Ã‰coute comparée : Musique pour cordes, percussion et célesta

CANDY - C'est proprement mené, avec beaucoup de finesse. L'excellence du son et de la spatialisation est remarquable, les timbales sont très belles quoi qu'un peu rondes (d'habitude ce n'est pas un instrument que j'aime particulièrement, mais ce mouvement les met bien en valeur). Tous les pupitres s'entendent. Le gendre parfait, mais peut-être un peu étriqué. Le petit prince des collines manque un peu de folie.

CLEMENTINE - Ouééé ! La voilà cette touche de folie ! La masse sonore est conséquente et manque parfois un peu de lisibilité, malgré une bonne stéréo qui aide à faire ressortir la harpe au milieu du mouvement. Mais que ça bouge, que ça dépote ! Au pays de Candy, tous les pupitres s'entendaient. Ici, tous les pupitres s'expriment avec vigueur ! Quelle furie cette Clémentine !

HEIDI - Timbales en plastique. Tempo statique. Musiciens amorphes. Auditeur endormi. Heidi, trop plate, recalée.

LADY OSCAR - Comment voulez-vous écouter attentivement Bartok quant la simple prononciation de "Lady Oscar" vous plonge dans la musique du générique ? Enregistrement monophonique, une sonorité assez sèche, précise mais manquant de mordant. Le chef s'est emparé de chaque instant du mouvement, il y a de beaux silences, des articulations variées, de la dynamique dans le volume. Mais ça manque quand même un peu de patate ; peut-être est-ce dû à une certaine distance des timbales.

MADAME PEPPERPOTE - Elle gigotte Pepperpote ! Là encore l'enregistrement dessert la musique, mais il y a de la vie dans tout cela. Les changements de tempo ravivent l'attention là où l'on risquait de la perdre. Les timbales s'embalent parfois un peu sur la fin mais le chef secoue la partition (et les musiciens) et donne de la vie à cette bonne vieille Pepperpote. On ne s'ennuie pas un instant.

Mélomaniac a écrit:

Pipus, groupe D, a écrit:

il y a une version qui m'a scotchée à mes enceintes, j'y ai vu mille lumières, elle m'a ébloui !

Parions que c'est :

Pour te répondre, c'était Pepperpote ! A la réécoute je l'ai trouvée très bien mais pas au point d'être ébloui quand même  

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CANDY = 7/10

CLEMENTINE = 10/10

HEIDI = 1/10

LADY OSCAR = 5/10

MADAME PEPPERPOTE = 9/10

Parce qu'il y a une version que je connais qu'il m'a semblé reconnaître dans les deux tours.

Première impression:
Les versions se ressemblent toutes!
Très difficile à départager, toutefois l'une se démarque par son tempo rapide et très animé.

(de la moins bonne à la mieux notée):
NICKY LARSON 5 pts < WATTOO WATTOO 6pts < BOUBA 7 pts< INSPECTEUR GADGET 8 pts< TOM SAWYER 9pts.

Groupe qui me donne le plus de fil à retordre tant les versions sont semblables, sauf une.

BOUBA
7:58
Le volume semble un peu faible, rendant la qualité de l'enregistrement moyenne, j'aimerais plus de présence, sentir une plus grande promiscuité entre les micros et les instruments. Belle explosivité des tymbales (2'43).
7/10
moments forts: tymbales: 2:46 (7/10) et 5:55

NICKY LARSON
7:34
Son des pizzicatti un peu perdu, on perd des détails dans les moments de faible intensité, belle présence des percussions.
4/10
2:42 (loupé)

INSPECTEUR GADGET
6:43
Ça ressemble à du mono, version live, ça sature par moments, mais cette version conserve tout son charme, sa verve, son dynamisme et sa force
Prise de son moyenne, lointaine, qui ne rend pas tout-à-fait justice à l'interprétation quand même assez animée,
beau discours musical avec des contrastes tranchants entre les cordes et les percussions.
point fort: rapidité d'exécution, beauté des pizz.
punchs: 2:22 6.5/10 et Finale:
incapable de me résoudre
6/10

WATTOO WATTOO
7:30
Très ordinaire quant à la prise de son: micros trop éloignés ayant pour effet d'affaiblir la puissance sonore,
Tymbales très incisives dans ses attaques.
Pizzicatti trop faibles à mon goût, je peine à les entendre avec le casque collé sur mes oreilles.
Manque de perspective et de dynamisme.
5/10
punchs: 2:40 (6.5/10) Finale

