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| Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch | |
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Auteur | Message |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Lun 13 Avr 2015 - 17:51 | |
| dis Mélo, tu ne t’es pas arrangé pour que tu n’as pas peur que ces étiquètes influencent les jugements ? |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Lun 13 Avr 2015 - 22:38 | |
| - kegue a écrit:
PS : La tartiflette, c'est vraiment flamand ?
Bien sûr que non. Mais j'aime pas les moules-frites, alors j'ai choisi un plat que je préfère  - lucien a écrit:
dis Mélo, tu ne t’es pas arrangé pour que tu n’as pas peur que ces étiquètes influencent les jugements ?
C'est sûr qu'évaluer homard thermidor < fricandelle, c'est socialement assez stigmatisant... Pas mal "étiquètes" : c'est une graphie namuroise ? |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 14 Avr 2015 - 0:08 | |
| - kegue a écrit:
Bravo pour cette sublime présentation du 1er mouvement, je partage absolument tout ce que tu dis sur la forme.
La cerise sur la tartiflette le gâteau, ce serait que grâce à ton logiciel tu puisses illustrer graphiquement les citations musicales des motifs que j'ai indiqués... |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 14 Avr 2015 - 8:58 | |
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| | | kegue Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4946 Age : 54 Localisation : Là où repose Cocteau Date d'inscription : 27/10/2008
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 14 Avr 2015 - 21:38 | |
| - Eusèbe a écrit:
tarte au maroilles
Le Forum a ratifié la Convention de Genève : les armes chimiques olfactives sont interdites  - kegue a écrit:
Je peux effectivement te faire ça
Merci ! J'ai inclus tes exemples musicaux, en page précédente. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mer 15 Avr 2015 - 15:00 | |
| Groupe A - Aligot:
Prise de son ample (pour ne pas dire lointaine) mais l'orchestre l'habite. Je m'explique. Le chef n'a pas peur de faire sonner fort son orchestre et de faire peser les archers sur les cordes. Du coup, on a l'impression que l'orchestre remplit un espace sonore immense. C'est un peu comme qu'on on demande à un chanteur de se reculer du micro quand il chante fort. Le problème, c'est qu'ici les micros ne se rapprochent pas dans les passages piano... On a le droit à une entrée en matière lourde et épaisse. Ça n'est pas forcément rédhibitoire, surtout que chef et orchestre montrent plus tard qu'ils sont capables de plus de subtilité. Donc, après quelques minutes un peu gluantes, le discours se décante. Toute la fin de l'exposition est superbe. Mention spéciale pour la clarinette ! Le développement commence de façon un peu molle, en gros jusqu'à l'entrée des cordes. Heureusement, le climax est magnifique (merci les cuivres). Le retour au calme est très bien négocié et la beauté des différents pupitres fait mouche pour les dernières pages du mouvement. Conclusion : un bel objet, qu'on regarde d'un peu loin... Cela dit, ça ne manque pas d'idées et j'ai envie d'en entendre plus.
- Fondue Savoyarde:
Voilà un début beaucoup plus franc ! Le chef joue la carte des contrastes et allume l'intérêt avec de brusques changements de nuances et de tempo. Côté sonore, on a ici une prise de son beaucoup plus sobre, légèrement plus sèche mais tout de même avec un peu d'air. L'orchestre semble plus fin, plus léger. On est saisi par le naturel et la clarté de cette prise de son. Après une exposition finalement très mystérieuse, on a un développement qui commence de façon presque drôle. Mais on n'a très vite plus très envie de rigoler. C'est glaçant et ça cogne sec ! La réexposition ramène le mystère épais des premières pages. L'écoute inter-pupitres est impressionnante.
- Raclette:
Prise de son généreuse, avec une belle profondeur sonore et pas mal de grave. L'orchestre est plutôt beau. Avec une réserve : les cuivres et les timbales sont vraiment lointains. C'est plus lent que les versions précédentes, mais pas plus mystérieux que Fondue. Il en ressort plutôt une impression de méditation triste. On ne va pas se mentir, après Fondue, on regrette qu'il n'y ait pas un peu de relance. Dans le développement, on regrette réellement le placement des cuivres, qu'on entend beaucoup trop peu. Du coup, on passe un peu à côté de l'effet qu'aurait pu donner un tel orchestre dans les parties fortissimo. Curieusement, j'entends un limiteur qui travaille dans les parties les plus fortes. Je ne sais pas à quelle étape il a été placé là mais ça n'aide pas... Conclusion : Une version plastiquement réussie mais qui peine à se montrer expressive. L'ennui s'installe...
- WelshRarebit:
Prise de son correcte, plus claire que la précédente du point de vue des timbres. Le premier plan est malheureusement un peu lointain et on entend beaucoup la salle. La première partie est traitée lentement, comme pour Raclette. Sauf que c'est moins épais et un peu plus mystérieux. On a aussi une certaine volonté de relancer le discours régulièrement. Et c'est salutaire parce qu'on est toujours à deux doigts de s'ennuyer... Après 9 minutes un peu longuettes, le piano fait son entrée et le tempo s'accélère. On écoute la mise en place impeccable, la belle gestion des équilibres mais … on y reste un peu extérieur. Le climax est réussi. Rapidement, on revient au tempo initial, qui donne une impression d’alanguissement. Tout est mou, rien n'accroche l'oreille et là , pour le coup, on s'ennuie. Conclusion : Une version lente qui peine à susciter l'intérêt...
