Le 18 janvier, j'ai assisté à un autre concert de la Biennale:
En première partie, création de Fragmenti, le bref 4e quatuor à cordes de Manoury – une réussite : une série de brefs fragments, justement, très contrastés, très « directionnels », avec de beaucoup d’énergie et quelque très beaux moments suspendus ; passionnant à regarder, en plus (notamment une espèce de circularité tournant entre les musiciens, entre pizzicato et jeu d’archets). Qui plus est, l’impression que j’avais eue au disque – du fait des remplacements des musiciens, un Quatuor Arditti nettement moins « crincrin » qu’il y a une douzaine d’années – se confirme (ce n’est donc pas juste d’être passés des ingénieurs de Montaigne/Auvidis à ceux d’Aeon).
La différence en termes de richesse de timbre et d’ampleur reste cela dit énorme quand on entend juste après le quatuor Jérusalem – mais justement : ce dernier est probablement le plus beau quatuor à cordes que j’aie entendu en concert ; vraiment la quadrature du cercle entre une sonorité ample, chaleureuse et une précision absolue. Le 1 de Beethoven était du coup absolument exaltant (avec un Scherzo joué dans un style étonnamment menuettisant) ; le 12 de Chosta m’a en revanche confirmé que ma déprise s’étendait jusqu’aux derniers quatuors : ça m’a paru bavard et filandreux, malgré des moments d’un beau lyrisme.