et ses prises de risque. Il y a du mouvement dans tout ça, ça chante et ça danse ! Il ne manque qu'un orchestre un tout petit peu plus chatoyant pour que ce soit parfait. Note : 8/10
- Le schtroumpf chétif (D):
Belle prise de son, avec beaucoup de profondeur (présence de plans sonores marqués), de la définition mais sans aridité. Les bois (et même parfois les cuivres!) sont très intégrés à la masse orchestrale et peinent à se faire entendre. En plus, le chef joue une carte plutôt «bonhomme» : débonnaire, sans excès, sage. Du coup, ça manque d'attaque et même si la texture orchestrale est intéressante, ça ne suffit pas et je m'ennuie. Ajoutons à ça un tambourin (enfin, le truc qui fait schling...) qui plante des clous sans aucune sensibilité (entre 11:45 et 12:45, pourtant un de mes passages préférés de l'œuvre)... Heureusement, ça se réveille à la fin et les tutti finaux sont très beaux. Note : 5/10
- Le schtroumpf gourmand (E):
Une version avec une esthétique sonore un peu datée : du souffle, une acoustique de studio très mate, une image stéréo très latéralisée, beaucoup de vibrato, inhomogénéité des cordes. La justesse est parfois approximative, sans parler de la mise en place... Mais ce que je trouve plus problématique, ce sont surtout les problèmes de masquage : les bois sont souvent inaudibles ! Comme un peu toujours avec ce genre de version, on commence par ricaner et on finit conquis par le charme désuet qui se dégage progressivement. Tendresse et apprêté des hautbois, acidité des violoncelles dans l'aigu, élégance de la trompette, fermeté des clarinettes. On écoute tout avec beaucoup d'attention, emporté par des tempi souvent très vifs. Le discours reste néanmoins très clair, refusant la séduction facile, affirmant la pulsation et clarifiant la masse orchestrale (on n'est pas loin d'une conception chambriste). Note : 9/10
- Le schtroumpf pêcheur (I):
Un enregistrement qui «gratte», avec une dynamique un peu compressée (ça sent le repiquage de vinyle) mais stéréo et pas trop distordue. L'acoustique semble un peu artificielle, sans profondeur et très appointée. Cela dit, ça n'est pas laid du tout. D'autant plus que l'orchestre sonne bigrement bien. Cela dit, ça mériterait quand même un peu de nettoyage (re-mastering)... Et puis, on entend des points de montage, pas très discrets... Compte-tenu de ce que je viens de raconter, on a donc une impression de sur-exposition générale de l'ensemble, d'un manque de hiérarchisation des pupitres. Les interventions solistes sortent constamment de la masse orchestrale, chacun venant raconter sa petite histoire. C'est très libre, très vivant, assez brillant. D'accord, le vibrato du hautboïste est très vilain... Les tempi sont plutôt vifs et on ne s'ennuie pas. Mais... on ressent quand même un léger manque de parti pris, de conduction générale, de propos... Le climax est un peu décevant, notamment à cause du manque de dynamique de l'enregistrement (ou du support...). Bref, une version attachante mais pas indispensable. Note : 6/10
- Le schtroumpf prétentieux (K):
Prise de son correcte (niveau timbre notamment) mais un peu éloignée. Les bois et certaines percussions sonnent vraiment dans le lointain. J'avoue ne pas aimer beaucoup cette esthétique sonore et il me faut une bonne minute pour m'y faire. Belle conduite de la phrase, belle nervosité, c'est très expressif, très narratif. Il y a une bonne humeur générale qui fait plaisir à entendre, tout en entretenant une ambiance mystérieuse. L'orchestre sonne plutôt bien et il y a de nombreux passages où la verdeur des timbres fait mouche. Au final, on a quelque chose qui donne vraiment envie de danser, qui dégage une certaine évidence et qui témoigne d'une belle science de la conduite orchestrale. Seul bémol : je trouve les dernières pages un peu prosaïques. Note : 9/10
- Le schtroumpf sculpteur (L):
D'abord, un mot sur la prise de son, qui est absolument exemplaire : précise et claire mais avec une acoustique divine, tout en restant discrète. Du grand art. L'orchestre est superbe, avec une belle palette de couleurs. Les tempi sont lents et c'est plutôt une lecture hédoniste, contemplative. Ce qui est admirable, c'est que l'orchestre est constamment tenu (peu de choses laissées au hasard, peu de rubato individuel, peu de vibrato, etc.) mais sans jamais être froid. On sent une très grande baguette derrière tout ça. Bon, c'est vrai, on n'entend pas la danse dans ce projet. Mais cette lecture nous raconte autre chose avec une telle conviction, une telle science, que c'est difficile de ne pas y succomber. Note : 10/10
- Classement:
Groupe de tête : L > K > E > C
Groupe central : I > A
Groupe de queue : D > B
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 8:35 | |
| Merci infiniment Draffin pour ce travail de dernière minute, qui permet au 1er groupe de bénéficier d'une 3e écoute Pour les 4 versions non écoutées - a priori moins pertinentes que les autres - je prends la moyenne entre Xavier et Mélo. Je calcule tout cela et bientôt, les premiers noms ! |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 9:31 | |
| Les résultats ! Les résultats ! Les résultats ! |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 9:34 | |
| Avant les révélations, voici les notes finales par groupe. Les versions en rouge sont recalées. Nous aurions pu conserver 6 versions pour chaque groupe. Mais au vu des résultats, il apparait plus judicieux de conserver le schtroumpf chêtif du groupe 1, au détriment du schtroumpf cuisinier du groupe 2. Mention spéciale au Schtroumpf Amoureux qui a systématiquement remporté la première place de son groupe, et lanterne rouge pour le pauvre Schtroumpf Rêveur et ses 4 dernières places. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 9:42 | |
| Je suis surpris de la note finale de cuisinier (que j'ai préféré à Chétif de très loin). Je me doutais bien qu'elle ne ferait pas l'unanimité mais là, elle prend une sacrée claque ! |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 9:52 | |
| Et voici les résultats du premier tour !- Les éliminés du groupe 1:
| | | | Le Schtroumpf à Lunettes = 11,72/20 = Jean MARTINON, Orchestre National de l'O.R.T.F. (1973) Xavier a écrit : C'est déjà plus ma came. Là c'est aéré, souple, clair dans la prise de son. Par contre il y a parfois de petites imprécisions dans l'intonation des vents, et surtout ce percussionniste qui fait n'importe quoi au tambour de basque. (et c'est à cause de lui que je reconnais hélas immédiatement cette version) Malheureusement ce n'est pas qu'un détail car ce n'est pas une petite erreur de ci de là, il n'est vraiment pas en rythme... C'est une version que j'aime beaucoup, on entend tout (parfois trop, la harpe est presque surexposée), c'est parfaitement en style, très français, sensuel, les bois sont verts mais pas trop. Globalement ce n'est pas une version tout à fait parfaite d'un point de vue instrumental, ce n'est pas le meilleur orchestre au monde, et il y a surtout ce problème de percussionniste qui gâche quand même pas mal de choses à mon goût. (en plus on entend tout le temps ce tambour de basque mf alors qu'il est indiqué pp la plupart du temps) Le meilleur exemple c'est à 14'26, le duo tambour de basque-cymbale est surexposé et pas du tout en place. A 14'56 c'est encore pire, les percussionnistes jouent carrément sur un autre tempo que le reste de l'orchestre! Par contre si on excepte ces (assez nombreux) détails, d'un point de vue interprétatif c'est bien mené par le chef dans l'ensemble, à part un ou deux moments où ça se traîne un tout peu vers la fin. Note:7, Clas.:7/12.