TOM SAWYER
7:36
Globalement la plus réussie à tous points de vue, mais pas la version idéale car elle manque un peu de rapidité d'exécution.
Les pizzicatti se font plus précis.
moments forts: 2:37 et finale.
--------------------------------

MCPC, 2ème mouvement, groupe D

- Candy. Tempo assez enlevé. Entrées et sorties des cordes bien démarquées. Il me semble que voilà une phalange très disciplinée, dotée d'une sonorité dense. Timbales un peu trop sonores (ou trop en avant?) à mon goût. Le passage en pizz, avec la harpe, est bien fait, mais un peu sage. J'ai entendu plus vivant. Belle montée des cordes par la suite. Encore une fois, les timbales font acte d'une présence remarquable. Piano et célesta sont très présents. 7 mins 30. Une très bonne version, mais elle me semble à la fois un peu trop confortable et elle aime bien faire rutiler ses chromes. Mais ça demeure d'une très belle tenue. J'y vais avec 6/10

- Clémentine. Ici les timbales ont une sonorité toute différente: le timbalier joue aussi fort, mais c'est plus sec et mieux intégré à la texture globale. Spatialement et au plan sonore il y a une réelle différence, assez pour que j'exprime globalement une préférence pour cette version au tempo un peu plus tendu, aux attaques plus franches. C'est un canon ou une fugue (cordes alentour de 4:00) ?? Est tout cas c'est très réussi ici. À la reprise le timbalier  montre à nouveau un excellent sens de la rythmique de ce mouvement. Enthousiasmant. Temps: 7min 18 sec. Je note 9/10.

- Heidi. Voici une version nettement plus sage, dans laquelle les interventions des percussions sont relativement timides, et inscrites dans un courant plus calme. Après la jolie Candy et surtout My Darling Clementine ça sonne carrément ennuyeux.  Rien à signaler de positivement négatif (si je peux dire), mais rien qui ressorte. Le fugato manque de tension mais est bien réalisé. Le piano n'a pas grand chose à déclarer, et il le fait avec la bouche en cul de poule (fin du mouvement). C'est propre et sans relief. Temps: 7 mins 35 sec. Je note 2/10.

- Lady Oscar. Une autre version qui vas faire 7:30. Très propre et bien mené, mais ce n'est ni tendu, ni enlevé. Les timbales sont bien présentes, le piano manque un peu de mordant, de 'snap'. Célesta très audible (c'est un plus). Temps: 7mins 24 sec. Je note 3/10.

- Madame Pepperpote. Oulah! Quelle belle phalange de cordes ! Le tempo est raisonnable, élastique (paraissant tantôt un peu lent, puis plus rapide). Souffle de bande indiquant une version un peu ancienne. Prise de son 'en avant'. Percussions, célesta et piano sont très bien captés, sans exagération. J'aime beaucoup, c'est suprêmement maîtrisé tant par le chef que les musiciens. Par contre je préfère le côté légèrement brutal de Clémentine. La coda est très enlevée. Bravo! Temps: 7 mins, 10 sec. Je note également 9/10. J'aimerais revoir cette version dans le III !

Ça n'est pas grand chose mais je remarque que mes versions préférées sont les plus rapides (10-15 secondes). C'est peu, mais ça s'entend dès le début.

Classement: Heidi < Lady  Oscar < Candy < Madame Pepperpote = Clémentine

COBRA

Bonne version, tout est assez clair, net, audible.
Par contre c'est un chouilla mou, un léger manque de vivacité et de mordant.
Piano pas précis à 7'06-7'07. (et tempo un peu mou encore à ce moment-là)
6/10

JAYCE

Plus nerveux, je préfère.
Piano très en avant, de même pour le célesta, très belle harpe.
Timbales un peu sourdes par contre.
Un petit décalage à 6'04, c'est embêtant pour ce qui semble être un enregistrement de studio.
Fin bien pêchue.
8/10

