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| | Helmut Lachenmann (1935–) | |
| | Auteur | Message |
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lulu Mélomane chevronné

Nombre de messages : 20301 Date d'inscription : 25/11/2012
 | Sujet: Helmut Lachenmann (1935–) Mar 22 Sep 2015 - 19:31 | |
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Dernière édition par lulu le Ven 15 Juin 2018 - 16:35, édité 1 fois |
|  | | Ravélavélo Mélomane chevronné

Nombre de messages : 8334 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Jeu 20 Avr 2017 - 12:58 | |
| Lachenmann est un compositeur à suivre de près. J'ai trouvé la partition des 7 petites pièces pour piano 'Ein Kinderspiel' (1980) que j'ai réécouté avec attention. Ce n'est pas sans quelques similitudes dans l'écriture avec les compositions enfantines des profs agrégés (es) du Royal Conservatory of Music du Canada. D'ailleurs Lachenmann a enseigné à Toronto. Je remarque aussi dans la chronologie de ses oeuvres qu'il semble alterner les oeuvres de style 'classique' avec celles plus audacieuses du 'post-sériel'. |
|  | | mabuse Mélomaniaque

Nombre de messages : 1459 Date d'inscription : 15/11/2016
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Ven 15 Juin 2018 - 16:11 | |
| Helmut Lachenmann sera à Paris ces prochains jours pour le festival Manifeste ! Et il sera l'invité du Portrait Contemporain sur France Musique le mercredi 27 juin 2018 à 23h00 … Ca se fête !!!
→ https://www.francemusique.fr/emissions/le-portrait-contemporain/helmut-lachenmann-compositeur-62925
Dernière édition par docteur mabuse le Ven 16 Nov 2018 - 17:46, édité 1 fois |
|  | | mabuse Mélomaniaque

Nombre de messages : 1459 Date d'inscription : 15/11/2016
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Ven 21 Sep 2018 - 15:56 | |
|  helmut lachenmann 1 arditti quartet edition 17 Montaigne Auvidis (1994) Helmut Lachenmann (1935-) II. Streichquartett "Reigen seliger Geister" (1989) pour quatuor à cordes Tanzsuite mit Deutschlandlied (1979-1980) pour orchestre avec quatuor à cordes Arditti String Quartet Deutsches Symphonie-Orchester Berlin (RSO Berlin) Olaf Henzold, direction Le texte de présentation de lulu au-dessus est remarquable. Il n'est pas facile pour moi d'en rajouter.J'aime beaucoup la musique de ce compositeur. J'accorde aussi une grande importance à son oeuvre. Evidemment au départ, elle nécessite plusieurs écoutes pour en apprécier quelque peu l'originalité. Il s'en était fallu de peu la première fois pour que mon CD ne parte pas à la poubelle. Mais ensuite c'est comme explorer un vaste territoire inconnu propice à des découvertes en tout genre. La pensé n'y est pas du tout hermétique. Il faut y entendre au contraire l'expression d'un engagement pour ouvrir le champ des possibles. Il est d'ailleurs impressionnant de constater la source d'inspiration considérable que Lachenmann représente pour toute une nouvelle génération de compositeurs. Je cite le livret : Helmut Lachenmann use d'une métaphore qui dit à la fois combien sa démarche est nécessaire et combien elle est sensible et pudique : "Je regarde chaque jour ma fille et je me demande parfois quelle est la couleur de ses yeux. S'il arrive qu'elle se blesse au visage, alors je la regarde plus attentivement, avec précision et émotion. Peut-être vais-je alors la voir d'une manière nouvelle. Voilà ce qui se passe parfois dans ma musique : les blessures qui peuvent altérer ce qui nous semblait familier ne sont pas là pour détruire, mais pour mieux faire comprendre la structure et l'expression. Parce que l'une est l'autre." |
|  | | mabuse Mélomaniaque

