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| Les planètes de Gustav Holst | |
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Auteur | Message |
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fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 9:47 | |
| Comme l'écrit DLM, il y a peu de navet et beaucoup de versions très satisfaisantes et le choix est très ouvert.
Je suggère de commencer par une version plutôt centrale et généralement appréciée : Ormandy, Steinberg, Mehta ou Levine, par exemple.
Ensuite, une oreille vers l'histoire (Boult) puis la curiosité (Le DVD Salonen).
Meilleurs vœux à tous les amateurs de ces fameuses et increvables planètes !
fomalhaut
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| | | FouineurduWeb Néophyte
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 02/01/2016
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 10:06 | |
| Merci pour vos retours, par contre j'hésite encore plus maintenant ^^
Dans ce fil j'ai aussi noté Paavo Jãrvi avec le Cincinnati Symphony Orchestra, Gardiner et Vladimir Jurowski et le LPO.
Je suis simple amateur et ne me vois pas posséder 36 versions de cette œuvre mais à la limite je peux en prendre 2, garder ma préférer et offrir l autre à un proche.Je vais vous proposer un sondage que je vais poster ici dès que j'aurais les droits.
Édit : j'ai vu sur un autre topic qu'il était possible de créer un sondage directement ic, mais je ne vois pas comment faire. Auriez-vous la solution s'il vous plaît ? |
| | | FouineurduWeb Néophyte
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 02/01/2016
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 20:26 | |
| Bon je n'arrive pas à faire mon choix ^^
Si je ne devais en choisir qu'un, en sachant que je recherche un enregistrement propre (prise de son avec du bon matériel et bien mixé en studio), orchestré énergiquement mais avec une certaine justesse. Que devrais-je prendre dans cette liste ?
Levine CSO Karajan Viennes Boult LPO Steinberg (DGG) Bernard Herrmann (Decca) Dutoit et l'orchestre symphonique de Montréal sur decca Mark Elder sur Hyperion Ozawa-Boston Symphony Ormandy-Philadelphia Orchestra Mehta Paavo Jarvi (CSO) Gardiner Vladimir Jurowski (LPO) |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 21:12 | |
| Vu tes critères je te dirais d'éviter les plus anciens comme Boult et Herrmann et de prendre plutôt Levine, Karajan, Steinberg ou Dutoit.
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| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 21:37 | |
| Steinberg ; Maazel (Orchestre national de France) ; Slatkin (Philharmonia Orchestra) ; et Karajan effectivement (et, de préférence pour moi, dans l'édition DGG Gold). Mais j'aurais quand même beaucoup de mal à me passer de Boult (d'autant qu'il existe des captations tardives de belle qualité technique)... |
| | | ojoj Mélomaniaque
Nombre de messages : 654 Age : 38 Localisation : Bayonne/Bordeaux Date d'inscription : 22/10/2009
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 21:41 | |
| Question: Existe-t-il une version par Barbirolli? |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 21:59 | |
| Non, pas à ma connaissance. Tu retrouves Barbirolli dans les Variations Enigma d'Elgar sur le même CD des Planètes de Holst avec Adrian Boult, quand même coté comme un CD Indispensable dans le Guide Fayard. |
| | | FouineurduWeb Néophyte
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 02/01/2016
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 3 Jan 2016 - 22:51 | |
| Bon c'est décidé, ce sera James Levine et l'Orchestre symphonique de Chicago |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 0:49 | |
| - Xavier a écrit:
Vu tes critères je te dirais d'éviter les plus anciens comme Boult et Herrmann et de prendre plutôt Levine, Karajan, Steinberg ou Dutoit.
Herrmann c'est février 1970 Boult LPO, c'est juillet 1978 Donc, contemporain de Steinberg (octobre 1970) et plus récent que Karajan/Vienne (septembre 1961 !) Mais surtout : sous-entendrais-tu que les enregistrements Herrmann et Boult seraient moins "propres" parce que plus anciens, ou qu'ils sont moins bons que les quatre autres ? Les critères "modernes" de la captation hifi ont été fixés dans les années 1950, et toutes ces prises de son s'avèrent très réussies, Herrmann ayant même bénéficié de la spectaculaire technologie Phase 4 de Decca. Ces six références figurent dans le haut du panier (Steinberg est peut-être un peu trop pressé et light pour notre ami). Dans le genre cinématographique j'ajouterais volontiers Mehta/Los Angeles Philharmonic, -très hollywoodien. Pour une première écoute, Levine est une excellente option, ça paie cash |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 2:50 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Xavier a écrit:
Vu tes critères je te dirais d'éviter les plus anciens comme Boult et Herrmann et de prendre plutôt Levine, Karajan, Steinberg ou Dutoit.
Herrmann c'est février 1970 Boult LPO, c'est juillet 1978
Donc, contemporain de Steinberg (octobre 1970) et plus récent que Karajan/Vienne (septembre 1961 !)
