Quizz "Paroles et Musique" (4)

Oui, c'est un texte russe

Donc un compositeur français qui a mis en musique un texte russe, si j'ai bien suivi ?

Là, spontanément, je n'en vois aucun, en fait.

Non, ce n'est pas Albert Roussel

DavidLeMarrec a écrit:

Donc un compositeur français qui a mis en musique un texte russe, si j'ai bien suivi ?

Là, spontanément, je n'en vois aucun, en fait.

tssss tsss ton dédain de la glottophilie te perdra

Bon il semblerait que l'on soit un peu perdu !

...un indice ?

c'est clairement la génération d'avant Albert Roussel, et même presque 2 générations avant, en pleine fièvre romantique musicale. Une personnalité attachante entre la France, l'Espagne et la Russie, qui a écrit un peu de musique tout en la pratiquant beaucoup.

Pauline Viardot !

DavidLeMarrec a écrit:

Pauline Viardot !

argh! Encore trouvé

Avec la description, c'était facile. Il ne me semble pas avoir entendu ces mélodies russes (pourtant, Yoncheva avait consacré un demi-concert à Viardot !), mais je me trompe peut-être.

Seul cas de compositeur français pré-1950 à avoir mis en musique un texte russe non traduit, pour ce que j'ai pu en voir. Mais il y a forcément d'autres exceptions.

Allez, un pas difficile :

Ombre chère ! Ombre vengeresse ! J'exaucerai ton vœu ! Ô lumière, ô soleil, amour, douce ivresse… adieu ! Je me souviens… je me souviendrai !

Morloch a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Pauline Viardot !

argh! Encore trouvé

Connais pas !

DavidLeMarrec a écrit:

Ombre chère ! Ombre vengeresse ! J'exaucerai ton vœu !  Ô lumière, ô soleil, amour, douce ivresse… adieu !  Je me souviens… je me souviendrai !

Opéra ?

Oui, opéra.

Et moment significatif, vraiment aucun piège.

Rubato a écrit:

Morloch a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Pauline Viardot !

argh! Encore trouvé

Connais pas !

Une des cantatrices les plus célèbres du XIXe siècle (sœur de la Malibran, fille du plus grand pédagogue de chant de l'époque, Manuel Garcia), qui a également composé de jolies mélodies, et même un opéra, Cendrillon, très réussi.

Allemand ?

Non, bien que le sujet soit germanique !

DavidLeMarrec a écrit:

Ombre chère ! Ombre vengeresse ! J'exaucerai ton vœu !  Ô lumière, ô soleil, amour, douce ivresse… adieu !  Je me souviens… je me souviendrai !

Du seria, non?

DavidLeMarrec a écrit:

Non, bien que le sujet soit germanique !

Un quelconque Arminio, Ottone ou Lotario?

Non, pas un sujet carolingien, ni du tout du seria (le vocabulaire est quand même assez différent ici, vraiment typique).
Et quand je dis germanique, c'est au sens large, pas spécifiquement allemand.

DavidLeMarrec a écrit:

ni du tout du seria (le vocabulaire est quand même assez différent ici, vraiment typique).

J'avais pensé à du seria à cause du côté un peu invertébré et les exclamations qui me paraissaient bien se prêter à des vocalises.

Mais c'est une traduction de l'italien, non?

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

ni du tout du seria (le vocabulaire est quand même assez différent ici, vraiment typique).

J'avais pensé à du seria à cause du côté un peu invertébré et les exclamations qui me paraissaient bien se prêter à des vocalises.

J'avoue. Mais ce sont quand même de petits poèmes imagés dans le seria, souvent la syntaxe est un peu plus développée (le propos, pas vraiment, ok ).

Pas de vocalises à cet endroit (petite réplique qui finit le premier acte).

Citation :

Mais c'est une traduction de l'italien, non?

Pas du tout.

Mais c'est une traduction?

Une version de Faust?

(Au fait j'ai oublié de dire que de P. Viardot, c'était la berceuse cosaque sur un texte de Lermontov)

Pas Faust, mais une autre figure maudite issue d'une œuvre littéraire capitale de la culture européenne.

Benedictus a écrit:

Mais c'est une traduction?

Mais non, enfin ! C'est pas finir de dire du mal des livrets que j'aime…

RÔLE-TITRE
Ô liqueur enchanteresse, verse l'ivresse et l'oubli dans mon cœur !

CHŒUR (MASCULIN)
Verse-nous l'ivrEEEEEsse !

Ah, c'est sûr, c'est pas du Bonnefoy qui compte sur un malentendu pour paraître profond…

Ah ben, oui, Hamlet de Thomas...
(J'avais failli dire Les Barbares avant de voir ton nouveau message.)

Où Barbier et Carré font rimer (crime de) Gonzague avec (son fils) extravague.

Je me souviendraiIIIIIIII !

(Qu'est-ce que j'ai pu – mal – le chanter, ce truc ! Je crois que j'étais meilleur dans « Spectre infernal » – oui, là où il n'y a pas besoin d'avoir de voix, en somme.)

Tiens, justement, dans notre série «raboutons n'importe quoi avec des points d'exclamation»:

Éros! Chaleur! Lumière! Universelle sève! Prince des hommes et des dieux! Clément! Terrible! Insidieux!