Nombre de messages : 1459 Date d'inscription : 15/11/2016
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mer 14 Nov 2018 - 15:52 | |
| Un DVD publié récemment :  SEE THE SOUND Homage to Helmut Lachenmann l'empreinte digitale (2017) Helmut Lachenmann (1935-) Trio fluido (1966-1968) pour alto, clarinette et percussions Pression (1969-1970) pour violoncelle Allegro sostenuto (1986-1988) pour clarinette, violoncelle et piano Toccatina (1986) pour violon + Le film documentaire « See the sound » (2017) réalisé par Luca Scarzella MDI ENSEMBLE Paolo Casiraghi (clarinettes), Lorenzo Gentili-Tedeschi (violon), Paolo Fumagalli (alto), Giorgio Casati (violoncelle), Luca Ieracitano (piano) et Simone Beneventi (percussions) Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà vu des musiciens aussi bien filmés, c'est splendide. La photographie, les cadrages, le montage, la prise de son … On ne manque rien des étonnantes chorégraphies qu'implique l'interprétation de ces oeuvres. On peut apprécier par exemple pour « Pression » toute la finesse d'exécution du violoncelliste avec les techniques de jeu étendues. C'est certainement l'idéal pour découvrir l'univers singulier de Lachenmann. On voit d'ailleurs celui-ci dans le documentaire travailler avec les musiciens dans une ambiance cordiale. (Je lui ai même trouvé quelques faux airs de Gérard Depardieu !) L'entretien qu'il accorde (en italien !) intéressera peut-être plus les initiés. Mais il est très instructif. Le témoignage de Nuria Schönberg-Nono sur le grand Helmut est aussi très émouvant. → https://www.ledisquaire.com/accueil/17664-helmut-lachenmann-1935-see-the-sound-3341348161075.html PS : Dans ses entretiens, Lachenmann parle à plusieurs reprises de « The viola in my life » de Morton Feldman comme d'une influence ... J'ai du mal à voir où il veut en venir à ce sujet. Si quelqu'un a une idée, ça m'intéresse ! (→ S.O.S. LULU !!! ) |
|  | | lulu Mélomane chevronné

Nombre de messages : 20301 Date d'inscription : 25/11/2012
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mer 14 Nov 2018 - 22:26 | |
| « Morton Feldman a intitulé l’une de ses pièces merveilleusement énigmatique The Viola in My Life. Mon Intérieur I était pour ainsi dire “the percussion in my life”, Pression, “the cello in my life” ; j’aurais pu nommer Kontrakadenz en 1970 ”the orchestra in my life”, mais aussi Schreiben en 2002, parler aussi de “the opera in my life”, voire appeler Grido “the string quartet in my life”. De même, des œuvres comme Nun, Serynade, Grido, Schreiben, Concertini, Got lost ont représenté à chaque fois pour moi l’expérience d’une confrontation avec les genres et les modèles de la tradition, en même temps qu’avec tous les conditionnements qui définissent une conception prédominante de la musique dont j’aimerais tellement dépasser le caractère d’une évidence qui va de soi. Aventure donc non pas au sens banal d’une conquête de sons instrumentaux ou de techniques de jeu inhabituels (les “bruits”...), malentendu que mes textes publiés jusqu’ici ont dû lever depuis longtemps, mais au sens d’une confrontation existentielle avec une limitation profonde, et dont le dépassement me demandait de découvrir et de mobiliser continuellement de nouvelles énergies, en moi-même et dans mes moyens d’écriture. »
La référence récurrente à ce titre de Feldman est significative car elle suggère beaucoup de choses sur la musique de Lachenmann. Lachenmann refuse l’évidence, qui n’est bien souvent qu’une répétition de conventions figées qui s’ignore. Mais il n’est pas plus convaincu par l’idée d’une musique fermée sur elle-même, se déployant d’elle-même parce qu’elle sa seule règle, hors sol, comme si la réalité n’existait pas, ce qui est fort naïf et en définitive retombe pareillement dans une forme d’universalisme. La musique ne jaillit pas de nulle part, elle est prise dans une société et est produite par un compositeur en prise avec elle. De là vient que « le beau est le refus de l’habitude », c’est-à-dire non pas sa simple négation ou suspension, mais un dialogue, ou plutôt une confrontation avec elle. Je cite encore : « L’offre esthétique, l’intensité, si l’on veut : la beauté de la musique est pour moi indissociable de l’effort produit par le compositeur pour s’opposer à ce type d’anticipations et de définitions dans le matériau. Dans une telle confrontation, comme confrontation avec la réalité sociale qui lui est liée, le compositeur reproduit celle-ci et il s’exprime. » C’est ça The Viola in My Life. Car l’instrument est bien sûr, comme d’autres choses, une sorte de bloc massif, un objet social lourdement chargé de traditions, qui oppose une résistance au compositeur, très concrètement incarné dans quelque bout de bois mort, et donc aussi des limites techniques, physiques. The Viola in My Life, c’est-à-dire : qu’est-ce que je fais moi de cet objet, et que devient-il dès lors pour moi dans ma vie (il n’est pas un absolu céleste éternel, il est : dans, ma, vie).
Si Lachenmann n’a pas encore écrit son “in my life”, cette année a connu la création de My Melodies, titre qu’on peut comprendre à peu près de la même façon je pense. |
|  | | mabuse Mélomaniaque