Mais surtout : sous-entendrais-tu que les enregistrements Herrmann et Boult seraient moins "propres" parce que plus anciens, ou qu'ils sont moins bons que les quatre autres ? Les critères "modernes" de la captation hifi ont été fixés dans les années 1950, et toutes ces prises de son s'avèrent très réussies, Herrmann ayant même bénéficié de la spectaculaire technologie Phase 4 de Decca.
Je trouve que Karajan et Steinberg sonnent plus moderne. Après, on peut aussi tout mettre à égalité et dire qu'il y a 10 ou 15 versions géniales qui se valent (et je ne serai pas loin d'être d'accord, il y a peu de différences majeures entre toutes ces versions), mais ça n'aidera pas beaucoup notre ami qui n'en veut qu'une ou deux maxi. |
| | | Walther Mélomane averti
Nombre de messages : 229 Date d'inscription : 09/09/2010
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 12:05 | |
| - Ravelavélo a écrit:
- Non, pas à ma connaissance.
Tu retrouves Barbirolli dans les Variations Enigma d'Elgar sur le même CD des Planètes de Holst avec Adrian Boult, quand même coté comme un CD Indispensable dans le Guide Fayard. Barbirolli a bel et bien enregistré les Enigma Variations (couplé en CD avec Falstaff), mais la version de cette œuvre qui se trouve en complément des dernières Planets de Boult est celle de... Boult en 1971. |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 21:00 | |
| Qui trop embrasse mal étreint... Les versions Herrmann et Steinberg couvrent les extrêmes du spectre des tempi. Et qu'à défaut d'une recommandation unanime (ça n'existe tout simplement pas), il faut faire son choix dans les recommandations 'centrales', les mieux jouées et enregistrées. C'est là que se joue toujours le sort des écoutes comparées... Dans cette optique, y a quand même la crème de la crème: Levine, Ormandy, Dutoit et Elder. La plupart des autres sont très bonnes, mais c'est comme la boîte de chocolats qu'on reçoit de Tante Gertrude: le chocolat a perdu son luisant et est devenu légèrement mat. C'est le cas de Boult, Bernstein, Mehta, Maazel, Previn, Herrmann. Quand on veut s'évader dans le vide intersidéral, le souffle de bande des enregistrements un peu plus anciens peut en gêner certains.
Dernière édition par André le Lun 4 Jan 2016 - 21:19, édité 1 fois |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 21:18 | |
| - André a écrit:
- Qui trop embrasse mal étreint...
Il est vrai que les versions Herrmann et Stinberg couvrent les extrêmes du spectre des tempi. Et qu'è défaut d'une recommandation unanime (ça n'existe tout simplement pas), il faut fair son choix dans les recommandaiton 'centrales', les meiux jouées et enregistrées. C'est là que se joue toujours le sort des écoutes comparées...
Dans cette optique, y a quand même la crème de la crème: Levine, Ormandy, Dutoit et Elder. La plupart des autres sont très bonnes, mais c'est comme la boîte de chocolats qu'on reçoit de Tante Gertrude: le chocolat a perdu son luisant et est devenu légèrement mat. Herrmann, ça se trouve en cd isolé ; je n'en ai trouvé trace qu'en LP (mais j'ai peut-être mal cherché, c'est vrai) ? J'imagine qu'il doit faire partie du récent coffret "Phase 4" mais... j'ai suffisamment de coffrets sur le feu pour le moment ! |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 21:25 | |
| C'est vrai, il ne semble pas disponible pour le moment. Réessaye plus tard, ça peut revenir sur le marché. À dire vrai, c'est une version pour les grands amateurs des Planètes. Une des dernières que je recommanderais. C'est, comment dire... spatial spécial... |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 21:40 | |
| - Walther a écrit:
- Ravelavélo a écrit:
- Non, pas à ma connaissance.
Tu retrouves Barbirolli dans les Variations Enigma d'Elgar sur le même CD des Planètes de Holst avec Adrian Boult, quand même coté comme un CD Indispensable dans le Guide Fayard. Barbirolli a bel et bien enregistré les Enigma Variations (couplé en CD avec Falstaff), mais la version de cette œuvre qui se trouve en complément des dernières Planets de Boult est celle de... Boult en 1971. merci pour vos précisions, Adrian Boult a enregistré les Planètes à cinq reprises, ce qui peut amener une certaine confusion. Le CD classé comme Indispensable selon Fayard: * EMI Studio Plus CDM7647482 en complément: Les Variations Enigma, mais on ne précise pas par quel chef, ni l'année de l'enregistrement, je suppose qu'il s'agit de Boult. Le disque je mentionne, jumelé avec les Variations Enigma par Barbirolli: |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 4 Jan 2016 - 21:43 | |
| - André a écrit:
- C'est vrai, il ne semble pas disponible pour le moment. Réessaye plus tard, ça peut revenir sur le marché. À dire vrai, c'est une version pour les grands amateurs des Planètes. Une des dernières que je recommanderais. C'est, comment dire...
