TCE Fauré/Ravel/Schoenberg Thielemann 20/05/2017

Théâtre des Champs-Elysées   samedi 20 mai 2017

Fauré Pelléas et Mélisande

Ravel Concerto en Sol

Schoenberg Pelléas et Mélisande


Danill Trifonov, piano
Christian Thielemann, direction
Staatskapelle de Dresde

A la base il devait y avoir en ouverture une création mondiale de Sofia Goubaïdoulina. Ils l'ont finalement remplacé par le Pelléas de Fauré.On va pouvoir comparer les deux Pelléas.

Quand même une drôle d'idée de remplacer une création mondiale de Goubaïdoulina par le Fauré (j'imagine la tête de ceux qui ont réservé pour entendre cette création...)

Sinon, Trifonov / Thielemann dans le Concerto en sol, ça fiche un peu les jetons...

A savoir ?

A priori pas des spécialistes de la musique française... mais pour ma part, ça ne m'inquiéterait pas, j'ai vu que Thielemann pouvait faire de belles choses dans Messiaen, alors...

Ok.

Xavier a écrit:

A priori pas des spécialistes de la musique française...

Et puis surtout des musiciens dont les qualités ne sont pas forcément les plus évidentes dans Ravel. Du peu que j'ai entendu de Trifonov, il doit être idéal dans Liszt, Prokofiev et Rachmaninov, mais j'ai vraiment du mal à me le représenter dans Ravel - et à fortiori dans le Concerto en sol.
La forte typicité sonore de Dresde laisse aussi dubitatif - disons que les timbres de la petite harmonie et la tenue des cordes devraient, a priori, être assez dépaysants.

Xavier a écrit:

mais pour ma part, ça ne m'inquiéterait pas, j'ai vu que Thielemann pouvait faire de belles choses dans Messiaen, alors...

Ah oui? Dans quoi?
Parce que tout ce que j'ai entendu de Thielemann en répertoire symphonique (dans Bruckner et Pfitzner en particulier), c'est quand même assez gras et parfois gueulard de sonorité, pas spécialement subtil dans les phrasés. Dans Messiaen, en effet, ça doit pouvoir marcher; dans Ravel, j'ai plus de doutes.

Ce qui m'effraierait plus c'est Pelléas de Schoenberg dans cette acoustique sèche et dure...

Benedictus: dans les Poèmes pour Mi.
https://classik.forumactif.com/t3034p50-messiaen-musique-vocale#1083710

Benedictus a écrit:

(j'imagine la tête de ceux qui ont réservé pour entendre cette création...)

Je serais curieux de connaître ces personnes
Plus sérieusement, ça se saurait si le public du TCE était avant-gardiste. Et c'est pas idiot de mettre en perspective les deux Pelléas, quelques jours après celui de Debussy dans cette même salle.

Sinon effectivement, je suis moi aussi un peu sceptique sur les oeuvres choisies et leurs interprètes.

Je serais bien allé au concert du vendredi avec la Symphonie alpestre, mais c'est archi plein et l’acoustique du TCE pour du symphonique massif ne me convient plus, à moins d'être au 2e balcon de face. J'opte du coup pour le BBC Wales à la Seine Musicale.

Xavier a écrit:

Ce qui m'effraierait plus c'est Pelléas de Schoenberg dans cette acoustique sèche et dure...

Ah oui, je n'avais pas vu le lieu.

Xavier a écrit:

Benedictus: dans les Poèmes pour Mi.
https://classik.forumactif.com/t3034p50-messiaen-musique-vocale#1083710

D'accord. De toute manière, Thielemann est toujours mieux dès qu'il accompagne des chanteurs.

tomseche89 a écrit:

Benedictus a écrit:

(j'imagine la tête de ceux qui ont réservé pour entendre cette création...)

Je serais curieux de connaître ces personnes  
Plus sérieusement, ça se saurait si le public du TCE était avant-gardiste.

Oui, au temps pour moi: j'avais cru que c'était à la Philharmonie. Cela dit, je pense tout de même que des fans de Goubaïdoulina (et il doit y en avoir, ce n'est tout de même pas la plus confidentielle des compositrices contemporaine) iraient écouter une de ses créations, où qu'elle ait lieu.

Pas pu aller à ce concert suite à un empêchement de dernière minute.

Orchestre extraordinaire (les cordes sont vraiment superlatives, on entend que rarement un son aussi plein et franc à la fois). Et malgré des baisses de tension dans la direction de Thielemann, c'était bien d'entendre un Pelleas exécuté à ce niveau.
Trifonov consternant.

m.gruber a écrit:

Trifonov consternant.

Ça ne m'étonne qu'à moitié (cf. supra).
Mais dans le style «je cogne vite, fort et métronomiquement comme dans du Prokofiev» ou «je balance du rubato et de la pédale à la louche comme dans du Rachmaninov»? Parce qu'il sait faire les deux...
Au demeurant, ce sont le plus sûrs moyens de bousiller Ravel en général et le Concerto en sol en particulier. (S'il y a bien une œuvre où, finalement, de bons techniciens sans grande personnalité sont encore, et de loin, préférables...)

Show-off absurde dans les mouvements extrêmes et mouvement lent narcissique au possible. Et même pas vraiment de son, c'est plutôt laid comme piano.

Dans le concerto en sol on peut ne rien faire de particulier en termes interprétatifs, c'est même souvent ce qu'il y a de mieux.
L'orchestre avait bien compris qu'il n'y avait aucun enjeu et les bois s'amusaient à faire les sons les plus étonnants possibles.