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| | Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 | |
| | Auteur | Message |
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Adalbéron Mélomaniaque

Nombre de messages : 1224 Age : 1004 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
 | Sujet: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Sam 26 Mai 2018 - 2:36 | |
| Orchestra Giovanile Luigi Cherubini Riccardo Muti, directionAlfredo Catalani ContemplazionePietro Mascagni Cavalleria rusticana / IntermezzoRuggero Leoncavallo Pagliacci / IntermezzoGiacomo Puccini Manon Lescaut / IntermezzoGiuseppe Martucci Nocturne op. 70 n°1Umberto Giordano Fedora / IntermezzoEntracteGiuseppe Verdi Les Vêpres siciliennes, acte III, Les SaisonsLes Vêpres siciliennes / Ouverture (je serai plus loquace tantôt) |
|  | | mélahensourdine Mélomane du dimanche

Nombre de messages : 22 Age : 35 Localisation : paris Date d'inscription : 22/09/2017
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Lun 28 Mai 2018 - 12:30 | |
| personne n'était au concert  ? je veux bien écrire combien j'ai apprécié l'op. 70 n°1 Nocturne de Giuseppe Martucci ou encore Les Vêpres siciliennes, acte III, Les Saisons, mais je n'ai pas les connaissances techniques afin de le décrire! Si quelqu'un veut bien faire une critique...  je lirai le post avec plaisir et gratitude |
|  | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable

Nombre de messages : 96700 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Lun 28 Mai 2018 - 16:43 | |
| Ah, le ballet des Saisons, très chouette ! (mais est-ce que ça fonctionne bien noyé au milieu de tant de pièce de caractère, à voir) |
|  | | Adalbéron Mélomaniaque

Nombre de messages : 1224 Age : 1004 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Lun 28 Mai 2018 - 19:20 | |
| J'y étais, je peux témoigner ! Concert réunissant il Maestro Riccardo Muti, juché sur une estrade de satin rouge, et l'orchestre de jeunes musiciens qu'il a lui même fondé, l' Orchestra Giovanile Luigi Cherubini. L'effectif présent était important, surtout les cordes, et les sonorités s'épanouissaient richement dans la Grande Salle de la Philharmonie. J'ai beaucoup aimé le programme, qui alternait tubes et pièces beaucoup moins célèbres, présentant un panorama des compositions pour orchestre en Italie au XIXe siècle (c'était l'idée exposée dans le programme de salle). Ces jeunes musiciens étaient d'un excellent niveau, même si certaines fin de morceau manquaient de netteté aux cordes ; les différents solistes étaient admirables, surtout aux pupitres des bois ! La Contemplazione de Catalani qui ouvrait le concert, pièce originellement composée pour le piano et arrangée plus tard par le compositeur pour grand orchestre, était vraiment passionnante, exposant quelques tensions qui m'ont fait penser à Mahler : une sorte de lyrisme vaguement grinçant colorait l'ensemble (mais je ressens moins cela en récoutant l'œuvre, peut-être était-ce la lecture spécifique de Muti qui mettait en valeur une certaine dimension de l'œuvre). Pour les autres oeuvres de la première partie, il fallait se laisser envelopper par cette musique passionnée, dans lesquelles Muti n'a pas ajouté de sirop ou de guimauve, livrant toute leur force expressive. Le Nocturne de Martucci ne m'a pas du tout marqué, mais je n'avais plus toute ma concentration après le Puccini... Très appréciable d'entendre le ballet des Vêpres siciliennes dans son intégralité, qui montre qu'il n'y a pas que du mauvais dans les ballets de Verdi (j'ai lu et on m'a dit qu'il était très souvent coupé, comme beaucoup d'autres ballets du compositeurs, écrits, on dirait, un peu à contre cœur — cependant, le ballet d' Aïda est une splendeur, pour moi). Le clou de la soirée a tout de même été une ouverture des Vêpres siciliennes dirigée comme on aimerait que Verdi soit toujours dirigé : il y avait du mordant, du claquant aux cordes (qui sonnaient presque à certains moments comme les cordes violentées et sèches des ensembles baroques), des dynamiques franches, une conduite dramatique sûre : Mamma mia! Pas de bis après ce sommet, mais il aurait été difficile de faire quoi que ce soit de plus efficace après cette ouverture...  [/i] |
|  | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable

Nombre de messages : 96700 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Lun 28 Mai 2018 - 21:22 | |
| « présentant un panorama des compositions pour orchestre en Italie au XIXe siècle (c'était l'idée exposée dans le programme de salle). »
On ne dispose pas de beaucoup de documentation discographique de ce côté (et je ne me suis pas penché sérieusement sur la question), mais ça ressemble plutôt à des extraits d'interludes d'opéras connus que Muti a déjà dans son répertoire, plutôt qu'à une exploration du répertoire symphonique italien, non ? Qui, certes, devait peu exister de façon autonome, mais là, on a une enfilade d'intermezzi totalement liés à l'architecture des opéras (ils servent à des changements de décor, tout simplement, Parsifal style).
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Effectivement, Casella partage clairement des tendances viennoises avec Mahler, ça paraît évident dans pas mal de ses œuvres.
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Oui, les Vêpres sont déjà peu jouées, et sont assez longues, alors les ballets manquent souvent (Muti l'a enregistré dans sa version avec La Scala, me semble-t-il, et c'est déjà très très bien).
Tu as raison, celui d'Aida est un bijou : faute d'avoir pu accéder à des sources musicales authentiques comme il l'avait souhaité, il invente (et pas seulement dans le ballet) des alliages de timbres et des harmonies qu'on ne trouve nulle part ailleurs chez lui ! Dans un langage si pur (si pauvre, diront d'autres), arriver à créer une couleur aussi spécifique, ça m'impressionne beaucoup. |
|  | | JosefK Mélomane averti
Nombre de messages : 412 Date d'inscription : 13/04/2018
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Lun 28 Mai 2018 - 21:37 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Effectivement, Casella partage clairement des tendances viennoises avec Mahler, ça paraît évident dans pas mal de ses œuvres.
Casella o Catalani? Sono perduto... |
|  | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable

Nombre de messages : 96700 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Lun 28 Mai 2018 - 21:48 | |
| Ah oui, Catalani, vraiment aucun lien avec Mahler a priori, mais je n'ai pas écouté cette pièce. |
|  | | Benedictus Mélomane chevronné

Nombre de messages : 15389 Age : 48 Date d'inscription : 02/03/2014
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Lun 28 Mai 2018 - 22:18 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- « présentant un panorama des compositions pour orchestre en Italie au XIXe siècle (c'était l'idée exposée dans le programme de salle). »
On ne dispose pas de beaucoup de documentation discographique de ce côté (et je ne me suis pas penché sérieusement sur la question), mais ça ressemble plutôt à des extraits d'interludes d'opéras connus que Muti a déjà dans son répertoire, plutôt qu'à une exploration du répertoire symphonique italien, non ? Qui, certes, devait peu exister de façon autonome, mais là, on a une enfilade d'intermezzi totalement liés à l'architecture des opéras (ils servent à des changements de décor, tout simplement, Parsifal style). C'est un peu à l'image de ce coffret, que j'ai failli acheter:  D'un côté, c'est bien qu'un chef aussi célèbre que Muti donne à entendre des choses aussi peu courues que du Martucci, du Casella ou des œuvres pour orchestre de Ponchielli et Catalani. Mais d'un autre côté, c'est quantitativement un peu trop noyé dans des extraits symphoniques d'opéras de Verdi ou de Puccini (ou des suites de musiques de film de Nino Rota). Et du coup, ça fait moins défrichage audacieux que les monographies ou les intégrales de La Vecchia chez Naxos ou de Noseda chez Chandos. |
|  | | Adalbéron Mélomaniaque