spatial spécial... Ça me convient parfaitement ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Sam 25 Mar 2017 - 1:38 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Gustav Holst (1874-1934)
The Planets, Op. 32
= Leopold Stokowski, Orchestre philharmonique de Los Angeles
(Capitol, septembre 1956)
Y a des lustres que j'avais pas écouté cette version. Malgré quelques flagrants tripatouillages de la partition et des temps globalement très vifs, c'est quand même assez fabuleux Aucune autre interprétation n'atteint une telle tension dans Saturne, d'habitude abonné des pâleurs résignées et qui tient ici un de ses gourdins ! -un contresens magistralement assumé. Mars déboule au pas de charge, suffocant. Venus déploie toutes les séductions imaginables. Uranus très en verve malgré sa hâte. Prise de son réalisée dans les studios hollywoodiens, tellement proche et qu'on croirait pouvoir toucher les instruments. Oui, vraiment fabuleux, j'ai été bien inspiré de mettre ça ce soir dans mon tourne-disques
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 22 Avr 2018 - 19:14 | |
| Du fil Playlist: - Benedictus a écrit:
- Pour fêter le retour de Mélo en playlist, et comme cet après-midi j’ai écouté la musique de Star Wars (le premier, c’est-à-dire le IV) et que Ravelavélo avait évoqué cette réédition ces jours-ci:
• Holst: The Planets, op. 32¹. Strauss: Also sprach Zarathustra, op. 30² William Steinberg / Boston Symphony Orchestra; New England Conservatory Chorus / Lorna Cooke deVaron¹; Joseph Silverstein (violon solo)² Boston, IX-X.1970, III.1971 DG
On s’en doutera, ce ne sont pas mes œuvres préférées - mais ça pourrait bien en être mes interprétations préférées. Steinberg donne de ces partitions une lecture très élancée, sans temps mort et plutôt dégraissée; la matière orchestrale est magnifique: aucune surcharge, aucune opacité, mais des couleurs fauves assez somptueuses.
Dans les Planètes, la direction de Steinberg possède de belles nuances rythmiques (Mars, par exemple, y est bien plus souple que d’ordinaire) mais, au niveau des intonations et des phrasés, une manière directe et sans chichis. [...]
Prise de son superbe (mais un peu trop réverbérée pour Holst.)
Ce qui est assez étonnant, c’est qu’à lire la notice, Steinberg n’avait jamais dirigé les Planètes avant que DG le sollicite pour enregistrer l’œuvre, et que les (magnifiques) Hindemith enregistrés peu après (voir ici) étaient apparemment bien plus la tasse de thé du chef. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Mar 15 Mai 2018 - 1:22 | |
| - Adalbéron, in playlist, a écrit:
• Holst : Les Planètes (Karajan/Vienne — Decca) J'ai enfin écouté pour la première fois ce tube, et je ne suis pas déçu du tout ! Ça n'est certes pas pour l'époque une musique d'une grande audace, mais c'est une oeuvre très variée, alternant moments de lyrisme intense et passages plus percussifs, avec par instants des airs de musique de grande production cinématographique (Star Wars notamment, ou certains Miyazaki, dans un autre genre), ce qui n'est pas pour me déplaire (Holst a dû en inspirer beaucoup). J'ai été particulièrement séduit par « Vénus », à la mélodie caressante, « Jupiter », plus jovial que joyeux, « Uranus » et ses faux airs d'Apprenti sorcier, « Neptune » et ses couleurs diaphanes. L'interprétation de Karajan m'a semblé d'une grande qualité.
- Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Gustav Holst (1874-1934) :
The Planets, Suite Op. 32
= Herbert von Karajan, Orchestre philharmonique de Vienne
(Decca, septembre 1961)
Un enregistrement que je fréquente depuis une bonne vingtaine d'années. Je l'avais réécouté l'été dernier, mais plutôt sous l'angle audiophile, après l'acquisition d'un nouveau lecteur CD. Et de fait la captation manifeste un relief rare. J'ai voulu le réentendre après l'enthousiasme d'Adalbéron samedi dernier qui découvrait les Planètes par cette version. L'interprétation de Karajan s'avère beaucoup plus animée et imaginative que son remake berlinois pour DG, grandiose mais figé voire un brin arrogant dans son perfectionnisme parcheminé. Les capacités de séduction du Wiener Philharmoniker fonctionnent ici admirablement, même dans les froids éthers de Neptune. Alors que dire de l'enjôleuse Venus ?! Et la goétie d'Uranus ne s'avère point trop domestiquée, mais préserve une touffeur hurlupée. La fin de Saturne baigne vraiment dans une ambiance de contemplation éternelle, mais chaleureuse (et quelle profondeur de l'orgue !) Les cuivres viennois trouvent même une certaine sauvagerie pour Mars, plutôt artificielle mais efficace et diablement éructante. Dans ces mécanismes martiaux, les coutures n'y sont pas parfaites, mais le maestro laisse primer l'influx belliqueux. Alors qu'à Berlin la densité de l'orchestre transformera ces assauts en pesante hoplomachie. Oui vraiment, une excellente version, et très recommandable pour découvrir l'oeuvre.
