Italianisches Liederbuch Damrau Kauffmann 14 II Philharmonie

Je ne connais pas ces mélodies d'Hugo Wolf : probablement une bonne opportunité de les découvrir.

Belcore

Je n'ai pas encore eu le temps de faire un C R de ce récital exceptionnel..

Je pars pour une semaine pendant laquelle je n'aurai peut etre pas de connexion....

Donc on en reparle en détail dans une semaine.

Personne d'autre n'y est allé ??

Belcore

Ben, un cycle mineur de Wolf joué dans la cathédrale philharmonique, avec Damrau qui n'est plus vraiment à son faîte et à ce prix… ça ne faisait pas plus envie que ça.

Mais c'est super si ça amène les gens à écouter du lied, d'autant que Kaufmann et Deutsch sont vraiment excellents dans l'exercice !

DavidLeMarrec a écrit:

d'autant que Kaufmann et Deutsch sont vraiment excellents dans l'exercice !

Deutsch, OK.
Kaufmann dans du lied, je l'ai toujours trouvé très bien mais jamais non plus transcendant, que ce soit en salle ou au disque (son placement vocal n'est pas non plus idéal pour le genre.)

En revanche, je pense comme toi qu'il a l'immense mérite d'amener au lied un public d'opéra qui sans la caution de noms comme le sien n'y serait peut-être jamais venus: la démarche de Belcore est de ce point de vue assez significative: il ne connaissait pas les lieder d'Hugo Wolf, mais il a pris des places.

Benedictus a écrit:

Kaufmann dans du lied, je l'ai toujours trouvé très bien mais jamais non plus transcendant, que ce soit en salle ou au disque (son placement vocal n'est pas non plus idéal pour le genre.)

Ah, si, sa Meunière, ses Wesendonck, c'est vraiment confondant ! Le Winterreise, bof, en revanche (et ça l'a toujours été, effectivement la voix se fond mal dans l'exercice).

Et en salle, les Strauss (Ich liebe dich qui claque comme personne) ou Die Bürgschaft de Schubert (un long lied récitatif façon Die Nacht d'après Ossian, Lodas Gespenst, Der Taucher…), qu'il n'a jamais gravé, c'était vraiment incroyable.

C'est plutôt Damrau, vraiment abîmée par son passage dans le belcanto qui a déréglé tout ce qu'il y avait de beau (même le français, alors qu'elle vit avec Testé depuis des années…) ; ce n'est pas du tout indigne, mais ce n'est plus du tout du même niveau d'intérêt, et dans un centre de gravité aussi bas…

Je trouve vraiment chouette qu'ils aient effectivement choisi de jouer un cycle rare (même si, à titre personnel, je trouve qu'il s'agit d'un ensemble un peu secondaire), plutôt que d'empiler Wer reitet so spät sur Was ist Sylvia, avec du nappage Du holde Kunst.

Et puis il est vrai que ces miniatures (quoique moins plaisantes que le livre espagnol) ont pour elles la brièveté, la légèreté (toutes proportions wolfiques gardées, bien sûr).

il y a maintenant longtemps, je l'avais entendu dans un programme Strauss, Britten et Liszt, et bien c'était très bien *






* vous aussi vous aurez noté la technicité du commentaire

Ce programme, c'était justement l'époque où c'était très bien, voire miraculeux.

Possible, je ne l'ai entendu en vrai dans du lied qu'une fois, il y a très longtemps (ce n'était pas du tout une star) - un récital dans une abbaye bavaroise à l'été 2001, déjà avec Deutsch: dans mon souvenir, c'était magnifique dans Strauss, mais un peu trop opératique dans Schumann.
Au disque, je n'ai jamais trouvé ses performances exceptionnelles, quoique toujours très bien.

Il avait fait quoi de Schumann ? Je croyais qu'il avait traîné assez exclusivement le même programme (les quelques Strauss, les Buonarroti de Britten, et une première partie plus variable) partout depuis la fin des années 90 jusqu'à pratiquement 2010 (moi je l'avais entendu à Bordeaux vers 2005, donc au seuil de la starification, il devait avoir juste fait son premier album Universal).

