[Jazz] Playlist

Pendant quelques bricolages infernaux suite à un double crash informatique :



Rien à jeter dans ces albums des années 1959 à 61 : dans le jazz vocal, Anita O'Day, c'est la très grande classe !

Duke Ellington & John Coltrane - Coltrane, Ellington, Garrison/ Bell, Jones/Woodyard

Anthony Braxton, Composition 98 (1981)
(Anthony Braxton, Marilyn Crispell, Ray Anderson, Hugh Ragin)

Tu as aimé?

je dois m’avouer un peu déçu.

Qu'est-ce que tu n'as pas aimé ?

il y a des choses que j’aime beaucoup (le tout début, notamment... si tout pouvait être comme ça...), et à d’autres moments ça me soule vraiment... j’ai envie de dire que c’est le côté « Xenakis de chambre » (qui est quasi inécoutable pour moi), mais je ne suis pas sûr de bien me faire comprendre avec cette comparaison.

En gros c'est le côté "Eonta "de la pièce qui te hérisse.

il y a un peu de ça... sauf j’aime bien Eonta.

en fait... pardonne-moi si tu le veux bien, mais je trouve ça (par moments, donc) lourdeau, et assez mal foutu.
ailleurs, la pièce m’évoque plutôt Stockhausen.

(on s’éloigne du sujet, mais pour comprendre ce qui fondamentalement me rend Xenakis fort peu sympathique, plutôt que vers des trucs un peu bruyants, il faut se tourner vers la troisième section de Pléïades. )

Oui, Stockhausen est un des grands modéles de Braxton.

est-ce que tu pourrais me conseiller des albums de Braxton (ou autre) qui soient proches des premières minutes de cette Composition 98 ?

et Marilyn Crispell que j’ai aimé ici, c’est bien (ailleurs) ?

Ah, tu aimes les notes tenues.
Je ne connais pas vraiment d'équivalent (JerMu saura mieux te renseigner, il posséde 130 cds de Braxton) à ce début, mais la composition 121 sur le double live London 1985 (Quartet) peut parfois y faire penser.

Crispell? oui, une magnifique pianiste
Elle a une carrière solo très fournie mais je ne la connais que chez Braxton (elle a fait partie de son quartette historique de 1983 à 1993) où elle fait à chaque fois des merveilles.De toute façon elle est sur le London 1985, mais je ne suis pas sûr que tout te plaira la dedans.

Mais Alifie doit bien connaitre la disco solo de Crispell je pense. Il nous dira.

Heu, guère plus que toi en dehors de chez Braxton, si ce n'est deux ou trois albums dont je n'ai pratiquement aucun souvenir, plus celui-ci, que j'aime particulièrement mais qui a toutes les chances de déplaire à lulu :



Quant à la Composition 98 de Braxton, je dois me contenter pour l'heure, étant à peu près privé d'accès au dématérialisé, de regarder la pochette de mon double LP hat Hut, que je ne peux pas lire non plus et qui ne m'évoque rien pour ce qui est de la proximité/similitude avec d'autres albums de Braxton, désolé, lulu. Mais arnaud a raison, Jermu, braxtonien hors-concours du forum, devrait pouvoir t'éclairer.

Jeanne Lee / Ran Blake, The Newest Sound Around
J'aime beaucoup, et pourtant la voix jazz m'ennuie en général ; je n'avais jamais rien entendu de tel. Jeanne Lee, subtile et puissante à la fois.

Igor Viesna a écrit:

Jeanne Lee / Ran Blake, The Newest Sound Around
J'aime beaucoup, et pourtant la voix jazz m'ennuie en général ; je n'avais jamais rien entendu de tel. Jeanne Lee, subtile et puissante à la fois.

les mêmes ont remis ça 28 ans plus tard avec le même bonheur:

Merci beaucoup. J'étais justement à la recherche d'autres enregistrements de cette dame. On en trouve peu...

Igor Viesna a écrit:

Merci beaucoup. J'étais justement à la recherche d'autres enregistrements de cette dame. On en trouve peu...

