Lectures (5)

Cololi a écrit:

J'ai un peu écouté Boucheron. J'avoue ne pas avoir été passionné

Cololi a écrit:

J'ai écouté un peu les cours de Rosanvallon ... mais j'ai arrêté ... car sa position personnelle politique (que je préfère éviter de qualifier) biaise tout ... même la vie très morne qu'il donne à son discours.

Ah, ça, toute question d'options politiques mises à part, je ne t'aurais certes pas recommandé de l'écouter! (en effet, c'est très morne), ni même de le lire - c'est assez typique d'une certaine vision «IEP» de l'histoire à laquelle j'ai beaucoup de mal à adhérer, ne serait-ce que méthodologiquement. (D'ailleurs, c'est plutôt là que je vois le biais: dans le discours synthétique-inductif et le peu de goût pour le «grain des archives».)

Benedictus a écrit:

une certaine vision «IEP» de l'histoire

IEP = Institut d'Études Politiques (Sciences Po', quoi.)

d'accord!

Benedictus a écrit:

Cololi a écrit:

J'ai un peu écouté Boucheron. J'avoue ne pas avoir été passionné

Cololi a écrit:

J'ai écouté un peu les cours de Rosanvallon ... mais j'ai arrêté ... car sa position personnelle politique (que je préfère éviter de qualifier) biaise tout ... même la vie très morne qu'il donne à son discours.

Ah, ça, toute question d'options politiques mises à part, je ne t'aurais certes pas recommandé de l'écouter! (en effet, c'est très morne), ni même de le lire - c'est assez typique d'une certaine vision «IEP» de l'histoire à laquelle j'ai beaucoup de mal à adhérer, ne serait-ce que méthodologiquement. (D'ailleurs, c'est plutôt là que je vois le biais: dans le discours synthétique-inductif et le peu de goût pour le «grain des archives».)

Pour ma part c'est le côté CFDT/rocardien ... bref quand la gauche devient de droite
Sur la "méthode" ... j'avoue détester ce mot appliqué à l'histoire. Comme le faisait observer Veyne, l'historien utilise en quelque sorte uniquement son bon sens.

DavidLeMarrec a écrit:

Cololi a écrit:

Cette assertion, ne méritait pas tant de sérieux

C'est juste manière de causer… Il n'y a pas de meilleur roman, de toute façon, ça n'a pas de sens. (Et puis vu qu'Anatole France et Suzanne Collins figurent au sommet de l'art du roman pour moi, je ne vais pas aller jouer à l'arbitre des élégances…)

Vu tout ce que tu as déjà lu, je me demandais ce qui te faisait pencher particulièrement pour ce Balzac-là. Vu que tu as des exigences beaucoup plus macrostructurelles que moi – de jolis vers, de bonnes blagues, ça me suffit, toi il te faut de quoi te nourrir politiquement, de quoi te donner le vertige aussi…

Citation :

Ce n'est pas tant la récurrence de certains personnages ... mais l'impression d'unité ... et la capacité hors du commun à peindre son temps. A tel point qu'on a l'impression d'être très familier de ce monde ...

C'est beaucoup plus clair maintenant, merci. (Et c'est très vrai.)

J'en profite pour rebondir. Je suis en train de regarder les bonus du coffret de Out 1 de Rivette, film dans lequel "L'Histoire des Treize" de Balzac (en réalité comme Rohmer l'explique lui-même dans le film c'est une collection de 3 nouvelles, avec une préface générale) jouent un rôle central dans le scénario.
Et bien Rivette avoue que même à l'époque d'Out1 (1971), il n'était pas du tout balzacien, et que même ... ça l'emmerdait poliment. C'est devant l'insistance de Rohmer (comme quoi Rohmer ce n'est pas que le mal ), qu'il a fini par avoir le virus de Balzac ... au point de considérer justement par cet aspect "monde" de son œuvre, que c'est le plus grand en littérature française ... et le seul qui puisse être comparé à un Shakespeare, un Dante, un Cervantès (les 3 exemples sont de Rivette).
Donc, oui, tout le pouvoir d'attraction balzacien est bien là.

l'Utopie, Thomas More, très intéressant du coup je pense enchainer avec La République de Platon que je n'ai jamais lu non plus.

The Canterbury Tales, Geoffrey Chaucer
je viens juste de commencer et j'aime beaucoup, la présentation successive des pèlerins est vraiment très drôle!

Julio Cortazar : La Porte Condamnée        1956

 +
Mention spéciale pour la dernière nouvelle :  .

Une merveille.

Parsifal a écrit:

The Canterbury Tales, Geoffrey Chaucer
je viens juste  de commencer et j'aime beaucoup, la présentation successive des pèlerins est vraiment très drôle!

