[Rock Progressif] Playlist

Maelstrom : Maelstrom (76)



Groupe canadien des 70's dont l'enregistrement n'a paru qu'en 2016 (soit 40 ans plus tard).

Et ben ça valait la peine d'attendre.

Musique riche et mélodique aux timbres variés et suaves dans la lignée d'un Gentle Giant.

Une découverte enthousiasmante!

NOTA: comme beaucoup de groupes du Québec le groupe chante en français (je dois dire que ça passe très bien tant l'accent est mis sur la musique).

@Barbajuan : indispensable
@Benedictus : c'est à écouter

Et Cetera : Et Cetera (76)



Un autre groupe canadien également influencé par Gentle Giant, tout aussi brillant que Maelstrom.

Toutefois, le chant en français parfois proéminent pourra gêner par ces accents un brin ingénus voire ridicules (L'âge Dort).

Malgré cette réserve un disque que je conseille à @Barbajuan.  

Je pense que @Benedictus accrochera plus à Maelstrom qui a un côté folk/médiéval plus prononcé à la Jethro Tull.

arnaud bellemontagne a écrit:

Toutefois, le chant en français parfois proéminent pourra gêner par ces accents un brin ingénus voire ridicules (L'âge Dort).

Ça a été toujours le gros problème du rock progressif en français ; on ne peut plus réécouter aujourd'hui sans éclater de rire des groupes "progressifs" qui remportaient de gros succès dans les années 70-80 comme Alpes (avec leur chanteuse Catherine Ribeiro) ou Ange... Cela dit, les paroles devaient sans doute être aussi tartes en anglais, mais on y faisait moins attention (les plus futés, c'était le groupe Magma qui avait carrément inventé sa propre langue, le kobaïen)...

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King Crimson : In the Court of the Crimson King (69)



Ca faisait un bail...

Le disque sonne très 60's par endroits (les chœurs sur le refrain du morceau-titre, le morceau Epitaph aux accents proches de Procol Harum).

Le moment le plus étonnant et défricheur reste le fameux break instrumental du fameux 21st Century Schizoid Man : sorte de Mingus revisité le doigt sur la couture du pantalon.


La première pierre.  

King Crimson : In the Wake of Poséidon (70)



Un album déconcertant. Pictures of a City et Cadence and Cascade font plus que songer aux 21st Century Schizoid Man et I Talk to the Wind de l'album précédent, Cat Food fait penser à une décalque jazzy du Come Together des Beatles avant que le très daté The Devil's Triangle* ne ferme le ban. On retiendra le très beau et émouvant morceau-titre aux vibrantes et majestueuses envolées mélancoliques.




*Construit autour de la rythmique du Mars de Holst, qui fera bien des émules de Rush à Iron Maiden en passant par Symphony X...

King Crimson : Lizard (70)



Un mélange unique de jazz et de raffinement typiquement britannique.

Côté grands moments, on a en vrac: le mellotron majestueux de Cirkus, l'intro délicieusement feutrée d' Indoor Games , les interventions dignes d'un évangéliste de Jon Anderson et les variations jazz qui en résultent (en mode Mingus, puis en mode ibérique à la Sketches of Spain) de Lizard, le lyrisme pudique de Lady of the Dancing Water, Lizard encore, et son riff énorme et cuivré mingusien en diable (sur la partie The Battle Of Glass Tears ).

Un album merveilleux, d'une poésie intense.  

King Crimson : Islands (71)



Islands réussit à prolonger l'envoûtement de Lizard, certes de façon plus disparate, mais du poignant morceau-titre , au beatlesque Ladies of the Road en passant par le modalisant Formentera Lady, le chambriste Song of the Gulls, l'elliptique The Letters et le brûlant Sailors Tale, quelles atmosphères !

Grand disque!

King Crimson : Larks Tongues in Aspic (73)



Troisième mouture du groupe avec John Wetton (chant, basse), David Cross (violon, mellotron), Jamie Muir (percussions) et Bill Bruford (batterie). Sans doute l'incarnation la plus "dure" et organique de la formation.

