Poulenc - Dialogues des Carmélites (+ discographie)

http://www.amazon.fr/Poulenc-Dialogues-Carm%C3%A9lites-Latham-Koenig-National/dp/B000053GTD/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=dvd&qid=1261167699&sr=1-1

la version avec Petitbon.
C'est quoi ce prix : 45€
ça à l'air d'être bien indisponible ...

En plus c'est vachement bien

Oui !

J'ia finalement trouvé le DVD des DIalogue pour un prix ... pas attirant mais plus abordable que Amazon ... chez les discaire du coin
36€ ... contre 46€ sur Marketplace (sans parler des 2,5€ de fdp).

(Alors fini de me faire baver les 2 méchants !!!)

Petite nature. On est pas méchant !

J'étais en train d'écouter un extrait par Leontyne Price et m'est revenue à l'esprit une question qui me turlupine depuis quelques mois...

Dans le récit/air de Madame Lidoine ("Mes filles, voilà que s'achève notre première nuit de prison..."), j'ai entendu deux versions différentes, particulièrement sur la phrase suivante : "Mes filles, c'est en mon absence qui vous avez prononcé le vœux du martyre"
- La plupart des chanteuses commencent haut, puis descendent de presque un octave à partir de "Absence"
- Leontyne Price quant à elle, reste toujours très haut sur toute la phrase (et ce dans les différentes versions entendues par elle...)

D'où ma question : Poulence a-t-il écrit les deux possibilités dans la partition? A-t-il adapté aux possibilités de Price lors de la création aux Etats-Unis? Est-ce juste une adaptation de la seule volonté de Price? Ou une tradition pour les soprano ne pouvant tenir ce registre aigu aussi longtemps de transposer?
Et dans la partition? On trouve les deux lignes ou seulement une?

Si quelqu'un a une réponse, merci d'avance!!


(ben oui... on peut pas passer à côté!! )

Xavier a écrit:

Cet opéra (un des rares grands opéras français du 20è siècle, surtout après Pelléas ou Ariane et Barbe-Bleue) est peut-être le chef d'oeuvre de Poulenc.

Heureusement qu'il y a prescription, mais ça me déchire les yeux de lire ça tout en haut de la première page, considérant que le siècle regorge de chefs-d'oeuvre, certes dans un langage réputé rétrograde, et certes jamais joués.


Sinon, j'écoutais hier les Dialogues, version Dervaux. Je le supporte mieux qu'autrefois, mais je trouve tout de même que tout l'intérêt de l'oeuvre est porté par le texte, étrange et discutable, mais assez fort. C'est de toute façon tiré d'une ébauche de film et reconstitué comme pièce de théâtre après la mort de Bernanos, dont ce n'était pas la spécialité (son style habituel est quand même considérablement plus fleuri !).

Musicalement, j'avais déjà dit, et je persiste, que la prosodie était extrêmement grise, et quelle que soit la situation, une sorte de ronronnement ni très naturel, ni très séduisant. Cela cadre certes bien avec le sujet, mais la musique aussi est grise, ressasse sans cesse les quelques mêmes motifs.

En fin de compte, je suis séduit par l'atmosphère théâtrale, y compris de la musique, mais pas du tout par l'oeuvre musicale.

Dans la version Dervaux, comme on entend moins bien l'orchestre et que les chanteurs (fabuleux) surarticulent beaucoup, à l'ancienne, c'est beaucoup plus comestible que dans les versions subséquentes (Nagano par exemple).

Il faudra que je réessaie Dawson dont j'avais beaucoup aimé les pépiements.


Etrangement, je sors de cette écoute avec l'envie de remettre le disque, d'écouter d'autres versions, mais sans le courage de le faire... et sans grande estime pour cette musique.

DavidLeMarrec a écrit:

Musicalement, j'avais déjà dit, et je persiste, que la prosodie était extrêmement grise, et quelle que soit la situation, une sorte de ronronnement ni très naturel, ni très séduisant. Cela cadre certes bien avec le sujet, mais la musique aussi est grise, ressasse sans cesse les quelques mêmes motifs.

C'est vrai qu'il y a un côté ronronnant et répétitif dans cette musique, mais qui ne m'a jamais gêné lors des représentations réelles (je ne l'ai jamais écouté au disque). Un des rares opéras dont je ne peux pas sortir sans pleurer.

