Votre dernier film visionné

C'est vrai qu'il a une tendance coupable à se limiter au cyrillique

Et toi tu as une tendance coupable à ne pas assumer ton LULLYsme .Donc, balle au centre

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

武俠片, tu veux dire?

Voilà que David se pointe

Ah non c'est Benedictus

Tutut, vous êtes trop superficiels pour approcher du   Je veux bien essayer de développer un peu mieux, mais nul ne peut égaler l'original...

En fait, Pian c'est pour Pianzi, 片子, ça veut dire bobine de pellicule, utilisé à l'oral pour désigner un film, le mot exact est DianYing 电影, d'ailleurs tu peux aussi dire Wuxia Dianying, c'est tout aussi compréhensible. Ce Pian 片 se retrouve dans les autres genres de film, par exemple : 动画片, Donghua Pian pour dessin animé, 喜剧片 Xiju Pian pour Comédie, 记录片 Jilü Pian pour documentaire etc...

Wu 武 c'est martial, guerrier, combat. Le mot le plus usuel sorti du chinois est 武术 Wushu, qu'on utilise maintenant aussi souvent que 功夫 Gongfu pour désigner les arts martiaux chinois. Ce Wu est très courant, par exemple 武器 Wuqi veut dire "arme", on le retrouve aussi dans le nom de la montagne 武当山 Wudang Shan, connu pour sa bande de guerriers taoistes du 武当派 Wudang Pai ou Clan Wudang, histoire de rester dans la pop culture chinoise.

Xia 侠 c'est le mot au sens un peu ancien qui donne le ton "Cape et épée" de l'expression, ça veut dire chevalier dans le sens d'une sorte de guerrier noble itinérant, de chevalier errant, j'avoue ne pas bien avoir compris le contexte historique.

Enfin, le tout compacté ensemble comme font les chinois ça donne ce 武俠片 Wuxia Pian.

Merci Morloch pour ces précisions passionnantes.

Morloch a écrit:

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

武俠片, tu veux dire?

Voilà que David se pointe

Ah non c'est Benedictus

Tutut, vous êtes trop superficiels pour approcher du   Je veux bien essayer de développer un peu mieux, mais nul ne peut égaler l'original...

En fait, Pian c'est pour Pianzi, 片子, ça veut dire bobine de pellicule, utilisé à l'oral pour désigner un film, le mot exact est DianYing 电影, d'ailleurs tu peux aussi dire Wuxia Dianying, c'est tout aussi compréhensible. Ce Pian 片 se retrouve dans les autres genres de film, par exemple : 动画片, Donghua Pian pour dessin animé, 喜剧片 Xiju Pian pour Comédie, 记录片 Jilü Pian pour documentaire etc...

Wu 武 c'est martial, guerrier, combat. Le mot le plus usuel sorti du chinois est 武术 Wushu, qu'on utilise maintenant aussi souvent que 功夫 Gongfu pour désigner les arts martiaux chinois. Ce Wu est très courant, par exemple 武器 Wuqi veut dire "arme", on le retrouve aussi dans le nom de la montagne 武当山 Wudang Shan, connu pour sa bande de guerriers taoistes du 武当派 Wudang Pai ou Clan Wudang, histoire de rester dans la pop culture chinoise.

Xia 侠 c'est le mot au sens un peu ancien qui donne le ton "Cape et épée" de l'expression, ça veut dire chevalier dans le sens d'une sorte de guerrier noble itinérant, de chevalier errant, j'avoue ne pas bien avoir compris le contexte historique.

Enfin, le tout compacté ensemble comme font les chinois ça donne ce 武俠片 Wuxia Pian.

Merci beaucoup ! 

Morloch a écrit:

ou Clan Wudang, histoire de rester dans la pop culture chinoise.

Ou dans le rap new-yorkais des 90s...

Merci.

Petite question aux connaisseurs du genre du coup : quels sont les indispensables du genre (perso je préfère une belle photographie, et une dose d'action modérée) ?

Benedictus a écrit:

Ah, ben non, justement: je crois que David ne l'a encore jamais fait, le coup d'écrire en idéogrammes chinois!

Je suis excessivement déçu de ne pas être lu avec la régularité requise.

http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2009/08/17/1333-le-mystere-de-la-langue-originale-a-l-opera-langues-vernaculaires-locales-annees-1940-1950-1960

Moi, lire un article qui s'orne en haut de page de portraits de Mmes Sutherland et Nilsson? Mais oui, bien sûr.