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Mar 15 Mai 2018 - 10:46 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Et la goétie d'Uranus ne s'avère point trop domestiquée, mais préserve une touffeur hurlupée.
- Citation :
- Alors qu'à Berlin la densité de l'orchestre transformera ces assauts en pesante hoplomachie.
Immarcescible Mélo. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Mar 15 Mai 2018 - 15:00 | |
| Il doit forcément y avoir au moins deux contrepèteries dans la première, ce n'est pas possible autrement. |
| | | Walther Mélomane averti
Nombre de messages : 229 Date d'inscription : 09/09/2010
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 22 Oct 2018 - 13:18 | |
| Hier après-midi, Tribune des critiques de disques consacrée aux Planètes de Holst. Je suis déjà sceptique sur l’idée de juger une interprétation sur trois ou quatre débuts de mouvements. Quelles que soient les œuvres, beaucoup d’interprétations commencent de façon prometteuse et retombent comme un soufflé ensuite : autant dire que juger l’interprétation de l’ensemble d’une symphonie de Mahler de cette façon est plutôt risqué !
Mais ça me semble d’autant plus vrai dans une œuvre comme celle-là, où les différentes parties offrent une telle variété de climats qu’il est difficile de se montrer inspiré dans toutes ! D’ailleurs, lors d’une écoute de cette œuvre en entier, il apparaît immanquablement que chaque chef a certaines planètes qui lui « parlent » plus que d’autres. En particulier, il y a souvent un clivage entre les planètes contemplatives (Vénus, Saturne, Neptune) et les extraverties (Mars, Jupiter, Uranus) – Mercure étant assez neutre, l’interprétation de ce morceau (celui que Holst a écrit en dernier d’ailleurs) varie assez peu d’une version à l’autre, et je n’en ai jamais entendu de « mauvaise ». D’où des chefs qui en mettent plein la vue dans les planètes « rapides » et sont fades dans Vénus (ex : Karajan chez DG, qui en fait une sorte de Prélude à l’après-midi d’un faune… aussi soporifique que ses versions de cette œuvre de Debussy), et d’autres qui semblent plus à l’aise dans les aspects lyriques de l’œuvre et, du coup, manquent de mordant dans Mars ou de « maléfices » dans Uranus (ex : dernière version de Boult).
Effet pervers de l’émission d’hier : Ormandy s’est fait éjecter à l’issue du premier tour, or je possède cette version, et son attrait (en dehors de sa beauté et de son inspiration constante d’un bout à l’autre de la suite) vient justement du fait que c’est une des rares à donner vraiment une unité à l’œuvre, à y trouver une logique interne !
A l’inverse, le moins connu de tous les chefs retenus, Jurowski, est ressorti favori à l’issue de l’écoute des débuts de Mars, Saturne et Neptune. Mais lorsque l’on a diffusé plusieurs mouvements de sa version en fin d’émission, j’ai trouvé que son intérêt se délayait vite sur la longueur… Des avis sur les versions retenues lors de cette émission ?
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| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 22 Oct 2018 - 16:02 | |
| Quelles étaient donc les versions retenues ?
fomalhaut |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 22 Oct 2018 - 16:40 | |
| Il manquait Steinberg ! diable . |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 22 Oct 2018 - 17:52 | |
| - bAlexb a écrit:
- Il manquait Steinberg ! diable .
Mais encore ? fomalhaut |
| | | Bruno Luong Mélomaniaque
Nombre de messages : 1750 Date d'inscription : 07/08/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 22 Oct 2018 - 17:55 | |
| Voir les versions ici https://www.francemusique.fr/emissions/la-tribune-des-critiques-de-disques/les-planetes-de-holst-65528 |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 22 Oct 2018 - 18:02 | |
| - Bruno Luong a écrit:
- Voir les versions ici
https://www.francemusique.fr/emissions/la-tribune-des-critiques-de-disques/les-planetes-de-holst-65528 Merci Bruno, Bernstein, Boult, Jurowski, Karajan, Levine, Ormandy...Aucune de ces versions n'est médiocre, il y a place pour un choix pour un choix personnel et non pas pour un verdict. fomalhaut |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| | | | Walther Mélomane averti
Nombre de messages : 229 Date d'inscription : 09/09/2010
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Mar 23 Oct 2018 - 13:43 | |