Je pense que tu vas aimer. C'est un de mes livres indispensables, un Decameron anglais donc meilleur .

Cololi a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Une merveille.

En effet, un joyau marmoréen que j'ai infiniment plus apprécié à ma seconde lecture l'année dernière qu'à la première vers 2005.

Bonne lecture.

Merci. Je vous dirai quand j'aurai avancé

Cello a écrit:

Parsifal a écrit:

The Canterbury Tales, Geoffrey Chaucer
je viens juste  de commencer et j'aime beaucoup, la présentation successive des pèlerins est vraiment très drôle!

Je pense que tu vas aimer. C'est un de mes livres indispensables, un Decameron anglais donc meilleur .

je ne peux qu'approuver cette vérité fondamentale

Déçu par Cent ans de solitude de Garcia Marquez. Vraiment pas à la hauteur de sa réputation.

Je me lance dans l'Autobiographie de John Cowper Powys.

Gilles Deleuze : Foucault        1986


Bon, du coup :

Michel Foucault : Surveiller et Punir        1975

Un livre passionnant, mais un peu difficile.

arnaud bellemontagne a écrit:

Un livre passionnant, mais un peu difficile.

Bah ça reste Deleuze, quoi. 
Mais tu penses qu'il est judicieux de le lire en guise d'introduction à Foucault ou alors, faut-il se plonger sérieusement dans Foucault avant de le lire ?

Je pense qu'il vaut mieux au préalable être familier des notions foucaldiennes.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je pense qu'il vaut mieux au préalable être familier des notions foucaldiennes.  

Bon, je pense que je vais me réorienter vers Surveiller et Punir, alors.

C'est sans doute son livre le plus accessible.

Bel hommage à Perec de la part de Raphael Enthoven :

http://www.europe1.fr/emissions/la-morale-de-linfo/il-na-fallu-quun-an-au-plus-pour-quun-incognito-fit-son-apparition-3324689

arnaud bellemontagne a écrit:

Bel hommage à Perec de la part de Raphael Enthoven :

http://www.europe1.fr/emissions/la-morale-de-linfo/il-na-fallu-quun-an-au-plus-pour-quun-incognito-fit-son-apparition-3324689

pff...

Quoi encore?

rien.

Tu n'aime pas Perec? ou c'est Enthoven?

Relu aujourd'hui Racines d'Alex Haley. Cet auteur noir américain retrace la lignée de sa famille depuis la capture de son ancêtre gambien emmené aux Etats Unis d'Amérique pour y être esclave, jusque dans les années 1960. "Toby" a transmis sa culture mandingue à sa fille; culture qui s'est ensuite transmise de génération en génération jusqu'à l'auteur du livre. C'est un livre à la fois poignant, qui peut rester insensible à la souffrance des esclaves?, et très intéressant car il montre les us et coutumes d'une tribu gambienne (les mandingues) qui se mélange en fin de compte à la culture noire amériaine (naissance du blues et des gospels dont Haley parle en filigrane pendant tout le récit "américain") à travers la douleur d'un rapt sauvage et cruel.

Dans la commande que j'avais faite j'ai aussi reçu un livre du professeur Régis Dutheil et de Brigitte Dutheil intitulé L'homme superlumineux. C'est là un livre qui "mélange" science et philosophie. Il nous avait été recommandé ("nous" étant une classe de terminale) par notre professeur de philo après un cours sur la notion d'ambivalence. La seconde partie de ce bouquin traite de la NDE (Near Death Experience) ou expérience aux frontières de la mort et aussi des expériences de personnes qui ont par accident croisé la route de fantômes ou qui avaient le souvenir de vie antérieures. Les histoires qu'ils racontent font parfois froid dans le dos

Parsifal a écrit:

Tu n'aime pas Perec? ou c'est Enthoven?

Je parie sur la réduction de Perec à La Disparition, dans le titre.

Milan Kundera
* L'art du roman (essai)
folio, 1995

Quelques pages sont consacrées à la musique.
Dans un chapitre, Kundera explique à Christian Salmon sa démarche de romancier.
On parle de contrepoint romanesque.

Ivan Tourgueniev
* Apparitions (trad. Prosper Mérimée)
Coll. Mille et une nuits (63 pages, 1994)



Une nouvelle fantastique empreinte d'un pessimisme sombre.

Ravélavélo a écrit:

Milan Kundera
* L'art du roman (essai)
folio, 1995

Quelques pages sont consacrées à la musique.
Dans un chapitre, Kundera explique à Christian Salmon sa démarche de romancier.
On parle de contrepoint romanesque.