Difficile de commencer un disque plus idéalement qu'avec Larks Tongues in Aspic part 1, superbe intro aux climats irréels (avec quelque chose de) qui débouche sur un ostinato bartokien en diable puis c'est l'explosion, un riff de guitare énorme (digne de Black Sabbath) avant que nos trois compères ne s'amusent a superposer les plans métriques et harmoniques les plus obliques (cross-picking frénétique de Fripp/rythmique asymétrique)...le morceau se conclut sur un note douce-amère avec un David Cross en première ligne. Book of Saturday et Exiles, plus atmosphériques et nostalgiques apportent une respiration bienvenue (a noter les arrangements splendides, tout en finesse). Easy Money est plus tendu et groovy (voire carrément funky-blues). Je ne suis pas vraiment séduit par The Talking Drum que je trouve trop linéaire malgré sa belle couleur orientale.
Le disque se termine sur le magistral Larks Tongues in Aspic part 2 qui reprend les ingrédients de la part 1 mais en plus dense et concentré.

Un disque époustouflant qui n'a pas pris une ride.

King Crimson : Starless and Bible Black (74)



Les mêmes que sur le précédent moins Jamie Muir.

Mon album préféré de King Crimson.

Le groupe atteint ici une osmose et une puissance d'inspiration exceptionnelle, que ce soit dans le domaine de l'improvisation (le funky We'll Let You Know, l'élégiaque Trio, le neurasthénique morceau-titre), de la "song" (Lament, The Night Watch) de l'expérimentation ( la forme à rébus de The Great Deceiver, "l'improvisasong" de The Mincer) ou de la construction progressive échevelée (le génial Fracture, sommet du groupe avec son cross-picking frippien cauchemardesque ).

Un album de rock progressif au sens plein et entier du terme.

King Crimson : Red (74)



Le plus acclamé des albums de la trilogie Wetton/Bruford.

Il faut dire que le disque à beaucoup d'atouts : une production impeccable, des morceaux excellents, des arrangements soignés et une interprétation sans faille (même si le chant de Wetton pourra provoquer quelques froncements de sourcils ici ou là quand à sa justesse). Ceci dit, je me surprends à préférer les deux albums précédents, plus audacieux et défricheurs, là ou Red se contente d'en capitaliser (brillamment) les acquis.

Le morceau-titre malgré ses très bons riffs est d'une linéarité que la superbe section centrale (à la Bartók, décidément une influence essentielle du groupe) rachète de justesse. Les couplets de One More Red Nightmare sont desservis par des handclaps* irritants (pléonasme). S'agissant du référentiel Starless , la mise en tension** de la pièce (crescendo sur fond de guitare geignarde et lancinante de Fripp) met a rude épreuve la patience de l'auditeur, patience amplement récompensée par la superbe envolée instrumentale qui suit (superbe solo de sax de Ian Mac Donald). Pour le reste, on joue sur de velours (cette fabuleuse improvisation de Providence).  





*autres morceaux victimes de ces agressions sonores dignes d'êtres règlementées par les conventions de Genève : New Country de Jean Luc Ponty, I Forgot to Push It d' Happy the Man et de larges sections du My Spanish Heart de Chick Corea.

**  qui peut faire écho à la mise en tension ( avec un crescendo autrement plus efficient) du Carrying No Cross de UK.

Avis aux amis progueux (surtout parisiens): sauriez-vous s'il existe un site qui recenserait les concerts de prog prévus en région parisienne pour la saison 2018-2019?

arnaud bellemontagne a écrit:

Maelstrom (76) :

@Barbajuan : indispensable
@Benedictus : c'est à écouter

Tu as décidé de me snober depuis que je classe le Electric Light Orchestra dans la catégorie Rock'prog ?

Un malencontreux oubli.

Je te recommande également ce voluptueux Maelstrom.

Benedictus a écrit:

Avis aux amis progueux (surtout parisiens): sauriez-vous s'il existe un site qui recenserait les concerts de prog prévus en région parisienne pour la saison 2018-2019?

La page concerts de l'excellent magazine Big Bang est pas mal du tout :

http://www.bigbangmag.com/agenda.php

Merci!

arnaud bellemontagne a écrit:

*autres morceaux victimes de ces agressions sonores dignes d'êtres règlementées par les conventions de Genève : New Country de Jean Luc Ponty, I Forgot to Push It d' Happy the Man et de larges sections du My Spanish Heart de Chick Corea.  

Quid, cher Arnaud, de :

- "Squarer For Maud" de National Health ?
- "Awaken" de Yes ?
- "Hoedown" (live at Fairfield Halls) de Caravan ?

Peut-on envisager des exceptions à la convention de Genève ?

Dans Squarer for Maud le thème épique est si chargé en textures qu'on distingue à peine les handclaps, ils sont comme fondus dans la masse sonore. Fabuleuse séquence, d'ailleurs.