| Bonjour, voici le palmarès de la Tribune de dimanche dernier : N°1 Version D Orchestre philharmonique de Londres, dir. Vladimir Jurowski (LPO, 2009) N°2 Version E Orchestre symphonique de Chicago, dir. James Levine (DG, 1989) N°3 Version F Orchestre philharmonique de New York, dir. Leonard Bernstein (Sony, 1973) N°4 Version B Orchestre philharmonique de Londres, dir. Adrian Boult (Warner, 1978) (sa 5ème et dernière version, multirééditée et la seule qu'on trouve facilement ) N°5 Version A Orchestre philharmonique de Vienne, dir. Herbert von Karajan (Decca, 1961) N°6 Version C Orchestre de Philadelphie, dir. Eugene Ormandy (RCA, 1975) Bref, que du très classique, à part la version la plus récente, Jurowski, à laquelle on ne pense pas forcément ! Dans les commentaires des participants, on apprend qu'un seul chef français semble avoir enregistré The Planets jusque là : Yan Pascal Tortelier. Tous ont répondu n'avoir aucune version préférée de l'œuvre. Quelqu'un s'est étonné que Holst en personne ait enregistré deux fois cette suite "alors qu'il ne l'aimait pas". Rectificatif : on ne peut pas dire qu'il ne l'aimait pas, il déplorait seulement à la fin de vie que cette seule œuvre ait éclipsé tout le reste de sa production, qui comprend quand même de la musique chorale, de ballet, des opéras... Il en avait tellement marre qu'il a écarté immédiatement l'idée d'écrire un mouvement Pluton, suite à sa découverte en 1930 ! Rien n'a vraiment changé depuis : mis à part le poème symphonique Egdon Heath, la suite du ballet The perfect fool, et des œuvres chorales comme A choral fantasia ou Hymn of Jesus, ses autres œuvres n'ont guère fait l'objet de plus d'un enregistrement (britannique, bien sûr) ! Pas un mot n'a été dit dans l'émission de la pièce Pluto, the Renewer de Colin Matthews. Pour une version incluant ce mouvement, je recommande d'ailleurs la version écossaise de David Lloyd-Jones chez Naxos, qui permet de découvrir en complément la "scena" The mystic trumpeter sur un poème de Whitman. Je ne connais pas les autres enregistrements avec Pluton, mais celui-ci m'a parfaitement convaincu ! Les grands absents de la confrontation : Steinberg, comme il a été dit plus haut ! Et aussi Gardiner (DG), et la version de Rattle à Berlin qui inclut, en plus de Pluton, un 2e CD consacré à des pièces d'autres compositeurs dédiées à d'autres gros cailloux qui orbitent dans l'univers. |
| | | Sinbad Mélomane averti
Nombre de messages : 204 Age : 63 Localisation : Karéol Date d'inscription : 10/05/2014
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Sam 27 Oct 2018 - 0:19 | |
| Commandé : - Haitink - Gardiner - Solti - Karajan (Berliner) |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| | | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 29 Oct 2018 - 22:43 | |
| Et justement, à propos de lenteur dans Mars, que penses-tu de Svetlanov? |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 29 Oct 2018 - 22:54 | |
| Svetlanov dans Mars, je trouve ça épouvantable. 8'43, juste un peu plus lent que Haitink (8'25), qui déjà négociait la noire à environ 130 dans toute l'exposition, jusque mesure 94. Mais le Philharmonia ici pèse des tonnes, alors que le chef hollandais préservait un certain sens du mystère, et une réelle grandeur. Quand on écoute Bernard Herrmann (Decca) en 8'33, ça semble un maximum, au-delà on s'enlise, ce qui est bien le comble pour ce morceau martial. |
| | | JosefK Mélomane averti
Nombre de messages : 412 Date d'inscription : 13/04/2018
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Mar 30 Oct 2018 - 0:21 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Svetlanov dans Mars, je trouve ça épouvantable.
8'43, juste un peu plus lent que Haitink (8'25), qui déjà négociait la noire à environ 130 dans toute l'exposition, jusque mesure 94. C'est effectivement le plus lent que je connaisse. A plus de 8 minutes, je ne vois guère que Gardiner, Haitink et Herrmann. On n'est pas obligé de courir la poste dans "Mars", mais je pense que certains chefs peuvent être tentés de rechercher un contraste facile avec "Vénus" qui suit immédiatement: ainsi, "Vénus" dure près de 3 minutes de plus que "Mars" avec Bernstein (Y. Levi et P. Järvi sont dans le même esprit). A contrario, d'autres chefs parviennent à faire durer "Mars" plus longtemps que "Vénus": Levine, Elder 1 & 2 et, surtout, Boult 5. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Mar 30 Oct 2018 - 0:41 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Svetlanov dans Mars, je trouve ça épouvantable.
Ah, quand même, c'est tellement différent, sur tout le cycle d'ailleurs, ça me fascine. Après, la réalisation est vraiment frustrante (qu'est-ce que c'est salle, personne ne semble vraiment jouer ensemble…). - Citation :
- Mais le Philharmonia ici pèse des tonnes,
Pourquoi « ici » ? |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Sam 3 Nov 2018 - 12:47 | |
| - Walther a écrit:
- Bonjour, voici le palmarès de la Tribune de dimanche dernier :
N°1 Version D Orchestre philharmonique de Londres, dir. Vladimir Jurowski (LPO, 2009)
Bref, que du très classique, à part la version la plus récente, Jurowski, à laquelle on ne pense pas forcément !
Dans les commentaires des participants, on apprend qu'un seul chef français semble avoir enregistré The Planets jusque là : Yan Pascal Tortelier.
