Freischutz - Septembre 2015 - TCE

J'ai une place en trop pour ce spectacle plutot prometteur, si ca intéresse quelqu'un:

Freischutz en version de concert, le 14 septembre au TCE

Thomas Hengelbrock direction
NDR Sinfonieorchester Hamburg

Véronique Gens Agathe
Nikolai Schukoff Max
Christina Landshamer Annette
Franz-Josef Selig L’Ermite
Dimitry Ivashchenko Gaspard

Belle distribution et bon orchestre (jamais entendu Hengelbrock). Je ferai un (des) compte-rendu(s).

Place V43 au 2e balcon (4e catégorie, 30 Euros; place aux 3/4 environ, prise le jour d'ouverture des abonnements, choisie par moi et non par leur système automatique); me contacter par MP le cas échéant.

(avec mes excuses de faire de la pub ici)

C'est une excellente initiative de monter ce magnifique opéra, assez peu donné en France.

 Coté distribution vocale, ça devrait le faire, Véronique Gens en Agathe, pourquoi pas ?

 Je suis par contre beaucoup plus interrogatif sur Hengelbrock : c'est un baroqueux moyen - au moins les quelques fois où je l'ai entendu.

 Il y a d'autres choses intéressantes au TCE dans les prochaines semaines :

 Theodora en version scénique dirigée par Christie

 Ariane à Naxos en V C avec une distribution de grand luxe  : Harteros, Kaufmann, Coote, dirigée par Kirill Petrenko.

 Montfort

Freischutz a été donné il y a quelques années à l'Opéra-Comique dans sa version française... et pour Hengelbrock , c'est plus qu'un baroqueux moyen. Il a montré qu'il savait aussi bien proposer des choses passionnantes dans du baroque primitif italien (Cavalli par exemple) jusque chez Wagner (Parsifal sur instrument d'époque).

Et puis bon, pour Freischutz, pas besoin non plus d'être baroqueux pour le diriger.

Polyeucte a écrit:

Freischutz a été donné il y a quelques années à l'Opéra-Comique dans sa version française... et pour Hengelbrock , c'est plus qu'un baroqueux moyen. Il a montré qu'il savait aussi bien proposer des choses passionnantes dans du baroque primitif italien (Cavalli par exemple) jusque chez Wagner (Parsifal sur instrument d'époque).

Et puis bon, pour Freischutz, pas besoin non plus d'être baroqueux pour le diriger.

 En effet, ce n'est pas du tout un opéra pour baroqueux, c'est bien là que réside mon interrogation sur H.

J'avais vu la version française à Favart - j'avais été à moitié convaincu : c'est un ouvrage intrinsèquement germanique, il perd de sa puissance en français.

 Montfort

Polyeucte a écrit:

Freischutz a été donné il y a quelques années à l'Opéra-Comique dans sa version française... et pour Hengelbrock , c'est plus qu'un baroqueux moyen. Il a montré qu'il savait aussi bien proposer des choses passionnantes dans du baroque primitif italien (Cavalli par exemple) jusque chez Wagner (Parsifal sur instrument d'époque).

Nous sommes d'accord sur l'inadéquation du terme : fond & forme. Comme Harnoncourt (dans le Freischütz, puisque c'est le sujet ; et avec, sans doute, un répertoire encore plus élargi), il assume de manière extrêmement pertinente et avec une constante dans la qualité de l'interrogation des textes/sources, ces allers-retours entre les différentes périodes qu'il aborde.
Pour développer : https://classik.forumactif.com/t7899-thomas-hengelbrock?highlight=hengelbrock .

Polyeucte a écrit:

Freischutz a été donné il y a quelques années à l'Opéra-Comique dans sa version française... et pour Hengelbrock , c'est plus qu'un baroqueux moyen. Il a montré qu'il savait aussi bien proposer des choses passionnantes dans du baroque primitif italien (Cavalli par exemple) jusque chez Wagner (Parsifal sur instrument d'époque).

Je l'avais oublié, mais Hengelbrock sera "chef associé" de l'Orchestre de Paris à partir de 2016-17,
on le verra donc plus souvent.
(C'est nouveau cette notion de chef associé? Je n'ai pas le souvenir de chef associé à Jarvi ou Eschenbach.)