Elle est excellente là, notamment dans "there is a balm in gilead"




sinon, surprise à la FNAC hier: en raison de la fête de la musique: tous les CD simples à 10€, j'ai pris trois classiques contemporains (Rihm, Schnittke et Reich) et ça,



EDWARD PERRAUD: Synaesthetic Trip 2, "beyond the predictable touch"


connaissant les trois premiers disques du bonhomme sous le nom de "Das Kapital", je me régale d'avance   je sais que je ne serai pas déçu.

Je suis pas un féru de Jazz, je découvre, mais j'ai commencé par ça, je n'ai pas vu si ça avait été préalablement cité, en tout cas c'est vraiment excellent, je vais mon plonger avec plus d'ardeur dans la discographie de Mingus.

Conseillé de Mingus:
Pithecanthropus erectus (56)

et surtout The black saint and the sinner lady (63) et Let my children hear music (72) qui sont pour moi les deux plus beaux disques de l'histoire du jazz.  

Mandros a écrit:

Je suis pas un féru de Jazz, je découvre, mais j'ai commencé par ça, je n'ai pas vu si ça avait été préalablement cité, en tout cas c'est vraiment excellent, je vais mon plonger avec plus d'ardeur dans la discographie de Mingus.

Bon choix ! ainsi que ceux d'Arnaud.

Concernant Tijuana Moods, Mingus lui-même a dit que c'était son disque préféré...et c'est pas loin d'être mon avis également, en tout cas je le mets dans mon top 3.

Pour me consoler de quelques très fâcheux, vu ma dépendance au dématérialisé, mécomptes informatiques, encore en cours, hélas :



suberbe coffret de 16 cds, aujourd'hui épuisé, mais qu'on trouve encore à écouter sur le net et dont je viens de terminer l'écoute, distillée avec gourmandise ces derniers mois

Stan Getz:Sweet Rain (67)



Getz (que je connais peu) a un son extraordinaire.

Cerise sur le gâteau:Corea  

Très beau disque.

Le surnom de Getz était justement "The Sound" (belle version du Windows de Corea sur cet album).

Un surnom pas usurpé!

Alifie a écrit:

Pour me consoler de quelques très fâcheux, vu ma dépendance au dématérialisé, mécomptes informatiques, encore en cours, hélas :

Tout pareil pour moi.
Une vingtaine de gigas à récupérer dans un travail de (très) longue haleine.
L'informatique, ça peut être aussi génial que très énervant...

Mais Lester est là pour nous faire oublier tout ça...

De Prez à The Sound il n'y a qu'un pas...

Pas tout à fait Arnaud, pas tout à fait.
Il y a des filiations plus évidentes (Al Cohn, par exemple), et Getz n'est pas que le son velouté qui joue derrière Astrud Gilberto Dans "The girl from Ipanema".

Si tu peux, jette une oreille sur le disque avec Oscar Peterson ou le live avec J.J.Johnson: ça dépote sérieusement...

(c'est un peu pareil avec Lester, d'ailleurs: les premiers Basie en 36-38, les Kansas City Seven ou le fabuleux disque en trio avec Nat Cole et Buddy Rich, c'est pas le gros son à la Coleman Hawkins ou Chu Berry, mais ça a une pêche de tous les diables (le break sur "I want to be happy" dans le disque avec Nat King Cole...)).

Je pensais que Early Autumn et Four Brothers constituaient les prolongations esthétiques des conceptions de Lester Young.Mais bon, c'est toi l'expert (je ne suis pas très versé dans cette période du jazz)

Hum, "conceptions", c'est peut-être un peu trop ... conceptuel pour la musique de Lester Young...
Mais tu n'as pas tort pour Early Autumn et les Four Brothers; Lester a nécessairement influencé beaucoup de monde, comme Parker a nécessairement influencé beaucoup de monde (rectificatif: en fait la plupart des musiciens qui ont suivi...).

Disons qu'à mon goût, dans la mouvance générale du West Coast et de tout ce qui s'y apparente, je retrouve plus l'influence de Lester (et de Kansas City) chez Al Cohn ou Zoot Sims voire Bob Brookmeyer (bien que tromboniste), qui ont pas mal enregistré dans un contexte swing façon Kansas City Seven (rythmique, arrangements) avec Joe Newman, Freddie Green, etc...