Les grands absents de la confrontation : Steinberg, comme il a été dit plus haut ! Et aussi Gardiner (DG), et la version de Rattle à Berlin qui inclut, en plus de Pluton, un 2e CD consacré à des pièces d'autres compositeurs dédiées à d'autres gros cailloux qui orbitent dans l'univers. J'ai assisté à une dizaine concerts de Vladimir Jurowski à la tête du London Philharmonic Orchestra au Royal Festival Hall de Londres : ce chef m'a toujours laissé une impression très largement favorable, quel que soit le répertoire abordé et ce, malgré quelques "excentricités"...Pourquoi interpréter l'Eroica telle que revue par Mahler et non pas telle qu'écrite par Beethoven, par exemple ? En ce qui concerne les fameuses planètes, le souvenir que je garde du concert dont est tiré le CD, c'est que Vladimir Jurowski a dirigé l'oeuvre plus rapidement que je l'entends, bref, pas mal mais pouvait mieux faire, en quelque sorte. Pour la petite histoire, j'étais avec un collègue et ami qui ne connaissait pas l'oeuvre et qui, surpris par l'entrée du choeur féminin dans Neptune, a cherché, sans succès, à en découvrir l'emplacement (Si mes souvenirs sont bon, le choeur était placé très haut dans la salle) durant tout le morceau. Quant à Yann-Pascal Tortelier, il a bien enregistré les Planètes à Manchester le 13 juillet 1996 à la tête du BBC Philharmonic Orchestra. L'enregistrement a été ultérieurement transféré sur un CD (BBCMM049) annexé à une livraison de la revue "BBC Music Magazine" fomalhaut |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 10 Fév 2019 - 2:39 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Catégorie orchestrale -rang 044°/250
Adrian Boult (1889-1983)
Gustav Holst (1874-1934) :
The Planets, Op. 32
= Adrian Boult, Orchestre symphonique de la BBC
(HMV, janvier 1945)
La place de ces Planètes dans ma hiérarchie ne signifie pas que je les admire pour un chef d'œuvre absolu, mais tient compte d'un ancien compagnonnage. Découverte dans l'interprétation de Bernard Haitink dont le Mars hiératique m'avait impressionné, voilà une œuvre que je connais depuis le collège, -coup de foudre instantané : cette galerie de portraits mythologiques, aux climats variés, instrumentée avec invention (du moins pour l'époque), offrait tout pour plaire à mes jeunes oreilles friandes de telles gourmandises, et je la réécoute toujours avec plaisir. . Je fréquente une large moitié de la discographie, soit une petite quarantaine de versions qu'on considère comme les plus significatives, depuis l'enregistrement de Holst lui-même en 1926 (malgré la vétusté, à entendre pour tirer enseignement de ses tempos qui bouclent le cycle en moins de 43 minutes !) Toutefois je n'ai pas entendu Jurowski (LPO, 2009), vainqueur de "La Tribune des critiques" (émission du 21 octobre dernier). Puisque l'enjeu est de vous proposer une version marquante, et/ou à laquelle je suis particulièrement attaché, autant dire que le choix est fastidieux ! Parmi celles que je réécoute le plus souvent : Karajan à Vienne (Decca, 1961 -un hédonisme désinhibé), Karajan à Berlin (DG, 1981 -sombre et grandiose), Stokowski à Los Angeles (Capitol, 1956 -une réinvention d'une imagination foisonnante), Maazel à Paris (CBS, 1981 -chaleureux et expressif, quelques trous d'air dans Mars mais quel Uranus déluré !), Levine à Chicago (DG, -survitaminé, et dans le genre bodybuildé bien préférable à Mehta, trop hollywoodien, chez Decca). Dans le genre efficace, on peut aussi recommander Solti (Decca), roboratif comme on le devine, et aussi Dutoit à Montréal (Decca), scintillant et panoramique. Parmi les versions dégraissées mais non asséchées, voir Steinberg et Ozawa à Boston (DG/Philips), ou Marriner à Amsterdam (Philips). . Venons-en au cœur de cible. Impossible de ne pas honorer Adrian Boult, qui à vingt-neuf ans « le premier permit aux Planètes de briller en public et qui de ce fait s'est acquis la gratitude de Gustav Holst » comme on pouvait lire sur les gravures de la partition qui suivirent cette historique représentation de septembre 1918. Du maestro moustachu on conserve au moins cinq témoignages officiels dont le dernier (Emi, 1978) passe légitimement pour une référence. On consultera aussi sa prestation viennoise de 1959 (chez Westminster), indisciplinée mais attachante. . Et surtout son tout premier enregistrement du 5 janvier 1945 à la Halle aux grains de Bedford, traversé d'une transe visionnaire : un esprit d'effervescence s'empara de cette session, notamment ce Mars survolté, catastrophiste, courant à sa perte : une hargne indescriptible, surtout de la part d'un chef qu'on n'imagine pas si turbulent. Quelle énergie palpable dès le début ! : le col legno des archets semble déjà chargé d'électricité. Notons aussi aux mesures 96-99 (3'07-3'25) : sous