Draffin a écrit : Belle prise de son, assez naturelle, avec une belle profondeur. Dommage que les bois soient parfois un peu perdus dans la masse orchestrale. L'orchestre fait entendre de belles couleurs. Le problème avec cette version vient de l'impression qu'elle donne dès le début de ne pas avoir été travaillée. C'est un peu bancal, un peu flou, mal dégrossi, comme si on avait enregistré une répétition. Les percussions pas en place sont un symptôme d'une battue qui n'a pas encore été intégré par l'orchestre, par exemple. Il y a aussi quelques passages à vide, où aucun propos ni climat ne se dégage. Néanmoins, ça fonctionne ici et là et une certaine «fraîcheur» est perceptible. Je ne comprends pas qu'un éditeur publie un enregistrement dans un tel état. Note:4, Clas.:5/12.
Mélomaniac a écrit : A Lunettes : comparé au référentiel Centième, voilà davantage de souplesse et d’aération dans le tempo, mais moins d’exactitude dans la dynamique et les phrasés. Plus spontané et vivant. Prise de son assez grossière, toutefois charnue comme j'aime. Note:7,5, Clas.:8/12. |
| | | | Le Schtroumpf Paresseux = 10,17/20 = Yan Pascal TORTELIER, Ulster Orchestra (1992) Xavier a écrit : Très belle version, excellement exécutée, très équilibrée, bien menée, particulièrement dans le climax final, mais peut-être un peu lisse, avec un peu trop de réverbération et des cordes un peu trop omniprésentes. (les bois sont toujours audibles mais vraiment trop derrière par moments) Ca sent vraiment la version de studio récente très bien léchée, sur laquelle il n'y a pas grand chose à redire dans le détail. Juste le passage à 11'40 où je trouve que tout se bouscule un peu au lieu de respirer et de rêver comme je l'attends à ce moment. Et à 12'22 le célesta n'est pas en rythme. C'est une très belle réalisation, sans parti-pris marquants, mais ça n'est pas nécessairement un défaut pour moi. C'est sûr que ça sonne moins français que Schtroumpf à lunettes. Dommage pour cette prise de son un peu trop réverbérée et faisant trop la part belle aux cordes. Note:7,5, Clas.:8/12.
Draffin a écrit : (non écoutée) Note:6, Clas.:5/12.
Mélomaniac a écrit : Non. Trop ténu, les timbres fusionnent (à mon avis un contresens pour une telle écriture) et s’éventent dans l’acoustique trop ample. Diction étriquée, malgré une célérité qui trahit un orchestre et un chef à haut degré de virtuosité et de connivence. Mais le résultat hyperdistillé ressemble à une dixième pression à froid. Note:4,5, Clas.:2/12. |
| | | | Le Schtroumpf Paysan = 8,67/20 = Pierre MONTEUX, Orchestre National de France (1955) Xavier a écrit : Version live assez ancienne. Bon c'est pas le grand luxe, mais ça sonne quand même mieux que Schtroumpf musicien. Assez bonne lisibilité sonore. Bon pour moi ça ne peut pas rivaliser avec les versions plus récentes et plus confortables car la qualité sonore est très importante dans une telle oeuvre. Très bizarres les trilles de cors à 6'32, c'est trop en avant et on a carrément l'impression d'entendre un autre instrument, presque des Ondes Martenot. J'aime beaucoup l'animation de la fin. C'est un très bon chef debussyste ça, ça respire quand il faut et ça s'anime aussi remarquablement. Dommage pour l'âge de l'enregistrement, les bruits de public et l'orchestre pas irréprochable. (à partir de 14'09 ça sonne un peu fanfare municipale quand même) Note:5,5, Clas.:2/12.
Draffin a écrit : (non écoutée) Note:5,75, Clas.:3,5/12.
Mélomaniac a écrit : Paysan s'apparente à la même famille que Chétif et Musicien, mais un peu moins achevé. Malgré une maîtrise toute relative de la partition, les péripéties s’incarnent et prennent vie, mais un peu prosaïquement, dans ce qui semble une prestation de concert symphonique plutôt qu’un support à l’action scénique. Malgré la présence du public (car on entend les caractéristiques du live), l’éloquence de l’œuvre ne sort pas transcendée. Dommage car j’aime beaucoup les saveurs vintage de l’orchestre. Note:6, Clas.:5/12. |
| | | | Le Schtroumpf Musicien = 7,92/20 = Sergiu CELIBIDACHE, Berliner Philharmoniker (1948) Xavier a écrit : Presque un demi-ton trop bas... pourquoi? Problème de report, bande abîmée?... Bon c'est très ancien, et ça ne sonne vraiment pas super bien. Les percussions font un peu casseroles. Là je me permets de ne pas aller au bout car c'est quand même assez moche, et très loin des versions précédentes, même si ce n'est pas à proprement parler catastrophique. Il y a quand même des passages où il manque vraiment pas mal de notes. Manque de langueur et de sensualité aussi, c'est globalement trop rapide. Note:3,5, Clas.:1/12.
Draffin a écrit : (non écoutée) Note:5, Clas.:3,5/12.
Mélomaniac a écrit : Musicien. D’emblée des langueurs faunesques qui s’éveillent paresseusement. Et du souffle, -ça doit dater. Les évocations caméléonesques sont au rendez-vous mais les timbres sont trop épais, et l’enviable discipline (compte tenu de la corpulence de l’orchestre, la diction s’avère très précise) se trouve hélas discréditée par la concurrence. Ca ressemble à Chétif mais en moins habile. On devine un chef très aguerri et autoritaire, en proie à des pupitres en-deçà de ses exigences, et englué dans une prise de son trop replète. Note:6,5, Clas.:6/12. |
| | | | Le Schtroumpf Poète = 6,88/20 = James CONLON, Rotterdam Philharmonic Orchestra (1987) Xavier a écrit : Gros problème pour commencer, gros défaut de montage, ça commence sur les harpes et on n'a pas le 1er temps de la partition où les cordes entrent pianissimo avant que les harpes n'arrivent au 2è temps. Là c'est vraiment de l'amateurisme, incroyable que personne n'ait rien remarqué avant la sortie du disque. Sinon je trouve que le début sonne un peu trop flou et vaporeux, avec comme un voile sur le son. (hormis les flûtes qui percent un peu) En fait c'est pareil ensuite, ça manque d'arêtes, d'accents, de contrastes. Tout est lissé, ça deviendrait presque ennuyeux. A partir de 10'00 on commence à entrevoir la lumière, ça s'anime, ça danse même un peu. L'orchestre est quand même assez beau. Climax (""Violent"") pas trop mal réussi mais un peu timide. Le dernier climax au cordes un peu bâclé. Fin très belle, très mystérieuse. Note:6, Clas.:3,5/12.