Je n'ai pas le souvenir de handclaps dans Awaken...

S'agissant d'Hoedown, vu que je déteste la country c'est un morceau que je zappe volontiers.



Calyx, il faut avoir le courage de l'admettre: les handclaps sont une émanation de Lucifer.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je n'ai pas le souvenir de handclaps dans Awaken...  

Tu as raison, j'ai cru me souvenir qu'il y en avait un peu planqués dans la séquence "tribale" du début, mais j'ai confondu avec cette séquence où le groupe enregistre toutes sortes de percussions :

https://www.youtube.com/watch?v=9_K2nFUvLMI

(à partir de 19:19)

[Note: remarque, je dis ça, mais n'entend-on pas quelques 'handclaps' au tout début, avant qu'Alan White ne commencer à 'jouer' ? Et en réécoutant la version finale, on entend quand même ce qui ressemble à des 'handclaps', mais pourrait être une autre forme de percussions, durant toute cette partie...]

Citation :

S'agissant d'Hoedown, vu que je déteste la country c'est un morceau que je zappe volontiers.  

La chanson est certes anecdotique, c'est juste la façon dont le groupe réussit à faire applaudir le public en rythme sur un motif en 7 temps...

Citation :

Calyx, il faut avoir le courage de l'admettre: les handclaps sont une émanation de Lucifer.  

Je ne suis pas loin de le penser aussi...

J'espère qu'il n'y en aura pas sur le dernier Gryphon.

Neal Morse : The Similitude of a Dream (2016)



Un double album que j'ai réécouté avec beaucoup de plaisir.

Si certains éléments rappellent furieusement ce que Neal Morse a déjà fait par le passé, leur agencement fait preuve d'un professionnalisme et d'une maîtrise absolument parfaite. A cet égard, la manière dont les différents thèmes musicaux sont réutilisés et réarrangés tout au long de l'album est jubilatoire. Les influences sont classiques (Beatles, Who, Led Zep, ELP, Gentle Giant, ELO, Steely Dan, Yes, Genesis...) et suffisamment variées pour donner au disque richesse et contraste.

Peut être mon Neal Morse favori avec Sola Scriptura.

@Emeryck :c'est à écouter
@Benedictus : je pense que tu risques de trouver ça un peu trop "américain"
@Mélomaniac: c'est à écouter
@Barbajuan : tu connais sans doute déjà

• Sweet Smoke: Just a Poke
EMI Columbia / Harvest, 1970

Superbe découverte (grâce à un collègue fan de rock psychédélique, de prog, de kraut-rock...)

Un groupe fondé en 1967 New York qui s’est exilé en Europe et a enregistré deux disques en 1970-71 avant de disparaître. Des sonorités et des rythmes très rock psychédélique roots à l’américaine, mais complètement prog par la structure (deux morceaux longs largement composés de solos improvisés.) J’adore!

Arnaud, tu connais?
(Oriane, si tu nous lis, je crois que ça pourrait te plaire...)

Mr. Fantasy

Jim Capaldi, batterie, percussion, voix
Dave Mason, guitare, mellotron, sitar, tambura, harmonica, percussion, guitare basse, voix
Steve Winwood, orgue, guitare, basse, piano, clavecin, percussion, voix
Chris Wood, flûte, saxophone, orgue, percussion, voix

(United Artists, avril-novembre 1967)

Premier album, exploratoire et bigarré, de ce groupe anglais qui faisait là preuve d'un réel talent d'invention.
J'aime particulièrement House for everyone (avec cette addictive rengaine de basson),
et les ambiances mystico-orientalistes de Utterly simple.

J'aime aussi beaucoup leur deuxième album, Traffic (1968.)

Cela dit, si c'est très clairement psychédélique, ce n'est peut-être pas si prog que ça (les morceaux sont relativement courts, il n'y a pas tellement de bifurcations rythmiques ni harmoniques à l'intérieur d'un même titre.)

Je ne connais Sweet Smoke que de nom.
Sinon, je n'ai jamais été vraiment fan de Traffic...

arnaud bellemontagne a écrit:

Sinon, je n'ai jamais été vraiment fan de Traffic...

Ce n'est pas très étonnant: ce n'est ni spécialement brillant, ni spécialement complexe. Plutôt un fond mélodique et rythmique très classiquement blues rock, et de chouettes arrangements aux sonorités psychédéliques.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je ne connais Sweet Smoke que de nom.

