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| Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie | |
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+19Bruno Luong DavidLeMarrec Benedictus clemensnonpapa warren 60 Cello / abbado71 fomalhaut eleanore-clo draffin math Eusèbe Ravélavélo Anaxagore Jorge A Mélomaniac Pipus 23 participants | |
Auteur | Message |
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draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 6 Mai 2017 - 8:11 | |
| Groupe des sculpteurs- Landowski:
Les 2 premiers mouvements avaient été lents, celui-ci n'échappe pas à la règle. On retrouve le côté contemplatif du premier mouvement, avec des passages franchement pastoraux. C'est toujours très bien conduit, propre, avec un son ancien et des vibratos parfois désuets. Mais, pour moi, ça manque tout de même un peu de nerf, de tension. Et même tout simplement de joie !
Note : 6
- Rodin:
Tiens, je ne pensais pas qu'on pouvait faire encore plus lent que Landowski... Je ferai les mêmes remarques que pour le deuxième mouvement : on s'ennuie et on grimace (le son est toujours aussi laid), ça manque de nuances, d'arrière-plans. Bon d'accord, la dernière minute est énaurrrmme... Ça fait déjà deux mouvements ratés pour cette version, il serait peut-être temps de l'éliminer, non ?
Note : 3
- Sow:
Ya pas à dire : ce mouvement, fonctionne tout seul avec un tempo un peu vif ! Ici, ça virevolte, ça danse, ça s'amuse ! Enfin du giocoso comme il se doit ! En plus, l'écrin est magnifique : un orchestre superbe avec une prise de son excellente (très compacte, très globale). Et puis, j'apprécie le fait que ça continue à articuler dans la vitesse : il y a une rigueur admirable dans tout ça ! Vraiment exemplaire ! (C'est intéressant la façon dont cette version s'affirme de mouvement en mouvement. Le 1er n'était pas révolutionnaire, très romantisant ; le 2ème plutôt rapide, un peu nerveux ; le 3ème franchement exubérant. J'ai hâte d'entendre le 4ème!!)
Note : 10 Groupe des peintres- Courbet:
Version luxueuse avec un orchestre superbe et une prise de son magnifique. La mise en place et l'attention portée au moindre détails forcent le respect ! Ça n'est pas si rapide que ça et la pulsation reste souple. C'est vraiment élégant, délicat. Ce qui n'empêche pas une touche de mélancolie de venir briser le tableau. D'ailleurs, par moments, l'orchestre se met à rugir, plein de fureur rentrée.
Note : 9
- Dali:
Zut ! Ça aussi, c'est vachement bien ! Est-ce qu'on serait en présence d'un mouvement inratable ? Bon, c'est plus musclé que Courbet, plus sauvage aussi. La captation est plus ancienne, moins subtile, plus lointaine, plus globale. Mais quel abattage, mes aïeux ! Remarquez, heureusement que ça se réveille ici, parce que le deuxième mouvement était joué de façon très lente, parfois à la limite du soporifique...
Note : 8
- Klimt:
Sans doute parce qu'il y a plus de passages tutti que dans les 1ers mouvements, je suis pour la première fois un peu dérangé par le son de cette version, qui sature beaucoup. Et puis, cette hyper-latéralisation, c'est pénible à écouter au casque : ça donne l'impression que les violons I ne jouent pas avec le reste de l'orchestre... Après un début un peu pachydermique, le chef laisse la musique se décanter. D'ailleurs la fin du mouvement est plutôt rapide. Et de fait, le discours se tend progressivement. Mais, là encore, c'est plus souvent noir que joyeux... Bref, pourquoi pas.
Note : 7 Groupe des photographes- Adams:
C'est peut-être le seul mouvement où cette version ne sera pas trop pénalisée pour son son un peu défraîchi... Les qualités entendues dans les mouvements précédents (en particulier une pulsation trépidante) trouvent ici toute leur place. Ça sautille, ça crie, ça chante, ça danse. Mais le drame est aussi souvent présent et s'impose sans excès de pathos. Et on essaye d'oublier que tout n'est pas parfaitement en place et que le son sature un peu...
Note : 8
- Kenna:
Autant ce genre d'acoustique très réverbérée fonctionne dans les 2 premiers mouvements, autant elle pose problème ici ! C'est beaucoup trop distant et ça atténue considérablement la dynamique de l'ensemble. On se sent extérieure à cette joyeuse exubérance. Et pourtant, le chef ne ménage pas son orchestre et frappe très fort. On sent une poigne de fer derrière tout ça. Par contraste, le trio, joué de façon très lente, est vraiment convainquant dans le genre rêveur/méditatif. Ce qui permet de réentendre pendant quelques mesures ces timbres si beaux qui m'avaient tant séduits dans le 2ème mouvement… Conclusion : pas mal !
Note : 7
- Leibovitz:
Bon, ben, après ça tout est dit ! C'est absolument parfait : virile, joyeux, passionné, dramatique… Et en plus, c'est tellement beau (d'un point de vue sonore) ! Une chose remarquable ici : la souplesse de la pulsation ! Ça vit, ça bouge, ça danse ! Et pourtant, c'est terriblement tenu : rien ne dépasse ! Bref, cette version poursuit là un parcours sans faute !
Note : 10
Au final, pas de versions complètement à côté de la plaque (sauf peut-être une, et encore, c'est plus une question de goût). Visiblement ça n'est pas un mouvement qui permet de départager les versions. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 6 Mai 2017 - 8:15 | |
| Groupe des recalés
Kleiber – WPO (1980)
On avait déploré un léger manque de graves dans les mouvements précédents ; ici, ça gène moins. Et même, ça allège un peu le discours. Ce qui est remarquable, c'est que le chef arrive à concilier des exigences très contradictoires : articuler de façon sèche tout en gardant une phrase souple, frapper fort tout en soignant le moindre détail, passer de la joie franche à la douleur amère. Et l'orchestre sonne très bien, qui plus est.
Bernstein – WPO (1983)
Même orchestre, trois ans plus tard... La prise de son est plus éclatée, ce qui fragmente un peu le discours. Ici, c'est clair, c'est le drame qui prend le pas sur la joie. C'est sensible dès le début, avec une façon de relancer sans cesse la pulsation, stressant ainsi le discours. Les passages plus calmes sont vraiment très beaux, mais moins subtiles que chez Kleiber. Au final, comme dans les deux mouvements précédents, on entend la grosse machine. Sauf qu'ici, on a un peu l'impression qu'elle tourne à vide.
Wand – NDRSinfonieorchester (1997)
C'est vrai que le 2ème mouvement était un peu en retrait, ce qui a conduit à l'élimination de cette version. Mais le 3ème mouvement retrouve les qualités du 1er : un orchestre superbe, clair et précis. Wand soigne son articulation et ses nuances. Et frappe fort ! Au centre du mouvement, surprise : le tempo se fige presque et quelque chose de très noir se dégage tout-à-coup. Vraiment très réussi tout ça !
Thielemann – Staatskapelle Dresden (2013)
Avec cette prise de son très compacte, avec ces graves généreux, on a presque l'impression d'entendre du Wagner en ce début de mouvement. C'est beau, c'est fier et nerveux, mais ça n'est pas vraiment joyeux. Le ralenti qui prépare le trio est un peu artificiel. De même, le chef presse le tempo à la fin du mouvement, ce qui ne me semble pas utile. Allez, les 30 dernières secondes sont énormes, comme il se doit !
(Au tour précédent, j'avais intégré Furtwängler. Mais moi aussi je fais mes éliminations...)
Conclusion : Kleiber continue à me manquer sacrément ! Par contre, pour ce tour-ci, d'autres versions dans la sélection officielle dominent la version Thielemann, qui pourrait bien finir par quitter mon top 5... |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 6 Mai 2017 - 8:16 | |
| Merci Draffin, j'étais justement en train de faire les comptes. Bonjour à tous ! Si mes calculs sont bons, nous avons : - Groupe des peintres : 7 vis disponibles, et 2 à venir de Abbado71, Saegel - Groupe des sculpteurs : 5 avis, 2 à venir de Clemensnonpapa, Math - Groupe des photographes : 5 avis, 2 à venir de Eusèbe et Warren 60 Je vous propose de nous donner une petite journée de plus pour finaliser ce tour, vous pouvez envoyer vos résultats jusqu'à demain dimanche 7 mai !Je vous donnerai les résultats lundi. Bonne fin d'écoute |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 10:46 | |
| Coucou ! Pour permettre à chacun de pouvoir profiter du week-end pour travailler (dur !) sur le prochain tour, j'arrêterai les résultats en cours d'après-midi, aujourd'hui. Disons 16h, le temps de vous en laisser pour déposer les derniers avis et à moi de compiler et pleurer les versions dont nous devrons nous séparer |
| | | math Mélomane averti
Nombre de messages : 403 Localisation : Au nord du centre du sud de la France Date d'inscription : 13/09/2010
| | | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 15:25 | |
| On peut laisser jusqu'à 20h mais après pour ma part ce sera (il faut dire que les soirées dansantes jusqu'à 5h du matin, c'est plus de mon âge... ) |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 15:58 | |
| Ce serait bien si on pouvait recevoir les finalistes demain matin -j'aimerais commencer à écouter l'après-midi car je serai moins disponible le prochain week-end. Et à mon avis, mieux vaut attendre demain pour afficher les résultats, ce soir l'attention risque d'être accaparée par d'autres types de scrutin Pour info, j'obtiens ça pour les scores moyens : Peintres : 7,83 Sculpteurs : 7,76 Photographes : 7,96 |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 16:26 | |
| Merci Mélo. Je trouve les mêmes scores, modulo Peintres pour lesquels j'ai pris le 9.5 souhaité par Eleanore-Clo pour Courbet, et non 9. Ceci étant dit, ça ne change pas grand chose pour les éliminés |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 16:36 | |
| Je n'avais pas pris garde à ce repentir, ça donne alors 7,85 pour les Peintres (centième tronqué sans arrondir). C'est heureux que certains jurys aient attribué des notes discriminantes. Pour ma part et même si j'ai bien constaté des esthétiques assez différentes, j'ai trouvé ça ardu de classer les versions. D'ailleurs, les écarts-types sont maigres quelle que soit la version considérée : entre 0,83 et 1,48. Sauf pour Rodin, assez clivant (2,7) mais qui devrait nous quitter malgré mon 10/10. Enfin, pour l'instant, car le bureau de vote n'est pas encore fermé. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 16:55 | |
| Je suis très réservé eu égard à l'importance accordé a cet Allegro giocoso qui, me semble-t-il, n'a pas un "poids" comparable à celui des trois autres mouvements. Pour tout dire, il m'apparait peu sensé et particulièrement peu pertinent d'éliminer plus de trois versions à l'issue de l'écoute de ce mouvement.
fomalhaut |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 17:00 | |
| Je suis plutôt d'accord ! J'ai écouté les 29 versions du premier tour, alors je pourrai bien me motiver pour écouter 6 versions du dernier mouvement, qui là s'avère très riche en potentiel expressif (et donc discriminant). |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 17:18 | |
| Chers camarades, il est bien prévu de n'éliminer que 3 versions, sur cet allegro giocoso peut-être moins majeur. L'idée étant de garder 6 versions pour l'écoute du quatrième mouvement. Mon idée était d'éliminer encore 3 versions au 4e tour, puis de terminer avec la grande finale pour classer 3 versions en écoutant l'ensemble de l'oeuvre. Or nous avons procédé à une nouveauté lors de cette écoute en réintégrant systématiquement les précédents mouvements pour une écoute globale. Aussi l'écoute du dernier mouvement est-elle finalement une écoute potentiellement totale, et je propose donc de terminer directement par ce quatrième tour qui verra le classement des 6 finalistes |
| | | math Mélomane averti
Nombre de messages : 403 Localisation : Au nord du centre du sud de la France Date d'inscription : 13/09/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 17:50 | |
| Groupe des sculpteurs: - Spoiler:
Difficile de choisir entre la splendeur sonore et la virtuosité spectaculaire bien qu'un peu extérieure de Sow, et la version incroyablement imaginative et protéiforme de Rodin. En comparaison, la lecture pondérée, mais parfaitement claire et équilibrée de Landowski ne démérite nullement.
Landowski 8/10 Sow 8,5/10 Rodin 9/10
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 7 Mai 2017 - 21:59 | |
| Merci Math Voici donc les trois éliminés du troisième tour N'hésitez pas à me prévenir en cas d'erreur de compte, et sinon bravo à tous pour votre implication ! Je prépare de suite le 4e et - vraisemblablement - dernier tour. Les éliminés du groupe 3- Spoiler:
| Version D7 / Côte de Beaune - Puligny-Montrachet / Peintres - Dali
Georg SOLTI - Orchestre symphonique de Chicago (1978)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 6.92857. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Encore une version remarquable. L’orchestre est à nouveau supérieur, même si l’image sonore, sèche et agressive, de l’enregistrement est moins séduisante. L’interprétation, dans un tempo assez allant, est tendue et dramatique, sans jamais perdre pour autant son équilibre souverain. La maîtrise du chef est parfaite pour une lecture finalement très objective. Sans avoir été vérifier, j’ai mon idée concernant le chef et l’orchestre. C’est très bien. J’aime
Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Le mouvement est pris dans un tempo très lent (12’58’’), trop lent à mon sens pour un Andante, et sans que cela soit justifié par quelque radioscopie de la partition. Au demeurant, l’orchestre est beau et le chef offre une lecture très lyrique de la partition : cela chante beaucoup (les violons à B et avant F ; les violoncelles à C). Beaucoup de sérénité, mais presque jusqu’à l’indolence … Heureusement que j’avais bien aimé le premier mouvement, car je suis plus mitigé pour le second
Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Bon enregistrement avec de la réverbération, mais pas trop. C’est à nouveau rapide avec un tempo assez juste (6’17’’). Le Poco meno presto s’abandonne et contraste heureusement. On a là une vision très vigoureuse et solide mais qui ne se démarque pas particulièrement, en comparaison avec les deux autres versions du groupe. C’est bien
Note : 7.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Un enregistrement qui ne doit pas être des plus récents et qui sonne d’une façon bien ordinaire ! Et pourtant, et pourtant…Voici une interprétation réfléchie et nuancée, remarquablement phrasée qui s’affirme rapidement.
Bien ! Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Une version majestueuse et lente (12:52), parfois trop appuyée. Pourtant, cela sonne très bien et on se dit que c'est quand même une belle et intéressante interprétation. Et puis, et puis, cet aspect appuyé vire au chichiteux, on en met et on en remet...tout ça, c'est bien léché ! Et cela finalement rappelle le coté professoral que j'avais noté chez le Fixin des Cotes de Nuits.
Pouvait mieux faire en en faisant moins. Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Les premières mesures laissent entrevoir une interprétation énergique et mesurée. L’affaire se gâte quelque peu par la suite. Un aspect léché et langoureux transparait : on en met et on en remet, bref, cela dérape un peu et devient par trop extérieur (6 :17). Toujours cet aspect éclatant et triomphal qui me semble outrepasser ce que souhaitait Brahms.
Pas mal mais plus simple eut été mieux. Note : 7.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Bel orchestre, ou plutôt, belle texture orchestrale. Car, dans le détail, ça n'est peut-être pas le plus beau de la sélection mais les tutti sont vraiment superbes. La prise de son est bonne mais pas parfaite non plus : presque trop profonde (certains cuivres sont vraiment loin des micros), noyant régulièrement les cordes aigües dans les bois... Le grave est très beau.
Le chef déploie ici une lecture très romantique de l''œuvre, avec un beau lyrisme, du rubato et du vibrato. Mais là où il est le plus fort, c''est dans les passages lents du développement (de 6''20 à 7''20 environ). Pour le reste, c''est bien mené mais pas révolutionnaire. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) On est aux antipodes d'Auxey-Duresses : c'est lent, étal, très calme. Le son est encore un peu clair et ça vibre parfois un peu trop à mon goût. Et puis, on est un peu loin des micros... Ça s'écoute sans déplaisir, certes, mais on finit tout de même vite par s'ennuyer... Les tutti montrent que l'orchestre a des réserves sous le pied et rappellent un premier mouvement efficace bien qu'un peu 1er degré.
Note : 3.0/10.
- (3e mouvement) Zut ! Ça aussi, c'est vachement bien ! Est-ce qu'on serait en présence d'un mouvement inratable ? Bon, c'est plus musclé que Courbet, plus sauvage aussi. La captation est plus ancienne, moins subtile, plus lointaine, plus globale. Mais quel abattage, mes aïeux ! Remarquez, heureusement que ça se réveille ici, parce que le deuxième mouvement était joué de façon très lente, parfois à la limite du soporifique...
Note : 8.0/10.
L'avis de Eleanore-Clo :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) un début tambour battant. Le triangle se manifeste bien tôt. Le mariage cordes percussions est un peu comme celui de Clara et de Johannes, jamais totalement concrétisé. Des arrêts dans le rythme du thème. Les flutes se déchainent à 2mn15. Mais la reprise par les cordes manque de dynamisme. Ces quasis arrêts surprennent. On est sur une musique très automnale et les cors à 3mn09 sont bien tristes. Beau réveil à 3mn38. Mais la sonnerie s’arrête après la première répétition. Ail ! Johannes va être en retard ce matin à Meiningen. Des cordes acérées et très « répétitives » à 4mn50. Heureusement, les cuivres remettent tout cela d’aplomb à 5mn15. Une coda pressée et manquant un peu de majesté. Fin à 6mn09.
Note : 5.0/10.
L'avis de Cello :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) Début raide. On sent un peu les coutures à chaque changement de section. C’est une lecture prosaïque pas particulièrement évocatrice, en tout cas moins bucolique que Courbet mais ça fonctionne quand même. Les contrastes sont marqués, peut-être trop. Pas mal, dans une optique "le texte et rien de plus".
Note : 7.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) Matière infiniment ductile, irriguée dans les moindres capillaires. Finesse du détail, mais la masse en impose tout autant.
Capable à la fois de transparence et de densité. Admirable travail sur les perspectives, les éclairages, les phrasés… Encore une formation de premier plan, à n’en point douter. Une petite voix me susurre un nom d’orchestre, ce qui ne serait point aberrant compte tenu de la neutralité (au sens de probité) stylistique de qui le dirigea de longues années. Globalement, c’est aussi intelligent que D6, aussi suprême que D4 (en moins dardé mais en plus animé), et chaque seconde nous convainc de l’évidence. Non la plus personnalisée, mais un triomphe apollinien, souverain et inattaquable sur son sommet Note : 10.0/10.
- (2e mouvement) Les délices de Capoue dans les bras de Morphée ?
J’aurais pu fustiger une flagrante indolence (près de 13 minutes !, croche pointée = 35 durant l’Exposition, du jamais vu !) mais cela nous est ciselé avec tant d’art qu’on rend les armes. Cors gouleyants qui se dissolvent magnifiquement (0’27) dans les clarinettes évanescentes. Sublime coalescence ! La reprise (mes. 13) n’intervient qu’à 1’27, la suivante à 2’24, ce qui permet de choyer les nuances et les dégradés comme jamais, luisant dans une ineffable douceur. Même tendre langueur pour le crescendo de la transition (3’19), -l’on ne s’étonne pas que la scansion en triolet (4’01) se trouve un rien édulcorée par une telle osmose. Au lieu de marquer un tournant structurel, le Développement (4’30) se fond dans le même rêve qui observe précieusement les indications dynamiques, ainsi le pp aux cors-bassons, mes. 59 (6’26). Les hiatus des mes. 74 (7’59) et 84 (8’54) parviennent à intensifier l’expression sans renier les gracieuses manières du maestro. Un songe dans la carte du tendre, qui se drape dans les merveilleuses soies d’un orchestre qui détient les sortilèges de cette séduction. Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) Déjà un aspect me déplaît : les attaques en tutti couinent dans l’aigu, une sorte d’éternuement métallique imputable aux vents, aux cornistes, et aussi à la prise de son un peu trop brillante.
Ça avance, par exemple grâce aux pizz du grazioso (lettre C), aux fortiches sforzandi de la lettre E (1’57) où l’on sent un orchestre qui veut en découdre. En revanche, le poco meno presto (3’02) traîne davantage que Courbet. On sent l’autorité du chef dans le ben marcato (4’33), qui sait déployer une énergie sans sécheresse. La Coda (4’59) s’annonce moins mystérieuse qu’avec Gustave, mais dans le genre trépidant on ne fait pas mieux. Encore une excellente version, très en verve… quitte à une certaine verdeur de timbres. Note : 7.5/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Belle dynamique, bon équilibre sonore, bon sens dramatique, version 'dans les normes', probablement la meilleure ici, ou du moins la plus intéressante.
Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) On accroche dès le début: en présence d'une version d'excellente facture: limpide, sans problème de perspective sonore.
L'indication Andante moderato est respectée à la lettre, laissant place à l'émotion palpable des cordes avec leur discours mélodique tout en finesse. Le tempo est plutôt lent, mais ne souffre d'aucune sensation de lenteur à l'écoute. Cet enregistrement rend justice à cette musique superbe. Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) 1- 12:44
La qualité sonore laisse à désirer: pas assez de puissance, manque de volume. 7/10
2- 12:57 Tout se joue dans ce mouvement: douceur et lenteur au rendez-vous. prise de son globale, un peu lointaine. 7/10
3- 6:17 Interprétation assez bien. Ce mouvement revêt moins d'importance, comme si tout était déjà joué d'avance avec les deux premiers mouvements. 7/10 Note : 7.0/10.
- Spoiler:
| Version A1 / Côte de Nuits - Marsannay / Sculpteurs - Rodin
Carlo Maria GUILINI - Orchestre symphonique de Chicago (1969)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 7.00000. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Voilà une interprétation qui a du souffle. Le chef assume la grandeur du propos de Brahms et sa lecture a de l’ampleur. Malheureusement, l’enregistrement, ancien, est tout simplement insupportable. Les cordes couvrent tout et on entend à peine les vents et les timbales, qui sont captés de très loin. À ce point là, c’est pour moi rédhibitoire
Note : 5.0/10.
- (2e mouvement) Enregistrement ancien avec souffle analogique omniprésent. L’orchestre est de premier plan. Le tempo est cette fois un peu plus rapide (12’19’’), mais cela ne nuit pas à la mise en valeur des détails de la partition. Le chant des violons à B, ainsi qu’avant F, est très lyrique et celui des violoncelles à C magnifiquement chantant. Cette attention toute particulière au chant des cordes, typique du chef, m’a fait reconnaître cette version. Très belle lecture, ordonnée avant tout au chant, avec des cordes très chaleureuses. Mon jugement sur le premier mouvement était par contre très négatif, non en raison de l’interprétation mais en raison d’un enregistrement vraiment dégueulasse (il n’y a pas d’autres termes). Ce second mouvement me convainc néanmoins de laisser sa chance à cette version
Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Ici par contre, c’est très lent (7’00’’), assez appuyé jusqu’aux limites de la lourdeur. Mais c’est le style du chef que j’ai bien identifié. Pour le reste, il s’agit d’une lecture sobre, avec des cuivres très discrets. C’est bien mais c’est décidément un peu trop lent et le souvenir d’un premier mouvement qui m’avait fort déçu me pousse à sacrifier cet enregistrement. Il faut en effet faire des choix
Note : 5.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) L'orchestre est très bien, en particulier les cordes. On sent que le chef veut donner une interprétation personnelle et précise de la symphonie. L'ensemble sonne d'une façon très équilibrée qui permet d'apprécier pas mal de détails. La vision est toutefois d'une grande objectivité, parfois proche de la sécheresse...Bref, le chef nous emmène vers des contrées ou on ne rit pas beaucoup !
Cela tient néanmoins la route. Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) Une interprétation romantique, très équilibrée et très bien menée, parfois avec un peu d'insistance : quelques passages sont un peu trop accentués et me semble rompre la continuité du flux interprétatif. Un orchestre d'une classe supérieure. Au final, pourtant, le sentiment d'une interprétation d'un grand naturel mais aussi l'impression que le chef "joue" quelque peu avec la partition.
Pas mal quand même. Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) La prise de son n’est pas des meilleures, au début, l’orchestre semble partir tout à droite ! Une interprétation lente (6 :59) et nuancée, parfois un peu confuse et appuyée (on en met et on en remet et on insiste) et l’orchestre parfois recule. Pourtant, il y de superbes nuances et, malgré tout, on se dit que c’est quand même pas mal et que c’est même bien.