Sur scène, ce doit être plus magnétique, c'est sûr (ne serait-ce que les costumes, difficilement transposables, et le climat général, du texte comme de la musique).

Ca reste assez fascinant de toute façon, même si je ne suis pas pleinement convaincu.

DavidLeMarrec a écrit:

Sur scène, ce doit être plus magnétique, c'est sûr (ne serait-ce que les costumes, difficilement transposables, et le climat général, du texte comme de la musique).

Ca reste assez fascinant de toute façon, même si je ne suis pas pleinement convaincu.

Je me rappelle maintenant que j'avais vu aussi avec beaucoup de plaisir le DVD de la mise en scène de Strasbourg, avec une Patricia Petibon pure et rayonnante dans un des rares rôles où elle ne m'énerve pas ! Très jolis décors épurés.

♫ a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Sur scène, ce doit être plus magnétique, c'est sûr (ne serait-ce que les costumes, difficilement transposables, et le climat général, du texte comme de la musique).

Ca reste assez fascinant de toute façon, même si je ne suis pas pleinement convaincu.

Je me rappelle maintenant que j'avais vu aussi avec beaucoup de plaisir le DVD de la mise en scène de Strasbourg, avec une Patricia Petibon pure et rayonnante dans un des rares rôles où elle ne m'énerve pas ! Très jolis décors épurés.

C'est cette version que j'ai vu, celle de Dervaux. La mise en scène est sobre, c'est tout ce que j'aime en matière de mes. On laisse enfin le texte et la musique tranquilles.

Il est vrai que Poulenc ressasse beaucoup, utilise souvent les mêmes rythmiques et couleurs mais je trouve que ça sert très bien le sujet, d'autant que les passages chorals (à mille lieu du ton de l'orchestre) s'y fondent merveilleusement. Ça accentue la force du drame.

En toute subjectivité, ça me semble clairement l'un des plus grands opéras français du siècle dernier. (juste pour embêter David)

Ophanin a écrit:

C'est cette version que j'ai vu, celle de Dervaux.

Dervaux, tu n'as pas plus la voir, c'est Latham-Koenig dont tu parles, dans la mise en scène de Marthe Keller. Effectivement un excellent DVD, Schmidt très adéquate, et puis on a quand même Millot en Lidoine !

Citation :

Il est vrai que Poulenc ressasse beaucoup, utilise souvent les mêmes rythmiques et couleurs mais je trouve que ça sert très bien le sujet, d'autant que les passages chorals (à mille lieu du ton de l'orchestre) s'y fondent merveilleusement. Ça accentue la force du drame.

Tout à fait mais musicalement et prosodiquement, j'aurais espéré mieux.

Citation :

En toute subjectivité, ça me semble clairement l'un des plus grands opéras français du siècle dernier. (juste pour embêter David)

C'est-à-dire que si tu n'as pas écouté D'Indy, Chausson, Hirchmann, Cras, Damase, Daniel-Lesur... pour sûr c'est l'un des plus grands. Mais comme ce répertoire est peu disponible et encore moins fréquenté par les auditeurs...

DavidLeMarrec a écrit:

Ophanin a écrit:

C'est cette version que j'ai vu, celle de Dervaux.

Dervaux, tu n'as pas plus la voir, c'est Latham-Koenig dont tu parles, dans la mise en scène de Marthe Keller. Effectivement un excellent DVD, Schmidt très adéquate, et puis on a quand même Millot en Lidoine !

Mince, vu ton commentaire en playlist j'avais compris ça.

Citation :

Citation :

En toute subjectivité, ça me semble clairement l'un des plus grands opéras français du siècle dernier. (juste pour embêter David)

C'est-à-dire que si tu n'as pas écouté D'Indy, Chausson, Hirchmann, Cras, Damase, Daniel-Lesur... pour sûr c'est l'un des plus grands. Mais comme ce répertoire est peu disponible et encore moins fréquenté par les auditeurs...

J'ai écouté le premier acte de l'Etranger grace à France Musiques. Ça sentait beaucoup trop Wagner. Je vais le retenter. (en entier, cette fois)

Achille a écrit:

Bezout a écrit:

L'autre jour ma copine me demandait s'il y avait d'autres opéras dans ce style? Pelleas est un ovni ou d'autres lui ont emboité le pas ?

