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| [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral | |
| | Auteur | Message |
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Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Mer 15 Oct 2014 - 12:22 | |
| Mahler-Schönberg : 14/10/2014
Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris
Gustav Mahler : Le Cor Merveilleux de l'Enfant (extraits) : - Wer hat dies Liedlein erdacht? - Wo die schönen Trompeten blasen - Rheinlegendchen Chants d'un compagnon errant
Arnold Schönberg : Gurrelieder (version originelle pour voix et piano, 1900-1901)
Michaela Kaune, Soprano (Le Cor Merveilleux de l'Enfant, Tove des Gurrelieder) Janina Baechle, Mezzo-soprano (Chants d'un compagnon errant, Waldtaube des Gurrelieder) Torsten Kerl, Ténor (Waldemar des Gurrelieder)
Marcelo Amaral Piano
Ce concert était étrangement le premier auquel j'assistai à l'amphithéâtre de Bastille… et je dois dire que si l'endroit est plutôt froid à tous points de vues (décors comme température), la qualité d'écoute et la proximité est assez réussie!
La pièce la plus intéressante pour moi était bien sûr la version pour piano des Gurre… mais on commençait par des Mahler.
Michaela Kaune ouvre la soirée avec trois extraits du Cor Merveilleux. Ce Mahler-là n'est pas mon préféré, étant plus attiré par la tristesse d'autres cycles. Malgré tout, Michaela Kaune fait très bien vivre chaque Lied, avec une belle technique et une habitude manifeste de l'exercice. Côté vocal, on note tout de même quelques duretés et même des faussetés… Est-ce un effet voulu par l'œuvre que je n'aurais jamais entendu? Je l'espère car sinon cela montrerait une faiblesse de l'instrument de cette soprano. Dans la manière, j'y ai un peu retrouvé l'éclat d'une Felicity Lott, avec un peu moins de chic mais un peu plus de voix. En tout cas chaque épisode est vécu et la voix prend très vite du corps.
Pour le second cycle de Mahler, c'est Janina Baechle qui se présente. Ici on a affaire à une voix très différente. La chanteuse a aussi beaucoup l'habitude du Lied, mais la voix est beaucoup plus large et lyrique. Normal me direz-vous, elle est mezzo. Mais il n'y a pas qu'une question de tessiture. C'est toute la façon d'aborder le répertoire qui est différent. Baechle rentre totalement dans le drame et l'histoire, cherchant avant tout à faire ressentir les émotions là où Kaune nous déclamait plus le texte. L'aigu de Baechle se fait quelque fois difficile ou hésitant, mais la voix sonne de manière magistrale. Et je retrouve dans les deux derniers Lied de ce cycle le Mahler vocal qui me passionne : la tristesse et le chant sourd, presque sinistre… Donc deux visions assez différentes du Lied avec ces deux chanteuses. Mais dans les deux cas, beaucoup de travail et surtout des visions très prenantes même si de manière très différente. La soprano va chercher dans la délicatesse du Lied, là où la mezzo tire vers la grande scène lyrique.
Au piano Marcelo Amaral accompagne ces dames avec beaucoup de finesse sans oublier de faire claquer le piano de très belle manière lorsqu'il faut. Un toucher assez délicat, une belle écoute des chanteurs. Une très belle prestation là aussi.
Les Gurre sont de ces œuvres qui me fascinent, dont j'écoute avec beaucoup de plaisir des versions aussi différentes qu'Ozawa et Leibowitz. Chez le premier, c'est l'opulence des couleurs et des sonorités alors que le deuxième donne une vision plus légère mais aussi beaucoup plus cassante et sèche de l'œuvre. Alors qu'en est-il de cette version au piano? Je craignais un peu une version édulcorée des Gurre, une réduction qui sonne comme des extraits… et finalement c'est encore autre chose. On y retrouve le squelette de l'œuvre, avec la première partie entière, et où se perdent l'ensemble des parties monumentales. Plus sèche, plus sinistre aussi par cette fin sans illumination. Plus condensée autour de Waldemar qui se détache des deux femmes avec ce grand final magistral. Le piano se démène pour donner tous les détails de l'œuvre et on entend en effet ici presque tout ce qui se trouve dans la partition d'orchestre! Donc plus qu'une simple débauche orchestrale, c'est bien la volonté d'un accompagnement très fouillé qui a fait composer cette œuvre!