Si ça t'intéresse, je te donnerai des références; mais ce n'est pas trop ta tasse de thé: trop "classique" pour toi, peut-être. Alors que moi c'est la source qui m'a de prime abord abreuvé...

actuellement:



Jimmy Giuffre ‎– Piece For Clarinet And String Orchestra/Mobiles

Clarinet – Jimmy Giuffre
Composed By – Jimmy Giuffre
Conductor – Wolfram Röhrig
Strings – Sudwestfunk Orchestra Of Baden Baden

Alifie a écrit:

darkmagus a écrit:

Jimmy Giuffre  ‎– Piece For Clarinet And String Orchestra/Mobiles

de loin le moins bon des Giuffre que j'ai écouté à ce jour !   mais les cordes n'y sont pour rien !

Il faut dire qu'il y a quelques sérieux ratages dans le Third Stream, dont cet album plutôt fait partie. Sous l'influence du très populaire chez les west coasters Wesley La Violette, son professeur, Giuffre a envisagé un temps de se consacrer uniquement à la composition : il est heureux qu'il n'en ait rien fait.

DANSERE

Bass – Palle Danielsson
Drums – Jon Christensen
Piano – Bobo Stenson
Saxophone [Saxophones] - Jan Garbarek


puis:



SNAKEOIL

Drums - Ches Smith
piano - Matt Mitchell
clarinet, bass clarinet - Oscar Noriega
alto saxophone - Tim Berne

Ayler: Nuits de la Fondation Maeght 1970
Albert Ayler (saxophone ténor, soprano)
Mary Maria (soprano)
Call Cobbs (piano)
Steve Tintweiss (contrebasse électrique)
Allen Blairman (batterie)

C'est chouette : très accessible et chaleureux, c'est étonnant.

Jof a écrit:

Ayler: Nuits de la Fondation Maeght 1970
Albert Ayler (saxophone ténor, soprano)
Mary Maria (soprano)
Call Cobbs (piano)
Steve Tintweiss (contrebasse électrique)
Allen Blairman (batterie)

 C'est chouette : très accessible et chaleureux, c'est étonnant.

Mon disque préféré d' Ayler, mention spéciale pour In Heart Only, Holy Family et Heart Love, mais tout le double album est sublime.

Miles Ahead

Springsville
The Maids of Cadiz
The Duke Dave Brubeck
My Ship
Miles Ahead
Blues for Pablo
New Rhumba
The Meaning of the Blues
Lament
I Don't Wanna Be Kissed


Miles Davis : bugle
Bernie Glow, Ernie Royal, Louis Mucci, Taft Jordan, John Carisi : trompette
Frank Rehak, Jimmy Cleveland, Joe Bennett : trombone
Tom Mitchell : trombone basse
Willie Ruff, Tony Miranda : cor
Bill Barber : tuba
Lee Konitz : saxophone alto
Danny Bank : clarinette basse
Romeo Penque, Sid Cooper : flûte, clarinette
Paul Chambers : contrebasse
Art Taylor : batterie

(Columbia, 1957)

Découverte de cet album ; très léché, j'adore.
Rétrospectivement, je me dis qu'avec Bitche's Brew j'avais commencé avec ce qui est le moins susceptible de me plaire dans la discographie de MD.

darkmagus a écrit:

Henri Texier (Mélomaniac connaît bien sa production)

Effectivement, des albums comme Indian's week, Izlaz, Carnets de routes, Paris Batignolles sont prêts à embarquer vers ma petite île déserte jazzistique...

Mélomaniac a écrit:

Découverte de cet album ; très léché, j'adore.

La collaboration Miles Davis/Gil Evans a produit deux autres grands disques: "Sketches of Spain" et "Porgy & Bess", si tu ne connais pas encore, vas-y sans crainte.

Sinon, Gil Evans, sans Miles Davis, a produit deux chefs-d'oeuvre: "the individualism of..." et "Out of the Cool", absolument indispensables.

