Bonjour à tous,
j'ai profité lundi 05/01 de la venue d'Elina GARANCA à l'Opernhaus de ZURICH pour enfin l'entendre en concert dans son programme de Lieder, qu'elle a donné ensuite le 08/01 à Graz et qu'elle redonnera au festival de Salzburg le 07/08/2015.
Concernant le programme, il comprenait en première partie des Lieder de Brahms puis en seconde partie des mélodies de Duparc puis de Rachmaninov, avec un accompagnement au piano (Steinway) de Malcolm MARTINEAU :
Johannes Brahms
Liebestreu op. 3/1
Liebe und Frühling op. 3/3
Geheimnis op. 71/3
Wir wandelten op. 96/2
O liebliche Wangen op. 47/4
Sapphische Ode op. 94/4
«Ruhe, Süssliebchen» op. 33/9
Heimweh «Oh wüsst’ ich doch» op. 63/8
Alte Liebe op. 72/1
Mädchenlied op. 107/5
Die Mainacht op. 43/2
«Es träumte mir» op. 57/3
Verzagen op. 72/4
Von ewiger Liebe op. 43/1
Henri Duparc
Au Pays oú se fait la guerre
Extase
Phidylé
Sergej Rachmaninow
Oh bleibe, meine Liebe op. 4/1
Die Frau des Soldaten op. 8/4
Zwielicht op. 21/3
Die Antwort op. 21/4
Ich warte auf Dich op. 14/1
Der Flieder op. 21/5
Die Nacht ist traurig op. 26/1
Singe nicht, Schönheit op. 4/4
Tout d'abord placé en position latérale au poulailler, avec une vision très plongeante et une sonorité colorée par les réflexions de l'avant-scène mise en place à cette occasion, j'ai ensuite pu me replacer à l'orchestre en position et acoustique idéales.
Le concert a débuté avec des applaudissements nourris à l'arrivée d'Elina GARANCA : on sentait nettement une attente forte du public et de la gratitude pour sa simple présence.
La voix que je découvrais pour la première fois s'est avérée ce que l'on pressent en l'écoutant dans ses différents enregistrements, c'est à dire somptueuse, pleine, riche, d'émission très aisée et capable d'une puissance impressionnante (avec cependant un grave plus discret s'il faut y trouver une limite) et avec, dans les Brahms, une qualité de diction, d'articulation du texte irréprochables. Les chants étaient vraiment animés émotionnellement avec de belles nuances et toujours, ce qui me semble la caractériser en particulier, une ligne vocale suprêmement élégante.
Petit bémol toutefois, la puissance vocale m'a semblé a plusieurs reprises excessivement sollicitée sans véritable lien au texte et surtout sans prendre la mesure du lieu vu les dimensions plutôt intimistes de ce théâtre. Elle était malheureusement bien encouragée dans cette voie par le public systématiquement silencieux après un lied tranquille et applaudissant chaleureusement après chaque lied un peu plus véhément ayant donné l'occasion d'un forte vocal (c'était tellement systématique qu'il était tout à fait possible de prévoir quand les applaudissements allaient retentir).
Après la pause (une vingtaine de minutes), retour des artistes avec pour Elina, l'habituel changement de robe ( du bleu au beige). On commence la deuxième partie avec les mélodies de Duparc convenant malheureusement moins à GARANCA qui a quand même du mal avec l'articulation du français. Cette diction assez défaillante et peut-être aussi une poésie, une délicatesse qui lui échappent un peu la montrent moins à son aise que dans les Brahms.
Pour finir, Rachmaninov où je l'ai à nouveau trouvée très convaincante (mais peut-être un russe y trouverait-il à redire? Pour ma part, elle y était parfaite).
Un petit mot sur l’accompagnement assez efficace quoiqu'un peu effacé de MARTINEAU.
Applaudissements nourris en fin de concert avec 2 bis (que je ne connaissais pas) accordés au public visiblement enchanté.