Les pages consacrées à la musique (c'est encore plus vrai dans Les Testaments trahis) m'ont assez impatienté, je dois dire : on sent le mélomane sincère, mais il essaie d'habiller de grandes théories ce qui ne sont que des intuitions superficielles fondées sur une fréquentation manifestement parcellaire du répertoire. Bref, du bricolage pour de la conversation que je serais ravi de tenir avec un pote, mais qui me paraît un peu court pour un livre vendu dans le commerce, encore plus s'il veut éclairer des choses qu'il semble ne pas trop maîtriser. (J'ai déjà cité l'exemple où il se scandalise que Bernstein ne respecte par les rythmes écrits dans le Sacre du Printemps – Milan découvre le rubato, et ça ressemble un peu trop aux enfants qui voient leur premier Picasso.)

Sur la partie plus littéraire, il est évidemment plus à son aise, sans que ce soit vertigineux non plus. Certains points de vue sont sympathiques.

Je ne suis de toute façon pas très impressionné par les exégètes littéraires en général (je trouve que cette forme qui prétend à une certaine scientificité manque souvent de fond comme de rigueur…), mais Kundera me paraît davantage proposer une introduction décontractée qu'un véritable savoir, en fin de compte.

(C'est évidemment juste mon opinion, je ne voudrais pas faire à la critique littéraire ce qu'il fait à la direction d'orchestre, jouer les arbitres des élégances alors qu'il découvre simplement l'eau chaude.)

DavidLeMarrec a écrit:

Ravélavélo a écrit:

Milan Kundera
* L'art du roman (essai)
folio, 1995

Quelques pages sont consacrées à la musique.
Dans un chapitre, Kundera explique à Christian Salmon sa démarche de romancier.
On parle de contrepoint romanesque.

Les pages consacrées à la musique (c'est encore plus vrai dans Les Testaments trahis) m'ont assez impatienté, je dois dire : on sent le mélomane sincère, mais il essaie d'habiller de grandes théories ce qui ne sont que des intuitions superficielles fondées sur une fréquentation manifestement parcellaire du répertoire. Bref, du bricolage pour de la conversation que je serais ravi de tenir avec un pote, mais qui me paraît un peu court pour un livre vendu dans le commerce, encore plus s'il veut éclairer des choses qu'il semble ne pas trop maîtriser. (J'ai déjà cité l'exemple où il se scandalise que Bernstein ne respecte par les rythmes écrits dans le Sacre du Printemps – Milan découvre le rubato, et ça ressemble un peu trop aux enfants qui voient leur premier Picasso.)

Sur la partie plus littéraire, il est évidemment plus à son aise, sans que ce soit vertigineux non plus. Certains points de vue sont sympathiques.

Je ne suis de toute façon pas très impressionné par les exégètes littéraires en général (je trouve que cette forme qui prétend à une certaine scientificité manque souvent de fond comme de rigueur…), mais Kundera me paraît davantage proposer une introduction décontractée qu'un véritable savoir, en fin de compte.

(C'est évidemment juste mon opinion, je ne voudrais pas faire à la critique littéraire ce qu'il fait à la direction d'orchestre, jouer les arbitres des élégances alors qu'il découvre simplement l'eau chaude.)

C'est un essai sous forme d'entretien.
Plus ardu qu'un roman.
J'étais un peu déçu en constatant cela, je trouve que sa fantaisie s'épanouit davantage dans ses romans. Mais le fait qu'il parle de musique vient sauver ma mise.
Quelques unes de ses observations sont intéressantes: j'aime quand il parle de la Sonate de Chopin (celle avec la Marche funèbre). Il parle du quatrième mouvement comme d'un mouvement étrange.
Je lis ça et j'ai le goût d'écouter Chopin.
La musique a joué un grand rôle dans sa vie (on s'en doute bien), elle comptait plus que la littérature pour lui jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans.
Le passage sur le Quatuor op.131 (le Quatorzième en ut dièse mineur) de Beethoven est remarquable.

Eco se laisse parfois aller à une démonstration d'érudition un peu ostentatoire (longues listes de créatures fantastiques ou d'objets spécialisés) mais c'est quand même fort agréable à lire, palpitant et bourré de détails fascinants en particulier sur les courants intellectuels et religieux de l'époque et, évidemment, la sémiotique. Et ça m'a donné envie de me repencher sur l'art médiéval.