Je crois bien qu'il s'agit effectivement là d'un ovni. Je lui ai cherché des descendants chez Dukas (Ariane...), Fauré (Pénélope), Magnard (Guercoeur), Roussel (Padmavati), Ropartz (Le Pays), Aubert (La Forêt bleue), Cras (Polyphème), Poulenc (les Dialogues), Daniel-Lesur (La Reine morte), Landowski (Le Fou), etc. Tout ça est intéressant - voire passionnant - et on y retrouve souvent une influence debussyste, mais personne n'a écrit quelque chose ressemblant vraiment à Pelléas. Dans un sens, tant mieux...

Tiens... Et c'est d'autant plus méritoire un certain nombre d'enregistrements n'existaient pas encore (les représentations de La Reine morte avaient peut-être eu lieu, mais Le Pays et Polyphème n'étaient pas publiés en disque, je pense, même si pour le second il y avait une vieille bande radio).

Quant à la Forêt bleue, ça reste toujours assez introuvable, je crois.

Autant utiliser ce topic.

http://www.amazon.fr/Dialogues-Carmelites-Francis-Poulenc-Tcherniakov/dp/B004QDNSR4/ref=sr_1_3?s=dvd&ie=UTF8&qid=1302738999&sr=1-3

Il s'agit de la production de Tcherniakov donnée à Munich. Le chef est Kent Nagano. Je ne connais pas encore cet opéra, si ce n'est un ou deux extraits mais ce ne sera sûrement pas avec ce DVD que je découvrirai l'oeuvre. Cette mise en scène a été très controversée. C'est dommage car il y a des noms intéressants sur le papier dans cette distribution et Nagano est un très bon chef.

Xavier a écrit:

Une camarade de classe m'a montré sur le tube la scène finale de cette version. C'est très fort visuellement et magnifique sur le plan musical. Pour découvrir l'oeuvre, j'ai décidé de le faire par le biais de DVD. Il y a notamment Nadine Denize que je connais en Herodiade pour ce qui est du répertoire français et la jeune Patricia Petibon en Soeur Constance. Petibon interprète en ce moment au Theater an der Wien le rôle de Blanche dans la mise en scène de Carsen sous la direction de Bertrand de Billy.

J'ai commandé le DVD.

Voici une critique de la production de Tcherniakov : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=1629&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01dateformat=%25d-%25m-%25Y&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Ce metteur en scène a une nouvelle fois de plus réécrit le livret (cf son Don Giovanni d'Aix) et trahit les intentions du librettiste et du compositeur. Que ceux qui veulent acheter ce DVD le fassent mais un tel commentaire très bien écrit me suffit.

C'est bon, je crois qu'on a compris ton opinion... on est quand même en rubrique générale...

Xavier a écrit:

C'est bon, je crois qu'on a compris ton opinion... on est quand même en rubrique générale...

Mais vous parlez discographie dans ce topic!!!

En général quand il y a un hors-sujet, tu te plains qu'il y a hors-sujet ou bien tu en rajoutes dans le hors-sujet?...

aurele a écrit:

Voici une critique de la production de Tcherniakov : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=1629&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01dateformat=%25d-%25m-%25Y&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Ce metteur en scène a une nouvelle fois de plus réécrit le livret (cf son Don Giovanni d'Aix) et trahit les intentions du librettiste et du compositeur. Que ceux qui veulent acheter ce DVD le fassent mais un tel commentaire très bien écrit me suffit.

Si l'on devait se fier uniquement aux critiques, on pourrait aussi suivre l'avis de celles qui, très nombreuses, ont salué la force et la pertinence de ce spectacle.

Pour ébaucher un geste de retour dans le sujet général, je dois dire que l'on peut théoriquement très bien comprendre et faire comprendre cette oeuvre sans représenter systématiquement la totalité des symboles religieux contenus dans l'oeuvre. Quand on sait l'intériorité fervente de la foi de Bernanos, l'on ne trouve même pas cette option forcément hors-propos.