MUSCLOR

Excellente version, mais c'est mono et c'est pour moi quasi rédhibitoire dans cette oeuvre, surtout dans ce mouvement.
Les cordes sonnent ici très moches, certainement à cause de la prise de son et/ou de la compression; j'entends de la ferraille.
Les timbales sonnent bizarrement aussi.
Sinon c'est très bien dirigé, bien réalisé.
Beau célesta.
Une fausse note vraiment laide à 3'40 dans les violons.
C'est quand même une chouette version malgré tout, mais je n'ai pas envie d'en entendre l'Adagio.
4/10
(je ne mets pas une note trop basse car je ne serai pas fâché que d'autres préfèrent qualifier cette version plutôt que Rody ou Cobra)

RODY

Un live qui sonne très étroit, plat, presque mono, très bizarre.
Célesta presque trop proche, toute petite grosse caisse.
Tempi très vifs dans l'ensemble, mais un ou deux passages exagérément lents je trouve.
Une version pas foncièrement mauvaise, mais je n'en retire pas grand chose de particulier.
5/10

X-OR

Encore un live, très nerveux celui-là.
Toute petite imprécision sur les deux premières notes.
Ca sonne bien, mais très sec, notamment les timbales.
Piano un peu lointain. On entend un peu le public.
Je pense avoir une idée de la version dont il s'agit.
Les cordes sont très tendues, chauffées à blanc, presque cassantes.
Ce ne sera peut-être pas l'idéal dans l'Adagio mais ici ça l'est.
Le pianiste s'emmêle un peu à 7'03. (dans mon souvenir il fait pire dans le final si c'est la version à laquelle je pense)
Malgré les imperfections, aucun risque de s'ennuyer avec cette version!
9/10

Donc Musclor < Rody < Cobra < Jayce < X-Or

Je préfère clairement X-Or aux autres, mais je sens que Jayce est une excellente version qui pourrait me plaire encore davantage dans
le mouvement suivant.

.
Je donne 10 à Clémentine et 8 à Madame Pepperpote. Je sais, je n'avais qu'à augmenter le score de Clémentine pour les départager, mais une réécoute m'a convaincu de trancher de cette façon le noeud gordien. Clémentine a plus de cran, plus d'allant, plus d'urgence. Je reconnais à Pepperpote une très grande attention aux détails, et une exécution à couper le souffle. Objectivement, c'est plus 'intelligent'. Mais la musique l'est déjà - infiniment. Une interprétation qui s'attache plus aux sonorités au détriment du rythme, il me semble que c'est l'exemple de la loi des rendements décroissants dans Bartok. Et ça pourrait aller dans l'autre sens avec un autre compositeur.

Donc je fais mon coming out: pour moi le rythme du discours (incluant le naturel des glissandi), la franchise des attaques, l'angularité des interventions instrumentales sont des atouts redoutables   .

Bouba

Très bel enregistrement en public, bien aéré. L’orchestre est remarquable et somptueux et enregistré dans une salle avec beaucoup de réverbération. Un peu trop hélas, car beaucoup de détails passent à la trappe. Pour exemple, les mesures 310 à 338 sont noyées dans un brouillard hors propos. Bouba maîtrise pourtant bien son affaire et donne une lecture très ample, très « symphonique » de la partition, très axée sur la beauté des timbres. Mais on reste finalement sur une impression d’excès de confort. Tout cela est trop civilisé, ce que la lenteur excessive (7’59) ne fait qu’accentuer.

Inspecteur Gadget

Enfin un chef qui prend des risques et qui respecte quasiment la volonté du compositeur en matière de tempo (6’43 au lieu des 6’55). Gadget ose et c’est payant: son enthousiasme est vraiment communicatif. Et cela ne se fait pas au détriment de la maîtrise, autant du moins que la prise de son permet d’en juger! L’orchestre est précis et les variations de tempi sont bien observées, comme le poco accelerando à la mesure 446 ou le léger ralentissement à 510. Le problème ici, c’est l’enregistrement. La monophonie ne convient décidément pas à cette oeuvre. Outre le fait que beaucoup de détails capitaux passent à la trappe, l’alternance des deux groupes de cordes n’est pas du tout rendue. Il reste que c’est musicalement superlatif et que c’est, à mon sens, comme cela que ce mouvement doit être joué. Ce qui me conforte une nouvelle fois dans l’idée que Bartok savait ce qu’il faisait en demandant des tempi aussi rapides   .

