Votre dernier film visionné

Francesco a écrit:

Vous aimerez ma mère (L. Johnson - 1972). Excellent gothic female moderne, qui rappelle, en sérieux et pas en kitsh du tout, l’inénarrable Die, die my darling ! (avec Bankhead). Intrigant et inquiétant sans jamais être gore.

je viens de voir la bande annonce, ça a l'air effectivement assez gratiné (c'est domage que les bande annonces n'est plus de voix off aujourd'hui, ou de cartons emphatique, "This side of insanity" c'est génial!) /watch?v=SIbPwO6h9Xs&feature=youtu.be

Tallulah Bankhead est fantastique dedans ! Ca ne vaut pas d'autres thrillers gériatriques post Baby Jane (Qu'est-il arrivé à Tante Alice ? ou What's the matter with Helen ? par exemple) mais ça se laisse regarder. Le film que j'ai vu hier (avec Patty Duke) est beaucoup moins camp et moins délirant (les prémisses en sont aussi un peu plus crédibles, mais on retrouve l'histoire de la jeune femme qui rencontre sa belle-mère après la mort de son fiancé ou de son mari dans une maison isolée).

Quand je vois le nombre de posts d'Eymerick, je suis impressionné.

Ah … non mais Eymerick, c'est un peu comme David, on sait qu'il ne s'agit pas d'une personne : il s'agit d'un groupe de 15 personnes travaillant nuit et jour.

Cololi a écrit:

Ah … non mais Eymerick, c'est un peu comme David, on sait qu'il ne s'agit pas d'une personne : il s'agit d'un groupe de 15 personnes travaillant nuit et jour.

Je rectifie tout de suite : Emeryck, David et cololi sont des robots surperformants

Sortie de l'intégrale Vigo en BR totalement restaurés (et à une qualité de dingue) :



et suite de Rossilini (après le coffret de la trilogie :

Robert Bresson : Quatre nuits d'un rêveur        1971

 (  )
Que c'est beau. Ce film est assez curieux en regard du style de Bresson, cela dit - c'est le film le plus récent de lui que j'ai vu jusqu'à présent, peut-être les autres ressemblent-ils à cela : le romanesque est ici en partie réintroduit. Il y a cependant toujours des (beaux) plans de mains - beaucoup de plans de pieds, aussi. Et cette ambiance nocturne merveilleuse, ces bokeh omniprésents comme des résidus de rêve. Jacques vit sans cesse dans son propre espace qu'il dresse avec son magnétophone (surtout), ses peintures - qu'il prend soin de retourner quand on lui rend visite ; il regarde les couples dans la rue et ne cesse de se projeter.
Ce film m'a beaucoup fait penser à Boy meets girl de Leos Carax (le personnage joué par Denis Lavant a aussi un magnétophone, c'est le même genre de personnage), s'en serait-il inspiré ?

Alain Resnais : Le chant du styrène        1958

 +
Ce n'est quand même pas banal : Resnais (et Queneau) arrivent à rendre intéressant un sujet aussi passionnant que la fabrication d'un bol en plastique au moyen d'une sorte de décalage qui tire sur l'absurde - avec des jeux de mots pas toujours réussis.
Et puis quelles couleurs ! Les longs travellings latéraux annoncent déjà ceux de L'année dernière à Marienbad.

Emeryck a écrit:

Robert Bresson : Quatre nuits d'un rêveur Que c'est beau. Ce film est assez curieux en regard du style de Bresson, cela dit - c'est le film le plus récent de lui que j'ai vu jusqu'à présent, peut-être les autres ressemblent-ils à cela : le romanesque est ici en partie réintroduit. Il y a cependant toujours des (beaux) plans de mains - beaucoup de plans de pieds, aussi. Et cette ambiance nocturne merveilleuse, ces bokeh omniprésents comme des résidus de rêve. Jacques vit sans cesse dans son propre espace qu'il dresse avec son magnétophone (surtout), ses peintures - qu'il prend soin de retourner quand on lui rend visite ; il regarde les couples dans la rue et ne cesse de se projeter.
Ce film m'a beaucoup fait penser à Boy meets girl de Leos Carax (le personnage joué par Denis Lavant a aussi un magnétophone, c'est le même genre de personnage), s'en serait-il inspiré ?