Ça, en revanche, c'est vraiment pour toi!

Je vais donc essayer Sweet Smoke.

arnaud bellemontagne a écrit:

Neal Morse : The Similitude of a Dream (2016)



Un double album que j'ai réécouté avec beaucoup de plaisir.

Si certains éléments rappellent furieusement ce que Neal Morse a déjà fait par le passé, leur agencement fait preuve d'un professionnalisme et d'une maîtrise absolument parfaite. A cet égard, la manière dont les différents thèmes musicaux sont réutilisés et réarrangés tout au long de l'album est  jubilatoire. Les influences sont classiques (Beatles, Who, Led Zep, ELP, Gentle Giant, ELO, Steely Dan, Yes, Genesis...) et suffisamment variées pour donner au disque richesse et contraste.

Peut être mon Neal Morse favori avec Sola Scriptura.  

@Emeryck :c'est à écouter
@Benedictus : je pense que tu risques de trouver ça un peu trop "américain"
@Mélomaniac: c'est à écouter
@Barbajuan : tu connais sans doute déjà

Une suite est prévue pour fin janvier 2019

En attendant la sortie de The Great Adventure, on peut explorer les mille et unes récurrences thématiques de The Similitude of a Dream ici : watch?v=GF9b6Q5V4eo

Hatfield and the North : Hatfield and the North (74) / The Rotters Club (75)





Ces deux albums ont ceci d'extraordinaire qu'ils semblent synthétiser toutes les tendances de l'école de Canterbury (de la chansonnette pop au prog le plus discipliné en passant par les épanchements les plus jazzy) avec un naturel et une fluidité de tous les instants. L'album éponyme est un de ses disques rares qui enchante et émerveille de la première à la dernière note. The Rotters Club renouvelle quasiment le miracle de son devancier, le "quasiment" résidant principalement dans la suite de 20 minutes de Dave Stewart (Mumps) qui, malgré une entame géniale couronnée par un solo d'orgue épique, finit par se perdre en route.*

Deux albums indispensables qui captent un groupe en osmose (Shaving is Boring, The Yes No Interlude ) et au sommet de son inspiration.


* pas aidée par les vocalises aussi malhabiles qu'inopportunes des Northettes.

Benedictus a écrit:

• Sweet Smoke: Just a Poke
EMI Columbia / Harvest, 1970

Superbe découverte (grâce à un collègue fan de rock psychédélique, de prog, de kraut-rock...)

Un groupe fondé en 1967 New York qui s’est exilé en Europe et a enregistré deux disques en 1970-71 avant de disparaître. Des sonorités et des rythmes très rock psychédélique roots à l’américaine, mais complètement prog par la structure (deux morceaux longs largement composés de solos improvisés.) J’adore!  

Je viens d'écouter.

En effet c'est très américain, justement dans la lignée d'un Traffic (celui des 70's) avec ce côté "jam-trip" très agréable et gorgé de feeling.
Le côté très "jam" et la très grande sagesse formelle du groupe (pas de constructions à tiroirs à l'horizon, ni d'harmonies très sophistiquées) m'empêche justement de verser ça totalement du côté du prog stricto-sensu.
Ca n'enlève bien sûr rien au plaisir que j'ai pris à écouter ce disque.

Egg : The Polite Force (71)



Le trio infernal Dave Stewart/Mont Campbell/Clive Brooks délivre un rock progressif complexe avec une obsession pour les mesures asymétriques qui frise la pathologie (Contrasong et surtout le compliqué Long Piece n°3   ).Heureusement, le groupe ne se résume pas à cela comme en témoigne le fabuleux A Visit at Newport Hospital qui ouvre l'album. Construit autour d'une progression harmonique irrésistible, le morceau autorise Dave Stewart à déployer aux claviers des arabesques mélodiques du plus bel effet. Une petite merveille!

La suite est plus contrastée. Si Contrasung surprend et amuse de par son alliage improbable de chant alla Broadway et de contretemps stravinskiens, Boilk laisse circonspect (une expérimentation sonore guère passionnante) et Long Piece n°3 souffle le chaud (de très belles séquences mélodiques) et le froid (certaines sonorités datées, cette obsession pour les mesures impaires relevée plus haut qui [ par endroits] a quelque chose de désincarné dans sa rigidité même).

Un disque essentiel et novateur dont les scories éparses s'expliquent sans doute part le fait que les musiciens avaient à peine 20 ans au moment de son enregistrement.