Draffin a écrit : (non écoutée) Note:5, Clas.:2,25/12.
Mélomaniac a écrit : Poète m'apparaît comme Paresseux mais en plus exsangue. Je ne suis pas enclin à sortir mon microscope ni à autopsier cet impressionnisme entomologique dont (contrairement à ce que suggère son pseudo) la poésie semble s’être évaporée en s’asséchant. Dommage mais le pointillisme d’un tel ouvrage me laisse de marbre. Note:4, Clas.:1/12. |
- Les éliminés du groupe 2:
| | | | Le Schtroumpf Cuisinier = 11,25/20 = Bernard HAITINK, Royal Concertgebouw Orchestra (1979) Eusèbe a écrit : moins articulé, plus terne aussi. J'adhère moins, malgré de réelles qualités de timbre de l'orchestre par moment. Note:5, Clas.:5/12.
Resigned a écrit : prise de son ou interprétation trop distante? Probablement un peu des deux. Très noble mais plutot mou du genou. Hors sujet. Note:6, Clas.:6/12.
Draffin a écrit : Bonne prise de son. La réverbération est courte, ce qui permet d'obtenir une bonne clarté d'ensemble malgré l'éloignement général. La lecture est un peu lente, mais sensuelle, voire lascive. C'est très poétique, très élégant et on entend un vrai climat. Même avec cette pulsation un peu traînante, c'est expressif jusqu'au bout. Note:8, Clas.:6/12.
DBL a écrit : Bonne prise de son mais un peu lent à mon goût. Manque de dynamisme et de contraste Note:6, Clas.:5/12. |
| | | | Le Schtroumpf Colérique = 10,32/20 = Armin JORDAN, Orchestre de la Suisse Romande (1990) Eusèbe a écrit : un peu dans le même esprit que bricoleur, mais les moyens servent moins moins les intentions. La prise de son y est peut-être pour quelque chose: c'est lointain et un peu confus. C'est loin d'être sans qualités, mais d'autres font mieux, Note:6, Clas.:6/12.
Resigned a écrit : loin d'être indigent mais un peu soporifique et pas toujours précis. Note:5, Clas.:3/12.
Draffin a écrit : Prise de son un peu lointaine. D'accord, il y a une belle fusion des timbres, mais ça manque un peu de netteté. D'autant plus que le chef opte pour des tempi un peu mous. L'ensemble n'est pas désagréable à l'oreille mais laisse indifférent. Les passages rapides et les tutti intéressent. Note:6, Clas.:3/12.
DBL a écrit : Assez lent également, manque de dynamisme. L'ambiance met du temps à se construire mais finalement c'est pas trop mal. Note:7, Clas.:7/12. |
| | | | Le Schtroumpf Meunier = 9,36/20 = Pierre BOULEZ, The New Philharmonia Orchestra (1966) Eusèbe a écrit : ce n'est pas mal, mais je ne vois pas de qualités particulières à cette interprétation. Note:5, Clas.:4/12.
Resigned a écrit : je reste extérieur et il y a des passages qui font vraiment tâches. Note:4, Clas.:2/12.
Draffin a écrit : Prise de son honnête, bien qu'un peu vaporeuse. En particulier, je n'aime pas le placement des bois, qui disparaissent dans la masse orchestrale. Les cordes, par contre, bénéficient d'un traitement privilégié : elles forment un premier plan très net et très étalé spatialement. L'orchestre n'est pas vilain mais n'a pas une personnalité folle. Le tempi sont justes mais il manque un peu d'exaltation et un peu de folie pour en ressortir satisfait. Pas de faute de goût, juste un léger manque de caractère. Note:6, Clas.:4/12.
DBL a écrit : version assez prenante et plaisante mais on pourrait lui reprocher un peu trop de réserve dans certains passages Note:7, Clas.:7/12. |
| | | | Le Schtroumpf Maladroit = 8,41/20 = Pierre MONTEUX, Boston Symphony Orchestra (1951) Eusèbe a écrit : je n'entre pas du tout dedans. La prise son étouffe quelque peu l'orchestre. Mais c'est fort bien dirigé. Note:4, Clas.:3/12.
Resigned a écrit : un live un peu daté, c'est rapide, désuet, et c'est charmant. Note:5, Clas.:5/12.
Draffin a écrit : Son mono de mauvaise qualité, très médium, très étouffé (et en plus, ça crachouille). Debussy passe-t-il le mur du son ? Réponse : oui. Mais partiellement. Je m'explique. D'abord, on est obligé de reconnaître que la mise en place et la justesse sont impeccables. Évidemment, les timbres sont très typés (pour ne pas dire que c'est parfois franchement laid). Les tempi sont très contrastés, le chef n'hésitant pas à jouer la carte de la frénésie. On y entend une fièvre, une excitation sacrément contagieuse. Bien sûr, avec un son ne permet pas de saisir tous les détails de l'orchestration et toute la subtilité des nuances. Mais le plaisir est là. Note:7, Clas.:5/12.
DBL a écrit : Beaucoup de bruit de fond, timbres parfois très laids. Manque de matière, de présence et de conviction. Note:4, Clas.:2/12. |
| | | | Le Schtroumpf Nature = 7,48/20 = Désiré-Émile INGHELBRECHT, Orchestre National de l'O.R.T.F. (1957) Eusèbe a écrit : prise de son ancienne et mono qui rebute d'emblée. Les cordes sont vraiment désagréables, les bois sont plus doux. J'ai du mal à suivre le fil. Note:3, Clas.:2/12.
Resigned a écrit : pas de nuances, c'est dur d'y rentrer. Je ne reste pas insensible à ce côté très lascif mais a trop s'y vautrer...parfois un peu lourdingue… Note:5, Clas.:4/12.
Draffin a écrit : Prise de son mono de mauvaise qualité : médium dominant, aigu agressif, impression de capharnaüm sonore. Il faut un certain temps pour s'habituer à l'ambiance avant de rentrer dedans. On a une lecture un peu fragmentée, avec une pulsation qui fait parfois le grand écart. Chaque épisode est fortement caractérisé, traité de façon plus narrative que poétique. L'échelle des nuances est assez réduite par ailleurs. D'accord, c'est dramatique, mais c'est aussi un peu bruyant par moment. Pas forcément comme ça que j'aime Debussy... Note:5, Clas.:2/12.