Nicky Larson

Avec Nicky, on retrouve un tempo plus raisonnable, avec 7’34 au compteur. C’est beaucoup plus sage que Gadget, pour ne pas dire pépère. C’est très bien enregistré, de manière beaucoup plus précise et claire que dans les deux versions précédentes. On entend bien les glissandi aux timbales, comme par exemple à la mesure 338 Les variations de tempi sont bien observées. Mais la harpe se détache insuffisamment des cordes. L’orchestre, plus acide, est nettement moins opulent que dans Bouba. Les mesures 310 à 338 sont remarquablement détaillées. Mais, au total, c’est trop sage et pas vraiment enthousiasmant .

Tom Sawyer

Avec 7’37, Tom adopte un tempo raisonnable, sans être trop excessivement lent. L’enregistrement est remarquable de clarté et la lecture est rigoureuse et précise. On entend très bien les glissandi de timbales, par exemple à la mesure 185 et les modifications du tempo sont observées, comme à la mesure 242. L’interprétation est moins folle que celle de Gadget, mais elle est remarquable de précision et de légèreté. Les mesures 310 à 338 sont exemplaires. C’est très différent de Gadget mais enthousiasmant dans son genre. J’aime beaucoup   .

Wattoo Wattoo

Avec 7’31, on n’est pas trop loin des volontés du compositeur. L’enregistrement qui capte l’orchestre de près, avec peu de réverbération, est une nouvelle fois très clair et Wattoo est lui aussi précis dans sa lecture. Celle-ci se démarque par une étonnante légèreté de ton: tout est joué mezza voce. Les mesures 310 à 338 sont ici aussi très détaillées. L’interprétation ressemble finalement assez à celle de Tom Sawyer, à ceci près qu’on y entend encore plus de détails, mais aussi qu’elle uniformise hélas davantage les tempi. C’est dommage. Mais cette version très fine est bonne au total   .


En raison de la vétusté de la prise de son, l’inspecteur a vraisemblablement peu de chances en finale, mais j’aimerais néanmoins l’entendre dans les autres mouvements. Je vais donc la pousser, d’autant plus qu’elle est dans l’absolu la plus proche de mon idéal pour cette oeuvre. Je me surprends à rêver d’une telle version dans un enregistrement récent superlatif  ….

Inspecteur Gadget (10/10) > Tom Sawyer (9/10) > Wattoo Wattoo (8/10) > Bouba (7/10) > Nicky Larson (5/10)

Cobra - C'est bien enregistré, mais c'est pla-pla-plat. Manque dramatique, pas de dynamique. C'est assez fin mais rien de bien marquant, rien qui ne me retiennâââsse.

Jayce - Encore une belle qualité sonore, avec une prise de son plus proche. Plus enlevé, une belle variété d'atmosphères grâce à l'enregistrement qui fait ressortir avec clarté chaque instrument et qui maintient l'intérêt. Les tempos sont assez variés. Une version colorée et maîtrisée, qui manque juste de punch, de folie.

Musclor - Vieille galette. De la dynamique, c'est assez enlevé mais une sonorité étriquée qui applati considérablement l'ensemble J'ai à peine envie d'en finir l'écoute, je m'y ennuie, typiquement à partir de 7' je n'entends pas grand chose. La fin est un peu plus péchue.

Rody le petit Cid - Sonorité très lumineuse, avec une stéréo assez limitée. Le grand retour des timbales en plastique ! Un peu plus varié que Cobra mais ça reste assez plat. J'ai le sentiment que l'intérêt qui pourrait être suscité souffre plus du manque d'envergure sonore que de la vision du chef.

X-Or - Woh ! Dès le début ça vous attrape ! On est dans la salle. Juste devant l'orchestre (stéréo très large). Le chef est là. Il a quelque chose à dire ! Taisons-nous ! Quelle version revigorante ! Certes des défauts (piano faiblard, percussions pas toujours belles), mais ça déborde de vie ! Je ne lui mets pas 10 à cause d'une petite baisse de tension aux deux-tiers de l'oeuvre, je lui préférerais peut-être quand même Clémentine. Je note une étrangeté au piano à 7'03 (mauvaise note ? décalage avec le xylophone ?). Par contre j'adore les 10 secondes conservées après la fin de la musique, durant lesquelles ont entend le public tousser et les musiciens se réaccorder : encore une fois, on y est dans cette salle !