J'adore aussi ce film mais il est très compliqué à voir ; à ma connaissance, il n'est jamais sorti en DVD (j'ai un vieux report de VHS avec une image complètement délavée, mais bon, c'est mieux que rien !) comme d'autres films de Bresson comme "Une femme douce", c'est un vrai scandale cette négligence de l'oeuvre de Bresson (je sais qu'il y a de gros problèmes de droit et un contrôle très strict de la veuve de Bresson qui bloque beaucoup de choses, enfin, ça a l'air d'être un sacré bordel et une intégrale digne de ce nom n'est pas pour demain !). Le rêveur, c'est l'adaptation d'une nouvelle de Dostoievski qui a aussi (de façon radicalement différente) inspiré Visconti pour "Le notti bianche". C'est un film hypnotique, un peu en apesanteur, très différent des derniers films de Bresson beaucoup plus âpres et désespérés dans le ton, comme "Le diable probablement" ou "L'Argent", un des plus beaux films que je connaisse, mais je sais que les avis sont partagés... Pour Carax, je pense aussi que la référence est explicite, il me semble d'ailleurs que Carax cite souvent Bresson comme sa grande inspiration.

vu sur Arte:

Shooting Stars (1928) de Anthony Asquith et A.V. Bramble
avec Annette Benson, Brian Aherne, Donald Calthrop

très beau film muet qui prend prétexte d'un mélodrame poétique pour rendre hommage au cinéma, le film se passe sur des tournages et enchaîne les différents genres, avec une photo hallucinante de beauté

Oh c'est passé quand?
je l'ai en DVD, mais c'est une bonne nouvelle si la télé française (enfin franco-allemande) commence a passer ce genre de perle anglaise!
C'est effectivement très bon, plein d'audaces narratives et formelles (a commencer bien sur par le sujet), et puis c'est un beau démentie des clichés simpliste sur le manque de subtilité de ces mélodrames muets outre la mise en scène le jeu des acteurs est d'une sobriété qui n'a rien a envier au Chaplin de L'opinion publique ou le Cecil B DeMille de Forfaiture.

Underground et A cottage on Dartmoor (qui existe en DVD/blu ray français) les deux autres films muets d'Anthony Asquith sont tout aussi sophistiqué et réussit, pour moi dans le cinéma britannique de l'époque ça vaut largement les Hitchcock muets (et c'est peut être même meilleur).
Asquith est une personnalité plutôt attachante du cinéma britannique, mais il a beaucoup tourné et ses films sont inégaux, il a la réputation d'un cinéaste académique, une sorte de Jean Delannoy anglais, déjà Jean Delannoy est interessant en soit, mais Asquith a vraiment quelque trés bon film comme The Browning Version (la version réaliste et amer de Mr Chips avec un Michael Redgrave absolument génial), ou The young lovers (une sorte de Romeo et Juliette dans le contexte de la guerre froide). Son mélodrame Fanny by gaslight posséde une réalisation élégante avec de trés beau moment visuellement mais j'avais trouvé ça un peu long et ne possédant pas l'énergie de inénarrable Wicked Lady de Leslie Arliss, un autre mélo anglais de la même époque beaucoup moins raffiné mais très divertissant (avec Margaret Lockwood en Scarlett O Hara anglaise et psychopathe)
J'allais oublier son adaptation de Pygmalion de Bernard Shaw qui est excellente pour la mise en scène (très classique mais ce n'est pas un problème) comme pour les acteurs, ou encore L'importance d'être constant d'Oscar Wilde, le film est impersonnel mais la direction d'acteurs et les qualités de la pièce de Wilde suffise d'elle même!
Cela dit aucun de ces films n'a l'audace formel assez incroyable de ses trois films muets qui laisse entrevoir un génie qui ne s'est pas forcément épanoui par la suite! Ce serait bien qu'Underground et Shooting Star sortent en DVD en France (on peut les acheter en Angleterre).

