Lectures (5)

DavidLeMarrec a écrit:

Considérant la subtilité relative d'Hugo sur les questions morales, je crois que ça recoupe tout simplement l'idéal d'innocence est de pureté : elle a tout enduré, et pourtant, elle reste tendre et aimante. Mais c'est vrai que sa substance est minime, souffrances mises à part.

Oui, Hugo reste un peu victime des stéréotypes chrétiens de la sainteté: leur version séculière tombe vite dans la gentillesse godiche.

(En fait, un orthodoxe ex-athée méchant était sans doute mieux armé qu'un déiste ex-catho gentil pour questionner la dimension neuneu de la sainteté: le prince Mychkine, c'est autre chose que Cosette...)

Le problème de Cosette n'est pas tellement qu'elle est un idéal d'innocence et de pureté, en fait elle n'est même pas ça puisqu'elle n'est pas une sainte justement, les saints sont Myriel et Jean Valjean (et ils sont autrement plus marquant).
Non vraiment c'est juste un personnage médiocre, peut être parce que Hugo l'a faite trop gentille en voulant coller a cette image stéréotypée de la pureté féminine, mais vu comme son ingratitude est exploitée à la fin du roman (avant la rédemption final) je pense quand même que le côté décevant du personnage a du être un minimum pensé par Hugo.

L'image de la pureté, sainteté féminine c'est Déa dans l'Homme qui Rit, et si le personnage est tout aussi unidimensionnelle que Cosette. La pureté est tellement poussé a l’extrême que le personnage prend une stature inhumaine aussi mémorable (dans un style différent) que celle de Jean Valjean. Si le personnage n'est pas d'une complexité fascinante on ne peut pas sérieusement le réduire a de la gentillesse un peu godine.

Morloch a écrit:

Il faudra voir dans Les Misérables II, le retour...

Ça existe, bien sûr. (et Javert ressuscite)

j'avais vu ça!
c'est honnête ou a fuir?

Jamais franchi le pas : je vois mal comment ça pourrait survivre face à l'original… ça fait un peu pillard. Il faudrait que j'aille l'ouvrir en bibliothèque pour voir.

Dans le même temps, vu le statut de l'œuvre, il n'est que justice qu'on puisse faire des fanfictions, et les velléités de procès des descendants Hugo m'avaient paru hors de propos.

Il faut juste, quand on se fait publier, être suffisamment bon pour ne pas paraître tout à fait ridicule.

Oui de toute évidence ça ne peut pas valoir l'original (en tout cas c'est trés improbable) mais ça pourrait tout a fait être une lecture récréative sympathique pour aprés midi pluvieuse.

Les descendants de Hugo avait aussi tenté un procès lors de la sortie du Bossu de Notre Dame de Disney, bien d'accord pour dire que c'est ridicule.

C'est d'ailleurs grâce à eux que j'ai entendu parler du livre ! Je suppose qu'ils ont pris exemple sur la jurisprudence des héritiers d'Homère qui avaient attaqué Maciste contre Circé.

Enfin, je vois bien leur motivation (les gens vont regarder l'adaptation et croire que l'intrigue contient des choses qu'elle ne contient pas), mais quand une œuvre atteint ce statut d'emblème, on ne peut plus s'élever contre ça, Hugo appartient à tout le monde.

Il y aurait un dessin animé à base de Mallarmé, on pourrait discuter.

DavidLeMarrec a écrit:

Il y aurait un dessin animé à base de Mallarmé, on pourrait discuter.

cela dit vu que ce serait probablement une petite production underground et le snobisme étant ce qu'il est ça passerait sans doute trés bien.

le plus drôle dans les attaques lancées par la famille Hugo (une partie seulement en plus) c'est que les scénaristes Disney ont pas mal repris des précédentes adaptations américaines du roman, au fond ce qui était visé c'était Disney et l'image qu'on a de Disney.

j'aurais peut-être été comme vous et dénigré gratuitement (et même en argumentant un peu) le pauvre Hugo il y a encore peu de temps, mais je suis plus sur la ligne d'arnaud bellemontagne après cette lecture, ce livre est génial par son projet et par son contenu,

j'enchaîne là-dessus



dans lequel Cosette n’apparaît pas (enfin je dis cela si ça se trouve elle surgit au coin d'une page, déjà qu'il doit y avoir Neville Chamberlain qui sur le plan intellectuel est à peu près équivalent   )