Nombre de messages : 1459 Date d'inscription : 15/11/2016
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Ven 16 Nov 2018 - 16:39 | |
| Merci lulu ! Très intéressant ! Ca m'a un peu taraudé cette histoire d' "in my life" ... Je comprends aussi que l'idée pour Lachenmann est de se confronter pour chaque nouvelle œuvre à une nouvelle forme musicale. Il explore alors complètement celle-ci jusqu'à ne plus ressentir le besoin d'y revenir "de sa vie". Il est en quelque sorte l'anti-Frédéric Chopin qui n'aura presque exploré que la forme du piano solo pour toute son œuvre. Mais il a néanmoins réemployé certaines formes, mais de façons distinctes et éloignées dans le temps. Je pense en particulier aux quatuors à cordes Gran Torso (1972), Reign seliger Geister (1989) et Grido (2001). Rien de vraiment arbitraire dans sa démarche donc … Cela m'impressionne tout de même ce besoin de se remettre sans cesse en question, de fuir le confort de la moindre facilité. (…) |
|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Lun 6 Jan 2020 - 13:32 | |
| Lachenmann: Salut für Caudwell (Wilhelm Bruck et Theodor Ross : guitares). Lachenmann: Les Consolations (Schola Heidelberg, WDR Sinfonieorchester Köln, Johannes Kalitzke). Lachenmann: Concertini (Klangforum Wien, Johannes Kalitzke). Salut für Caudwell (1977) pour deux guitaristes est une pièce d’une demi-heure qui établit comme une sorte de catalogue de tous les sons — de préférence non conventionnels — que l’on peut produire avec une guitare. Lachenmann y explore les limites entre le bruit et le son musical « normal », ce dernier étant plutôt l’exception. Mais cette pièce sert surtout d’écrin à la citation, débitée en rythme par les deux guitaristes, d’un texte lourdement idéologique, extrait d’ Illusion and Reality de l’écrivain marxiste anglais Christopher Caudwell. Pour résumer mon impression générale, je dirais que j’ai trouvé tout cela très chi…. très long ! Les Consolations (1967-1978) est une oeuvre pour seize voix mixtes, orchestre et bande magnétique, qui met en musique, et même théâtralise, des textes issus de La petite fille aux allumettes d’Andersen, de Masse Mensch d’Ernst Toller ou encore du Wessobrunner Gebet, prière du IXème siècle. C’est une sorte d’oratorio pour choeur et orchestre en cinq parties qui explore une grande multiplicité de techniques d’émission vocale et qui m’a fait songer plus d’une fois aux mises en scène de la voix que réalise Ligeti dans les Aventures ou les Nouvelles Aventures. Les voix sont accompagnées par l’orchestre et une bande qui jouent une fois de plus sur les limites entre le bruit et les sons musicaux, avec des collages divers, notamment de musique pop. Tout cela est plutôt distrayant ; on ne s’ennuie jamais, mais je dois bien avouer que ce n’est pas trop mon truc. L’oeuvre qui m’a le plus intéressé, c’est Concertini (2005) pour grand ensemble instrumental. Elle propose, selon Lachenmann, « une collection de situations concertantes » opposant divers solistes à l’ensemble, mais d’une manière évidemment non conventionnelle. L’écriture, beaucoup plus homogène que celle des Consolations, prolonge l’idée d’une « musique concrète instrumentale » et explore ce faisant une grande quantité de modes non traditionnels de production du son. C’est intéressant et l’imagination sonore prolifique de Lachenmann est incontestable, mais à première écoute j’ai peiné à percevoir une quelconque cohérence discursive au propos. On est livré sans défense à une profusion d’événements sonores qu’on est condamné à contempler individuellement pour eux-mêmes, sans que la logique de leur enchaînement chronologique s’impose de manière évidente. Cela dit, c’est intéressant et j’y reviendrai. Ce n’était qu’une première écoute. |
|  | | mabuse Mélomaniaque