Bien. A failli être très bien. Note : 8.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) On ne va pas se mentir : il faut franchir le «mur du son». C'est crade : le canal gauche qui grésille, une acoustique de hall de gare, du souffle, un timbre d'ensemble très médium, une dynamique très écrasée (ça rappelle la cassette audio des années 80-90). Comme pour la version B7, mon premier réflexe est d'abandonner l'écoute. Sauf que...
Sauf que ça chante bigrement bien ! Bon, ça ne rigole pas vraiment mais quel geste ! Quel sérieux ! Et puis l''orchestre n''est vraiment pas vilain (malgré le son cradingue, on ne revient pas là-dessus). Pour le coup, on a déjà une ambiance qui annonce le 4ème mouvement, ce qui n''est pas idiot ! Par endroit, le chef s''offre même un peu de fantaisie dans l''articulation, ce qui surprend mais qui reste cohérent avec son propos plutôt noir. Le final est écrasant. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Côté sonore, c'est pas le pied : ça souffle, les timbres sont acides, ça n'est pas très juste et ça vibre beaucoup. Beurk.
Même si le tempo est un poil plus rapide que Gevret, ça reste lent et j'avoue qu'avec un tel son, j'aurais préféré qu'on ne s'attarde pas trop. Mais ce qui m'agace le plus, c'est le manque de stabilité de la pulsation : il y a de petits problèmes de mise en place qui nuisent à la tranquillité générale. Les passages en tutti sont finalement plus intéressants, nerveux et secs à souhait, mais aussi un peu écrasés en dynamique. Pas inoubliable tout ça. (J'ai fait globalement les mêmes remarques sur le son dans le 1er mouvement. Par contre, j'y avais apprécié de la noirceur, du sérieux, de la franchise. On retrouve ces qualités ici mais elles ne suffisent pas à contrebalancer les défauts esthétiques sus-mentionnés. Côté tempi, rien à signaler : la transition se fait très bien.) Note : 3.0/10.
- (3e mouvement) Tiens, je ne pensais pas qu'on pouvait faire encore plus lent que Landowski... Je ferai les mêmes remarques que pour le deuxième mouvement : on s'ennuie et on grimace (le son est toujours aussi laid), ça manque de nuances, d'arrière-plans. Bon d'accord, la dernière minute est énaurrrmme...
Ça fait déjà deux mouvements ratés pour cette version, il serait peut-être temps de l'éliminer, non ? Note : 3.0/10.
L'avis de Math :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) Difficile de choisir entre la splendeur sonore et la virtuosité spectaculaire bien qu'un peu extérieure de Sow, et la version incroyablement imaginative et protéiforme de Rodin. En comparaison, la lecture pondérée, mais parfaitement claire et équilibrée de Landowski ne démérite nullement.
Note : 9.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) une image spacieuse (quel volume, quelle profondeur !) et panoramique permet une rare aération du discours auquel les micros assurent un confort exceptionnel. Un Brahms en pleine pâte, chaleureux, d’une densité effarante.
Le flux musical s’organise avec logique, s’épanouit avec sensibilité, le chef se contente de laisser parler le texte. Les moindres interstices semblent habités, peut-être grâce à un tissu instrumental chatoyant, mais non glabre (même plutôt velu, et frictionnel dans les basses). Pour avoir déjà entendu une vingtaine de versions depuis le début de l’exercice, atteindre une telle évidence n’a rien de facile puisque si peu de chefs y parviennent ! Et on mesure ici la différence entre la routine et l’humble perfection. Ça vit, tout simplement. Drames, reflux, luttes, élans, introspections : tous les épisodes s’enchaînent avec une spontanéité désarmante où les transitions tiennent du miracle. Tempo magnanime, phrasés plutôt retenus qui contribuent au charme du dire : offert mais pas lascif. Quel art du sostenuto ! Magique, vraiment ! Conclusion homérique, rien de bousculé mais un triomphe d’une suprême dignité. Les trois autres mouvements relèvent certainement de la même excellence, je vais donc demander à Pipus l’identité de cette version et stopper là ma participation au jeu, dans la mesure où je ne saurais imaginer mieux Le plus étrange c’est que je ne crois pas déjà la connaître, or j’imaginais posséder à peu près toutes les versions marquantes de cette époque (car je suppose que ça date des années 1960). Note : 10.0/10.
- (2e mouvement) Cornistes aux saveurs boucanées, clarinette turgescente qui s'excite crescendo jusque la mesure 12 (la partition n’en demande pas tant), des bois bien ouverts (1’26), des pizz qui ne plombent pas le discours mais le relancent : j’aime beaucoup cette introduction qui annonce une version de caractère.
Dans la transition (2’54), les archets font sourdre une autorité (leur longue phrase en acier trempé, profilée d’un trait !) qui doit péter dans l’Allegro Giocoso du troisième tour. Le passage en triolets (3’31) en impose tout autant. Le Développement (3’59) laisse admirer la superbe spatialisation des cordes dans une large acoustique, qui n’atténue pas la puissance de l’orchestre mais lui sert de brillant écrin. L’irruption de la mes. 74 (7’25) nous fait trébucher dans un maelstrom où l’on se sent happé par un immense tourbillon. Mais avouons que pour le climax (8’18) on se serait attendu à un fracas moins métronomique. Quelle puissance tout de même ! Récapitulation, Coda noblement et largement brassées. Impérial. Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) Je croyais qu’on tenait la palme de la lenteur avec Landowski, mais voilà Rodin !
Même pas allegretto, plutôt andante poco animato ! Pourtant, quelle vie ! On atteint le même degré d’analyse que Landowski, mais avec un supplément d’âme, une sorte d’inspiration supérieure derrière cette nonchalance révélatrice et assumée. La prise de son épate ! On se croirait dans la salle, quelle ampleur, quelle densité ! Ce qui permet des scansions redoutables, comme à la mes. 114 (2’12) : c’est énorme ! Puis les pizz de violoncelles ! L’esprit ludique transparaît au travers l’intelligence des échanges. Pas un instant qui ne convainque de l’inexpugnable hauteur du propos. Le génie ne fuse pas, il resplendit. Loin des foucades qui déchirent tout, voilà une citadelle qui dans la réfulgence de ses palais surplombe la multitude. Suprême ! Note : 10.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Sonorités un peu aigrelettes.
Bonne dynamique. Les contrastes un peu abruptes. Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Écart très mince qui se maintient au niveau qualité à tous points de vue.
Le son un peu rugueux cependant au niveau des violons. Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) 1- 12:52
Très bel enregistrement, prise sonore de type 'globale', mais pas trop, excellente interprétation. 8/10
2- 12:18 C'est le temps d'affirmer son identité propre. La ligne mélodique des violons semble fléchir quelque peu. 8/10
3- 7:00 La réverbération ressort davantage ici que chez Sow. Ma préférence va pour Sow, pour ce mouvement du moins. Sonorités trop claires. 7/10 Note : 7.0/10.
- Spoiler:
| Version D4 / Côtes du Mâconnais - Pouilly-Loché / Photographes - Kenna
Bernard HAITINK - Orchestre royal du Concertgebouw (1972)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 7.20000. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Orchestre superbe dans une très grande salle. Ce qui donne à cette lecture une ampleur étonnante. Le chef interprète cela dans un tempo assez allant, avec un naturel confondant emprunt d’une certaine douceur. On peut certes imaginer une lecture plus emportée et dramatique, mais la grandeur du propos de Brahms est assumée et c’est très beau. J’ai ma petite idée sur l’orchestre et le chef mais je n’ai pas été vérifier. J’aime en tout cas
Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Ici, l’orchestre, à nouveau luxueux, est logé dans une salle encore plus grande. Je crois bien l’avoir reconnu d’ailleurs. Le chef adopte un tempo légèrement plus allant (11’42’’), mais il reste lui aussi dans les limites d’un véritable andante moderato. Il offre pour le reste une version hédoniste, très consensuelle, sans parti pris particulier, dont l’atmosphère sereine ne se démarque par fermement de celle de Pouilly-Fuissé. Et c’est ici aussi défendu avec une maîtrise parfaite. J’avais par ailleurs beaucoup aimé le premier mouvement
Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) Enregistrement un peu lointain avec beaucoup de réverbération. Orchestre magnifique aux timbres bien reconnaissables : cette fois, j’ai identifié la version avec une quasi-certitude. Le chef prend le mouvement dans un tempo rapide mais sans excès (6'14""), pour une interprétation très équilibrée avec un Poco meno presto qui apporte un moment de détente bienvenu. Il s’agit depuis le début d’une lecture très naturelle de cette symphonie, sans recherches particulières ni sophistications, mais qui coule de source. J’aime assez
Note : 8.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Une interprétation assez intense, voire grandiose qui s’appuie sur une prise de son qui détaille remarquablement les diverses sections des vents. On en oublie presque les cordes.
Pas mal. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Toujours une version ample et mesurée. On note une grande modération, une grande délicatesse, une grande douceur qu’on pourrait parfois considérer être à la limite de la mollesse. On ressent toutefois une certaine grandiloquence à mi-mouvement. C’est très bien mais on s’y ennuie de temps à autres. La prise de son parait très « confortable »…à cause de timbales lointaines ?
Soignée mais manque d’intensité (11:37). Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Après Adams, le soufflé tombe ! Soyons objectif, voici une interprétation dynamique et claire dans un son des plus confortable ! Les cordes semblent toutefois d’abord en retrait et ce relatif effacement est plutôt déroutant. Est-ce la volonté du chef ? Cette impression ne dure pas et l’équilibre est rétabli pour la seconde partie du mouvement (6 :04). On retrouve mais à un degré moindre, cet aspect éclatant et triomphal que je regrettais dans la série des peintres.
Pas mal mais inégal Note : 7.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Timbres un peu acides, caractéristiques d'une certaine époque mais prise de son soignée, avec beaucoup d''air (et un peu de souffle). J'adore ce hautbois très nasal et ces trompettes un peu pincées.
Chef et orchestre prennent leur temps, mais cette fois-ci sans surjouer (contrairement à D2). C''est tranquillement ample, très apollinien. La pulsation est plus stricte qu''ailleurs, ce qui donne un côté un peu raide. Pourquoi pas. Cela dit, les passages plus calmes du développement sont franchement prosaïques. Au final, on a une version un peu froide, sérieuse, sans surprise et sans mystère mais qui se laisse écouter. Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Prise de son un peu ancienne (ça souffle) mais savoureuse ! Comme il y a beaucoup de profondeur, les bois sont déjà dans la réverbération et les cuivres s'entendent dans le lointain. N'empêche, ça reste précis et on se délecte des timbres un peu acidulés de l'orchestre. Et puis, il y a quelque chose que j'apprécie beaucoup : il y a un usage très raisonné du vibrato ! D'habitude, toutes les versions un peu anciennes (avant les années 80) vibrent beaucoup, là ça reste assez droit. Bref, un cadre sonore un peu désuet mais généreux.
Dans ce bel écrin, la musique de Brahms se développe naturellement. Ça chante tranquillement, tout en soignant les détails. Curieusement, les tutti intéressent moins. N'empêche, il y a un fini orchestral qui force le respect. Bref, c'est sérieux et élégant, ce qui n'est déjà pas si mal. (Le premier mouvement avait globalement les mêmes qualités : du sérieux, de la rigueur, de la retenue, de l'élégance. Ce qui ne l'empêchait d'être un poil prosaïque par moments...) Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Autant ce genre d'acoustique très réverbérée fonctionne dans les 2 premiers mouvements, autant elle pose problème ici ! C'est beaucoup trop distant et ça atténue considérablement la dynamique de l'ensemble. On se sent extérieure à cette joyeuse exubérance. Et pourtant, le chef ne ménage pas son orchestre et frappe très fort. On sent une poigne de fer derrière tout ça. Par contraste, le trio, joué de façon très lente, est vraiment convainquant dans le genre rêveur/méditatif. Ce qui permet de réentendre pendant quelques mesures ces timbres si beaux qui m'avaient tant séduits dans le 2ème mouvement…
Conclusion : pas mal ! Note : 7.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) lueur argentée, une masse qui sait s’enfler sans lourdeur.
Le discours progresse et s’organise avec naturel, mû par une ardeur conquérante. L’antithèse des philtres tristanesques de D3. Ça commence très bien ! Les vaillantes sonneries de trompettes du second épisode confirment la vigueur du propos. Le hic c’est que les zones sombres ne sont pas assez creusées pour assurer le contraste expressif. La texture instrumentale et la courbe émotionnelle semblent décalées vers une lumière sans ombre. Presque trop saine de corps et d’esprit, cette lecture sous scialytique ignore ses démons, ou du moins les a terrassés avant le lever de rideau. S’intensifie une réexposition d’une clarté, d’une incisivité magistrales, tendue comme un arc, d’une absolue maîtrise, avec des pupitres vissés au quart de tour. Je n’ai pas reconnu la version (et ce n’est aucunement mon souhait) mais le nom d’un chef me brûle les lèvres, d’autant que la cambrure de l’orchestre laisse aussi peu de doute. On a le droit de formuler des hypothèses par MP, Pipus ? Un chouïa trop univoque mais face à une telle démonstration de baguette, on s''incline Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Introduction linéaire, qui valorise des bois au timbre net, et qui stratifie les lignes instrumentales –par exemple les bassons qui filigranent les cors.
Les hautbois en écho (1’33-) se distinguent davantage que dans toutes les autres versions. La transition arco (2’49-) enfle son crescendo en toute transparence, on sent que le chef privilégie la clarté, la lisibilité, l’éclat. Comme dans Pouilly-Fuissé, la cantilène (3’50-6’00) s’énonce avec droiture, sans vibrato intempestif. Dans le climax (6’58-8’17), le passage martelé est un peu plus collant que dans les deux précédentes versions. Toutefois, dans l’ensemble, cette interprétation me semble plus gouleyante que Pouilly-Fuissé et Mâcon. Et l’orchestre brille de mille reflets précieux qui miroitent dans le verre. Encore une version que j’aime beaucoup, un tantinet moins que les deux premières, mais difficile de les départager. Aurais-je gardé le meilleur tonneau pour ce troisième groupe, ou est-ce que mon palais blasé devient insensible aux nuances ? Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) Déjà le dernier virage, toujours pas de nanar : l’écrémage des deux précédents tours a bien fonctionné.
Encore une version tonique et propre sur elle. Acoustique large et brillante. Cependant, en scrutant (et en se gardant du procès d’intention), j’ai l’impression que les pupitres se laissent parfois imperceptiblement surprendre par leur chef intrépide, comme si celui-ci en exigeait encore plus. Le calibre de l’orchestre lui évite les accidents, mais comparé à des concurrents plus aboutis, on dirait que malgré sa ductilité il force ça et là. Par exemple à la reprise (3’31) qui tend à mugir au détriment de la clarté d’élocution. Certes les mailloches trop floues n’y sont pas très structurantes. En revanche le timbalier réussit un magistral crescendo pour la Coda (4’56-) Tout cela se résume par un réel brio. Cruel exercice d’essayer d’y voir clair et d’afficher des préférences parmi ces neuf valeureux équipages ! Note : 8.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Des violons trépignants, plus nerveux par moments, j'aime moins parce que la musique me semble un peu surchargée. Si on joue Brahms trop fort, celà alourdit la musique. Rien de trop significatif qui se démarque des trois premières versions.
Note : 6.5/10.
- (2e mouvement) Ici aussi: beaucoup de grâce.
Qualité sonore un brin inférieure? Trop floue, pas assez fort, pas assez découpé, micros trop éloignés des instruments. Il me faut réécouter chacune des versions une par une pour mieux départager avec le casque bien collé sur les oreilles. Léger manque d'intensité. Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Kenna
1- 12:27 Sonorités aigrelettes. Les micros pourraient être placés plus près. 7/10
2- 11:42 La clé de voûte de l'oeuvre. Interprétation et prise sonore de qualité moyenne. 6/10
3- 6:14 Ren de significatif. 6/10 Note : 6.0/10.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 8 Mai 2017 - 0:08 | |
| Chers tous, le dernier tour démarre sur les chapeaux de roue ! Il se terminera le samedi 27 mai samedi 3 juin au soir !
Très bonne écoute à tous !
Dernière édition par Pipus le Jeu 18 Mai 2017 - 15:47, édité 1 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 9 Mai 2017 - 0:44 | |
| Merci pour ces révélations Pipus, et un grand bravo pour cette mise en page idéale. C'est vraiment instructif de rassembler nos commentaires pour chacun des mouvements ! Honnêtement, je n'avais reconnu aucune des trois versions. Solti, je n'avais même pas ça en stock. J'ai attribué un 10/10 au premier mvt, je vais devoir me procurer d'urgence son intégrale brahmsienne, si tout relève du même niveau. Giulini/Chicago figure dans mes étagères, mais je n'en gardais aucun souvenir particulier, alors que je l'ai notée au firmament pour deux mouvements sur trois ! Je vais la réécouter. J'ai une excellente opinion de l'intégrale amstellodamoise d'Haitink (son enregistrement de la symphonie n°1 figure même parmi mes références ultimes, voire celle que je préfère entre toutes). Sa 4° a fière allure. Qui sont donc les six versions encore en lice ? - Spoiler:
Si une version du genre Karajan/Berlin (DG) venait à gagner, David viendrait encore se moquer
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 9 Mai 2017 - 1:40 | |
| Merci Pipus pour tout ce travail Solti/Chicago: Je n'avais pas reconnu cet enregistrement que je possède pourtant. Il ne m'avait pas laissé un très bon souvenir et je suis étonné de l'avoir coté aussi favorablement. Vive les écoutes à l'aveugle . Il s'agit d'une bonne version, très objective, parfaite sur le plan technique, mais très consensuelle, un peu passe-partout. J'avoue que je lui préfère bien des versions éliminées au premier tour. J'avais reconnu Giulini/Chicago. Comme le dit Draffin, il faut passer le mur du son. La qualité de l'enregistrement (EMI 69) est vraiment médiocre. Pour ce qui concerne la prestation de Giulini, je suis de ceux qui admirent sa version viennoise live de 1989 (DG) où il pousse à l'extrême les options interprétatives de sa version à Chicago, mais avec un orchestre qui habite à mon sens mieux ses « lenteurs » que le CSO. J'avais également bien reconnu Haitink/Concertgebouw. C'est pour moi le clou de sa première intégrale à Amsterdam. Il s'agit d'une belle lecture où les timbres du Concertgebouw font des merveilles. Mais ce n'est pas non plus l'interprétation la plus inspirée et en la recalant maintenant je trouve qu'on lui donne sa juste place au classement : pas à la cave mais pas non plus au sommet . - Spoiler:
- Citation :
- Si une version du genre Karajan/Berlin (DG) venait à gagner, David viendrait encore se moquer
Si Karajan/Berlin devait gagner, il faudrait au moins concéder à David qu'on ne fait vraiment pas dans l'originalité .
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 9 Mai 2017 - 9:07 | |
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| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 9 Mai 2017 - 9:19 | |
| Merci à Pipus. Trois éliminés, trois chefs réputés qui ne figurent pas, toutefois, au nombre de mes chefs bien-aimés.
Je ne connaissais pas les enregistrements de Haitink (1972) et de Solti (1978) que je n'avais d'ailleurs pas identifiés. Par contre, j'avais acheté en 1970/71 en microsillon l'enregistrement Giulini/CSO qui m'avait alors beaucoup plu (Je l'ai ultérieurement acheté en CD). Je me souviens d'une écoute entre amies et amis : les amies avaient trouvé cet interprétation "très excitante et très romantique", les amis étaient très réservés. Pour ma part, si cet enregistrement m'avait alors plu, l'enregistrement réalisé en avril 1968 avec le New Philharmonia, publié après l'enregistrement CSO, m'a toujours semblé être la "meilleure" 4ème de Brahms de Giulini. Ceci écrit, Giulini a beaucoup interprété la 4ème de Brahms qu'il associait volontiers à la 2ème en concert (je me souviens avoir assisté à deux concerts avec ce "binôme").