Sketches of spain, déjà écouté. Un peu trop cliché à mon goût.

Individualism, découvert y a quelques mois : j'adore...

Mélomaniac a écrit:

Sketches of spain, déjà écouté. Un peu trop cliché à mon goût.

Individualism, découvert y a quelques mois : j'adore...

OK pour le concierto d'Aranjuez, pas meilleur que l'original  , mais dire que la "saeta" fait cliché...une des plus belles , des plus pures, des plus affirmées, des plus dramatiques, des plus intenses, des plus poignantes, des plus sobres, des plus dénuées de joliesse gratuite, des plus sincères interventions de MD, là ça ne passe pas  

la Saeta est un sommet de musique pure,où, entre deux tranches (intro et coda finale) de pur kitch réjouissant d'une ténébreuse et inquiétante fraîcheur, qui rappelle les processions lors des fêtes religieuses dans le sud de l'espagne où l'on exhibe les vierges noires. Miles, à capella, triture et écorche sa trompette et nous délivre une musique magistrale, magnifique de sobriété, sans aucune concession et qui touche au tréfond du malheur de l'humanité

Un critique a dit, je retrouverai lequel, qu'il s'agissait d'un des plus grands moments de la musique du XXème siècle !

Edit,je viens d'écouter "Saeta", j'écoute en ce moment le dernier thème, "Solea" et il se hisse pratiquement au niveau de la "Saeta"  

Également écouté, ce Sketches of Spain, mais pour la première fois, j'ai trouvé ça très bien, pour le coup j'ai retrouvé les ambiances hispanisantes de Tijuana Moods, mais dans une veine plus classique, vraiment sympa.
J'ai enchainé avec In the silent Way, ambiance posée, calme, sympathique mais pas exaltant.
Bitche's Brew par contre, c'était plus traumatisant, je n'ai pas franchi la 10 ème minute.

J'ai enchainé avec Mingus et comme arnaud me l'a conseillé Let my children hear music, j'ai adoré les 30 premières minutes et ce mélange entre classique et jazz, j'ai un peu décroché au milieu de l'album, je m'écouterai la fin plus tard.

J'adorre fréquenter ce forum: quand je ne sais pas quoi écouter, il y a toujours quelqu'un pour me donner une idée  



Je suis allé directement à mon thème préféré: "Miles runs the Voodoo down"

Mandros a écrit:

Bitche's Brew par contre, c'était plus traumatisant, je n'ai pas franchi la 10 ème minute.

M'en parle pas, j'en fais encore des cauchemars un an après, surtout que par une innocente crédulité j'avais eu la politesse d'écouter jusqu'au bout.

Merci pour ton éclairage Darkmagus.
Je peux pas dire que j'avais pas aimé l'album Sketches, mais effectivement mon souvenir ne garde peut-être en mémoire que quelques moments trop sirupeux, au détriment d'instants de grâce qui m'ont glissé entre les doigts.
Je réécouterai à la lumière de ta prose enthousiaste

Mélomaniac a écrit:

Je réécouterai à la lumière de ta prose enthousiaste

Je t'en remercie, ça me touche    , mais zappe la première plage, franchement le concerto est d'un ennui...pour une fois Miles n'a pas su transcender le matériau de base, voulant certainement rester trop fidèle au modèle.


Et puis vraiment, Bitches Brew, c'est pas si traumatisant que ça, c'est comme pour la musique de Steve Reich, il faut se laisser emporter sans réticence, et le voyage alors en vaut la peine, on visite de temps en temps de très belles contrées.

Parisian Thoroughfare

Concert à l'Olympia du 22 octobre 1958

Salt peanuts
Parisian thoroughfare
Stardust
52nd street theme
At this time
Formidable
Two-Bass hit

Donald Byrd : trompette
Bobby Jaspar : saxophone ténor
Walter Davis : piano
Doug Watkins : contrebasse
Art Taylor : batterie

(Brunswick, octobre 1958)

Deuxième écoute de cet album découvert l'an dernier. Du bop très punchy.