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

Robert Bresson : Quatre nuits d'un rêveur Que c'est beau. Ce film est assez curieux en regard du style de Bresson, cela dit - c'est le film le plus récent de lui que j'ai vu jusqu'à présent, peut-être les autres ressemblent-ils à cela : le romanesque est ici en partie réintroduit. Il y a cependant toujours des (beaux) plans de mains - beaucoup de plans de pieds, aussi. Et cette ambiance nocturne merveilleuse, ces bokeh omniprésents comme des résidus de rêve. Jacques vit sans cesse dans son propre espace qu'il dresse avec son magnétophone (surtout), ses peintures - qu'il prend soin de retourner quand on lui rend visite ; il regarde les couples dans la rue et ne cesse de se projeter.
Ce film m'a beaucoup fait penser à Boy meets girl de Leos Carax (le personnage joué par Denis Lavant a aussi un magnétophone, c'est le même genre de personnage), s'en serait-il inspiré ?

J'adore aussi ce film mais il est très compliqué à voir ; à ma connaissance, il n'est jamais sorti en DVD (j'ai un vieux report de VHS avec une image complètement délavée, mais bon, c'est mieux que rien !) comme d'autres films de Bresson comme "Une femme douce", c'est un vrai scandale cette négligence de l'oeuvre de Bresson (je sais qu'il y a de gros problèmes de droit et un contrôle très strict de la veuve de Bresson qui bloque beaucoup de choses, enfin, ça a l'air d'être un sacré bordel et une intégrale digne de ce nom n'est pas pour demain !). Le rêveur, c'est l'adaptation d'une nouvelle de Dostoievski qui a aussi (de façon radicalement différente) inspiré Visconti pour "Le notti bianche". C'est un film hypnotique, un peu en apesanteur, très différent des derniers films de Bresson beaucoup plus âpres et désespérés dans le ton, comme "Le diable probablement" ou "L'Argent", un des plus beaux films que je connaisse, mais je sais que les avis sont partagés... Pour Carax, je pense aussi que la référence est explicite, il me semble d'ailleurs que Carax cite souvent Bresson comme sa grande inspiration.

Je ne savais pas qu'il était si compliqué à trouver - personnellement, j'ai une copie HD - je ne sais pas d'où elle a été tirée, cependant. En revanche, je n'ai pas de qualité équivalente pour Une femme douce. Effectivement - c'est un peu le même cas que pour Eustache, et c'est fort dommage car les films de Bresson gagneraient beaucoup à être restaurés ! Je n'ai pas encore vu l'adaptation de Visconti. Oui, hypnotique, c'est tout à fait ça ; c'est effectivement très beau - enfin, de toute façon, tous les Bresson que j'ai vus :   .
D'accord, je ne sais pas, je n'ai jamais entendu Carax s'exprimer sur ses films/influences.

Parsifal a écrit:

Oh c'est passé quand?

Je ne sais pas trop, en réalité je l'ai regardé depuis le site de la chaîne, on peut le voir jusqu'au 27: https://www.arte.tv/fr/videos/084578-000-A/un-drame-au-studio/

Parsifal a écrit:

Underground et A cottage on Dartmoor (...)  les deux autres  films muets d'Anthony Asquith

Génial, il y en a d'autres ! Je ne connaissais pas du tout et je suis emballé      

Parsifal a écrit:

 ça vaut largement les Hitchcock muets (et c'est peut être même meilleur).

Tutut ! Rien ne vaut les Hitchcock muets (enfin il faut que je regarde les autres Asquith maintenant   )

Emeryck a écrit:

Je ne savais pas qu'il était si compliqué à trouver - personnellement, j'ai une copie HD - je ne sais pas d'où elle a été tirée, cependant. En revanche, je n'ai pas de qualité équivalente pour Une femme douce. Effectivement - c'est un peu le même cas que pour Eustache, et c'est fort dommage car les films de Bresson gagneraient beaucoup à être restaurés ! Je n'ai pas encore vu l'adaptation de Visconti. Oui, hypnotique, c'est tout à fait ça ; c'est effectivement très beau - enfin, de toute façon, tous les Bresson que j'ai vus :   .
D'accord, je ne sais pas, je n'ai jamais entendu Carax s'exprimer sur ses films/influences.