Flûte, c'est familier ça…

Ça m'évoque une apothéose française (Andromède d'Ibert ?), mais ce pourrait être un final de Strauss…

(Vu le vocabulaire et ces adjectifs tout seuls, ça ressemble à de la grammaire allemande postwagnérienne en tout cas.)

DavidLeMarrec a écrit:

Flûte, c'est familier ça…

Oui, un livret assez remarquable, dans son genre. On y trouve quand même aussi:

Et, d'un bras lilial
Comme le cou d'un cygne,
Morte, mais belle encore, elle te ferait signe
De t'endormir près d'elle au tombeau nuptial.

DavidLeMarrec a écrit:

Ça m'évoque une apothéose française (Andromède d'Ibert ?), mais ce pourrait être un final de Strauss…

On est plus proche de l'Andromède d'Ibert, oui.

DavidLeMarrec a écrit:

(Vu le vocabulaire et ces adjectifs tout seuls, ça ressemble à de la grammaire allemande postwagnérienne en tout cas.)

Non, non, c'est bien français, puisqu'on y fait rimer cygne et signe, vernal lilial et nuptial.

Guercœur de Magnard, d'où le sabir wagnérien ?

En effet, c'est un wagnérien français (quoique pas forcément le plus évident), mais pour le livret il vaut mieux suivre la piste antiquisante:

Hermès se mire dans la mer
En avant de notre carène.
Pour aller acheter dans Tyr ou dans Cyrène
Les beaux lins que rougit le coquillage amer,
Nous saurons braver d'un cœur fier
Les tempêtes et la sirène.

Briséis de Chabrier ?

Le roi Arthus de Chausson?

DavidLeMarrec a écrit:

Briséis de Chabrier ?

Bravo!

Un vrai bijou, ça. (il faudrait le monter, avec la suite commandée à Dusapin…)

Mais le texte m'a moins imprégné, apparemment.

Une traduction?

Oui, ça se voit. Et un opéra, même.

Vous voyez, je suis généreux en indices.

De l'allemand?

Non !

Ô misérable cœur ! Je voudrais tant abandonner cette vie vaine, dépourvue de sens, vouée au luxe et à la dépravation. Où trouver la paix de l'âme ? J'ai aidé les nécessiteux, j'ai rejoint les maçons, j'ai tenté de contribuer à la création d'une société plus juste et égalitaire. J'ai cherché le joie des plaisirs, dans l'amour mercenaire et, à la fin, dans celui sincère de ***. *** ! Elle ne m'a pas donné non plus de réponse aux questions qui me torturent. Mais son image m'apporte de la paix, de la beauté, de l'amour…

Ils s'en sont passées des choses depuis hier soir !!

****

De l'anglais ?

Non plus.

DavidLeMarrec a écrit:

j'ai rejoint les maçons, j'ai tenté de contribuer à la création d'une société plus juste et égalitaire

L'action se passe donc à la fin du XVIIIᵉ?

je ne connais rien à l'opéra, mais quelque chose me fait penser à "Guerre et Paix" de Prokofiev, livret de Mira Mendelssohn d'après Tolstoï.

et vous voudrez bien excuser mon intrusion si je suis complètement à côté du sujet

Impressionnant, bravo.

Pourtant c'étaient des extraits plutôt intimistes, des détails d'épisodes qui sont certes importants (vu le peu conservés dans l'opéra, ils le sont tous !), mais pas iconiques : la mauvaise réception des Kouraguine par le père Bolkonski (qui feint de vouloir laisser partir sa fille Maria ; et qui, plus loin, précipite Tacha, déjà éprouvée par la prolongation de l'année d'Andréï, dans un dépit plus réceptif à Anatole), puis les affres de Pierre Bezoukhov après l'échec de sa jeunesse, de ses aspirations politiques, de son mariage, et même de sa bonté.

Je n'en étais pas encore arrivé à Platon ou aux hymnes patriotiques, c'était vraiment difficile.

darkmagus, t'es le meilleur !

c’est cette partie de texte:

DavidLeMarrec a écrit:

j'ai rejoint les maçons, j'ai tenté de contribuer à la création d'une société plus juste et égalitaire. J'ai cherché la joie des plaisirs, dans l'amour mercenaire]  

qui m’a mis sur la voie, mais je n’ai pas de mérite, bien que n’ayant jamais vu ni entendu l’opéra, car outre le fait que bien plus jeune j’ai lu le roman de Tolstoï et m’étais identifié à Pierre Bézoukhov, [comme à Lucien de Rubempré dans les Illusions perdues de Balzac, (j’ idéalisais beaucoup les héros fragiles un peu naïfs quand j’étais jeune)], j’en ai vu la fiction anglaise récemment passée à la télévision, mais j’avoue que je n’y croyais pas trop, ça me paraissait trop simple eu égard à ce qui avait précédé dans le jeu.

Eh bien, l’occasion pour moi de gagner à ce jeu étant proche du niveau de la probabilité de gagner au Loto, j’en profite donc pour vous proposer quelque chose (c’est peut-être un peu ardu, mais je n’ai plus grand chose en magasin).

Donc :
Nous nous verrons un jour, moi et toi,
ensemble dans la même rue,
coude à coude, toi et moi,
sans haine, ni moi ni toi,
mais sachant très bien, toi et moi,
où nous allons, moi et toi...

C'est une traduction ?

Rubato a écrit:

C'est une traduction ?

Oui !

L'écriture fait XXème siècle

Morloch a écrit:

L'écriture fait XXème siècle

Et elle l'est !