fomalhaut |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 10 Mai 2017 - 1:02 | |
| QUATRIEME TOUR A titre liminaire, je tiens à rappeler à Pipus que je déteste les chats, et que je m'insurge contre cette entreprise de déstabilisation. Honnêtement, même si de valeureuses et prometteuses versions figuraient aux tours précédents, et que j'aurais aimé retrouver certaines en Finale, les six concurrents en lice méritent leur place ici. J'ai toutefois un peu peiné à les valoriser distinctivement. Dans la mesure où ma version préférée s'avère proche de l'idéal (malgré un tempo modéré, mais qui lui permet peut-être justement d'atteindre cette plénitude, ce niveau de détail, ce cisèlement du trait), je lui ai accordée 10/10 et j'ai ensuite défalqué un demi-point dans le classement décroissant. Je n'ai écouté que le quatrième mouvement. Précisons enfin que je n'ai reconnu aucun enregistrement -tout au plus une intuition pour Goutiere. - Commentaires et évaluation des finalistes :
Bengal La grasse phonogénie de cette version balaie toute concurrence. On se sent absorbé par la sonorité même, quitte à manquer d’objectivité quant au jugement de l’interprétation –qui s’avère nonobstant excellente. Une introduction aqueuse, mais pied à pied émerge un univers plus solide, s’agrègent des îlots tangibles. Les somptueuses cordes se montrent d’une densité effarante, avec des basses qui sondent les abîmes dans la variation 5 (1’05). Les graves sont même un peu envahissantes, par exemple pour les scansions de la var. 8 (1’51) qui lénifient les violons –à l’instar d’un estomac trop lourd qui assoupit la conscience. La torpeur s’empare aussi des var. 9-10 (2’08-2’40), comme embuées par des gestes repus. De la satiété au sommeil, les var. 11-12 (2’15-3’17) versent dans un doux brouillard onirique. Il faut dire que cette interprétation puissante ne s’accompagne d’aucune brutalité, mais véhicule un imaginaire capiteux, propagé par un tempo diffluent. Flûtes, hautbois, clarinettes paraissent émues mais un peu moites (3’19-4’42). Le Choral sait rester sobre mais suggestif (4’43-6’04) Le Développement (6’06) fait resurgir ces basses herculéennes, qui heureusement ne grèvent ni la lisibilité ni l’entrain collectif. Les balistes de la var. 25 (7’38) catapultent avec la véhémence requise, mais les trémolos de la var. 26 semblent un peu factices, -empruntés. Les quinconces de tierces (8’58) trahissent une tendance legatisante aux violons (alors que le texte prévoit « marcato »). Coda jouée avec éclat (9’17) voire fracas (la conclusion), propice à déchaîner les applaudissements. Ne manquerait qu’une étincelle de-ci de-là et on tiendrait une version idéale : la robustesse ne fait pas toujours oublier le défaut d’esprit. Le résultat s’avère plus stimulant que l’éminent Persan mais moins intelligent et moins peaufiné. Très marquant néanmoins. 9,5/10
Goutiere Après les luxes de Bengal, Goutiere accroche moins l’oreille, voire semble ingrat : intro moins flagrante, var. 3 & 4 assez strictes, var. 5 (1’02) qui se soustrait à la passion attendue… La var. 8 en rythme pointé (1’49) manque de mordant, tout comme les bariolages d’archets de la var. 9 (2’05). On observe une certaine finesse pour la transition « klangfarbenmelodie » de la var. 11 (2’37). Des reflets verdâtres pour la flûte dans la troisième section (3’15), les brouillards nimbent le choral schumannien de la var. 15 (4’38). Le ritardando de la mes. 128 (5’53) un peu vaporeux, un point d’orgue bien visible précèdent la Récapitulation (6’05) où le tutti retrouve ses couleurs argentées, ses cors mordorés (le passage en triolets à 6’54), même si entretemps la variation 20 (6’42) aura semblé un peu mécanique, un peu bonhomme. Les syncopes de la var. 22 (7’07) voient des interjections bien nettes aux trombones qui ne bavent pas. De même que les capricants bonds des violons (mes. 192, 7’43), parfaitement tracés ! Ardents trémolos, chocs lapidaires pour la troisième séquence de la Récapitulation (7’58). Hélas, la var. 28 (8’27) se détend trop. Le maestro reprend les choses en main pour les tierces en canon de la mes. 31 (9’08). Coda creusée jusque ce qu’il faut (9’30), qui privilégie la clarté sur l’élan. Bref, une version aiguisée, aux timbres raffinés, qui discipline les affects, mais un peu maigrichonne par endroits (ce qui est souvent le cas de ce label –désolé aujourd’hui il fait froid j’ai besoin de calories). Rien qu’au caractère de l’orchestre, il me semble l’avoir reconnue. L’avenir le dira. 7/10
Mainecoon On retrouve une prise de son cossue. J’aime beaucoup les timbales, à la fois rondes et nettes. Les archets savent équilibrer le « marcato » et le « largamente » de la variation 5 (0’57). Même si les contrebasses semblent un peu trop lisses, la mise en espace aère les pupitres, intégrant parfaitement le milieu de salle, et valorisant par exemple les flûtes (1’13). Première déception avec la var. 9 (1’59) trop léchée et inoffensive, même si l’on admire le soyeux des cordes. Beau solo de flûte qui ne retarde pas le tempo d’ensemble, et qui cuivre la sonorité dans le bas du registre en fin de parcours (3’07-3’51). Un hautbois évanescent et plaintif à la variation suivante. Grâce à son tempo très mobile, le chef réussit à maintenir une progression sous-jacente pour le choral (4’26). La Récapitulation (5’34) pèse lourd (avec des mailloches impactantes bien que trop claires), mais sans optimiser la tension. Le chef continue sur sa lancée sans faire saillir ce Développement comme un pivot structurel. La sautillante var. 23 (6’46) permet de vérifier l’agilité des souffleurs (une phalange aguerrie, c’est sûr !) Dans le crescendo de la mesure 191 (7’06), le timbalier se distingue encore : splendide ! Coda bien déflagrante (8’47-), trombones altiers (9’08), conclusion expéditive comme j’aime. 9/10
Persan Le début annonce le niveau : suprême. Pas spécialement incisif (quoique les bois soient superbement valorisés !), mais royalement construit, comme des colonnes qui s’élancent vers le ciel. Orchestre dense mais transparent, cordes chaleureuses (1’05). Remarquable travail expressif, jusqu’au moindre détail : par exemple comment les violons sculptent les intervalles à la mes. 56 (1’54). Le passage pointé qui suit [var. 8] révèle que le chef arrondit les angles, enrobe de tendresse. La modération du tempo amoindrit l’effet des bariolages (2’13) mais là encore on admire la délicatesse des textures. On sent que le chef accorde une grande individualité à chaque variation, et en cisèle les effets. Ainsi les soufflets de la var. 11 (crescendo-decrescendo) s’entendent ici mieux que dans toute autre version (2’47-3’10). A la variation suivante, les triolets de croches « molto dolce » s’exhalent comme de fragiles paroles. La deuxième partie dévoile les trésors de suavité du flûtiste (3’36-4’18). La variation suivante (en majeur, dialogue hautbois-clarinette) illustre combien sont respectées les gradations dynamiques de la partition. Le choral laisse miroiter de subtiles couleurs aux cuivres (4’55-6’12). Un decrescendo dégradé à l’infini enchaîne sur une Récapitulation escarpée (6’13), toujours éprise de lenteur mais articulée avec force (var. 20 à 6’52). Magistrale démonstration dans les fusées d’arpège de la var. 22 (7’20), interjetée de foudroyants flashes des trombonistes. Les coups de boutoir de la var. 25 (7’55-) éclaboussent ! J’adore. La variation 28 est discrète mais périlleuse pour les chefs car la tension risque toujours d’y faiblir, ce qui n’est pas le cas ici grâce à d’ostensibles pizz aux basses qui assurent le tangage (8’34). La Coda (9’32) poursuit sur les mêmes atouts : ampleur, souffle immense, hauteur de la vision… Comme quoi, l’intensité n’est pas synonyme d’agitation, puisqu’ici le chef atteint une péroraison sans fébrilité, grâce à un génie de la rhétorique qui conclut en apothéose. 10/10
Siamois Chaque version y va de son dosage pour l’hymne introductif, ici ce sont les bois et trombones qui dominent. Prise de son qui respecte les timbres, le volume des instruments, l’acoustique ambiante. Les cordes semblent un rien nébuleuses dans la var. 5 (0’58), un rien paresseuses dans les attaques de la var. 8 (1’47). En tout cas, la masse orchestrale semble animée d’une vie organique, très intégratrice. Sans se départir de leur élégance, les variations 11-12 (2’36-2’53-3’11) s’impatientent, tant mieux : le chef a bien compris que ces épisodes jonctionnels menacent la continuité de ce finale en chapelet, et que mieux vaut y resserrer le tempo. Idem pour la variation suivante (3’12-3’51) où le flutiau ne mollit pas. En revanche, les amateurs de bucolisme déploreront peut-être que ce havre où l’on s’arrête à peine n’ouvre pas les horizons poétiques attendus. Pareillement, le choral (4’24-5’38) aurait pu moduler les éclairages, car tel quel il apparaît neutralisé. Le Développement (5’39) surgit puissamment, les trombones rugissent avec rage (6’42 & 6’46). Le chef fait tonner l’artillerie (7’18, ça canarde !), lâche ses cuivres aux abois (les trompettes dans la Coda, 8’53-), et attise une conclusion pugnace (seulement dommage que les deux accords conclusifs sonnent un peu complaisamment). Parfois un chouïa sur la réserve, mais la plupart du temps ardente à la bataille, voilà une version dont on admire les orages. 8,5/10
Sphynx Dès le début la vétusté du son (très acceptable d’ailleurs) avoue l’identité de cette version que je n’ai pas reconnue dans l’absolu, mais que je resitue par rapport aux tours précédents. Face aux phalanges entendues jusque là, l’orchestre trahit ses limites, mais relatives tant la battue imprévisible du maestro met les pupitres à l’épreuve, ne serait-ce que par le tempo endiablé. A chaque instant, l’imprévisible est rendu probable, l’improbable rendu possible. Malgré leurs éminentes qualités, les versions concurrentes restent très domestiquées en regard de l’énergie farouche qui se dégage ici, sous l’emprise d’une baguette à haut voltage, de haute voltige. On ne s’arrêtera donc pas aux quelques incidents de lecture, puisqu’ils témoignent du corps-à-corps entre un maestro et le medium orchestral, entre un maestro et l’œuvre. Citons par exemple les variations 9-10 (1’47-2’16), où les bariolages, les irisations sur la « corde à vide » produisent une électricité presque palpable, piloérectrice ! Foin de toute délicatesse, la variation 11 (2’16) soupire à grosse plainte. Les transitions s’escamotent, les variations se concatènent goulument. Les var. 13-14 (2’45-3’47) embaument par leur pittoresque fragrance, ô combien entêtante. Le choral s’y intègre comme une pâture ombragée, et non comme une grotte sépulcrale. La Récapitulation (4’47-) libère des instincts animaux, à vrai dire moins pour le phrasé (qui reste apprivoisé) que pour la rusticité des timbres, la candeur des initiatives. Dans la var. 25 (6’25), que dire de la térébrante verdeur des trompettes ? Pour les var. 28-30, saluons les intuitions du maestro qui laisse gambader le tempo, évitant toute stagnation dans ces parages où Brahms détend la bride. La var. 30 (7’37) impose une danserie aussi bourrue qu’on peut l’imaginer. Coda (7’54) grillée à sec, mais on aurait aimé, on se serait attendu à une démonstration plus embrasée. Dommage. En tout cas, voilà une lecture absolument palpitante ! Artisanale, bagarreuse, chauffée à blanc. Tantôt paysage baroque brossé al fresco et à gros trait, tantôt satire vitriolée. Une version en radicale polarité avec Persan. Absolument nécessaire pour revisiter cette symphonie, quitte à la malmener aux entournures. 8/10
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| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5776 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 11 Mai 2017 - 9:21 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Qui sont donc les six versions encore en lice ?
C'est un peu la question que tout le monde se pose, n'est-ce pas ? Je constate néanmoins une chose : aucune des versions éliminées jusqu'à présent ne figure sur mes étagères (bon, c'est vrai que ces dernières ne croulent pas non plus sous le poids des CDs). Et il y en a une dont je serais vraiment surpris d'apprendre qu'elle n'a même pas été prise en considération par Pipus lors du choix initial. De plus, je farfouille depuis quelques mois à la recherche d'une intégrale supplémentaire et j'en avais une demi-douzaine en vue, dont seulement deux ont été sorties ( Dohnanyi - Cleveland et Böhm - Vienne). Là aussi, je serais très surpris qu'il n'en reste pas 1 ou 2 (voire 3) en compétition. Bref, ce BT va être très déterminant pour mes prochains achats. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 14 Mai 2017 - 8:10 | |
| Pas mal du tout cette sélection finale ! Au moins, il y en a pour tous les goûts. Et puis, pour une fois, on trouve des versions d'un peu toutes les époques (2 versions très récentes, 1 version dans les années 70-80, 2 dans les années 60 et une dans les années 50). Je pense avoir reconnu 3 chefs (Bengal, Persan et Siamois). Dans le doute, j'ai procédé à une double notation : d'abord, j'ai mis une note pour le 4ème mouvement. Ensuite, j'ai réécouté toute la symphonie, relu mes appréciations pour chaque mouvement, écrit une synthèse et fait la moyenne de mes notes de chaque tour. Je laisse Pipus choisir quelle note il souhaite utiliser pour le classement final. - Bengal:
4ème mouvement
Ça m'étonnerait qu'une telle lecture fasse l'unanimité ! C'est vraiment déstabilisant. D'abord, le tempo est toujours retenu, et comme le grave est très généreux, il y a une sensation d'épaisseur qui colle aux enceintes. Compte-tenu de ce que montre l'orchestre dans les dernières secondes, on comprend qu'il s'agit bien là d'une volonté très affirmée, d'un choix esthétique. On pense à la façon dont Bernstein retenait ses tempi à la fin de sa vie. Du coup, dans cette pulsation presque figée, on écoute une fresque sonore hallucinante. L'orchestre est d'une beauté sans pareil et nous livre des moments de pure extase ! Et pas seulement dans les tutti. Un seul exemple : à 3'18'', écoutez ce flûtiste qui joue comme si sa vie en dépendait... Le piège avec un tel écrin sonore serait de se contenter de se faire sonner l'orchestre. Mais ici, on entend bien un fil rouge qui traverse l'ensemble des variations. La progression dramatique est évidente, sans craindre l'excès de pathos et tout en phrasant et en chantant continuellement. Bref, je suis surpris par cette lecture, mais c'est tellement bien fait que j'y adhère sans réserve.
Note : 10
Appréciation générale
Pour moi, c'est la grande surprise de cette comparaison. Une version moderne «non dégraissée», avec une pâte sonore comme on n'ose plus en faire et des tempi franchement lents, ça n'était pas vraiment ce que j'attendais de cette symphonie. Mais ses atouts sont innombrables. Et d'abord, cette souplesse permanente dans la pulsation (le rubato), qui force tout l'orchestre à une grande écoute mutuelle et à énormément de discipline. Ensuite, il y a le soin du détail, et notamment des nuances et des équilibres entre pupitres. Les passages de relai au début du 2nd mouvement sont exemplaires ! Enfin, il y a une vision générale de l'œuvre, qui ménage des progressions non seulement à l'intérieur des mouvements, mais également d'un mouvement à l'autre. Donc, c'est une version qui méritera une place d'honneur dans ma discothèque désormais.
Note : 10 (9-10-10-10)
- Gouttière:
4ème mouvement
Honnêtement, cette prise de son bizarroïde ne favorise pas l'orchestre dans ce mouvement ! C'est aigre et ça manque de corps. Et comme le chef choisit des tempi très retenus, on entend quelque chose d'artificiel et de laborieux. Cela dit, dans les passages les plus calmes (au centre du mouvement), ça donne un petit côté «musique de chambre pour grand orchestre» qui n'est pas déplaisant. Et puis, on sent bien qu'il y a une grande baguette derrière tout ça, qui noircit le tableau tout en restant très sec et très droit. J'avoue ne pas être convaincu.
Note : 4
Appréciation générale
Version au son difficile (euphémisme) et au vibrato souvent trop prononcé. Tous les mouvements sont joués avec des tempi très retenus (sauf le 3ème). Mais ça ne manque pas de caractère ! C'est très sec, très noir. Le deuxième mouvement est même plutôt réussi. Par contre, je m'ennuie un peu dans le 4ème... En somme une version honorable, donnant à entendre un Brahms plus épineux que de coutume. À conseiller en deuxième écoute.
Note : 6 (6+7+6+4)
- Maine coon:
4ème mouvement
Étourdissant ! C'est le premier mot qui me vient à l'esprit après l'écoute de ce mouvement. C'est conduit de façon rapide et tous les instrumentistes jouent la partition comme s'il n'y avait pas de lendemain. Même les passages centraux plus calmes sont plein d'impatience. La prise de son très claire et très analytique plonge l'auditeur au cœur de l'orchestre. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour embarquer l'auditeur. Et, de fait, je ne suis pas déçu du voyage ! Mais qu'on ne s'y trompe pas : ça n'a rien de débraillé et c'est au contraire très tenu !
Note : 10
Appréciation générale
Version d'excellence ! Le travail orchestral est superbe et même si la prise de son est un peu lointaine, ça sonne très très bien. Le chef livre une lecture plutôt tourmentée de la symphonie, avec des tempi souvent fiévreux. On sent les instrumentistes constamment chauffés à blanc, peinant à trouver de la sérénité. À ce titre, le début du 2ème mouvement est presque un peu trop rapide à mon goût. Une débauche d'énergie qui donne des 3ème et 4ème mouvements absolument électrisants !
Note : 9,5 (9+9+10+10)
- Persan:
4ème mouvement
C'est très frustrant cette version ! Certes, on sent un très grand geste et une volonté démiurgique derrière la baguette. Les tempi sont retenus (et ça ralentit encore plus à la fin), l'articulation très sèche, le caractère très sévère. On sent une ambiance quasiment funèbre. Mais le problème, c'est que les moyens instrumentaux et techniques (la prise de son) ne sont pas au niveau du projet musical. L'orchestre n'est vraiment pas très beau et il y a cette horrible flûte au vibrato absurde. La prise de son est tellement large qu'elle en devient fragmentée. Et les fortissimi font saturer la bande. N'empêche, c'est culotté un tel final après ce troisième mouvement débridé ! Rien que pour ça, je ne mets pas une mauvaise note.
Note : 7
Appréciation générale
Les 3 premiers mouvements sont de conception assez classique mais bien menés. On écoute avec intérêt en dépit d'une prise de son vraiment problématique (trop large et peu dynamique). Mais le 4ème surprend par son audace : très lent, très appuyé, très noir. C'est vraiment déroutant, et ça aurait pu marcher avec de meilleurs moyens techniques et instrumentaux.
Note : 7 (8+7+7+7)
- Siamois:
4ème mouvement
Là où on a plutôt l'habitude d'entendre un lecture très unitaire de ce mouvement (notamment en terme de caractère et de tempo), on nous offre ici une conception plus découpée : chaque variation est caractérisée de façon indépendante et a son tempo propre. L'unité d'ensemble est plus assurée par l'articulation générale, par le legato permanent, par le lyrisme. C'est peu dire que le chef fait dans le musclé ! D'ailleurs, il y a plus de puissance que d'urgence dans les dernières variations et c'est un peu dommage.
Note : 8
Appréciation générale
Très belle version, tant du point de vue de la réalisation que de l'interprétation. L'orchestre est somptueux. Un peu épais peut-être, mais c'est cohérent avec la lecture très romantique que nous livre le chef. Beaucoup de legato, un beau vibrato, des cuivres éclatants. C'est la version classique allemande par excellence. Ceci dit, et même si les surprises sont rares, il est difficile de ne pas se laisser embarquer par le lyrisme général. Le deuxième mouvement est particulièrement émouvant, le troisième vraiment joyeux.
Note : 9 (8+9+10+8 )
- Sphynx:
4ème mouvement
Je dois dire que je l'attendais un peu dans le final, cette version-là ! Ayant battu tous les records de vitesse dans les mouvements précédents, je me doutais bien que ça allait fuser ! Cela dit, le début n'est pas si rapide et la machine met un peu de temps à se mettre vraiment en route. Mais on monte rapidement en tension et l'ambiance devient électrique. On retrouve ce côté débraillé qui m'avait tant plus à la fin du 1er mouvement (on se demande qui tire qui : l'orchestre ou le chef ?). Et on se prend à oublier le son mono très médium, les timbres verts et les cuivres qui font un peu «pouet» ! Question : après les variations centrales en petit comité, pourquoi redémarrer les tutti avec un tempo si … raisonnable ? Car les dernières minutes sont pulsées plutôt lentement, de façon sèches et sinistres. C'est inattendu et presque un peu frustrant...
Note : 6
Appréciation générale
Version ancienne au son mono, au spectre restreint et avec un peu de souffle. Mais heureusement, la conception d'ensemble n'est pas du tout esthétisante et on se prête au jeu sans déplaisir. Les tempi sont presque toujours très rapides et une certaine urgence se dégage en permanence de la pulsation. C'est sec, nerveux, mystérieux, tourmenté. Le deuxième mouvement tire profit de la légèreté des timbres pour faire entendre de jolies pages mozartiennes. Le 3ème mouvement est vraiment réussi : joyeux, vif, débraillé. Seul le dernier mouvement déçoit un peu, à cause d'un tempo final un peu à contre-emploi.
Note : 7 (8+6+8+6)
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 14 Mai 2017 - 12:58 | |
| Merci Draffin. S'agissant de la finale, je privilégierai la notation portant sur l'ensemble de l'oeuvre |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5776 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 15 Mai 2017 - 11:55 | |
| Oui, presque que de très belles versions ici, il n'y en a qu'une qui m'a déçu. - Spoiler:
Bengal – Début un peu flottant mais assez noble. Plutôt retenu, j’ai parfois l’impression d’hésitations dans le flux même si le tempo global reste plutôt allant. C’est quand même un bien bel orchestre. Il y a des moments d’animation mais cela retombe assez vite, cela traîne un peu à mon goût même si, encore une fois, la pâte globale est ravissante et les articulations sont nettes. Hautbois limpide et chantant, j’aime bien. Après la moitié et le retour des accords du début, les choses s’animent et l’impression de mollesse doit être nuancée. Finalement, cette version en gardait intelligemment sous le coude ! Une bonne gestion, un bel orchestre et une prise de son claire mais c’est plutôt passe-partout. A la réécoute, j’en retire une meilleure impression et ajoute une demi point. 8/10
Gouttière – Cuivres un peu débraillés au début mais sinon ça va. Précautionneux et un peu raide, pas toujours formidablement net non plus. L’orchestre me séduit moins que Bengal, je trouve que c’est brouillon mais sans plus-value point de vue engagement. La flûte à l’air à bout de souffle et le phrasé s’en ressent, je ne la suis pas. Cela devient englué vers la moitié, tout anesthésié. Orchestre aigre et savonnant des détails, conduite engourdie, prise de son moyenne. On sauve tout juste les meubles, mais je soupçonne que c’est parce que la musique elle-même est superbe. Pas plus emballé la seconde fois. 5/10
Maine Coon – Entrée assez douce et enchanteresse mais qui ne minaude pas pour autant. Les cordes sont vraiment magnifiques dès qu’elles prennent la main, c’est la version qui me touche le plus jusqu’à présent. J’apprécie aussi le fait que le poli apporté au rendu sonore global ne sacrifie pas les détails. Dans la partie centrale, encore ces cordes graves délicieuses en contre-chant de la flûte. Petite suspension bien pensée juste avant la réexposition de l’introduction. Une version qui séduit parce qu’elle a naturellement tous les arguments pour y parvenir, sans effort, et les seules petites “touches personnelles” passent avec évidence. Réécoute : je suis toujours séduit par la douceur générale mais je trouve le tout un petit peu moins marquant. Un demi-point en moins. 8,5/10
Persan – La prise de son me déplait, quelque chose d’étrange, “gonflette”, rentre-dedans. Entrée des bois assez poussive. Après les cordes enjôleuses de Maine Coon, celles-ci font un peu pâle figure point de vue sonorité mais elles se rachètent par une virtuosité époustouflante. Il y a une maîtrise indiscutable. Le début était trompeur, la lecture est peut-être la plus nuancée jusqu’à présent. Malheureusement, comme avec Gouttière, la flûte a un peu de mal à donner de la cohérence à son solo, bien que sa sonorité soit plus chaleureuse. Cuivres étonnants, comme (littéralement) fondants. Retour des accords initiaux bien vigoureux, les dernières minutes s’annoncent pêchues. Et en effet, elles sont intenses autant que parfaitement sous contrôle. Au final, je suis perplexe: l’orchestre est de classe, la conduite est totalement assurée mais je suis plus impressionné, fasciné même, et parfois dubitatif, que séduit. En repassant cette version en revue, je l’ai trouvée traînante. Je confirme mon peu de goût pour la prise de son. Moins un demi-point 8/10
Siamois – Comme Maine Coon, une entrée en matière qui cherche à emporter notre adhésion, mais avec plus de vigueur. Encore un orchestre de haut vol, pas surprenant à ce niveau. Je vais commencer à avoir du mal à les départager. Rah, j’aime vraiment beaucoup ceci aussi : on a la séduction immédiate de Maine Coon et une maîtrise orchestrale supérieure. Cuivres un peu limites quand même vers 6:40. Oublions ça, d’autant que les accords qui suivent s’élèvent avec une autorité écrasante. Majestueux, palpitant de vie, (presque) définitif. La réévaluation confirme tout ça. 9,5/10
Sphynx – Ah ça, c’est rapide et musclé. Les cordes sont charnues, fouettées sans relâche par le chef qui semble déterminé à imposer une vision très vigoureuse, presque violente. C’est à couper le souffle, limite hors de propos mais cette conviction inébranlable et l’efficacité supérieure de l’orchestre, tous pupitres confondus, laissent admiratif. Comme on pouvait s’y attendre, les accords de cuivres nous explosent à la tronche, c’est vraiment un peu trop, là. Une vision virtuose et complètement assumée mais qui en fait trop. Au seconde passage, c’est l’acidité et la brusquerie qui me marquent : moins un demi-point. 7,5/10
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| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 16 Mai 2017 - 16:28 | |
| Allegro energico e passionato…Un final d’un classicisme inattendu. - Spoiler:
BENGALI Un orchestre de luxe, un tempo très juste, une interprétation rigoureuse et nuancée bien qu’un peu uniforme mais enfin, cela sonne de façon très naturelle et tout (ou presque) y est. Très bien. Une magnifique conclusion. 9/10
GOUTTIERE Gouttière…Un qualificatif bien péjoratif pour une magnifique version ! Une interprétation profonde et nuancée qui avance d’une façon implacable et inexorable dans un tempo juste quoique plutôt lent. Une leçon de direction et de jeu d’orchestre. La prise de son n’est pas toute jeune mais elle sert magnifiquement l’interprétation. Le couronnement d’un siècle de symphonie. 10/10
MAINECOON Un beau son, une interprétation engagée, vive et nuancée mais inégale et parfois à la limite de l’ennui, de remarquables dernières mesures. Contrairement aux deux versions précédentes qui se déroulaient d’une façon naturelle, on a ici l’impression d’une mise en scène (ce n’est pas péjoratif) qui cherche à affirmer la grandeur et l’importance du mouvement. Pas mal mais excessif. 7/10
PERSAN On retrouve dans cette version l’aspect mise en scène de la version précédente. Une interprétation inspirée, précise et nuancée parfois agressive. Bien. Une excellente conclusion. 8/10
SIAMOIS Un bel orchestre et une belle mise en scène. Une interprétation nette et dramatique, tempêtueuse même, quelquefois emprunte de sécheresse. Bien. Une excellente conclusion. 8/10
SPHINX Et la voilà, notre antique mono qui a vaillamment supporté l’épreuve ! Une interprétation très claire, engagée et austère à la fois, vigoureuse et nuancée qui s’embrase. Et pourtant, l’interprétation de ce mouvement parait beaucoup moins tranchante que celles des mouvements précédents : après trois mouvements explosifs, la partie s’achève dans l’apaisement. Bien mais on attendait autre chose ! 8/10
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 18 Mai 2017 - 15:48 | |
| Plusieurs personnes m'ont fait remarquer que le 27 mai, date de fin prévue de l'écoute, tombe dans un week-end de pont. Aussi je vous propose de décaler d'une semaine : Le dernier tour se terminera le samedi 3 juin au soir ! |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 18 Mai 2017 - 16:35 | |
| La fin s'annonce délicate !
