OC - Les fêtes Vénitiennes - Les Arts Florissants - 01/15

L'opéra comique a hier ouvert ses portes de façon exceptionnelle pour permettre à 50 jeunes de moins de 28 ans d'assister à une répétition des Fêtes Vénitiennes de Campra qui sera au programme dès le 26 janvier.
Mise à part la chance que j'ai eu de pouvoir participer à cette soirée, cela m'a permis d'avoir un aperçu du spectacle pour lequel je n'avais pas pu avoir de place.

Pourquoi cette intervention ? Et bien l'opéra comique à eu des retours de places prises pour des sorties scolaires rendues en raison du plan vigipirate. C'est donc le moment pour les retardataires de tenter leur chance ! La production a l'air vraiment très sympa et c'est musicalement assez intéressant.

Les quelques images vues semblaient assez chouettes question mise en scène...

Sinon, des documents mis en ligne par l'Opéra-Comique pour se préparer :
A livre avant le spectacle
Dossier pédagogique

Oui la mise en scène a l'air super ! en particulier une scène dans l'entrée des Sérénades ... mais je n'en dit pas plus pour ne pas gâcher la surprise.

Je craignais un peu de voir un Platée bis question mise en scène. Non pas que Platée était peu réussi, mais surtout que l'atmosphère et les ambiances de Platée me semblaient très mal coller avec les Fêtes Vénitiennes.

De toute façon, même si la mise en scène avait été moyenne, on avait quand même une distribution de feu!

Prologue :
Le Carnaval, basse : François Lis
La Folie, soprano : Emilie Renard
La Raison, soprano : Emmanuelle de Negri
Démocrite, ténor : Sean Clayton
Héraclite, basse : Geoffroy Buffière

Première entrée, les Sérénades :
Léandre, basse : François Lis
Isabelle, soprano : Emilie Renard
Lucile, soprano : Emmanuelle de Negri
Irène, soprano : Rachel Redmond
La Fortune, soprano : Elodie Fonnard
Un joueur, ténor : ??
Un suivant de la Fortune, ténor : Cyril Auvity

Deuxième entrée, le Bal :
Alamir, basse : Marc Mauillon
Thémir, ténor : Reinoud Van Mechelen
Iphise, soprano : Elodie Fonnard
Maître de chant, alto : Marcel Beekman (?)
Maître de danse, ténor : Cyril Auvity
Un masque, ténor : Reinoud Van Mechelen

Troisième entrée, l’Opéra :
Damire / Borée, ténor : Marc Mauillon (Ténor???)
Adolphe, ténor : Cyril Auvity
Léontine / Flore, soprano : Rachel Redmond
Lucie / Bergère, soprano : Emmanuelle de Negri
Maître de chant, ténor : Marcel Beekman
Rodolphe, basse : François Lis
Zéphyre, ténor : Reinoud Van Mechelen

Danse, Scapino Ballet Rotterdam
Chœur et orchestre, Les Arts Florissants

Polyeucte a écrit:

Maître de chant, alto : Marcel Beekman (?)

Ce doit être un rôle écrit en clef d'ut 2, de haute-contre très aiguë (comme dans les chœurs, où il faut tenir quasiment l'équivalent d'une partie d'alto).

Citation :

Damire / Borée, ténor : Marc Mauillon (Ténor???)

Là, c'est peut-être un rôle de taille, en clef d'ut 4, ce qui est largement dans les attributions de Mauillon (d'ailleurs, à l'échelle romantique des choses, ce serait même un baryton sans aigus). Ensuite, je n'ai pas écouté ce que requiert l'œuvre… mais Mauillon en a les moyens, sans problème, il aurait pu choisir une carrière de ténor de toute façon.


Pour moi, ce sera lundi ou mardi (selon la date de ma répétition).

DavidLeMarrec a écrit:

Ce doit être un rôle écrit en clef d'ut 2, de haute-contre très aiguë (comme dans les chœurs, où il faut tenir quasiment l'équivalent d'une partie d'alto).

C'est sûr que Beekman semble pouvoir monter...

Citation :

Là, c'est peut-être un rôle de taille, en clef d'ut 4, ce qui est largement dans les attributions de Mauillon (d'ailleurs, à l'échelle romantique des choses, ce serait même un baryton sans aigus). Ensuite, je n'ai pas écouté ce que requiert l'œuvre… mais Mauillon en a les moyens, sans problème, il aurait pu choisir une carrière de ténor de toute façon.

Assez d'accord sur sa capacité à le faire, mais disons que ça fait grand écart quand on voit Alamir/basse et Témir/ténor!

Et au fait... ce sera retransmis sur Culturebox le 30 janvier en direct :
http://culturebox.francetvinfo.fr/live/musique/opera/les-fetes-venitiennes-de-campra-a-lopera-comique-209551

Une bonne idée de prendre le milieu des représentations! Il y aura l'habitude qui sera rentrée et le spectacle sera plus fluide que lors de la première j'imagine!