Patzak a écrit:

Je l'avais oublié, mais Hengelbrock sera "chef associé" de l'Orchestre de Paris à partir de 2016-17

C'est une nouvelle extrêmement heureuse !!!

bAlexb a écrit:

Patzak a écrit:

Je l'avais oublié, mais Hengelbrock sera "chef associé" de l'Orchestre de Paris à partir de 2016-17

C'est une nouvelle extrêmement heureuse !!!

Ah bon ??
Personnellement, l'O P avec Hengelbrock + Harding, ça risque davantage de me faire bailler que rêver....
On a l'habitude de voir souvent les meilleurs filer ailleurs qu'à Paris - exemple Altinoglu à Bruxelles.

 Montfort

Tres beau debut de saison avec ce Freischutz Hambourgeois!

Production bien actuelle, d'abord parce que je regarde en ce moment l'épopée allemande Heimat... ensuite parce
que Nikolai Shukoff a une ressemblance physique etonnante avec... Roger Federer (au moins vu du 2nd balcon)

Un Freischutz Serieux, presque tragique. Direction pleine de nuances de Hengelbrock, tres solennelle par moments (le début), atmosphere de kermesse tres authentique quand il fallait (mais sans exagerer), _tres_ belle poesie par moments, comme pour les airs d'Agathe, et une energie tourbillonante aux moments les plus dramatiques, mais sans brutalité et toujours respectueux des chanteurs. Rien de baroqueux, que du Weber! L'orchestre n'a pas la transparence irréelle de Vienne ou Chicago, mais il est bon et détaillé (meilleur j'ai trouvé que Birmingham ou Rotterdam par exemple). Choeur vraiment excellent.

Tres beau plateau, Gens et Shukoff allant bien avec le serieux de Hengelbrock. Je decouvrais Veronique Gens, Agathe absolument superbe, quel plaisir de l'entendre dans cette petite salle qui laisse les chanteurs chanter et murmurer. Voix superbe, controle magnifique, et puis quelle robe! Shukoff sombre mais bien chantant. Les autres tres solides, avec comme cerise sur le gateau l'Hermite de Selig, toujours tres classe.

Bon, il fallait bien connaitre l'histoire, parce que les dialogues parlés sont remplacés par un texte dit par "Sammael" (le diable), en francais, par un acteur allemand; pas ininteressant, mais j'ai du briefer la personne avec moi qui ne connnaissait pas...

Enfin, je confirme que ler rang du 2nd balcon en 4e categorie vers les 3/4 ce sont de tres bonnes places! (A reserver le 1er jour)

Patzak a écrit:

Tres beau debut de saison avec ce Freischutz Hambourgeois!

Production bien actuelle, d'abord parce que je regarde en ce moment l'épopée allemande Heimat... ensuite parce
que Nikolai Shukoff a une ressemblance physique etonnante avec... Roger Federer   (au moins vu du 2nd balcon)

Un Freischutz Serieux, presque tragique. Direction pleine de nuances de Hengelbrock, tres solennelle par moments (le début), atmosphere de kermesse tres authentique quand il fallait (mais sans exagerer), _tres_ belle poesie par moments, comme pour les airs d'Agathe, et une energie tourbillonante aux moments les plus dramatiques, mais sans brutalité et toujours respectueux des chanteurs. Rien de baroqueux, que du Weber! L'orchestre n'a pas la transparence irréelle de Vienne ou Chicago, mais il est bon et détaillé (meilleur j'ai trouvé que Birmingham ou Rotterdam par exemple). Choeur vraiment excellent.

Tres beau plateau, Gens et Shukoff allant bien avec le serieux de Hengelbrock. Je decouvrais Veronique Gens, Agathe absolument superbe, quel plaisir de l'entendre dans cette petite salle qui laisse les chanteurs chanter et murmurer. Voix superbe, controle magnifique, et puis quelle robe! Shukoff sombre mais bien chantant. Les autres tres solides, avec comme cerise sur le gateau l'Hermite de Selig, toujours tres classe.

Bon, il fallait bien connaitre l'histoire, parce que les dialogues parlés sont remplacés par un texte dit par "Sammael" (le diable), en francais, par un acteur allemand; pas ininteressant, mais j'ai du briefer la personne avec moi qui ne connnaissait pas...

