Autour de la musique classique

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 Gerald Finzi

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Henri
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Henri
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MessageSujet: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyJeu 8 Oct 2015 - 0:32

De Gerald Finzi on connaît surtout le Concerto pour clarinette et orchestre à cordes. Toujours joué en concert, enregistré par les plus grands solistes de l’instrument, c’est en effet une très belle pièce de musique grâce à laquelle son auteur n’est pas complètement tombé dans l’oubli. Malheureusement, ses autres oeuvres, pourtant fort appréciées de son temps, ont longtemps été mésestimées après sa mort en 1956. Cette indifférence est surtout due au dédain qu’on suscité, durant toute la deuxième moitié du XXe siècle, les compositeurs qui étaient restés attachés à la musique tonale. Ils commencent heureusement depuis quelques années à sortir de ce purgatoire injuste et imbécile, et d’autres œuvres de Finzi ont pu ainsi avoir l’honneur du disque.

Gérald Finzi est né le 14 juillet 1901 à Londres, d’une mère Allemande et d’un père italien qui est mort alors que leur fils avait juste sept ans. Après le début de la première guerre mondiale, sa mère quitta Londres pour s’installer à Harrogate dans le Yorkshire. Dans cette ville, Finzi commença à étudier la musique avec le compositeur Ernest Farrar. À partir de 1917, Farrar ayant été mobilisé, il poursuivit ses études avec Edward Bairstow à York Minster. Farrar fut tué au combat le 18 septembre 1918. La mort de son professeur affecta profondément Finzi. Pendant ses années de formation, il subit également la perte de trois de ses frères.
Attiré par la beauté et le calme de la campagne anglaise, Finzi déménagea en 1922 à Painswick, Gloucestershire, où il put composer en toute tranquillité et découvrir la poésie des auteurs anglais. De Thomas Hardy (1840-1928), qui était son poète préféré, il mit en musique plusieurs textes (Before and after summer, Till Earth outwear, I said to love, A Young Man’s Exhortation, Earth and Air and Rain, In the time of the Breaking of Nations, By footpath and stile, Oh fair to see). Il puisa également son inspiration auprès de William Shakespeare (1564-1616) (Love’s Labours Lost) et de Thomas Traherne (1637-1674) (Dies Natalis, pour ténor, soprano & cordes).

Mais l’isolement rural et musical devenant pesant, en 1926 il retourna à Londres où, sur les conseils du chef d’orchestre Adrian Boult, il prit des cours de contrepoint avec R.O. Morris, l’un des enseignants britanniques les plus prisés de l’entre-deux-guerres. Dans la capitale anglaise, il se lia d’amitié avec Howard Ferguson et Edmund Rubbra et rencontra Gustav Holst, Arthur Bliss et Ralph Vaughan Williams. Ce dernier dirigea son Concerto pour violon en 1928 et lui obtint un poste de professeur à la Royal Academy of Music en 1930. Mais en 1933, après son mariage avec l’artiste Joyce Black (sculpteur, portraitiste, poétesse et musicienne), il quitta ce poste pour déménager à Aldbourne, Berkshire.
Finzi avait fait la connaissance de Joyce Black au début des années 1930 alors qu’il était locataire d’un cottage dont elle était la propriétaire. Un jour il avait dut l’appeler à l’aide parce que la maison était remplie de fumée à cause du conduit de la cheminée qui ne tirait pas. Plusieurs années plus tard, elle se rappelait qu’elle avait alors trouvé le jeune compositeur « quelque peu bafouillant [...] avec un visage ingrat et presque laid. Inhibé et conscient de l’être [...]. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un d’aussi sensible et ombrageux, mais avec une telle vitalité débordante ». Mais Finzi, « comme tous ceux qui ont connu des épisodes sombres dans leur vie [...] avait une immense capacité a trouver plaisir et satisfaction dans beaucoup de choses. Ainsi qu’une joie de vivre et un humour infinis ».
Gerald et Joyce se marièrent le 16 Septembre 1933 au bureau de l’Etat Civil de Dorking, avec Ralph et Adeline Vaughan Williams et Margaret “Mags” Black, la soeur de Joyce, comme uniques témoins. Ils vécurent d’abord à Londres mais déménagèrent bientôt à Aldbourne, un village du Wiltshire, où ils achetèrent Beech Knoll, une belle maison du début du 19ème siècle avec un grand terrain. Leur premier fils, Christopher, naquit en 1934 et leur deuxième, Nigel, en 1936. En 1939, les Finzi déménagèrent à Ashmansworth dans leur nouvelle maison, Church Farm, conçue par l’architecte Peter Harland qui avait également créé une maison pour le compositeur Arthur Bliss. La vue embrassait les champs vallonnés et les collines des Hampshire Downs et par temps clair on apercevait l’île de Wight dans le lointain.

