Philharmonie - Ravel, Falla - Pons, mars 2017

Mercredi 15 et jeudi 16 mars
20h30, grande salle Pierre Boulez à la Philharmonie de Paris

Maurice Ravel
Alborada del gracioso
Concerto en sol
Le Tombeau de Couperin

Manuel de Falla
L'Amour sorcier, suite d'orchestre

Orchestre de Paris
Josep Pons, direction
Javier Perianes, piano
Maria Toledo, mezzo-soprano

Programme franco-espagnol avec des interprètes espagnols.
Je n'ai encore jamais entendu l'Amour sorcier en concert.
J'y vais mercredi.

Moi aussi j'y vais mercredi.
Beau programme en perspective.

soirée sympathique. Si la chanteuse avait pu se mettre devant le micro et pas un mètre derrière ça aurait été mieux...

Ben non, on l'aurait davantage entendue.

Bon, plus sérieusement, je pense que pour l'Amour sorcier il faut soit jouer la version originale pour orchestre de chambre, et à ce moment-là il est logique et possible de mettre une chanteuse de flamenco comme on a eu hier, soit on joue la version pour grand orchestre et dans ce cas il faut une chanteuse lyrique.
Parce que là non seulement ça implique la sonorisation, mais en plus ça crée un hiatus je trouve, on voit bien que ça ne va pas ensemble.
En tout cas vraiment bizarre ce type de technique vocale, on a vraiment l'impression qu'elle a un gros problème, qu'elle se fait mal en chantant et qu'il faut qu'elle aille voir un ORL de toute urgence. Pour ma part je n'aime pas du tout...

Il y a eu un autre souci de taille dans l'Amour sorcier, c'est le manque de complicité qui semblait régner entre Pons et l'orchestre, sur certains tempi on a senti l'orchestre hésiter avant de bien se caler.
Et surtout cela a donné un beau couac dans la reprise du thème dans la Danse rituelle du feu, le hautboïste a repris le thème un temps trop tard, il a semblé essayer de se recaler, sans succès, et surtout les violons ont repris le thème avec le même temps de décalage!
Ca m'a donné la même sensation de malaise que lorsqu'on voit un patineur artistique tomber une fois, puis deux...
Il faut dire que les bois n'ont pas semblé dans un grand soir, dès le 2è mouvement du concerto de Ravel (flûte fébrile) et dans le prélude du Tombeau, beaucoup de notes qui ne sortaient pas bien au hautbois.
Peut-être que tout cela sera plus en place ce soir...
Sinon ça a été globalement un beau concert, avec surtout une Alborada parfaite, et un beau concerto de Ravel, pianisme extrêmement raffiné de Perianes, peut-être même trop raffiné parfois, manquant de puissance à certains moments j'ai trouvé.

Je ne suis pas familier du Flamenco, donc je me suis dit naïvement que ce style de chant débraillé était inhérent au style...

J'ai été touché par les couleurs et les atmosphères sensuelles de l'Amour Sorcier, mais j'ai eu plus de mal a en cerner la cohérence interne (eu égard [sans doute] à mon manque de familiarité avec l'œuvre).

Par contre Ravel ca été magique tout du long (même si le concert m'a confirmé que la version pour orchestre de l'Alborada n'a pas tout à fait la même portée émotionnelle que la version piano), le moment le plus intense à été pour moi le mouvement lent du concerto en sol (avec un phrasé somptueux du pianiste).

Citation :

le moment le plus intense à été pour moi le mouvement lent du concerto en sol (avec un phrasé somptueux du pianiste).

Malheureusement gâché par l'entrée ratée des bois

J'étais tellement pris par la mise en branle du piano que je n'ai pas fait attention.

arnaud bellemontagne a écrit:

J'ai été touché par les couleurs et les atmosphères sensuelles de l'Amour Sorcier, mais j'ai eu plus de mal a en cerner la cohérence interne (eu égard [sans doute] à mon manque de familiarité avec l'œuvre).

C'est un ballet, il y a certaines séquences qui sont très courtes, il faut avoir l'argument précis et le texte complet si on veut mieux tout saisir.

Xavier a écrit:

Il faut dire que les bois n'ont pas semblé dans un grand soir, dès le 2è mouvement du concerto de Ravel (flûte fébrile) et dans le prélude du Tombeau, beaucoup de notes qui ne sortaient pas bien au hautbois.
Peut-être que tout cela sera plus en place ce soir...

Pour la précision, ces extraits comptent parmi les plus difficiles du répertoire.

C'est drôle de vous voir dire ceci avec Alain Juppé en photo de profil.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je ne suis pas familier du Flamenco, donc je me suis dit naïvement que ce style de chant débraillé était inhérent au style...

La raucité (qui peut donner l'impression trompeuse d'être non saine), oui, en tout cas.

C'est vrai que c'est un chant puissant (enfin, selon les techniques), mais derrière un orchestre, il n'y a pas les harmoniques ni l'amplification suffisantes, et encore moins dans une salle comme ça.

(La saison prochaine, ils vident la Cité de la Musique et y mettent musique de chambre, baroque, œuvres intimistes en pagaille, ça va être très bizarre.)

J'y étais le jeudi

Beau concert, avec surtout un superbe concerto en sol par Perianes, pas très puissant en effet mais avec un toucher vraiment très délicat et raffiné. Beaucoup aimé l'accompagnement de l'orchestre aussi, petite harmonie toujours magnifique, malgré 2-3 entrées par très nettes.