Oui, Eustache, c'est un peu le même problème avec le fils qui bloque tout ; c'est quand même incroyable qu'un film aussi mythique que "La Maman et la putain" soit impossible à trouver en DVD (en tout cas en France, il y a eu une édition japonaise introuvable aujourd'hui). Il y a juste "Une sale histoire" (un truc assez tordu, mais intéressant comme expérience cinématographique) qui est sorti récemment, je ne sais pas par quel miracle, dans une belle édition DVD.

Morloch a écrit:

Parsifal a écrit:

Oh c'est passé quand?

Je ne sais pas trop, en réalité je l'ai regardé depuis le site de la chaîne, on peut le voir jusqu'au 27: https://www.arte.tv/fr/videos/084578-000-A/un-drame-au-studio/

Parsifal a écrit:

Underground et A cottage on Dartmoor (...)  les deux autres  films muets d'Anthony Asquith

Génial, il y en a d'autres ! Je ne connaissais pas du tout et je suis emballé      

Parsifal a écrit:

 ça vaut largement les Hitchcock muets (et c'est peut être même meilleur).

Tutut ! Rien ne vaut les Hitchcock muets (enfin il faut que je regarde les autres Asquith maintenant   )

si si, ses films parlants

non mais c'est bien les hitchcock muet, mais disons que je m'attendais a être plus conquis quand je les ais découvert (surtout par The Lodger)

Vu hier Chronique d'un amour, le premier film d'Antonioni. Sur le thème classique des amants maudits, il fait une variation bourgeoise raffinée et élégante jusqu'à l'extase. Et Lucia Bosé, débutante, est carrément sublime.

Francesco a écrit:

Vu hier Chronique d'un amour, le premier film d'Antonioni. Sur le thème classique des amants maudits, il fait une variation bourgeoise raffinée et élégante jusqu'à l'extase. Et Lucia Bosé, débutante, est carrément sublime.

Lu et approuvé ! (il faut voir aussi son film d'après, "La dame sans camélias" ou Bosè est aussi très bien).

Nous pouvons donc être d'accord !

Je note pour la Dame sans camélias (plus difficile à trouver, je crois). Comme je n'ai  hélas rien d'un intellectuel, en particulier dans mon approche du cinéma, je n'ai pas essayé de défricher trop la grande période d'Antonioni, mais j'adore Femmes entre elles.

Francesco a écrit:

Nous pouvons donc être d'accord !

Je note pour la Dame sans camélias (plus difficile à trouver, je crois). Comme je n'ai  hélas rien d'un intellectuel, en particulier dans mon approche du cinéma, je n'ai pas essayé de défricher trop la grande période d'Antonioni, mais j'adore Femmes entre elles.

J'ai un coffret de trois DVD avec "Le Désert rouge", "Chronique d'un amour" et "La dame sans camélias" ; c'est assez bizarre comme réunion parce que "Le Désert" n'a pas grand chose à voir avec les deux autres dans la carrière d'Antonioni. C'est édité chez Carlotta et les trois copies sont très belles.

Paweł Pawlikowski : Ida        2013 

 +
J'ai bien aimé mais j'ai préféré Cold war. Au contraire de Cold war, ici, le film est globalement assez statique. La photographie noir et blanc est toutefois aussi belle. L'initiation va ici jusqu'à la quête d'une autre identité - sur tous les plans. Le scénario est là encore un peu léger - et ça sert moins le film - mais il y a tout de même bien des aspects intéressants.

Ingmar Bergman : Il pleut sur notre amour        1946


Un Bergman sympathique et drôle - enfin, drôle... drôle... pas pour les personnages mais plutôt la manière dont Bergman se moque de certains personnages - celui qui doit faire signer à tout prix ses contrats. Et puis les interpellations directes du spectateur !

Coincoin et les z'inhumains

Film, téléfilm, série… ?