- Classement:
Je place Fondue très nettement en tête. Les trois autres sont difficiles à départager mais de toute façon, aucune ne me manquera beaucoup pour la suite... Raclette < WelshRarebit < Aligot < Fondue savoyarde
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| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mer 15 Avr 2015 - 16:15 | |
| Ah le Welsh est là avec d'autres trucs bien sympa! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 0:03 | |
| Décidément, à l'approche de l'été, je croyais que mon Régime Poisson aurait davantage de succès... |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 6:52 | |
| La dégustation de poisson est en cours, mais déjà nous fallait-il le temps de digérer le poisson d'avril Merci et bravo pour la description et les repères donnés pour ce 1er mouvement, ça doit te demander un sacré travail. |
| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: plats de fromage Jeu 16 Avr 2015 - 18:53 | |
| - groupe fromage:
Alors n'en faisant pas tout un fromage mais
Aligot; Longueur dans les tenus de phrases et tension sont pour moi les maitres mots de cette version. Dès le début elle est extremement pesante, tout l'orchestre joue dans le même but. Une grande cohérence et tout donne de l'ampleur à la partition. Même la pseudo eclaircie aux violon en fin d'exposition avant le dvloppement  est tinté de mélancolie, de tristesse et de douleur. Mais toujours le mouvement avance, comme un triste destin, une machine qui écrase tout sans jamais s’arrêter(une machine ne vas pas forcément vite mais c'est la continuité du mouvement qui donne l'impression). Dans le développement, on met en exergue certaines parties en leur donnant un effet de rupture, de cataclysme, particulièrement j'apprécie les cuivres qui crient de derrière. La marche est guerrière ce qui renforce cette idée. Toujours le même élant jusqu'à une sensibilité, une sérénité qui s'ensuit, qui change du tout au tout la couleur .  Vraiment Superbe pour moi   DU pure fromage de rhinocéros
Fondue Savoyarde: Début comme je les aime pas, sautillant à l'excès. La prise de son me semble lointaine, on peine à entendre les cordes. Et la tension doit s'installer... ou pas du tout... car à l'opposée d'Aligot pleine de tension, avec celle ci on est déjà dans le cimetière à pleurer le défunt.Le premier entrée de trompette est plus que furtif(imaginez le mot) . L'orchestre developpe cependant de superbe couleur dans les parties sensibles, recueillement(enfin pour le moment il doit y avoir que des parties sensibles). Je trouve que ça manque énormément de profondeur de noirceur et de tension. Le galop est un léger réveil puisque les percussions mettent un peu de rythme et donc de profondeur(oblige le chef ? damné partition...) mais ça a l'air presque comique tellement ca n' a pas été le cas depuis le début. J'entends la ligne principale, et rien derrière, aucun soutien...je n'adhère pas. ca sera mon bleu
Raclette Sa rappe sec(peut être de l'emmental ?) dès le début. La prise de son est içi très proche des cordes. Même trop , on a du mal à entendre les cuivres derrière. Version très lente, mais moins tendu que Aligot ce qui la rend terne dès le début, pour ne pas dire ennuyeuse. Le climat est d'avantage équilibré mais je trouve que ça manque beaucoup d'allant. la prise de son n'améliore pas les choses(on doit tendre l'oreille pour entendre les bassons et la fermer pour les cordes). C'est quand même assez bien travaillé, mysterieux, ca me fait penser à Aguirre, ou Kinsky sait que la nature le apperat mais est serein car ça fait partie de la nature. Mais l'exposition est tout moumou et  c'est très très dommage. Ca dégage pas de puissance du tout.  C'est un fromage tout mou
WelshRarebit(qu'est ce donc que ce truc ??) Orchestre Absolument superbe pour moi et climat mis en place avec une classe incroyable. Propreté et minutie . Du grand art, quelque chose qu'on a pas envie de touché tellement çà dégage une essence spécialement superbe. Un développement qui a tout du terme, une construction de bout en bout maîtrisée , des accords qui rapelle des passage de mahler symohnie 2 (1"19 ). Le basson est d'une espièglerie divine et déja préparatrice de malheur. La prise de son est parfaite, les cuivres acide, magistrale. Certes c'est pas rapide, certain peuvent s'ennuyer mais l'atmosphère et vraiment travaillée tout est parfaitement clair, propre, beaucoup de nuances . du brie de meaux
C'est quasi impossible pour moi de départager des versions aussi hétérogène que Aligot et Welsh, mais il faut bien le faire
Aligot>Welsh Rarebit>Raclette>Fondue (mais honnêtement ni raclette >fondue ni Fondue > raclette ne me convient  )
Dernière édition par abbado71 le Ven 17 Avr 2015 - 7:26, édité 1 fois |
| | | Anthony Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3621 Age : 38 Date d'inscription : 24/06/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 20:21 | |
| Il a été assez pénible d'écouter quatre fois de suite ce long mouvement, assez beau mais tout de même bien terne, ce à deux reprises (lundi soir et aujourd'hui), aussi, comme je suis fatigué, je me contenterai de micro-commentaires lapidaires, une fois de plus. (Merci quand même à toi, Mélo, pour toute cette organisation et aussi pour le guide d'écoute (j'ai beau être un peu mécontent, je ne suis pas ingrat ! )) - Régime Poisson:
Par ordre de préférence
1. Brandade - Version très lente, hiératique. Un peu glacial, mais j'adhère beaucoup.
2. Bouillabaisse - Pas grand-chose à dire, c'est bien, ça correspond à ce que j'attends dans ce mouvement, même si l'orchestre n'est pas super beau.
3. Waterzoa - Euh, moui. Pas mal sans plus. C'est mollasson.
4. Cotriade - C'est encore plus mou du slip que le Waterzoa; fadasse.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 21:26 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Xavier a écrit:
C'est pour quelle date la fin de ce 2è tour?
Vendredi 24 avril.
Je n'ai pas commencé. Rien. Nada. Je suis en déplacement ce week-end. La semaine prochaine est bien chargée au boulot. Et ce soir, alors que j'avais un peu de temps, j'ai bu un ti'punch et je suis trop paf. Bref. C'est la m... Mais je tiendrai mon engagement ! Screugneugneu ! D'autant que la description du mouvement par Mélo m'a ouvert des voies de compréhension de l'oeuvre et a multiplié l'envie de l'approfondir. Et en passant Chostakovitch, qui a longtemps été pour moi le charmant compositeur du printanier générique de je ne sais plus quelle pub, s'en détache violemment avec des oeuvres terriblement noires, et devient un de mes compositeurs fétiches. Mélo : ZZZZzzzzzzzz....... |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 21:45 | |
| J'aurais bien aimé participer à cette écoute mais entre mon métier, ma vie privée et internet que je n'ai à nouveau plus en illimité, je ne pense pas que je pourrai y participer, par manque de temps. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 21:52 | |
| - aurele a écrit:
J'aurais bien aimé participer à cette écoute mais [...] je ne pense pas que je pourrai y participer, par manque de temps.
Dommage. Enfin, dis-toi bien qu'on peut participer à une étape sans forcément s'engager pour les suivantes. L'écoute du premier mouvement se termine quand Pipus aura dégrisé vendredi la semaine prochaine. A toi de voir  - Pipus a écrit:
Merci et bravo pour la description et les repères donnés pour ce 1er mouvement, ça doit te demander un sacré travail.
Non non. - Pipus a écrit:
ce soir, j'ai bu un ti'punch et je suis trop paf. ZZZZzzzzzzzz.......
Comme c'est étrange, ces effets contraires : cette muse qui inspire ma prose, c'est la même qui t'endort  |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 22:03 | |
| Sans internet, avec ma clé 4g, je n'ai que 5go par mois, tant que je ne fais pas l'acquisition d'une box et je dois installer une ligne fixe de téléphone avant cela. Le téléchargement coûte bcp donc. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 22:45 | |
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| | | Anthony Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3621 Age : 38 Date d'inscription : 24/06/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 23:23 | |
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 23:29 | |
| - Anthony a écrit:
des versions qui ne m'ont pas hyper enthousiasmé
Plus que les autres, ce groupe C rassemble quand même des versions très tranchées, et plutôt palpitantes... |