Je ne vois pas pourquoi il faudrait créer un topic en rubrique discographique alors qu'il y a celui-ci. Je ne suis pas HS.

S'il n'y avait que le fait de ne pas représenter tous les symboles religieux. La fin d'après cette critique est totalement réinventée. Je ne peux cautionner cette démarche. Comme dit plus haut, je vais découvrir cette oeuvre par le DVD de la captation de l'Opéra du Rhin de 1999 dans la mise en scène de madame Marthe Keller qui m'a fait une bonne impression sur la scène finale que ma camarade m'a montré sans savoir que cela existait en DVD.
Quelles versions connais tu Wagneropathe?

aurele a écrit:

Je ne vois pas pourquoi il faudrait créer un topic en rubrique discographique alors qu'il y a celui-ci. Je ne suis pas HS.

Tu as dû remarquer que ce sujet a été créé 15 jours après la création du forum.
La délimitation général/discographique n'était pas encore claire, ce qui fait que c'était un peu mélangé, contrairement à aujourd'hui.
Bref, pas grave, je renomme le sujet...

Je n'avais pas fait attention car on a pas les années. Merci en tout cas pour cette compréhension.

aurele a écrit:

S'il n'y avait que le fait de ne pas représenter tous les symboles religieux. La fin d'après cette critique est totalement réinventée. Je ne peux cautionner cette démarche.

Et qu'est-ce qu'il se passe à la fin du Ring de Copenhague? Brünnhilde périt dans les flammes?
Pourtant tu as acheté cette version et l'as aimé...

Je ne sais plus si j'ai adhéré justement à cette idée de naissance par-delà la mort.

N'empêche que ça ne t'a pas empêché d'être curieux et de te faire ton opinion par toi-même.

Xavier a écrit:

N'empêche que ça ne t'a pas empêché d'être curieux et de te faire ton opinion par toi-même.

Je n'ai pas envie de payer pour voir une production en DVD qui risque fortement de me déplaire. Il va déjà falloir que je découvre l'oeuvre par le biais du DVD que j'ai acheté que vous recommandez dans ce topic. J'ai écouté hier soir des extraits de la version de studio de Nagano et de la version de Dervaux. La musique en tout cas me plaît.

aurele a écrit:

Xavier a écrit:

N'empêche que ça ne t'a pas empêché d'être curieux et de te faire ton opinion par toi-même.

Je n'ai pas envie de payer pour voir une production en DVD qui risque fortement de me déplaire.

Alors n'en fait pas la critique. Il faut aussi savoir ne rien dire, sur les sujets où l'on n'a rien à dire.

"Réinventer la fin", ce n'est pas nécessairement trahir. Au contraire, c'est en exalter l'universalité, l'ambivalence, la complexité, l'humanité,... en un mot la richesse !

Tcherniakov fait débat en tout cas chez les metteurs en scène d'aujourd'hui. On adhère ou on déteste, ce qui est le cas pour un bon nombre de metteurs en scène évidemment mais ce metteur en scène va selon moi trop loin. Comme tu dis, je vais arrêter de m'exprimer sur cette production que je n'ai pas vu. Je me suis encore basé sur une critique négative.
As tu déjà vu cet opéra en vrai Wagneropathe? J'espère que tu répondras à la question que je t'ai posé plus haut quand tu auras le temps.

encolpio a écrit:

Xavier a écrit:

encolpio a écrit:

Vous vous en doutez! Version Dervaux numéro 1!
Un sommet: Crespin, Duval, Gorr, Bianco: que du grand, du très grand...

Bon, d'accord, cette version est plus ancienne...

Mais sinon, que fais-tu des objections de Piem? (qu'il manquerait des interludes orchestraux et des aigus de Blanche?)

Jamais remarqué... De plus la version Dervaux fut faite sous le contrôle de Poulenc en personne... Je n'ai pas remarqué pour les interludes (certains livrets les appellent interludes d'autres préludes)..., je voudrais bien savoir leskl ? De même pour les aigus de Blanche... ???
Pour Nagano je trouve que le gros point négatif de cette version est le chef: un manque de lyrisme flagrant... Pour Dubosc, c'est du beau chant mais ou est la vie-la passion...? (attention j'aime bien la version Nagano mais quand même... je la trouve très infèrieure à celle de Dervaux). De toute façon je pense que pour vraiment ce planter dans cette oeuvre il faut le vouloir...