Un florilège de lieder connus (y compris tirés de cycles: je me souviens qu'il y avait, parmi quelques autres de Dichterliebe, Ich grolle nicht - justement, c'est celui-là qui m'avait paru terriblement opératique, interprétation très premier degré et voix trop poussée.)
Ses Pétrarque de Liszt étaient très bien aussi.

D'ailleurs, d'après ce que vous dites, toi et Morloch, j'imagine qu'il a dû garder les Strauss et les Liszt (qui marchaient bien) et laisser tomber les Schumann (manifestement pas vraiment son truc.)

Voilà, les Pétrarque étaient ceux qu'il jouait aussi tout le temps.

Oui, il a laissé tomber le répertoire plus ancien et a même assez peu donné le Winterreise entre le cycle toulousain de 2003 et la tournée de son disque récent !

Cette oeuvre a été une belle découverte pour moi.
Les textes sont ceux de chansons populaires italiennes, traduites en allemand - leur contenu fait finalement peu référence à l'Italie, et constitue plutôt une exploration des divers états du sentiment amoureux.
Les mélodies sont très brèves, rarement plus de deux minutes, avec une structure linéaire, sans strophe ni refrain, et les mélodies sont difficiles à mémoriser;
Le cycle comporte quarante six mélodies, dix sept pour locuteurs masculins, dix neuf pour une locutrice féminine, et dix sans attribution ; en l’espèce les interprètes ont alterné leur intervention - l'ordre de composition n'a pas été respecté, les mélodies étant regroupées pour tenter - souvent avec succès - d'obtenir une forme de théâtralisation du cycle, renforcée par l'attitude de chacun des interprètes : l'expressivité passant exclusivement par le chant, chez Damrau, la plupart du temps immobile, alors que Kaufmann était en permanence mobile.
Enfin si le piano - ici magnifiquement servi par Helmut Deutsch - est un élément essentiel, je dois admettre que sa perception pour le spectateur était atténuée par la prépondérance sonore des voix.
Autre élément important pour apprécier ce récital, la compréhension des textes : difficile de prévoir une traduction simultanée, chaque spectateur s'étant vu remettre un livret avec les textes et leur traduction - l'esprit devait donc alterner entre les interprètes et le livret : malgré la clarté de diction des chanteurs j'ai du avoir souvent recours à la lecture du livret...
L'interprétation a été superlative : serais - je allé voir ce récital interprété par des inconnus ? Pas certain.
Les deux ont délivré un chant d'un raffinement et d'une richesse étonnante.
Damrau a pour moi emporté la palme d'un chant d'une grande limpidité, ménageant des effets foudroyants - au passage je n'arrive pas à saisir la raison du "Damrau bashing" manifestement mal informé prôné par certains...
Kaufmann a été un poil moins à l'aise, se ménageant malgré tout des instants de grâce comme dans " Sterb ich, so hullt im blumen".

Acoustique impeccable, depuis les profondeurs du 1er balcon..

Ce récital faisait parti d'une tournée européenne qui a rencontré partout un grand succès : ce cycle n'avait probablement pas été entendu depuis longtemps par une audience aussi nombreuse..

Des critiques :
https://www.forumopera.com/hugo-wolf-italienisches-liederbuch-diana-damrau-et-jonas-kaufmann-lamour-dans-tous-ses-etats
http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6439&DossierRef=5894
http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=12887

Belcore
PS : ce récital sera capté et édité en C D

La captation de ce récital sortira en janvier.

Belcore

Wolf ne va pas en revenir de ses chiffres de vente !

Kaufmann non plus.

DavidLeMarrec a écrit:

Wolf ne va pas en revenir de ses chiffres de vente !

il avait dû déjà se retourner dans sa tombe quand le couple a rempli la Philharmonie de Paris ou la salle Barbican à Londres avec un public dont une bonne partie ne comprenait rien à ce qui se chantait, voire n'avait jamais entendu parler de lui...
Ceci dit, je suis ravie de la sortie du CD, j'avais beaucoup apprécié ce récital de Lieder à deux et JK n'avait rien sorti en enregistrements de Lieder depuis le Winterreise alors qu'il donne régulièrement pas mal de récitals.
Mon meilleur souvenir récent : celui du Palau de la musica à Barcelone en 2016. Une demi-heure de "bis", le concert s'est arrêté parce que Deutsch était vanné et qu'ils avaient à peu près épuisé leur répertoire commun (quoique, il restait les Schumann possibles....).