@Je ne le conseille à personne puisque tout le monde (ou presque) le connait déjà.

Egg : The Civil Surface (74)



Suite (et fin) des aventures de nos champions de l'asymétrie.

Dave Stewart a diversifié sa palette de sons : à l'orgue s'ajoute désormais le piano électrique accompagné de divers effets.

Globalement, si l'approche est plus mélodique ( Wring Out the Ground) et plus avenante, la complexité (Enneagram) et les références à Stravinski (le début de Germ Patrol ainsi que les vignettes cuivrées  Wind Quartet I et II* façon Histoire du Soldat) sont toujours présentes.

Le disque culmine avec le renversant Enneagram. Un chef d'œuvre de la première à la dernière note qui, de surcroit, constitue à mes yeux la réponse la plus claire, évidente et éloquente à la question "qu'est-ce que le rock progressif ? "

Un album indispensable rien que pour ce mirifique Enneagram**  





* Dont on aurait pu se dispenser (ainsi que Nearch)

**Pour le coup je mets le morceau en lien pour les curieux : /watch?v=WAl2kzEVRtk

Journey to the Centre of the Earth

Rick Wakeman, claviers
Garry Pickford-Hopkins, Ashley Holt, chant
Mike Egan, guitares
Roger Newell, basse
Barney James, batterie
David Hemmings, narrateur
David Measham, Orchestre Symphonique de Londres, English Chamber Choir

(A&M, janvier 1974)

Dérivée du roman de Jules Verne, une pâtisserie monumentale, captée au Royal Festival Hall de Londres.
Avec un sujet pareil et dans de telles circonstances, je trouve que la musique reste très banale.
Et affublée d'une narration triviale.
Un tel thème, c'était pourtant de l'or en barre !
En son précédent album, Wakeman s'était montré bien plus inspiré par un sujet moins spectaculaire, les femmes d'Henry VIII.
Déception.

Mélomaniac, on ſ‘eſt trompé de choix de Playliſt ce ſoir ?

ſa commence bien après le préſentateur. Belle guitare dans l’intro, puis la chanteuſe a un joli timbre.

Oh des ſynthétiſeurs pas dégueux qui flottent.

Ils me font penſer à la ſuite, un diſque que j’ai découvert l’été dernier.


ProjeKCt Two_Space Groove

Vous ne trouverez pas mieux ce soir, mais peut-être ne pourrez-vous pas vous le procurer dans l’immédiat. Cherchez plutôt un vendeur charitable et l’on en reparlera plus tard. Si arnaud bellemontagne connaît ce double CD, je l’invite à écrire un notule sur le sujet car il devrait le fréquenter depuis plus longtemps que moi en raison de son érudition en progressive rock.

@Mélo : la carrière solo de Wakeman est franchement pas passionnante* et ce très kitsch Journey in the Centre of the Earthne fait pas exception.

@David Rolland : je connais très peu ces "projekcts" affiliés à King Crimson.






* à l'exception de quelques très bons moments sur Six Wives et Criminal Record

• King Crimson: In the Court of the Crimson King
Island / Atlantic, 1969

Toujours un peu plus envoûtant à chaque réécoute…
(Je crois que je vais moi aussi repartir pour une intégrale du King Crimson des années 69-74…)

Bon voyage.

• King Crimson: In the Wake of Poseidon
Island / Atlantic, 1970

Première écoute et des impressions très contrastées: autant les titres de face A poursuivent l’envoûtement de In the Court of the Crimson King (le morceau-titre est magnifique!), autant ceux de la face B regardent vraiment ailleurs et me séduisent moins.

Je partage ton ressenti. Le morceau-titre est vraiment émouvant mais Devil Triangle (construit autour du fameux "Mars" des Planètes de Holst) n'est guère passionnant. Plus globalement, le disque fait un peu "remake" du précédent avec un ou deux crans en dessous en termes d'inspiration. Mais Lizard arrive!

Lux Terminus : The Courage to Be (2018)



Un trio composé de Vikram Shankar (claviers), Matthew Kerschner (basse) et Brian Craft (batterie).

Un "keyboard trio" donc, qui distille une musique flamboyante et virtuose, fortement teintée de jazz-fusion et dominée par le piano volubile de Vikram Shankar. Stylistiquement, on est proche de UK, Planet X, ELP mais peut être encore plus de Jordan Rudess et Motoi Sakuraba dont Shankar partage visiblement l'irrépressible penchant pour le kitsch. Une dimension sucrée d'autant plus regrettable qu'on sent le groupe porteur d'un potentiel hors du commun (Electrocommunion, Effusion ).