Sauf erreur de ma part ( cae ce n'est pas une oeuvre que j'écoute souvent: Apores la creation à milan , Poulenc a composé des interludes pour faciliter la mise en scène. en ce qui concerne les differences dans les parties vocales , je ne sais pas , je n'ai jamais vu la partition.

gaston a écrit:

juste un lien en passant :

http://www.forumopera.com/opera%20no7/discographie.html

et aussi, qui connait le film du même nom, sur le même argument ? Beau film (si on entre dans le sujet), avec Jeanne Moreau et Alida Valli.

je l'ai en video, mais bien longtemps que je n'ai pas regardé...

Il existe un DVD avec Sutherland en Madame Lidoine mais c'est en anglais.
Au Met, l'opéra a été donné pour la première fois en 1977 mais en anglais. C'était sous la direction de Plasson. On retrouve Maria Ewing en Blanche, Régine Crespin en Madame de Croissy, Shirley Verrett en Madame Lidoine, Mignon Dunn en Mère Marie en particulier. Lors de la saison 1980-1981, Levine qui était directeur musical mais qui ne dirigeait pas l'oeuvre avait décidé de donner l'oeuvre en français. Cela a été visiblement un semi-échec puisqu'il a fallu attendre par la suite 2002 pour que l'opéra soit donné dans sa deuxième langue de création c'est-à-dire le français. Poulenc avait décidé qu'on pouvait donner l'oeuvre dans la langue du pays où elle était jouée. Existe-il une captation de ces représentations de 1977? J'adore Verrett comme vous le savez et cela me permettrait de l'entendre dans un répertoire différent de ce qu'elle avait l'habitude de chanter.

sud273 a écrit:

Sur la langue: Poulenc est un maître de la prosodie chantée de langue française, c'est incontestable notamment lorsqu'on écoute ses mélodies ou Les mamelles de Tirésias. Les remarques que certains font cependant sur une différence audible de la mise en musique du texte de Bernanos par rapport à ses habitudes ne tiennent-elles pas à ce qu'il s'agit d'un texte en prose, mais aussi au fait qu'il a pu penser certaines parties de l'opéra dans une autre langue que le français? car si l'on décide que la langue originale d'un opéra est celle dans laquelle il a été créé, il faut se souvenir que la première mondiale du Dialogue a été donnée à la Scala, et, en italien (janvier 57, soit six mois avant la première française) et que dix mois plus tard c'est à Chicago qu'on l'a donné, cette fois-ci en anglais! La créatrice du rôle de Mme Lidoine était Léontyne Price (je n'arrive pas à savoir qui jouait Blanche). Elle a laissé au disque un large extrait, dans une diction française excellente, du grand air "Mes filles, voici que s'achève..." qui est à mon goût sans égal mais c'est un point de vue partisan. J'ai un pirate de la version de 1982 où elle rechante le rôle, Carol Vanness est Blanche et Régine Crespin chante Mme de Croissy, en anglais:ça fonctionne étonnament bien, par moment presque mieux qu'en français. Je me demande si Menotti n'aurait pas mis la main à la traduction et si la version américaine n'aurait pas en retour inspiré quelques corrections dans la musique. Il y a dans la partition d'étranges coïncidences et je reconnais des phrases mélodiques de Barber en divers endroits, comme un clin d'oeil à des amis américains (Poulenc et Bernac ont créé les Mélodies passagères de Barber sur des poèmes français de Rilke)

Avec Leontyne price il existe une version filmée NBC TV 8 decembre 57 avec Price/Malvin/Raskin ( qui faisait làses debuts à l'opera)/rouseville/Kuhlmann/Lloyd/Wolff / chef:P.H.Adler en anglais bien entendu. la representation dont tu parles à Chicago, es tu sur que ce n'est pas San francisco 20septembre 57 avec Price,Dorothy Kirsten en Blanche, Claramae Turner en Croissy, Blanche thebom en Marie, dirigée par Leinsdorf?? j'ai en ma possession un court extrait d'une representation à Lisbonne , en 58 avec Gianna Pederzini en croissy, et c'est le jeune Alfredo Kraus qui faisait le Chevalier. j'ai aussi la bande completed'une representation au Colon de Buenos Aiores en Mai 65 avec Duval en blanche, Helene Bouvier en Croissy, Berton en Constance , Andrea Guiot en Lidoine , Suzanne Sarroca en Marie, renato Sassola en Chevalier , et Gabriel Bacquier en marquis. le geolier est chanté par un quasi débutant du nom de Gian Piero Mastromei...Le tout dirigé par Jean Fournet. Sauf erreur c'etait la dernière apparition sur scène de Denise Duval....

