Je déplace ici ces quelques mots écrits dans le fil «concerts divers» afin de mettre mieux en valeur les qualités des musiciens.Hier 12 mars 2016 : "A la française"
Camille Saint-Saëns
Quatuor à cordes n°2 op 153
Gabriel Fauré
Barcarolle n°1
Impromptu n°2
Nocturne n°3
Alexis de Castillon
Quatuor avec piano op 7
Marie-Catherine Girod piano
Quatuor Ellipse
Lyodoh Kaneko 1er violon
Young-Eun Koo 2e violon
Allan Swieton alto
Florent Carrière violoncelle
(Musiciens de l’Orchestre National de France)À la maison de la radio——————————————————
Musiciens irréprochables, si ce n'est, peut-être, le violoncelliste qui m'a semblé trop en retrait, réserve à tempérer toutefois si l'on sait comme lui et moi n'étions pas placés au mieux pour nous entendre. Vous aurez reconnu la figure malaimée de l'auditeur de musique de chambre, je veux dire le "trois quart dos à dix mètres".
Je serais curieux de les entendre dans un registre requérant plus d'engagement non pas technique, mais émotionnel.
Belle découverte que ce
Saint-Saëns et dans un exercice particulier. Autant le premier quatuor m'écœure-t-il par la profusion d'idées dont il regorge et qu'on n'entend jamais assez développées, autant le second est un joyeux enchevêtrement d'éléments composites savamment agencé. Le romantisme de façade dévoile par toutes ses fissures un siècle et demi d'invention musicale que le père
Saint-Saëns invoque l'air de rien prenant tantôt l'accent salzbourgeois tantôt celui de Leipzig, ça un ton beethovénien et là des façon très
dumky. On croirait presque l'œuvre facile, elle est maligne. Il, est malin, et très bien servi par ce
Quatuor Ellipse. J'aurais apprécié de voir l'ordre des œuvres inversé dans ce programme, la suite m'ayant moins intéressé.
Piano. Amusante la pianiste, une vraie gamine sur son piano. L'aisance.
Castillon. J'ai très modérément apprécié avant de décrocher. C'est un registre rare, certes, que le romantisme français en chambre (celle-ci est pour monsieur de Magnac). Mais bon, je n'en ai rien à dire ni à penser sinon qu'il eut été judicieux de commencer le concert avec ce quatuor pour piano et cordes, peut-être, qui vaut certainement d'être entendu comme une pièce d'importance musicale relative relativement importante d'un point de vue musicologique.
Ce que je peux en dire, c'est que c'est charmant et bien bâti. On sent l'atavisme français et le tropisme allemand auquel vous devez
ces mots à propos du concert donné par un quatuor français nés d'un rapprochement en mon esprit du
Schumann et du
Castillon. Le genre de musique qui, à mon avis, ne vaut pas le détour ni qu'on s'enfuit en l'entendant. Toujours très bien exécuté.