Morloch a écrit:

j'aurais peut-être été comme vous et dénigré gratuitement (et même en argumentant un peu) le pauvre Hugo il y a encore peu de temps, mais je suis plus sur la ligne d'arnaud bellemontagne après cette lecture, ce livre est génial par son projet et par son contenu,

j'enchaîne là-dessus



dans lequel Cosette n’apparaît pas (enfin je dis cela si ça se trouve elle surgit au coin d'une page, déjà qu'il doit y avoir Neville Chamberlain qui sur le plan intellectuel est à peu près équivalent   )

C'est très injuste pour Chamberlain quand même

Sinon moi je ne dénigre surement pas Hugo dont je goute le génie aussi bien dans le roman, que dans le théâtre et dans la poésie (et le dessin). Les Misérables est un chef d’œuvre. N'écoute pas David il a juste été déçu de ne pas retrouver Susan Boyle dans le roman!

DavidLeMarrec a écrit:

Il y aurait un dessin animé à base de Mallarmé, on pourrait discuter.

Je suis prêt à payer pour voir ça!

Morloch a écrit:

j'aurais peut-être été comme vous et dénigré gratuitement (et même en argumentant un peu) le pauvre Hugo il y a encore peu de temps, mais je suis plus sur la ligne d'arnaud bellemontagne après cette lecture, ce livre est génial par son projet et par son contenu,

Pour défendre Hugo côté personnages, je trouve que la création de Gillenormand est une immense réussite. Peut être le personnage le plus attachant du livre.

arnaud bellemontagne a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Il y aurait un dessin animé à base de Mallarmé, on pourrait discuter.

Je suis prêt à payer pour voir ça!  

Vu le côté un peu licencieux du sujet, je verrais bien ça pour L'Après-Midi d'un faune:

(Et Debussy réarrangé par Scott Bradley, ça fait méchamment envie.)

arnaud bellemontagne a écrit:

Pour défendre Hugo côté personnages, je trouve que la création de Gillenormand est une immense réussite. Peut être le personnage le plus attachant du livre.

je ne sais pas si c'est le plus attachant mais clairement c'est un personnage magnifique!
mais bon des personnages fantastiques il y en a foison dans Les misérables!

Emeryck a écrit:

Witold Gombrowicz : Cosmos        1965

Nathalie Sarraute : Le Silence        1967

Bonjour !
J'ai la traduction d'Hypérion d'Hölderlin par Jaccottet mais j'aimerais me procurer une version bilingue.
Est-ce que quelqu'un connaît / conseille la traduction par Joseph Delage aux éditions Ressouvenances ? Ou une autre version bilingue, je suis preneur aussi...
Merci par avance !

Désolé, je ne connais pas L'Hypérion d'Hölderlin.

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Fini le Cousin Pons.

Un roman assez terrible, qui donne presque envie de maudire le genre humain.  
Un grand Balzac.  

Je passe à Zadig.  

pour Hölderlin, aucune idée...

Hop fini les aventures de Churchill et de sa bouteille de Whisky

je passe à ceci:

arnaud bellemontagne a écrit:

Désolé, je ne connais pas L'Hypérion d'Hölderlin.

Morloch a écrit:

pour Hölderlin, aucune idée...

merci quand même !

Jacques Dupin : L'Éboulement         1977

 +
Déçu.

François Bon
* Rolling Stones



Plusieurs pages en relecture de cette excellente et volumineuse biographie.

Le livre de chevet d'Arnaud... ( )

Ah oui, vraiment!

Repris ce soir Le grand Meaulnes d'Alain-Fournier. C'est un livre qu'on avait étudié au collège avec un prof de français qui ne s'était pas contenté d'aborder l'aspect plus ou moins philosophique du bouquin. La classe dans laquelle j'étais à l'époque avait fait des recherches poussées sur la vie de l'auteur et sur tout l'aspect historique et géographique décrit par Alain-Fournier dans Le grand Meaulnes pour finir par faire un voyage scolaire dans l'école même ou il avait grandi et fait ses études et une expo au collège avec photos, dessins, cartes postales et géographiques ...

luisa miller a écrit:

C'est un livre qu'on avait étudié au collège avec un prof de français

Je crois que tu n'es pas la seule.