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COBRA = 3/10
JAYCE = 7/10
MUSCLOR = 2/10
RODY = 5/10
X-OR = 9/10

Albator : version tendue et joueuse à la fois - paradoxe seulement en apparence - mais au fil de l'écoute et par comparaison avec les autres, elle me paraît en fin de compte manquer de nervosité et de contrastes. Certes, les cordes sont virtuoses et chaleureuses, le chef sait accumuler les énergies pour mieux les libérer vers la fin.. on pourrait souhaiter cependant plus d'angulosité et des dialogues plus différenciés entre les différents groupes de cordes.

Capitaine Flam : coup de foudre ! C'est la version la plus vive du groupe, le son des cordes est incisif à souhait, il y a de l'humour ça et là (vers 1'02), l'ensemble est nerveux, fiévreux même (ouah ! quels pizzicatti !), tous les épisodes percussifs ont du relief et un grand sens de la diversité coloristique et ici le dialogue entre les deux groupes de cordes a la marque de l'évidence. On a l'impression d'un monde qui se fissure peu à peu tout en gardant l'esprit du jeu. Le final est un des plus marquants que j'aie pu entendre ces derniers temps !

Goldorak : un peu de souffle... et un orchestre un poil plus terne que chez ce bon Capitaine, mais le chef le relance en permanence, le piano est bien dans l'esprit de cette version qui s'impose comme un flux continu. La sonorité des percussions est variée, parfois lancinante (4'10), et le tempo assez sage n'entrave pas l'avancée, sauf dans le dernier tiers du mouvement (vers 5'-5'10) et, de fait, la fin n'a pas l'impact attendu. Cette interprétation a néanmoins un réel sens des atmosphères, notamment celui du torpide.

Judoboy : prise de son proche, mais curieuse, où les groupes instrumentaux semblent par moments changer de position... Cela dit, ça avance bien , les percussions ont un petit côté improvisé (vers 1'38) qui me me plaît bien, elles sont plus nettes que chez Goldorak et sont plus fondues au fur et à mesure que le passage médian se conclut (4'40). Il n'y a pas vraiment de baisse de tension, mais le chef semble construire toute son interprétation dans l'optique d'un final tranchant et péremptoire, peut-être au détriment du mystère que j'attendrais par endroits. Un bien bel ensemble toutefois.

Ulysse : tempo un peu plus lent que les trois précédents, mais on s'en rend à peine compte... sauf à l'entrée du piano, clairement "préparée" (désolé pour le jeu de mots tiré par les cordes   ). Les pizzicatti sont puissants et volontaristes (2'31), l'opposition des sections de cordes fonctionne bien, mais je trouve certains ralentissements de tempo trop marqués, notamment vers 3'20 où on perd en tension ce qu'on gagne à peine en netteté. Franchement, c'est bien, mais il y a encore mieux.

Classement :
Capitaine Flam : 10/10
Judoboy : 8/10
Goldorak : 7/10
Ulysse : 5/10
Albator : 3/10

MCPC, 2ème mouvement, Groupe C:

Tout d'abord, Mélo, où diable vas-tu chercher ces noms ? Je ne connais aucun de ces personnages. Où sont les Pieds nickelés (Croquignol, Filochard et Ribouldingue) ? Où sont Martin le Malin, Fil de fer et Boulard ? Félix et Spaghetti ? Jo, Zette et Jocko ? Les vrais classiques, quoi ? Allons, fieu !

Enfin, voici mes observations et mon classement sur ce groupe d'illustre inconnus:

- Cobra. D'emblée la prise de son et l'exécution semblent de très haut niveau. C'est tendu (les attaques), mais un brin 'récité'. Certainement un chef qui insiste sur l'exactitude de chaque  indication de la partition. Est-ce au détriment de la vie de l'ensemble ? Je ne crois pas, mais on flirte avec le scolaire. Temps: 7 mins 41 sec. Objectivement c'est un peu plus lent que la moyenne, mais c'est tellement ciselé que ça semble rapide. Je suis perplexe - donc non convaincu. Je note 6/10.

- Jayce. Dès le départ Jayce me semble un peu plus rapide, mais moins fin, moins attentif aux détails et d'une qualité inférieure au niveau de l'exécution. Je parle d'une impression assez subjective, mais après plus d'une douzaine d'écoutes (les différents groupes) l'intuition se nourrit de beaucoup de micro-faits. Les percussions sont assez agissantes. Ce sont les cordes qui sont à la traîne au niveau de la franchise des attaques et du 'pep' du mouvement dans son ensemble. Trop de legato? Pas assez d'amplitude dans la dynamique?  Temps: 7 mins 17 sec. Je note 2/10.