Nombre de messages : 1459 Date d'inscription : 15/11/2016
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mar 7 Jan 2020 - 9:58 | |
| C'est chouette de t'intéresser à Lachenmann, Anaxagore - Spoiler:
Ses oeuvres plus récentes comme Concertini font preuve, toute proportion gardée, d'un plus grand hédonisme. En tout cas elles peuvent paraître moins abruptes au premier abord. Je trouve que dans son oeuvre il y a eu une bascule dans les années 90 à partir de son "opéra" Das Mädchen mit den Schwefelhölzern ("La petite fille aux allumettes" - sur un livret inspiré du conte de Hans Christian Andersen déjà, de textes de Gudrun Ensslin et du Codex Arundel de Leonard de Vinci !). Une oeuvre que j'estime au plus haut point et que je recommande volontiers. Il en existe deux enregistrements : KAIROS (2002) et ECM (2004)  _  Je n'en ai pas trouvé de DVD ou bien de vidéo sur la toile par contre  |
|  | | lulu Mélomane chevronné

Nombre de messages : 20301 Date d'inscription : 25/11/2012
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mar 7 Jan 2020 - 13:10 | |
| - mabuse a écrit:
- Je n'en ai pas trouvé de DVD ou bien de vidéo sur la toile par contre
 Il y avait une vidéo complète de la radio espagnole sur youtube, mais elle a été supprimée visiblement... Sinon oui Concertini est une des œuvres les moins abruptes de Lachenmann... Personnellement j’ai plus d’affection pour des œuvres plus anciennes anciennes comme Kontrakadenz et ce Salut que j’adore... En fait je pense que mon disque préféré de Lachenmann reste le premier (je crois ?) que j’ai écouté :  Et puis le Kairos avec les enregistrements par Gielen de Kontrakadenz, Klangschatten et Fassade...  |
|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mar 7 Jan 2020 - 16:39 | |
| - mabuse a écrit:
- Ses oeuvres plus récentes comme Concertini font preuve, toute proportion gardée, d'un plus grand hédonisme. En tout cas elles peuvent paraître moins abruptes au premier abord.
Je trouve que dans son oeuvre il y a eu une bascule dans les années 90 à partir de son "opéra" Das Mädchen mit den Schwefelhölzern ("La petite fille aux allumettes" - sur un livret inspiré du conte de Hans Christian Andersen déjà, de textes de Gudrun Ensslin et du Codex Arundel de Leonard de Vinci !). - Lulu a écrit:
- Sinon oui Concertini est une des œuvres les moins abruptes de Lachenmann...
Je viens d'écouter Schreiben de 2003 et Double ( Grido II) de 2004 et j'ai nettement mieux adhéré qu'aux oeuvres commentées ci-dessus  . Je parlais ailleurs de ma difficulté à identifier une signature musicale de Rihm. Avec Lachenmann, le problème ne se pose vraiment pas. Déjà maintenant, j'ai l'impression que je pourrais reconnaître sa musique immédiatement. Ce qu'il appelle « musique concrète instrumentale » semble caractériser toutes ses partitions : une exploration des usages non conventionnels des instruments et des limites entre le bruit et le son musical. Mais c'est justement là, je pense, que j'ai des difficultés et non pas en raison d'un quelconque caractère abrupt (j'aime des oeuvres sérielles, Darmstadt pur jus, tout aussi abruptes). J'ai toujours été assez dubitatif à l'endroit de la musique « concrète », c'est-à-dire à l'égard d'une démarche purement empirique de composition à partir du bruit. Je reste assez attaché à la démarche « abstraite » telle que Schaeffer lui-même la définit dans le Traité des objets musicaux. Alors, certes, la démarche de Lachenmann n'est pas purement concrète, mais j'avoue que son usage du « bruit » me laisse parfois sur le carreau. Cela dit, Schreiben m'a impressionné par sa puissance matérielle, quasi physique et l'écriture de Grido II m'a beaucoup interpellé également. J'en ferai un commentaire dès que possible. Je découvre en tout cas tout cela avec beaucoup d'intérêt  .
Dernière édition par Anaxagore le Mar 7 Jan 2020 - 20:20, édité 1 fois |
|  | | lulu Mélomane chevronné