Octave Mirbeau : Contes de la chaumière

Savoureux

Emeryck a écrit:

Jacques Dupin : L'Éboulement         1977

Qu'en avais-tu pensé, Benedictus, au fait ?

Pour autant que je m'en souvienne, plutôt déconcerté et pas forcément convaincu par la possibilité pour l'univers poétique de Dupin de se couler dans le langage et les exigences du théâtre. (Mais je n'aime pas beaucoup le théâtre.)

Benedictus a écrit:

Pour autant que je m'en souvienne, plutôt déconcerté et pas forcément convaincu par la possibilité pour l'univers poétique de Dupin de se couler dans le langage et les exigences du théâtre. (Mais je n'aime pas beaucoup le théâtre.)

Bon, on est d'accord. 

arnaud bellemontagne a écrit:

luisa miller a écrit:

C'est un livre qu'on avait étudié au collège avec un prof de français

Je crois que tu n'es pas la seule.

Nan, sans blague?

Un peu déçu par Zadig.
J'en attendais peut être trop...

Je m'attaque à Faulkner : Sanctuaire

Vers 1994-1995, j'avais exprimé ma surprise amusée à l'un de mes professeurs londoniens qui venait de m'annoncer travailler sur ce livre. Je pensais alors qu'il s'agissait d'un bon roman de divertissement à la Jules Verne et il m'avait gentiment remis les pendules à l'heure. C'est vrai que c'est un peu plus ambitieux...

Par ailleurs, bien que je ne sois pas particulièrement fasciné par les États-Unis, je dois avouer avoir un faible - sans doute teinté d'un romantisme naïvement épique - pour les toutes premières décennies suivant l'indépendance. Ce pays qui se cherche, qui s'ouvre lentement vers l'inconnu : les expéditions de Lewis et Clark, de Pike, d'Astor, la traite des fourrures et tout le mythe fondateur de l'American frontier. Moby-Dick s'inscrit là-dedans, d'un point de vue - maritime - que je connais encore très mal.

Cello a écrit:

Vers 1994-1995, j'avais exprimé ma surprise amusée à l'un de mes professeurs londoniens qui venait de m'annoncer travailler sur ce livre. Je pensais alors qu'il s'agissait d'un bon roman de divertissement à la Jules Verne et il m'avait gentiment remis les pendules à l'heure. C'est vrai que c'est un peu plus ambitieux...

Oui, c'est un monument de la littérature qui traine derrière lui une réputation de roman d'aventures pour ados.

Cello a écrit:

Vers 1994-1995, j'avais exprimé ma surprise amusée à l'un de mes professeurs londoniens qui venait de m'annoncer travailler sur ce livre. Je pensais alors qu'il s'agissait d'un bon roman de divertissement à la Jules Verne et il m'avait gentiment remis les pendules à l'heure. C'est vrai que c'est un peu plus ambitieux...

En même temps il y a aussi des professeurs qui travaillent sur Jules Verne hein

Et des professeurs qui travaillent sur le rap. Et des relais pour cautionner jusqu'à l'ENS.

En pause entre deux séances de cours sur EXCEL. Je vais lire quelques page d'Elis Peters : Un cadavre de trop. Pour ceux qui aiment les polars médiévaux c'est bien ficelé et frère Cadfael est plutôt attachant

m.gruber a écrit:

Et des professeurs qui travaillent sur le rap. Et des relais pour cautionner jusqu'à l'ENS.

oh shocking! Quelle décadence culturelle!

Oui, il faut vite le signaler à Valeurs Actuelles.

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui, il faut vite le signaler à Valeurs Actuelles.

Et pourquoi pas Médiapart ? Au moins ça ferait le buzz

arnaud bellemontagne a écrit:

Cello a écrit:

Vers 1994-1995, j'avais exprimé ma surprise amusée à l'un de mes professeurs londoniens qui venait de m'annoncer travailler sur ce livre. Je pensais alors qu'il s'agissait d'un bon roman de divertissement à la Jules Verne et il m'avait gentiment remis les pendules à l'heure. C'est vrai que c'est un peu plus ambitieux...

Oui, c'est un monument de la littérature qui traine derrière lui une réputation de roman d'aventures pour ados.

Ah ?
Moi au contraire, ce livre me fait assez peur avec tous ses chapitres hyper techniques sur la pêche à la baleine.

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