Josef Krips (1902-1974)

Josef Krips est un chef d'orchestre autrichien, né à Vienne le 8 avril 1902, il est décédé à Genève le 13 octobre 1974.

Connu essentiellement comme un grand mozartien, Harnoncourt disait de lui qu'il était le seul chef d'orchestre honnête dans Mozart, il était également tout à fait à l'aise dans le grand répertoire romantique germanique: Beethoven, Brahms, Schubert ou Richard Strauss l'ont accompagné tout au long de sa carrière.

Son épouse Harrietta,  décédée en janvier 2015 à l'agé de 77 ans, a publié un livre sur son époux, disponible en français sous le titre
Josef Krips - Pas de musique sans amour, Souvenirs.

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Je recommande chaudement ce livre à tous ceux qui voudraient en savoir sur ce chef unique, dans le mesure ou il est l'un des rares de sa fonction natif de Vienne.

Réécoutant en ce moment ses Mozart avec Amsterdam, je suis surpris de voir que contrairement à d'autres ( Bohm, Walter voire Szell) ils n'ont pas pris une ride!
Pour anecdote lut dans le livre de sa veuve, lors de ces enregistrements Krips s' émerveillé de certaines symphonies qu'il n'avais jusqu'alors jamais déchiffré et que l'orchestre amstellodamois n'avais jamais joué.

J'ai lut également du bien de son intégrale Beethoven avec le LSO, orchestre avec lequel il a laissé une très belle 9é de Schubert et 4é de Schumann ( prise de son excellente!)

Krips était indubitablement un grand chef. Certains de ses enregistrements ont passé le cap des 50 ans et sont toujours estimés du public (entre autres sa 9ème de Schubert sus-mentionnée). En ce qui concerne ses Mozart, Philips a régulièrement réédité l'intégrale à prix doux, la divisant même en deux volumes (1-24 et 25-41) pour en faciliter l'accessibilité. Perso  je les trouve un peu 'soft', cédant le pas en alacrité et tension à d'autres, dont...Böhm et Walter justement. Comme quoi on n'entend pas nécessairement les mêmes choses

Son Don Giovanni a longtemps été considéré comme une référence avant que les interprétations plus 'jeunes'  ou baroqueuses n'aient conquis le marché et les salles lyriques. Je préfère toujours cette version qui a su s'écarter du dramatisme lourd et empesé de Furtwängler-Klemperer-Barenboim pour nous présenter une vision pleine de sève comique distillée en premier lieu par les solistes, comme il se doit. Krips fait ici merveille en refusant de prendre le pas sur les interprètes, qui du coup se trouvent libérés de la tyrannie du podium.

À noter également pour les amateurs de Bruckner une 8ème tellurique (New-York 1961), au dramatisme exacerbé. Krips y prend les tournants sur les chapeaux de roue et n'hésite pas à foncer dans le tas pour donner le maxium d'impact aux climaxes de son compatriote. Il allait plus tard "relaxer" en ajoutant 8 minutes à son interprétation avec les Wiener Symphoniker, interprétation qui, malgré tout, demeure parmi les 10% les plus rapides de la discographie de l'oeuvre !