Fellini : Fellini Roma



Mann : Le Sixième Sens

Cololi a écrit:

Mann : Le Sixième Sens

C'est le film où est apparu pour la première fois au cinéma le personnage d'Hannibal Lecter (sous un nom était légèrement modifié, il me semble), quelques années avant Le Silence des agneaux, non? Je garde le souvenir d'un excellent thriller - ça a mal vieilli ou c'est toujours bien?

Cololi a écrit:

Petite question aux connaisseurs du genre du coup : quels sont les indispensables du genre (perso je préfère une belle photographie, et une dose d'action modérée) ?

Dur à dire, le genre est censé être immémorial et remonter à l'Empereur Jaune ou quelque chose comme ça, mais c'est de l'immémorial un peu récent en réalité. A la Révolution culturelle, la littérature a été résumée aux 4 grands romans fondateurs de la culture chinoise, censés être populaires quand le reste était de l'élitisme bourgeois, et donc le matériau de base s'est résumé à:
- le rêve dans le pavillon rouge, mais pas trop moyen de faire du Wuxia là dedans, il y a tout de même quelques séries télé réussies, sans action (en tout cas jusqu'à présent),
- la pérégrination vers l'ouest, c'est l'histoire du petit singe malin qui va aux sources du bouddhisme avec une bande d'amis dont un cochon lourdingue. Là un peu d'arts martiaux et une foultitude de films et de séries,
- au bord de l'eau, l'histoire d'une insurrection médiévale avec ses héros chacun spécialisé en des arts martiaux différents, alors là il y a du Wuxia qui en dérive, à la tonne, de qualité variable,
- les trois royaumes, un grand roman politique et épique sur l'échec de l'unification de la Chine à la fin de la dynastie Han, avec Liu Bei, Cao Cao et leurs collègues, ici encore une grande source de films, de séries, avec des arts martiaux et tout et tout;

Dans le courant du XXème siècle, quelques auteurs ont écrit du véritable Wuxia, une sorte de littérature pseudo-historique remplie d'arts martiaux, l'auteur le plus prolifique du lot semble être un certain Jin Yong/Louis Cha, qui a enchaîné les best-sellers, lesquels ont été adaptés en films et séries, avec plein de faux ancien dedans.

Ensuite le genre a essaimé en une sorte de salade de toutes ces choses, en intégrant le cinéma de Kung-fu et le résultat a été encore des films et encore des séries, puis des jeux videos. Le truc, c'est que je trouve tout ça très marrant, mais je me demande s'il ne faut pas renoncer à chercher des chefs d’œuvres et plutôt aborder le genre de façon globale avec un grand sourire bienveillant.   Cela dit, il y a des amateurs éclairés qui auront sans doute un avis plus pointu...

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Ah, ben non, justement: je crois que David ne l'a encore jamais fait, le coup d'écrire en idéogrammes chinois!

Je suis excessivement déçu de ne pas être lu avec la régularité requise.

http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2009/08/17/1333-le-mystere-de-la-langue-originale-a-l-opera-langues-vernaculaires-locales-annees-1940-1950-1960

Et voilà un autre exemple de compactage, avec 文化 Wenhua pour culture et 革命 Geming pour Révolution, on empaffe les deux ensemble et au lieu de 文化革命 Wenhuageming parce que ce serait trop long (pour un chinois, un mot est long au delà de 2 syllabes, 3 c'est déjà trop long et 4 une torture). C'est comme pour Joan Sutherland, elle simplifie toute cette histoire de consonnes et de voyelles petites bourgeoises et décadentes pour créer quelque chose de nouveau et résolument populaire et révolutionnaire, avec seulement des "ou" et des "i" et c'est bien plus beau.

Benedictus a écrit:

Cololi a écrit:

Mann : Le Sixième Sens

C'est le film où est apparu pour la première fois au cinéma le personnage d'Hannibal Lecter (sous un nom était légèrement modifié, il me semble), quelques années avant Le Silence des agneaux, non? Je garde le souvenir d'un excellent thriller - ça a mal vieilli ou c'est toujours bien?

Oui c'est lui.

Je suis divisé. D'un côté l'histoire n'est que moyennement passionnante. De l'autre esthétiquement c'est quand même très travaillé.