L’année 1930, fut donné en concert le cycle de mélodies “A Young Man’s Exhortation” (1926-29), sur des poèmes de Thomas Hardy, qui fut son premier succès notable à Londres. Durant toutes les années 1930, il se consacra à la composition et... à la culture de variétés de pommes rares. Passionné de littérature, il accumula près de 3000 volumes qui sont désormais consultables à l’université de Reading. Il composa peu mais développa un style personnel, particulièrement dans la cantate Dies natalis, datée de 1939, sur un texte de Thomas Traherne. Il défendit et édita les œuvres du poète et compositeur Ivor Gurney (1890-1937), interné pour troubles mentaux pendant les quinze dernières années de sa vie, période pendant laquelle il resta cependant prolifique. Avec sa femme, Finzi édita également de la musique populaire traditionnelle anglaise ainsi que des compositeurs oubliés tels William Boyce, Richard Capel Bond, John Garth, Richard Mudge, John Stanley et Charles Wesley. Mais sa carrière en plein essor fut contrariée par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, provoquant l’annulation de la cantate Dies Natalis au Three Choirs Festival.

En 1939, les Finzi s’établirent à Ashmansworth, près de Newbury, où Gerald fonda le Newbury String Players, un groupe amateur de musique de chambre qu’il dirigea jusqu’à sa mort, en revisitant des œuvres du XVIIIe siècle et en encourageant de jeunes contemporains comme Julian Bream et Kenneth Leighton. Pendant les années de guerre Gerald Finzi fut enrôlé au Ministère des Transports de Guerre et ouvrit sa maison à de nombreux réfugiés allemands et tchèques.
Avec le retour de la paix, ses œuvres furent de plus en plus jouées en Angleterre et sa production devint plus prolifique, avec de nombreuses œuvres vocale comme « Lo, The Full, Final Sacrifice »[/i] (1946-47), l’[i]« Ode à Ste Cecilia » (1946 à 1947); le Concerto pour clarinette (1948-49) pour Frederick Thurston, qui reste peut-être son œuvre la plus connue et la plus appréciée aujourd’hui, et son chef-d’œuvre « Intimations of Immortality » (1938 à 1950), pour ténor, chœur et orchestre.

En 1951, Finzi apprit qu’il souffrait de la maladie de Hodgkin, une forme de leucémie incurable qui lui laissait entre cinq et dix ans à vivre. Cette découverte ne diminua en rien ses activités, en particulier celles qu’il avait entreprises pour d’autres compositeurs. Il avait défendu Ivor Gurney dans les années 1930 et il poursuivit cet effort. Il travailla également sur la musique de Hubert Parry et édita les ouvertures de William Boyce pour Musica Britannica. En 1954, un Concert consacré à son œuvre au Royal Festival Hall affirma sa position dans la vie musicale de la Grande-Bretagne. Sa dernière œuvre majeure fut le Concerto pour violoncelle, composé en 1955. En 1956, lors d’une excursion près de Gloucester avec Vaughan Williams, Finzi contracta la varicelle qui, dans le contexte de sa maladie, lui causa des dommages sévères au cerveau. Il s’éteignit peu après dans un hôpital d’Oxford, à l’âge de 55 ans, alors que la première de son concerto pour violoncelle avait été donnée la veille au soir.
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyDim 6 Mar 2016 - 23:02

Smile Le précédent commentateur présentait Intimations of Immortality comme le chef d'oeuvre de Finzi.
Effectivement, c'est une partition magnifique, chargée d'émotion, d'effets aussi, mais toujours profonde et sincère.
Très belle interprétation que celle que j'ai écoutée.



Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Gerald Finzi Painting-of-William-Words-008
« La poésie naît de l'émotion remémorée dans la quiétude »,
William Worsworth
(1770-1850)



Gerald Finzi (1901-1956) :

Intimations of Immortality, ode Op. 29

Philip Langridge, ténor ; Richard Hickox, Chœur et Orchestre philharmoniques de Liverpool

(Emi, novembre 1988)

Smile Intimations of Immortality from Recollections of Early Childhood est reconnu comme un des plus beaux textes du poète romantique William Wordsworth, structuré comme une ode pindarique de onze strophes.
Les quatre premières traitent de la mort, la perte de la jeunesse et de l'innocence ; les quatre strophes suivantes décrivent comment l'âge éloigne du divin ; les trois dernières expriment l'espoir que le souvenir du divin nous permette de sympathiser avec notre prochain.


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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyDim 6 Mar 2016 - 23:06

Histoire de faire le fier qui connait...

Ce disque avec le Dies Natalis de Finzi est superbe!
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyDim 6 Mar 2016 - 23:23

Smile Oui, autre superbe partition que l'attendrissant Dies Natalis. Avec A Young Man’s Exhortation et Intimations, ce sont mes trois oeuvres préférées de Finzi.




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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyLun 7 Mar 2016 - 8:10

Un compositeur dont je n'ai, personnellement, jamais entendu ne serait-ce qu'une seule note Embarassed ; vous rapprocheriez sa musique de celle de quel compositeur, pour me faire une idée ?
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Polyeucte
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyLun 7 Mar 2016 - 9:04

Pour moi ça se rapproche pas mal de Britten... mais peut-être est-ce lié à la proximité sur ce disque Embarassed
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyMar 8 Mar 2016 - 16:07

Son concerto pour violoncelle a son petit succès dans le monde anglo-saxon, c'est même à vrai dire par cette oeuvre que j'ai entendu parler de lui pour la première fois. Il a été enregistré quelques fois, notamment par Yo-Yo Ma et Raphael Wallfisch, ce qui n'est pas rien.

Jamais écouté mais je vais voir sur le tube.
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyVen 11 Mar 2016 - 9:49

Polyeucte a écrit:
Pour moi ça se rapproche pas mal de Britten... mais peut-être est-ce lié à la proximité sur ce disque Embarassed

Après écoute, je ne vois pas trop de lien. Le langage de Finzi me semble bien plus conservateur que celui de Britten, ce qui situe déjà un peu, ce dernier n'ayant jamais été un compositeur particulièrement radical.

Ça me semble bien moins personnel que la musique de Bax aussi.

Tant qu'à chercher des parallèles, j'irais plutôt voir du côté des "pastoralistes" comme Vaughan Williams, Holst ou Delius.
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Henri
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyMar 20 Fév 2018 - 16:05

Cello a écrit:
Tant qu'à chercher des parallèles, j'irais plutôt voir du côté des "pastoralistes" comme Vaughan Williams, Holst ou Delius.

Oui, c'est plutôt ça sa filiation.
(l'initiateur du sujet qui se réveille 2 ans après)
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyMar 20 Fév 2018 - 17:02

J'ai parlé un peu de ses mélodies ici Smile
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyDim 1 Sep 2019 - 19:41

Naxos propose une anthologie fort intéressante de 8 CDs dédiés à la musique de Gerald Finzi :

https://www.amazon.fr/Finzi-Anthology-Gerald/dp/B01ICFPT1O/ref=sr_1_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Finzi&qid=1567359005&s=music&sr=1-3

A défaut, ce seul CD illustre parfaitement, à mon sens, l'art de ce compositeur quasiment inconnu en France :

https://www.amazon.fr/Dies-Natalis-Gerald-Finzi/dp/B0015DM3AG/ref=sr_1_20?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Finzi&qid=1567359045&s=music&sr=1-20

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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyDim 1 Sep 2019 - 20:55

Ah, tiens, je me proposais justement d'écouter ces prochains jours Intimations of Immortality par Ian Partridge et Vernon Handley avec les chœur et orchestre de Guildford (chez Lyrita.)

