Programme :
Prokofiev :
- extraits de Roméo et Juliette : Les Montaigus et les Capulets, Juliette jeune fille, Masques, Roméo sur la tombe de Juliette,
- concerto pour piano n° 2 op. 16,
- symphonie n° 6 op. 111.
Wiener Philharmoniker,
Valery Gergiev : direction,
Denis Matsuev : piano.
Salle quasiment comble hier soir au TCE. Beaucoup de Russes, pour un casting et un programme essentiellement Russe !
Hier soir, je n'avais pas du tout envie d'aller au concert. Il y a des jours comme ça... Mais, au regard du prix révoltant de mon billet (je sais que c'est le prix pour un tel casting et un tel orchestre, mais bon...), je me suis forcé, et j'ai bien fait !
Les extraits de Roméo et Juliette : c'était les tubes. Le programme était intelligemment choisi : c'est vrai que commencer par le concerto n°2 aurait été un peu abrupt. Et pour un spectateur qui n'avait pas envie de musique, c'était une mise en bouche idéale. Frissons dès la première minute. C'est beau, c'est profond, grondant, puissamment sonore, ça fouette et ça fait du bien !
Le concerto n°2 : découverte au disque très récente pour moi, justement dans le duo Matsuev / Gergiev (CD sorti en début d'année, mais avec l'orchestre du Mariinsky), et véritable claque. Comment ai-je pu passer à côté de ce concerto pendant autant d'années ? Depuis, je collectionne toutes les versions trouvables, sans en trouver une qui me passionne autant que celle-là.
La version live d'hier m'a scotché : la cadence du premier mouvement avalée par Matsuev, sans concession de vitesse, sans accros (quelques très rares notes accrochées), tout en tenant la mélodie, un jaillissement de notes maîtrisé, m'a transporté. Véritable symbiose entre ce pianiste et ce concerto (peut-être finalement qu'il lui convient mieux que ceux de Rachmaninov qu'il joue constamment). Il faut un titan très violent pour réussir ce Prokofiev.
Deuxième mouvement ultra-rapide, plus rapide qu'au disque, vibrionnant et passionnant !
Troisième et quatrième mouvements : je réalise à quel point ce concerto doit être éprouvant physiquement. Il n'y a aucune pause pour le pianiste. Jamais l'orchestre ne prend la relève. Jamais la partition n'est simple ou reposante. La cadence n'est pas le seul passage d'une difficulté ravageuse, même si c'est peut-être le moment le plus attendu des mélomanes...
Beau rappel plus lent, non identifié.
La symphonie n°6 : la partition me paraît vraiment difficile pour le spectateur. Gergiev en a tiré quelques passages, isolés, plutôt réussis. Mais, dans l'ensemble, je n'arrive pas à comprendre cette œuvre, malgré les explications du programme. En "préparant" ce concert, j'ai écouté plusieurs versions, sans accrocher pour autant. Dommage ! Exception : le dernier mouvement, par ses tonalités différentes, en rupture avec le reste de la symphonie, m'a capté et le finale, découpé, m'a paru bien plus grandiose que sur disque.
Rappel non identifié, mais qui adoucit l'esprit après cette symphonie abrupte.
Petit regret : j'aurais dû attendre pour la séance d'autographes...