Philharmonie, 28-29/10 - Inauguration de l'orgue, OP/Järvi

Escaich : Improvisations pour orgue
Widmann : Concerto pour alto (mercredi, Antoine Tamestit)
Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle n°1 (jeudi, Sol Gabetta)
Saint-Saëns : Symphonie n°3 avec orgue

C'est donc l'inauguration de l'orgue symphonique.

J'avais pris 2 places pour le concert du jeudi mais je ne peux pas y aller à cause du boulot.

Je les revends : catégorie 4, 20 euros, 2e balcon de face, rang F, places 5 et 7.

MP si intéressé !

tomseche89 a écrit:

Escaich : Improvisations pour orgue
Widmann : Concerto pour alto (mercredi, Antoine Tamestit)
Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle n°1 (jeudi, Sol Gabetta)
Saint-Saëns : Symphonie n°3 avec orgue

C'est donc l'inauguration de l'orgue symphonique.

J'avais pris 2 places pour le concert du jeudi mais je ne peux pas y aller à cause du boulot.

Je les revends : catégorie 4, 20 euros, 2e balcon de face, rang F, places 5 et 7.

MP si intéressé !

Bonus : vous pourrez causer avec le vénérable DLM à l'entracte.
(Supplément : 17€ par personne.)

Pour information, déjà entendu l'orgue, magnifique, pas du tout la froideur métallique des instruments néoclasiques habituels. Une pureté chaleureuse, vraiment rare.

Je serais au concert inaugural demain, je suis assez impatient d'entendre un orgue de salle de concert (je n'en ai jamais entendu)

Coté programme, je suis un peu déçu, la symphonie pour orgue de St Saëns... mais il est vrai que les œuvres pour orgue et orchestre se font un peu rare.

heureusement, il y aura une improvisation de Thierry Escaich

http://concert.arte.tv/fr/inauguration-de-lorgue-symphonique-de-la-philharmonie-de-paris

(bon évidemment, en retransmission et avec une telle compression, on ne peut pas se rendre compte de comment sonne réellement l'orgue)

Sinon il y aura un autre concert d'orgue en février, avec une programmation plus originale que la 3è de Saint-Saëns: http://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/15484-orchestre-national-de-lyon

Le concert d'hier soir a plutôt été une bonne surprise coté orgue; Lors de son improvisation, Thierry Escaich a fait sonner successivement les mixtures, les fonds, les flutes et les anches, et globalement l'orgue est vraiment très bien. Le son est net, il ne s'effondre pas lors des tutti etc. J’étais bien placé au 2eme balcon face, juste au niveau des tuyaux d'orgue.

Question volume sonore, on a pu le juger lors de la symphonie de St Saëns, et la aussi, la puissance de l'orgue et celle de l'orchestre se sont bien accordé. C'est surement aussi du à la registration utilisée, mais on a eu des passages avec seulement un 16' ou 32' qui n'ont pas écrasé l'orchestre.

Le seul regret de cette soirée, a été le programme: pourquoi mettre un concerto pour alto, le jour de l'inauguration de l'orgue???? Je comprends que l'on ait souhaité mettre une œuvre contemporaine, il en existe pour orgue.

J'ai suivi en live sur le site de la Philharmonie, mais j'ai arrêté à l'entracte.

Est-ce que l'orgue entier est expressif ? La console comporte 3 pédales, en admettant qu'une soit une pédale de crescendo, les 2 autres sont des pédales d'expression. Mais qu'est-ce qu'elles dirigent ?
Lors du concert, j'ai vu les panneaux d'un pan de mur bouger (sur la droite de la scène) : il s'agit du récit, je suppose.
Mais alors le reste des panneaux est-il contrôlé par la 3ème pédale, rendant ainsi l'ensemble de l'instrument expressif ?

Je serais curieux d'en savoir plus sur la composition. Sous mon casque, je n'ai pas été très emballé par les sonorités, mais difficile de juger dans ces conditions d'écoute et avec pour seule prestation une improvisation contemporaine.
L'acoustique n'était pas trop sèche ? Je ne me suis pas trop rendu compte.


Sinon, assez drôle de voir Tamestit faire signe au chef qu'il faut arrêter pour qu'il aille changer une corde qu'il a grattée trop fort.
Oeuvre étrange : l'alto est traité comme une percussion puis une guitare tout le début de la pièce. C'était un genre de dialogue entre le soliste et certains pupitres, Tamestit exécutant une sorte de chorégraphie en se déplaçant parmi l'orchestre au fur et à mesure que l'oeuvre avançait.
Je n'ai pas trouvé ça vraiment transcendant (des longueurs...), mais c'était pas mal.