Le samedi 3 juin...Veille de la Pentecôte, premier jour d'un week-end de trois jours...Pourquoi pas le mercredi 31 mai, entre Ascension et Pentecôte ?
fomalhaut |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 20 Mai 2017 - 6:48 | |
| Groupe des recalés - 4ème mouvement
Kleiber – WPO (1980)
La première chose qui frappe dans cette interprétation, c'est le lyrisme éperdu déployé par tout l'orchestre. Les tempi sont un peu plus vifs qu'ailleurs et la musique coule de source. Il y a partout de l'urgence, du drame. Beaucoup de rubato, aussi. Mais, et c'est la grande force de Kleiber, il n'y a pas d'excès de pathos. C'est grandiose mais pas brutal, désespéré mais pas larmoyant. Cerise sur le gâteau, les anches doubles apportent une acidité vraiment intéressante à la couleur orchestrale.
Bernstein – WPO (1983)
3 ans plus tard, avec les mêmes musiciens et les mêmes micros, Bernstein met 2'30'' de plus pour terminer ce final ! Et du coup, on n'entend plus du tout la même musique. Le début est traité comme une marche funèbre, un peu macabre, un peu burlesque. Et de fait, on sourit un peu devant l'énorme machine que met en marche Bernstein. Il faut un certain temps avant d'entrer dans le mouvement. Car on finit par y entrer : le chef y croit tellement qu'on finit par se laisser convaincre malgré tout. Même si tout est sur-articulé, même si la phrase est inintelligible, même si on sent que les musiciens n'ont pas du rigoler beaucoup pendant les répétitions... On sort de cette écoute un peu hébété. Un peu fatigué aussi.
Wand – NDR-Sinfonieorchester (1997)
L'orchestre de la NDR n'est pas le plus connu d'Allemagne mais il faut lui reconnaître des qualités certaines : de la clarté, un bel équilibre entre les pupitres et surtout des cuivres vraiment magnifiques. À l'instar de Kleiber, Wand joue la carte d'une certaine fluidité : ses tempi sont assez rapides et on sent une belle détresse dans plusieurs variations. Par contraste, certaines sont vraiment lentes, ce qui ménage l'orchestre et l'auditeur (qui n'en demandait pas tant...). Au final, on a une version qui ressemble un peu à celle de Kleiber : à la fois dramatique et claire. Mais l'enregistrement manque un peu de dynamique et on est frustré de ne pas être écrasés par les fortissimi...
Thielemann – Staatskapelle Dresden (2013)
J'ai déjà vanté le luxe sonore de cette version. Néanmoins, il faut souligner qu'il ne s'agit pas d'une simple prise de son claire et analytique comme on sait bien les faire de nos jours. C'est au contraire très compact et très coloré (d'un point de vue spectral). Et c'est vraiment intéressant parce qu'on a ici un orchestre qui a une vraie identité sonore. Que j'ai personnellement plaisir à retrouver. Dans ce final, Thielemann joue la carte de la tourmente. Les tempi sont souvent vifs et l'orchestre est chauffé à blanc. Ce qui me gêne un peu, par contre, ce sont tous ces changements de tempo, notamment ceux à l'intérieur d'une même variation. Il y a des accelerandi discutables. Bon, on ne va pas cracher dans la soupe, le plaisir que j'ai pris à écouter ça est certain ! |
| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 21 Mai 2017 - 20:11 | |
| J’ai eu beaucoup de mal à départager toutes ces très belles versions. J’ai donc écouté et noté tous les mouvements. Je n’ai pas essayé de rapprocher cette écoute des précédentes, et, par exemple, de reconnaitre mon cher Courbet. Je revendique une subjectivité. Le résultat et le classement ne peuvent pas forcément être identiques d'un tour à l'autre. S’il fait beau dehors et dans mon cœur, une version sombre passera bien sur le compte d’une nécessaire complémentarité. S’il pleut, la même version sombre deviendra lourde et triste. Ayant des soucis personnels en ce moment, j'ai d'ailleurs peut être été injuste envers les versions les plus ténébreuses. - Spoiler:
A) Mainecoon : Mouvement n°1, très dansant. Le grand vent souffle sur Mürzzuschlag à 0mn52. Il fait frais. Quelles clarinettes. Superbe cors à 1mn11 (la marque de fabrique de la maison Brahms). Les flutes sont bien discrètes. Très belle nostalgie à 1mn55. Superbes cordes à 2mn05. Les pizzicatos sont pleins de vie. Beau pas de danse à 4mn19. Des vents tendres à 6mn02. Nouveaux pas de danse à 7mn20. De très beaux violoncelles. Les flutes sont bien discrètes. Fin à 12mn06. : 9/10 Mouvement n°2, beau début, empreint de douceur, de majesté. Quelles clarinettes. 1mn46, quels cors. Des pizzicatos parfaits. A 3mn42, des cordes tendres, douces, suaves comme l’amour courtois. Clara a décidément laissé échapper quelque chose. A 7mn26, Brahms est torturé entre Clara et Agathe von Siebold. A 10mn12, la clarinette est incroyable de grâce. Fin à 11mn04. Mes poils se dressent ! 9/10 Mouvement n°3 : un démarrage plein de vie. Des flûtes très caressantes à 0mn50. Superbe mariage corde timbales à 1mn45. Superbes vents à 2mn54. Un triangle bien guilleret à 4mn13. On est plus dans l’appartement mais à la maison de campagne, et la chatte se sent l’envie de chasser quelques souris. Et les cors à 5m50. Superbe final. Fin à 6mn15. 9/10 Mouvement n°4 : c’est parti pour les trompettes et les timbales ! Très décibels à 1mn. Des cordes bien « sciantes » à 2mn16. A 5mn28, le chat qui marche sur la balustrade du balcon semble en équilibre bien instable ! 6mn15, ouf, il est de nouveau dans l’appartement. Des flutes très précises, comme des perles de notes à 6mn55. Superbe mariage cordes timbales à 7mn25. Fin à 9mn40. 9/10
MOYENNE 9/10
B) Persan : Mouvement n°1 : lent. Belles flutes. Mais, cela manque d’entrain. Un peu haché. Persan a trop mangé de whiskas ! Quelques changements de rythme mais je ressens l’ensemble comme poussif. A mon avis, Brahms avait trop fait la fête et laissé à Von Bulow le soin de diriger l’orchestre ! Un peu lent à 7mn42, heureusement que le pas de danse reprend cela. Beau dialogue vent corde à 9mn50. Fin à 12mn59. On va dire que les timbales étaient très bien ! 6/20 Mouvement n°2 : un démarrage aussi un peu lent. Maintenant que je me suis familiarisée avec ce persan, je pense que c’est sa marque de fabrique. Une vieille chatte, tout en caractère et personnalité mais qui aime bien le feu dans la cheminée. 1mn19, les cors sont aussi un peu poussifs. Ils s’étirent doucement. Cela manque un peu de vie. A 4mn23, des cordes bien paisibles, une petite sieste s’impose ! Fin à 11mn39 : 8/10 Mouvement n°3 : une musique un peu plate (technique d’enregistrement ?). Une pâte orchestrale très homogène. Dialogue de sourd entre vents et cordes à 1mn19. Belle relance des cordes à 1mn58. Cela file vite ! Les cordes mènent la danse et les autres instruments ont un peu de mal à paraitre. A 5m15, cela virevolte dans tous les coins et recoins de l’orchestre. Une fin démoniaque. Fin à 6mn15. 8/20 Mouvement n°4 : bel entame. Superbes flûtes à 0mn45. Des cordes incisives à 2mn. A 6mn, le Persan se promène majestueusement. Les variations de thème se suivent, toujours différentes, toujours belle. Fin à 10mn41. 10/10
MOYENNE 8/10
C) Siamois : Mouvement n°1 : miaou, un début très rond. Le siamois s’étire ! Superbe changement de rythme à 1mn05. Quel bel orchestre, le chef pousse magnifiquement la polyphonie instrumentale. 2mn57 superbes clarinettes. Une œuvre interprétée avec une grande dignité. 7mn18 un peu lent quand même. Une musique très féline ! Quels vents à 8mn. 9mn21 des pas de chats ! Fin à 12mn38 : 7/20 Mouvement n°2 : superbe écho à 0mn20. Le siamois danse, sa queue dessine des arabesques. Des flutes fières (cf plus loin à 9mn55). Enfin… Magnifiques clarinettes à 1mn57. Le siamois minaude à 3mn10. Des cors un peu poussifs à 3mn20, il ne faut pas confondre nostalgie et endormissement ! 8mn31, les nuances de couleur manquent un peu de pathos, la fourrure du siamois est un petit peu trop claire ! Fin à 10mn58 : 8/10. Mouvement n°3 : début très en verve. Le siamois n’en croit pas ses oreilles. Le whiskas a été remplacé par du gigot de souris à la stroganoff ! A 1mn28, quelle belle reprise et des timbales qui nous laissent haletant. A 5mn, très beaux cuivres. Mouvement après mouvement, le siamois s’imposerait-il dans la maison ? Fin à 5m57 : 9/10 Mouvement n°4 : superbes cordes à 2mn04. Flûte bien seule à 3mn25. Retour de la flûte à 5mn37. Quels cuivres à 9m18. Fin à 9mn48. 8/10
MOYENNE 8/10
D) Sphynx : Mouvement n°1 : un enregistrement ancien ? Très équilibré. Rapide. 7mn05 belle accélération. Globalement une tonalité plutôt sombre. Fin à 10mn52 : 8/10 Mouvement n°2 : 0mn6 début peu ample. Tout cela manque de polyphonie, de majesté. Et pourtant les oreilles du Sphynx sont bien dressées. Où se trouve la sagesse du chat du rabbin ? Jonathan Sfar va devoir réécrire sa BD. 3mn08 mais que font les cordes. Elles ne sont pas en marche ! 5m50 les flûtes manquent d’allant et de séduction. Les cors sont aussi un peu tristes. L’enregistrement ne doit quand même pas être très récent ? 9m46 Brahms arrive en gros sabots pour découvrir que le chat a mangé tout le mou ! Fin à 10mn19 : 6/10 Mouvement n°3 : un enregistrement un peu plat qui dessert le chef ? Du coup, la spatialité et la polyphonie de l’orchestre apparaissent moins. Et les trompettes sont (trop) absentes. De très belles liaisons entre les notes. 1mn40 et suite superbe drame. Beaucoup de punch et de dynamisme. Le sphynx joue avec la souris. ! Beaucoup de vie. Fin à 6mn03. 7/10. Mouvement n°4 : démarrage très menaçant. Des cordes dramatiques à souhait à 0mn55. Enregistrement ancien ? Nouvel exploit des cordes à 2mn06. Des flutes tristes à 2mn53. Une version sommmmmmmmbre. Des cuivres neurasthéniques à 4mn. Même à 5mn25, la reprise reste empreinte de tristesse. Beau mariage cuivre timbales à 6mn30. La conclusion est du même acabit. Brrr . Fin à 9mn01 7/10.
MOYENNE 7,5/10
E) Gouttière : Mouvement n°1 son cristallin. 1mn10, beau mariage vents cordes. Une belle dynamique mais toujours très sage, très prude. Ce n’est pas un chat de gouttière mais un des aristochats ! Magnifique pizzicati à 2mn35. Des notes très articulées, la tension ne se relâche jamais. Même dans les moments lents, l’orchestre reste présent. Les rares silences parlent, comme une marche dans une forêt. On se sent pris par la main. Fin à 13mn17 : 10/10 Mouvement n°2 : Thomas O Malley est de retour. Une belle version très équilibrée. Pas totalement jazzy mais très classique. Scat Cat va être déçu. Tout cela est très maitrisé, manquant un peu de sensaulité. Il faut se lâcher un peu plus ! 5m39 la caresse des cordes ne plait pas au matou ! 10mn07 quel calme. Et pourtant Duchesse appelle au secours. Fin à 12mn51 : 7/10 Mouvement n°3 : un démarrage lent mais assumé (0mn28). De belles couleurs automnales à 3mnn20. Des cordes soyeuses à 4mn06. Belle dramatisation à 5mn. Avec le chat de gouttière, le 3ème mouvement est virevoltant mais manque un peu de folie. Normal me direz-vous car il faut éviter de tomber de la gouttière même si le chat a 9 vies ! Fin à 6m40. 7/20 Mouvement n°4 : une marche vers le supplice. Mais, des couleurs. Une belle polyphonie. 1mn53, superbes attaques des cordes. Belle dynamique. 4mn53, des cors marchent doucement à pas comptés. Superbe flûtes à 6mn. Une version qui « a de la gueule ». Décidément, ce 4ème mouvement passe très très bien sur des tempi longs. Superbe reprise à 8mn. Fin à 10mn33 9/10. MOYENNE 8,3/10
F) Bengal : Mouvement n°1 : démarrage aussi long. Une tonalité très grave. Des cordes presque sinistres à 2mn10. Quel coffre. On imagine un Brahms, barbu, bon vivant, avec une voix grave, expliquant à qui veut l’entendre sa philosophie de la vie. Mais quel relief, les alpes autrichiennes ne sont vraiment pas loin. 9mn29, une tristesse infinie. Des sanglots ponctués par les archets des cordes. Fin à 13mn10 : 8/10. Mouvement n°2 : un peu de souffle sur la bande audio ? Des clarinettes mélancoliques à souhait. L’andante se noie dans les tâches de la fourrure. Superbe pizzicatos à 3mn15. Les hautbois manquent un peu de punch. Fin à 12mn06 : 8/10 Mouvement n°3 : enregistrement ancien ou public ? De beaux contrastes. Cordes très caressantes à 0mn52. Superbe polyphonie à 1mn42. Cela vit. Belles contrebasses. A 3mn42, magnifique explosion. Le bengal aurait-il mangé le poisson rouge dans l’aquarium ?! Fin à 6m21 7/10 Mouvement n°4 : un mouvement qui démarre posément. De très belles clarinettes. Des cordes biens tristes à 1mn15. Le brouillard tombe. Superbes flutes à 3mn28, tristes à souhait, mélancoliques, inquiètes. Les cors font échos à 4mn40. Un peu lent quand même à 5mn40. Belle reprise à 6mn50. Des tempi un peu lents à 8mn50. Fin à 10mn12. 8/10
MOYENNE 7,8/10
En conclusion, Mainecoon : 9/10, la plus équilibrée Persan : 8/10 Siamois : 8/10 Sphynx 7/10 Gouttière 8,3/10, une version où la lenteur passe parfois très bien, parfois moins bien Bengal 7,8/10
Merci à Pipus pour ce beau voyage. Eléanore Clothilde |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 21 Mai 2017 - 22:17 | |
| Eleanore, pour Sphynx tu annonces 7,5 dans ton développement et 7 dans ta conclusion, c'est quelle note que tu attribues en définitive ? Pipus, tu comptabilises la moyenne pour la version ou la note du seul 4° mvt ? |
| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 21 Mai 2017 - 23:14 | |
| Bonsoir Mélomaniac - Spoiler:
Quel œil de lynx ! Je suis admirative ! Pour le mouvement n°1, la note est de 8/10. Pour le mouvement n°2, elle est de 6/10. Pour le mouvement n°3, elle est de 7/10. Et pour le mouvement n°4, elle est de 7/10. 8+6+7+7 = 28. 28/4 vaut 7. Je m'étais trompée dans le développement. La note est bien de 7/10.
Merci Eléanore |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 22 Mai 2017 - 0:19 | |
| - eleanore-clo a écrit:
Quel œil de lynx ! Je suis admirative !
C'est surtout que je reporte les notes dans un tableur, et que ce faisant je n'ai pu que m'apercevoir de cette discordance. Merci pour ta réponse ! |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 22 Mai 2017 - 12:20 | |
| Merci pour vos retours d'écoute Désolé je ne suis pas très présent ces jours-ci. - Mélomaniac a écrit:
- Pipus, tu comptabilises la moyenne pour la version ou la note du seul 4° mvt ?
S'agissant de la finale, qui vise à classer les versions entre elles et non le quatrième mouvement uniquement, si les deux notes sont présentes je privilégierai celle portant sur l'ensemble de l'oeuvre. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 22 Mai 2017 - 12:50 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Pipus, tu comptabilises la moyenne pour la version ou la note du seul 4° mvt ?
S'agissant de la finale, qui vise à classer les versions entre elles et non le quatrième mouvement uniquement, si les deux notes sont présentes je privilégierai celle portant sur l'ensemble de l'oeuvre.[/quote] N'est-ce pas la une option discutable ? Pour ma part, je ne suis pas revenu en arrière et j'ai noté les 2ème, 3ème et 4ème mouvements directement, comme je l'avais fait pour le 1er mouvement. fomalhaut |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9185 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 30 Mai 2017 - 15:41 | |
| - Mon classement final:
Bengal: 9/10 mvt 1 - 13:20 Cela démarre avec beaucoup de grâce, toujours émouvant, sans sensiblerie, richesse sonore au rendez-vous, pas grand chose à reprocher.
mvt 2 - 12:12 Bel équilibre sonore.
mvt 3 - 6:24 Léger manque de clarté, léger manque de perspective, manque de dynamisme, sonorité quand même acceptable, belle interprétation dans ce mouvement qui n'est pas mon préféré et qui, par moments, me fait penser à Peer Gynt.
mvt 4 - 10:21 Ce mouvement m'était inconnu jusqu'à cette écoute. --------------------- Gouttière: 8/10 mvt 1 - 13:27 Prise sonore légèrement inférieure à celle du Bengal, plus globale et lointaine, de même que l'interprétation un peu trop saccadée par moments, plus sèche, moins nuancée.
mvt 2 - 12:58 Une coche en-dessous de Bengal, les violons pourraient être plus rapprochés.
mvt 3 - 6:46 Une coche en-dessous de Bengal.
mvt 4 - 10:42 Prise sonore plus sèche que Bengal. Interprétation comme plus ancienne. ----------------------- Malnecoon: 8/10 mvt 1 - 12:11 Prise sonore feutrée. Présent en ma mémoire: ce premier mouvement est difficile à départager.
mvt 2 - 11:11 Léger manque de volume sonore. On ne peut juger uniquement sur la qualité sonore, mais ce critère demeure le facteur le plus facilement évaluable. Les micros sont loin.
mvt 3 - 6:23 Standard, très ressemblante aux deux versions précédentes.
mvt 4 - 9:52 Effets dramatiques plus saisissants ici. Interprétation qui me laisse la meilleure impression parmi les trois premières. ---------------------------- Persan: 9/10 mvt 1 - 13:07
mvt 2 - 11:45 Bel équilibre entre les instruments, les violons surgissent en force sans éclipser les autres instruments.
mvt 3 - 6:21 Une coche au-dessus des trois versions précédentes pour la qualité de la prise sonore.
mvt 4 - 10:56 Cette version conserve l'esprit de l'oeuvre. Si on enlève le critère de la qualité sonore, on arrive à des interprétation de même niveau. ------------------------ Siamois: 8/10 mvt 1 - 12:48 Celle-ci me fait moins bonne impression, les violons trop éloignés.
mvt 2 - 11:05 Tempo plutôt rapide.
mvt 3 - 6:04 Bon tempo qui, pour ce mouvement, gagne à être assez rapide et animé comme c'est le cas ici, en comparaison des quatre versions précédentes.
mvt 4 - 9:57 Moyen. ----------------------------------
Sphynx: 7/10 mvt 1 - 11:01 La piètre qualité sonore dessert cette interprétation, je m'étonne qu'elle soit encore en lice, hommage à une version historique. Les cuivres resortent ici comme nulle part ailleurs (4'17).
mvt 2 - 10:24 Il remporte la palme pour le chrono le plus rapide. Dommage pour la faible qualité sonore. Version d'archive très punchée.
mvt 3 - 6:09 Interprétation plutôt échevelée, les violons à l'avant-plan, belle prestation du triangle.
mvt 4 - 9:12 La plus expressive. Le tempo rapide est encore présent dans ce mouvement final. Vais-je abandonner mes réticences initiales face à cette baguette infatigable qui bat la mesure sans jamais fléchir au fil des mouvements. L'orchestre est chauffé à blanc. Je réajuste mon tir.