Oula j'ai posté trop vite tout à l'heure, comme la liste sur le disque viennois qui était décalée

Avec tout cela je voulais écrire que révolution culturelle c'est souvent 文革 Wenge et pas souvent 文化革命 Wenhua Geming. Bref... je me comprends  


Été 93  (2017) un film catalan de Carla Simón, avec Laia Artigas, Paula Robles (les enfants)

plus ou moins autobiographique de la part de la réalisatrice, filmé à hauteur d'enfants, l'histoire d'une orpheline recueillie dans une autre branche de la famille
c'est assez bien fait mais pour moi ça n'a pas trop fonctionné, j'ai trouvé ça distendu, l'émotion qui devrait passer ne m'a pas atteint. Snirf, je crois que je suis un affreux cœur de pierre ...


L'Ombre d'un Doute (1943) d'Alfred Hitchcock
avec Teresa Wright, Joseph Cotten
un autre très grand Hitchcock que je n'avais pas vu depuis longtemps

Morloch a écrit:

L'Ombre d'un Doute (1943) d'Alfred Hitchcock
avec Teresa Wright, Joseph Cotten
un autre très grand Hitchcock que je n'avais pas vu depuis longtemps

Hume Cronyn est absolument génial là-dedans!

Oui, son rôle est tout petit mais il marque le film à chaque apparition

Robert Bresson : Les dames du bois de Boulogne        1945

 +
J'ai bien aimé, la restauration nous fait bien profiter de la belle photographie noir et blanc : certaines scènes sont très belles, notamment celle où Agnès tombe dans sa robe de mariée étendue, et la dernière scène de larmes d'Agnès. Sinon, ce n'est pas encore très épuré, mais on retrouve quelques éléments assez typiques de Bresson : la présence de l'écriture, des lettres ; et cette trajectoire de vie très spirituelle - recherche d'un sens à la vie.

Emeryck a écrit:

J'ai bien aimé, la restauration nous fait bien profiter de la belle photographie noir et blanc : certaines scènes sont très belles, notamment celle où Agnès tombe dans sa robe de mariée étendue, et la dernière scène de larmes d'Agnès. Sinon, ce n'est pas encore très épuré, mais on retrouve quelques éléments assez typiques de Bresson : la présence de l'écriture, des lettres ; et cette trajectoire de vie très spirituelle - recherche d'un sens à la vie.

C'est une réédition récente en DVD ?

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

J'ai bien aimé, la restauration nous fait bien profiter de la belle photographie noir et blanc : certaines scènes sont très belles, notamment celle où Agnès tombe dans sa robe de mariée étendue, et la dernière scène de larmes d'Agnès. Sinon, ce n'est pas encore très épuré, mais on retrouve quelques éléments assez typiques de Bresson : la présence de l'écriture, des lettres ; et cette trajectoire de vie très spirituelle - recherche d'un sens à la vie.

C'est une réédition récente en DVD ?

Non, je suis allé le voir au cinéma - j'espère que ça sortira en BluRay ! L'Argent est sorti en BluRay chez Potemkine récemment.

Emeryck a écrit:

Non, je suis allé le voir au cinéma - j'espère que ça sortira en BluRay ! L'Argent est sorti en BluRay chez Potemkine récemment.

J'ai vu sur le Net que cette version restaurée va faire l'objet d'un combo Blu‑Ray/DVD qui paraîtra le 25 septembre chez TF1 Studio, avec en bonus le documentaire "Tourner sous l’occupation" (30 minutes) et un livre de 180 pages : "Autour des dames du Bois de Boulogne - journal d’un tournage", le récit de Paul Guth. Ça devrait coûter autour de 25 Euros. (Je me demande si on aura un jour une intégrale Bresson ; plusieurs de ses films sont encore introuvables en DVD (et il n'en a tourné que treize...), c'est quand même incroyable !)

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

Non, je suis allé le voir au cinéma - j'espère que ça sortira en BluRay ! L'Argent est sorti en BluRay chez Potemkine récemment.