En tout cas:

Naomi Kawase : La forêt de Mogari        2007

 +
J'ai trouvé ça sympathique, d'une grande sérénité et d'un rythme très lent. Certains moments sont assez beaux, d'autres touchants mais je trouve que c'est parfois un peu convenu - le début sur la mort. Cette ambiance silencieuse entretient une certaine forme de mystère autour du personnage du vieil homme, je trouve que ça fonctionne bien. Du reste, c'est intéressant en regard du cinéma japonais plus ancien, je trouve : là où on trouve une scission entre tradition et modernité chez les cinéastes japonais des années cinquante ou soixante (Les soeurs Munakata, Voyage à Tokyo d'Ozu, Les musiciens de Gion de Mizoguchi), ici on a au contraire une sorte de symbiose.

Bava : 6 femmes pour l'assassin (1° giallo de l'histoire !)



Bunuel : Cet obscur objet du désir

J'ai parlé récemment de ce Bunuel - le dernier de la carrière du cinéaste - très réussi.

Belcore

Oui très réussi !

Revu Pension d'artistes, de La Cava. C'est vraiment une réussite, un de ses meilleurs films (et pourtant ...)


Voir l'avatar de Parsifal me rappelle que je vais à nouveau terroriser mes 4èmes en travaillant sur Les Innocents. Vivement la rentrée ! ... enfin, non, quand même pas.

Francesco a écrit:

Revu Pension d'artistes, de La Cava. C'est vraiment une réussite, un de ses meilleurs films (et pourtant ...)


Voir l'avatar de Parsifal me rappelle que je vais à nouveau terroriser mes 4èmes en travaillant sur Les Innocents. Vivement la rentrée ! ... enfin, non, quand même pas.

Il y a des quatriémes qui sont encore terrorisés par ce film? je suis (agréablement) surpris

Francesco a écrit:

Revu Pension d'artistes, de La Cava. C'est vraiment une réussite, un de ses meilleurs films (et pourtant ...)


Voir l'avatar de Parsifal me rappelle que je vais à nouveau terroriser mes 4èmes en travaillant sur Les Innocents. Vivement la rentrée ! ... enfin, non, quand même pas.

Pauvres gosses

Parsifal a écrit:

Francesco a écrit:

Revu Pension d'artistes, de La Cava. C'est vraiment une réussite, un de ses meilleurs films (et pourtant ...)


Voir l'avatar de Parsifal me rappelle que je vais à nouveau terroriser mes 4èmes en travaillant sur Les Innocents. Vivement la rentrée ! ... enfin, non, quand même pas.

Il y a des quatriémes qui sont encore terrorisés par ce film? je suis (agréablement) surpris

Oui, sursaut garanti pendant la scène de cache-cache et évidemment pendant la scène où elle ouvre les portes (qui est celle que je mets en évaluation ... ). Terroriser est sans doute un peu fort mais je suis toujours heureux de constater l'impact que le film continue d'avoir sur eux. C'est pour ça que je le garde au programme, alors que je commence l'avoir vu trop souvent pour ma santé mentale.

Ingmar Bergman : Le visage        1958

 +
C'est un Bergman assez étrange, je trouve, très hétéroclite : la photographie noir et blanc crépusculaire et les thèmes abordés rappellent fortement les expressionnistes allemands ; on retrouve un peu aussi du Septième sceau, là-dedans, visuellement mais dans un caractère très différent puisqu'on retrouve un peu des marivaudages et la légèreté de Sourires d'une nuit d'été. Ici, l'ironie de Bergman est particulièrement accentuée avec cet Egerman au rationalisme effréné. J'ai aimé, les thèmes de l'apparence, du masque (il y a déjà ça dans Sourires d'une nuit d'été, un tout petit peu, non ?) et du surnaturel/magie sont intéressants mais j'ai trouvé qu'il y avait cependant des petites longueurs et la fin est quand même vraiment curieuse.