Le pianiste donc se démène pendant presque une heure, depuis les scintillements admirablement rendus durant les premiers Lied, jusqu'au déchainement des galops de Waldemar ou les cloches du chant de Waldtaube… tout est là, superbement rendu malgré la complexité rythmique et les variétés d'effets voulus. Amaral, qui a repris le récital un mois avant le concert suite au désistement du pianiste prévu, signe ici une grande prestation, tendu ou lyrique, toujours soignée et en place. Il reçoit d'ailleurs une ovation bien méritée à titre personnel à la fin du concert!
Tove est souvent distribué à des sopranos wagnériens ou du moins très large. Kaune n'est pas vraiment de ce format, plus lyrique de nature. Mais c'est là un des avantages de la version pour piano : au lieu d'être obligé de donner les rôles à des grosses voix capables de passer les déferlements de l'orchestre, on peut plus soigner la courbe, le texte et les nuances. Et ici Kaune est chez elle. Plus aucune trace des tensions entendues chez Mahler, un chant limpide et précis, où la jeune amoureuse se dévoile avec pudeur. Beaucoup plus intimiste dans l'approche, la version ici entendue donne à Tove la possibilité de briller sans forcer. Et Kaune semble avoir la juste mesure dans le gabarit vocal, allié à une connaissance parfaite du style.
J'attendais beaucoup Torsten Kerl dans cet exercice. Si ses Siegfried manquaient un peu de puissance, la musicalité était-elle au rendez-vous. Aussi, la version devait être parfaite pour lui… Et pourtant une bonne partie de sa prestation est une légère déception. Bien sûr la tessiture est affrontée crânement. Mais par contre les deux premiers Lied montrent un manque impressionnant de projection. Malgré la taille de la salle, la voix ne semble pas sortir. Ensuite, c'est l'aisance qui lui manque puisque le chant est haché et sans rondeur. Il semble oublier qu'il est ici à un récital de Lied et non dans la version pour orchestre où la vaillance est en effet nécessaire quitte à abimer un peu la ligne. Heureusement, il se rattrape avant le chant de Waldtaube pour montrer enfin les nuances qu'il peut donner avec une voix enfin chaude et saine. On profite ainsi du dernier Lied apaisé et aussi des éclats totalement assumés des trois Lied finaux qui lui sont dévolus. Une prestation donc légèrement en deçà de ce que j'attendais. La faute à un manque d'échauffement? Une tension? Un manque de préparation? En tout cas, il est étonnant de voir que là où la version piano donne du relief à Tove en lui permettant d'articuler le chant et de le nuancer, Waldemar semble peu gagner à cette version. Peut-être est-ce en partie la faute au chanteur, mais le personnage étant moins nuancé…
Et puis Waldtaube… Janina Baechle semble métamorphosé dès son apparition. La chanteuse est présente physiquement et nous embarque avec une conviction et un sens du tragique assez impressionnant. Comme chez Mahler, elle ne pousse pas vers le Lied pur ici, mais plutôt dans une grande scène dramatique, la voix cherchant tous les effets possibles pour donner vie à cette grande déploration. Murmures ou puissance sont au rendez-vous sans faillir, la voix est beaucoup plus à l'aise qu'en début de concert et l'émotion est particulièrement au rendez-vous. Il faut dire qu'avec le piano seul, la chanteuse se taille la part du lion. Non pas que le piano soit transparent (au contraire même, il est un superbe écrin), mais il passe légèrement au deuxième plan, ponctuant le chant, l'habillant d'une atmosphère particulière. Du coup, ce chant du ramier gagne en profondeur en perdant un peu en couleurs. Un grand moment d'émotion.
Ainsi, plus qu'une simple réduction ou une version "avant orchestration", cette version apporte vraiment son lot de surprises. La plus grande est que ce n'est pas à des "mini-Gurre" que l'on assiste, mais à des Gurre différents, plus étranges par certains côtés, moins enivrant mais plus prenant dans la tension et la noirceur… Le fait de perdre les grands effets de masse ou les couleurs de l'orchestre fait se concentrer sur les rythmes, les nuances et les mélodies. C'est un petit peu le squelette des Gurre que l'on peut détailler et on y retrouve les bases de l'orchestration qui suivra. La fréquentation assidue de cette version doit être passionnante pour approfondir l'œuvre définitive!
Un bien beau concert en tout cas avec une seule petite réserve donc pour Kerl. Il serait intéressant de proposer un jour les deux versions en alternance avec des distributions diamétralement différentes : chacune donne à entendre mieux des fragments de l'autre et c'est passionnant!