Par ailleurs, Rubato avait rendu compte très favorablement de deux disques repris dans le coffret Naxos, dans le fil consacré à la mélodie britannique, ici et .


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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyMar 3 Sep 2019 - 9:13

Les disques avec Roderick Williams & Ian Burnside sont splendides, oui (œuvres comme interprétations).

(D'ailleurs R. Williams a sorti une Belle Meunière remarquable la semaine dernière.)
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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyDim 8 Sep 2019 - 21:19

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Intimations of Immortality, ode pour ténor solo, chœur et orchestre
Ian Partridge (ténor), Vernon Handley / Guildford Philharmonic Choir & Orchestra
Guildford, XI.1973
Lyrita


Une œuvre un peu «douche écossaise», pour moi. D’une part, elle recèle de grandes beautés, qui relèvent du meilleur Finzi, et qui sont assez faites pour me plaire: les parties de ténor solo ont ce lyrisme déclamatoire assez sophistiqué, sur un tempo assez ample, qui est la marque des meilleurs cycles du compositeur (ceux sur des poèmes de Thomas Hardy, en particulier); moins singulières mais tout aussi réussies sont les parties les plus «méditatives» du chœur et les parties les plus «pastorales» de l’orchestre (avec de très belles couleurs aux anches et aux cordes.)

En revanche, d’autres moments tendent dangereusement vers un certain kitsch: soit de grands climaxes pompiers avec chœurs et cuivres à la façon des cantates pudding d’Elgar ou de Holst; soit des passages orchestraux animés et bariolés ou des interludes orchestraux mélodiques un peu dégoulinants qui on un côté «musique de western» assez surprenant de la part de Finzi. Disons que ces derniers côtés auraient peut-être pu fonctionner sur moi si leur expansivité avait été relevée d’harmonies et de rythmes plus complexes et de timbres plus stratifiés, façon «décadents» (l’œuvre de Hadley qui complète le disque, The Trees so High y parvient de manière très convaincante - il faudra vraiment que j’en parle): là, c’est un peu trop mélodique et orchestré par aplats pour moi.

Cela dit, ce qui est étonnant, c’est la façon dont ces éléments assez hétérogènes sont intégrés dans une progression d’ensemble qui se relance sans cesse, procédant par amplifications, effets cycliques, réponses en écho, gradations... Donc, malgré tout, vraiment pas une œuvre indigne ni négligeable - d’autant que la fin, suspendue, d’une atmosphère assez sombre, avec de beaux effets spatiaux, est vraiment très réussie.

Interprétation assez idéale: la déclamation de Patridge est comme toujours remarquable; la direction de Handley est comme toujours parfaite pour donner de la lisibilité et de la tension à ce genre de musique - mais pour une fois, elle n’est pas desservie par une captation nébuleuse (faire son intégrale RVW chez EMI dans les années 80 et son intégrale Bax chez Chandos dans les années 90, si c’est pas avoir la guigne...): des timbres instrumentaux avec beaucoup de grain, des chœurs remarquablement définis et focalisés, une perspective sonore ample avec de magnifiques effets spatiaux... Lyrita, quoi.

(Accessoirement, je remarque que la Lyrita-philie n’est manifestement pas une manie propre à David et moi-même: sur certain site de vente, on peut lire la remarque suivante: «Everything about it is wonderful especially that unbeatable Lyrita sound. Handley does beautifully as does Partridge and the choir. It's just so beautiful. (...) The Lyrita CDs have incredible orchestral detail.»)


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MessageSujet: Re: Gerald Finzi   Gerald Finzi EmptyMar 10 Sep 2019 - 15:52

Merci, je vais essayer ça ! bounce
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