| | | Anthony Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3621 Age : 38 Date d'inscription : 24/06/2007
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 16 Avr 2015 - 23:37 | |
| Précisons que le nom des groupes et des versions n'a aucun rapport avec le style interprétatif. Le Menu Fromage n'est pas lourd à digérer, le Régime poisson n'est ni falot ni diététique... Mais j'aurais pu créer un groupe fast-food pour Anthony... |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Ven 17 Avr 2015 - 0:56 | |
| - abbado71 a écrit:
- groupe fromage:
Alors n'en faisant pas tout un fromage mais
Aligot; Longueur dans les tenus de phrases et tension sont pour moi les maitres mots de cette version. Dès le début elle est extremement pesante, tout l'orchestre joue dans le même but. Une grande cohérence et tout donne de l'ampleur à la partition. Même la pseudo eclaircie aux violon en fin d'exposition avant le dvloppement  est tinté de mélancolie, de tristesse et de douleur. Mais toujours le mouvement avance, comme un triste destin, une machine qui écrase tout sans jamais s’arrêter(une machine ne vas pas forcément vite mais c'est la continuité du mouvement qui donne l'impression). Dans le développement, on met en exergue certaines parties en leur donnant un effet de rupture, de cataclysme, particulièrement j'apprécie les cuivres qui crient de derrière. La marche est guerrière ce qui renforce cette idée. Toujours le même élant jusqu'à une sensibilité, une sérénité qui s'ensuit, qui change du tout au tout la couleur .  Vraiment Superbe pour moi   DU pure fromage de rhinocéros
Fondue Savoyarde: Début comme je les aime pas, sautillant à l'excès. La prise de son me semble lointaine, on peine à entendre les cordes. Et la tension doit s'installer... ou pas du tout... car à l'opposée d'Aligot pleine de tension, avec celle ci on est déjà dans le cimetière à pleurer le défunt.Le premier entrée de trompette est plus que furtif(imaginez le mot) . L'orchestre developpe cependant de superbe couleur dans les parties sensibles, recueillement(enfin pour le moment il doit y avoir que des parties sensibles). Je trouve que ça manque énormément de profondeur de noirceur et de tension. Le galop est un léger réveil puisque les percussions mettent un peu de rythme et donc de profondeur(oblige le chef ? damné partition...) mais ça a l'air presque comique tellement ca n' a pas été le cas depuis le début. J'entends la ligne principale, et rien derrière, aucun soutien...je n'adhère pas. ca sera mon bleu
Raclette Sa rappe sec(peut être de l'emmental ?) dès le début. La prise de son est içi très proche des cordes. Même trop , on a du mal à entendre les cuivres derrière. Version très lente, mais moins tendu que Aligot ce qui la rend terne dès le début, pour ne pas dire ennuyeuse. Le climat est d'avantage équilibré mais je trouve que ça manque beaucoup d'allant. la prise de son n'améliore pas les choses(on doit tendre l'oreille pour entendre les bassons et la fermer pour les cordes). C'est quand même assez bien travaillé, mysterieux, ca me fait penser à Aguirre, ou Kinsky sait que la nature le apperat mais est serein car ça fait partie de la nature. Mais l'exposition est tout moumou et  c'est très très dommage. Ca dégage pas de puissance du tout.  C'est un fromage tout mou
WelshRarebit(qu'est ce donc que ce truc ??) Orchestre Absolument superbe pour moi et climat mis en place avec une classe incroyable. Propreté et minutie . Du grand art, quelque chose qu'on a pas envie de touché tellement çà dégage une essence spécialement superbe. Un développement qui a tout du terme, une construction de bout en bout maîtrisée , des accords qui rapelle des passage de mahler symohnie 2 (1"19 ). Le basson est d'une espièglerie divine et déja préparatrice de malheur. La prise de son est parfaite, les cuivres acide, magistrale(je penche donc pour le Concertgebown pour l'orchestre). Certes c'est pas rapide, certain peuvent s'ennuyer mais l'atmosphère et vraiment travaillée tout est parfaitement clair, propre, beaucoup de nuances . du brie de meaux
C'est quasi impossible pour moi de départager des versions aussi hétérogène que Aligot et Welsh, mais il faut bien le faire
Aligot>Welsh Rarebit>Raclette>Fondue (mais honnêtement ni raclette >fondue ni Fondue > raclette ne me convient  )
- A propos de ton classement:
Ah zut ! La seule version de ce groupe que j'ai vraiment aimée... tu la places en dernier J'espère que d'autres votes lui permettront d'éviter l'élimination...
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Ven 17 Avr 2015 - 6:31 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Le Menu Fromage n'est pas lourd à digérer
- Spoiler:
Un menu fromage n'est jamais lourd à digérer ! Sauf évidemment si lesdits fromages ne sont pas bien accompagnés, ou n'ont pas été bien choisis (sous entendu ils ne viennent pas de Bourgogne ).
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| | | kegue Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4946 Age : 54 Localisation : Là où repose Cocteau Date d'inscription : 27/10/2008
| | | | math Mélomane averti
Nombre de messages : 403 Localisation : Au nord du centre du sud de la France Date d'inscription : 13/09/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Ven 17 Avr 2015 - 8:01 | |
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| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Ven 17 Avr 2015 - 8:02 | |
| - Spoiler:
- Pipus a écrit:
- Mélomaniac a écrit:
- Le Menu Fromage n'est pas lourd à digérer
Un menu fromage n'est jamais lourd à digérer !
- Spoiler:
Sauf évidemment si lesdits fromages ne sont pas bien accompagnés, ou n'ont pas été bien choisis (sous entendu ils ne viennent pas de Bourgogne ).
- Spoiler:
on va faire faire une team bourgogone  mais les autres ne peuvent que lire et non comprendre ce qu'on dit(idem pour le vin lol  d'ailleurs concours de macon ce week end  )
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Ven 17 Avr 2015 - 8:44 | |
| - Spoiler:
on va faire faire une team bourgogone  mais les autres ne peuvent que lire et non comprendre ce qu'on dit(idem pour le vin lol  d'ailleurs concours de macon ce week end  )
- Spoiler:
C'o ben vrai ! J'va faire des treufs à la peau à la mayon t'ein ! J'ai une tante qui parle encore très bien le patois morvandiau, je comprends rien mais ça laisse rêveur. J'ai eu l'envie il y a quelques temps qu'elle m'apprenne un peu pour tout au moins garder des traces... quelle tristesse d'imaginer tout ce qu'emportent avec eux les défunts qu'ils ne peuvent transmettre.
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Ven 17 Avr 2015 - 14:38 | |
| J'ai terminé de déguster les plats de poissons . Je vous livre les arêtes pour identification des victimes … - Spoiler:
Bouillabaisse Même s'il n'y a pas de lard dans la bouillabaisse, le chef rentre dedans ! Il adopte des tempi globalement très rapides, beaucoup plus rapides que demandés (on est largement au-delà du 38 à la noire demandé au début), mais il pratique par ailleurs un rubato perpétuel (accélération à 7, ralentissement à 9, ralentissement soudain et non indiqué à 41, rubato systématique jusqu'à 44, ralentissement à la fin). Grande continuité entre l'exposition et le développement. Il s'agit d'une lecture épique, voire martiale, très engagée, mais qui n'hésite pas à prendre des libertés vis-à -vis de la partition (sforzando étonnant des altos quatre mesures après 14) et qui ne fait pas trop dans le détail. L'orchestre (russe?), transparent (grande lisibilité de la polyphonie) et bien enregistré, n'est pas une formation de luxe, et s'il est discipliné, il y a des flottements ça et là . Les timbres sont rudes (ce qui est plutôt agréable ici); on ne fait pas dans le beau son. Même si on peut imaginer interprétation moins monolithique, plus nuancée dans son intelligence de la partition, j'aime bien. C'est très cohérent  . Brandade La brandade est davantage différenciée que la bouillabaisse. Le chef oppose nettement une exposition méditative, voire contemplative, à un développement tragique, pour retourner au calme méditatif avec la coda. Les tempi sont nettement plus lents que dans la précédente, avec ici aussi une certaine tendance au rubato (ralentissements fréquents, par exemple à 6 ou avant 9). Le motif, noté a* par Mélo, est pris plutôt lentement, tant dans l'exposition que dans le réexposition. Vibrato assez vulgaire de la flûte à 39. L'orchestre (russe?), assez rustre, est discipliné et est capté dans une prise de son mono de belle qualité. Tout cela se tient. J'aime assez  . Cotriade Version assez particulière de ce mouvement, comme en demi-teinte, retenue ou qui évite les débordements. Le tempo est assez lent tout au début et l'exposition du motif a* à 9 contraste du coup par sa relative rapidité. Le développement lui aussi ménage un contraste des mieux venus avec l'exposition, tandis que toute la réexposition et la coda sont prises dans un tempo assez allant. L'orchestre par contre est particulièrement rustre (la hautbois, les cors!!!) et accuse diverses difficultés techniques (plusieurs accidents de parcours et des problèmes de justesse). Au demeurant, les timbres sont très crus et la lisibilité des textures est grande. Il reste que celle lecture est techniquement en deçà des autres et me laisse le sentiment d'un engagement moindre  . Waterzooï Version remarquable et enthousiasmante  , par un orchestre  de qualité et un chef vraiment investi. Le tempo de départ est lent, comme il se doit, jusqu'à 9 où le chef, conformément aux indications métronomiques, accélère pour le motif a* qui est pris de manière un peu rêveuse et avec beaucoup de lyrisme. Toute l'exposition baigne dans un climat de lyrisme (les cordes!) et d'attente inquiète, avant que le chef ne libère les forces orchestrales pour le développement, impressionnant, qui explose littéralement avec une rage et une brutalité étonnantes (cuivres cinglants et percussions magnifiques à l'avant-plan). La réexposition apporte peu à peu l'apaisement et conclut sur une coda qui revient au lyrisme de départ. L'ensemble du mouvement repose sur une structure en arche très maîtrisée sur le plan des tempi. C'est le plat de poisson qui m'offre le plus de satisfactions, même s'il n'est pas certain que je préfère le waterzooï aux trois autres  . Aucune des quatre versions de ce groupe de grande qualité ne méritent vraiment la mort, mais c'est à mes yeux Cotriade qui présente le plus de faiblesses. Pour la seconde place, j'hésite beaucoup entre Bouillabaisse et Brandade, mais je choisis la première dans la mesure où, par son originalité, elle s'oppose mieux à Waterzooï que Brandade. Waterzooï > Bouillabaisse > Brandade > Cotriade
Dernière édition par Anaxagore le Sam 25 Avr 2015 - 16:44, édité 1 fois |
| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Ven 17 Avr 2015 - 16:18 | |
| - il est frais votre poisson ?:
bouillabaisse: version plutot rapide, détaillé , pleine de nuance, très personnelle et intelligente. Orchestre assez beau même si la prise de son n'est pas parfaite. Une version assez intériorisée, "très second degrés". Mais vraiment bien travaillé et intelligente. Tension énorme dans le développement, lourdeur qui est ici étonnante par rapport aux versions que j'ai entendu mais qui passe très bien. L'orchestre entre totalement dans le projet,les timbres sont  very strong .Tous ce fond parfaitement . J'aime beaucoup
Brandade Cordes martelée dès l'entame(violoncelle et basses très très présentes ce qui n'est pas pour me déplaire). La tension est vraiment grande dans le développement, les bassons admirables. Beaucoup de respiration et des tempi plus lent qui renforce cette effet. La prise de son est juste correct; vieille version. Et la mince mais je reste perplexe par l'exposition qui devrait être féroce mais qui est complètement manqué par le faite qu'on entende ni percussions ni cuivres qui sont loin, très loin derrière, et ça en devient quasi dérangeant dans les tutti et les fortissimo
Cotriade: Version lente, d'habitude ça me plait mais à condition qu'on est une tension ou une attente. La rien de tout celà , tout est plat, aucune nuance. C'est très extériorisé, comme si le chef et l'orchestre ne savait que faire de cette partition. A par le timbalier personne ne se lâche. Rien de passionnant. Vraiment tout le monde est loin de l'oeuvre du tout du tout à part de tirer un trait totalement dans la tradition classique de la partition ce qui bizarrement(ou pas) la rend plate comme une pizza. "on pourrait le confondre avec un autre plat de poisson en 5 lettres"qui peut aussi être réaliser avec du boeuf)
Waterzoi:
Belle phalange, tout est maîtrisé mais je ne trouve pas beaucoup de prise de risque dans tout l'expostition qui est pourtant assez important. Ce n'est pas mal fait mais ça manque de peps, d'ampleur, de nuance, d'intelligence comme les 2 première versions. On est dans l'attente. Bien néanmoins Et La alors le developpement devient l'explosion, une force colossale pleine de puissance dégagé par l'orchestre . Vraiment encore une fois superbement maîtrisée dans les fortissimo. Une grande puissance(qui prouve encore la qualité de l'orchestre). La fin revient au même ressentie que le développement et que dans l'exposition(malgré ces sublimes fortissimo), beaucoup de maîtrise voir trop. Belle version cependant ne nous y trompons pas Classement
bouillabaisse>Waterzoi>Brandade>>Cotriade
Dernière édition par abbado71 le Sam 18 Avr 2015 - 15:34, édité 1 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Sam 18 Avr 2015 - 0:12 | |
| - abbado71 a écrit:
"on pourrait le confondre avec un autre plat de poisson en 5 lettres"qui peut aussi être réaliser avec du boeuf)
Tu penses à quoi ? - abbado71 a écrit:
je ne trouve pas beaucoup de prise de risque dans tout le développement qui est pourtant assez important. Ce n'est pas mal fait mais ça manque de peps, d'ampleur, de nuance, d'intelligence comme les 2 première versions. On est dans l'attente. Et La alors l'exposition devient l'explosion, une force colossale pleine de puissance dégagé par l'orchestre . Vraiment encore une fois superbement maîtrisée dans les fortissimo.
Tu n'aurais pas confondu Exposition et Développement en rédigeant tes notes ? Merci à tous pour votre humour et votre enthousiasme |
| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Sam 18 Avr 2015 - 15:39 | |
| Oui bien sur c'est modifié. Quand au plat je n'ose pas le dire car j'ai un profond respect pour chaque chef et orchestre et donc vraiment c'est un peu irrespectueux et je m'excuse de m'être laissé aller au jeu du sarcasme aussi amusant soit il !! |
| | | Resigned Mélomaniaque
Nombre de messages : 1414 Age : 41 Localisation : Chemin des Errancis Date d'inscription : 27/08/2008
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Sam 18 Avr 2015 - 22:22 | |
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Dim 19 Avr 2015 - 20:41 | |
| Poisson un jour, poisson toujours. - Mon modeste commentaire:
Bouillabaisse : on retrouve l'entrain  furieux de cette version qui m'avait bien plu sur le second mouvement. Mais ici c'en est trop ! Précipité, le début du mouvement m'en paraît dénaturé ; je n'entend  pas la même musique que sur les autres versions. J'ai perdu l'image angoissante et glaciale d'un Chostakovitch face à l'horreur de la guerre et des dictatures. Les notes n'ont pas le temps de résonner, l'inquiétude ne germe pas ; à peine ai-le l'impression d'écouter la musique d'une scène de suspense d'un épisode de l'inspecteur Gadget ou de Scooby doo. Certes ensuite le tempo redescend à un entrain beaucoup plus intéressant et la version s'éclaire alors d'une belle noirceur, irisée par de jolis timbres malgré un orchestre qui peine à suivre le rythme du début et pêche sur certains instruments (le cor et le hautbois vers la fin du mouvement !). L'ensemble est globalement très prenant et je salue cet engagement total, mais cela me pose quand même question quant aux limites de l'interprétation d'une partition. L'idée est bonne, mais il faut encore cuire le plat pour qu'il trouve son équilibre.
Brandade : sombre, pesant, humide, écrasant. Aussi goutu et moisi qu'un époisse oublié dans la voiture trois jours en plein mois d'août. Aussi glacial qu'un ancêtre de morue emprisonné dans une couche de permafrost que l'on vous collerait sur votre ventre nu alors que vous sortez d'une baignade en mer du Nord et que souffle le vent d'un mois de mars nuageux. Ca rampe tel une limace et laisse dans les oreilles des traces de baves luisantes au soleil. C'est terriblement glauque ; c'est vraiment excellent. La même avec un son plus moderne serait un sommet et une jouissance totale ! Je finis le plat.
Cotriade : l'orchestre ne me paraît pas excellent, certaines notes sont ratées et les différents pupitres ne sont pas toujours en totale synchronisation. Quant a l'interprétation, c'est très mollasson ; pas de dynamique, la conduite est linéaire. Le piano, la caisse claire... que d'effets perdus par manque de volontarisme. Je ne reprendrai pas de ce plat, merci bien.