|
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 30 Mai 2017 - 21:44 | |
| Merci à tous pour vos contributions, c'est un bonheur d'organiser cette écoute Sauf grande manifestation nationale, la fin du tour reste fixée au 03 juin. Pour les vacanciers, je vous invite à poster vos retours en amont. A très bientôt pour de grandes révélations |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 1 Juin 2017 - 12:18 | |
| Je publie sans faute mes commentaires d'ici samedi soir, mais en cette période de l'année, je suis forcément à la bourre ... |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 1 Juin 2017 - 21:47 | |
| Pas de soucis, d'autant que dînant chez ma mère le samedi soir, les résultats ne devraient être divilgués que le dimanche matin Et Dieu sait que je suis impatient de vous dire qui est l'un d'eux, que je ne pensais pas parvenir si haut |
| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Juin 2017 - 2:56 | |
| Finale très serrée, comme prévu, peut-être pas aussi splendide qu'on aurait pu le croire... cela dit, à un tel niveau... - Spoiler:
Bengal : ponctuation nette, voire un peu sèche dans les 1ères minutes, grande densité des cordes, à l'aspect presque étouffant (ce sera la seule version dans ce cas), interprétation qui transmet des moments de forte tension à l'intérieur d'un tempo globalement lent, tout en distillant des relents torpides au tournant de telle ou telle variation ; très beaux cors (5'02) qui habitent le choral principal, crescendos titanesques (6'08) qui vont dans le sens d'un Brahms semi-brucknerien par endroits (rapport statisme/embardées étonnant ici), même si la fin avance justement trop par paliers (9'45)... dense, singulier, mais prenant ! Goutière : version plus classique, de son - prosaïque au début - comme de ton, mais orchestre très cadré, avec une attention fine portée aux transitions (phrases descendantes à 2'38), une atmosphère "de plein air" qui m'évoque ici plutôt Schubert (flûte-oiseau vers 3'20 qui se perd momentanément dans les bruissements de l'orchestre-forêt...), même si je regrette quelques enlisements évitables (6') et peu de jeu sur les dynamiques (6'45-6'50) ; final bien amené, cordes qui s'animent peu à peu (vibrato, attaques), sans toutefois un climax aussi marquant qu'ailleurs. intéressant, personnel... et dépassé par la concurrence ! Maine Coon : les bois sont d'emblée magnifiques ! Timbales rondes et précises, cordes mordorées, orchestre de grand luxe qui offre une version d'un romantisme prenant, éperdu dans le jeu de violons hyper concernés (1'20), flûte et pupitres de bois graves à l'unisson, instrumentistes qui chantent et relient les variations les unes aux autres par leur sens des couleurs pures et du legato ; la diversité des atmosphères ne dissout pas le prisme des variations, seule une lancinante sensation de "confort" trop ouvertement recherché peut gêner ça et là, mais la coda, surpuissante et néanmoins cadrée (8'51 !!) clôt le débat selon moi. couleurs, splendeur, maîtrise. Persan : début un peu lent... mais sensation d'une prise en main immédiate par le chef, qui dose le moindre crescendo à la corde (1'50), peut retenir puis lâcher les forces vives de l'orchestre à l'intérieur d'une même phrase (!!), accords parfois en apesanteur (3'10 : ), flûte suave à 3'40 quoique moins personnelle que chez Goutière, beaucoup de finesse et de différenciation dans l'imbrication des variations, mais la précision se relâche dans certains climax (6'25), qui dans l'ensemble manquent d'impact, à l'image d'un final plus grandiose qu'animé. apollinien, réfléchi... trop ? Sphynx : rapide, décidé, sombre dès les 1ères mesures : ouaouh ! Tempo allant ET variable, grandes basses (malgré la prise de son), attaques surpuissantes et dévastatrices (1'50), phrases descendantes moins nuancées que chez Bengal et Goutière, mais prises dans un élan plus communicatif, flûte solo étonnamment soutenue ici par les pleurs des cordes, tension qui jamais ne se relâche et qui s'allie à un sens de la scansion inouï, au 1er sens du mot, à partir de 6'26 - l'orchestre n'a pas les plus impressionnantes contrebasses et c'est pourtant tellurique ! Une ou deux lourdeurs ici et là (8'21), mais qui ne grèvent en rien le bilan final : ouaouh again ! hors catégorie, et pas uniquement pour l'âge vénérable, même si on ne dirige plus ainsi cette musique, de toute évidence. Siamois : tempo allant, qui met ici en valeur une certaine solennité, cordes denses et toniques, chef qui découpe les phrases avec précision, attentif aux figures d'arrière-plan (violons, bois graves) et laisse peu de détails dans l'ombre, même si la flûte solo paraît plus erratique qu'errante à 3'30 (instrumentiste non en cause) ; lignes très imbriquées les unes aux autres, soin de la polyphonie qui s'effectue parfois au détriment de la diversité des demi-teintes (accords un peu gris avant le climax vers 6'40), mais dès que le final est lancé, à 7'28, avec force puissance, éclairs, déflagrations cuivrées, rien n'arrêtera la machinerie orchestrale... tant mieux ! vision de chef-capitaine qui (nous) entraîne peu à peu au coeur du maelström. CLASSEMENT : Sphynx : 9,5/10 Maine Coon : 9/10 Siamois / Bengal : 8,5/10 ( splendides faux-frères dans leur dichotomie) Persan : 8/10 Goutière : 7/10
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Juin 2017 - 7:22 | |
| Voici mon verdict pour la finale - Spoiler:
Pour le final, la confrontation se situe au plus haut niveau. Aucune version ne me déçoit et, dans l’absolu, je pourrais toutes les couronner. Écoutant cette symphonie depuis bientôt 40 ans, j’ai délibérément privilégié les versions qui, à mes oreilles, renouvellent le propos, même si les autres ne déméritent pas le moins du monde. Bengal: 10’21’’ La citation de Bach est énoncée avec ampleur et lenteur et, d’une manière générale, le tempo est lent ; mais le chef ménage d’heureux contrastes entre les variations, même si, au total, il s’agit d’une version qui réserve peu de surprises. La sonorité est particulièrement massive, en particulier au niveau des cordes qui dominent largement. La prise de son est un peu terne, ce qui accentue cette impression d’opacité. C’est très beau et je n’ai rien à redire, mais ça ne renouvelle pas trop mon écoute. J’ai néanmoins gardé un excellent souvenir des trois premiers mouvements . 7/10 Gouttière: 10’43’’ Il s’agit de la deuxième version la plus lente de la confrontation ; mais les tempi sont contrastés et en aucune manière uniformément lents. Les contrastes entre les variations sont même très accusés. L’orchestre est un rien plus prosaïque que les autres et offre des timbres particulièrement aigres et acides qui donnent au mouvement un caractère anguleux et émacié qui n’est pas pour me déplaire. Ce manque de confort ne plaira assurément pas à tout le monde mais il donne à cette musique une noirceur que je trouve plutôt bienvenue. Le phrasé est très articulé, avec une tendance au détaché à l’exact opposé du legato systématique de Siamois ou de Mainecoon. Belle mise en valeur des bois. J’avais par ailleurs beaucoup aimé les trois premiers mouvements. Assurément une grande version . 8/10 Mainecoon: 9’52’’ Le thème de la Passacaille est énoncé lentement, pesamment, avec un legato excessif, mais le tempo accélère heureusement par la suite. Question confort, on est ici à l’opposé de Gouttière : l’orchestre est luxueux, avec des basses énormes pour une lecture assez classiquement germanique. Les variations sont bien individualisées, mais comme dans les trois premiers mouvements, le legato est un peu excessif. Une très belle version; sans grandes surprises cependant . 7/10 Persan : 10’56’’ Là, c’est le coup de foudre et je tiens assurément mon gagnant. Le tempo est lent ; c’est même la version la plus lente de la confrontation. Mais la lecture du chef est tout à fait passionnante. L’orchestre est magnifique avec des timbres délectables. L’équilibre entre les groupes instrumentaux est idéal et les textures sont d’une transparence exceptionnelle : on entend vraiment tout ! Le chef donne au mouvement un tour étrangement contemplatif pour une lecture comme au second degré, d’une distanciation et d’une sévérité impressionnantes, qui n’emportera sans doute pas l’adhésion de tous. C’est à cet égard l’exact opposé de Sphynx qui joue la carte d’une dramaturgie plus immédiate. J’avais beaucoup aimé les trois autres mouvements en sorte que rien ne me retient de mettre cette version au sommet . 10/10 Siamois: 9’57’’ C’est la seule version que je connaisse et que j’ai reconnue avec certitude. Je la connais même par coeur : c’est dire qu’elle ne renouvelle pas vraiment mon approche de l’oeuvre . Elle est bien évidemment exceptionnelle, avec un orchestre très luxueux aux basses vrombissantes, une plastique superbe et un véritable engagement du chef-démiurge. Elle compte parmi les versions rapides et montre la même tendance au legato excessif que Mainecoon. Elle entre dans la catégorie des lectures germaniques classiques et n’offre à cet égard aucune surprise. Grande homogénéité des timbres au détriment de la transparence, mais par contre, individualisation suffisante des variations. J’avais aimé les autres mouvements tout en y déplorant parfois une rapidité excessive et un excès de legato. Une certaine forme de perfection . 7/10 Sphynx: 9’13’’ Mon second coup de foudre pour la version la plus rapide de la confrontation. Il s’agit bien sûr de la seule version mono qui ait survécu et qui le mérite au plus haut point. On a vraiment là une lecture hors normes telle que je n’en ai jamais entendue au concert. Le chef et les musiciens ont vraiment l’air d’y jouer leur peau, tant l’engagement y est évident à chaque instant. Ils s’emparent de cette musique avec une santé, une fougue, une prise de risques exceptionnelles. Les timbres sont d’une verdeur incroyable, au détriment de toute recherche du beau son. La lecture est quant à elle à la fois très articulée, précise, implacable et d’une urgence et d’une fièvre qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. La rapidité occasionne une certaine uniformité et on pourrait espérer des contrastes plus accusés entre les variations, mais cette lecture axée sur la continuité est tout à fait défendable et défendue avec un rare bonheur. À l’image des trois autres mouvements, une interprétation remarquable. Une très grande version de cette symphonie . 9/10 Persan > Sphynx > Gouttière > Mainecoon = Siamois = Bengal
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Juin 2017 - 8:11 | |
| Merci Cela nous fait 8 appréciations, que ne devraient pas tarder à rejoindre celles de : - Abbado71 - Saegel - Math - Eusèbe - Richard Du moins je l'espère - Attention, les matous sont sur écoute !:
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Juin 2017 - 9:24 | |
| Oh .... je viens d'identifier Bengal. Je l'avais dans ma discothèque et ne l'avais pas reconnu. Voilà déjà une version que je ne devrai pas acheter ... |
| | | Richard Mélomaniaque
Nombre de messages : 1279 Age : 51 Date d'inscription : 23/01/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Juin 2017 - 13:04 | |
| Voici ma contribution. - Spoiler:
J'aurais aimé consacrer plus de temps à cette écoute mais malheureusement, je ne serais pas allé au delà de 2 écoutes. Dommage. Il faut dire que le choix est vraiment cornélien, et je suis bien embarassé (beaucoup plus que pour la 4eme de Mahler, ma précédente écoute comparée) pour établir un classement. Un Casse-tête. 3 versions, voire 4, très classiques privilégiant mais avec des qualités différentes se dégagent selon moi. J'ai failli mettre 3 versions à égalité, mais cela aurait été un peu manquer de courage que de ne pas en mettre une en avant. Quitte à changer d'avis après, il faut bien le dire.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Bengal :
mouvement n°1 : Enormément de noblesse dès les premières notes, mais aussi de fragilité avec ce piano initial pas toujours respecté. La musique se déploie avec majesté avec un rubato discret et subtil. Cela me semble assez lent aussi : lenteur, cordes archi présentes, graves majestueux, tout ce qu'on peut reprocher à certaines interprétations de la musique de Brahms. on se plait à se noyer dans cette beauté sonore. Pour autant, cela ne manque pas de vivacité et d'énergie, avec une conclusion pleine de fièvre.
mouvement n°2 : Un 2eme mouvement toujours aussi lent donnant un aspect solennel et contemplatif à celui-ci.Dès l'amorce de la section B, les cordes nous baignent dans un son extraordinaire. Il faut aimer cette approche nécessairement lente où tout doit chanter, où chaque note est un monde en soi, mais c'est séduisant par la beauté sonore qui résulte de cet océan musical. Pas sûr que ce soit dans les modèles d'interprétation aujourd'hui. Des cordes graves terriblement présentes à la fin du mouvement.
Mouvement n°3 : Sans doute pas l'allegro giocoso le plus percutant de la série, toujours ce son un peu épais, mais on ne peut pas dire à contrario que ça s'enlise pour autant. ça ronfle et ça claque suffisamment surtout dans le final de ce 3eme mouvement, et toujours avec cette luxuriance sonore sans vulgarité.
Mouvement n°4 : Toujours cette approche lente et monumentale, ça respire large, très large, de par le tempo choisi mais la largeur du son et de la respiration entre les pupitres. Pas d'esbroufe en fait, on laisse la musique s'épanouir sans la violenter. Cela manque peut être un brin d'urgence, et pourtant la force implacable de ce mouvement est bien présent,
Personnellement, je suis séduit par cette approche certes très traditionnelle mais qui impose sa force et sa vision.
9/10
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Mainecoon :
mouvement n°1 : Une intro beaucoup plus ample que Gouttière, avec plus de son écouté juste avant, moins de risque aussi sur le piano initial, mais une motricité plus importante que chez Bengal. Ca brasse large, ça respire et le tempo est à l'avenant, c'est vraiment magnifique, difficile de faire plus fluide. Les quelques réserves à la première écoute me semblent superfétatoires. Tout juste peut on regretter la présence un peu timide des timbales à la fin, sans doute la prise de son.
mouvement n°2 : Magnifique, un mouvement qui respire la poésie et la tendresse, une approche non pas chambriste, mais intimiste, où les différents intervenants se répondent avec beaucoup d'élégance. Un petit reproche, peut être un léger manque d'ossature sur l'ensemble du mouvement, mais je continue de beaucoup aimer.
mouvement n°3 : Toujours dans la même veine d'une version qui ne cherche pas à forcer le son, l'effet, un hautbois un peu pincé, et un léger manque de punch et d'arêtes dans ce 3eme mouvement.
mouvement n°4 : Une urgence qui se construit tout au long du mouvement pour éclater dans le final. Une flûte magnifique, et toujours cet allant, rien ne vient bloquer la fluidité et le cours de la musique, on peut regretter des arêtes plus prononcées comme dans toute la symphonie, mais tout semble couler de source, cela sonne moins grandiose que Bengal sans doute, mais à la réecoute, je trouve cette interprétation plus naturelle.
La seule grosse réserve peut être sur cette version serait sans doute un legato un peu trop omniprésent, au détriment de l'ossature et d'une certaine nervosité.
8,5/10
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Gouttiere : Un premier mouvement pris dans un tempo assez lent, mais une utilisation subtile du rubato. Une approche finalement assez contemplative, mais qui s'enlise quelque peu dans cette contemplation, malgré de très beaux passages où la musique semble surgir du crépuscule. Puis une fin de mouvement beaucoup plus nerveuse, beaucoup plus rapide, contrastant avec le début du mouvement.On ne trouve pas la même homogénéité présente dans les autre versions. Un très beau 2nd mouvment avec une belle clarinette et de belles inspirations, mais je trouve la direction par moment un brin rigide et manquant d'allant et de grandeur. Personnellement, je m'y ennuie pas mal. A la première écoute, j'avais trouvé ce 3eme mouvement brutal et claquant, beaucoup moins à la 2eme écoute, mais l'impression que la (belle) machine tourne à vide. Une amorce de 4eme mouvement très articulé, appuyant certains accents, à l'encontre des autre versions, toujours ce parti pris de lenteur alternant avec des tempi plus vifs lors des reprises. Le final est, je trouve, vraiment poussif. J'ai du mal à être convaincu néammoins par cet étrange impression de manque d'homogénéité sur l'ensemble de la symphonie. Une version véritablement atypique pour le coup par les parti pris choisis mais je n'adhère pas plus que ça.
7/10
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Siamois :
Mouvement n°1 : Magnifique ! Un magnifique premier mouvement mariant élégance, raffinement, ménageant les textures de l'orchestre, assez transparent pour entendre toutes les voix mais en même temps plein de force. Tout coule avec énormément de fluidité et de souplesse et d'équilibre. Une timbale extraordinaire à la conclusion.
Mouvement n°2 : tempo un peu plus serein que dans les autres versions, on prend son temps, les différents instruments communiquent entre eux, tout cela confère une poésie et un abandon magnifiquement travaillés, la clarinette est sublime. Je me suis littéralement fait embarquer par ce mouvement.
Mouvement n°3 : mené avec une fougue qui contraste avec le mouvement précédent, en réussissant la gageure de faire encore une fois respirer l'orchestre. A aucun moment, on sent que quelque chose force et tout semble en place. Cuivres peut être un peu trop claquants dans le final.
Mouvement n°4 : Je n'aime pas trop la montée chromatique initiale,un brin tapageur, je trouve qu'il manque une certaine urgence, et les cuivres gueulent un peu trop dans le final en étant trop mis en avant , mais ce sont des réserves mineures au final compte tenu de ce qui est livrédans ce mouvement final.
9,5/10
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Sphynx :
mouvement n°1 : voilà ce que je redoute le plus, une version ancienne de l'oeuvre ne bénéficiant pas du luxe des prises de son modernes. Et pourtant on y entend des choses qu'on n'entend pas ailleurs. Tempo très rapide, avec un rubato excessif à mon goût, des phrasés extrêmement vifs, tout semble redoutablement en place. Une interprétation implacable, mais qui pour ma part ne laisse pas assez la part à un certain mystère.
mouvement n°2 : Une intro manquant volontairement de legato, comme de temps à autre dans le mouvement, mais la construction de l'ensemble du mouvement est assez grandiose. On aimerait un peu plus de ductilité sur l'ensemble du mouvement.
mouvement n°3 : je ne sais pas qui est ce chef (petite idée, mais j'ai toutes les chances de me planter), mais le moindre que l'on puisse dire, c'est qu'il a une sacrée poigne et qu' un Brahms mélancolique ne semble pas être une hypothèse d'interprétation.
mouvement n°4 : Dans la même veine que les mouvement précédents. Un tempo vif, beaucoup de nervosité et d'accent, des arêtes clairement dessinées, véritablement impressionnant en terme de parti pris interprétatif. Quelque chose d'inéluctable dans l'ensemble de cette version, on respire à peine et au final, trop violent. En tous cas, à l'opposé de ce que je recherche. A la réecoute, je trouve que ce parti pris d'une interprétation nerveuse et musclée masque beaucoup de choses dans cette symphonie.
7/10
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Persan :
Mouvement n°1 : Une approche très classique, beaucoup de cordes, un tempo assez lent...On est plus dans le grandiose et la contemplation que dans une version privilégiant l'urgence et la dramaturgie. Final grandiose, une cathédrale sonore que seule cette version construit de cette façon.
Mouvement n°2 : On retrouve cette approche contemplative, lente et grave. Les interventions solistes sont à l'unission de la vision du chef.Cordes très présentes encore une fois. Fascinant. On n'est plus tout à fait dans le domaine symphonique, il s'agit presque d'une approche métaphysique.
Mouvement n°3 : Plus de vivacité et moins de contemplation dans ce 3eme mouvement, mais toujours autant de grandeur et de hauteur de vue. Les 3 accords conclusifs ne sonnent chez personne d'autre de la même façon.
Mouvement n°4 : La montée chromatique initiale est sèche et implacable, on retrouve une lenteur certaine, fil rouge de cette interprétation. Tempo vraiment très lent tout de même, mais ça respire large. La flûte solo sonne de façon très bizarrement également. On finit par se demander où le chef veut nous mener. Toujours aussi fascinant, mais peut être pas idiomatique
J'avais assez mal noté cette version à la première écoute. A la seconde, le caractère grandiose et contemplatif me saute à la figure. Je ne sais pas qui est le chef derrière cette approche marmoréenne, mais je ne serais pas surpris que ce soit quelqu'un de réputé pour sa lenteur en fin de carrière et dont les lectures de certaines oeuvres divisent les mélomanes.
8,5/10
Dernière édition par Richard le Sam 3 Juin 2017 - 14:58, édité 1 fois |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Juin 2017 - 13:56 | |
| Eh bé ! À lire vos commentaires et vos classements, il se dégage que : 1) C'est très serré : aucune version n'est vraiment rejeté et aucune n'est très au-dessus des autres. 2) Il ne se dégage pas de consensus pour la (les) tête(s) de liste ! Chacun a son favori... Bon courage pour départager tout ça |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Juin 2017 - 2:00 | |
| - draffin a écrit:
Eh bé ! À lire vos commentaires et vos classements, il se dégage que : 1) C'est très serré : aucune version n'est vraiment rejeté et aucune n'est très au-dessus des autres.
Bon courage pour départager tout ça
Pour la version qui domine légèrement les autres (dans nos classements), plus de la moitié des suffrages est supérieure ou égale à 9/10. Toutefois c'est vrai que les écarts sont ténus : les scores moyens s'étendent entre 7,41 et 8,60 (si mes calculs sont justes). |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Juin 2017 - 7:51 | |
| Mélo, je n'ai pas les mêmes chiffres que toi, que je prenne les notes portant sur l'ensemble de l'oeuvre ou uniquement sur le 4e mouvement. Sommes-nous d'accord qu'une notation sur le 4e mouvement a été fourni par 2 participants : Draffin et Eleanore-Clo ? J'ai sûrement fait une erreur, voici les notes que j'ai reportées dans ma petite base de données : Remarquons que selon la note choisie, le classement évolue entre les 4 premiers. Vous avez quoi qu'il en soit les deux classements. Pour ma part je trierai les révélations en tenant compte de la note donnée à l'ensemble de l'oeuvre. Je m'explique : les précédentes versions n'ayant pas été notées sur le 4e mouvement, il n'y a pas lieu de les comparer aux finalistes. Il s'agit donc sur ce dernier tour de départager les 6 interprétations entre elles, ce qui ne me semble pas devoir être fait sur le seul dernier mouvement. Vous me direz que c'est pourtant ainsi que l'on procède sur les autres tours. Certes, comme dit Fomalhaut ça peut se discuter, mais il conviendrait peut-être mieux de prendre la moyenne de l'ensemble des notes pour être plus juste, et j'en tiendrai compte dans les prochaines écoutes que je tiendrai. Et maintenant... passons aux révélations !!! |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Juin 2017 - 8:51 | |
| 6e de l'écoute finale | Version D2 / Côte de Nuits - Gevrey-Chambertin / Sculpteurs - Landowski / Matous - Gouttière
Georges SZELL - Orchestre de Cleveland (1966)
Moyenne des notes sur le dernier tour : 7.36667. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Ici, le tempo est nettement plus retenu que dans D1. L’orchestre est à nouveau très beau avec un son plus dru, plus gros.Le chef accentue beaucoup, parfois jusqu’à la lourdeur (pizzicati éléphantesques), mais on entend beaucoup de choses habituellement laissées dans l’ombre. On sent une volonté évidente de tout détailler et de fouiller la partition dans ses moindres recoins. Et cela ne se fait pas au détriment du souffle général : ça a de l’ampleur, en particulier après la réexposition. La coda est énorme et ravageuse. Au total, c’est bien mais c’est quand même un petit peu lourd
Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) Le thème aux cors est introduit plus lentement que dans Fixin mais avec davantage de noblesse. Pour le reste, le tempo d’ensemble est lent pour une durée totale quasi identique à Fixin (12’59’’). L’orchestre est très beau et bien enregistré. Le chef prend ostensiblement son temps, mais c’est pour mettre en valeur tous les détails de la partition : les pizzicati des violoncelles aux mesures 7 et 8, le magnifique contre-chant des violons à C … Sept mesures après B, les doubles-croches pointées sont particulièrement sautillantes. Trompettes et timbales se laissent cette fois opportunément entendre cinq mesures après E. Le chant aux violons, 9 mesures après E, est superbe. Tout cela est mangifiquement chantant et joué avec beaucoup de sensibilité. Je suis conquis et l’écoute du premier mouvement vient me confirmer que cette version a tout pour me plaire
Note : 10.0/10.
- (3e mouvement) Lecture précise, articulée et sobre dans un tempo très modéré (6’46’’). L’enregistrement est bon sans trop de réverbération. Le chef évite le clinquant et, en dépit de la lenteur, donne une version très légère de ce mouvement : toute en finesse. Le Poco meno presto à la mesure 181 offre un contraste très heureux. Au total, une interprétation originale que j’aime beaucoup
Note : 8.0/10.
- (oeuvre finale) Il s’agit de la deuxième version la plus lente de la confrontation ; mais les tempi sont contrastés et en aucune manière uniformément lents. Les contrastes entre les variations sont même très accusés. L’orchestre est un rien plus prosaïque que les autres et offre des timbres particulièrement aigres et acides qui donnent au mouvement un caractère anguleux et émacié qui n’est pas pour me déplaire. Ce manque de confort ne plaira assurément pas à tout le monde mais il donne à cette musique une noirceur que je trouve plutôt bienvenue. Le phrasé est très articulé, avec une tendance au détaché à l’exact opposé du legato systématique de Siamois ou de Mainecoon. Belle mise en valeur des bois. J’avais par ailleurs beaucoup aimé les trois premiers mouvements. Assurément une grande version
Note : 8.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Une interprétation raisonnée, nuancée et romantique avec un ton un peu sombre qui convient très bien à cette œuvre automnale. Un très bel orchestre. Le mouvement est mené avec un grand naturel et, arrivé à la fin, on attend la suite avec impatience.
Magnifique ! Note : 10.0/10.
- (2e mouvement) Ici encore, des articulations et des transitions soignées mais qui ne donne pas l'impression d'en remettre, des tempi très justes, une démarche bien établie, ferme mais sans brutalité. Une ballade fort bien nuancée, montrant la richesse et les subtilités de l'orchestration de Brahms (Et l'orchestre qui interprète ce mouvement est d'une classe supérieure). L'impression finale est celle de l'évidence.
A coup sur, un maitre au pupitre ! Note : 10.0/10.
- (3e mouvement) Une interprétation mesurée et soignée, un peu sombre (Le « giososo » serait-il oublié ?). Le tempo est plutôt lent (6 :46) ce qui permet une interprétation très nuancée et cette relative lenteur ne trompe pas l’orchestre dont le jeu est admirablement détaillé (Est-ce là que le chef trouve le « giocoso » ?). Il y a une grande cohérence dans cette interprétation quand bien même elle prend un tour automnal qu’on attend pas.
Un maitre au pupitre, un orchestre dans sa splendeur. Note : 10.0/10.
- (oeuvre finale) Gouttière…Un qualificatif bien péjoratif pour une magnifique version ! Une interprétation profonde et nuancée qui avance d’une façon implacable et inexorable dans un tempo juste quoique plutôt lent. Une leçon de direction et de jeu d’orchestre. La prise de son n’est pas toute jeune mais elle sert magnifiquement l’interprétation.
Le couronnement d’un siècle de symphonie. Note : 10.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Prise de son un peu poussiéreuse mais néanmoins stéréo. Ça s'écoute plutôt bien, si on arrive à s'habituer au vibrato des flûtes... Mise en place impeccable et justesse très correcte.
C''est la version la plus lente que j''ai entendue jusqu''à présent mais ça n''a rien de désincarné ! Au contraire, le chef force l''écoute en jouant sur les nuances (énormes pizzicati à 2''26) ou sur l''articulation, écrasant l''auditeur au passage. Bon, ça arrive qu''on regarde un peu sa montre en attendant la fin du mouvement. Et on n''est pas déçu : les dernières mesures frappent fort ! Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Prise de son un peu ancienne. Ça sonne bien même si les vents sont un peu noyés dans la réverbération (ce qui est normal avec de tels effectifs orchestraux). Côté équilibre spectral, je trouve ça un peu clair : ça manque un peu de corps parfois. L'orchestre n'est pas vilain, si ce n'est que ça vibre beaucoup. C'est dommage : ça donne parfois un côté larmoyant complètement hors de propos ici.
À nouveau, c'est très lent. Et à nouveau, c'est tellement bien conduit qu'on ne s'y ennuie pas. Ça chante tranquillement. Tous les moments doux sont vraiment beaux. Les passages forte sont un peu en deçà de ce qu'on pourrait attendre, par contraste. Je suis embêté par le changement de tempo à 8'37'' puis par les interventions de la timbale (pas toujours en place). La dernière minute est superbe. Au final, une version à écouter les jours de pluie, en lisant un bon polar. (1er mouvement très lent, un peu contemplatif. Il y a donc une certaine cohérence entre ces deux mouvements). Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Les 2 premiers mouvements avaient été lents, celui-ci n'échappe pas à la règle. On retrouve le côté contemplatif du premier mouvement, avec des passages franchement pastoraux. C'est toujours très bien conduit, propre, avec un son ancien et des vibratos parfois désuets. Mais, pour moi, ça manque tout de même un peu de nerf, de tension. Et même tout simplement de joie !