J'ai vu sur le Net que cette version restaurée va faire l'objet d'un combo Blu‑Ray/DVD qui paraîtra le 25 septembre chez TF1 Studio, avec en bonus le documentaire "Tourner sous l’occupation" (30 minutes) et un livre de 180 pages : "Autour des dames du Bois de Boulogne - journal d’un tournage", le récit de Paul Guth. Ça devrait coûter autour de 25 Euros. (Je me demande si on aura un jour une intégrale Bresson ; plusieurs de ses films sont encore introuvables en DVD, c'est quand même incroyable !)

C'est cette version qui était projetée !
Oui, en BR, ce serait encore mieux !!

Benedictus a écrit:

Bon, allons-y pour une longue recension, mais le film en vaut vraiment le coup.


• Francesco Rosi: Cadaveri eccellenti
Avec Lino Ventura, Tino Carraro, Marcel Bozzuffi, Alain Cuny, Fernando Rey, Max von Sydow, Charles Vanel...
Alberto Grimaldi, 1976

Après un second visionnage: c’est un très, très, très grand film - mais fondamentalement différent des autres réussites de Rosi (Le mani sulla città ou Il Caso Mattei.)

C’est déjà très sensible au niveau de l’esthétique visuelle. Là où Le mani et Mattei jouaient sur un noir et blanc anguleux et un montage très serré, Cadaveri eccellenti déploie une manière visuelle beaucoup plus esthétisante, qui fait très souvent penser à Visconti et Antonioni.

Il y a ainsi beaucoup de plans très larges jouant sur une grande profondeur de champ, avec des mouvements de caméra lents et amples ou des effets de montage multipliant les changements d’angles: c’est comme une espèce de scénographie baroque qui joue sur la disproportion entre de grands espaces architecturaux presque vides et des personnages vus de très loin (pour le côté viscontien), et une sorte de multiplication des points de vue qui créent un effet d’ambiguïté - parfois au service d’un suspens - ou d’indétermination (pour le côté antonionien: la scène dans le Musée, à la fin du film est exemplaire de ce point de vue.) Même chose pour la qualité de la photographie en couleur, vraiment magnifique, qui donne une qualité de grain somptueuse - en particulier aux murs lépreux, que ce soit ceux de palais baroques (et là difficile de ne pas penser au Guépard ou à Violence et passion) réaffectés en lieux de pouvoir bureaucratique ou en résidences d’une bourgeoisie décadente, ou bien ceux de ces places publiques siciliennes tantôt quasi désertes tantôt lieux d’impressionnantes scénographies politiques.

Certes, on retrouve certaines caractéristiques habituelles du cinéma de Rosi - en particulier l’insertion d’images d’archives ou de bandes d’actualité ou l’utilisation emblématique d’architectures modernistes encore en construction.

Mais, même là, ça se double d’une ambiguïté à l’opposé des procédés souvent didactiques de Rosi. L’usage des séquences en noir et blanc est à ce titre assez significatif. Il y a là tout un jeu sur la transformation de l’image filmique en image photographique, et inversement (qui fait un peu penser aux photos «live» de nos smartphones): un photographe de la police tire le portrait de notabilités lors d’une messe d’obsèques, les personnages sont alors brièvement filmés en noir et blanc et les photographies ainsi obtenues se retrouvent un peu plus tard figées sur papier entre les mains de Lino Ventura; à l’inverse, plus tard, Lino Ventura a entre les mains une série de clichés en noir et blanc retraçant une affaire de mœurs et de meurtre et alors ces photos s’animent subrepticement. Une autre affaire est traitée sous la forme d’un flash-back sans parole en noir et blanc, et l’image fictionnelle est ainsi présentée de façon frontale - tandis que plus tard de vraies bandes d’archives (manifestations et rafles d’anarchistes) sont elles aussi présentées frontalement mais aussitôt démultipliées sur des écrans de contrôle et entrecoupées d’images appartenant, elles, à la fiction, mais de qualité identique. À la toute fin du film, encore un autre glissement - cette fois entre les images d’actualité en couleur d’une manifestation communiste et les plans d’un grand tableau au siège du PCI de Palerme (drapeaux rouge mais marée humaine en noir blanc.)

Quant aux architectures modernistes, elles sont filmées de la même manière que les espaces baroques dégradés (profondeur de champ, point de vue qui se déplace), de sorte que cela induit un jeu de continuité et de discontinuité des espaces urbains, la discontinuité n’étant marquée que par la couleur (tons glauques des bâtiments de la police / ocres patinés et pierre claire des édifices anciens) - alors que la rupture spatiale est plutôt celle, brièvement présentée, qui sépare la campagne d’une banlieue «tentatculaire», marquée par un viaduc autoroutier (qui devient scène de crime.)