Une deuxième représentation ce soir 15 octobre. L'amphi n'était pas plein hier… si vous avez l'occasion d'y aller… |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Jeu 16 Oct 2014 - 8:16 | |
| Personne d'autre donc n'est allé voir ce concert? Savoir si c'est moi pour Kaune et Kerl dans leurs débuts difficiles, si j'ai pas un peu extrapolé question détails du piano... |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Jeu 16 Oct 2014 - 8:37 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Personne d'autre donc n'est allé voir ce concert? Savoir si c'est moi pour Kaune et Kerl dans leurs débuts difficiles, si j'ai pas un peu extrapolé question détails du piano...
Evidemment, je n'étais pas au concert ; mais tu peux retrouver dans le sujet sur le Fidelio lyonnais : https://classik.forumactif.com/t6667-fidelio-opera-de-lyon-2013-ono-hill et à propos de sa Sieglinde à Genève, mon avis sur Kaune. Difficile de dire que j'ai été séduit ; sans avoir détesté pourtant. Disons plutôt : gêné (timbre très droit MAIS diction du clarté éblouissante, presque crue), et c'est une sensation assez étrange en vérité. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Jeu 16 Oct 2014 - 8:50 | |
| Voilà, c'est ce qui m'a un peu perturbé particulièrement chez Mahler... Ces attaques très droites... Surtout que je gardais le souvenir de son Eva qui était beaucoup plus lyrique et ronde de timbre dans ma tête. Mais peut-être que je déforme mes souvenirs! |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Jeu 16 Oct 2014 - 11:49 | |
| Si, moi j'y étais, hier. Je suis globalement d'accord avec l'avis de Polyeucte. Quelques remarques en vrac, des choses qui me sont venues à l'esprit : => Kaune faisait un peu problème dans les Wunderhorn choisis, oui. Peut-être que le choix n'était pas forcément bon : Wer hat dies Liedlein repose largement sur l'agilité de la chanteuse, sur ses aigus. Ce n'est pas le point fort de Kaune à mon sens, les aigus sont assez étroits - la pulpe du timbre, la diction sont merveilleuses, mais le point faible est là. Oelze l'année dernière dans un récital (mai) avec M. Werba où se trouvaient à peu près tous les Wunderhorn avait aussi ce problème, plafonnait pour ainsi dire dans les aigus. Entre parenthèses, je ne comprends pas ce que les programmateurs, les pianistes, les chanteurs font avec ce cycle : - on ne le donne JAMAIS en entier (il y a presque 20 Lieder) - si on regarde les versions discographiques et les représentations, il n'y a jamais rien de régulier dans l'attribution des Lieder aux chanteurs. Et quand on rajoute à cela les tentatives (assez maladroites à mon sens) d'en faire chanter en duo certains ( Trost im Unglück), on n'y comprend plus rien. - on le donne assez indifféremment en version piano ou orchestre, mais à mon sens, la version orchestrale devrait primer : elle seule offre les couleurs orchestrales susceptibles de rendre le pittoresque, le naïf, le pompier aussi voulu par Mahler. => Fascinant de voir l'atelier de Schönberg. La version proposée ici est cohérente (encore que j'aie quelques réserves, voir plus bas), mais elle permet aussi de dégager en creux tout le travail de Schönberg sur la version finale, en particulier l'ajout de transitions, que je trouve magistrales, le meilleur de l'oeuvre pour moi (par exemple avant Ross! mein Ross). => Je ne partage pas les réserves de Polyeucte sur Kerl : c'est non seulement crânement assumé mais avec une qualité d'engagement, de diction, de nuances proprement incroyable. On est presque au niveau de McCracken (l'allemand correct en plus), et largement au dessus de RDS (Pleyel en mars dernier). => Ce qui n'a peut être pas mis en valeur sa prestation est à mon sens la fin. Dans cette version l'indignation métaphysique de "Herrgott" succède sans interruption ni transition à la Waldtaube. Puis suivent "Erwacht, Waldemars Mannen Wert" et "Du strenger Richter droben". A mon sens, c'est insatisfaisant donnant une fin trop univoquement vengeresse, trop centrée sur Waldemar, trop héroïque (la succession de "Herrgott" et "Erwacht" donne presque un effet de redondance, les deux Lieder étant sensiblement de même ton et facture), trop cuirassé. A mon sens, c'est la marque d'inachèvement la plus visible de cette version. C'était passionnant en tous cas. Les Gurrelieder sont vraiment au nirvana. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Jeu 16 Oct 2014 - 12:11 | |
| - Guillaume a écrit:
- => Je ne partage pas les réserves de Polyeucte sur Kerl : c'est non seulement crânement assumé mais avec une qualité d'engagement, de diction, de nuances proprement incroyable. On est presque au niveau de McCracken (l'allemand correct en plus), et largement au dessus de RDS (Pleyel en mars dernier).