Un premier album prometteur!

Ce Vikram Shankar, il est de la famille de Lou Ravi?

arnaud bellemontagne a écrit:

l'irrépressible penchant pour le kitsch. Une dimension sucrée

Je ne pense pas qu'il soit de la famille de Ravi.
Shankar est visiblement un nom assez répandu en Inde. Pour preuve le violoniste L. Shankar (qui illumina le Shakti de McLaughlin) n'est pas apparenté à Ravi Shankar.

Lux Terminus n'est pas pour toi... à moins que la perspective d'être enterré vivant dans de la pâte à bonbons Kréma t'agrée.

arnaud bellemontagne a écrit:

Lux Terminus n'est pas pour toi... à moins que la perspective d'être enterré vivant dans de la pâte à bonbons Kréma t'agrée.

Au moins, on ne peut pas les accuser de tromperie sur la marchandise: la jolie pochette est assez éloquente...

arnaud bellemontagne a écrit:

irrépressible penchant pour le kitsch. Une dimension sucrée [...]
enterré vivant dans de la pâte à bonbons Kréma

Ah oui fichtre, c'est tentant, ce disque pourrait me plaire...

Tu peux y aller!

Mastermind : Excelsior! (99)



Progfusion dans la lignée de Liquid Tension Experiment et Planet X avec la participation du très volubile Jens Johannson (Yngwie Malmsteen, Stratovarius) aux claviers. L'empreinte du Mahavishnu Orchestra est évidente sur Tokyo Rain ( qui rappelle Sanctuary), voire envahissante sur Sudden Impulse (c'est le riff asymétrique de Celestial Terrestial Commuters ).L'album se conclut sur l'épique When the Walls Fell qui sonne comme une rencontre au sommet entre Magellan et les Dixie Dregs.

Un disque bourré de testostérone que j'aime réécouter de temps à autre.

@Emeryck: ça te plaira.

The Tangent : Proxy (2018)



10ème (déjà!) album du groupe d'Andy Tillson* qui nous revient après deux disques très moyens (A Spark in the Aether et The Slow Rust of Forgotten Machinery). Force est de constater qu'avec ce Proxy, Andy à très nettement rectifié le cap. On commence avec un morceau-titre de toute beauté qui recèle tout ce qu'on aime chez The Tangent : harmonies jazzy façon Canterbury ou Traffic, claviers analogiques gorgés de feeling et belle inspiration mélodique.The Melting Andalusian Sky qui lui succède nous plonge avec brio dans un grand bain jazz-rock réminisent des plus belles heures d'Al Di Meola. On oublie vite le funky et terne A Case Of Misplaced Optimism pour aborder le fascinant The Adulthood Lie qui, partant d'un swing typiquement canterburien, se métamorphose progressivement en furia technoide assez jubilatoire. Le titre bonus Supper's Off mené tambour battant conclut brillamment ce très beau disque que je classerai à un chouilla de A Place in the Queue et Comm (les deux meilleurs disques de The Tangent AMHA).


*qui chante toujours aussi mal.

All Traps On Earth : A Drop of Light (2018)



Groupe mené par Johan Brand (bassiste d'Anglagard) qui a réunit autour de lui le claviériste Thomas Johnson et le batteur Erik Hammarström (eux aussi issus d'Anglagard) ainsi que des invités aux cuivres.

La musique se situe clairement dans le sillage d'Anglagard et de leur somptueux Vilijans Oga: compositions complexes, rythmes syncopés, basse vrombissante, arrangements chiadés, ambiances sombres et mellotron oppressant. On pourrait même dire que du point de vue de la sophistication de l'écriture et des arrangements, A Drop of Light va plus loin que Vilijans Oga, ce qui rapproche nettement All Traps On Earth de formations comme Univers Zero ou Present. Cette intransigeance et cette radicalité instrumentale qui constitue la force d'All Traps On Earth est aussi sa limite, on se surprend plus d'une fois à regretter les trouées mélodiques et lumineuses qu'Anglagard aimait à distiller au sein de ses compositions. Cela n'empêchera pas ce A Drop of Light de figurer en bonne place parmi les albums marquants de 2018.

@Barbajuan,@Benedictus,@Emeryck,@Mélomaniac : chaudement recommandé

Miam!

Tu peux y aller sans problèmes.