En réalité, on a l’impression que Rosi, à rebours des oppositions dialectiques très tranchées des deux autres films que je citais, construit ici tout un réseau d’enchâssements, de contiguïtés, de glissements, de références et de renvois.

Cette complexité est d’ailleurs en parfaite cohérence avec le récit et sa narration. Fidèlement adapté d’un roman de Sciascia, l’histoire, labyrinthique, est celle d’une enquête policière qui noue d’une part, le récit d’une vengeance qui devient l’itinéraire d’un serial killer de magistrats et d’autre part un vaste complot politique qui renvoie très explicitement aux «années de plomb», et à la dialectique entre «stratégie de la tension» et «compromis historique» (je n’en dis pas davantage pour ne pas spoiler un film que je voudrais vous inciter à regarder.)

La progression du récit repose très largement sur la composition remarquablement persuasive de Lino Ventura - comme toujours à la fois granitique et dynamique.

Mais là aussi, le style narratif ne cesse de bifurquer (et, de fait, c’est peut-être ces plis imprévisibles de la manière narrative qui font la polysémie du titre - comme un jeu de cadavre exquis): tantôt on a l’impression d’être dans un de ces films-enquêtes politico-paranoïaques un peu glacés des années 70, mais tantôt dans quelque chose qui s’apparente davantage aux codes d’un giallo à la Dario Argento (crimes d’un assassin invisible filmés de façon emphatique avec taches de sang rouge vif; portraits-caricatures de grands bourgeois névropathes dans leurs intérieurs chargés, comme Max von Sydow ou Alain Cuny; ou encore la scène du zoo avec faux aveugle et petites filles...) - jusque dans les impressionnants glissements aux lisières du fantastique.

Si je dis «impressionnant», c’est parce qu’il y a vraiment là des choses cinématographiquement très saisissantes, dans un genre inquiétant et grinçant. Deux moments qui m’ont complètement scotché: la scène d’ouverture - dialogue muet de Charles Vanel avec les momies des catacombes des Capucins de Palerme sur fond de Marche funèbre par une fanfare désaccordée - qui possède une puissance visuelle terrifiante; l’exploration, sur fond de tango, de l’intérieur du pharmacien Cres, palazzo bourgeois décrépit, jusqu’à la découverte des photos mutilées.

Bref, un chef d’œuvre labyrinthique, à voir absolument (et qui gagne encore à être revu.) Je crois que je peux vraiment le recommander à tout le monde, ici.

Vu! et je plussoie tout ce qu'en dit Benedictus!
Un excellent film riche et fascinant!  

Content que ça t'ait plu! (Cela dit, le contraire eût été étonnant, c'est vraiment un film calibré pour toi.)

Tout a fait!

De Rosi j'avais aussi beaucoup aimé Main basse sur la ville, mais j'étais rester complétement extérieur a Salvatore Guiliano par contre que j'avais trouvé trés factuel et trés froid. Là avec Lino Ventura et le baroquisme de la mise en scène, ainsi que le jeux de piste ça avait tout pour me plaire!

Mais Main basse sur la ville c'est très factuel et pas très passionnant

Pas grave, Col: Cadavres exquis, tu vas adorer!
(De toute manière, tu aimes Lino Ventura, je crois?)

Benedictus a écrit:

Pas grave, Col: Cadavres exquis, tu vas adorer!
(De toute manière, tu aimes Lino Ventura, je crois?)

Ah ? tu crois ?
Ventura ? Je vénère.

Ah moi j'avais trouvé ça passionnant Main basse, la description des rouages d'une ville, la dimension sociologique, les rouages d'une administration municipale plus la charge politique vraiment j'avais adoré.
Mais je comprend qu'on puisse trouvé ça un peu sec (mais j'aime bien de toute façon ce type de radiographie d'une institution politique-administrative, sans qu'on puisse confondre les deux j'aime aussi beaucoup Advise and Consent de Preminger). Cadavre exquis est très différents, beaucoup moins clinique même si on retrouve la patte de Rosi.
Ventura est excellent.

Ok je note. Mais ça n'existe même en DVD (alors restauré en HD … n'en parlons pas).