Waterzoï : (Tuba, je te hais ! Quel affreux pouet !) Au jour du jour que c'est le jour d'aujourd'hui, une petite faim m'a motivé à me rendre à la boulangerie m'acheter une bonne petite part de flan. La boulangère m'a vendu un morceau dodu du genre des flans bien connus et rassurants que l'on trouve dans à peu prêt toutes les boulangeries ; apparence ferme, géométrie triangulaire parfaite d'une part de flan de 4 cm d'épaisseur, d'un jaune d’œuf suffisamment fluo pour que mes glandes salivaires s'activent. Arrivé chez moi, je l'ai gloutonné. Direct ! Et à mesure que je croquais goulûment dans cette part de mauvaise conscience matérialisée, je sentais poindre en moi l'ennui ; manger une part d'un flan pareil à de si nombreux autres que l'on peut trouver dans toutes les boulangeries, sucré, sans vilain défaut, mais sans vraie qualité, facile a faire, généreux mais simpliste, sans originalité, sans personnalité, sans invention, sans surprise, sans folie. Au goût aussi banal que l'impression qui me reste alors que je croque dans ma dernière part de flan et que le célesta termine sa dernière montée chromatique. Une part m'aura suffit.
- Mon classement:
Brandade > Bouillabaisse > Waterzoï > Cotriade
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| | | Anthony Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3621 Age : 38 Date d'inscription : 24/06/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Dim 19 Avr 2015 - 20:48 | |
| - Pipus a écrit:
- Mon classement:
Brandade > Bouillabaisse > Waterzoï > Cotriade
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Dim 19 Avr 2015 - 21:00 | |
| Oui, comme quoi nous recherchons et ressentons un peu les mêmes aspects |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Dim 19 Avr 2015 - 21:02 | |
| Superbes commentaires Pipus !  C'est un régal de te lire ! Si tu veux commenter un autre menu avec la même verve, tu n'as qu'un mot à dire pour qu'on te le livre à domicile !  |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Dim 19 Avr 2015 - 21:43 | |
| Merci Mélo, as-tu aimé mon époisse ?  Désolé, j'ai mon comptant de poisson et ne retrouve pas mes rinces-doigts ; je prendrai volontiers du prochain plat vendredi ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Dim 19 Avr 2015 - 21:53 | |
| Ah mais j'ai tout adoré, à me pourlécher. Ce style est au moins aussi parlant qu'une stricte analyse interprétative. |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 21 Avr 2015 - 11:23 | |
| De retour de Lille, je me dois d'évaluer les spécialités flamandes: - Spoiler:
Carbonade Les cordes sonnent assez désagréablement. Les aigus sont particulièrement criards. Les vents écrasent tout le reste après les trois notes de piano. Ca s'anime un peu par la suite avec les cuivres. La coda est tellement en sourdine qu'il faut presque tendre l'oreille. J'ai du mal à suivre le fil et dans l'ensemble je m'ennuie poliment.
Gratin d'chicon Le sens du drame est présent au début: les premières mesures sont mystérieuses et angoissantes. Les aigus de violon, ici aussi, sont assez désagréables. Bon équilibre entre les cors et les cordes en pizzicatti après le piano: ce passage est globalement plus réussi. Les différents instruments à vents font bien entendre leurs timbres. La coda, enfin, est intensément lyrique. Ce n'est sans doute pas le plus bel orchestre dont on puisse rêver, mais le chef est inspiré.
Potjevleesh. Une réelle tension est installée dès le début. J'apprécie la sonorité plutôt chaleureuse des graves de cet orchestre ainsi que la clarté des interventions des différents pupitres. C'est une lecture intériorisée, pas trop démonstrative ou virtuose, qui me convainc. Peut-être est-ce un peu trop rapide sur la fin.
Tartiflette. Le tempo initial est plutôt rapide. Le ralentissement, puis la nouvelle accélération n'en sont que plus saisissantes. Très belles couleurs d'orchestre: le travail des cordes est tout en finesse et en équilibre, mais les autres timbres ne sont pas en reste. Interprétation tout en contrastes et en tensions, qui n'écrase pas le propos sous la puissance de l'orchestre.
Verdict - Spoiler:
Tartiflette> Potjevleesh> Gratin d'chicon> Carbonade
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 21 Avr 2015 - 11:45 | |
| Voici les résultats de ma consommation des plats du terroir (groupe D). - Spoiler:
Baeckoffe Le mouvement est pris quasiment dans le tempo demandé de 38 à la noire. Le motif a* est lui aussi pris au 84 à la noire demandé, mais malheureusement la prise de son trop lointaine permet à peine d'entendre les accords des harpes.  Toute l'exposition est prise très lentement dans un climat de grande douceur et de sérénité. Le développement contraste comme il se doit, notamment par une accélération progressive du tempo qui semble nous mener à l'abîme. Beaucoup de grandeur tragique dans ce développement qui aboutit à un climax furieux. C'est avec la réexposition de a* que revient la sérénité et le mouvement se referme avec une très belle coda très lente, à l'ambiance quasi contemplative. L'orchestre est de qualité mais capté de manière beaucoup trop globale et trop lointaine, ce qui nuit à la lisibilité des textures. Le chef construit néanmoins une très belle structure en arche et nous offre une belle version de ce premier mouvement. J'aime  . Cassoulet Cassoulet est pris dans un temps beaucoup plus rapide que Baeckoffe. L'exposition génère un climat davantage tendu et l'inquiétude y est palpable. Le chef a une tendance récurrente à l'accélération. Ainsi, le motif a* est-il pris un peu trop rapidement selon mon goût. Le développement est pris davantage dans la continuité avec l'exposition que dans Baeckoffe. Il montre beaucoup de mordant, de violence, voire de la fureur. Le chef y accélère le tempo jusqu'aux limites du possible, au point que cela en devienne un peu grand-guignolesque. La réexposition ramène davantage de sérénité, mais toujours dans des tempi relativement rapides. L'orchestre, un peu frustre, est capté de beaucoup plus près et de manière beaucoup plus précise, ce qui révèle au passage sa qualité moyenne. Version très engagée mais un peu trop au premier degré et trop monolithique, selon mon goût  . Choucroute Le chef prend le mouvement au tempo demandé de 38 à la noire, mais accélère dès le chiffre 1. Toute l'exposition baigne dans un climat de sérénité et de lyrisme appuyé, avec des cordes un peu larmoyantes. Le motif a* est pris plus lentement que demandé. On constate, dès cette exposition et durant tout le mouvement, une tendance perpétuelle au rallentando et cela jusqu'à l'alanguissement. Le développement contraste nettement avec l'exposition sur le plan du tempo, mais manque de tranchant. Rallentando extrême avant la réexposition de a* et retour à l'alanguissement général jusqu'à la coda. L'orchestre n'est pas le meilleur de tout l'univers (flottement très palpable lors de la réexposition de a*). Version vaseuse, plutôt molle et fade, qui ne m'enthousiasme guère  . Garbure Le mouvement est pris dans un tempo plus rapide que 38 à la noire, mais avec modération malgré tout. Le motif a*, quant à lui, est pris au tempo demandé. L'exposition toute entière baigne dans un climat de lyrisme inquiet (très belles cordes). On attend quelque chose, un événement qui doit se produire !  Durant tout le mouvement, on observe une grande souplesse des tempi et un usage intelligent du rubato, mais sans les alanguissements de la choucroute. Le développement, particulièrement cinglant, arrive comme la conclusion logique de l'attente inquiète qui le précède et il éclate avec violence. Le chef accélère progressivement le tempo, mais bride les forces de son orchestre juste avant le climax qui éclate avec une force peu commune. Le lyrisme serein de la réexposition de a* contraste intelligemment avec l'inquiétude de l'exposition et le mouvement conclut sur une très belle coda apaisée. L'orchestre, de très grande qualité, est nettement supérieur à ceux des trois autres versions. Pour moi, Garbure domine de très haut ce groupe, qui, pour le reste, n'est pas très enthousiasmant. Mais Garbure, j'aime beaucoup  . Garbure vient donc très nettement en tête devant Baeckoffe. J'ai du mal à départager le cassoulet et la choucroute pour la dernière place. Pour moi, il mérite tous les deux la mise à mort  . Je dois choisir entre le Grand-Guignol et la vase  . Pas simple … Je laisse à contre-coeur encore une chance au cassoulet. Mais pour moi, avec un tel premier mouvement, cette version est condamnée. Garbure >> Baeckoffe > Cassoulet > Choucroute
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91769 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 21 Avr 2015 - 22:50 | |
| Groupe A: - Spoiler:
Aligot
Le début est vif mais trop rond et pas assez mordant, le rythme double pointé n'est pas respecté: on a des double-croches de triolets ou lieu de triples croches. Ca ressemble à du pinaillage, mais ça amollit ce début très tendu, et c'est un défaut assez récurrent. (comme dans le début du quintette de Franck où le rythme exact n'est pas souvent respecté) Dans le passage à 4'30 on est au-dessus du tempo indiqué. L'orchestre est très beau, mais il y a quelque chose dans la progression dramatique du mouvement qui me laisse sur ma faim. La fin est belle, mais trop rapide à mon sens (et par rapport à la partition), et surtout trop raide.