Note : 6.0/10.
- (oeuvre finale) 4ème mouvement
Honnêtement, cette prise de son bizarroïde ne favorise pas l'orchestre dans ce mouvement ! C'est aigre et ça manque de corps. Et comme le chef choisit des tempi très retenus, on entend quelque chose d'artificiel et de laborieux. Cela dit, dans les passages les plus calmes (au centre du mouvement), ça donne un petit côté «musique de chambre pour grand orchestre» qui n'est pas déplaisant. Et puis, on sent bien qu'il y a une grande baguette derrière tout ça, qui noircit le tableau tout en restant très sec et très droit. J'avoue ne pas être convaincu.
Note : 4
Appréciation générale
Version au son difficile (euphémisme) et au vibrato souvent trop prononcé. Tous les mouvements sont joués avec des tempi très retenus (sauf le 3ème). Mais ça ne manque pas de caractère ! C'est très sec, très noir. Le deuxième mouvement est même plutôt réussi. Par contre, je m'ennuie un peu dans le 4ème... En somme une version honorable, donnant à entendre un Brahms plus épineux que de coutume. À conseiller en deuxième écoute.
Note : 6 (6+7+6+4) Note : 6.0/10.
L'avis de Eleanore-Clo :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Mouvement n°1 son cristallin. 1mn10, beau mariage vents cordes. Une belle dynamique mais toujours très sage, très prude. Ce n’est pas un chat de gouttière mais un des aristochats ! Magnifique pizzicati à 2mn35. Des notes très articulées, la tension ne se relâche jamais. Même dans les moments lents, l’orchestre reste présent. Les rares silences parlent, comme une marche dans une forêt. On se sent pris par la main. Fin à 13mn17 : 10/10
Mouvement n°2 : Thomas O Malley est de retour. Une belle version très équilibrée. Pas totalement jazzy mais très classique. Scat Cat va être déçu. Tout cela est très maitrisé, manquant un peu de sensaulité. Il faut se lâcher un peu plus ! 5m39 la caresse des cordes ne plait pas au matou ! 10mn07 quel calme. Et pourtant Duchesse appelle au secours. Fin à 12mn51 : 7/10 Mouvement n°3 : un démarrage lent mais assumé (0mn28). De belles couleurs automnales à 3mnn20. Des cordes soyeuses à 4mn06. Belle dramatisation à 5mn. Avec le chat de gouttière, le 3ème mouvement est virevoltant mais manque un peu de folie. Normal me direz-vous car il faut éviter de tomber de la gouttière même si le chat a 9 vies ! Fin à 6m40. 7/20 Mouvement n°4 : une marche vers le supplice. Mais, des couleurs. Une belle polyphonie. 1mn53, superbes attaques des cordes. Belle dynamique. 4mn53, des cors marchent doucement à pas comptés. Superbe flûtes à 6mn. Une version qui « a de la gueule ». Décidément, ce 4ème mouvement passe très très bien sur des tempi longs. Superbe reprise à 8mn. Fin à 10mn33 9/10. Note : 8.3/10.
L'avis de Cello :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) Début plus affirmé, avec de jolis détails de phrasé bien audibles cette fois. Cordes plus expressives, très tendres. Les contre-chants sont nettement plus en évidence. A mi-parcours, on a le sentiment que la relative intensité du début ne va plus monter, qu’on plafonne déjà. Ça se libère un peu finalement mais sans se déchaîner totalement. Une bonne version, plus engagée que Fixin mais je reste un peu sur ma faim.
Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Cuivres un peu débraillés au début mais sinon ça va. Précautionneux et un peu raide, pas toujours formidablement net non plus. L’orchestre me séduit moins que Bengal, je trouve que c’est brouillon mais sans plus-value point de vue engagement. La flûte à l’air à bout de souffle et le phrasé s’en ressent, je ne la suis pas. Cela devient englué vers la moitié, tout anesthésié. Orchestre aigre et savonnant des détails, conduite engourdie, prise de son moyenne. On sauve tout juste les meubles, mais je soupçonne que c’est parce que la musique elle-même est superbe. Pas plus emballé la seconde fois.
Note : 5.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) Tempo prudent mais respiration beaucoup plus ample que D1, le geste se montre plus extraverti et fait saillir les bornes structurelles (eg pizz à 2’20-)
Le développement tend à piquer du nez, -dommage. En tout cas, j’apprécie ce mélange d’abandon et de subits accès de lucidité, par exemple l’articulation au forceps du passage à 5’10-, fameux ! Tout à tour musardière ou velléitaire, cette interprétation répond à une certaine asthénie qui peut dans l’ensemble laisser désirer davantage de cohérence. L’emprise sur l’orchestre ne se traduit pas aussi méticuleusement que D1, mais on sent indubitablement un chef qui ne s’en laisse pas compter, guidé par ses intuitions lyriques. Prise de son clivée G-D, du relief et du poids, mais aussi une certaine translucidité, tout cela typique du début des années 1960. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Que c’est propre et aseptisé tout ça. C’est du Gevrey ou de la Javel ?
Outre la discipline d’un orchestre qu’on sent de premier ordre, la précision s’obtient grâce à un tempo prudent, qui permet une transition hypercontrôlée (3’03) : admirez par exemple la finesse des pizz, le dosage du crescendo. L’épisode en triolet reste d’une suprême intelligibilité, mais un peu froid. Quelle finesse pour la cantilène médiane (mes.41, 4’10) !, même si on déplore que les violons dominent les violoncelles. L’élan de la mes. 74 (7’45) conserve sa lucidité, et ne prend aucun risque : à 8’45 le climax déçoit, trop sage. Impavidité ou stabilité rythmique ? Sensibilité diaphane ou neutralité expressive ? Voilà un breuvage raffiné pour palais perfectionniste, qui vire à l’épure : peut-être une version que j’avais qualifiée de « HIP » au premier tour. J’admire mais je préfère des nectars plus sanguins, qui nappent le verre. Note : 7.5/10.
- (3e mouvement) Plastiquement, c’est confortable voire luxueux. Léché, décortiqué (phrases choyées, on peut vérifier la partition au microscope) voire carrément plan-plan. Que c’est gentil tout ça, et si peu imaginatif !
Les assauts s’en trouvent désamorcés : les accords mes. 96 (1’42) s’étalent mollement au lieu de cingler. Néanmoins, le thème central mes. 181 (3’18) conserve un allant bienvenu, très coquet. Le processus de saturation avant la Coda (Mes. 257, 4’51) maintient la tête froide, toujours très calculé. Cette Coda (5’17) se met en place avec efficacité, les interventions s’organisent en toute logique. Les cornistes (5’30) pètent bien, cuivrant le pavillon. Une version certes sensible mais trop aimable et linéaire à mon goût, où l’on peut en tout cas apprécier une prise de son charnue et équilibrée, sans gonflement du spectre (d’autant que le timbalier reste sobre). Note : 8.0/10.
- (oeuvre finale) Après les luxes de Bengal, Goutiere accroche moins l’oreille, voire semble ingrat : intro moins flagrante, var. 3 & 4 assez strictes, var. 5 (1’02) qui se soustrait à la passion attendue…
La var. 8 en rythme pointé (1’49) manque de mordant, tout comme les bariolages d’archets de la var. 9 (2’05). On observe une certaine finesse pour la transition « klangfarbenmelodie » de la var. 11 (2’37). Des reflets verdâtres pour la flûte dans la troisième section (3’15), les brouillards nimbent le choral schumannien de la var. 15 (4’38). Le ritardando de la mes. 128 (5’53) un peu vaporeux, un point d’orgue bien visible précèdent la Récapitulation (6’05) où le tutti retrouve ses couleurs argentées, ses cors mordorés (le passage en triolets à 6’54), même si entretemps la variation 20 (6’42) aura semblé un peu mécanique, un peu bonhomme. Les syncopes de la var. 22 (7’07) voient des interjections bien nettes aux trombones qui ne bavent pas. De même que les capricants bonds des violons (mes. 192, 7’43), parfaitement tracés ! Ardents trémolos, chocs lapidaires pour la troisième séquence de la Récapitulation (7’58). Hélas, la var. 28 (8’27) se détend trop. Le maestro reprend les choses en main pour les tierces en canon de la mes. 31 (9’08). Coda creusée jusque ce qu’il faut (9’30), qui privilégie la clarté sur l’élan. Bref, une version aiguisée, aux timbres raffinés, qui discipline les affects, mais un peu maigrichonne par endroits (ce qui est souvent le cas de ce label –désolé aujourd’hui il fait froid j’ai besoin de calories). Rien qu’au caractère de l’orchestre, il me semble l’avoir reconnue. L’avenir le dira. Note : 7.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Ici, encore plus de grâce, encore plus de force et de volume sans rien précipiter, le tempo est pris avec plus de lenteur que dans la version précédente et la prise sonore semble ici d'excellente qualité, mais sa force peut devenir irritante, un peu agressante pour les oreilles.
Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) A peine trois secondes de différence avec la précédente.
Un curieux voyage musical que ce mouvement. Anodin en apparence, le thème se développe puis arrive un moment et on décroche de tout, un passage comme à la Sibelius. La première version fixin me semble légèrement supérieure en qualité sonore et en interprétation. L'écart est mince. Cette musique au début fait penser au Capriccio espagnole de Rimsky-Korsakov. Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) 1- 13:27
Me semble posséder la meilleure présence instrumentale (proximité des micros et meilleure dynamique de ce groupe). Tempo plutôt lent, rien ne vient toutefois alourdir l'éxécution, les violons tiennent haut le discours musical avec beaucoup d'éloquence et d'élégance. Les pizzicati sonnent ici comme nulle part ailleurs. 9/10
2- 12:58 Tout débute pourtant de façon anodine. On se retrouve à mi-parcours avec toujours cette même impression. Ça prend une tournure différente à la fin de la septième minute. Belle présence des percussions. Tempo un peu trop lent? 8/10
3- 6:46 Prise sonore un peu sèche, mais la qualité est toujours présente. Manque un peu de réverbération, cela compensé par l'excellence de l'enregistrement et de l'interprétation. 9/10 Note : 9.0/10.
- (oeuvre finale) mvt 1 - 13:27
Prise sonore légèrement inférieure à celle du Bengal, plus globale et lointaine, de même que l'interprétation un peu trop saccadée par moments, plus sèche, moins nuancée.
mvt 2 - 12:58 Une coche en-dessous de Bengal, les violons pourraient être plus rapprochés.
mvt 3 - 6:46 Une coche en-dessous de Bengal.
mvt 4 - 10:42 Prise sonore plus sèche que Bengal. Interprétation comme plus ancienne. Note : 8.0/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) début majestueux, chef qui joue plus sur les effets de masse (crescendos plus marqués) et les contrastes que D1 (pizzicattos à 2'26, traits des cordes) ; ça avance vraiment, parfois au soc de charrue (5'30)... et si les cordes sont parfois métalliques, cela va bien avec le tranchant de la direction (final dramatique à souhait).
Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) version plus classique, de son - prosaïque au début - comme de ton, mais orchestre très cadré, avec une attention fine portée aux transitions (phrases descendantes à 2'38), une atmosphère "de plein air" qui m'évoque ici plutôt Schubert (flûte-oiseau vers 3'20 qui se perd momentanément dans les bruissements de l'orchestre-forêt...), même si je regrette quelques enlisements évitables (6') et peu de jeu sur les dynamiques (6'45-6'50) ; final bien amené, cordes qui s'animent peu à peu (vibrato, attaques), sans toutefois un climax aussi marquant qu'ailleurs.
intéressant, personnel... et dépassé par la concurrence ! Note : 7.0/10.
L'avis de Richard :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Un premier mouvement pris dans un tempo assez lent, mais une utilisation subtile du rubato.
Une approche finalement assez contemplative, mais qui s'enlise quelque peu dans cette contemplation, malgré de très beaux passages où la musique semble surgir du crépuscule. Puis une fin de mouvement beaucoup plus nerveuse, beaucoup plus rapide, contrastant avec le début du mouvement.On ne trouve pas la même homogénéité présente dans les autre versions. Un très beau 2nd mouvment avec une belle clarinette et de belles inspirations, mais je trouve la direction par moment un brin rigide et manquant d'allant et de grandeur. Personnellement, je m'y ennuie pas mal. A la première écoute, j'avais trouvé ce 3eme mouvement brutal et claquant, beaucoup moins à la 2eme écoute, mais l'impression que la (belle) machine tourne à vide. Une amorce de 4eme mouvement très articulé, appuyant certains accents, à l'encontre des autre versions, toujours ce parti pris de lenteur alternant avec des tempi plus vifs lors des reprises. Le final est, je trouve, vraiment poussif. J'ai du mal à être convaincu néammoins par cet étrange impression de manque d'homogénéité sur l'ensemble de la symphonie. Une version véritablement atypique pour le coup par les parti pris choisis mais je n'adhère pas plus que ça. Note : 7.0/10.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Juin 2017 - 8:52 | |
| 5e de l'écoute finale | Version A7 / Côtes du Mâconnais - Viré-Clessé / Photographes - Adams / Matous - Sphynx
Arturo TOSCANINI - NBC Symphony Orchestra (1951)
Moyenne des notes sur le dernier tour : 7.77778. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Enregistrement monophonique de bonne qualité. Mais en dépit du son daté, l’interprétation, elle, déchire … Le chef prend le mouvement dans le tempo le plus rapide de la confrontation et il articule un discours d’une grandeur, d’un dramatisme, d’une précision, d’une nervosité qui sont tout simplement impressionnants. Quels accents !!! Quelle fougue !!! Voilà un chef qui a de la personnalité et qui dirige son orchestre d’une main de fer. C’est enthousiasmant. J’adore
Note : 10.0/10.
- (2e mouvement) Ouïe les cors !!! Ils n’ont pas loupé leur entrée là … Voilà la vieille cire au style inimitable que j’avais adoré au premier tour et qui contraste violemment avec le festival de sonorités chaudes et veloutées offert par les quatre autres versions de la cuvée. Le chef ne traîne pas et offre un Andante pas très moderato(10’24’’). L’orchestre est d’une verdeur incroyable, ce qui ne l’empêche nullement de chanter avec ferveur : magnifique entrée des violons à B. En réalité, l’ensemble du mouvement coule avec un naturel confondant et un enthousiasme communicatif. C’est beaucoup mieux que convaincant. Bon, la prise de son porte son âge, mais on là une vieille cire qui mérite vraiment de survivre
Note : 10.0/10.
- (3e mouvement) La seule version mono survivante. Elle nous offre une lecture rapide (6’10’’), solide, vigoureuse, disciplinée de cet allegro giocoso. Je regretterai seulement le manque d’abandon dans le Poco meno presto qui ne contraste pas suffisamment et l’aspect un peu trop monolithique de l’ensemble ; mais pour le reste c’est très bon, un peu moins exceptionnel peut-être que les deux premiers mouvements. Le souvenir de ceux-ci me pousse néanmoins à donner un point de bonus à cette interprétation que j’ai envie d’entendre dans le final
Note : 9.0/10.
- (oeuvre finale) Mon second coup de foudre pour la version la plus rapide de la confrontation. Il s’agit bien sûr de la seule version mono qui ait survécu et qui le mérite au plus haut point. On a vraiment là une lecture hors normes telle que je n’en ai jamais entendue au concert. Le chef et les musiciens ont vraiment l’air d’y jouer leur peau, tant l’engagement y est évident à chaque instant. Ils s’emparent de cette musique avec une santé, une fougue, une prise de risques exceptionnelles. Les timbres sont d’une verdeur incroyable, au détriment de toute recherche du beau son. La lecture est quant à elle à la fois très articulée, précise, implacable et d’une urgence et d’une fièvre qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. La rapidité occasionne une certaine uniformité et on pourrait espérer des contrastes plus accusés entre les variations, mais cette lecture axée sur la continuité est tout à fait défendable et défendue avec un rare bonheur. À l’image des trois autres mouvements, une interprétation remarquable. Une très grande version de cette symphonie
Note : 9.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) La prise de son montre son âge. Les timbales sont bien effacées et les cuivres quelquefois bien trop exposés. Mais, du strict point de vue de la direction d'orchestre, quelle leçon ! Certes, on peut avoir le sentiment que le chef part trop vite mais il soutient cette (relative) rapidité avec rigueur et intensité, voire véhémence, tant et si bien que cette (relative) rapidité s'impose. On ne la ressent pas comme excessive, on suit ce torrent qui emporte tout sur son passage et, arrivé au dernier accord, on se demande ce qui va arriver ensuite...
Un maitre est au pupitre. Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) L’ancêtre de la série, enregistrement mono, sonorités « crues » et presque provocantes ! Mais, Mais… Après quatre versions des plus calmes voire inexpressives, voici une interprétation incisive et décidée, d’une grande cohérence et d’une grande intensité ou tout s’enchaine parfaitement, avec fermeté mais sans brutalité. Une main de fer dans un gant de velours ?
A la hauteur de la musique. Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) Une mono ancestrale qui a survécu à l’élimination ? Et pourtant, après les sonorités glorieuses des peintres (que n’ait-on pas conduit à écrire !), cette mono fait beaucoup mieux que tenir la route. Une interprétation vive et rapide (6 :09), une grande rectitude, la partition dans sa simplicité et avec toutes ses nuances. Voici un torrent qui balaye tout sur son passage, assez inattendu mais pertinent.
Une interprétation magnifique et souveraine. Note : 10.0/10.
- (oeuvre finale) Et la voilà, notre antique mono qui a vaillamment supporté l’épreuve ! Une interprétation très claire, engagée et austère à la fois, vigoureuse et nuancée qui s’embrase. Et pourtant, l’interprétation de ce mouvement parait beaucoup moins tranchante que celles des mouvements précédents : après trois mouvements explosifs, la partie s’achève dans l’apaisement.
Bien mais on attendait autre chose ! Note : 8.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Prise de son ancienne : mono, beaucoup de souffle, timbre très tassé dans le médium.
C''est sûr qu''on n''écoute pas ce genre de version pour la beauté plastique de l''orchestre et donc on attend que le chef nous fasse partager une vision forte de l''œuvre. Et je dois reconnaître qu''on en a pour son argent ! Bigre ! Quel caractère, quelle flamme, que d''audaces ! Des nuances tout-à-fait inattendues, des accelerandi vertigineux, des tutti d''orchestre qui frappent très fort ! Ça me semble encore plus rapide que A4 mais ici le tempo est au service d''une sorte de fureur terrifiante alors ça marche. Bon, c''est pas comme ça que j''aime cette symphonie mais j''ai envie d''en entendre plus ! Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) C'est rude de comparer cette version aux précédentes : le confort sonore n'est pas à son avantage... Bon, au moins, ça ne traîne pas. D'ailleurs pour moi, ce tempo ne sonne pas très naturel : ça stresse le discours, ce que je trouve dommage ici. D'autant plus que le premier mouvement était déjà très rapide et très agité... Un peu de repos n'aurait pas fait de mal.
Cela dit, je me suis surpris à entendre des parentés mozartiennes dans cette façon de faire : une lecture plus dégraissée qu'apaisée, une certaine ambiance chambriste, peu de pathos mais des phrases bien conduites. Intéressant ! De nos jours, il n'y a plus que les chefs «baroqueux» pour jouer la musique romantique comme ça. (Le premier mouvement vaut vraiment le détour : dans le genre nerveux, c'est un must !) Note : 6.0/10.
- (3e mouvement) C'est peut-être le seul mouvement où cette version ne sera pas trop pénalisée pour son son un peu défraîchi... Les qualités entendues dans les mouvements précédents (en particulier une pulsation trépidante) trouvent ici toute leur place. Ça sautille, ça crie, ça chante, ça danse. Mais le drame est aussi souvent présent et s'impose sans excès de pathos.
Et on essaye d'oublier que tout n'est pas parfaitement en place et que le son sature un peu... Note : 8.0/10.
- (oeuvre finale) 4ème mouvement
Je dois dire que je l'attendais un peu dans le final, cette version-là ! Ayant battu tous les records de vitesse dans les mouvements précédents, je me doutais bien que ça allait fuser ! Cela dit, le début n'est pas si rapide et la machine met un peu de temps à se mettre vraiment en route. Mais on monte rapidement en tension et l'ambiance devient électrique. On retrouve ce côté débraillé qui m'avait tant plus à la fin du 1er mouvement (on se demande qui tire qui : l'orchestre ou le chef ?). Et on se prend à oublier le son mono très médium, les timbres verts et les cuivres qui font un peu «pouet» ! Question : après les variations centrales en petit comité, pourquoi redémarrer les tutti avec un tempo si … raisonnable ? Car les dernières minutes sont pulsées plutôt lentement, de façon sèches et sinistres. C'est inattendu et presque un peu frustrant...
Note : 6
Appréciation générale
Version ancienne au son mono, au spectre restreint et avec un peu de souffle. Mais heureusement, la conception d'ensemble n'est pas du tout esthétisante et on se prête au jeu sans déplaisir. Les tempi sont presque toujours très rapides et une certaine urgence se dégage en permanence de la pulsation. C'est sec, nerveux, mystérieux, tourmenté. Le deuxième mouvement tire profit de la légèreté des timbres pour faire entendre de jolies pages mozartiennes. Le 3ème mouvement est vraiment réussi : joyeux, vif, débraillé. Seul le dernier mouvement déçoit un peu, à cause d'un tempo final un peu à contre-emploi.
Note : 7 (8+6+8+6) Note : 7.0/10.
L'avis de Eleanore-Clo :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) de belles nuances dès l’ouverture. L’enregistrement ne semble pas très récent mais ce n’est pas (très) gênant. Superbe dialogue des vents (1mn30). Un cru très différent des autres. Sommes-nous toujours dans le mâconnais ? Une interprétation très champêtre, finalement pas très nostalgique et plutôt contemplative. Est-ce l’essence de Brahms le romantique. De superbes violoncelles (6mn30). Un manque de souffle, de grand air, mais peut-être est-ce dû à l’enregistrement (7mn15) ? A moins que le soleil ne soit caché ce jour-là sur Mürzzuschlag. La montée vers le final à 9mn55 est retenue. 10mn20 en tout.
Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Mouvement n°1 : un enregistrement ancien ? Très équilibré. Rapide. 7mn05 belle accélération. Globalement une tonalité plutôt sombre. Fin à 10mn52 : 8/10
Mouvement n°2 : 0mn6 début peu ample. Tout cela manque de polyphonie, de majesté. Et pourtant les oreilles du Sphynx sont bien dressées. Où se trouve la sagesse du chat du rabbin ? Jonathan Sfar va devoir réécrire sa BD. 3mn08 mais que font les cordes. Elles ne sont pas en marche ! 5m50 les flûtes manquent d’allant et de séduction. Les cors sont aussi un peu tristes. L’enregistrement ne doit quand même pas être très récent ? 9m46 Brahms arrive en gros sabots pour découvrir que le chat a mangé tout le mou ! Fin à 10mn19 : 6/10 Mouvement n°3 : un enregistrement un peu plat qui dessert le chef ? Du coup, la spatialité et la polyphonie de l’orchestre apparaissent moins. Et les trompettes sont (trop) absentes. De très belles liaisons entre les notes. 1mn40 et suite superbe drame. Beaucoup de punch et de dynamisme. Le sphynx joue avec la souris. ! Beaucoup de vie. Fin à 6mn03. 7/10. Mouvement n°4 : démarrage très menaçant. Des cordes dramatiques à souhait à 0mn55. Enregistrement ancien ? Nouvel exploit des cordes à 2mn06. Des flutes tristes à 2mn53. Une version sommmmmmmmbre. Des cuivres neurasthéniques à 4mn. Même à 5mn25, la reprise reste empreinte de tristesse. Beau mariage cuivre timbales à 6mn30. La conclusion est du même acabit. Brrr . Fin à 9mn01 7/10. Note : 7.0/10.
L'avis de Cello :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Ah ça, c’est rapide et musclé. Les cordes sont charnues, fouettées sans relâche par le chef qui semble déterminé à imposer une vision très vigoureuse, presque violente. C’est à couper le souffle, limite hors de propos mais cette conviction inébranlable et l’efficacité supérieure de l’orchestre, tous pupitres confondus, laissent admiratif. Comme on pouvait s’y attendre, les accords de cuivres nous explosent à la tronche, c’est vraiment un peu trop, là. Une vision virtuose et complètement assumée mais qui en fait trop. Au seconde passage, c’est l’acidité et la brusquerie qui me marquent : moins un demi-point.