Nombre de messages : 1224 Age : 1004 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Mar 29 Mai 2018 - 1:22 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- « présentant un panorama des compositions pour orchestre en Italie au XIXe siècle (c'était l'idée exposée dans le programme de salle). »
On ne dispose pas de beaucoup de documentation discographique de ce côté (et je ne me suis pas penché sérieusement sur la question), mais ça ressemble plutôt à des extraits d'interludes d'opéras connus que Muti a déjà dans son répertoire, plutôt qu'à une exploration du répertoire symphonique italien, non ? Qui, certes, devait peu exister de façon autonome, mais là, on a une enfilade d'intermezzi totalement liés à l'architecture des opéras (ils servent à des changements de décor, tout simplement, Parsifal style). En effet, beaucoup d'intermezzi extraits de la situation dramatique dans laquelle ils sont censés s'intégrer, mais il y a aussi le Catalani et le Martucci, qui étaient pour moi de totales découvertes. Je cite une partie de la note de programme rédigée par Claire Delamarche : « Dans l’Italie du XIXe siècle, difficile d’imaginer une musique qui ne chante pas. Il y a l’opéra, bien sûr ; mais la musique sacrée et le genre plus intime de la romance fournissent eux aussi abondance de partitions. Hors de cela, la musique instrumentale peine à se frayer une place : si l’on excepte les compositions que des virtuoses extraordinaires tel le violoniste Niccolò Paganini ou le contrebassiste Giovanni Bottesini ont laissées pour leurs instruments respectifs, des œuvres comme le Concerto pour hautbois de Vincenzo Bellini (1823) ou le Quatuor à cordes de Giuseppe Verdi (1873) restent marginales. Il faudra attendre les dernières années du siècle pour que le wagnérien Giuseppe Martucci (1856-1909) ose enfin s’affirmer comme un compositeur (presque) exclusivement instrumental, suivi dans cette voie par son élève Ottorino Respighi. » Vincenzo Ferroni et Giovanni Sgambati auraient pu être cités, tous deux ayant composé des symphonies. En effet, c'est Francesco La Vecchia qui semble le plus défricher ce répertoire. |
|  | | HELENE ADAM Mélomane averti
Nombre de messages : 123 Localisation : Paris Date d'inscription : 02/01/2015
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Mar 29 Mai 2018 - 9:11 | |
| - Adalbéron a écrit:
- mais il y a aussi le Catalani et le Martucci, qui étaient pour moi de totales découvertes.
Alfredo Catalani est surtout connu en France pour l'extrait célèbre de son opéra "La Wally", " ebben ne andrò lontana", qui sert de thème au film "Diva" de Jean-Jacques Beneix. C'est un compositeur fétiche de Mutti qui donne souvent ce " Contemplazione" en ouverture de concert. Quant à Martucci, je découvrais aussi...  , pas très convaincue par l'orchestration du morceau choisi. Première partie très plaisante et bien exécutée, comme un petit tour d'Italie. Deuxième partie : le maestro en pleine forme, retrouvant toute sa fougue des bons soirs pour exécuter Verdi comme je l'aime aussi. Les saisons sont rarement entendues dans le cadre de l'opéra lui-même (les Vêpres ont été données récemment à Londres et à Munich dans deux productions différentes), on sent chez Verdi la nécessité de remplir son contrat (de la danse !) mais son génie fait de ce long morceau, un ensemble fort intéressant. Finir par l'ouverture des Vêpres ainsi exécutée est tout simplement génial. Belle soirée. |
|  | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable

Nombre de messages : 96700 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Mar 29 Mai 2018 - 13:27 | |
| - Adalbéron a écrit:
- Je cite une partie de la note de programme rédigée par Claire Delamarche : « Dans l’Italie du XIXe siècle, difficile d’imaginer une musique qui ne chante pas. Il y a l’opéra, bien sûr ; mais la musique sacrée et le genre plus intime de la romance fournissent eux aussi abondance de partitions. Hors de cela, la musique instrumentale peine à se frayer une place : si l’on excepte les compositions que des virtuoses extraordinaires tel le violoniste Niccolò Paganini ou le contrebassiste Giovanni Bottesini ont laissées pour leurs instruments respectifs, des œuvres comme le Concerto pour hautbois de Vincenzo Bellini (1823) ou le Quatuor à cordes de Giuseppe Verdi (1873) restent marginales. Il faudra attendre les dernières années du siècle pour que le wagnérien Giuseppe Martucci (1856-1909) ose enfin s’affirmer comme un compositeur (presque) exclusivement instrumental, suivi dans cette voie par son élève Ottorino Respighi. »
Je me méfie beaucoup de ce genre d'affirmation : j'ai connu la période où des gens supposément cultivés, quand ce n'étaient pas les livres eux-mêmes, définissaient Vivaldi comme un compositeur de musique sacrée, qui condescendait au profane pour les besoins pédagogiques de son hospice. D'une manière générale, définir une période par ce dont on dispose couramment dans le répertoire est très trompeur. Quand on dit qu'il n'y a rien eu en Angleterre entre Purcell et Britten (alors qu'il y a eu Arne, Sullivan, Macfarren, Balfe, Wallace, Quilter, tous les excellent mélodistes victoriens, Bridge, Bax, Bliss…), c'est, de même, la paresse d'aller voir ce qui existe réellement. Que l'opéra ait totalement dominé la musique de la péninsule italienne, ça ne souffre pas de débat. Mais il y avait des concerts symphoniques (des concertos, au minimum), de la musique de chambre… Si on voulait faire un panorama sérieux, on étudierait d'abord ce qui est existait, plutôt que de partir du postulat que comme on n'a que de l'opéra, on va bricoler un truc avec des bouts de choses célèbres. Et je doute que, statistiquement, ça ressemble à ce qui a été donné (d'autant que les intermezzi ne sont finalement pas si fréquents !). - Citation :
- En effet, c'est Francesco La Vecchia qui semble le plus défricher ce répertoire.
Oui. Noseda aussi (il a remonté La Donna serpente de Casella à Turin et enregistré plusieurs disques autour du « décadentisme » italien). Mais ils sont tous deux plutôt sur du début XXe, c'est un répertoire assez différent. - HELENE ADAM a écrit:
- Alfredo Catalani est surtout connu en France pour l'extrait célèbre de son opéra "La Wally", "ebben ne andrò lontana", qui sert de thème au film "Diva" de Jean-Jacques Beneix. C'est un compositeur fétiche de Mutti qui donne souvent ce "Contemplazione" en ouverture de concert.
S'il aimait vraiment Catalani, il pourrait éventuellement donner ses opéras quelquefois, au lieu de diriger un dix-huit millième Verdi qui ne fasse pas forcément référence. Certes, La Wally n'est pas passionnante de bout en bout, mais Loreley est superbe et le sujet me paraît plutôt vendeur. Je ne veux pas avoir l'air de radoter (ce que je fais pourtant), mais qund on se veut ambassadeurd'un répertoire et qu'on a ce degré de notoriété, on pourrait bouger ses fesses. (Au demeurant, ce programme reste assez original, n'est-ce pas ; c'est simplement que jemets un peu en doute le discours qui l'entoure, qui me paraît plus ambitieux que ce qu'il propose réellement.) |
|  | | Adalbéron Mélomaniaque

Nombre de messages : 1224 Age : 1004 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Mar 29 Mai 2018 - 15:46 | |
| Oui, tu as bien raison d'en douter. Il peut en effet s'agir d'un discours justifiant les choix arbitraires opérés pour ce concert. Il est difficile de dire que la suprématie intégrale du chant dans la production musicale italienne du XIXe est une illusion retrospective ou une réalité historique (d'autant plus que Vincenzo Ferroni et Giovanni Sgambati ne sont pas cités). Mais j'ai trouvé le programme intéressant et « assez original », oui. |
|  | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable

Nombre de messages : 96700 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 Mar 29 Mai 2018 - 17:24 | |
| Effectivement, Sgambati serait un jalon important (et il a écrit des choses fort écoutables) dans ce cadre. |
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 | Sujet: Re: Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018  | |
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|  | | | Philharmonie - Muti/Orchestra Cherubini - 25/05/2018 | |
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