Oui, l'orgue est logé dans une boite expressive, seuls quelques tuyaux (la montre?) sont à l’extérieur.

Ce que j'ai cru comprendre et voir en tant que spectateur, c'est que le récit est lui aussi expressif, et visiblement il y a encore une autre boite expressive qui n'a pas été ouverte durant le concert, elle est juste derrière les tuyaux de montre (ça doit être le 4eme clavier que je n'ai pas vu utilisé par Esceich).

Le programme qui nous a été remis ne donne pas la composition de l'orgue, mais il indique qu'il y aura 91 jeux pour 7 000 tuyaux, et que tous les tuyaux n'ont pas encore été accordés.

Concernant la sonorité 'sèche', c'est la première fois que j’entends un orgue de cette taille dans une salle de concert, et forcement la quasi absence d'echo change tout (mais je préfère ça a l’acoustique de Notre Dame). C'est pour cette raison, que je regrette que l'on ait pas eu une grande pièce pour orgue (Widor, Vierne ou Messian) afin de juger de la sonorité de l'instrument plutot que ce concerto pour alto ou même les cordes de l’instrument n'ont pas résisité.

Quelques remarques qui peuvent peut-être répondre, au passage, pour partie à Jof sur l'adaptation à la salle.

L'orgue n'est pas entièrement prêt (tous les tuyaux sont là, bien sûr, mais deux tiers des jeux seulement sont harmonisés), mais on pouvait déjà percevoir quelques constantes :
¶ les timbres, pour un orgue néo-classique de concert, ne sont pas trop froids ni métalliques, principal écueil pour la plupart des proto-Klais en circulation ;
¶ les jeux de fond sont même d'une rondeur et d'une fermeté rares, pas souvent entendu d'aussi beaux ;
¶ la réverbération plutôt généreuse de la Cathédrale Œcuménique de la Porte de Pantin évite la trop grande sécheresse, et gère assez bien la surpuissance de l'instrument (capable d'engloutir un orchestre entier en plein tutti !). Pas de flou, pas d'aspiration du son… l'instrument et la salle sont mutuellement parfaitement calibrés.

Le jeudi, l'improvisation de Thierry Escaich, nettement moins vaporeuse et sophistiquée que le mercredi, était un bout de patrimoine : répétitions sur différents registres (et à traverse force marches harmoniques) d'un thème de toute évidence inspiré de Widor (ou du Chasseur maudit de Franck), avec une partie centrale où l'on sent poindre le Bartók de Barbe-Bleue. Le tout s'achève avec des accords typiques du style organistique (grands aplats triomphants) enrichis de notes étrangères, très impressionnants.

Effectivement, étrange, on a eu un bis au concerto pour violoncelle et pas à la Symphonie avec orgue…

St_Pancras a écrit:

Ce que j'ai cru comprendre et voir en tant que spectateur, c'est que le récit est lui aussi expressif, et visiblement il y a encore une autre boite expressive qui n'a pas été ouverte durant le concert, elle est juste derrière les tuyaux de montre (ça doit être le 4eme clavier que je n'ai pas vu utilisé par Esceich).

Sur le site de la philharmonie on trouve des vidéos à propos de l'orgue, et j'y ai appris que le 4ème clavier est un solo, placé à proximité du positif.
Donc peut-être que la 3ème pédale rend ces 2 claviers expressifs (ou peut-être un seul), mais comme l'orgue est censé être à la pointe de la technologie en matière de facture d'orgue, je pensais à un crescendo général pour la 3ème pédale, comme on peut en trouver à Ste-Clotilde (/watch?v=cpZ-A1zVojc la pédale la plus à droite, utilisée vers 3mn15, 4mn15 ou 5mn30 par exemple).

Personnellement j'ai vraiment du mal avec les acoustiques sans réverbération, je trouve que c'est priver la musique d'orgue d'un de ses éléments inhérents. (ceci dit, je n'ai jamais entendu en vrai l'orgue de NDP)

Xavier a écrit:

Sinon il y aura un autre concert d'orgue en février, avec une programmation plus originale que la 3è de Saint-Saëns: http://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/15484-orchestre-national-de-lyon

Qu'ils jouent aussi et ont enregistré (fort bien, à mon goût ), d'ailleurs.
Ceci dit, Warnier sans l'orgue "du Trocadéro" (ou ce qu'il en reste, si j'ai bien compris) ...