Enfin, je confirme que ler rang du 2nd balcon en 4e categorie vers les 3/4 ce sont de tres bonnes places! (A reserver le 1er jour)

 Peut-on parler d'un Freischutz "sérieux" quand on supprime les dialogues des protagonistes, pour les remplacer par un texte inventé, qui plus est dit en français  alors que le reste de l'opéra est donné dans sa langue originale, l'allemand???
Apparemment ce texte de remplacement était insuffisant si il a fallu une explication supplémentaire du livret !
C'est vrai que dans cette oeuvre les dialogues parlés sont assez longs, mais il au TCE il  y a un dispositif de surtitrage, ça devrait résoudre la question.

Décidément ce chef d'oeuvre est toujours maltraité en France !

 Montfort

Montfort a écrit:

Patzak a écrit:

Tres beau debut de saison avec ce Freischutz Hambourgeois!

 Peut-on parler d'un Freischutz "sérieux" quand on supprime les dialogues des protagonistes, pour les remplacer par un texte inventé, qui plus est dit en français  alors que le reste de l'opéra est donné dans sa langue originale, l'allemand???
Apparemment ce texte de remplacement était insuffisant si il a fallu une explication supplémentaire du livret !
C'est vrai que dans cette oeuvre les dialogues parlés sont assez longs, mais il au TCE il  y a un dispositif de surtitrage, ça devrait résoudre la question.

Décidément ce chef d'oeuvre est toujours maltraité en France !

 Montfort

En fait, le texte n'expliquait pas l'action, ou de facon tres allusive; c'était plutot une sorte de commentaire "poétique" plus suggestif qu'explicatif... Pas idéal mais pas ininteressant quand on connait bien l'opéra; ca ne m'a pas gaché (loin de là) l'oeuvre (contrairement à la "réecriture" de Fidelio et ses dialogues il y a quelques années à Garnier: horreur!!!)

Patzak a écrit:

En fait, le texte n'expliquait pas l'action, ou de facon tres allusive; c'était plutot une sorte de commentaire "poétique" plus suggestif qu'explicatif... Pas idéal mais pas ininteressant quand on connait bien l'opéra; ca ne m'a pas gaché (loin de là) l'oeuvre (contrairement à la "réecriture" de Fidelio et ses dialogues il y a quelques années à Garnier: horreur!!!)

En même temps, il n'y avait pas grand chose à sauver de ce Fidelio... entre les dialogues, la mise en scène, Denoke bien à la peine dès que le rythme s'accélérait, Cambreling lourding... et un Kaufmann bien décevant pour ma part (beaucoup d'effet mais vraiment peu de volume et d'impact )...

Sinon pour ce Freischutz, ça peut se comprendre la suppression des dialogues : une version de concert avec tous les dialogues, ça peut vite être longuet je trouve.

Polyeucte a écrit:

Patzak a écrit:

En fait, le texte n'expliquait pas l'action, ou de facon tres allusive; c'était plutot une sorte de commentaire "poétique" plus suggestif qu'explicatif... Pas idéal mais pas ininteressant quand on connait bien l'opéra; ca ne m'a pas gaché (loin de là) l'oeuvre (contrairement à la "réecriture" de Fidelio et ses dialogues il y a quelques années à Garnier: horreur!!!)

En même temps, il n'y avait pas grand chose à sauver de ce Fidelio...

Si, le final! (on n'entendait plus Denoke..., TB ailleurs mais vraiment à la peine ici, je confirme...)

Polyeucte a écrit:

Patzak a écrit:

En fait, le texte n'expliquait pas l'action, ou de facon tres allusive; c'était plutot une sorte de commentaire "poétique" plus suggestif qu'explicatif... Pas idéal mais pas ininteressant quand on connait bien l'opéra; ca ne m'a pas gaché (loin de là) l'oeuvre (contrairement à la "réecriture" de Fidelio et ses dialogues il y a quelques années à Garnier: horreur!!!)

En même temps, il n'y avait pas grand chose à sauver de ce Fidelio... entre les dialogues, la mise en scène, Denoke bien à la peine dès que le rythme s'accélérait, Cambreling lourding... et un Kaufmann bien décevant pour ma part (beaucoup d'effet mais vraiment peu de volume et d'impact )...

Sinon pour ce Freischutz, ça peut se comprendre la suppression des dialogues : une version de concert avec tous les dialogues, ça peut vite être longuet je trouve.