Je trouve l'œuvre prodigieuse. Ça a une allure incroyable, et la musique est à la fois "superficielle" et d'une incroyablement bonne facture - avec la signature de Campra qui consiste en des petits traits harmoniques surprenants.

Musicalement, c'est extrêmement abouti et contrasté. Scénographiquement, les danseurs sont excellents et Carsen a intelligemment retranscrit l'âme de cette pièce sur scène : une chimère de la Venise vue par le spectre français ; c'est-à-dire quelque chose de très français avec des accents vénitiens (les masques, les rues, la nuit).

On penserait que ce serait dommage que ce spectacle soit sans livret dramatique, mais cette absence de drama est la indépendance totale entre les entrées est au contraire libératrice, tout est uni sous le signe de la danse et du plaisir.

Ma seule critique est la fin choisie par le metteur en scène - un épilogue "fade out" anachronique (mais très carsenien), là où ce genre de spectacle devrait au contraire se terminer sur un feu d'artifice de plaisirs.

Je pense que c'est un somptueux testament d'une partie assez mal comprise de notre patrimoine, et je pense qu'il faut se ruer sur ce spectacle.

Note : Campra s'amuse a citer musicalement plus d'une douzaine de tubes de l'époque, et particulièrement dans l'entrée du Bal, dans le duel entre le maitre de musique (Beekman) et le maitre de danse (Auvity méconnaissable). On y entend des citations de plusieurs opéras de Lully, de Francœur et Rebel, etc. Je pense que la paraphrase que tout le monde reconnaitra c'est les Songes Funestes d'Atys. Peut-être aussi un passage d'Armide. Mais le reste, je pense que ce serait un jeu amusant de relever tous les hommages.

Il y a deux ouvertures véritablement symphoniques, dont une est une paraphrase de l'Ouverture de la Mascarade...

Ah, le voilà qui sort du bois.

Froberger a écrit:

Je trouve l'œuvre prodigieuse. Ça a une allure incroyable, et la musique est à la fois "superficielle" et d'une incroyablement bonne facture - avec la signature de Campra qui consiste en des petits traits harmoniques surprenants.

Musicalement, c'est extrêmement abouti et contrasté. Scénographiquement, les danseurs sont excellents et Carsen a intelligemment retranscrit l'âme de cette pièce sur scène : une chimère de la Venise vue par le spectre français ; c'est-à-dire quelque chose de très français avec des accents vénitiens (les masques, les rues, la nuit).

Il faut dire que ça a quand même été un hit absolu de toute l'histoire de l'opéra français pré-1800 :
http://carnetsol.fr/css/index.php?2014/04/08/2449-les-festes-venitiennes .

Citation :

Je pense que c'est un somptueux testament d'une partie assez mal comprise de notre patrimoine,

Assurément, mais je crois que ça répond moins aux vœux d'une époque. En tout cas, c'est un événément considérable, au moins pour la documentation de l'histoire de la musique (j'ai même pris trois dates, pour être sûr de pouvoir m'y rendre, voire y retourner), mais je serai probablement frustré par l'aspect de danserie « gratuite ».
Quand on voit quelles pièces ont eu de l'échec simultanément, hein : Philomèle de La Coste, Hippodamie de Campra… que des œuvres ambitieuses avec des livrets très littéraires, mais d'un tragique qui ne convenait plus à cette période où l'on sent souffler en avance l'esprit Régence…

Citation :

Note : Campra s'amuse a citer musicalement plus d'une douzaine de tubes de l'époque, et particulièrement dans l'entrée du Bal, dans le duel entre le maitre de musique (Beekman) et le maitre de danse (Auvity méconnaissable). On y entend des citations de plusieurs opéras de Lully, de Francœur et Rebel, etc. Je pense que la paraphrase que tout le monde reconnaitra c'est les Songes Funestes d'Atys. Peut-être aussi un passage d'Armide. Mais le reste, je pense que ce serait un jeu amusant de relever tous les hommages.

Bien, bien, il y a du travail. Si on mutualise, on y arrivera peut-être.

Bilan de la première : tout est formidable. Bien sûr les voix et l'orchestre, mais aussi la production de Carsen, jouant du cliché lourdaud avec beaucoup d'adresse, et même la musique, vraiment très riche.

Grand, grand spectacle. C'est capté et diffusé sur CultureBox, à ne pas manquer (et j'ai bien envie d'y retourner).

Tout pareil!!

Super spectacle et beaucoup d'intérêt dans la partition... les citations bien sûr, mais aussi la parodie de la grande tragédie dans la dernière entrée! (l'air de Zéphir est assez savoureux!!) Et plein d'autres moments...

Espérons que ce soit commercialisé par la suite.

J'ai également passé une excellente soirée !
Superbe spectacle dans son ensemble, tout est pensé pour fonctionner ensemble.
Il y a quelques pépites dans la partition, des choses originales aussi.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une si bonne soirée à l'opéra.