Quelques lignes pour signaler que, vingt-cinq ans après sa disparition, DECCA rend hommage à notre compatriote violoncelliste Maurice Gendron en publiant un coffret de 14 CDs qui regroupe la quasi totalité de ses enregistrements DECCA, Philips et EMI. J'écris la quasi totalité car il manque la 3ème sonate de Beethoven et la 2ème sonate de Brahms enregistrées avec Philippe Entremont (Un microsillon Philips 641406 AXL). La notice de ce pavé, brève mais bien documentée, et les quatorze pochettes des CDs sont illustrées par des photos heureusement choisies du maitre. Ce coffret succède, pourraiit-on dire, à un modeste boitier de 3 CDs, publié par Philips en 1994 (The Early Years).
On notera que ce coffret comprend le premier enregistrement (1946) de Maurice Gendron du concerto de Dvorak dirigé par Karl Rankl ainsi que l'enregistrement du très rare Trio, op.50 de Tchaikovsky, un des enregistrements EMI réalisé avec Hephzibah et Yehudi Menuhin. L'enregistrement du concerto de Dvorak donné en concert sous la direction de Willem Mengelberg n'a finalement pas été retenu, apparemment pour des raisons juridiques.
On notera également une erreur assez affligeante de la notice qui précise que le coffret comporte deux versions du fameux concerto de Boccherini, la première dirigée par Pablo Casals et la seconde par Raymond Leppard. En fait Casals dirige bien ce fameux concerto, le concerto en Si bémol, G.482, tandis que Raymond Leppard dirige un autre des concertos de Boccherini, le concerto en Sol, G.480.
Durant sa période DECCA et avant sa période Philips, celle qui a vu le plus grand nombre d'enregistrements et est, artistiquement assez complète, Maurice Gendron a, me semble-t-il, enregistré quelques sonates de Beethoven et de Brahms avec Jean Françaix pour Telefunken et/ou Ducretet-Thomson (Un membre peut-il confirmer ou infirmer ?). On a également trouvé un microsillon portant le 2ème concerto de Haydn et le 1er de Saint-Saëns enregistrés à Vienne sous la direction de Jonathan Sternberg.
Après avoir enregistré pour Philips et EMI dans les années soixante, Maurice Gendron a enregistré plusieurs pages pour RCA Japon, un disque Fauré (1972) avec le pianiste Shuku Iwasaki, un disque Schubert/Locatelli/Marais (1975) et les deux sonates de Brahms (1976) avec le pianiste Naoyuki Inoue. Pour le label japonais Camerata, il a enregistré les pièces pour violoncelle de Chopin (1981) avec le pianiste Keiko Toyam.
Enfin, c'est également au Japon qu'on pouvait trouver deux disques (LPs puis CDs) documentant Maurice Gendron chef d'orchestre, d'une part, les 29ème et 38ème symphonies de Mozart, un enregistrement RCA (1976), et, d'autre part, la 4ème symphonie de Brahms (1890), le carnaval romain et le Prélude à l'après-midi d'un faune (1988), enregistrements Camerata.
Sait-on si d'autres disques ont été publiés au Japon ?.
Il y a, hélas, deux absences de marque dans la discographie officielle : tout d'abord, le concerto de Prokofiev, oeuvre que Gendron a crée à Londres après guerre et dont la création a fait beaucoup pour sa carrière et, ensuite, le Don Quichotte de Richard Strauss.
On trouve une interprètation du concerto de Prokofiev a Francfort (1956) publiée par le label thailandais Meloclassic, couplée avec le double concerto de Brahms (Stuttgart 1956, avec Arthur Grumiaux sous la direction de Hans Müller-Kray). De son coté, le défunt label allemand Weitblick a lui publié le Don Quichotte de Strauss (Leipzig, 1960, sous la direction d'Herbert Kegel).
Par ailleurs, BBC Legend a publié un concert donné à Bristol en 1964, concert illustrant la coopération musicale de Gendron et des Menuhin puisqu'on y trouve le triple concerto de Beethoven et le double concerto de Brahms sous la direction d'Istvan Kertez. Enfin, l'INA, BBC Légends et Meloclassic ont chacun publié un CD de sonates et de trios avec Jean Françaix, Benjamin Britten et Yehudi Menuhin.
fomalhaut