Cela se comprend autant que de supprimer les récitatifs dans Cosi ou Don Giovanni... Ce sont des éléments constitutifs de l'oeuvre.
Penser que les spectateurs ne pourraient pas supporter deux minutes de dialogue en allemand, avec traduction, c'est vraiment les prendre pour des crétins !
Par ailleurs je plussoie sur la réécriture des dialogues de Fidelio, mais aussi de La Flute, qui étaient de vraies atrocités...
Montfort

Montfort a écrit:

Cela se comprend autant que de supprimer les récitatifs dans Cosi ou Don Giovanni... Ce sont des éléments constitutifs de l'oeuvre.
Penser que les spectateurs ne pourraient pas supporter deux minutes de dialogue en allemand, avec traduction, c'est vraiment les prendre pour des crétins !

Enfin il y a quand même une différence entre dialogues et récitatifs!
On coupe bien presque toujours les dialogues de Médée de Cherubini et ça ne choque personne. (alors que c'est justement avec les dialogues très "tragédie classique" que l'oeuvre prend toute sa force je trouve, comme dans le DVD de Compiègne!)

Polyeucte a écrit:

Montfort a écrit:

Cela se comprend autant que de supprimer les récitatifs dans Cosi ou Don Giovanni... Ce sont des éléments constitutifs de l'oeuvre.
Penser que les spectateurs ne pourraient pas supporter deux minutes de dialogue en allemand, avec traduction, c'est vraiment les prendre pour des crétins !

Enfin il y a quand même une différence entre dialogues et récitatifs!
On coupe bien presque toujours les dialogues de Médée de Cherubini et ça ne choque personne. (alors que c'est justement avec les dialogues très "tragédie classique" que l'oeuvre prend toute sa force je trouve, comme dans le DVD de Compiègne!)

 Ils n'y en a aucune sur le plan dramatique, lorsque ces dialogues sont essentiels pour comprendre la progression dramatique de l'oeuvre, et c'est bien le cas dans le Freischutz.
 C'est juste de la paresse...
 Et puis que dire du tant vanté Hengelbrock, qu'on nous présente comme un chef féru d'authenticité, qui accepte ce charcutage !!???

 Montfort

Un vrai plaisir d'entendre cette magnifique musique bien chantée et dirigée. Je n'ai jamais été fana de Schukoff, je dois dire, je trouve le timbre assez quelconque et la puissance limitée, mais il chante avec goût. Gens m'a agréablement surpris : elle est sans doute à la limite de ce qu'elle peut faire, mais la beauté du timbre et l'engagement sont très agréables. Annette délicieuse de Landshammer, Kaspar de bon niveau.

Après une ouverture très séquentielle et décousue, j'ai bien aimé Hengelbrock, à la direction franche et sans histoires. Orchestre homogène et sérieux, sans grande séduction sur le plan des timbres.

Dommage que la soirée ait été un peu gâchée par le remplacement des dialogues par un texte prétentieux et amphigourique, rendant au surplus l'action totalement inintelligible (je défie quiconque qui ne connaissait pas déjà l'œuvre d'avoir compris quoi que ce soit). Certes, les dialogues d'origine sont souvent sans intérêt, comme dans d'autres Singspiele, mais ils ont au moins de mérite d'être fonctionnels. Qu'on les coupe ne me gêne pas, mais la manie contemporaine de les supprimer ou de les remplacer ne donne rien de bon : on va chercher un littérateur quelconque qui se croit obligé de faire de la littérature et finalement sombre dans le ridicule (le présent Freischütz ou le Fidelio de sinistre mémoire de l'ère Gégé, ou encore sa Flûte). A Salzbourg cet été, Guth a voulu remplacer les dialogues par des intermèdes mimés, accompagnés de borborygmes électroniques sortis tout droit une série Z de science-fiction : là encore, aussi irritant qu'incompréhensible. J'espère que cette mode passera, remplacer de l'original médiocre par du moderne nul n'est pas un progrès...

Une critique du spectacle :

 http://www.forumopera.com/der-freischutz-paris-tce-oubliez-les-paroles


 Montfort

Montfort a écrit:

Une critique du spectacle :

 http://www.forumopera.com/der-freischutz-paris-tce-oubliez-les-paroles


 Montfort

 Une autre :

 http://www.resmusica.com/2015/09/20/le-freischutz-au-theatre-des-champs-elysees/

  Montfort