le thème du basson relancé par la caisse claire, aviez-vous déjà entendu un trémolo si anxieux dans ce sol dièse qui frétille aux violons ? . Boult ne se laissait pas ramollir par Venus, et même si en 1945 il s'avère moins rapide qu'en 1978, il demeure ici parmi les plus diligents de la discographie. Sa gestion rythmique contraste les épisodes successifs, et revient à son tempo primo (noire à 60) pour l'Adagio conclusif qui ne cède pas à l'engourdissement. Mercure surprend par son caractère intensément ludique, un brin sarcastique. Écoutez ces réparties des hautbois et clarinettes en staccato à 0'36, 0'40, 0'44 ! . Dans Jupiter, l'Andante maestoso central instille une émotion sincère, brûlante, comme un cri du cœur arraché à chaque pupitre. Comment ignorer le contexte historique en écoutant ce choral hymnique (voire patriotique) clamé par l'orchestre anglais après cinq ans de guerre mondiale ? Au demeurant, les danses Allegro giocoso sont dirigées vivement : les cornistes bourrus dans le Molto pesante (1'00) ! Boult fait vrombir ses troupes et encourage une alacrité toujours prompte à s'encanailler (l'accélération piu mosso à 2'12 !) L'enthousiasme collectif est ravageur ! On retrouve semblable intensité mais à tout autre visage sous les traits sénescents de Saturne. Dès le poco animato (1'36), le chef fait sourdre un ton frondeur, comme la vieillesse révoltée contre le fardeau des ans, et active des doléances ardentes : par exemple les cordes vindicatives aux mesures 41-47 (2'13-2'34). . Uranus déchaîne un incroyable branle-bas de sorcellerie, où les cymbales claquent comme des gifles, où cuivres et percussion britanniques attisent les diableries avec un zèle qui fait froid dans le dos. En entendant la stridence des quatre trompettistes dans le climax forcené à 5'04 (mesure 241), on comprend que ces tours de passe-passe n'avaient rien d'innocent pour connaître une telle issue tragique ! . Maints chefs délaient la poésie de Neptune alors que Boult respecte une allure très soutenue (environ six minutes vingt). Les subtils poudroiements que le compositeur a confinés dans une nuance pianissimo (pp), à la limite du silence, se trouvent un peu trahis par les micros. Pourtant, la magie opère quand même, et bien mieux que dans d'autres versions récentes, trop ostensibles. Voilà une interprétation cardinale à bien des égards, à connaître absolument pour rendre hommage à une baguette chauffée à blanc, pourfendant ses clichés de gentleman débonnaire et inhibé. Et surtout pour mieux saisir les multiples facettes d'une œuvre parfois décriée, qu'on redécouvre ici, et qu'on n'entend plus de la même façon ensuite.
|
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 10 Fév 2019 - 13:28 | |
| Ah oui, choix étonnant.
Je m'attendais à ce que tu promeuves une version britannique occultée et un peu terroir (j'aurais bien vu un Del Mar / LPO chez Lyrita…). |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 10 Fév 2019 - 15:18 | |
| Boult ?
Je possède les 5 enregistrements de Boult (1945, 1953, 1959, 1966 et 1978) et un Live (1973) mais je ne crois pas que j'aurais écrit un tel éloge !
fomalhaut |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 10 Fév 2019 - 18:37 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
Je m'attendais à ce que tu promeuves une version britannique occultée et un peu terroir (j'aurais bien vu un Del Mar / LPO chez Lyrita…)
A ma connaissance, Boult n'a pas enregistré les Planètes, qui en outre ne figurent pas dans le catalogue Lyrita. Des versions méconnues, à vrai dire je ne vois pas quoi. Peut-être celui de Malcom Sargent chez Decca, effectivement j'avais pensé à lui. Le premier enregistrement de Boult n'est pas son plus célèbre, et il s'avère plutôt roots, il fait redécouvrir autant le chef que l'oeuvre. Face à des versions superficielles, il me semble qu'ici on atteint des niveaux de signification assez révélateurs. - fomalhaut a écrit:
Je possède les 5 enregistrements de Boult (1945, 1953, 1959, 1966 et 1978) et un Live (1973) mais je ne crois pas que j'aurais écrit un tel éloge !
Ah oui ? Tu aurais choisi quelle version ? |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 10 Fév 2019 - 20:53 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- fomalhaut a écrit:
Je possède les 5 enregistrements de Boult (1945, 1953, 1959, 1966 et 1978) et un Live (1973) mais je ne crois pas que j'aurais écrit un tel éloge !
Ah oui ? Tu aurais choisi quelle version ?
Après quelques hésitation, Eugène Ormandy. fomalhaut |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 11 Fév 2019 - 16:09 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- ]A ma connaissance, Boult n'a pas enregistré les Planètes, qui en outre ne figurent pas dans le catalogue Lyrita.