Jof a écrit:

Personnellement j'ai vraiment du mal avec les acoustiques sans réverbération, je trouve que c'est priver la musique d'orgue d'un de ses éléments inhérents. (ceci dit, je n'ai jamais entendu en vrai l'orgue de NDP)

La Philharmonie, c'est tout sauf une acoustique sans réverbération!

Et puis, pour une fois qu'on pourra comprendre quelque chose harmoniquement à de la musique d'orgue...

c’est vrai, c’est inintelligible, sinon.

Xavier a écrit:

Et puis, pour une fois qu'on pourra comprendre quelque chose harmoniquement à de la musique d'orgue...

Tu sais bien que c'est faux. Déjà au disque tu sais que c'est inexact puisque tu connais les Messiaen de Thiry
Et puis dans une église aussi ça peut tout à fait être autre chose que cette chose informe dont tu parles. Je ne suis pas du tout connaisseur en la matière ... mais c'est souvent bien plus limpide qu'au disque (de ma mince expérience)

Cololi a écrit:

Tu sais bien que c'est faux. Déjà au disque tu sais que c'est inexact puisque tu connais les Messiaen de Thiry

Je parle du concert d'église bien sûr, comment comprendre 15 harmonies mélangées ensemble quand on a une réverbération de plus de 10 secondes?

Bien d'accord. Autant au disque, capté de près, aucun problème, autant dans les églises où la réverbération est la plus grande, on finit par ne plus entendre beaucoup de détail.

La Philharmonie n'étant pas une acoustique sèche, je trouve qu'on atteint un très bon compromis entre ampleur majestueuse et… intelligibilité.

Oui oui évidemment si il y a pas mal de réverbération ça devient de la bouillie.
Mais quand même ça dépend énormément de l'instrument, du lieu, de son placement ...

DavidLeMarrec a écrit:

¶ les timbres, pour un orgue néo-classique de concert, ne sont pas trop froids ni métalliques, principal écueil pour la plupart des proto-Klais en circulation ;

Ah justement j'ai pensé le contraire sous mon casque.
Et en effet, j'ai été déçu de ne pas trouver d'enregistrement de l'impro du jeudi car je n'ai pas été très emballé par celle du mercredi.

Xavier a écrit:

Je parle du concert d'église bien sûr, comment comprendre 15 harmonies mélangées ensemble quand on a une réverbération de plus de 10 secondes?

C'est pas non plus toutes les églises qui ont plus de 10 secondes de réverb...
Bon et puis, 15 harmonies en 10 secondes, à moins d'écouter du Reger...

Quand tu as du Messiaen ou du Florentz, oui, c'est un enjeu.

Est-ce que Xavier a une tête à écouter du Lefébure, franchement ?

 Certes, certes.

Bah même si c'est "juste" 4 ou 5 harmonies mélangées, c'est déjà trop, non?

En théorie oui, mais difficile pour moi de dire : je n'ai pas trop eu l'occasion jusqu'ici d'assister à des concert dans de grandes églises (et je n'ai jamais entendu mon orgue d'en bas).
Quoiqu'il en soit, que ce soit en tant qu'organiste ou en tant qu'auditeur, j'aime quand il y a 5 bonnes secondes de réverbération, juste de quoi créer un petit halo sonore.

Cinq, c'est déjà beaucoup (Saint-Sulpice, c'est sept, et on ne peut pas décemment jouer de la musique là-dedans). Mais effectivement, dans une église voûtée, en pierre et un peu grande, on arrive facilement à quatre minimum…

Ça dépend pour jouer quoi… mais plus c'est contrapuntique, plus la réverbération occulte d'informations, forcément.

Franchement David, Saint-Sulpice, ce n'est pas un bon exemple, car en plus des sept secondes de réverbérations, l'orgue sonne mal d'en bas.

Les acoustiques arides c'est typiquement cartésien ça.

Ah, j'ai trouvé : http://www.rieger-orgelbau.com/details/project/ParisPhil/

Finalement, pas de pédale de crescendo général, et le clavier de grand-orgue n'est pas expressif (mais alors où est-il positionné s'il n'est pas derrière les jalousies ?).
Sinon, composition néo-classique par excellence.