- Musclor. On revient à une interprétation 'clinique' ("clinical" en anglais = exact quant à la lettre, peu vivant quant à l'impression laissée). Le tempo d'entrée annonce une autre version de 7:30. Comme c'est prévisible, il ne reste qu'à écouter ce qui se passe entre les points A et Z. Ben, de la percussion, il y en a ! C'est au moins ça de pris. Piano et percussions 'percutent' à qui mieux mieux. Bon passage en pizz. Suit un bel épisode avec les timbales et la montée en spirale des cordes. J'aime bien. La récap et la coda (la dernière minute du mouvement) voient le tempo s'envoler et ça se termine rapidement. Temps: 7 mins 29sec. Je note 3/10

- Rody le petit Cid. "Rody, as-tu du coeur ? Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure !".  Qui vivra verra... Ça démarre rapidement. Pas exactement sur les chapeaux de roue, mais ça ne traîne pas. Les cordes labourent et lacèrent, les timbales pètent. La caisse claire (vers 1:30) se fait pour une fois bien entendre. Le seul problème que je décèle est un manque de densité et de poids dans ces cordes. Les attaques ça va, l'intensité est là, mais on dirait un orchestre de chambre - ou encore une phalange prise en public (? - ça se confirme plus loin), donc une certaine évaporation du poids sonore. Fugato (4:20 sq) de très belle facture. Piano, harpe et percussions très bien captés. Wow ! 7 mins 7 secondes. Le petit a du coeur au ventre. Mais il y a trop de bémols. Je donne 7/10.

- X-Or. Encore un 'live'. C'est très bien fait. Je saute dans le train dès le début. Tout se passe bien. Excellente mise en place. La prise des son ici est plus claire, plus près des cordes. Piano et percussions en bonne forme. Y a du muscle. Le passage en pizzicati avec la harpe est plus lent (que dit la partition ici ?), puis ça reprend du tonus. Très belle montée des cordes basses aux altos et violons ( la spirale ascendante). C'est bien affirmé. Encore une fois les timbales s'affirment lorsqu'il le faut. Tout cela est bel et bon, mais il y a trop "d'épisodes", de "moments" pour que ça fasse un tout cohérent. Le fameux arc bartokien est ici par trop haché. Temps: 7 mins 34 sec. Je note 5/10.

Dans l'ensemble, un groupe pas très convaincu, ni convaincant.

Classement: Jayce < Musclor < Cobra < X-Or < Rody. Mais je serais très fâché si les 6 et 7 de X-Or et Rody avaient le même  poids au classement que les 9 et 10 que j'ai donnés dans d'autres groupes   .

CANDY : Prise de son moderne, les cordes sont soyeuses, les timbales un poil trop rondes. La mise en place est parfaite, les détails ciselés, on entend tout. Très belle intégration des percus, c'est superbe. Les accentuations sont marquées, mais... ça manque quand même de fougue. On ne s'ennuie pas, non. Mais avec plus de vigueur (voire d'humour), Candy aurait été parfaite. 8/10

CLEMENTINE : La version qui déboite. Elle n'est pas si rapide que ça (7:22), mais là, on a du drâme, de l'engagement ! Forte présence sonore avec une stéréo assez tranchée. Techniquement, Clémentine tient la route tout du long, c'est excellent. 10/10

HEIDI : C'est fadasse... Parfois trop lent, Heidi manque de motivation. Quel ennui ! 3/10

LADY OSCAR : Le son mono est acide et les basses dépourvues d'assise. La mise en place est perfectible par endroits. Lady Oscar flotte parfois dans les pizz, on y trouve des passages à vide. Le piano se retrouve trop en retrait, les percus sont mooolllles. Cette version est relativement inoffensive. 2/10

MADAME PEPPERPOTE : C'est la plus rapide de ces cinq versions. Enregistrement mono correct. Quelques fluctuations de tempo m'ont fait hausser le sourcil : accélération subite, puis ralentissement (vers le début). Quelques éclats de colère. Je ne suis pas fan de ce traitement qui manque d'homogénéité à mon goût. Mis à part cela, c'est bien, même si Madame Pepperpote n'a pas réussi à soulever mon enthousiasme. 6/10

Au final :

Clémentine 10 > Candy 8 > Pepperpote 6 > Heidi 3 > Lady Oscar 2

Difficile car aucune version ne m'a parue indigente. A noter que les versions live se défendent vraiment bien. Dans l'ordre de la meilleure à la moins bonne.