DBL a écrit : version mono avec prise de son très lointaine et un spectre peu étendu. L'ensemble manque de relief mais n'est pas non plus sans intérêt. Plutôt moyen. Note:6, Clas.:4/12. |
| | | | Le Schtroumpf Rêveur = 3,66/20 = Hermann SCHERCHEN, Nordwestdeutsche Philharmonie Herford (1960) Eusèbe a écrit : c'est étouffé, confus, plat. Note:2, Clas.:1/12.
Resigned a écrit : le son pourri est éliminatoire pour moi car tout se joue dans les détails, les tempi sont en plus assez étranges… Note:4, Clas.:1/12.
Draffin a écrit : Prise de son ancienne, mono, très étouffée, avec un grave surdimensionné et un souffle impressionnant. Je l'avoue franchement, je ne passe pas le mur du son. Ça me demande une telle concentration pour essayer de distinguer quelque chose dans cette mélasse sonore que je n'y prends aucun plaisir. Ce qui est dommage, parce les tempi sont justement ceux que j'aime entendre dans cette œuvre : fluides et joyeux. Note:3, Clas.:1/12.
DBL a écrit : trop lent à mon goût, image sonore encaissée, spectre déséquilibré. Impression de lourdeur. Sans grabd intérêt Note:2, Clas.:1/12. |
- Les éliminés du groupe 3:
| | | | Le Bébé Schtroumpf = 13,06/20 = Hans ZENDER, Saarbrucken Radio Symphony Orchestra (1984) Senthinel a écrit : ambiance assez crépusculaire, très inquiétante au début. Le reste manque de fantaisie, et d'originalité. Note:7, Clas.:5/12.
Abbado71 a écrit : Une belle version, équilibré, légère et mystérieuse. La suite est un peu plus compliqué, manque un peu de cohérence mais ne faisons pas la fine bouche Note:8,5, Clas.:10/12.
Warren 60 a écrit : Version mystérieuse, assez rapide au début, avec des cordes tantôt inquiétantes, tantôt suggestives (vers 5'50), ensemble qui joue vraiment le jeu chorégraphique - au détriment du jeu d'ensemble des cordes... - cors hélas souvent couverts et couleurs peu diversifiées. J'aime l'allant général, mais je regrette un léger manque de féerie lorsqu'on serait en droit de l'attendre. Note:7, Clas.:5/12. |
| | | | Le Schtroumpf Frileux = 11,5/20 = Mark ELDER, BBC National Orchestra of Wales (1998) Senthinel a écrit : ah ici, rien à dire, il y a la vrai vision d'un chef bien que celle-ci ne m'enthousiasme pas toujours. Mention quand même à certains passages féeriques merveilleux qui compensent d'autres beaucoup plus oubliables. Note:7, Clas.:4/12.
Abbado71 a écrit : Le mystère est présent dès les premières notes ; absolument formidable. Cependant la suite oscille entre le bon est le moins bon. Je trouve que ça manque de relief et de nuances sonores. Note:7, Clas.:4/12.
Warren 60 a écrit : Bel orchestre ! Tempo un peu lent, volonté nette de ciseler les détails sans oublier une certaine sensualité, mais au détriment de l'aspect chorégraphique ; animation interne permanente, passages très fouillés, mais il y a parfois des cafouillages et des fragilités, notamment pour les violons lorsqu'ils doivent jouer doucement. J'aimerais bien voir ce Schtroumf-là aller plus loin ! Note:8, Clas.:7/12. |
| | | | Le Schtroumpf Volant = 10,61/20 = Louis DE FROMENT, Orchestra of Radio Luxembourg (1987) Senthinel a écrit : une version très claire, moins ténébreuse que les précédentes. Les cordes font des prouesses, l'atmosphère est prenante. Beaucoup de contrastes, à défaut d'expressivité. Note:7,5, Clas.:6/12.
Abbado71 a écrit : Version plutôt clair et dynamique mais la palette n’est pas aussi appuyé que les meilleurs versions entendus. Note:6,5, Clas.:3/12.
Warren 60 a écrit : Vif, orchestre frémissant et souvent réactif, malgré des cordes un peu moches, tempo qui ne faiblit pas et relances permanentes de la part du chef. Je déplore en revanche une palette de couleurs très restreintes, ce qui nuit à l'interprétation sur la longueur. Note:7, Clas.:4/12. |
| | | | Le Schtroumpf Mollasson = 8,89/20 = Sir Simon RATTLE, City of Birmingham Symphony Orchestra (1989) Senthinel a écrit : final très réussie, un véritable acmé au sens littéral du terme. Le reste est beaucoup moins épatant pour tout dire. Note:7, Clas.:3/12.
Abbado71 a écrit : Pas vraiment d’enthousiasme Note:6, Clas.:2/12.
Warren 60 a écrit : Début lent, avec une belle anicroche de cymbale (!), mais la fluidité du discours est remarquable, même si certains motifs trainent la patte (vers 4'30) et si bien des attaques sont imprécises ; dernière section puissante, presque trop, et impression globale d'une caractérisation pas assez marquée malgré de belles interventions (bois). Note:7, Clas.:3/12. |
| | | | Le Schtroumpf Coquet = 8,61/20 = Hans ROSBAUD, Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester (1954) Senthinel a écrit : version très grinçante, les cordes sont originales mais désagréables sur la longueur de l'écoute. Cette version est même par moment assez affreuse, et reste probablement une des moins intéressantes du corpus. Note:4, Clas.:1/12.
Abbado71 a écrit : Une version plutôt ancienne mais avec vraiment quelque chose à dire, avec une mise en relief que je trouve vraiment bien à propos. Les cordes cependant ne sont pas très agréable (est ce la raison du temps). Note:7,5, Clas.:8/12.
Warren 60 a écrit : Sonorités typées, un peu anciennes et vibrées, attaques franches mais souvent brusques et fouillis gênant dans certains tutti (début), un vrai sens narratif ici, parfois ""ravelien, mais les cordes ne sont pas toujours bien belles. Version qui demeure en deçà des autres, dommage.... Note:6, Clas.:1/12. |
| | | | Le Schtroumpf Infirmier = 6,56/20 = Sylvain CAMBRELING, SWR Symphony Orchestra Baden-Baden/Freiburg (2004) Senthinel a écrit : prise de son odieuse, version dispensable, où sont les cuivres? Note:4, Clas.:2/12.