Fondue savoyarde
Voilà un début mordant et précis rythmiquement! (tout le contraire d'une fondue du coup) A 2'57, une accélération soudaine du tempo qui n'est pas du tout demandée par la partition. J'aurais bien voulu que ça s'anime, mais pas que le tempo change autant d'un coup. A 4'15, là aussi on est au-dessus du tempo indiqué, mais de façon encore plus marquée que dans la version précédente. Ensuite ça s'anime du feu de dieu (je ne regarde plus les tempi indiqués, ça vaut mieux), et la marche qui vient à 8'48 est superbement implacable. A 11'26 je trouve dommage que les trombones ne tiennent pas leurs notes comme indiqué. La fin est trop rapide pour moi; le célesta est un peu trop lointain, dommage. Globalement cette version est une belle réussite.
Raclette
Début nerveux, parfait. Ici on est plus proche des tempi de la partition. Le passage de 5'00, pris à un tempo plus lent que les deux versions précédentes, s'étale davantage, le caractère des cordes graves est moins léger, ça prend son temps, et j'aime bien cela, avant les batailles à venir. Pour moi c'est ce qu'a voulu Chostakovitch ici, j'aurais tendance à dire que ceux qui vont beaucoup plus vite n'aiment pas ou ne comprennent pas ce passage et veulent le faire durer le moins longtemps possible, mais du coup il ne ressemble plus à grand chose. A 10'25 on sent un tempo légèrement plus rapide alors que normalement ça devrait être l'inverse; je trouve cette marche un peu précipitée du coup. Le climax n'est pas tout à fait réussi je trouve, comme si ça manquait un peu de punch et de folie. J'aime beaucoup la fin, vraiment lente, apaisée jusqu'à l'ironie, puis inquiétante. Célesta magnifique sans être trop présent.
Welsh
Début implacable, pas hyper mordant mais très précis, vraiment implacable. 2è thème un peu trop fort peut-être. A 5'15, le tempo me va mais là je trouve que ça fait du surplace, que le phrasé est presque démembré, ça sonne neutre, sans expression. Par contre la gestion de la montée en tension qui vient est vraiment bonne, ça pète vraiment plus que chez Raclette. La marche à 11'08 est bien mais un peu gâchée par la caisse claire trop présente. (et trop réverbérée) Section lente finale avec encore ces croches trop légères et sautillantes je trouve... dommage. Fin très réussie.
Je suis vraiment embêté, que des bonnes versions, pas de problème pour Aligot que je mettrai en dernier (notamment à cause du début), mais les autres, pour les départager... Raclette me conviendrait vraiment bien si le climax n'était pas un peu raté. Fondue est superbe mais trop rapide dans ses passages lents à mon goût. Welsh est très bien mais un peu froide et avec quelques détails qui me gênent... Je vais mettre Fondue savoyarde en premier pour la réussite d'ensemble et la tension imposée de bout en bout, même si je préfère les tempi plus contrastés. J'espère que dans les autres groupes il y a des versions plus lentes qui puissent davantage me convaincre que Welsh et Raclette que je mets en 2è et 3è. Raclette est un peu sage dans les climax, c'est ce qui me fait la mettre en 3è, alors que sinon tout me va dans cette version...
Donc: Fondue>Welsh>Raclette>Aligot, en précisant que si j'avais le choix je mettrais vraiment les 3 premières à égalité, elles sont des qualités différentes, mais j'ai vraiment du mal à les départager sur la globalité du mouvement.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 21 Avr 2015 - 23:18 | |
| Merci à Eusèbe, Anaxagore et Xavier ! Déjà plus que trois jours avant la fin du second tour. On attend encore les votes de Cameldoc, Jof, Iskender, Apollinaire, Greg, Roderick, Saegel, Oriane, Resigned, Benedictus, Mnuymh et Vino. - Xavier a écrit:
si j'avais le choix je mettrais vraiment les 3 premières à égalité, elles sont des qualités différentes, mais j'ai vraiment du mal à les départager sur la globalité du mouvement.
Là on élimine une seule version par groupe, donc si tu es sûr de laquelle, peu importe à ce stade que le classement des trois premières soit incertain. |
| | | Jof Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3541 Date d'inscription : 02/05/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 21 Avr 2015 - 23:20 | |
| J'arrive, j'arrive ! J'ai déjà commencé, cependant je ne risque de rendre que vendredi (surtout si je veux essayer de faire quelque chose de potable). |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91769 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 21 Avr 2015 - 23:28 | |
| - Mélomaniac a écrit:
Là on élimine une seule version par groupe, donc si tu es sûr de laquelle, peu importe à ce stade que le classement des trois premières soit incertain.
Oui mais je ne suis pas le seul à voter! Donc le fait que je mette trois versions à égalité peut grandement influer sur le résultat de l'élimination... A toi de voir, si je le peux je mets les trois premières à égalité. (mais dans l'absolu, il me semble bizarre de changer les règles en cours de route) |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mar 21 Avr 2015 - 23:29 | |
| Y a pas de vacances scolaires en ce moment pour les loulous du Forum ? Bon je sais y fait beau ça donne plutôt envie d'aller se promener... - Xavier a écrit:
le fait que je mette trois versions à égalité peut grandement influer sur le résultat de l'élimination...
A toi de voir, si je le peux je mets les trois premières à égalité. (mais dans l'absolu, il me semble bizarre de changer les règles en cours de route)
Oui, bien sûr on ne change pas les règles, il faut classer les quatre versions, comme tu l'as fait. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mer 22 Avr 2015 - 4:09 | |
| - Bouillabaisse:
Sur le plan sonore, on a le droit à une prise de son mono avec adjonction de réverbération stéréo. Le résultat est non-seulement laid mais en plus irrespectueux des artistes. Du coup, cette prise de son qui était sans doute plus sèche se retrouve plongée dans une vaste pièce. Côté musical, on a le droit à un début plus franchement allegro que moderato. Le côté volontaire et puissant fait oublier un temps le manque de justesse et la laideur des cordes. Il est vrai que le chef obtient un développement d'une brutalité rare. Les cordes étant beaucoup moins sollicitées dans les dernières pages, on sent enfin une certaine poésie se dégager de l'ensemble. D'autant plus que le tempo final est beaucoup moins vindicatif que celui qui ouvre le mouvement. On sent constamment une certaine fièvre, plutôt bienvenue finalement.