C'était une version imaginaire, juste à titre d'exemple. Pas un jugement d'ailleurs sur la version Boult (je crois que j'avais trouvé ça un peu nébuleux dans la mise en place, mais effectivement intéressant côté timbres), si c'est bien celle que j'ai écoutée (2, dont la première me semble-t-il). |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 16 Mai 2021 - 22:45 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Gustav Holst (1874-1934) :
The Planets, Op. 32
= Walter Susskind, Orchestre symphonique de Saint Louis
(Vox, 1974)
Susskind appartenait aux chefs qui refusent l'ostentation et laissent s'épanouir le texte sans le surexposer. Ce qui nous vaut ici une lecture fort probe mais aussi très lisse, comme Ozawa ou Steinberg à Boston (Philips/DG), mais sans l'éclat et la caractérisation de ces deux maestros. Plutôt inhabituel d'entendre un Mars aussi filiformé, comme passé au laminoir. Bizarre aussi cette façon de décortiquer l'écheveau des cordes au début de Jupiter (pour ne pas risquer la virtuosité des pupitres de Saint Louis ?), qui toutefois s'anime sans pompe ni forfanterie. Un Saturne tout en murmures, très émouvant. Un Uranus châtié, un peu trop sérieux, qui refuse de s'amuser. Une version classique, épurée, mais qui oblitère la dimension spectaculaire de cette suite astrologique, ainsi rendue à un mysticisme un brin aride. Les astres froids, comme l'énigmatique Neptune, profitent en tout cas de l'interprétation dépassionnée de Susskind.
|
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 16 Mai 2021 - 23:23 | |
| Je crois que, de Susskind, je ne connais que son Château de Barbe-Bleue (mordant et charismatique, au coulé assez naturel en effet). |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Lun 17 Mai 2021 - 9:46 | |
| Walter Susskind (1913-1980), né tchèque et naturalisé britannique, hélas prématurément disparu, était une personnalité originale et un grand chef. Sous-estimé, il n'a malheureusement que peu enregistré. Un de ses premiers disques (1953) sortait de l'ordinaire, il s'agissait de pages orchestrales de Moussorgski alors rarement données (La Khovanstchina, La foire de Sorotchinsky...). Pourquoi ne pas chercher les quelques enregistrements stéréophoniques qu'il a laissés, outre ces fameuses Planetes : Ainsi parlait Zarathoustra, Ma Vlast, Le chant de la Terre, les symphonies 1 et 9 de Chostakovitch, par exemple ?
fomalhaut |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 17 Oct 2021 - 17:20 | |
| Enorme plaisir de découvrir cette version! Ca date de 1970, et apparemment ça n'existe qu'en vinyle. (EDIT: en fait non, ça existe en CD chez Decca Eloquence) Le gros point fort, c'est la prise de son très viscérale, très claire, au plus près de l'orchestre, dans l'orchestre, on entend plein de détails (on n'a jamais entendu autant la harpe, par exemple dans la fin de Saturne) et de petits défauts, des timbres qui sonnent parfois très verts. Bref, pas le plus propre qui existe, loin de là, mais ça devient un point fort. Et la lecture d'Herrmann est lente, très lente parfois (presque 57 minutes, 10 de plus que Steinberg par exemple), donnant un Mars particulièrement écrasant (un peu comme Svetlanov par exemple), mais aussi des lectures particulièrement détaillées et poétiques de Venus et Mercure. (bien que le début de celui-ci ne soit pas très en place) Uranus n'a jamais autant semblé sortir de Mais qui a tué Harry, et les derniers accords cuivrés évoquent tellement d'autres films mis en musique par Herrmann, également... Dans cette optique-là, Neptune perd par contre son côté habituellement vaporeux pour quelque chose de plus minéral. (harpe surexposée là aussi, et choeur final assez moyen, mais pas le pire que j'aie entendu) |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 17 Oct 2021 - 19:01 | |
| C'est curieux, ça m'a fait pensé que j'avais ce CD sur étiquette Decca Eloquence et les Planètes sont bel et bien au programme, il y a aussi du John Williams mais tout le crédit va à Zubin Mehta avec le Los Angeles Orchestra. Je suis porté à croire qu'il s'agit d'une autre version puisque le timing ne coïncide pas, il fait ici environ 49 minutes, ce qui est plutôt rapide. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 17 Oct 2021 - 19:09 | |
| Ben si c'est Mehta, ce n'est pas Herrmann. Il y a sans doute plusieurs versions chez Decca Eloquence. La version Herrmann se trouve sur un double CD qui semble indisponible. |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 17 Oct 2021 - 20:16 | |
| - Xavier a écrit:
- Ben si c'est Mehta, ce n'est pas Herrmann.
Il y a sans doute plusieurs versions chez Decca Eloquence.
La version Herrmann se trouve sur un double CD qui semble indisponible.
J'en arrive aussi à cette conclusion, au moins deux: Herrmann et Mehta. Je connais peu l'oeuvre. Belle occasion de m'y familiariser, la version Mehta me semble d'un standard acceptable. Instinctivement je suis attiré vers Mars, Mercure et surtout Neptune... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Les planètes de Gustav Holst Dim 17 Oct 2021 - 20:41 | |
| Tu m'as eu à « clarté ». Et puis ensuite tu as dit « vert ». J'en suis ! Je vais essayer. |
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