Abbado71 a écrit : Je pense que l’on a placé les micro dans les escaliers de secours ; Pas inintéressant mais il vaut vraiment se concentrer . La prise de son est vraiment … je ne trouve pas de mot(ou alors elle fait partie d’un projet bien précis mais je ne le comprends pas). Note:5,5, Clas.:1/12.
Warren 60 a écrit : Début plutôt allant, 1ers phrasés un peu rigides, contrastes saillants mais moins que chez le Schtroumpf amoureux, motif orientalisant un peu précipité et mouvement général qui ralentit trop (1er tiers de l'oeuvre), orchestre de bonne tenue, plus ou moins fluide, mais les cuivres semblent souvent écrasés (prise de son ?). Pas mal, mais il y a bien mieux.... Note:6, Clas.:2/12. |
Bravo et merci à tous pour ce premier tour, qui représente un total de 116 écoutes pour plus de trente heures de jeu !
Dernière édition par Pipus le Ven 27 Nov 2015 - 6:56, édité 1 fois |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 10:01 | |
| Tiens, je suis intéressé par la version Rattle du groupe 3, même avec son orchestre de Birmingham. Il a enregistré récemment un disque Debussy formidable avec le BPO (la Mer, le Prélude à l'Après-midi d'un Faune, la boite à joujous, etc.), d'une beauté ensorcelante. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91647 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 13:28 | |
| Tiens, je vois que Draffin me rejoint largement sur Prétentieux et Sculpteur que Mélo n'a pas du tout aimé. (j'étais surpris, parce que pour moi on est proche de l'idéal)
Je suis surpris que Zender soit éliminé tout de suite, mais je vois qu'il n'a pas eu des mauvaises notes. Et puis Haitink, quand même une grande référence dans Debussy, mais c'est vrai que ses studios un peu lisses et vaporeux ne sont pas ce qu'il y a de mieux dans cette oeuvre. Pour Boulez, j'imagine que sa 2è version est peut-être encore en course...
J'avais reconnu la plupart des versions de mon groupe, excepté Martinon que j'avais confondu avec un autre. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 22:19 | |
| - Xavier a écrit:
Tiens, je vois que Draffin me rejoint largement sur Prétentieux et Sculpteur que Mélo n'a pas du tout aimé. (j'étais surpris, parce que pour moi on est proche de l'idéal)
Je ne pense pas avoir écouté si méthodiquement que toi, et tu connais bien cette oeuvre que tu écoutes avec une oreille de mélomane et de musicien, donc ton avis très éclairé prévaut largement sur le mien. Ceci dit, je me retrouve souvent en phase avec ce que tu as écrit, même si nous avons valorisé différemment les avantages et inconvénients au moment de classer. Sculpteur m'a plu, même si la narration manque de relief et succombe à un certain hédonisme léché, -c'est surtout la prise de son qui a minoré ma note d'un point ou deux. Et de fait je ne suis pas mécontent que cette version continue la course. Je suppose que le classement global convient aux trois auditeurs du groupe. Me concernant, sur les six versions que j'avais classées en tête, cinq concourent encore (Pêcheur, Centième, Gourmand, Chétif, Bêta), seul A lunettes est éliminé (et son éviction n'est pas inconsolable, je l'avais situé en cinquième position). Un grand bravo à Pipus de mener ce jeu de main de maître ! Et merci pour toutes ces stimulantes découvertes qui m'incitent à revoir mes classiques : j'ignorais qu'il existât tant de schtroumpfs |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Ven 6 Nov 2015 - 23:33 | |
| Début du Second tour éliminatoire ! Les participants, que je suppose rester les mêmes (quand bien même certains ne semblent pas avoir été en mesure de proposer leur classement, mais je n'ai point de leurs nouvelles...), sont scindés en 3 groupes :
- Groupe 1 : Xavier, Asinius Pollion, Senthinel, Warren 60
- Groupe 2 : Draffin, Mélomaniac, Resigned, Siegmund
- Groupe 3 : Eusèbe, DBL, Abbado71
L'objectif est de ne conserver que 3 versions parmi celles qui vous seront proposées. Les versions ont été renommées, et j'ai fait en sorte que chacun puisse écouter de nouvelles versions (seuls quatre participants auront une version déjà entendue). On conserve le même principe de classement et notation que précédemment, sous SPOILER. Fin du tour : Mardi 24 novembre au soirBonne écoute à tous ! Et bien sûr, tout nouveau participant sera le bienvenu ! |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91647 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 7 Nov 2015 - 1:45 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Xavier a écrit:
Tiens, je vois que Draffin me rejoint largement sur Prétentieux et Sculpteur que Mélo n'a pas du tout aimé. (j'étais surpris, parce que pour moi on est proche de l'idéal)
Je ne pense pas avoir écouté si méthodiquement que toi, et tu connais bien cette oeuvre que tu écoutes avec une oreille de mélomane et de musicien, donc ton avis très éclairé prévaut largement sur le mien. Ceci dit, je me retrouve souvent en phase avec ce que tu as écrit, même si nous avons valorisé différemment les avantages et inconvénients au moment de classer.
Sculpteur m'a plu, même si la narration manque de relief et succombe à un certain hédonisme léché, -c'est surtout la prise de son qui a minoré ma note d'un point ou deux. Et de fait je ne suis pas mécontent que cette version continue la course.