Peut-être qu'il était plus en forme. Il y avait vraiment un petit malaise de sa part... quelques notes craquées dans l'aigu et un passage régulier en force dans la première partie. Pour Dean-Smith, disons que le volume n'était pas suffisant, mais sinon ça me semblait beaucoup plus propre. En fait, j'aurai beaucoup aimé un Dean-Smith à la place de Kerl, une voix un peu plus fine et légère... mais Kerl était quand même pas mauvais. Et il semble qu'il ait été meilleur hier! - Citation :
- => Ce qui n'a peut être pas mis en valeur sa prestation est à mon sens la fin. Dans cette version l'indignation métaphysique de "Herrgott" succède sans interruption ni transition à la Waldtaube. Puis suivent "Erwacht, Waldemars Mannen Wert" et "Du strenger Richter droben". A mon sens, c'est insatisfaisant donnant une fin trop univoquement vengeresse, trop centrée sur Waldemar, trop héroïque (la succession de "Herrgott" et "Erwacht" donne presque un effet de redondance, les deux Lieder étant sensiblement de même ton et facture), trop cuirassé. A mon sens, c'est la marque d'inachèvement la plus visible de cette version.
Totalement d'accord. Surtout que les deux que tu cites commencent par la même introduction.. je n'avais pas remarqué ça dans la version habituelle puisqu'elle noie un peu les interventions de Waldemar. Par contre, oui c'est plus vengeur, et violent... du coup plus humain aussi sans cette folie gothique avec les cadavres qui se lèvent, ces personnages étranges que Waldemar rencontre... et ce final lumineux. Ici ça se termine par une terrible déploration et presque de la folie chez Waldemar! - Citation :
- C'était passionnant en tous cas. Les Gurrelieder sont vraiment au nirvana.
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Jeu 16 Oct 2014 - 19:32 | |
| Les détails que vous donnez sur les états de l'œuvre sont passionnants. Je n'ai pas été au concert (je ne l'ai jamais vu au disque ; ça existe ?), pardon si je ne réagis que sur l'écume glottophile des choses. D'abord, sur Kaune : moi, je suis complètement enthousiaste de ce qu'elle fait en allemand comme en français. Agathe (version Berlioz), Arabella, Madeleine, Agnes ( Der Arme Heinrich), les lieder de Strauss… et puis son récital de Schumann féminin avec piano avec Kehring (Mignon, Stuart, Frauenliebe, Kuhlmann !). Beaucoup de simplicité et d'expression, avec une densité de pulpe qui s'adapte à chaque répertoire. Pour moi une des chanteuses les plus intéressantes à suivre. [ Kerl] - Guillaume a écrit:
- On est presque au niveau de McCracken (l'allemand correct en plus),
… et le volume en moins, parce que c'est sans comparaison, tout de même, autant comparer Chauvet et Padmore. Son problème est quand même de sonner avec l'opacité et la lourdeur d'un dramatique sans en avoir du tout la projection. (Bon, personnellement, ça fait bien dix ans que je n'aime plus beaucoup ce que fait Kerl, donc…) [ Wunderhorn] - Citation :
- Entre parenthèses, je ne comprends pas ce que les programmateurs, les pianistes, les chanteurs font avec ce cycle :
- on ne le donne JAMAIS en entier (il y a presque 20 Lieder) - si on regarde les versions discographiques et les représentations, il n'y a jamais rien de régulier dans l'attribution des Lieder aux chanteurs. Et quand on rajoute à cela les tentatives (assez maladroites à mon sens) d'en faire chanter en duo certains (Trost im Unglück), on n'y comprend plus rien. - on le donne assez indifféremment en version piano ou orchestre, mais à mon sens, la version orchestrale devrait primer : elle seule offre les couleurs orchestrales susceptibles de rendre le pittoresque, le naïf, le pompier aussi voulu par Mahler. Je n'en ai vu que quinze officiels (chez Lagrange, donc en principe). Quels sont les autres ? Jusqu'à assez récemment, il n'y avait pas de cycle complet. Chailly a été le premier (sauf qu'il manque Es sungen drei Engel) ; depuis, on a eu Damrau-Paley (avec piano), Herreweghe, S. Genz (piano), Gielen et Stenz… mais toujours sans ce lied-là. Effectivement, je me demande pourquoi personne n'essaie de les monter de façon plus complète, mais il est vrai qu'ils sont inégaux et moins marquants que ses cycles plus restreints. Cette poésie archaïque et populaire doit aussi moins toucher le public. Pour ma part, j'aime largement plus la version pour piano, parce qu'elle met à nu les beautés sans surcharger le tableau – Wo die schönen Trompeten, c'est suffocant dans sa version rétrécie. Mais il est sûr qu'avec une orchestration d'une telle finition, la légitimité ne va pas de ce côté-là. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Jeu 16 Oct 2014 - 22:10 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Les détails que vous donnez sur les états de l'œuvre sont passionnants. Je n'ai pas été au concert (je ne l'ai jamais vu au disque ; ça existe ?), pardon si je ne réagis que sur l'écume glottophile des choses.