Alborada très bien aussi.
Pas très fan du Tombeau de Couperin à la base.

Un peu deçu par de Falla en revanche. Déjà, le programme de salle ne détaillait pas complètement l'argument (et il n'y avait pas les paroles), donc pas évident pour suivre.
Et même si Xavier avait prévenu, j'ai failli partir en fou rire quand la chanteuse a commencé a ouvrir la bouche. C'est vrai qu'on n'est pas habitué à ce type de voix, minuscule en plus, même avec la (faible) sonorisation. Et le contraste avec le son "pur" de l'orchestre était assez malheureux. J'ai emmené un ami totalement novice en classique qui l'a remarqué aussi.
Bref, à retenter mais dans de meilleures conditions. Car encore une fois, l'orchestre était bon.

C'était très plein, mais avec énormément de scolaires, ils occupaient quasiment la moitié du 2e balcon. J'étais au milieu d'eux, ils se sont très très bien comportés. C'est le genre de programme qui peut plaire aux jeunes.

Oui, ce sont les lycéens qui ont fait un petit texte pour le programme, il y en avait aussi le mercredi, et même chose, j'avais les pires craintes mais ils ne se sont pas comportés comme d'autres jeunes que j'avais subis à d'autres concerts.

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6220&DossierRef=5686

A croire que le critique qui a écrit ça n'était pas au concert, pour ne rien remarquer des problèmes instrumentaux entendus dans le Ravel ou du décalage monumental dans la danse rituelle du feu.

Ou alors il est critique pour avoir des places de concert gratuites et ne tient pas à les perdre.

Oui, j'allais même dire "ou bien c'est l'attaché de presse de l'orchestre de Paris"...

Ce sont des choses qui arrivent. Depuis 7 ans que je suis cet orchestre j'ai eu droit à des soirées moyennes comme des choses magnifiques. Pour ce genre de tubes il n'y a souvent qu'une seule répétition générale.

Xavier a écrit:

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6220&DossierRef=5686

A croire que le critique qui a écrit ça n'était pas au concert, pour ne rien remarquer des problèmes instrumentaux entendus dans le Ravel ou du décalage monumental dans la danse rituelle du feu.

Peut-être qu'il ne va pas au concert pour s'amuser à noter les quelques problèmes instrumentaux ( qui peuvent arriver à n'importe qui et dont je doute qu'ils soient franchement perturbants) ?
Une partie de moi trouve toujours cela drôle de voir des gens aller voir des concerts pour ensuite dire "oh le basson a raté une note".

C'est ce que tu retiens de mes messages, franchement?
Tu peux relire tous mes derniers messages sur les concerts auxquels je vais, je pense que beaucoup de monde sera d'accord pour dire que je suis plutôt bienveillant, que je ne vais pas au concert dans le but de relever les fautes comme tu dis, et que si mon oreille et mon expérience de musicien et de mélomane me font relever beaucoup d'imprécisions sans que je recherche cela, je n'en parle que quand c'est vraiment gênant justement. (et plutôt rarement en fait)

Oui, si je l'ai relevé c'est que c'était franchement gênant, je suppose que tu n'es pas allé à ce concert sinon tu l'aurais dit, eh bien si tu étais allé tu aurais surement été gêné par ce méga-décalage qui a entraîné tout l'orchestre dans la Danse rituelle du feu.
Ca ne plombe pas tout le concert et ce n'est pas l'essentiel du concert, on a aussi le droit de ne pas souligner les petites défaillances, mais glorifier précisément la performance du hautbois dans ce concert n'est pas honnête.
"le hautbois à nouveau d’une présence remarquable"...
Si on veut être gentil, on ne dit rien sur le hautbois dans le Prélude, puisqu'il a plutôt manqué sa performance, on ne dit pas le contraire de ce qui s'est passé... (puisque l'article parle précisément du concert du 15 mars auquel j'étais)

Il se trouve que j'étais dans le métro juste à côté d'un musicien important de l'orchestre et que lui-même parlait de la soirée difficile de A à Z pour le hautboïste, or je ne crois pas que le musicien en question ait comme but principal de scruter les autres pupitres et de descendre ses collègues...
Il soulignait lui-même qu'il s'agissait pour autant d'un excellent musicien et je partage cet avis. (car tout le monde ici sait que je vais souvent écouter l'orchestre de Paris et que je l'apprécie beaucoup)
Mais ce n'est pas une raison pour dire d'un musicien qui a un peu manqué son concert qu'il a été "d'une présence remarquable"... ou plutôt si, il s'est fait remarquer d'une certaine façon...

J'espère qu'on ne revient pas 10 ou 12 ans en arrière au sujet de ce type de discussions...

(au passage, c'est bizarre de parler à quelqu'un qui a 1500 messages sans savoir de qui il s'agit, je suppose que tu as changé de pseudo...)

dreamer a écrit:

Ce sont des choses qui arrivent. Depuis 7 ans que je suis cet orchestre j'ai eu droit à des soirées moyennes comme des choses magnifiques. Pour ce genre de tubes il n'y a souvent qu'une seule répétition générale.

Je ne sais pas si c'est un tube, mais je crois que l'Amour sorcier n'avait pas été joué par l'orchestre de Paris depuis des lustres.

Plus que les fausses notes, c'était l'attitude désinvolte de cette petite harmonie qui était gênante (on se loupe, mais ça n'est pas si grave).