C'est quand même étonnant, même sur la prise de son on n'a pas les mêmes attentes, regarde le commentaire de Draffin il dit qu'il trouve la prise de son particulièrement excellente! On peut avoir des attentes différentes avec des sensibilités différentes, mon avis ne vaut pas plus que le tien. Je vois bien en tout cas que sur les prises de son on n'a pas tout à fait les mêmes attentes, mais aussi sur le reste. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 7 Nov 2015 - 2:25 | |
| Bonsoir tout le monde, bonsoir Pipus , (enfin non....plutôt bonne nuit ) Je veux bien tenter d'écouter un groupe d'ici le 24 novembre. Avec 17 jours devant moi, six versions de Jeux, ça doit être faisable ... |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 7 Nov 2015 - 8:40 | |
| - Anaxagore a écrit:
- Bonsoir tout le monde, bonsoir Pipus , (enfin non....plutôt bonne nuit )
Je veux bien tenter d'écouter un groupe d'ici le 24 novembre. Avec 17 jours devant moi, six versions de Jeux, ça doit être faisable ... 17 jours dont 3 week-ends C'est souvent un moment privilégié pour les écoutes en masse. Bienvenu Anaxagore je te propose de rejoindre le groupe 2, je t'envoie un MP. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Lun 9 Nov 2015 - 8:50 | |
| Groupe 2- Lapis Lazuli (A):
Version visiblement un peu datée. Malgré le léger souffle, la prise de son est très claire, un peu trop latéralisée (l'époque veut ça) et un peu compressée en terme de dynamique (tout est toujours un peu fort). Comme souvent avec les (bons) orchestres de cette époque, on a des timbres instrumentaux très typés, qui accrochent agréable l'oreille (magnifiques hautbois, cors anglais, bassons, trompettes, etc.). Le passage central avec les clarinettes, le tambour de basque et le violon solo est d'une beauté confondante. J'ai un très gros problème avec la mise en place, que je pourrais éventuellement pardonner dans le cadre d'un concert, mais là... Ça manque vraiment de répétition ! Alors d'accord, ça s'amuse bien et ça chante joyeusement ! Urgence et mystère ne sont pas absents de cette lecture, mais on sort sans cesse de l'ambiance en se disant «tiens, ça se décale» et c'est vraiment dommage ! Note : 6/10
- Malachite (B):
C'est le genre de version qu'on n'a pas envie d'analyser en détails. On se laisse faire et on ressort de là reposé, serein, la tête pleine de couleurs et d'images. Tout y est pensé, maîtrisé dans les moindres détails pour faire entendre la richesse de l'orchestration debussiste. D'accord, la prise de son est un peu étrange, très artificielle, avec un grave un peu gonflé (et plutôt présent à gauche, ce qui est très inhabituel) et une spatialisation indéfinissable (essayez d'imaginer comment sont assis les différents pupitres...). Mais on s'y fait rapidement. Le chef obtient des nuances hallucinantes, des fusions instrumentales irréelles, des ambiances envoûtantes et sensuelles. C'est lent, dans l'ensemble, mais ça avance très bien quand ça se doit d'avancer et le climax pétarade à l'envi. Note : 10/10
- Onyx (C):
En écoutant cette version, j'ai constamment dans la tête des images de dessins animés anciens (façon Tex Avery ou Tom and Jerry). Le son un peu étouffé (mono et très medium) veut ça. Mais surtout, il y a un jeu constant avec les tempi, prenant sans cesse l'auditeur de court et le bousculant dans ses attentes. C'est parfois tellement rapide qu'on a du mal à imaginer des danseurs évoluer sur scène avec une telle pulsation. Néanmoins, c'est très soigné et la mise en place force le respect (même si elle n'est pas parfaite partout). Les silences à la fin de la pièce sont d'une concentration étonnante. Dans la catégorie «conception surjouée» de l'œuvre, cette version est la meilleure. Maintenant, ce n'est pas comme ça que j'ai envie de l'entendre. Note : 7/10
- Opale (D):
Bonne prise de son, très naturelle, très ample (belle acoustique). Les tempi sont fluides (voire très rapides par moment). Ce qui est original ici, c'est que le chef ne laisse aucun répit à l'orchestre (ni à l'auditeur) et que même les passages les plus lents gardent une pulsation plutôt rapide. Du coup, l'œuvre semble coulée d'un seul bloc, réduisant les contrastes des différents épisodes dans un geste d'une grande ampleur. Ça s'amuse, ça chante, ça danse. Et les tutti sont formidables ! Seul regret : la dimension contemplative et pastorale n'est pas présente. Note : 9/10
- Pierre de lune (E):
Version en public, avec une prise de son naturelle, légère (de timbre) mais manquant un peu de définition. C'est, selon moi, la version de l'équilibre. Équilibre entre le descriptif (ou le narratif) et l'hédonisme. Équilibre entre les exigences contradictoires de mouvement et d'immobilité. Une version classique, en somme, réalisée avec goût et ne tombant dans aucun excès. J'ai tendance à préférer les versions avec un parti-pris plus prononcé, mais c'est une bonne porte d'entrée dans l'œuvre. Note : 8/10
- Serpentine (F):
Prise de son vraiment lointaine, donnant une impression de froideur à l'ensemble. De fait, je reconnais avoir déjà entendu cette version au premier tour. L'orchestre est loin d'être mauvais et la mise en place très soignée. Les tempi sont justes et il n'y a aucune faute de goût. Seulement, je n'y entre pas vraiment. Pas plus à la deuxième qu'à la première écoute. Note : 6/10
- Classement:
Même en ayant écouté deux groupes au premier tour, j'ai l'impression de faire ici pas mal de découvertes ! Pour être franc, je n'ai reconnu qu'une seule version. B > D > E > C > F > A
|
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 18 Nov 2015 - 21:28 | |
| N'oubliez pas, la fin du deuxième tour de l'écoute est prévue mardi prochain, 24 novembre. A vos raquettes ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 18 Nov 2015 - 21:41 | |
| Je ne suis pas sûr d'être disponible en fin de semaine, alors je vais m'y coller ce soir, je ne voudrais pas faire faux bond. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Mer 18 Nov 2015 - 22:06 | |
| Merci Melo. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 19 Nov 2015 - 8:25 | |
| NB : je n'ai pas consulté le spoiler de Draffin avant de rédiger mon avis, et je constate après coup que nos perceptions ne coïncident pas vraiment. J'espère qu'après le vote de tous les auditeurs, on réussira quand même à dégager un classement significatif. - Commentaires et classement pour le groupe 2 :
Lapis Lazuli Timbres aigres, certainement un orchestre français (du moins si on en croit la sonorité typée des basson et hautbois). Ambiance prenante, protagonistes à trogne, dirigés par un chef qui raconte comme il respire, à tel point que j’ai l’intuition de savoir qui c’est (quoique je n’aie pas formellement identifié la version : ce n’est pas le but). Rien de virtuose (les cordes notamment, trop raides) mais le tableau s’anime comme des tranches de vie dignes du cinéma populaire des années 1950, on croirait la bande-son d’un vieux film réédité dans la collection René Chateau. Gourmand, goguenard. Et irrésistible ! 9.5/10