Une version filmée avec Price?? Où????

Sinon, Poulenc voulant que l'oeuvre soit chanté dans la langue du pays, c'est logique que ce soit en anglais aux USA!

Polyeucte a écrit:

Une version filmée avec Price?? Où????

Sinon, Poulenc voulant que l'oeuvre soit chanté dans la langue du pays, c'est logique que ce soit en anglais aux USA!

dans les archives NBC..... malheureusement!!!!

Et Crespin disait que la meilleure version était l'anglaise.

Pour ma part j'ai un faible pour l'allemand de Höngen en première prieure ... dans la version viennoise (hélas, pas la création, qui nous aurait offert Seefried en prime ... mais enfin je radote)

Polyeucte a écrit:

Sinon, Poulenc voulant que l'oeuvre soit chanté dans la langue du pays, c'est logique que ce soit en anglais aux USA!

Je n'ai pas l'ASO consacré à cet opéra mais j'ai lu l'article de Kaminski dans "Mille et un opéras". En tout cas, en 2002, cela a été donné en français au Met.
Leontyne Price en Madame Lidoine, c'est sans doute magnifique. C'est d'après Kaminski l'un des plus beaux personnages de l'oeuvre.
Une captation du live du Met dont je parlais existe mais ne doit pas être facilement trouvable. En tout cas, ce n'est plus disponible sur un site que je fréquente et qui propose des captations diverses et variées.

aurele a écrit:

Il existe un DVD avec Sutherland en Madame Lidoine mais c'est en anglais.
Au Met, l'opéra a été donné pour la première fois en 1977 mais en anglais. C'était sous la direction de Plasson. On retrouve Maria Ewing en Blanche, Régine Crespin en Madame de Croissy, Shirley Verrett en Madame Lidoine, Mignon Dunn en Mère Marie en particulier. Lors de la saison 1980-1981, Levine qui était directeur musical mais qui ne dirigeait pas l'oeuvre avait décidé de donner l'oeuvre en français. Cela a été visiblement un semi-échec puisqu'il a fallu attendre par la suite 2002 pour que l'opéra soit donné dans sa deuxième langue de création c'est-à-dire le français. Poulenc avait décidé qu'on pouvait donner l'oeuvre dans la langue du pays où elle était jouée. Existe-il une captation de ces représentations de 1977? J'adore Verrett comme vous le savez et cela me permettrait de l'entendre dans un répertoire différent de ce qu'elle avait l'habitude de chanter.

OUIIIII Il existe une bande de la radiodiffusion du 5 fevrier 77 ( creation au MET , en anglais) avec Verrett/Crespin/Ewing/Norden/Dunn/Dooley, dirigée par Plasson , qui faisait ses débuts au MET.
Une autre radiodiffusion du MET le 13 janvier 79, toujours en anglais avec la meme distribution sauf Verrett remplacée par Leona Mitchell , Et dooley remplacé par Jerome Hines. Et je suis loin d'avoir tout recensé...

A propos de ces représentations Verrett raconte qu'une des choses dont elle est le moins fière dans sa vie c'est d'avoir réclamé (et obtenu) la loge principale au détriment de Maria Ewing.

Plus tard Jessy Norman (titanesque pour ne pas dire monstrueuse et je parle bien de sa voix) a repris le rôle et la production.

Voici deux critiques de DVDs :

Opéra National du Rhin, 1999 : http://www.resmusica.com/article_198_dvd_opera_arthaus_musik_francis_poulenc_-_portraits_de_groupes_avec_ames.html

Milan, Teatro degli Arimboldi, 2004 : http://www.resmusica.com/article_4504_dvd_opera_tdk_un_poulenc_puissant_et_desuet_a_la_fois.html

Mon choix de version pour découvrir l'oeuvre me rassure.