Bryan Singer : Bohemian Rhapsody        2018


Je ne sais vraiment pas comment noter ce film. Cinématographiquement, il y a pas grand-chose, quoi : quelques jeux sur les reflets lorsque l'on découvre l'autre facette de Freddie Mercury, à la limite ; rien d'intéressant sur le genre du biopic - comme Amalric avait pu le faire dans Barbara, par exemple. Mais sinon, j'ai vraiment beaucoup aimé, musicalement, évidemment ; il y a des moments assez forts - même si assez faciles. Celui qui n'aime pas spécialement Queen, franchement, il doit bien s'ennuyer... Sinon, Remi Malek joue très bien.

Emeryck a écrit:

Mais sinon, j'ai vraiment beaucoup aimé, musicalement, évidemment ; [...] Celui qui n'aime pas spécialement Queen, franchement, il doit bien s'ennuyer...

C'est curieux: voyant ce que tu postes ici (en Playlist classique, comme dans les «Autres styles»), je te voyais pas du tout aimer ça.

Benedictus a écrit:

Emeryck a écrit:

Mais sinon, j'ai vraiment beaucoup aimé, musicalement, évidemment ; [...] Celui qui n'aime pas spécialement Queen, franchement, il doit bien s'ennuyer...

C'est curieux: voyant ce que tu postes ici (en Playlist classique, comme dans les «Autres styles»), je te voyais pas du tout aimer ça.

Il faut bien être intelligible, parfois - mais toujours inintelligiblement toutefois.

Aldon : Bagdad Café

J'avoue avoir été très rarement autant touché par un film.

Laetitia Carton : Le grand bal        2018

 +
J'ai trouvé ça intéressant et ai assez aimé. Carton nous fait véritablement entrer dans un monde - ne serait-ce que la séquence initiale avec la voix-off. L'idée de multiplicités très unies est intéressante et bien menée ; la voix-off fonctionne très bien. J'ai découvert des choses sur la danse. J'ai trouvé ça toutefois un peu gentillet mais l'aspect un peu poétique est plaisant.

Virgil Vernier : Sofia Antipolis        2018


J'ai bien aimé. C'est un film très curieux, très hétéroclite voire bordélique.  La prise de vues à la manière d'un documentaire fonctionne bien ici, je trouve : tout nous est livré de manière très crue, volontairement confuse. Il y a tout de même de beaux moments - le moment de la plume de paon, notamment. Il y a également des moments très drôles - non, franchement, la séquence avec la secte ; et puis la séquence de l'histoire à raconter à l'enfant.  
J'ai aimé la manière dont les personnages se succèdent à la manière d'un relais, mais tous liés. Cependant, je trouve le propos un peu caricatural et facilement pessimiste - même si cette radicalité a un fond de vérité et fait naître des choses ; il y a également des séquences qui sont d'une utilité un peu douteuse - je pense notamment à la séquence de fin.

Suzuki : Histoire d'une prostituée

Claire Denis : High life        2018


J'ai trouvé ce film particulièrement mauvais. C'est une sorte de méditation (dans tout ce qu'on peut y entendre de péjoratif) sur la vie, les pulsions sous forme de frises de topoï. C'est vraiment très différent de ce que fait Denis d'habitude - enfin, j'ai vu ses premiers films, cela dit. Non, franchement ces séquences méditatives sur la serre, la terre, la fertilité, la violence en mode vous avez vu, c'est la vie, les humains sont terribles, etc. Et il n'y a pas la poésie d'un Malick donc... c'est long, très long.

Nora Twomey : The Breadwinner        2018

 +
J'ai beaucoup aimé, c'est un très beau film d'animation. Beaucoup de couleurs, de chatoyance, j'ai beaucoup aimé les histoires racontées en parallèle qui confondent parfois avec des images mentales.

Jean-Paul Rappeneau : Le sauvage         1975


C'est le premier film de Jean-Paul Rappeneau que je vois, quel rythme et ça ne s'arrête jamais! J'ai beaucoup ri, ces allers-retours m'ont un peu fait penser à Charade de Donen.