Malachite Encore une version qui doit dater. Pour les dynamiques, le timbre, le rythme, on sent plus de contrôle que Lapis Lazuli, mais aussi moins de mystère dans la première partie, même si l’ambiance avance voilée (la prise de son laisse désirer davantage d’air et de transparence). La narration progresse avec finesse et pudeur, trop peut-être : il manque ce tempérament canaille qui me plaisait tant dans Lapis Lazuli. Le relief semble un peu compressé (par les micros ou volonté artistique), comme si le volume voulait se cantonner à mi-voix, ce qui tend à une certaine frigidité. Les emports restent timides, et malgré la précision du travail, propice à la netteté de la chorégraphie, dans l’ensemble je reste sur ma faim. 8/10
Onyx Ca grésille, voilà encore du vintage. Le scherzando (mesure 9) s’empresse avec une hâte incontinente et amorce une tension narrative qui va demeurer constante (même si la durée globale prend ses aises, paradoxalement), que je trouve excessive quand elle tend à assécher et fébriliser le propos. En tout cas, cette impatience attise le suspense, et brosse dru l’orchestre ; le chef sait empaqueter son affaire et serre à fond les ficelles. Couleurs rêches et mates, densité oppressante des climats, violents contrastes expressifs (les timbales contondantes !) qui projettent sur certaines scènes des flashs aveuglants. Du pantomime en noir & blanc, inconfortable, éclairé à la Murnau, mais très impliquant. Austère, inquiétant même, mais captivant. 9/10
Opale D’emblée une torpeur quasi impressionniste, estompant les contours dans un brouillard qui nuit à la définition des lignes (le scherzando reste dans le flou). Le chef sait moduler instantanément les teintes, et tréfile des pupitres aussi ductiles que dociles. Mais cette fine nervure manque d’ossature, les climats flottent dans la brise du court malgré la détermination du propos. Tant d’efforts de diction, et le choix d’une allure très diligente, ne parviennent guère à créer l’alchimie subtile qui doit agréger cette œuvre sous peine d’apparaître décousue. Et les saillies de la partition ne produisent pas l’effet escompté. Comme dans Malachite, le relief reste timide, les textures trop satinées. Version précieuse et élégante, mais dont la discrétion échoue par pusillanimité. 7/10
Pierre de lune Un live. Le chef domine de près le texte et sait où il va, mais l’orchestre ne semble pas parfaitement à l’aise pour reproduire la sensibilité épidermique de ce type d’écriture, reproduit avec davantage de discipline que d’authentique spontanéité. Le récit semble importé plutôt qu’intimement vécu, mais on sent de louables efforts de crédibilité. En tout cas, la variété des volumes, des couleurs, des caractères est restituée à travers une palette particulièrement riche et palpable. Plastiquement, le travail s’avère admirable, et l’oreille cède à la volupté phonogénique plutôt qu’on ne se trouve engagé dans le scénario du ballet. Rien d’abusivement complaisant toutefois car le maestro veille à la péripétie, et avive un théâtre sain et vivifiant, marqué par de fortes sensations. 8.5/10
Serpentine Soyons bref : on est proche de la perfection absolue. On retrouve la palette subtile d’Opale, le récit brossé à fresque de Pierre de lune, l’urgence et le contraste d’Onyx (mais d’une toute autre souplesse du geste, d’une toute autre diversité expressive, moins univoquement sévère), la gauloiserie de Lapis Lazuli (sans sa gouaille caricaturale, certes). La prise de son vaste et aérée cerne idéalement l’intrigant attentisme du début, et sa dynamique nous fait frémir à chaque mesure. Tout comme la gamme des tempos, qui n’hésite pas à recourir aux extrêmes, les plus rapides (incroyables presque) s’avérant même périlleux pour les danseurs potentiels, mais tellement émoustillants ! Pour moi, voilà mieux que la meilleure version du lot : cet enregistrement est un modèle ! Et non pour son absence de défauts, mais par la somme de ses qualités exemplaires et exhaustives. Techniquement, c’est une prouesse de chef et d’orchestre, et le résultat s’offre le luxe d’être aussi pertinent que séducteur. Une spectaculaire réussite. Foin de la prudence, j’ose la note maximale : 10/10 !
Serpentine > Lapis Lazuli > Onyx > Pierre de lune > Malachite > Opale
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| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 19 Nov 2015 - 9:06 | |
| - Mélomaniac a écrit:
NB : je n'ai pas consulté le spoiler de Draffin avant de rédiger mon avis, et je constate après coup que nos perceptions ne coïncident pas vraiment. J'espère qu'après le vote de tous les auditeurs, on réussira quand même à dégager un classement significatif.
On ne coïncide sur aucune version, effectivement. En tout cas pour ce qui est du classement. Pour ce qui est de l'appréciation, nous entendons les mêmes qualités et les mêmes défauts pour chaque version, même s'ils ne pèsent pas de la même manière dans le classement. @Pipus : il faudra au moins 2 autres votants pour retrouver un semblant de tendance là-dedans ! |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Jeu 19 Nov 2015 - 13:34 | |
| Je suis occupé à écouter et à évaluer le groupe 2. Peut-être cela résoudra t-il le problème ... ou l'aggravera ... |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 21 Nov 2015 - 20:31 | |
| Voici mes modestes impressions concernant le groupe 2 - Spoiler:
Ce groupe 2 est d’un très haut niveau et mon classement est assez serré … Lapis LazuliPrise de son assez ancienne, lointaine et globale. Légère réverbération mais sans excès. L’orchestre est très typé avec des timbres délicieux, mais sa virtuosité a des limites plus que certaines. Il y a çà et là de sérieux problèmes de précision dans les attaques … Les cordes manquent hélas cruellement de corps et de présence. Le chef dirige par contre avec beaucoup de bonne humeur, de finesse, de sensualité et d’imagination. Et il trouve un bel équilibre entre recherche de la couleur et architecture. 7/10. MalachitePrise de son beaucoup plus récente avec un orchestre d’un tout autre niveau technique que dans Lapis, même si son style est beaucoup plus standardisé. Les timbres sont ici beaucoup moins typés, mais la mise en place est supérieurement aboutie. J’aime beaucoup l’économie des tempi et, même si les timbres sont moins irisés que dans la version précédente, la sensualité sonore demeure au rendez-vous. C’est aussi une lecture beaucoup plus « sérieuse ». On s’amuse moins mais c’est excellent. J’adore et je pense avoir reconnu le coupable. 9/10 OnyxEnregistrement public mono, mais c’est tout à fait écoutable et le public n'est pas trop bruyant. C'est en réalité une version assez extraordinaire où le chef fait preuve d'une imagination débordante dans le choix des couleurs, des tempi, des nuances. C'est proprement ensorcelant, mais je le soupçonne de solliciter la partition (je ne l’ai pas sous les yeux) largement au delà de sa lettre. Les tempi sont tout particulièrement étonnants. Malheureusement, la prise de son ne rend pas justice à la sensualité des timbres qu'on devine et l'orchestre n'a certainement pas la virtuosité de Malachite. Si les conditions techniques avaient été meilleures, j'aurais classé cette version en première position, ex aequo avec Malachite, mais …. 8/10 OpaleBelle version également. Prise de son lointaine, curieusement un peu étouffée, et qui génère une ambiance ouatée, cotonneuse, qui me gène un peu. On a le sentiment d’un Debussy désossé ou sans squelette. L’orchestre, pourtant de grande qualité, manque de corps, de présence, d'impact. C'est très bien mis en place, relativement posé, moins imaginatif qu’Onyx, mais réalisé avec beaucoup de finesse et de sensualité. Tout en étant à mon goût un peu trop sage, c'est une version supérieurement aboutie. 