Philharmonie - Tchaïkovsky Respighi - Pappano 10/05/17

Mercredi 10 mai 2017
20:30

Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie

Gioacchino Rossini
Ouverture du Siège de Corinthe

Piotr Ilitch Tchaïkovski
Concerto pour piano n° 1

Ottorino Respighi
Les Fontaines de Rome
Les Pins de Rome

Orchestra dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia
Antonio Pappano, direction
Yuja Wang, piano

J'ai hâte d'entendre les Respighi en salle.
D'ailleurs je n'ai jamais entendu aucune de ces quatre oeuvres en concert, ni cet orchestre. Ni Pappano d'ailleurs.

Belle affiche de musique virtuose et flashy.

arnaud bellemontagne a écrit:

Belle affiche de musique virtuose et flashy.

C'est vrai: en l'occurrence, la musique elle aussi est flashy (et pas forcément de la plus extrême élégance).

.

En effet. Je parle bien sûr de son propos, qui ne contribue pas franchement à la rendre particulièrement sympathique.

Benedictus a écrit:

bien sûr

Bien sûr.

Je trouve au contraire que ses réponses simples et sans façon, sans avoir un intérêt particulier (pourquoi s'obstiner à vouloir faire parler les chanteurs et les pianistes, aussi ), la rendent plus sympathique que tous ces songe-creux briseurs d'ivoire (qui pour certaines, écrivent des livres remarquablement verbeux).

Quant à la tenue, c'est quand même un peu insultant d'écrire des articles sur la longueur des robes d'une fille qui a sacrifié son enfance pour être une artiste… On pourrait lui faire la courtoisie de la juger sur son répertoire ou son jeu, plutôt.

(Moi, ce sont en l'occurrence plutôt les poseurs de questions que je trouve antipathiques. )

Moi, je vois pas trop de quoi elle devrait avoir honte. En revanche, j'espère que le photographe a un peu honte de sa prise de vue (au-delà de la vulgarité de l'angle, la composition est quand même particulièrement moche).

DavidLeMarrec a écrit:

(Moi, ce sont en l'occurrence plutôt les poseurs de questions que je trouve antipathiques. )

Disons: d'abord et avant tout.

DavidLeMarrec a écrit:

tous ces songe-creux briseurs d'ivoire (qui pour certaines, écrivent des livres remarquablement verbeux).

Oui, mais au moins aussi drôles que ceux de Philippe Sollers sur Mozart ou de Françoise Giroud sur Alma Mahler: l'exploit n'est pas mince. (Enfin, drôles à condition de ne pas les lire jusqu'au bout.)

DavidLeMarrec a écrit:

Je trouve au contraire que ses réponses simples et sans façon [...], la rendent plus sympathique

Non franchement, je trouve la concaténation de préjugés qu'il y a derrière la phrase-titre extrêmement déplaisante. Après, sur la façon dont ce journaliste a pu l'amener à prononcer cette phrase et à la monter en épingle, nous sommes bien d'accord.

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a priori elle s’habille comme elle le veut (à moins qu’il y ait quelqu’un derrière, alors je ne dis pas), c’est plutôt qu’on ne parle que de ça qui est choquant.
et c’est d’autant plus frappant quand on n’y est pas sensible : même sur ce forum, les posts qui la citent sans au moins évoquer son physique ou son habillement sont rares.

arnaud bellemontagne a écrit:

Roderick a écrit:

Moi, je vois pas trop de quoi elle devrait avoir honte.

Honte de se fringuer comme une radasse de voirie alors que ses doigts et surtout sa tête maîtrise le fin du fin de l'exigence esthétique.

C'est plutot l'auteur de tels propos qui devrait avoir honte - c'est une très grande pianiste, et les commentaires à son sujet devraient se limiter à cette dimension !!

Montfort

.

ben voyons, et s’il n’y a presque pas de femmes en musique classique ça doit être de leur faute.

Loin de moi cette idée.

grmgl... admettons que traiter une femme de prostituée en fonction de ses habitudes vestimentaires ne soit pas machiste.

arnaud bellemontagne a écrit:

Si on met l'accent sur sa dimension "vestimentaire" au détriment de ses aptitudes pianistiques c'est entièrement de son fait.

Mais devrait-elle pour autant avoir "honte" de ses tenues vestimentaires?

lucien a écrit:

grmgl... admettons que traiter une femme de prostituée en fonction de ses habitudes vestimentaires ne soit pas machiste.

Relis bien ma phrase: je ne dis nulle part que c'est une prostituée.

Si on passait à autre chose?

arnaud bellemontagne a écrit:

Honte de se fringuer comme une radasse de voirie alors que ses doigts et surtout sa tête maîtrise le fin du fin de l'exigence esthétique.

C'est vrai, quelle honte d'être aussi jolie que douée... En plus elle risquerait d'attirer les jeunes vers le classique, quelle horreur !!!