Oui ça existe dans le coffret Capriccio de l'intégrale des lieder, par Diener, Markus Schäfer et Vondung. |
| | | charles.ogier Mélomaniaque
Nombre de messages : 1980 Age : 65 Localisation : Suresnes Date d'inscription : 24/10/2012
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Ven 17 Oct 2014 - 17:06 | |
| - bAlexb a écrit:
- Disons plutôt : gêné (timbre très droit MAIS diction du clarté éblouissante, presque crue), et c'est une sensation assez étrange en vérité.
- Polyeucte a écrit:
- Voilà, c'est ce qui m'a un peu perturbé particulièrement chez Mahler... Ces attaques très droites...
Surtout que je gardais le souvenir de son Eva qui était beaucoup plus lyrique et ronde de timbre dans ma tête. Mais peut-être que je déforme mes souvenirs! [size10] timbre très droit Ces attaques très droites.[/size] bAlexb et Polyeucte 1-timbre et attaques: est-ce identique? 2-(très) droit(es): que voulez-vous décrire? et par opposition à courbe? exemple: une attaque courbe? |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Ven 17 Oct 2014 - 22:06 | |
| Attaques droites: sans vibrato. (en tout cas c'est comme ça que j'emploie cette expression pour ma part) Et si on dit "très droites", c'est plutôt péjoratif et donc ça sous-entend que c'est peut-être parfois faux... |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Ven 17 Oct 2014 - 22:27 | |
| Voilà, Xavier a répondu : aucun vibrato et du coup un son pas très agréable et qui sonne un peu faux dans les attaques |
| | | charles.ogier Mélomaniaque
Nombre de messages : 1980 Age : 65 Localisation : Suresnes Date d'inscription : 24/10/2012
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Sam 18 Oct 2014 - 11:26 | |
| - Xavier a écrit:
- Attaques droites: sans vibrato. (en tout cas c'est comme ça que j'emploie cette expression pour ma part)
Et si on dit "très droites", c'est plutôt péjoratif et donc ça sous-entend que c'est peut-être parfois faux... - Polyeucte a écrit:
- Voilà, Xavier a répondu : aucun vibrato et du coup un son pas très agréable et qui sonne un peu faux dans les attaques
Vibratomerci pour la piqûre de rappel. peut-être parfois faux/sonne un peu faux je n'avais pas du tout perçu cette nuance sous-entendue. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral Sam 18 Oct 2014 - 16:19 | |
| - Xavier a écrit:
- Oui ça existe dans le coffret Capriccio de l'intégrale des lieder, par Diener, Markus Schäfer et Vondung.
Oh, merci, en plus que des gens que j'aime (beaucoup) ! Vondung en Ramier, étonnant que je sois passé à côté ! - charles.ogier a écrit:
- je n'avais pas du tout perçu cette nuance sous-entendue.
Moi non plus. |
| | | charles.ogier Mélomaniaque
Nombre de messages : 1980 Age : 65 Localisation : Suresnes Date d'inscription : 24/10/2012
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| Sujet: Re: [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral | |
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| | | | [ONP]Mahler/Schönberg 14-15/10/14,Kaune-Baechle-Kerl-Amaral | |
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