- Brandade:
Là encore, c'est mono mais le mastering est beaucoup plus honnête. Ça manque de grave et de définition (et ça souffle). Mais au moins, ça ne pleure pas. Et l'orchestre est beaucoup plus juste que le précédent. L'exposition est assez tranquille, traitée lentement et avec une certaine élégance. Le tempo bouge beaucoup et le caractère change d'un thème à l'autre, allant de la badinerie à la déprime profonde. Le développement est bien mis en place et jouit d'une certaine fluidité. Avec une prise de son plus dynamique, on aurait sans doute eu un résultat plus agressif. Retour au calme. On a une flûte qui tremble plus qu'elle ne vibre (surtout le cor reste très droit, lui). Là encore, le tempo change régulièrement, relançant constamment l'attention. Bien vu ! Conclusion : une version équilibrée et élégante, avec un choix de tempi très convaincant. J'ai envie d'en entendre plus.
- Cotriade:
Une prise de son un peu lointaine avec un peu de souffle. Il y a des instruments vraiment dans les nimbes (le basson par exemple). Le problème, c'est la mollesse générale. Le tempo est acceptable mais les attaques sont presque timides. Je n'ai rien contre la sobriété mais là , ça manque vraiment de caractère. Heureusement, ça n'est pas désagréable à écouter (contrairement à Bouillabaisse). À l'entrée du piano (développement), les cuivres continuent à ronronner tranquillement. Lentement, l'orchestre sort de sa léthargie, sans se départir d'une certaine bonhomie.
- Waterzoï:
Acoustique étrange, sèche et centrée avec des timbres peu naturels et un certain manque d'homogénéité (notamment chez les cordes aiguës). Il faut un certain temps pour s'habituer. L'orchestre donne l'impression d'être un peu allégé et on entend presque de la musique de chambre, ce qui n'est pas aberrant ici. C'est sensiblement le même tempo que Cotriade mais bien plus habité, avec des contrastes et une belle qualité d'articulation. Dans la partie centrale, l'étrangeté de l'espace sonore se fait encore plus sentir, avec une distribution des pupitres qui semble presque arbitraire (caisse claire et trompettes devant les cordes?). Bon, il faut reconnaître que les tutti ont de la gueule. On a des timbales d'une rare agressivité ! Les parties les plus fortes satures ; si ces saturations sont effectivement présentes sur le CD, ça craint ! La dernière partie est finalement assez rapide mais fait preuve d'une certaine poésie (superbes pianissimi!). Au final, on a une assez bonne version, une peu gâchée par une esthétique sonore étrange.
- Classement:
Difficile de classer Cotriade et Bouillabaisse. Bouillabaisse est laide mais intéressante, Cotriade sonne correctement mais est franchement ennuyeuse. Franchement, aucune des deux ne me manquera. Cotriade < Bouillabaisse < Waterzoï < Brandade
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| | | Saegel Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 04/03/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mer 22 Avr 2015 - 18:27 | |
| Le groupe des spécialités savoyardo-flamandes, classé dans l'ordre croissant : - Spoiler:
Carbonade : Des cordes au timbre assez acide, pas très homogènes, beaucoup de vibrato du côté de la petite harmonie (typée tout de même – la clarinette !), des cuivres sans élégance : assurément, cet orchestre n’est pas le plus somptueux du plateau. Et au podium ? Une baguette manifestement assez pressée, si on en juge par la vitesse à laquelle est expédié le mouvement. À une allure pareille, difficile de garantir la lisibilité du discours (doit-on dire que la progression vers la réexposition est chaotique ou cahotique ?) ou de camper les ambiances. À l’image de l’épisode entre 4’52 et 5’12 ou du trio entre clarinette, hautbois et basson (12’18-12’40), les dialogues entre pupitres sont escamotés. Plus le mouvement défile, plus on peine à saisir la logique de cette progression à marche forcée, qui ménage de loin en loin des effets pas toujours réussis – comme cette scansion un peu flasque des premières mesures ou la parade grotesque qu’on entend à 8’32-9’07. Volonté du chef de ne pas rajouter à l’émotion présente dans le texte ? Pour ma part, j’ai du mal à m’en convaincre… => 1 point
Gratin de chicons : L’écoute de ce concert m’a laissé perplexe. Si la pulsation alentie imprimée par le chef autorise les sombres humeurs de ce mouvement à s’épanouir, ne les plonge-t-elle pas dans une forme d’apathie ? Plus déclamatoire que solennel (la faute à cette accentuation et ce vibrato marqués), le motif A voit son caractère dramatique désamorcé. L’ensemble progresse peu, même quand le tempo s’accélère (à 4’). On peine à trouver une éclaircie dans la grisaille que tissent ces traits de violons, fragiles et pas très justes. Cette entrée en matière donne, au fond, l’impression d’un abattement sans aucune volonté de révolte. On s’épanche pour la forme, de façon détachée. Et pourtant, il faut bien se battre quand fait irruption le développement. « À quoi bon ? », semblent tour à tour se demander les pupitres, malgré les harangues de la trompettes. Le cri de guerre poussé par les bois à 8’40-8’46 n’est pas celui d’une armée sûre de sa victoire, loin s’en faut. En ralentissant la montée vers la réapparition du motif B (8’57-9’), le chef brosse un combat perdu d’avance, une catastrophe statique ponctuée par les bramements essoufflés des cuivres. Et ensuite ? On s’attend à un retour à la léthargie initiale, or c’est le contraire qui se produit : la fin du mouvement, coda y compris, est expédiée à la hâte. Vaincu sans avoir lutté, le guerrier rentre en lui-même et quitte la scène sans demander son reste. Au bilan, un curieux tableau qui semble contourner la noirceur de ces pages angoissées, refoulant le pessimisme de ce mouvement. => 2 points
Potjevlesch : Des splendeurs à l’orchestre, une gestion intelligente du tempo et des nuances : les interprètes de cette version gâtent l’auditeur ! Les pupitres de cordes s’acquittent avec brio de l’énoncé des principaux motifs. Que ce soit A (et sa scansion vigoureuse), B (par sa diction désabusée) ou C (sereinement tramé), le quatuor illustre les humeurs changeantes de l’exposition avec une éloquence apaisée, sans pathos. Bien qu’assez peu caractérisés, les bois viennent adéquatement ponctuer le discours (encore qu’on attendrait plus de tension de leur part). L’entrée des cuivres lance le développement avec une roide gravité : aiguillonnées nerveusement par les pizz des cordes, les troupes marchent vers le champ de bataille avec aplomb. Même au plus fort de la tourmente, cet épisode spectaculaire évite la grandiloquence pour mieux introduire la réexposition du motif C, clamé avec une hargne saisissante. L’élan du Largamente, l’exclamation éplorée des basses et la coda – dont le chef n’étirera que la dernière arpège de célesta – referment ce tableau brossé avec une absence d’emphase qui, si elle atténue la noirceur l’écriture chostakovienne, demeure remarquable. => 3 points
Tartiflette : Eh bien, en voilà une version prenante ! Pour attaquer les premières mesures avec autant de sécheresse ou scander, dans la réexposition, le retour du motif A de façon aussi fulgurante (10’42-11’) il faut aimer prendre des risques ! Dans l’ensemble, la vision du chef dénote une volonté d’éviter la surenchère, quitte à solliciter au minimum l’émotion : plus qu’au cœur, cette lecture parle aux nerfs. Le développement en atteste : il en faut, de la poigne, pour mener cette marche au supplice à ce train infernal et trouver (malgré tout !) le moyen de faire phraser les cuivres au plus fort du cataclysme (9’18-10’) ! On saluera la performance de l’orchestre qui s’investit comme d’un seul homme dans cette lecture virtuose et radicale. Première place amplement méritée, à mon sens. => 4 points
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| | | Roderick Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3456 Age : 49 Date d'inscription : 10/06/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Mer 22 Avr 2015 - 20:24 | |
| - Poissons et compagnie:
bouillabaisse : Le son ne me plaît pas trop. Globalement je trouve cette version « trop cohérente ». Je ne suis pas cotre des tempi rapides mais là c'est un peu tout le temps. Du coup il me manque un mouvement d'ensemble, une progression entre exposition, développement et coda, une histoire. C'est ce que je recherche dans ce mouvement et je ne l'ai pas. Et je trouve l'orchestre pas terrible, mais c'est peut-être du à la prise de son. brandade : Un meilleur orchestre, mais un son à peine moins ingrat que bouillabaisse. En revanche j'ai mon histoire. Une pesanteur affirmée dans l'exposition, du drame dans le développement, une belle coda. Le développement serait un peu plus « méchant » que ça ne me gênerait pas, mais la prise de son n'avantage pas les cuivres sur cette partie... Une bonne version quand même. cotriade : Est-il possible de jouer ce mouvement comme on lit le bottin ? Oui, la preuve. Très bel orchestre, une bonne prise de son. Tout ça pour un résultat soporifique... waterzoï : Assurément ma préférée : j'aime tout, la prise de son qui semble alléger énormément l'orchestre, une agressivité des pupitres au moments opportuns, et surtout ce contraste entre l'exposition et le développement qui me semble être la clef de ce mouvement (ça envoie même presque un peu trop par moments), et puis cette coda d'une beauté simple... Je suis sûr que je ne connaissais pas cette version et encore plus que je me la procurerai.