Désolé, c'est moi qui ai lancé le sujet sur cette voie trollesque (même si mon propos ne visait que le jeunisme agressif - et profondément inélégant vis-à-vis des femmes de 40 ans - que dénotait cette phrase de l'artiste; mais peut-être suis-je trop sensible à cela du fait de mon âge). Quoi qu'il en soit, pardon à tous.

Non, c'est moi.  
Quoi qu'il en soit j'espère que ce sera un bon concert.

EDIT: j'ai tout effacé.

Benedictus a écrit:

le jeunisme agressif - et profondément inélégant vis-à-vis des femmes de 40 ans

Je ne le lis pas ainsi : lassée qu'on lui parle de sa tenue, elle répond qu'elle s'habille comme une fille de son âge, et qu'on verra plus tard si elle change. Elle ne dit pas « ce n'est pas comme si j'étais une vieille décatie de quarante ans », pour ce qu'on nous en rapporte.

Bon, c'était bien Respighi ?

Joué de cette manière là, oui !
L'orchestre n'a pas les sonorités les plus raffinées d'Europe, mais quelle ferveur ! En salle, c'est incroyablement efficace.
Pappano toujours extraordinaire d'engagement, il a même contaminé son 1er violon (presque trop zélé !).
Pour ma part, coup de coeur pour le Tchaïkovski, avec un orchestre toutes voiles dehors du début à la fin, le pied
Artistes généreux, 5 bis au total (les 3 petites pièces favorites de Wang, la Valse Triste de Sibelius et le finale de l'ouverture Guillaume Tell pour l'orchestre).

A noter quand même un nouveau bug scandaleux des hauts parleurs de la salle, qui se sont remis à cracher sur le premier accord du concerto puis un peu plus tard, faisant sursauter tout le monde (on a vu Yuja Wang se retourner inquiète vers l'orchestre, Pappano aussi se demandait ce qu'il se passait).
C'est inadmissible, et surtout, incompréhensible : pourquoi ces hauts-parleurs ne sont-ils pas tout simplement éteints ?
Ca fait sacrément tâche, je n'ai vu cela dans aucune autre salle.

tomseche89 a écrit:

[...]
Artistes généreux, 5 bis au total (les 3 petites pièces favorites de Wang, la Valse Triste de Sibelius et le finale de l'ouverture Guillaume Tell pour l'orchestre).
[...]

Quelles sont-elles, par simple curiosité ?

Ce n'est pas possible cette histoire de haut-parleurs qui crachent en plein milieu du concert, soit c'est du sabotage soit c'est pire que de l'incompétence.

La dernière fois c'était parce qu'il y avait une annonce avant le début du concert, là c'est certainement parce que les haut-parleurs sont utilisés pour les oiseaux de Respighi, mais enfin, ça n'est pas une raison!

Je me suis un peu ennuyé durant la 1ère partie, tout d'abord parce que le Rossini est vraiment, vraiment insignifiant, d'autre part parce que le concerto de Tchaïkovsky ne me passionne décidément pas des masses, et je me suis senti en décalage avec le public en délire qui a applaudi dès la fin du 1er mouvement et avant que l'accord final du 3è ne se termine.
J'ai été surpris que Wang arpège les accords de l'introduction, je n'avais jamais entendu ça, mais en vérifiant les partitions, on voit que ça fait partie des choses que Tchaïkovsky a modifié entre ses différentes versions, allégeant les accords et les réécrivant sans arpèges; Wang reprend donc les arpèges de la version initiale.
Pour le reste c'était très bien, c'est de la bonne musique, mais pas follement géniale non plus je trouve...

En revanche les Respighi, comme je le supposais (et en même temps j'étais venu pour ça), prennent vraiment une belle dimension en concert, quelle subtilité dans le début des Fontaines, et la 3è partie des Pins, waouh, je ne me rappelais plus que c'était aussi ravélien, à mi-chemin entre Ma mère l'oye et Daphnis, avec des pppp vraiment sidérants du clarinettiste et des cordes, l'ensemble était encore plus impressionnant dans ses aspects les plus subtils que dans son côté spectaculaire et technicolor.
Superbe prestation de l'orchestre qui a rendu toutes les couleurs de cette musique avec précision et flamboyance.
Un très beau moment de cette saison, ces deux oeuvres-là sont formidables et finalement rarement jouées à Paris.

Roderick a écrit:

tomseche89 a écrit:

[...]
Artistes généreux, 5 bis au total (les 3 petites pièces favorites de Wang, la Valse Triste de Sibelius et le finale de l'ouverture Guillaume Tell pour l'orchestre).
[...]

Quelles sont-elles, par simple curiosité ?

Il y a la danse bohémienne de Bizet/Horowitz (extraite de Carmen), un extrait d'Orphée et Euridice de Gluck arrangé par Sgambati, et une marche turque de Mozart style jazz/blues dont je ne connais pas l'arrangeur. (d'après ce que j'ai lu ça serait un mix entre Volodos et Say)
On avait déjà pu entendre ces 3 pièces lors de son récent récital à la Philharmonie.

Critique, élogieuse sur l'orchestre et le chef, dubitative sur la pianiste...

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=12352

Montfort