Adilkhan Yerzhanov : The gentle indifference of the world        2018

 +
Un film assez curieux, à la très belle photographie. J'ai trouvé ça assez beau mais toutefois un peu caricatural et manichéen, mais c'est assumé : les méchants corrompus de l'administration, qui ne parlent que d'argent, d'organisation afin de ne pas se faire surprendre par sa femme, de règlements de compte ; et de l'autre, ce couple de personnages en dehors, qui parlent de Camus, l'une qui disant que ce monde n'est pas le sien et l'autre disant que rien n'est solide hormis l'amour. J'imagine (j'espère!) que ces contrastes criants caricaturaux sont volontaires - un peu à la Loznitsa.

• Lars VAN TRIER : The House That Jack Built (2018)
         Voir ce film est une expérience d'une intensité rare. Je ne suis jamais sorti d'une salle de cinéma avec une si forte envie de vomir (peut-être devant Salo avais-je ressenti la même chose), mais j'ai aussi énormément ri. Moi qui suis normalement assez insensible aux images gore ou horribles, je me suis surpris à mettre ma main devant mes yeux à un moment précis (parce qu'il y a tout de même une intensification psychologique habile), avant que je me reprenne immédiatement : « c'est du chiqué, mon petit ! ». Le film a quelque chose d'assez fascinant sur le moment, même s'il y a cette rhétorique creuse au milieu qui fait parfois hausser les yeux. Le travestissement de L'Enfer de Dante m'a beaucoup amusé (ce Virgile qui s'appelle « Verge » — c'est-à-dire, la frontière, le bâton punitif, le sexe masculin — incarné par Bruno Ganz — l'Ange de Wenders et le Hitler de Hirschbiegel — est quand même bien drôle ; le manteau rouge de Dante qui devient le peignoir d'un type qui vit dans un mobile-home au milieu de la forêt, etc.), de même que l'absurdité de nombreuses scènes (celle qui inaugure le film, celle des TOC, celle du corps trainé sur la route, et bien d'autres). Mais a posteriori, on se retrouve un peu démuni seul face à sa conscience et, au-delà de la question morale, j'en suis venu à me demander ce que je pouvais tirer de ce film. Pas beaucoup de choses finalement, en tout cas rien qui ne soit durablement troublant sur le plan sensible (cela fait deux semaines maintenant que je l'ai vu) ou stimulant sur le plan intellectuel... C'est peut-être juste à voir comme une plaisanterie, en fait.


• Charles LAUGTON : The Night of the Hunter (1955)
         Un film un peu popote.

Adalbéron a écrit:

• Charles LAUGTON : The Night of the Hunter (1955)
         Un film un peu popote.

Benedictus a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Charles LAUGTON : The Night of the Hunter (1955)
         Un film un peu popote.

+1

Adalbéron a écrit:

La Nuit du chasseur / Un film un peu popote.

Tu ne confonds pas avec DiDonato dans Les Troyens ?


Popote, popote, est-ce que j'ai une gueule de popote ?

Je n'ai écrit ça que pour embêter Stefano P .

Autrement, j'ai trouvé ça bien, sans plus, pas très palpitant, ni très fascinant pour moi. Mais je reconnais que c'est très bien fait, qu'on peut gloser sur des scènes pendant plusieurs minutes... Je n'ai pas osé attribuer moins de brocolis, par pure déférence.
Ça ne doit quand même plus avoir le même effet qu'à l'époque, que ce soit du point de vue formel (tant qu'à faire, je préfère les films expressionnistes allemands) que dramatique (je trouve même Hitchcock plus tendu). Et puis je n'ai pas trouvé que c'était très ambigu (ce bon vieux manichéisme...).
Mais force est de reconnaître que, pour l'époque, c'est un film pionnier sur de nombreux aspects et qui peut impressionner (surtout par la manière dont il compile des genres et des écoles différentes). Est-ce que cela a la même force si on ne le resitue pas dans son contexte de création et de réception ? J'en doute.

C'est surtout un film sur les terreurs enfantines. Ce n'est pas une question de manichéisme moral.

Moi qui suis sans grande pitié pour les films anglo-saxon de cette époque, là je peux sans hésiter le dire : immense chef d'œuvre.

Adalbéron a écrit:

Je n'ai écrit ça que pour embêter Stefano P .

Et bien sûr, je suis tombé immédiatement dans le panneau...