Il faudra que je lise un jour !
Mais ... oui ... les débats internes à l'Eglise au Moyen Âge peuvent être passionnants ... quand il ne s'agit pas de disserter sur le sexe des anges (je veux dire les débats sur les subtilités de la théologie ... dont ... on se contrefou pas mal ) ... mais quand il s'agit bien plus de philosophie (par exemple, pour les clercs, se placer face à Platon ou Aristote ... accepter ou combattre la part subversive que peut prendre le message originel du christianisme ... prendre le message comme un idéaliste ... ou s'en servir pour créer une institution).

Cello a écrit:

Eco se laisse parfois aller à une démonstration d'érudition un peu ostentatoire (longues listes de créatures fantastiques ou d'objets spécialisés) mais c'est quand même fort agréable à lire, palpitant et bourré de détails fascinants en particulier sur les courants intellectuels et religieux de l'époque et, évidemment, la sémiotique. Et ça m'a donné envie de me repencher sur l'art médiéval.

Oui, il a carrément créé un genre avec ce livre.

arnaud bellemontagne a écrit:

Cello a écrit:

Eco se laisse parfois aller à une démonstration d'érudition un peu ostentatoire (longues listes de créatures fantastiques ou d'objets spécialisés) mais c'est quand même fort agréable à lire, palpitant et bourré de détails fascinants en particulier sur les courants intellectuels et religieux de l'époque et, évidemment, la sémiotique. Et ça m'a donné envie de me repencher sur l'art médiéval.

Oui, il a carrément créé un genre avec ce livre.

Et ce genre pourrait être le polar médiéval.
Il y a aussi d'excellentes émissions radiophoniques qui apportent des précisions sur ce roman.
Le film aussi est à voir.

D'ailleurs, est-ce cette traduction qu'il faut acheter ?

Cololi a écrit:

D'ailleurs, est-ce cette traduction qu'il faut acheter ?

Oui, j'ai le livre dans mes mains, traduit en français en 1982 par Jean-Noël Schifano.

Cololi a écrit:

D'ailleurs, est-ce cette traduction qu'il faut acheter ?

Non, il faut le lire en italien

Sinon:

Ravélavélo a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Cello a écrit:

Eco se laisse parfois aller à une démonstration d'érudition un peu ostentatoire (longues listes de créatures fantastiques ou d'objets spécialisés) mais c'est quand même fort agréable à lire, palpitant et bourré de détails fascinants en particulier sur les courants intellectuels et religieux de l'époque et, évidemment, la sémiotique. Et ça m'a donné envie de me repencher sur l'art médiéval.

Oui, il a carrément créé un genre avec ce livre.

Et ce genre pourrait être le polar médiéval.
Il y a aussi d'excellentes émissions radiophoniques qui apportent des  précisions sur ce roman.
Le film aussi est à voir.

Oui, un film magnifique d'Annaud avec des compositions superbes de Sean Connery et de Michael Lonsdale.

arnaud bellemontagne a écrit:

Ravélavélo a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Cello a écrit:

Eco se laisse parfois aller à une démonstration d'érudition un peu ostentatoire (longues listes de créatures fantastiques ou d'objets spécialisés) mais c'est quand même fort agréable à lire, palpitant et bourré de détails fascinants en particulier sur les courants intellectuels et religieux de l'époque et, évidemment, la sémiotique. Et ça m'a donné envie de me repencher sur l'art médiéval.

Oui, il a carrément créé un genre avec ce livre.

Et ce genre pourrait être le polar médiéval.
Il y a aussi d'excellentes émissions radiophoniques qui apportent des  précisions sur ce roman.
Le film aussi est à voir.

Oui, un film magnifique d'Annaud avec des compositions superbes de Sean Connery et de Michael Lonsdale.

Pour l'émission radio, au moins une, sur le site de la Radio Suisse, ils parlent surtout du film comme d'un palimpseste, voilà le principal intérêt et l'auteur était d'accord; cela peut compenser pour les longueurs qu'on peut reprocher au livre.

Spoiler:

Jacques Roubaud, 'le grand incendie de Londres'. Après avoir lu le journal d'Alix Cléo Roubaud (et plein de recueils de Jacques).

Rendez-vous à Positano, Goliarda Sapienza.

Antoine de Saint-Exupéry
* Citadelle



Ce livre inachevé fut publié à titre posthume en 1948.

Baroque.

Ca fait envie!

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Retour à la comédie humaine.

Balzac: César Birotteau

arnaud bellemontagne a écrit:

Retour à la comédie humaine.  

Balzac: César Birotteau

Une mini-série télévisée existe de cet excellent roman balzacien.

Rav-phaël a écrit:

Soirée(s) de pur plaisir :
un certain opéra de Jean Cras en fond sonore,
un certain tableau de Gustav Moreau comme décor,
le tout lié par ceci :



Trio divin    !

Et belle traduction de Jacques Ancet, pour ne rien gâcher.