Nombre de messages : 20301 Date d'inscription : 25/11/2012
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mar 7 Jan 2020 - 16:59 | |
| À mon avis l’expression « musique concrète instrumentale » (qui au départ ne s’appliquait qu’à une partie restreinte de l’œuvre de Lachenmann) est trompeuse, et je pense que Lachenmann est loin d’avoir une « une démarche purement empirique de composition à partir du bruit ». Mais ça fait quelque temps justement que j’essaie de rédiger quelque chose sur la tendance en musique contemporaine allemande à laquelle Lachenmann appartient, mais j’ai quelques difficultés, peut-être que ça arrivera un jour... |
|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mar 7 Jan 2020 - 17:27 | |
| - lulu a écrit:
- À mon avis l’expression « musique concrète instrumentale » (qui au départ ne s’appliquait qu’à une partie restreinte de l’œuvre de Lachenmann) est trompeuse, et je pense que Lachenmann est loin d’avoir une « une démarche purement empirique de composition à partir du bruit ». Mais ça fait quelque temps justement que j’essaie de rédiger quelque chose sur la tendance en musique contemporaine allemande à laquelle Lachenmann appartient, mais j’ai quelques difficultés, peut-être que ça arrivera un jour...
Oui, je me rends bien compte à l'audition que la démarche de Lachenmann n'est pas purement empirique : cela s'entend ; j'ai d'ailleurs dit que l'approche du compositeur n'était pas purement concrète. Il reste que le « bruit » est bel et bien présent et, comme expliqué plus haut, je peine à l'intégrer auditivement dans un discours organisé. Si tu peux rédiger quelque chose sur le sujet, je suis intéressé  . |
|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Mar 7 Jan 2020 - 18:00 | |
| Lachenmann: Schreiben pour orchestre (2003) (Experimentalstudio des SWR, SWR Sinfonieorchester Baden-Baden, Sylvain Cambreling). Lachenmann: Double (Grido II) (Lucerne Festival Academy Ensemble, Matthias Hermann). J'ai beaucoup mieux adhéré aux deux oeuvres présentes  . D'abord Schreiben de 2003. Il s'agit d'une pièce pour grand orchestre qui travaille, comme d'habitude, sur les limites du bruit et du son instrumental. Mais, à la différence des Concertini ou des Consolations, j'ai mieux perçu ici la logique d'un discours organisé. L'oeuvre est construite comme un grand arc. S'arrachant au silence, elle s'ouvre sur des bruits de l'orchestre pour aboutir à un climax d'une puissance impressionnante avant de retourner au silence. On y éprouve d'une manière quasi-physique la poussée d'une force matérielle ascensionnelle irrésistible qui emporte tout sur son passage, avant de mourir après avoir épuisé toute son énergie. J'ai trouvé cela assez prenant. La seconde pièce, Double, est écrite pour orchestre à cordes et est nettement plus austère et abstraite. Écrite pour cordes seules, elle est beaucoup moins colorée et fait finalement moins de place aux « bruits ». Mais ici aussi, j'ai beaucoup mieux perçu la logique d'un discours organisé, même si je ne pourrais pas prétendre être arrivé à intégrer auditivement tous les événements sonores en une totalité unifiée. Ce n'était qu'une première audition. |
|  | | mabuse Mélomaniaque

Nombre de messages : 1459 Date d'inscription : 15/11/2016
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Dim 29 Mar 2020 - 23:51 | |
| - Xavier, à propos d'Henri Dutilleux, a écrit:
- En tout cas ici, si on compare avec les [seulement] 14 messages consacrés à Lachenmann…
Oui, mais 14 messages de grandes qualités - Spoiler:
Hop, ni vu ni connu, un message de plus
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|  | | Benedictus Mélomane chevronné

Nombre de messages : 15389 Age : 48 Date d'inscription : 02/03/2014
 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–) Lun 30 Mar 2020 - 0:45 | |
| Pour ma part, si je parle peu de Lachenmann, c'est que, si j'aime souvent beaucoup sa musique, je sens un porte-à-faux assez profond entre son projet, son discours théorique et ma propre expérience d'auditeur (alors qu'avec Rihm ou Manoury, Cerha ou Dufourt, Kurtág ou Jarrell, ce n'est pas du tout le cas.). Par exemple, la «musique concrète instrumentale» de Lachenmann, je ne la perçois pas du tout comme un geste de subversion radicale de la pratique musicale, mais comme une recherche très poétique sur les textures sonores. |
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 | Sujet: Re: Helmut Lachenmann (1935–)  | |
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|  | | | Helmut Lachenmann (1935–) | |
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