Note : 7.5/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) Bon, voilà la dernière des 29 versions que j’aurai écoutées.
Que va-t-elle réserver ? C’est du vieux mais toujours vivace. Dès le début, ça frétille. Quelques options surprennent : ici un diminuendo insoupçonné, là des cuivres qui pouet-pouètent… Pittoresque tout ça. Plus on avance et plus le chef semble accélérer. Du moins il resserre les boulons et active la vapeur dans les moments saillants. Le schéma expressif voudrait ignorer les tourments, et le discours en acquiert un sentiment ingénu et décomplexé, malgré la célérité d’ensemble et des moments de tension palpable. Frontalité des idées et de l’énonciation, clairvoyance, solidité, positivisme… Toutes qualités qu’on prêterait à une certaine tradition française de direction à rebours du romantisme germanique. Orchestre parfois brouillon, aux timbres ingrats, mais motivé comme personne. La conclusion rêche et abrupte signe l’escarpement de cette version artisanale et fortement typée. Là encore, plutôt que des lectures en pilotage automatique, je préfère ce genre de témoignage en marge des habitudes, voire un peu traître envers la partition mais qui l’anime avec une flamme singulière. Note : 8.5/10.
- (2e mouvement) Comment ne pas rire en entendant les cors enroués et arthritiques du tout début ?
Le souffle confirme : voilà la doyenne, le fût ancestral, le patriarche de la cave. La sonorité inconfortable (comparée aux luxueuses trois premières versions du lot) peut dissuader les oreilles audiophiles. Cependant, la prise de son demeure très claire malgré son acidité, et offre bien davantage de relief et détails que Saint-Véran. Le chef attise ses troupes (1’14, ça fouette) d’un air hautain, il presse le convoi : on atteint la transition arco dès 2’30. Une certaine cruauté s’invite sous cette procession crépusculaire, qui apparaît presque comme un sabbat une nuit de pleine lune : écoutez les ébats sardoniques à 3’05 ! Dans la cantilène, le maestro creuse l’expression, accuse ses phrasés, assèche le romantisme tout en intensifiant les caractères. Rien de lourd en tout cas : ça avance avec une incroyable fluidité, sans peser ni poser. Le climax (6’21-) s’avère dru et violent, les accords tombent comme des couperets On atteint la Récapitulation dès 7’27, preuve que ce tempo s’impose parmi les plus rapides de la discographie. Cette conclusion n’a rien d’un deuil, d’une rémanence, d’une retraite résignée, tant le pouls y vibre encore, tant on sent qu’un coup de théâtre peut surgir à chaque instant. Effectivement, l’irruption des cors (9’45), grimaçante et pugnace, révèle in fine que les acharnements émotionnels n’ont qu’accentué les instincts vitalistes de cette lecture palpitante. On pressent que derrière ça l’Allegro Giocoso va rugir ! Et que le Finale s’annonce riche de rebondissements. A ce titre j’ai folle envie d’entendre les deux mouvements suivants ! Une version très typée, quasiment acariâtre, qui trahit assurément les idiomes et intentions de l’œuvre, mais tellement audacieuse que je lui octroie une prime de singularité. Note : 8.5/10.
- (3e mouvement) Prise de son aigrelette (ça doit dater vu le souffle), bois acides, cordes drues : on est loin du moelleux de la plupart des autres enregistrements.
Ce qui permet une exploration assez pittoresque, par exemple dans l’épisode central (3’00) où les bassons (pourtant notés piano) s’entendent davantage que les cornistes. Éperonné par un maestro acariâtre (les accents finaux, lapidaires !), ce Brahms sulfureux et agreste a droit de cité, voire se pique d’une légitime alternative face aux vasques plus huppées ou salonnardes des deux autres groupes. Note : 8.5/10.
- (oeuvre finale) Dès le début la vétusté du son (très acceptable d’ailleurs) avoue l’identité de cette version que je n’ai pas reconnue dans l’absolu, mais que je resitue par rapport aux tours précédents.
Face aux phalanges entendues jusque là, l’orchestre trahit ses limites, mais relatives tant la battue imprévisible du maestro met les pupitres à l’épreuve, ne serait-ce que par le tempo endiablé. A chaque instant, l’imprévisible est rendu probable, l’improbable rendu possible. Malgré leurs éminentes qualités, les versions concurrentes restent très domestiquées en regard de l’énergie farouche qui se dégage ici, sous l’emprise d’une baguette à haut voltage, de haute voltige. On ne s’arrêtera donc pas aux quelques incidents de lecture, puisqu’ils témoignent du corps-à-corps entre un maestro et le medium orchestral, entre un maestro et l’œuvre. Citons par exemple les variations 9-10 (1’47-2’16), où les bariolages, les irisations sur la « corde à vide » produisent une électricité presque palpable, piloérectrice ! Foin de toute délicatesse, la variation 11 (2’16) soupire à grosse plainte. Les transitions s’escamotent, les variations se concatènent goulument. Les var. 13-14 (2’45-3’47) embaument par leur pittoresque fragrance, ô combien entêtante. Le choral s’y intègre comme une pâture ombragée, et non comme une grotte sépulcrale. La Récapitulation (4’47-) libère des instincts animaux, à vrai dire moins pour le phrasé (qui reste apprivoisé) que pour la rusticité des timbres, la candeur des initiatives. Dans la var. 25 (6’25), que dire de la térébrante verdeur des trompettes ? Pour les var. 28-30, saluons les intuitions du maestro qui laisse gambader le tempo, évitant toute stagnation dans ces parages où Brahms détend la bride. La var. 30 (7’37) impose une danserie aussi bourrue qu’on peut l’imaginer. Coda (7’54) grillée à sec, mais on aurait aimé, on se serait attendu à une démonstration plus embrasée. Dommage. En tout cas, voilà une lecture absolument palpitante ! Artisanale, bagarreuse, chauffée à blanc. Tantôt paysage baroque brossé al fresco et à gros trait, tantôt satire vitriolée. Une version en radicale polarité avec Persan. Absolument nécessaire pour revisiter cette symphonie, quitte à la malmener aux entournures. Note : 8.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Pas si mal, tempo un peu accéléré si on compare avec les autre versions: légère bousculade vers 3'15.
Note : 5.0/10.
- (2e mouvement) Pas le meilleur son ici, mais très clair; ce qu'on perd en qualité sonore, on le gagne en intensité et en authenticité et ça compte à la fin,
elle, la doyenne? elle se démarque par son tempo rapide, le discours musical ressort de belle façon, mais: Andante moderato. Un brin trop intense, pas très tiède, une version anarchique, audacieuse qui se distingue par son non-conformisme. Jouent-ils sur des instruments d'époque? Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Adams
1- 11:01 Prise de son déficiente, version ancienne, tempo rapide, énergique. 6/10
2- 10:24 Rien de significatif. 6/10
3- 6:09 Rien de significatif, à part la piètre qualité sonore. 6/10 Note : 6.0/10.
- (oeuvre finale) mvt 1 - 11:01
La piètre qualité sonore dessert cette interprétation, je m'étonne qu'elle soit encore en lice, hommage à une version historique. Les cuivres resortent ici comme nulle part ailleurs (4'17).
mvt 2 - 10:24 Il remporte la palme pour le chrono le plus rapide. Dommage pour la faible qualité sonore. Version d'archive très punchée.
mvt 3 - 6:09 Interprétation plutôt échevelée, les violons à l'avant-plan, belle prestation du triangle.
mvt 4 - 9:12 La plus expressive. Le tempo rapide est encore présent dans ce mouvement final. Vais-je abandonner mes réticences initiales face à cette baguette infatigable qui bat la mesure sans jamais fléchir au fil des mouvements. L'orchestre est chauffé à blanc. Je réajuste mon tir. Note : 7.0/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) quelles différences avec les 4 autres crus (tempo, sonorités) ! Chef qui va faire primer l'avancée, la tension au détriment de l'apaisement et des couleurs (détail étonnant : les cuivres sont à la fois abrasifs et pâteux dans certains passages), ensemble plus andante "martialo" que moderato, mais les vagues des cordes saisissent lorsque le mouvement s'anime, avec des tutti vraiment sombres par endroits (on pense à Wagner !), impression d'être en pleine nature, voire en pleine mer quand les violoncelles portent l'avancée (6'01), orchestre finalement plus beau que la prise de son ne le laisserait croire car toujours expressif dans la tourmente... et les prises de risque du chef ! Atypique et exaltant.
Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) rapide, décidé, sombre dès les 1ères mesures : ouaouh ! Tempo allant ET variable, grandes basses (malgré la prise de son), attaques surpuissantes et dévastatrices (1'50), phrases descendantes moins nuancées que chez Bengal et Goutière, mais prises dans un élan plus communicatif, flûte solo étonnamment soutenue ici par les pleurs des cordes, tension qui jamais ne se relâche et qui s'allie à un sens de la scansion inouï, au 1er sens du mot, à partir de 6'26 - l'orchestre n'a pas les plus impressionnantes contrebasses et c'est pourtant tellurique ! Une ou deux lourdeurs ici et là (8'21), mais qui ne grèvent en rien le bilan final : ouaouh again !
hors catégorie, et pas uniquement pour l'âge vénérable, même si on ne dirige plus ainsi cette musique, de toute évidence. Note : 9.5/10.
L'avis de Richard :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) mouvement n°1 : voilà ce que je redoute le plus, une version ancienne de l'oeuvre ne bénéficiant pas du luxe des prises de son modernes. Et pourtant on y entend des choses qu'on n'entend pas ailleurs. Tempo très rapide, avec un rubato excessif à mon goût, des phrasés extrêmement vifs, tout semble redoutablement
en place. Une interprétation implacable, mais qui pour ma part ne laisse pas assez la part à un certain mystère.
mouvement n°2 : Une intro manquant volontairement de legato, comme de temps à autre dans le mouvement, mais la construction de l'ensemble du mouvement est assez grandiose. On aimerait un peu plus de ductilité sur l'ensemble du mouvement.
mouvement n°3 : je ne sais pas qui est ce chef (petite idée, mais j'ai toutes les chances de me planter), mais le moindre que l'on puisse dire, c'est qu'il a une sacrée poigne et qu' un Brahms mélancolique ne semble pas être une hypothèse d'interprétation.
mouvement n°4 : Dans la même veine que les mouvement précédents. Un tempo vif, beaucoup de nervosité et d'accent, des arêtes clairement dessinées, véritablement impressionnant en terme de parti pris interprétatif. Quelque chose d'inéluctable dans l'ensemble de cette version, on respire à peine et au final, trop violent. En tous cas, à l'opposé de ce que je recherche. A la réecoute, je trouve que ce parti pris d'une interprétation nerveuse et musclée masque beaucoup de choses dans cette symphonie. Note : 7.0/10.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Juin 2017 - 8:53 | |
| 4e de l'écoute finale (et mon petit chouchou ) | Version A3 / Côte de Beaune - Auxey-Duresses / Peintres - Courbet / Matous - Mainecoon
Seiji OZAWA - Saito Kinen Orchestra (1991)
Moyenne des notes sur le dernier tour : 8.38889. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Ici, le tempo est plus rapide et l’ambiance est d’emblée plus dramatique. L’orchestre est supérieur et le chef lui insuffle beaucoup de tension. Le mouvement est joué d’un seul geste avec une grande continuité. Mais le legato est du coup parfois un peu excessif, au risque d’un certain manque d’articulation dans la partie finale. C’est néanmoins très bien et j’aime beaucoup
Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Le mouvement est pris dans un tempo d’emblée assez rapide (11’11’’). C’est très allant avec même une certaine urgence. Le chef abuse souvent du legato, parfois au détriment de l’articulation, comme c’est par exemple le cas 5 mesures avant E, mais pas au détriment du chant (les violons à B et à E, ou les violoncelles à C, avec le contre-chant des violons très bien mis en valeur). Il reste que ça patine parfois un peu. L’orchestre est pour sa part de niveau supérieur. J’avais beaucoup aimé le premier mouvement, en y regrettant également un excès de legato. Il reste que c’est un excellente version que j’écouterai encore avec plaisir dans les mouvements suivants
Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) Il s’agit ici d’un véritable allergo giocoso: c’est rapide (6’23’’) et c’est joyeux ! L’enregistrement privilégie les basses et on entend très bien, et heureusement, les timbales. C’est enregistré de loin mais sans que cela nuise à la transparence. Au total, l’interprétation laisse le sentiment d’un équilibre parfait. C’est joyeux mais sans ostentation. Le tempo est juste et le chef alterne avec bonheur effets de masse et légèreté. J’aime beaucoup
Note : 9.0/10.
- (oeuvre finale) Le thème de la Passacaille est énoncé lentement, pesamment, avec un legato excessif, mais le tempo accélère heureusement par la suite. Question confort, on est ici à l’opposé de Gouttière : l’orchestre est luxueux, avec des basses énormes pour une lecture assez classiquement germanique. Les variations sont bien individualisées, mais comme dans les trois premiers mouvements, le legato est un peu excessif. Une très belle version; sans grandes surprises cependant
Note : 7.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Excellente prise de son. Une interprétaion assez étrange, d'abord reservée, voire neutre, puis tirant vers le grandiose. L' impression finalement ressentie est celle d'une froide perfection ce qui ne messied pas à la 4ème de Brahms.
Cela tient la route mais on reste sur sa faim. Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Une version assez rapide (11:05) mais qui ne donne absolument pas l'impression de précipitation.
Un orchestre supérieur qui sonne magnifiquement sur mon installation. Si j'étais mauvaise langue, j'écrierai que c'est la Brahms en technicolor. Et ce serait très injuste car si le ton est plutôt majestueux, l'interprétation est très nuancée et très bien menée, vigoureuse ou douce quand il le faut. Pas mal du tout et même très bien. Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) Une interprétation vigoureuse et festive, toujours relancée, bondissante même, dans un tempo très juste (6 :23). Un son plein des plus agréables, beaucoup de nuances, de la phrase douce et langoureuse à l’affirmation nette et triomphale…Bref, un orchestre de luxe, mené par un maitre. L’aspect général éclatant conféré à cette page me semble toutefois dépasser largement le « giocoso » indiqué par Brahms.
Pas mal mais aurait gagné à faire preuve d’un chouia de retenue. Note : 7.0/10.
- (oeuvre finale) Un beau son, une interprétation engagée, vive et nuancée mais inégale et parfois à la limite de l’ennui, de remarquables dernières mesures. Contrairement aux deux versions précédentes qui se déroulaient d’une façon naturelle, on a ici l’impression d’une mise en scène (ce n’est pas péjoratif) qui cherche à affirmer la grandeur et l’importance du mouvement.
Pas mal mais excessif. Note : 7.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Côté sonore, c'est superbe ! L'orchestre sonne avec naturel et ampleur. Et quel orchestre ! Le premier plan est un peu lointain et du coup on entend beaucoup la salle, qui elle-aussi sonne très bien. Autre conséquence : ça manque un peu d'extrême-aigü (timbre d'ensemble un peu medium).
Ce que j'aime dans cette version, c'est sa fluidité. Ça coule, ça chante avec beaucoup de classe. Il y a un côté juvénile, presque pastoral, qui me convainc complètement ! Mais qu''on ne se trompe pas : tout est très calculé ! Pour preuve, ce début faussement lent, où la pulsation est fouettée régulièrement jusqu''à atteindre le tempo de croisière. Ou encore ce ralenti magnifique à 10''50. Du grand art ! Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Bel orchestre, capté d'un peu loin, au timbre un peu clair (beaucoup de haut-mediums).
Le tempo initial est difficile à comprendre si on n'a pas entendu la fin du précédent mouvement (plutôt rapide) : c'est vif et très fluide. Dommage que ça accélère encore vers 1'17'', on sent comme un léger stress dans la pulsation, ce que je trouve très prématuré à ce stade du mouvement. Mais à par cette petite faute de goût, tout ça frise la perfection ! L'entrée des cordes arco est superbe et les passages en tutti sont remarquables. Vers 3'40'', les violoncelles jouent à cache-cache avec le reste de l'orchestre : il y a de la délicatesse, de la poésie dans tout ça ! Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) Version luxueuse avec un orchestre superbe et une prise de son magnifique. La mise en place et l'attention portée au moindre détails forcent le respect ! Ça n'est pas si rapide que ça et la pulsation reste souple. C'est vraiment élégant, délicat. Ce qui n'empêche pas une touche de mélancolie de venir briser le tableau. D'ailleurs, par moments, l'orchestre se met à rugir, plein de fureur rentrée.
Note : 9.0/10.
- (oeuvre finale) 4ème mouvement
Étourdissant ! C'est le premier mot qui me vient à l'esprit après l'écoute de ce mouvement. C'est conduit de façon rapide et tous les instrumentistes jouent la partition comme s'il n'y avait pas de lendemain. Même les passages centraux plus calmes sont plein d'impatience. La prise de son très claire et très analytique plonge l'auditeur au cœur de l'orchestre. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour embarquer l'auditeur. Et, de fait, je ne suis pas déçu du voyage ! Mais qu'on ne s'y trompe pas : ça n'a rien de débraillé et c'est au contraire très tenu !
Note : 10
Appréciation générale
Version d'excellence ! Le travail orchestral est superbe et même si la prise de son est un peu lointaine, ça sonne très très bien. Le chef livre une lecture plutôt tourmentée de la symphonie, avec des tempi souvent fiévreux. On sent les instrumentistes constamment chauffés à blanc, peinant à trouver de la sérénité. À ce titre, le début du 2ème mouvement est presque un peu trop rapide à mon goût. Une débauche d'énergie qui donne des 3ème et 4ème mouvements absolument électrisants !
Note : 9,5 (9+9+10+10) Note : 9.5/10.
L'avis de Eleanore-Clo :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) un début très héroïque. De beaux roulements de timbales. Superbe reprise du thème. 1mn10 et suivantes : très beaux vents. Superbe transition vers le second thème à 1mn35. On a envie de danser. Mais les cordes sont là pour nous rappeler l’enjeu ! Arrêtons là cette symphonie automnale. Il faut combattre l’hiver qui arrive. 2mn56 de biens beaux vents. La flûte piccolo n’est pas en reste. Explosion orgiaque à 3mn49. Le triangle ajoute sa « pincée de sel ». Les cordes reviennent en force (sont-elles vraiment parties ?). Magnifique dialogue cordes – timbales à 4mn50. Très beaux cors à 5mn16. Et les thèmes qui reviennent entrelacés, encore, et encore. Johannes et Clara danseraient-ils ensemble ? Fin à 6mn 16. Quel souffle !
Note : 9.5/10.
- (oeuvre finale) Mouvement n°1, très dansant. Le grand vent souffle sur Mürzzuschlag à 0mn52. Il fait frais. Quelles clarinettes. Superbe cors à 1mn11 (la marque de fabrique de la maison Brahms). Les flutes sont bien discrètes. Très belle nostalgie à 1mn55. Superbes cordes à 2mn05. Les pizzicatos sont pleins de vie. Beau pas de danse à 4mn19. Des vents tendres à 6mn02. Nouveaux pas de danse à 7mn20. De très beaux violoncelles. Les flutes sont bien discrètes. Fin à 12mn06. : 9/10
Mouvement n°2, beau début, empreint de douceur, de majesté. Quelles clarinettes. 1mn46, quels cors. Des pizzicatos parfaits. A 3mn42, des cordes tendres, douces, suaves comme l’amour courtois. Clara a décidément laissé échapper quelque chose. A 7mn26, Brahms est torturé entre Clara et Agathe von Siebold. A 10mn12, la clarinette est incroyable de grâce. Fin à 11mn04. Mes poils se dressent ! 9/10 Mouvement n°3 : un démarrage plein de vie. Des flûtes très caressantes à 0mn50. Superbe mariage corde timbales à 1mn45. Superbes vents à 2mn54. Un triangle bien guilleret à 4mn13. On est plus dans l’appartement mais à la maison de campagne, et la chatte se sent l’envie de chasser quelques souris. Et les cors à 5m50. Superbe final. Fin à 6mn15. 9/10 Mouvement n°4 : c’est parti pour les trompettes et les timbales ! Très décibels à 1mn. Des cordes bien « sciantes » à 2mn16. A 5mn28, le chat qui marche sur la balustrade du balcon semble en équilibre bien instable ! 6mn15, ouf, il est de nouveau dans l’appartement. Des flutes très précises, comme des perles de notes à 6mn55. Superbe mariage cordes timbales à 7mn25. Fin à 9mn40. 9/10 Note : 9.0/10.
L'avis de Cello :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) Bel orchestre dans l’ensemble : cordes soyeuses, bois ravissants et propres jusque dans les traits les plus rapides. Triangle pétillant. C'est très vivant, presque espiègle, et champêtre : on joue dans les sous-bois, baigné de lumière et de parfums sous le chant des oiseaux. Très bien.
Note : 9.0/10.
- (oeuvre finale) Entrée assez douce et enchanteresse mais qui ne minaude pas pour autant. Les cordes sont vraiment magnifiques dès qu’elles prennent la main, c’est la version qui me touche le plus jusqu’à présent. J’apprécie aussi le fait que le poli apporté au rendu sonore global ne sacrifie pas les détails. Dans la partie centrale, encore ces cordes graves délicieuses en contre-chant de la flûte. Petite suspension bien pensée juste avant la réexposition de l’introduction. Une version qui séduit parce qu’elle a naturellement tous les arguments pour y parvenir, sans effort, et les seules petites “touches personnelles” passent avec évidence. Réécoute : je suis toujours séduit par la douceur générale mais je trouve le tout un petit peu moins marquant. Un demi-point en moins.
Note : 8.5/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) après A2, on retrouve un recul et une structuration homogène de l’orchestre dans son espace.
Si la matière est lisse, les sentiments le sont moins : au fur du développement central, on sent que le chef fomente quelque rebellion secrète, évitant l’enlisement qu’on entend souvent avec d’autres baguettes. On apprécie cette propension à faire avancer le discours, à l’agacer pour mieux en soutirer le suc (le vibrato des violons dans la réexposition après 7’13-). Cet activisme débouche sur une conclusion un peu sèche (martelée par des mailloches contondantes), qu’on aurait aimée encore plus péremptoire. A noter que les sonneries (3’16-) manquent de précision (staccato savonné). L’orchestre n’apparait pas comme le plus virtuose de la planète mais il a du tempérament. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Entrée un peu clairette des cornistes, les clarinettes savonnent, les pizz restent discrets.
Malgré ce climat diffus, on sent un chef qui pousse de l’avant. Les archets s’immiscent avec pudeur (2’37) et enflent un crescendo savamment dosé. Hélas, la profondeur de l’image ôte du poids à l’irruption des souffleurs (3’12), un peu trop gazeuse, dominée par des cordes compactes et denses (on pense à une grosse machine impeccable comme le Philharmonique de Berlin). La cantilène de la mesure 41 apparaît déjà à 3’36, preuve que l’Exposition n’aura pas traîné. Le Développement fleurit avec tact et retenue. Dans le climax, on observe le legato des violonistes à la mesure 75 (6’45-) Énormes timbales pour le matraquage en triolets (7’30) où les cordes restent toutefois très moelleuses. Suit une Récapitulation qui signe un orchestre épanoui, et même un peu blasé. Le luxe d’une phalange (trop ?) à l’aise dans cet univers brahmsien, d’un germanisme assumé, dirigé par une baguette encline à l’hédonisme. Cela suggèrerait presque un nom de chef, mais je ne l’ai pas formellement reconnu, et mes impressions peuvent me tromper. Bilan : prestation délectable, confortable, (con)sensuelle. Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) Un enjeu de ce mouvement est d’éviter le clinquant, le criard, et cette version y parvient magnifiquement, grâce à une physionomie cossue, un chouïa pesante dans le grave (contrebasses pneumatiques, timbales profondes) mais sans menacer la motricité (et même si le tempo se retient).
Au demeurant, le grand luxe, un lustre impérial. On sent un orchestre de grand standing : puissance des assauts, noblesse des timbres, délicatesse du grazioso (0’53)... Modifications de tempo expertement gérées : à 3’08, le poco meno presto amène sans s’enliser le relâchement attendu, à 3’37 superbe reprise (en mi bémol majeur) du troisième thème principal, à 4’38 pugnacité du ben marcato en triolets… Que dire, c’est assez parfait, et les regrets se nicheraient dans d’infimes détails. Ainsi dans la Coda, les échanges de cors à la mes. 294 auraient pu se montrer plus accrocheurs, mais ils respectent la dynamique forte. Note : 9.0/10.