7/10 Pierre de luneEnregistrement public, mais avec une bonne prise de son. L’orchestre a du coup beaucoup de corps et de présence, mais hélas aussi le public. La direction du chef est très aérée, très transparente et on entend beaucoup de détails qu’on n’entend pas ailleurs. La mise en place n’est par contre pas impeccable. Je note aussi ici ou là une certaine tendance à l’alanguissement. Au total, je ne suis pas convaincu. Le chef n’arrive pas à donner une continuité suffisante à l’ensemble et sa lecture manque de l’imagination et de la sensualité que je trouve partout ailleurs. Je n’aime pas trop. 5/10 SerpentinePrise de son lointaine et un peu trop réverbérée. L’orchestre est excellent, même virtuose. Le chef offre une vision très contrastée, tant sur la plan agogique que dynamique, …avec ses gémissements en prime . C’est très équilibré et supérieurement réalisé, mais la prise de son me dérange un peu. C’est très beau, mais à mon sens un peu inférieur à Malachite. 8,5/10 Malachite > Serpentine > Onyx > Lapis Lazuli = Opale > Pierre de lune
Dernière édition par Anaxagore le Dim 22 Nov 2015 - 3:59, édité 1 fois |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3575 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Sam 21 Nov 2015 - 20:44 | |
| Quelle présence du groupe 2 Merci Mélo et Anaxagore. On attend avec impatience les autres groupes. |
| | | DBL Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 64 Age : 54 Date d'inscription : 12/07/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Lun 23 Nov 2015 - 20:10 | |
| voici mes notes pour le groupe 3 - Groupe 3:
J’avoue que j’ai trouvé le groupe très moyen et il m’est difficile de classer des versions qui ne me passionnent pas. Je suis un peu dissipé en ce moment, peut être suis-je à côté de la plaque ? Je suis curieux de prendre connaissance des autres notes
Zircon 8/10 Dès l’entrée on est dans le bain. Les différentes ambiances de la pièce sont très typées rythmiquement, c’est dansant. Les sections plus calmes me semblent moins réussies. Les cuivres ne sont pas très beaux et la prise de son un peu lointaine. Pas trop mal quand même
Tourmaline 7/10 Jeux précis dans les passages calmes mais les passages forte sont confus car tout se mélange. Prise de son trop proche à mon goût. Ca traîne et manque de dynamisme. Moyen
Topaze 7/10 Entrée un peu molle dans les attaques. Cela reste assez doux, pupitres bien dosés. Cette version manque d’un bon fil conducteur. Moyen.
Tanzanite 4/10 Impression de lourdeur, approximatif, plat, sans relief ni conviction.
Shungite 5/10 Prise de son pas très harmonieuse, les timbres ne sont pas très beaux,manque de personnalité.
Quartz 6/10 Percussions très claires et nettes. On est au coeur de l’orchestre, un peu trop car le paysage sonore est un peu confus. Le discours manque également de continuité. Moyen
Classement
Zircon > Tourmaline = Topaze > Quartz > Shungite > Tanzanite
|
| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Debussy, Jeux Lun 23 Nov 2015 - 20:49 | |
| Et c'est parti pour un tour d'horizon du groupe 1 ! - Spoiler:
Agate: très belle version, d'une grande précision timbrique et rythmique, où les contrastes de flux/reflux sont bien mis en avant, où les interventions des bois ont une qualité chorégraphique, interrogative parfois (on croit ressentir les hésitations d'éventuels danseurs...). Il y a une certaine fragilité des violons ça et là, plus touchante que gênante, et le tempo plutôt rapide oblitère le charme de certains passages (motif oriental à 3'20), mais cette solidité du tempo précisément permet de garder la tension globale, accentuant même des "jeux" de cache-cache entre les pupitres qui me fait vraiment penser à "Daphnis et Chloé". Tout semble s'imbriquer naturellement - à quelques flottements près, comme vers 9'12 - et l'interprétation est aussi cohérente qu'émouvante.
Aventurine: assez lent dans l'ensemble, très mystérieux, avec des sonorités plus fondues que chez Agate, des nuances délicates même dans les percussions et un très beau grain des cordes (vers 5-5'15) mis en valeur par un tempo allant mais sans excès. Ce tempo devient élégamment élastique après le motif oriental, ce qui révèle un chef et un orchestre très réactif (je regrette juste des passages trop statiques vers la 7ème minute) qui n'en mettent pas moins en évidence bien des motifs rythmiques (cuivres, cordes vers 8'10). On vit une montée progressive vers la lumière étonnante vers 14'20, avec une tendance à la surexposition certes (trop d'éclat sonore), mais un orchestre qui reste fourmillant de vie jusqu'à la fin !
Béryl: orchestre tendu, avec des sonorités variées, parfois un peu cubistes (percussions du début), mais aussi bien hollywoodiennes ailleurs (2'02), souvent forcées et pas assez nuancées. On navigue dans une étrange impression d'équilibre précaire entre pesanteur et dérive, sans la sensation de suivre véritablement un fil directeur... ou alors celui d'un poème symphonique un peu improvisé. Je pourrais l'envisager, mais pas sur toute la durée de l'oeuvre et pas avec des cordes peu homogènes, souvent décalées entre elles (horrible motif descendant dans l'aigu vers 11' !), des cuivres un peu joueurs mais aussi pétaradants ; plus on se rapproche de la fin, plus l'intérêt se délite... dommage !
Citrine: assez rapide, chef qui a le sens de la relance et de la danse (2'25), grande souplesse dans l'articulation des phrases, adoucissements fréquents, sens des couleurs (pizzicatti à 7'30) et des détails bien plus développé ici qu'ailleurs, parties difficiles très bien tenues avec des pupitres qui ont toujours le souci de "chanter"... j'aime beaucoup et c'est la version qui me fait le mieux ressentir le côté volatil de l'oeuvre.
Grenat: début lent, belle mise en valeur de certains détails (harpe), mais les motifs rythmiques des cordes paraissent un peu balourds. Bon...il faut s'accoutumer à un tempo vraiment lent, à un tel point qu'il décompose presque le motif oriental et rend les flûtes incertaines plus loin, mais cela révèle en revanche un ensemble très sensuel, enveloppant, chaloupé même (quels bois charnus et néanmoins goguenards !).Peut-être n'est-ce pas tout à fait "Jeux" ? En tout cas, je marche bien volontiers car la vision du chef est séduisante, quasiment envoutante, et tient sur la durée
Jade: les percussions résonnent un peu comme une batterie de cuisine au début... cela dit, cette impression ne dure pas et on découvre, au fil d'un tempo modéré, un chef très souple dans la gestion des tempos et des nuances (souvent remarquables pour les bois), qui mène des crescendos impressionnants (vers 4', avant un très joli motif oriental) tout en gardant toujours un souci de l'équilibre global, de la clarté générale. En revanche, la prise de son agressive noie bien des subtilités et, même si cela a pu être le cas avec d'autres versions au 1er tour, cela me gêne plus ici.
Classement : 1- Citrine : 9,5/10 2- Aventurine : 9/10 3- Agate : 8,5/10 4- Grenat : 7,5 /10 5- Jade : 7/10 6- Béryl : 5/10
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