Cololi a écrit:

Ah ? tu crois ?

Oui, oui: outre un grand Ventura, une mise en scène pas du tout sèche (très baroque, au contraire), un scénario complexe dont le sous-texte politique et les glissements vers le giallo devraient te passionner.

Casque d'or.

Comblé une lacune de ma culture cinématographique.
Pas très convaincu d'avoir vu "une tragédie" : les personnages sont croqués de manière assez superficielle, et l'intrigue plutôt simpliste.
Difficile de croire que ça contribue à faire de Simone Signoret, et à fortiori Serge Reggiani des "légendes" !!

Belcore

Jason et les argonautes

+

Pollack : Yakuza

Autant le nian nian d'Out of Africa … autant Pollack signe là un très bon film sur la confrontation des valeurs occidentales et japonaises.

Oui j'ai découvert hier et c'est très bien, les scènes de combats sont superbes et virtuoses!

Juste la Fin du Monde (2016) de Xavier Dolan avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel
Je n'ai pas trop accroché, l'esthétique me semble lourde, avec un côté daté alors que c'est très récent, ça fait rock alternatif du début des années 2000, et au final c'est du théâtre filmé pas super inspiré.

Bienvenu dans le cinéma de Xavier Dolan

Parsifal a écrit:

Bienvenu dans le cinéma de Xavier Dolan

Tsssssssssss...

@Morloch : Juste la fin du monde est très loin d'être le meilleur Dolan. Laurence Anyways, Tout sur ma mère ou Mommy (que je n'apprécie pas particulièrement, mais qui plaît) sont d'une autre dimension.
Mais, oui, c'est très arty, désuet, visuel, artificiel (au sens propre). C'est en effet plutôt lourd dans Juste la fin du monde, mais dans les films qui précèdent Mommy, je trouve que c'est d'une justesse admirable. J'adore, personnellement (notamment Les Amours imaginaires, plaisir coupable).

Adalbéron a écrit:

Laurence Anyways

 

très long, chiant, tape a l'oeil et superficiel pour dire tous le bien que je pense de ce film.
Et je pense la même chose des autres particulièrement J'ai tué ma mère (Tout sur ma mère c'est Almodovar) qui m'a insupporté, je n'y vois pas une once de sincérité mais plutôt un produit de festival parfaitement calculé pour cocher toutes les cases du film d'auteur pseudo-autobiographique avec séquences vidéos en noir et blanc, références cinéphiliques à la nouvelle vague et engueulades familiales hystériques.
Bon un point positif quand même, il y a Anne Dorval
et Dolan est plutôt bon acteur aussi.

bon j'essaierai de regarder tout cela, mais pas trop vite non plus, il ne faut pas faire une indigestion de bonnes choses

Parsifal a écrit:

Adalbéron a écrit:

Laurence Anyways

 

très long, chiant, tape a l'oeil et superficiel pour dire tous le bien que je pense de ce film.
Et je pense la même chose des autres particulièrement J'ai tué ma mère (Tout sur ma mère c'est Almodovar) qui m'a insupporté, je n'y vois pas une once de sincérité mais plutôt un produit de festival parfaitement calculé pour cocher toutes les cases du film d'auteur pseudo-autobiographique avec séquences vidéos en noir et blanc, références cinéphiliques à la nouvelle vague et engueulades familiales hystériques.
Bon un point positif quand même, il y a Anne Dorval
et Dolan est plutôt bon acteur aussi.

Oui, c'est ce qu'on dit souvent.
Je ne conçois pas la superficialité toujours comme un défaut, pour ma part. Mais surtout, Laurence Anyways, c'est un film très touffu, plein d'idées visuelles et dramaturgiques, bancal, trop foisonnant, trop plein de musiques et j'adore ces excès. Et puis les acteurs sont superbes (Suzanne Clément !!). C'est à partir de Mommy compris, à mon avis, que Dolan a cherché à faire un produit de festival, les films précédents étant trop personnels et bordéliques pour remporter de grands prix : il s'est à mon avis lissé, assagi pour plaire à tout le monde et je le regrette infiniment. Par contre, je n'ai jamais aimé le garçon, même s'il est talentueux.
J'ai tué ma mère (je n'osais sans doute pas aller jusqu'à ce geste) n'est à mon avis pas son meilleur film, mais il est très touchant par ses maladresses.
Si j'ai bien compris son post Instagram d'hier, il est en train d'en tourner la suite (et il y a Dorval dedans ).