Waterzoï >> Brandade>Bouillabaisse>>Cotriade
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch Jeu 23 Avr 2015 - 4:18 | |
| J'ai achevé de consommer les mets savoyard et flamands (groupe B). Voici les reliefs du repas  … - Spoiler:
Autant le dire tout suite, aucune des versions de ce groupe ne m'apportent totale satisfaction  . Elles pèchent toutes par une rapidité plus ou moins excessive et n'offrent pas l'économie idéale des tempi que j'attends dans ce mouvement. Carbonade Voilà un enregistrement irritant en ce qu'il offre, à mon sens, une très belle lecture de ce mouvement, mais dans une prise de son assez calamiteuse. L'orchestre est très beau mais capté de beaucoup trop loin dans une salle à la réverbération excessive. Les timbres extrêmement verts (timbre incroyable de la clarinette 7 mesures après 14), acides et individualisés jusqu'à l'hétérogénéité, (ce que j'adore personnellement) manquent en conséquence de corps et de présence physique. Le mouvement est pris dans un tempo plus rapide que le 38 à la noire demandé mais sans précipitation. Le motif a* est par contre joué trop rapidement selon mon goût.  Toute l'exposition génère un climat ambigu, partagé entre un lyrisme intense, pris en charge par de très belles cordes, et une inquiétude palpable, laquelle est suscité par la verdeur dérangeante des vents (stridence quasi-expressionniste de la flûte et de la clarinette piccolo à 8 ). Vu la rapidité de a*, le développement est, sur le plan du tempo, pris dans la continuité avec l'exposition, mais il montre une réelle grandeur tragique et a de l'ampleur. On n'entend malheureusement pas assez la percussion à 27. Le climax explose avec une intensité convaincante. La réexposition est par contre prise à mon sens trop rapidement, avec un motif a* une nouvelle fois expédié. Le vibrato de la flûte à 39, amplifié par la réverbération, est tout à fait insupportable (mais qu'est-ce que les flûtistes ont tous à vouloir vibrer à tout prix à cet endroit  ?). La rapidité excessive fait qu'un véritable apaisement ne s'installe pas après la fureur du développement et la coda elle-même est expédiée. Il demeure que j'apprécie cette version inégale mais opportunément dérangeante  . Les chicons Enregistrement public, dans une prise de son de qualité, mais avec une armée de tousseurs qui ne nous laissent hélas que peu de répit  . Comme avec les carbonades, l'entrée des cordes est plus rapide que demandée mais sans précipitation pour autant. Par contre, le motif a* est une nouvelle fois pris beaucoup trop rapidement. Le tempo est souple et les ralentandos non indiqués sont nombreux, mais sans alanguissement pour autant. L'exposition dans son ensemble montre une grande sérénité avec laquelle le développement  contraste fermement. Celui-ci est engagé mais relativement criard (les trompettes très laides). La réexposition pèche une nouvelle fois par une rapidité excessive mais multiplie en outre les problèmes de mise en place et de justesse. Le cor n'est pas très juste dans le duo avec la flûte. Sérieux problèmes de justesse également avant 42 à l'occasion d'un curieux ralentando. L'orchestre est décidément frustre avec des vents assez laids. La coda expédiée rapidement manque de mystère. La rapidité excessive et les problèmes techniques de cette lecture la rendent à mes yeux tout à fait dispensable  . Potjevlesch Enregistrement de qualité et très bon orchestre. Entrée plutôt rapide des cordes, bien au-delà du 38 à la noire, et rapidité excessive du motif a*. L'exposition dans son ensemble génère un climat de grand douceur et de sérénité. Le développement est lui-même introduit sans violence et sans contraste très marqué avec l'exposition. La tension ne s'installe que progressivement avec l'accélération du tempo, pour finalement éclater avec le climax du mouvement. La réexposition est une nouvelle fois trop rapide avec une reprise du motif a* qui n'apporte à mes oreilles  pas un contraste suffisant.  Il en va de même avec la coda, très sereine mais trop rapide. Là , le 42 à la noire du compositeur me semble tout à fait justifié et a tout son sens. Pourquoi ne pas le respecter?  En bref, une lecture irréprochable, très bien exécutée et très bien enregistrée, mais qui ne se démarque pas par une originalité excessive  . Tartiflette Version très bien enregistrée, par une orchestre de qualité, mais qui semble presque réduit aux dimensions d'un orchestre de chambre, et où le chef paraît prendre le parti très curieux de réduire l'amplitude dynamique du mouvement.  L'entrée des cordes est beaucoup trop rapide à mon goût, de même que celle du motif a* qui, du coup, ne contraste pas suffisamment avec ce qui précède. L'exposition baigne dans un climat de sérénité avec laquelle le développement ne rompt, selon moi, pas assez brutalement. Il débute piano, comme en demi-teinte, alors que le compositeur demande un forte, et les cors, comme les trompettes, se font d'abord très discrets. Cela s'anime ensuite progressivement mais ce développement manque à mes yeux de violence et d'acuité. Tout y est excessivement tempéré. La réexposition est une nouvelle fois trop précipitée, avec un affreux vibrato de la flûte à 39 (mais on commence à avoir l'habitude  ). Par contre, je dois saluer une coda très réussie et, pour une fois, mystérieuse à souhait. En résumé, on est ici en présence d'une approche originale et cohérente de ce mouvement, quasi chambriste, qui évite de hausser jamais le ton, qui atténue les contrastes et qui est défendue avec talent, mais à laquelle je n'adhère pas. Tout m'y semble raplati et contraire à l'ampleur postromantique que j'aime à retrouver dans ce mouvement. Je m'ennuie un peu  . Carbonade > Potjevlesch > Tartiflette > Chicons
Dernière édition par Anaxagore le Sam 25 Avr 2015 - 16:35, édité 1 fois |
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| | | | Ecoute comparée : la Symphonie n°5 de Chostakovitch | |
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