BIST DU BEI MIR
Johannes Brahms Denn es gehet dem Menschen, wie dem Vieh (Quatre chants sérieux, 1)
Alexander Zemlinsky
In der Ferne
Gute Nacht
Herbsten
Johannes Brahms Ich wandte mich (Quatre chants sérieux, 2)
Richard Strauss Geduld op.10,5
Johann Sebastian Bach Bist du bei mir BWV 508
Alban Berg Schließe mir die Augen beide (1900)
Johannes Brahms O Tod, wie bitter bist du (Quatre chants sérieux, 3)
Pause
Richard Strauss
Rote Rosen
Die erwachte Rose
Freundliche Vision op.48,1
Johannes Brahms
Wie bist du meine Königin op.32,9
Wenn du nur zuweilen lächelst op.57,5
Komm bald op.57,5
Dein blaues Auge op.59,8
Alban Berg
Er klagt, dass der Frühling so kortz ist
Das stille Königreich
Fraue, du Süße
Johannes Brahms
Wenn ich mit Menschen und mit Engelszungen redete (Quatre chants sérieux, 4)
+ BIS :
Brahms(?), Das Rosenband
Alban Berg, die Nachtigalle
Angela Denoke, soprano
Karola Theill, piano
Amphithéâtre Bastille 20 novembre 2014
Salle relativement bien remplie pour ce récital d'Angela Denoke qu'on connaît mieux dans le versant dramatique. Ici le programme est tressé autour des 4 chants sérieux de Brahms, auxquels sont joints par 3 ou 4 souvent des lieder plus légers de Brahms, Strauss, Zemlinsky et Berg. Tout cela fait un programme assez exclusivement postromantique, même chez Berg (1904-1908 pour les lieders chantés), expansivité interrompue par la solennité des chants sérieux de Brahms. Ces derniers, avec l'excellent straussien Geduld, sont vraiment le sommet du programme. Au milieu l'air attribué à Bach pendant longtemps mais d'un autre (Stölzel) "Bist du bei mir" donne son titre au récital, sans qu'on perçoive vraiment une justification thématique, et qui procure un allègement certain dans un programme chargé. Les textes sont en majeure partie d'auteurs méconnus (von Gilm zu Rosenegg...etc) même si on trouve certaines pointures (Eichendorff, Storm, A. Holz dans un style archaïsant). Et bien sûr Luther pour l'Ecclésiaste et les Corinthiens.
Angela Denoke allège beaucoup, on sent rarement l'ampleur d'une voix qui remplit Bastille dans les Strauss-Wagner, la pulpe du timbre est remarquable, la diction soignée. Le point faible se situe à mon sens dans une trop grande uniformité, notamment dans la longue série de Lieder vaguement amoureux/parlant de roses : quelque chose d'un peu uniforme se dégage. Les textes aussi sont parfois un peu survolés, notamment lorsque la musique porte à l'expansivité ; d'ailleurs c'est peut-être dans les Vier Ernste qu'elle est valorisée, étant obligée de varier, d'accentuer.
Karola Theill est une bonne accompagnatrice, qui lit sans tourneur de page les partitions posées à plat sur son piano. Elle sait rendre la suspension straussienne, l'ambiguïté de Berg.
En bis est annoncé d'abord par Denoke "Das Rosenband" sans nom de compositeur (je suppose que c'est Brahms) puis "Die Nachtigalle" d'Alban Berg, concluant une soirée assez réussie, pour moi principalement soutenu par le corpus sérieux brahmsien, à côté de beaux moments postromantiques (saisissant "Geduld" de Strauss).