Adalbéron a écrit:

Parsifal a écrit:

Adalbéron a écrit:

Laurence Anyways

 

très long, chiant, tape a l'oeil et superficiel pour dire tous le bien que je pense de ce film.
Et je pense la même chose des autres particulièrement J'ai tué ma mère (Tout sur ma mère c'est Almodovar) qui m'a insupporté, je n'y vois pas une once de sincérité mais plutôt un produit de festival parfaitement calculé pour cocher toutes les cases du film d'auteur pseudo-autobiographique avec séquences vidéos en noir et blanc, références cinéphiliques à la nouvelle vague et engueulades familiales hystériques.
Bon un point positif quand même, il y a Anne Dorval
et Dolan est plutôt bon acteur aussi.

Oui, c'est ce qu'on dit souvent.
Je ne conçois pas la superficialité toujours comme un défaut, pour ma part.

Si Dolan n'avait comme ambition que des faire de jolies enveloppe brillante un peu snob misant plus sur le style que la substance en l'assumant totalement je pourrais partager ce sentiment mais justement il semble vouloir prétendre a autre chose et ça devient problématique...
Quand les maladresses tiennent du narcisme le plus poseur j'ai du mal a être indulgent, surtout quand je ne vois pas de génie derrière qui pourrait faire pardonner les aspects les plus agaçants...

Mais vraiment J'ai tué ma mère c'est du pur film de festival tout est calculé là dedans pour entretenir la pose du jeune artiste surdoué hypersensible...
D'ailleurs c'est un film qui a largement tourné en festival et s'il n'a pas été récompensé par les prix les plus prestigieux c'est surtout que ce genre de récompense sont très rare pour un premier film.

Parsifal a écrit:

Bienvenu dans le cinéma de Xavier Dolan

Moi j'aime assez ; bon, je trouve qu'on en fait un peu de trop pour Dolan, cela dit. J'avais bien aimé Mommy et Juste la fin du monde, même si c'est parfois caricatural, il y a des idées intéressantes - avec le cadre, notamment dans Mommy.

Blade runner 2 : une purge !
La partie visuelle : décors, effets spéciaux, photo a beau etre stupéfiante, on se perd rapidement dans les méandres d'un scénario incompréhensible, avec un Ryan Gosling aussi expressif qu'une canette de Coca...

Belcore

Parsifal a écrit:

Bienvenu dans le cinéma de Xavier Dolan

Pour moi, c'est le type même du cinéaste surestimé ; ses films vont vieillir très mal, je suis retombé dernièrement sur l'interminable "Laurence anyways", c'est déjà très éventé, on dirait du Lelouch branchouille, quoique Lelouch soit moins prétentieux que le Québecois dont la tête est déjà très enflée...

Stefano P a écrit:

Parsifal a écrit:

Bienvenu dans le cinéma de Xavier Dolan

Pour moi, c'est le type même du cinéaste surestimé ; ses films vont vieillir très mal, je suis retombé dernièrement sur l'interminable "Laurence anyways", c'est déjà très éventé, on dirait du Lelouch branchouille, quoique Lelouch soit moins prétentieux que le Québecois dont la tête est déjà très enflée...

Roger Vadim : Château en Suède         1963

 +
Je ne connais pas l'oeuvre de Sagan mais j'ai trouvé ça assez moyen même si c'est assez drôle et que ça confine à l'absurde. Le scénario est un peu maigre - mais assez original.

Je ne connais pas vraiment non plus Sagan, par contre ça résume assez bien Vadim!

Parsifal a écrit:

Je ne connais pas vraiment non plus Sagan, par contre ça résume assez bien Vadim!

Tu as bien aimé ce film ?

Emeryck a écrit:

Roger Vadim : Château en Suède

En tout cas, la distribution est prestigieuse, Monica était en plein dans sa période Antonioni, et la photo de l'affiche rappelle "L'Avventura" ou "L'Eclipse" ; il y a aussi Françoise Hardy qui d'après ce qu'elle a dit par la suite n'a pas gardé un très bon souvenir du tournage. Dans mon souvenir, c'est un des meilleurs films de Vadim, adapté de la meilleure pièce de Sagan, ce qui ne signifie pas qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre, on en est même très très loin...