X-or: Version survoltée, il y a bien sûr la prise de son tres proche, la grosse caisse a fond les ballons, mais surtout un orchestre qu'on sent chauffé à blanc. De la précision et un brin de folie, il ne m'en faut pas plus. Étrange, on entend pas le piano au tout début: je sanctionne? Oh que non! 10/10 rock'n roll

Jayce: une tres belle version. Fine et équilibrée, traversée par une douce ivresse. 8/10

Rody : un peu timide malgré le rythme vif, mais je ne trouve pas grand chose à reprocher. Une lecture poétique et légère. C'est surtout la prise de son qui empêche de se laisser complètement emporter. 7/10

Musclor: plutot enlevé malgré la réverbération. Piano un peu mollasson au moment où il doit relancer. Manque de légèreté par endroits, le final est tres bon cependant. 5/10

Cobra: dans ce groupe d'excellent niveau, c'est la version qui m'a parue la moins entraînante. Pourtant c'est bien en place, mais cela manque vraiment de folie. 4/10

Albator

Avec 7’35, Albator prend son temps mais la lenteur n’est pas exagérée et il arrive à rendre la totalité du mouvement assez vivante. L’enregistrement aéré, avec une légère réverbération, est bon de même que l’orchestre, plutôt luxueux et ample, mais capté de loin. L’équilibre des groupes instrumentaux est bon et le chef  honore les contrastes de tempo. Le fugato des mesures 310 à 338 est parfait: on entend tout. Au total, il s’agit d’une version remarquablement maîtrisée, luxueuse sans être routinière. Mais c’est aussi un tantinet trop civilisé: les musiciens ne risquent pas vraiment leur peau … J’aime néanmoins    .

Capitaine Flam

Ici l’orchestre, avec des cordes plus acides, est capté de beaucoup plus près et a beaucoup plus d’impact. Ce qui n’est pas pour me déplaire. En outre avec 7’03, le capitaine est quasiment dans le minutage demandé par Bartok (6’55): cela ne traine pas et les musiciens prennent davantage de risques. Cela commence pourtant bizarrement, avec une entrée assez molle, mais très vite le chef accélère le tempo et discipline ses musiciens. On sent malgré tout un orchestre sur la brèche et, çà et là, les attaques sont un peu floues. Le fugato des mesures 310 à 338 est excellent: on y entend parfaitement les timbales. Mais surtout, l’ensemble déborde de vie et de bonne humeur. Il y a là une joie communicative qui emporte tout sur son passage. J’achète   .

Goldorak

Version très bien mise en place mais enregistrée de loin, ce qui nuit beaucoup à l’impact de l’orchestre. Goldorak, avec ses 7’29, ne prend en outre pas beaucoup de risques. Tout cela est terriblement sage et sérieux sans que l’on sente jamais aucune implication vitale des musiciens. Les contrastes de tempo ne sont pas honorés et  le fugato des mesures 310 à 338 est brouillon et raté. Au total, tout cela est un peu ennuyeux. Pour moi, très clairement la moins bonne version du groupe   .

Judoboy

Avec 7’14, Judoboy nous offre une version nettement plus rapide, précise et nerveuse que Goldorak. La prise de son est un peu trop réverbérée mais sans que cela soit rédhibitoire. L’orchestre est excellent et montre une grande maîtrise du sujet. Le fugato des mesures 310 à 338 est excellent mais les contrastes de tempo sont, dans l’ensemble, hélas insuffisants. Il reste que tout cela est joué avec une légèreté remarquable et une suprême élégance. C’est vraiment très bon, remarquable même. J’aime beaucoup   .

Ulysse 31

Avec 7’33, Ulysse revient à un tempo plus modéré, mais sans que cela devienne trop lent. L’orchestre est capté de très près, sans grande réverbération, avec des timbales fort en avant. Il est d’autant plus paradoxal qu’on les entende très mal dans le fugato des mesures 310 à 338 !!!  C’est dommage. Par contre, Ulysse est cette fois sensible aux variations du tempo. Et la conclusion du mouvement, des mesures 490 à 520 est tout à fait remarquable par sa fermeté. Encore une bonne version   .