Francesco a écrit:

Plus tard Jessy Norman (titanesque pour ne pas dire monstrueuse et je parle bien de sa voix) a repris le rôle et la production.

Effectivement!!! Il existe une captation vidéo du 4 avril 1987 mais qui n'a jamais été éditée. Elle n'est même pas disponible sur Metplayer. On retrouve Maria Ewing et Régine Crespin en particulier.

Verrett dans l'air de Madame Lidoine "My daughters, I wanted to save you", du moins il me semble car je ne distingue pas trop les paroles : /watch?v=vQs5kuWhCPA

Le timbre est magnifique, les envolées dans l'aigu ne lui posent aucun problème. Il y a une sensibilité immense qui ressort de son interprétation, la tendresse du personnage est parfaitement rendue. Cela donne envie d'entendre le live en question en intégralité.

Crespin en vidéo dans la mort de Madame de Croissy en 1987 au Met : /watch?v=yhXqEj5uRiU

finale de l'opéra dans cette même captation : /watch?v=GcUXp-fpiD0

La voix de Crespin est évidemment en lambeaux. Celle-ci mettra fin à sa carrière deux ans plus tard. Néanmoins, la présence est incroyable, la prononciation et l'élocution sont parfaites. Elle est fascinante!!! Pour ceux qui la connaissent dans les deux prieures, dans laquelle la préférez vous? Elle a notamment chanté le rôle en français en 1980 au Théâtre des Champs Elysées et cela existe en disque. Le chef était Jean-Pierre Marty et Felicity Lott était Blanche. Je ne crois pas que quelqu'un ait parlé de cette version dans ce topic.

La scène finale est certainement l'une des plus belles de l'oeuvre même si je ne connais pas encore l'oeuvre en entier. L'image finale de la mise en scène est magnifique. Elle est très épurée et me paraît idéale. Norman est magnifique, pleine de dignité. Le choeur est superbe. Ewing a une présence incontestable.

J'espère que ces vidéos vous intéressent même si vous ne les commentez pas.

Comme il n'y a pas de topic sur l'Opéra de Nice, je pense que mettre cette critique ici peut toujours être intéressant : http://www.anaclase.com/chroniques/dialogues-des-carm%C3%A9lites-2

Cela a été donné en octobre 2010 avec une distribution plutôt excellente d'après la critique : Koch, Anderson, Brunet, Vour'ch (remplaçant Dessay qui devait faire une prise de rôle), Guilmette, Antoun, etc...
Est-ce que des membres du forum y étaient?

J'aurais été curieux d'entendre June Anderson dans Madame Lidoine. J'ai déjà entendu Brunet en Madame de Croissy et elle y est remarquable.

Sylvie Brunet va avoir le droit aux honneurs du DVD dans ce rôle (voir plus haut controverse DVD Munich). Elle est la grande titulaire du rôle aujourd'hui, rôle court mais intense. Certaines critiques la rapprochent de Rita Gorr dans le même rôle.

aurele a écrit:

Sylvie Brunet va avoir le droit aux honneurs du DVD dans ce rôle (voir plus haut controverse DVD Munich). Elle est la grande titulaire du rôle aujourd'hui, rôle court mais intense. Certaines critiques la rapprochent de Rita Gorr dans le même rôle.

Il y a quelque chose de Gorr dans l'âpreté en effet.

Saint Co, tu apprécies visiblement cette oeuvre. Quelles versions connais tu et lesquelles préfères tu???
Sans trop m'avancer, je pense que cet opéra va rejoindre la liste de mes opéras préférés.

aurele a écrit:

Saint Co, tu apprécies visiblement cette oeuvre. Quelles versions connais tu et lesquelles préfères tu???
Sans trop m'avancer, je pense que cet opéra va rejoindre la liste de mes opéras préférés.

J'ai découvert l'œuvre avec la version historique de Dervaux. Mais en fait j'aime beaucoup le DVD de Strasbourg.
Je suis de toute façon mauvais juge des enregistrements vu que je préfère le spectacle vivant et ne suis pas un collectionneur compulsif. Sur MonTube, j'aime beaucoup la mort de Crespinette même en anglais.