- (oeuvre finale) On retrouve une prise de son cossue. J’aime beaucoup les timbales, à la fois rondes et nettes.
Les archets savent équilibrer le « marcato » et le « largamente » de la variation 5 (0’57). Même si les contrebasses semblent un peu trop lisses, la mise en espace aère les pupitres, intégrant parfaitement le milieu de salle, et valorisant par exemple les flûtes (1’13). Première déception avec la var. 9 (1’59) trop léchée et inoffensive, même si l’on admire le soyeux des cordes. Beau solo de flûte qui ne retarde pas le tempo d’ensemble, et qui cuivre la sonorité dans le bas du registre en fin de parcours (3’07-3’51). Un hautbois évanescent et plaintif à la variation suivante. Grâce à son tempo très mobile, le chef réussit à maintenir une progression sous-jacente pour le choral (4’26). La Récapitulation (5’34) pèse lourd (avec des mailloches impactantes bien que trop claires), mais sans optimiser la tension. Le chef continue sur sa lancée sans faire saillir ce Développement comme un pivot structurel. La sautillante var. 23 (6’46) permet de vérifier l’agilité des souffleurs (une phalange aguerrie, c’est sûr !) Dans le crescendo de la mesure 191 (7’06), le timbalier se distingue encore : splendide ! Coda bien déflagrante (8’47-), trombones altiers (9’08), conclusion expéditive comme j’aime. Note : 9.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Les premières mesures sont déterminantes.
C''est doux dès le début, pas d''esclandre et bon équilibre entre les instruments. Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) Manque de présence, micros un peu éloignés qui donne une prise sonore quad même intéressante parce qu'elle capte bien l'ensemble de l'orchestre et le résultat est équilibré.
Rien ne distingue cette version des autres. Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) 1- 12:11
C'est moyen, pas mauvais, mais rien qui se démarque de façon significative. 7/10
2- 11:11 On peut faire mieux. 7/10
3- 6:23 Le plus réussi des mouvements (pour cette version). 7/10 Note : 7.0/10.
- (oeuvre finale) mvt 1 - 12:11
Prise sonore feutrée. Présent en ma mémoire: ce premier mouvement est difficile à départager.
mvt 2 - 11:11 Léger manque de volume sonore. On ne peut juger uniquement sur la qualité sonore, mais ce critère demeure le facteur le plus facilement évaluable. Les micros sont loin.
mvt 3 - 6:23 Standard, très ressemblante aux deux versions précédentes.
mvt 4 - 9:52 Effets dramatiques plus saisissants ici. Interprétation qui me laisse la meilleure impression parmi les trois premières.
Note : 8.0/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) tempo assez alerte, plaisant, des tenues de cuivres en suspension remarquables, bois assez expressifs et une once de sentiment(alité) dans le jeu des violons (3'00), version qui impose une certaine solennité... non exempte de tiédeur, malgré un très bel orchestre, précis et charmeur à la fois, mais cet andante est surtout "poco moderato" pour moi.
Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) les bois sont d'emblée magnifiques ! Timbales rondes et précises, cordes mordorées, orchestre de grand luxe qui offre une version d'un romantisme prenant, éperdu dans le jeu de violons hyper concernés (1'20), flûte et pupitres de bois graves à l'unisson, instrumentistes qui chantent et relient les variations les unes aux autres par leur sens des couleurs pures et du legato ; la diversité des atmosphères ne dissout pas le prisme des variations, seule une lancinante sensation de "confort" trop ouvertement recherché peut gêner ça et là, mais la coda, surpuissante et néanmoins cadrée (8'51 !!) clôt le débat selon moi.
couleurs, splendeur, maîtrise. Note : 9.0/10.
L'avis de Richard :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) mouvement n°1 :
Une intro beaucoup plus ample que Gouttière, avec plus de son écouté juste avant, moins de risque aussi sur le piano initial, mais une motricité plus importante que chez Bengal. Ca brasse large, ça respire et le tempo est à l'avenant, c'est vraiment magnifique, difficile de faire plus fluide. Les quelques réserves à la première écoute me semblent superfétatoires. Tout juste peut on regretter la présence un peu timide des timbales à la fin, sans doute la prise de son.
mouvement n°2 : Magnifique, un mouvement qui respire la poésie et la tendresse, une approche non pas chambriste, mais intimiste, où les différents intervenants se répondent avec beaucoup d'élégance. Un petit reproche, peut être un léger manque d'ossature sur l'ensemble du mouvement, mais je continue de beaucoup aimer.
mouvement n°3 : Toujours dans la même veine d'une version qui ne cherche pas à forcer le son, l'effet, un hautbois un peu pincé, et un léger manque de punch et d'arêtes dans ce 3eme mouvement.
mouvement n°4 : Une urgence qui se construit tout au long du mouvement pour éclater dans le final. Une flûte magnifique, et toujours cet allant, rien ne vient bloquer la fluidité et le cours de la musique, on peut regretter des arêtes plus prononcées comme dans toute la symphonie, mais tout semble couler de source, cela sonne moins grandiose que Bengal sans doute, mais à la réecoute, je trouve cette interprétation plus naturelle.
La seule grosse réserve peut être sur cette version serait sans doute un legato un peu trop omniprésent, au détriment de l'ossature et d'une certaine nervosité. Note : 8.5/10.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3580 Age : 50 Localisation : Vienne, l'iséroise Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Juin 2017 - 8:53 | |
| 3e de l'écoute finale | Version C5 / Côte de Nuits - Morey-Saint-Denis / Sculpteurs - Sow / Matous - Siamois
Herbert Von KARAJAN - Orchestre philharmonique de Berlin (1978)
Moyenne des notes sur le dernier tour : 8.44444. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) L’orchestre est ici superbe. C’est du tout grand luxe. Le chef prend le mouvement dans un tempo plutôt rapide (11’05’’), ce qui ne l’empêche pas de faire chanter son orchestre. À C, les violoncelles pourraient resortir avec davantage de clarté. Idem pour le magnifique chant des violons, 9 mesures après E, ou encore pour les timbales 4 mesures avant F. Et c’est le principal reproche que je ferai à cet enregistrement: son manque de transparence. L’orchestre est remarquablement homogène mais au détriment de l’individualité des timbres. Et cette sonorité compacte me fait invinciblement penser au style d’un certain maestro … Impression qui devient une certitude à l’écoute du premier mouvement qui est, par ailleurs, remarquable et qui me pousse à promouvoir cette version
Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) Ici, c’est l’extrême opposé de Rodin : le chef fonce comme un beau diable (6’04’’). Selon l’habitude de ce dernier, le legato est systématique mais sans que cela n’aille jusqu’à la désarticulation. L’orchestre, enregistré de plus loin, offre des basses vrombissantes et des cuivres plus présents, mais sans ostentation. Ceux-ci éclatent d’ailleurs aux mesures 338 et suivantes pour l’apothéose finale. C’est très bien, très virtuose mais quand même un peu trop rapide
Note : 7.0/10.
- (oeuvre finale) C’est la seule version que je connaisse et que j’ai reconnue avec certitude. Je la connais même par coeur : c’est dire qu’elle ne renouvelle pas vraiment mon approche de l’oeuvre . Elle est bien évidemment exceptionnelle, avec un orchestre très luxueux aux basses vrombissantes, une plastique superbe et un véritable engagement du chef-démiurge. Elle compte parmi les versions rapides et montre la même tendance au legato excessif que Mainecoon. Elle entre dans la catégorie des lectures germaniques classiques et n’offre à cet égard aucune surprise. Grande homogénéité des timbres au détriment de la transparence, mais par contre, individualisation suffisante des variations. J’avais aimé les autres mouvements tout en y déplorant parfois une rapidité excessive et un excès de legato. Une certaine forme de perfection
Note : 7.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Ce manque d'affirmation et d'engagement de C3 et C4 disparait avec C5. Pour parodier les chroniqueurs rugbystiques des années cinquante et soixante, j'écrirai que voici une version 'virile mais correcte' de cet Allegro non troppo. C'est la une interprétation ferme et nuancée, objective et réfléchie. Tout comme C3, c'est très propre et très net, cela sonne bien et bénéficie d'une belle prise de son. Récapitulation et coda paraissent excessivement brillantes...Cela résulterait-il d'une légère neutralité dans la conduite des pages précédentes ?
Tient la route. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Impressions contradictoires à l'écoute de ce dernier cru. Le son est des plus agréables, c'est très doux, bien dessiné et équilibré. Plus on avance dans le mouvement, plus on se dit que c'est finement joué, que c'est bien mené et bien tenu, nuancé et détaillé. Et pourtant, on se dit simultanément que cela manque de chair, que cela ne s'affirme pas assez, que cela parait mièvre et sophistiqué.
Pas mal mais pouvait mieux faire. Note : 7.0/10.
- (3e mouvement) Là encore, la prise de son n’est pas des meilleures, l’orchestre a une tendance fâcheuse à porter à droite. Une interprétation assez surprenante, contrastée et nuancée, rapide (6 :04) et vive, parfois précipitée, parfois lente voire langoureuse. Le jeu de l’orchestre est brillant et habile mais parfois un peu brouillon : « giocoso » implique-t-il nécessairement rapidité et virtuosité ? C’est une sorte de chevauchée (pas celle des Walkyries) que nous proposent chef et orchestre et on se laisse finalement prendre au jeu.
Bien mais excessif. Note : 8.0/10.
- (oeuvre finale) Un bel orchestre et une belle mise en scène. Une interprétation nette et dramatique, tempêtueuse même, quelquefois emprunte de sécheresse.
Bien. Une excellente conclusion. Note : 8.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Magnifique orchestre, bien capté, avec un son très compact. La pâte sonore est une peu épaisse mais très envoûtante. L''enregistrement ne semble pas récent.
On a là une version romantique par excellence : ça prend son temps, ça vibre énormément, ça pleure presque. J''avoue prendre un plaisir coupable à écouter ça, tellement c''est bien fait et tellement c''est joué avec conviction. On sent une immense baguette derrière tout ça et on se laisse tranquillement guider. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Bonne idée de rapprocher la petite harmonie des micros : c'est artificiel, mais au moins, on entend tout. C'est vrai que du coup, cordes et vents sont sur le même plan sonore mais tant pis. On ne va pas bouder notre plaisir : c'est la meilleure prise de son du groupe (alors que là non plus, ça ne semble pas vraiment récent...). Et tant qu'à faire, l'orchestre sonne bien, malgré quelques imperfections ici et là (ça n'est pas toujours homogène dans les pupitres de cordes par exemple).
J'aime bien ce tempo finalement, que je trouve plus naturel que celui des autres versions de ce groupe : on dirait presque un rythme de marche. On sent une vision très affirmée dès les premières mesures : ça ne rigole pas mais ça file droit vers le climax (presque un peu précipité). Il y a du drame dans tout ça, ce qui n'est pas idiot ! Il y a du contraste, des nuances, du mystère. Avec un tout petit peu plus de souplesse (de rubato), on aurait frisé la perfection. (Le premier mouvement était très romantisant : assez lent, puissant, très vibré, parfois énaauurme. C'est une bonne chose que le chef sache trouver un peu de sobriété dans ce deuxième mouvement, le contraste n'en est que plus intéressant!) Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) Ya pas à dire : ce mouvement, fonctionne tout seul avec un tempo un peu vif ! Ici, ça virevolte, ça danse, ça s'amuse ! Enfin du giocoso comme il se doit ! En plus, l'écrin est magnifique : un orchestre superbe avec une prise de son excellente (très compacte, très globale). Et puis, j'apprécie le fait que ça continue à articuler dans la vitesse : il y a une rigueur admirable dans tout ça ! Vraiment exemplaire !
(C'est intéressant la façon dont cette version s'affirme de mouvement en mouvement. Le 1er n'était pas révolutionnaire, très romantisant ; le 2ème plutôt rapide, un peu nerveux ; le 3ème franchement exubérant. J'ai hâte d'entendre le 4ème!!) Note : 10.0/10.
- (oeuvre finale) 4ème mouvement
Là où on a plutôt l'habitude d'entendre un lecture très unitaire de ce mouvement (notamment en terme de caractère et de tempo), on nous offre ici une conception plus découpée : chaque variation est caractérisée de façon indépendante et a son tempo propre. L'unité d'ensemble est plus assurée par l'articulation générale, par le legato permanent, par le lyrisme. C'est peu dire que le chef fait dans le musclé ! D'ailleurs, il y a plus de puissance que d'urgence dans les dernières variations et c'est un peu dommage.
Note : 8
Appréciation générale
Très belle version, tant du point de vue de la réalisation que de l'interprétation. L'orchestre est somptueux. Un peu épais peut-être, mais c'est cohérent avec la lecture très romantique que nous livre le chef. Beaucoup de legato, un beau vibrato, des cuivres éclatants. C'est la version classique allemande par excellence. Ceci dit, et même si les surprises sont rares, il est difficile de ne pas se laisser embarquer par le lyrisme général. Le deuxième mouvement est particulièrement émouvant, le troisième vraiment joyeux.
Note : 9 (8+9+10+8 ) Note : 9.0/10.
L'avis de Eleanore-Clo :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Mouvement n°1 : miaou, un début très rond. Le siamois s’étire ! Superbe changement de rythme à 1mn05. Quel bel orchestre, le chef pousse magnifiquement la polyphonie instrumentale. 2mn57 superbes clarinettes. Une œuvre interprétée avec une grande dignité. 7mn18 un peu lent quand même. Une musique très féline ! Quels vents à 8mn. 9mn21 des pas de chats ! Fin à 12mn38 : 7/20
Mouvement n°2 : superbe écho à 0mn20. Le siamois danse, sa queue dessine des arabesques. Des flutes fières (cf plus loin à 9mn55). Enfin… Magnifiques clarinettes à 1mn57. Le siamois minaude à 3mn10. Des cors un peu poussifs à 3mn20, il ne faut pas confondre nostalgie et endormissement ! 8mn31, les nuances de couleur manquent un peu de pathos, la fourrure du siamois est un petit peu trop claire ! Fin à 10mn58 : 8/10. Mouvement n°3 : début très en verve. Le siamois n’en croit pas ses oreilles. Le whiskas a été remplacé par du gigot de souris à la stroganoff ! A 1mn28, quelle belle reprise et des timbales qui nous laissent haletant. A 5mn, très beaux cuivres. Mouvement après mouvement, le siamois s’imposerait-il dans la maison ? Fin à 5m57 : 9/10 Mouvement n°4 : superbes cordes à 2mn04. Flûte bien seule à 3mn25. Retour de la flûte à 5mn37. Quels cuivres à 9m18. Fin à 9mn48. 8/10 Note : 8.0/10.
L'avis de Cello :
- (1er mouvement) D’emblée, les mêmes points forts que C3 (tempo, équilibre et détail) mais avec plus d’engagement, c’est très prometteur. Peut-être un manque de variété, de finesse à la longue. Unidimensionnel : tout est posé dès le début (magnifiquement il est vrai) puis ça déroule tout seul. Montée finale intense mais comme gonflée, plus magmatique qu’explosive. Globalement très bon.
Note : 8.5/10.
- (2e mouvement) Encore une version qui ose dire de quoi il retourne immédiatement. Pas de discrétion ici: on déclame et ce n’est pas parce qu’on est dans le mouvement lent qu’on va faire le timoré. Quelle belle poussée de sève vers 3:10 ! Attention, Marsannay, un vrai concurrent vient de se déclarer. Les bois gazouillent merveilleusement, c’est la version la plus bucolique du lot. Les cordes ont du nerf, elles dialoguent fermement sans être agressives. On s’ébroue, on se met amicalement au défi et on y répond avec joie. Une lecture enthousiasmante. Impossible de départager. Oui aussi.
Note : 9.0/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Comme Maine Coon, une entrée en matière qui cherche à emporter notre adhésion, mais avec plus de vigueur. Encore un orchestre de haut vol, pas surprenant à ce niveau. Je vais commencer à avoir du mal à les départager. Rah, j’aime vraiment beaucoup ceci aussi : on a la séduction immédiate de Maine Coon et une maîtrise orchestrale supérieure. Cuivres un peu limites quand même vers 6:40. Oublions ça, d’autant que les accords qui suivent s’élèvent avec une autorité écrasante. Majestueux, palpitant de vie, (presque) définitif. La réévaluation confirme tout ça.
Note : 9.5/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) Des atours très corpulents, une matière luisante et grasse, mais qui s’anime avec élégance et précision. Curieuse impression d’une gymnastique à embonpoint (lestée par des basses hyperlipidiques).
Contrairement à C4, le chef sait maintenir l’intérêt par le phrasé, les questionnements, les relances, les suspensions, aussi bien dans les tutti que dans les solos. Ça avance constamment même si le tempo général reste dans la norme (environ 13 minutes). Quel panache dans la réexposition, plutôt majestueux qu’enfiévré, mais vraiment royal ! Une conclusion grandiose à souhait, on se retient d’applaudir ! (tout seul dans son salon, ça ferait ballot ) Même si le discours manque de légèreté, on imagine clairement un chef et un orchestre de très grande classe. Bon, allez ouvrons le portefeuille Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Introduction très diurne, la clarinette chemine en toute clarté, escortée par des pizz sèchement « plic-plic ».
Cette Exposition progresse de manière volontariste voire un peu forcée. J’aime moins le legato des clarinettes-bassons. Dans la transition (2’43), puis le Développement (3’43), le chef parvient à concilier le flux naturel du discours avec une imagerie très mouvante. Par exemple, les flûtes qui volètent autour du thème introductif aux violoncelles (5’43). Le climax (6’38) reste soumis à cette force propulsive : non une architecture qui s’érige à l’arrêt (comme on l’entend souvent avec d’autres interprètes) mais qui se construit dans le mouvement. Magistral ! On sent là une affaire très pensée, émanant d’un chef aux ambitions davantage structurantes qu’expressives. De fait, je reste un peu sur ma faim quant à la dimension émotionnelle de cet Andante. Excellente prise de son. Nullement ma version de chevet, mais j’ai envie d’entendre l’intelligence du chef s’illustrer dans l’écheveau des variations de la quatrième partie de la symphonie. Note : 8.5/10.
- (3e mouvement) Comme quoi le « giocoso » relève moins de la célérité que de l’intention, voici une lecture éprise de vitesse et qui pourtant ne saurait rivaliser avec la spiritualité de Rodin.
Une des plus rapides que j’aie jamais entendue, d’ailleurs. Orchestre émérite, qui avale le texte comme une limonade. Mais sans les bulles qui faisaient pétiller Rodin. Souffleurs pas très caractérisés, mais qui savent percer sous la cape de cordes dardées. Quelle dignité, quelle homogénéité chez les cornistes dans l’accalmie centrale (3’00) ! Et comment taire l’impeccable discipline des archets dans les triolets (4’23), tous unis dans la nuance. Déjà la sixième concurrent et mes notations peinent à discriminer ! Il faut dire que ce mouvement laisse assez peu de marge de manœuvre et d’espace personnalisable. Ici, hormis ce défaut d’humeur distinctive, que reprocher à pareille virtuosité au service du texte ? Note : 8.5/10.
- (oeuvre finale) Chaque version y va de son dosage pour l’hymne introductif, ici ce sont les bois et trombones qui dominent.
Prise de son qui respecte les timbres, le volume des instruments, l’acoustique ambiante. Les cordes semblent un rien nébuleuses dans la var. 5 (0’58), un rien paresseuses dans les attaques de la var. 8 (1’47). En tout cas, la masse orchestrale semble animée d’une vie organique, très intégratrice. Sans se départir de leur élégance, les variations 11-12 (2’36-2’53-3’11) s’impatientent, tant mieux : le chef a bien compris que ces épisodes jonctionnels menacent la continuité de ce finale en chapelet, et que mieux vaut y resserrer le tempo. Idem pour la variation suivante (3’12-3’51) où le flutiau ne mollit pas. En revanche, les amateurs de bucolisme déploreront peut-être que ce havre où l’on s’arrête à peine n’ouvre pas les horizons poétiques attendus. Pareillement, le choral (4’24-5’38) aurait pu moduler les éclairages, car tel quel il apparaît neutralisé. Le Développement (5’39) surgit puissamment, les trombones rugissent avec rage (6’42 & 6’46). Le chef fait tonner l’artillerie (7’18, ça canarde !), lâche ses cuivres aux abois (les trompettes dans la Coda, 8’53-), et attise une conclusion pugnace (seulement dommage que les deux accords conclusifs sonnent un peu complaisamment). Parfois un chouïa sur la réserve, mais la plupart du temps ardente à la bataille, voilà une version dont on admire les orages. Note : 8.5/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Celle-ci, très douce à l'oreille, me semble légèrement supérieure en qualité à tous points de vue, en comparaison des trois précédentes versions.
Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) Rien n'est gâché, rien n'est précipité malgré un tempo rapide,
la dynamique tient bon sans le moindre faux-bond. Le développement offre une belle perspective: il y a beaucoup d'espace et l'orchestre en prend large. Note : 8.0/10.
- (3e mouvement) 1- 12:48
Léger manque de limpidité sonore. La très belle ligne des violoncelles un peu en retrait, pourrait ressortir davantage. 8/10
2- 11:05 C'est ici que tout se joue, dans ce superbe mouvement si émouvant. Après l'exposition du thème à l'allure champêtre et pastorale, le développement va le dissoudre, celà aurait été quasi-impossible de prévoir un tel désintègrement: on se retrouve alors en terre inconnue. Et Brahms va nous montrer de quoi se compose l'étoffe de son génie. Les sonorités sont très belles, rien à redire. 8/10
3- 6:04 Mouvement le mieux réussi pour cette version. Tout explose en puissance. 9/10 Note : 9.0/10.
- (oeuvre finale) mvt 1 - 12:48
Celle-ci me fait moins bonne impression, les violons trop éloignés.
mvt 2 - 11:05 Tempo plutôt rapide.
mvt 3 - 6:04 Bon tempo qui, pour ce mouvement, gagne à être assez rapide et animé comme c'est le cas ici, en comparaison des quatre versions précédentes.
mvt 4 - 9:57 Moyen. Note : 8.0/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) tempo allant, qui met ici en valeur une certaine solennité, cordes denses et toniques, chef qui découpe les phrases avec précision, attentif aux figures d'arrière-plan (violons, bois graves) et laisse peu de détails dans l'ombre, même si la flûte solo paraît plus erratique qu'errante à 3'30 (instrumentiste non en cause) ; lignes très imbriquées les unes aux autres, soin de la polyphonie qui s'effectue parfois au détriment de la diversité des demi-teintes (accords un peu gris avant le climax vers 6'40), mais dès que le final est lancé, à 7'28, avec force puissance, éclairs, déflagrations cuivrées, rien n'arrêtera la machinerie orchestrale... tant mieux !
vision de chef-capitaine qui (nous) entraîne peu à peu au coeur du maelström. Note : 8.5/10.
L'avis de Richard :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) -
Note : -/10.
- (3e mouvement) -
Note : -/10.
- (oeuvre finale) Un premier mouvement pris dans un tempo assez lent, mais une utilisation subtile du rubato.
Une approche finalement assez contemplative, mais qui s'enlise quelque peu dans cette contemplation, malgré de très beaux passages où la musique semble surgir du crépuscule. Puis une fin de mouvement beaucoup plus nerveuse, beaucoup plus rapide, contrastant avec le début du mouvement.On ne trouve pas la même homogénéité présente dans les autre versions. Un très beau 2nd mouvment avec une belle clarinette et de belles inspirations, mais je trouve la direction par moment un brin rigide et manquant d'allant et de grandeur. Personnellement, je m'y ennuie pas mal. A la première écoute, j'avais trouvé ce 3eme mouvement brutal et claquant, beaucoup moins à la 2eme écoute, mais l'impression que la (belle) machine tourne à vide. Une amorce de 4eme mouvement très articulé, appuyant certains accents, à l'encontre des autre versions, toujours ce parti pris de lenteur alternant avec des tempi plus vifs lors des reprises. Le final est, je trouve, vraiment poussif. J'ai du mal à être convaincu néammoins par cet étrange impression de manque d'homogénéité sur l'ensemble de la symphonie. Une version véritablement atypique pour le coup par les parti pris choisis mais je n'adhère pas plus que ça. Note : 9.5/10.
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