Il n’y a qu’une version que je n’aime pas et que je vais pousser vers la sortie, même si elle ne démérite pas fondamentalement. Pour le reste, je vais mettre le capitaine en première place.

Caaaapitaine Flam tu n’es paaaaaas ….
De notre galaxiiiiiiiiiiie ….

Ce n’est pas non plus de ma génération, mais j’ai une soeur qui m’a tanné les oreilles avec cette chanson durant une partie de ma jeunesse   .

Capitaine Flam (9/10) > Judoboy (8/10) > Albator (7/10) > Ulysse 31 (6/10) > Goldorak (1/10)

ALBATOR
La prise de son n'est pas récente. La stéréo est un peu exagérée et artificielle entre les deux groupes d’orchestre mais le résultat est très lisible. Beaucoup de caractère dans cette version, qu’on souhaiterait encore un peu plus sauvage.  8/10 (2è)

CAPITAINE FLAM
Des cordes denses et de belles percussions, en revanche le piano est un peu trop discret (duo avec le xylo à la fin). La prise de son est lumineuse, l’orchestre virtuose, mais la vitesse ne suffit pas à donner l’énergie voulue; elle est au détriment de l’accentuation. C’est impressionnant mais trop expéditif et je n’aime pas la façon dont le ralenti de la conclusion est mené. 7/10 (3è)

GOLDORAK
Cette version ne m'a pas convaincu. Hormis les timbres du piano et des timbales qui ne sont pas très agréables, il n'y a rien de franchement rédhibitoire mais ça tourne à vide. 5/10 (5è)

JUDOBOY
Ici tempo plutôt rapide et caractère font plutôt bon ménage, mais les timbres de l’orchestre ne sont pas très heureux. Les cordes sont un peu creuses, les timbales trop sèches. La prise de son trop réverbérée défavorise le piano dont certaines lignes ne ressortent pas. 6/10 (4è)

ULYSSE 31
Belles cordes, racées, à la fois belles et un peu rustiques. Après l’introduction c’est très dansant. Bel équilibre entre un piano bien présent et les percussions. Sur les scansions c’est très « groovy », et le final est survolté. J’aime beaucoup. 9/10 (1ère)

Mes deux versions préférées sont celles dont la durée est la plus longue. Comme quoi ici caractère ne veut pas forcément dire tempo d’enfer.

BOUBA : Le son est bon avec une stéréo correctement différenciée. Le jeu entre les deux côtés est réussi avec en plus un bel équilibre cordes/percus. En revanche, le piano manque de pèche. Plus grave : c'est trop leennnnt, surtout le fugato ! 5/10

INSPECTEUR GADGET : Très rapide, l'inspecteur décoiffe. Le son mono est assez ingrat, ce qui handicape nettement cette version. Mais c'est un plaisir de découvrir ce mouvement avec un tel tempo. C'est contrôlé, l'orchestre suit le rythme. Le fugato est énorme, un vrai tourbillon. A noter un ralentissement étrange sur la fin... Quel dommage pour le son, je ne sais pas s'il existe un enregistrement moderne d'une interprétation de ce type... 6/10

NICKY LARSON : Prise de son très aérée, pas mal d'espace entre les pupitres. Malheureusement, les timbres sont peu naturels. C'est une version très contrastée, bien acérée (surtout à la fin de certaines phrases). Peut-être est-ce trop criard parfois ? Le piano et le xylophone sont trop mis en avant, c'est assez désagréable. En tout cas, il y a de l'esprit. 7/10

TOM SAWYER : Le son est superbe. Tom est léger, agile et joueur. L'équilibre entre les pupitres est impeccable, les voix se répondent parfaitement entre la droite et la gauche. Beaucoup d'esprit et de naturel, les quelques variations de tempo sont très bien vues. C'est excellent ! 10/10

WATTOO WATTOO : Son moderne, très propre. On entend beaucoup de détails (la harpe, notamment). Ca manque d'esprit et de jeu, comparé à Tom. Wattoo est très bien réalisée, peut-être un peu trop "droit"... Non, c'est quand même vachement bien ! 8/10

Bilan : TOM SAWYER 10 > WATTOO WATTOO 8 > NICKY LARSON 7 > INSPECTEUR GADGET 6 > BOUBA 5